islamisme - Page 215
-
Lunel capitale du djihad - Journal du vendredi 6 avril 2018
-
Alexandre Del Valle : « il serait temps de s’attaquer à la base islamiste, qui n’est pas que djihadiste »
Et si le sacrifice d’Arnaud Beltrame marquait un tournant dans la lutte contre l’islamisme? Son geste a-t-il forcé une prise de conscience des politiques?
En tout cas, pour le géopolitologue Alexandre Del Valle, Emmanuel Macron a le mérite d’avoir –enfin– ciblé l’ennemi. Un ennemi islamiste qu’il décrypte dans son dernier ouvrage. Entretien.
-
MÉLINA BOUGHEDIR, CETTE CITOYENNE FRANÇAISE QUI RISQUE LA PENDAISON EN IRAK
On ne sait pas grand-chose de l’immense souffrance qui frappe les familles des victimes des crimes islamistes commis à Trèbes, Marseille, Nice, Paris, etc. On ne connaît déjà plus les noms de ces victimes, si l’on excepte le père Hamel et le colonel Beltrame. Des époux, des épouses, des parents, des enfants, condamnés à souffrir à vie parce qu’un jour, un djihadiste a décidé de frapper au hasard dans la foule immense. Et l’on remonte alors désespérément l’arbre terrible des causes, l’enchaînement des banalités qui conduit à la tragédie : s’il avait fait ses courses une heure avant, si elle n’avait pas raté son train, si…
Aujourd’hui, on apprend que Mélina Boughedir, une citoyenne française de 27 ans, mère de quatre jeunes enfants – dont un bébé âgé de moins d’un an -, devrait être rejugée en Irak pour terrorisme, alors qu’il y a un mois à peine, son retour en France était considéré comme imminent. La justice irakienne avait ordonné son expulsion après l’avoir condamnée pour entrée illégale sur le territoire irakien. Elle risque, aujourd’hui, la peine de mort par pendaison.
Cette jeune femme avait rejoint la zone irako-syrienne en 2015 avec son mari. Ce dernier, Maximilien Thibaut, était un radicalisé bien connu de la Justice et des services de renseignement français, notamment pour avoir fait partie de l’organisation Forsane Alizza, un groupuscule islamiste dissous en 2012. Maximilien Thibaut a probablement été tué durant la bataille de Mossoul. En février dernier, l’avocat de Mélina Boughedir, Me Vincent Brengarth (coauteur du livre Les Dérives de l’état d’urgence), déclarait à RTLque sa cliente (qu’il n’avait pas encore rencontrée !) « regrettait son départ » et qu’« elle était sous l’influence de son compagnon ». L’arbre terrible des causes prenait forme. Si elle n’avait pas été sous influence, si…
Le 8 juillet 2017, Mélina Boughedir avait été arrêtée à Mossoul avec ses quatre enfants par les forces irakiennes. Les trois aînés (huit, cinq et trois ans) furent rapatriés en France en décembre 2017, le nourrisson étant resté avec sa mère. Évidemment, on peut imaginer l’immense souffrance de ces jeunes enfants. Quelle va pouvoir être la vie de ces innocents ? Il faudrait être un barbare pour ne pas y penser une seconde. Il fallait y penser avant, diront des âmes moins compatissantes.
Leur mère devait donc être expulsée d’Irak. Mais voilà, la Justice irakienne vient de faire appel du jugement. Elle devrait maintenant examiner l’éventuelle participation de Mélina Boughedir à des activités terroristes. En février dernier, France Info relayait une information de l’agence américaine Associated Press : des sources irakiennes affirmaient que la Française avait appartenu aux brigades féminines de la police morale de l’État islamique. Cette brigade, créée en 2014, entièrement composée de femmes, avait pour mission de contrôler la bonne application de la charia et parfois de punir, par le fouet. Le Centre international pour la paix et les droits de l’homme (CIPADH) avait publié, en avril 2017, un focus sur cette brigade d’amazones voilées qui, à l’évidence, n’avait rien d’une gentille ligue de vertu. Cela explique peut-être pourquoi Mélina Boughedir, cette « femme au foyer » qui « n’avait pas participé à des actes de violence », selon son avocat, doit aujourd’hui rendre des comptes à la Justice irakienne.
Mélina Boughedir va probablement bénéficier de la visibilité médiatique de son avocat, qui ne manquera pas d’essayer de faire pleurer dans les chaumières françaises. Pas certain qu’il y réussisse, la compassion de nos compatriotes allant plutôt, aujourd’hui, vers les malheureux qui n’ont pas eu le choix lorsque l’arbre terrible des causes s’est abattu sur eux.
http://www.bvoltaire.fr/melina-boughedir-cette-citoyenne-francaise-risque-pendaison-irak/
-
Désolé, mais ça ne va pas plaire à tout le monde.
-
ALEXANDRE DEL VALLE : « COUPEURS DE LANGUES, COUPEURS DE TÊTES - LES DEUX INTIMIDATIONS DE L’ISLAMISME »
Alexandre del Valle présente son nouveau livre La stratégie de l’intimidation – Du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct en exclusivité pour Boulevard Voltaire.
Il y démontre que, derrière la diversité des pays et des traditions musulmans, il y a une unité idéologique de conquête, un « objectif commun : désassimiler les communautés musulmanes d’Europe ». « Le génie de l’islamisme consiste, tout en dénonçant le djihadisme, à utiliser ce djihadisme comme un effet dissuasif qui fait que le “mécréant” va donner des exceptions, des circonstances atténuantes aux requêtes pourtant obscurantistes de l’islamisme. »
« Entre l’islam et l’islamisme, il y a plus une différence de degré que de nature. »
Vous sortez un nouveau livre La stratégie de l’intimidation aux Éditions du Toucan et de l’Artilleur. Vous tentez d’y d’expliquer comment l’islam grignote petit à petit l’Occident. Pourquoi avez-vous écrit ce livre ?
Certains veulent nous faire croire que non seulement l’islam n’a rien à voir avec l’islamisme, mais que le djihadisme lui-même n’a rien à voir avec l’islam et les islamistes.
Cette idée selon laquelle le djihadisme serait une réalité tout à fait autonome et délinquancielle est fausse et je le montre dans mes écrits.
On nous dit que d’un côté, il y a l’islam qui est une religion, qui peut être pacifique, neutre ou modéré, et de l’autre, l’islamisme, c’est-à-dire l’islam politique conquérant.
Les islamistes institutionnels, que ce soient les organisations transnationales comme la Ligue islamique mondiale ou les États qui ont pignon sur rue en Europe, comme l’Arabie saoudite, la Turquie, le Pakistan ou le Qatar, promettent un islam radical.
Leur but est la désassimilation des musulmans d’Europe, la non-intégration et la ré-islamisation de ces communautés musulmanes. Ce séparatisme islamique a pour but de constituer une sorte de 5e colonne, un noyau dur à partir duquel l’Europe sera conquise.
Mais ils ne sont pas explicitement terroristes. En Europe, ils avancent masqués. Ils masquent leurs doléances et leurs requêtes irrédentistes, suprémacistes et impérialistes derrière un discours victimaire. Ce discours est finalement très habile.
J’ai retrouvé des textes entiers de la Ligue islamique mondiale et de l’Organisation de la coopération islamique d’imams saoudiens, y compris le grand imam d’Arabie saoudite, qui incitent les musulmans à refuser les meurs des sociétés mécréantes, à islamiser l’Europe et à se plaindre de l’islamophobie pour désarmer les mécréants.Tous ces mouvements islamistes, que ce soient des États, des associations ou des organisations, semblent poursuivre un seul et même objectif commun, alors que le propre de l’islam est la division. Comment tout cela s’organise-t-il ?
Je parle de ces divisions dans mon livre. Il y a plusieurs pôles : les Turcs, les Saoudiens, les Frères musulmans, les Qataris, les Indo-Pakistanais… Ces pôles ont des agendas politiques différents.
Les Turcs veulent surtout s’occuper de leurs ouailles, afin que les Turcs ne s’intègrent pas, qu’ils restent turcs et qu’ensuite ils votent pour Erdoğan ou d’autres un jour. Les Marocains font pareil. Ils ne sont pas aussi modérés qu’on le dit au niveau extérieur. Ils entretiennent des communautés marocaines en leur disant de s’intégrer au niveau économique, tout en restant marocains et musulmans. Les Saoudiens veulent distiller l’islam salafiste pur, le wahhabisme, qu’on appelle aussi le salafisme. Les Frères musulmans ont une forme de salafisme qu’on appelle réformiste et qui est un peu plus habile.
Chacun a des tactiques différentes et des orientations différentes suivant les pays. L’objectif commun consiste à désassimiler les musulmans d’Europe d’origine étrangère qui sont devenus français, italiens, anglais ou autres. Après une première génération qui allait vers l’assimilation, la paranoïa islamique et confessionnelle qu’on leur transmet va les déconnecter de la société mécréante et leur faire croire que même dix générations après, rien que le fait d’être d’origine musulmane les exclura de cette société mécréante foncièrement hostile.
C’est une stratégie extrêmement habile. Dans mon livre, j’appelle cela le génie de l’islamisme.
J’avais créé l’expression « coupeurs de langues » en 1997 dans Le Figaro Magazine. Je désignais ainsi ceux qui veulent nous empêcher de parler en nous traitant d’islamophobes. Je reprends cette expression en sous-titre du livre.
Mais qu’ils soient coupeurs de langues ou coupeurs de têtes, c’est-à-dire ceux qui tuent pour intimider physiquement et créer une sidération, les deux participent de la stratégie de l’intimidation. Ce sont deux formes d’intimidation physique et psychologique.
Al Capone disait : « Une requête, un conseil, c’est bien, mais avec une arme, c’est beaucoup plus efficace. »
Des islamistes institutionnels qui apparemment n’ont rien à voir avec le djihad disent à nos hommes politiques : « Vous devriez prendre des mesures contre Charlie Hebdo, contre des revues laïques ou chrétiennes mécréantes ou contre des lois qui interdisent le voile. » Ils se plaignent qu’ainsi nous stigmatisons les musulmans, ou que nous blasphémons, et que tout cela relève de l’islamophobie. À chaque fois que ces organisations émettent ce genre de requêtes, elles savent très bien, tout en condamnant le djihadisme, que le djihadisme est une épée de Damoclès qui rend beaucoup plus convaincante leur requête.
Imaginez un curé qui va demander au nom d’un collectif contre la christianophobie d’arrêter de stigmatiser les chrétiens. Pourquoi cela n’a-t-il pas beaucoup de force ? Pourquoi, lorsqu’on parle du racisme, dit-on toujours « l’islamophobie, l’antisémitisme, le racisme anti-noirs » et ne parlons-nous jamais du racisme antichrétien ou anti-blancs ? Derrière ceux qui demandent de condamner le racisme anti-blancs ou la haine antichrétienne, il n’y a pas cette épée de Damoclès ni d’effet dissuasif. Les chrétiens ne font peur à personne. En revanche, l’islam fait peur à tout le monde. Le génie de l’islamisme consiste à utiliser le djihadisme, tout en le dénonçant, comme un effet dissuasif qui fait que le mécréant va donner des exceptions, des extraterritorialités et des circonstances atténuantes aux requêtes pourtant explicitement obscurantistes et suprémacistes de l’islamisme.Est-ce que ces deux islams différents seraient les deux faces d’une même pièce ?
Je dirais qu’il y a une différence de degré mais pas de nature entre ces deux islams.
La vraie séparation de nature apparaît entre un islam orthodoxe qui a une facette islamiste radicale et un islam libéral réformiste qui est jugé totalement hérétique.
L’islam orthodoxe est celui qui n’a jamais réformé les textes de violence, de haine et d’intolérance contenue dans la deuxième partie du Coran qu’on appelle le Coran de Médine et dans la charia. Cet islam orthodoxe a deux facettes : un islam orthodoxe institutionnel avec l’Arabie saoudite, et les Frères musulmans, qui sont très interpénétrés. Par exemple, à l’université d’Al-Azhar soi-disant moderne et tolérante, on trouve beaucoup de Frères musulmans. L’islam orthodoxe sunnite est un tout qui n’accepte pas l’autocritique et qui n’a jamais remis en question les sources légales de la violence sacrée de l’islam. C’est là que puise le djihadiste pour légitimer et déculpabiliser son acte barbare. Depuis le Xe siècle, lorsqu’il y a eu le blocage des écoles juridiques de l’islam, beaucoup de musulmans voulaient réformer l’islam. Même au XXe siècle, il y a eu plusieurs tentatives de réformer l’islam, mais l’islam orthodoxe a toujours refusé.
C’est pour cela que les djihadistes et les islamistes radicaux ne sont pas les seuls à excommunier les musulmans réformistes, puisque l’université Al-Azhar du Caire, en Égypte, a elle-même excommunié la totalité de tous les musulmans qui proposaient un islam rationnel qu’on appelle le mutazilisme. Le mutazilisme est un islam qui propose d’utiliser sa raison et de considérer le Coran comme créé par l’homme afin de pouvoir l’interpréter. Tous les adeptes de cette école juridique ont été excommuniés. C’est une école de croyants qui utilisent aussi la raison, qui veulent prendre une distance sur les textes de l’époque de Mahomet.
Cela montre bien qu’entre l’islam et l’islamisme, il y a plus une différence de degré qu’une différence de nature. La vraie opposition entre modérés et radicaux se joue dans la différence entre l’islam orthodoxe et l’islam libéral qui est jugé totalement hétérodoxe, voire hérétique.Vous notez dans votre livre une volonté permanente de l’Occident de rehausser l’image de l’islam, notamment avec les mythes de ce que devrait la science à l’islam, notamment. S’agit-il d’un syndrome de Stockholm généralisé ?
C’est effectivement un syndrome de Stockholm généralisé. La deuxième partie du livre porte sur le mythe fondateur de l’islamiquement correct. Il repose sur le mythe fondamental de l’Andalousie et de la science. Le mythe de la soi-disant Andalousie extrêmement tolérante des trois religions où l’islam est à la fois tolérant et multiculturaliste avant l’heure. C’est un mythe absolu. On sait aujourd’hui que l’Andalousie n’a fait que recopier ce qui a été élaboré à Bagdad. À l’époque de l’Empire abbasside au IXe siècle, les musulmans mutazilites, qui avaient une vision éclairée de l’islam et qui ont été condamnés, ont fait venir des Grecs. Ces Grecs ont pris des manuscrits à Byzance qu’ils ont fait traduire par des chrétiens d’Orient. Les grands spécialistes de la science arabe savent parfaitement que ces scientifiques et ces philosophes n’étaient jamais des musulmans orthodoxes. Ils étaient en général juifs, perses ou chrétiens. La grande majorité étaient des chrétiens araméens. Puisqu’ils parlaient l’araméen, ils avaient réussi à apprendre l’arabe facilement. Comme ils étaient byzantins, ils connaissaient également le grec. Cela leur a permis de traduire du grec à l’arabe de nombreux textes. La quasi-totalité étaient de confession chrétienne. En revanche, ceux qui étaient musulmans l’étaient très superficiellement. En général, ils étaient excommuniés ou considérés comme des mécréants, comme Avicenne ou Averroès.
Ce mythe vise à culpabiliser l’Occident et à le rendre redevable vis-à-vis du monde musulman, mais aussi d’un empire califal qui pourtant a conquis l’Occident.
Être nostalgique de l’Andalousie et de la Sicile islamiques est une façon de dire que c’était mieux lorsque vous nous occupiez.
C’est aussi le mythe fondateur de nombreux musulmans irrédentistes et de nombreux pôles de l’islamisation qui prétendent, pour justifier l’islamisation de l’Europe, que l’Espagne, la Sicile et les Balkans étaient islamiques. Finalement, c’était merveilleux, car à l’époque l’islam était supérieur à l’Occident.
Le mythe apparemment sympathique antiraciste de l’islamiquement correct est un mythe qui vise à nous rendre nostalgiques d’une époque où nous étions colonisés. Lors des attentats commis à Barcelone en 2017 et en 2004 à Madrid, les revendications d’Al-Qaïda ou de Daech sont très explicites. L’idée est de pousser les musulmans à conquérir l’Europe et de commence par l’Espagne, qui appartenait au califat. Le mythe de l’Espagne musulmane éclairée est dangereux. Il donne un carburant qui légitime l’irrédentisme et le colonialisme islamique.Comment sortir de cette dialectique « Si tu veux la paix, soumets-toi » ?
En refusant la soumission. Il est vrai que, pour cela, il faut un peu de courage. Il ne faut pas avoir peur. D’ailleurs, ce ne sont pas les islamistes qui sont les plus virulents aujourd’hui, mais les islamo-gauchistes. Le rouge soutient le vert. Quand on critique les sources coraniques de l’islamisme, beaucoup de musulmans sont parfaitement conscients et sont prêts à l’entendre, à condition évidemment de le dire avec respect, sans stigmatiser les gens. Ceux qui sont les plus virulents sont les forces de gauche, d’extrême gauche et du politiquement correct.
Ces gens détestent l’Occident. Les forces de la repentance et de la culpabilisation ont une haine de l’Occident et voudraient le détruire dans une logique d’expiation des péchés commis par le passé lorsque nous étions colonisateurs ou croisés.
Ces islamiquement corrects de gauche, d’extrême gauche bien-pensant empêchent aujourd’hui de parler. Il faut faire l’inverse, c’est-à-dire réhabiliter l’amour de notre civilisation et rappeler que le christianisme n’a pas fait que de mauvaises choses. Même quand on n’est pas pratiquant, on peut comprendre que sans l’Église, il n’y aurait pas eu les universités. Nous ne serions même pas alphabétisés sans l’Église.
Nous pourrions parfois ne pas voir que le côté négatif de notre passé, mais aussi le côté positif. Réhabiliter l’amour de soi est la meilleure thérapie face à ceux qui prônent la haine de soi et qui sont en fait, consciemment ou pas, les alliés objectifs des islamistes conquérants. Sans la haine de soi des islamo-gauchistes et des bien-pensants, qu’aurait l’islam en Europe ? Absolument rien !http://www.bvoltaire.fr/coupeurs-de-langue-coupeurs-de-tetes-deux-intimidations-de-lislamisme/
-
La France et l’islam au fil de l’histoire, quinze siècles de relations tumultueuses
L’universitaire Gustin Sintaud propose une présentation intéressante de l’ouvrage “La France et l’islam au fil de l’histoire, quinze siècles de relations tumultueuses” de Gerbert Rambaud.
Cette œuvre se propose comme une longue et magnifique fresque historique. Elle s’efforce, sinon de ne rien omettre, du moins de ne rien occulter, pour tout signaler du plus marquant, en se permettant les justes nuances à apporter, pour tempérer de vilaines abusives déterminations péremptoires, pour corriger les inévitables et intempestives croyances fort discutables de toutes origines ; elle conduit résolument vers une modération de juste milieu en évitant toujours le piège du médiocratisme.
Elle peut tout autant être perçue comme une immense verrière de vitraux colorés et lumineux qui offre, en une profonde harmonie, une alternance d’éclats de teintes fraîches assez vives, pour de conventionnelles figures et faits en pseudo-incontestables invocations, et de fragments aux coloris plus adoucis plus subtiles et délicats pour dire des événements moins généralement admis, bien plus controversés. Les uns et les autres participent à la meilleure compréhension des relations entre le territoire de ce qui sera la France politique en constant évolution et confrontation, la population qui la fit vire avec ses croyances, ses particularismes, sa religiosité, d’un côté, et l’islam, de l’autre, par leur proximité sur le pourtour méditerranéen, au hasard de leurs contacts avec d’éventuelles interactions.
Combien de corrections indispensables se mêlent, ici, à des informations-révélations judicieuses pour éclairages de plein bon sens ! Quand bien même cela ne génère pas toujours du régal, c’est tout du moins, souvent, une vague d’enrichissement inattendu.
Ici et là, la seule considération « française », bien que privilégiée se trouve tout normalement dépassée pour concerner l’ensemble européen chrétien, parfois plus cohérent qu’éclaté, et particulièrement ciblé lors de certaines périodes de rayonnement musulman : arabe, maure, turc, ottoman ; la Reconquista, comme les Croisades attirèrent contingents et organisations de toute la chrétienté, tant pour des objectifs de lucre ou de gloire guerrière, de vengeance armée contre des siècles d’exactions subies, que pour de pures considérations religieuses au nom du Christ-roi et de sa croix ou de la sainte vierge Marie.
Au vieux djihad mahométan sur l’Europe méridionale méditerranéenne, après contre-attaques défensives musclées pour repousser d’opiniâtres envahisseurs allogènes, répondra assez tardivement un contre djihad christiano-européen pour délivrer les territoires conquis par les Musulmans d’Al Andalus, comme ceux de palestine pour reprendre les lieux saints et garantir la pérénité des pélerinages chrétiens.
Au travers des affrontements recensés entre Européens très chrétiens et Moyen-orientaux musulmans, faire toujours la juste part de toute chose apparaît comme gageure première de cette revisitation historique. Le catégorique refus d’approche manichéenne, tant des conceptions différentes, qu des multiples manifestations, consacre la grande impartialité de l’analyse globale : s’il n’y a jamais la moindre intention d’exposer le tout bien contre un tout mal, d’un côté comme de l’autre, il est laissé, à libre interprétation, des appréhensions de lignes directrices indubitables n’incriminant pourtant jamais explicitement un des deux pôles culturels considérés en confrontations, parfois profitables aux deux parties, mais pas toujours pacifiantes jusqu’au terme du Moyen-Âge.
Par la suite, avec l’installation Ottomane sur la Bosphore, et surtout avec la conquête de Constantinople devenue Istanbul, nouvelle capitale politique musulmane, c’est l’Europe sud-orientale qui connaîtra une nouvelle détermination invasive musulmane durant cinq longs siècles, traumatisant profondément et durablement les Balkans.
Dès lors, les rapports de la France et de l’Islam divergeront de ceux du reste de l’Europe
Un pragmatisme et l’opportunisme développé du royaume de France, en but à l’appétit de l’Empire européen pousseront celle qui sera la future « fille aimée de l’Eglise » à développer toute une durable diplomatie avec le sultan de Turquie, nouveau chantre et glaive de l’islam, toujours aussi avide de conquêtes territoriales, de conversions forcées de masses, de lourds tributs financiers et de quête d’esclaves : nous apprenons que Jacques Coeur rechercha assez tôt des relations commerciales lucratives avec l’Orient musulman, et qu’il installa, à partir des ports méditerranéens français, un négoce rentable avec les états moyen-orientaux musulmans ; ce fut surtout François 1er qui initia des traités commerciaux et géo-politiques d’alliance avec la Porte de Soliman-le-Magnifique, essentiellement à la recherche de soutien contre les prétentions de l’Empereur du Saint Empire romain germanique, Charles Quint.
Cette démarche française, à nulle autre pareille dans tout l’ensemble européen chrétien, ne fut pas apprécié par les États coreligionnaires qui se trouvaient privés d’un concours contre les menées de ces infidèles avides ; seuls les états protestants en furent alliés objectifs, pour tenter de se préserver de l’appétit autrichien. Cette nouvelle disposition ménagea, un temps, un relative quiétude aux seuls Français, et à leurs intérêts. Concomitamment, les prétentions d’une Europe latine, moins assaillie par les hommes de cette religion adversaire, s’orientaient résolument vers de nouveau lointains horizons, afin de découvrir de nouvelles routes maritimes commerciales d’approvisionnement vers l’Extrême-Orient, non soumises au total contrôle des forces musulmanes.
La bataille de Lépante à laquelle ne participa pas le royaume de France, avec la victoire flagrante des catholiques Habsbourg sur la flotte de la Sublime Porte, mit définitivement fin aux ambitions turques musulmanes su les Balkans dans leur objectif d’atteindre Vienne et Rome, la capitale chrétienne moderne. La France poursuivit d’autant plus ses entreprises de séduction vis à vis de l’orient musulman, sous le règne de Louis XIV jusqu’à ceux des rois de la Restauration.
L’épopée égyptienne de Bonaparte par la suite, préfigurera l’appétit colonial de la République Française, surtout en Afrique du nord qui transcrira le dernier rapport tumultueux entre la France et des populations musulmanes.
Relancée par la colonisation française du Maghreb, surtout celle de l’Algérie, cette ultime intime confrontation n’est point close encore.Parmi les reliefs durables de la décolonisation et du repliement de la France sur l’hexagone, doit se noter la vague émigrante qui continue de générer nouveaux et graves problèmes de coexistence, sources de conflictuelles oppositions plus culturelles qu’essentiellement religieuses, en poussant malgré tout néanmoins, au fondamentalisme religieux, au fanatisme islamique, au négationnisme aveugle, d’êtres déracinés, s’acculturant, sans robustes référents identitaires ancrés.
Au terme d’une lecture aussi enrichissante et structurante, on ne peut que louer tel projet
On doit tout autant y saluer la volonté d’affronter un sujet aussi vaste que complexe, surtout dans un contexte si épineux.Bravo pour le courage de le traiter aussi constructivement !
Aussi doit-on applaudir le remarquable produit offert, fruit de tant de recherches disparates, organisée par une fine analyse éclairante. Peut-être émettra-t-on néanmoins quelques réserves ; d’une part pour ce qui a semblé déterminer recherches et analyses volontairement moralisatrices dans le sens d’un politiquement correct contemporain, tout orienté vers un apaisement des passions : ceci aurait pu s’avérer préjudiciable à la saine probité de la tâche ; d’autre part, comme légère critique, c’est plus qu’une simple impression que l’ostensible évitement de la difficulté première du problème de relations ici auscultées : la sourde concurrence originelle entre deux expressions prosélytes d’une même intransigeante idéologie secrétée par l’imparable affirmation d’une vérité intangible d’essence divine, le monothéisme abrahanique. Dans l’islam il baigne encore et toujours en sémitisme arabe, alors qu’il a bien mal été digéré par l’âme européenne, dans sa forme chrétienne où il n’a cessé de pourfendre des inclinations à vision plurielle, plus libérale, plus libératrice, plus dynamisante, bien éloignée de la totale soumission exigée en face.
Gustin Sintaud
Texte repris du site Metamag
-
Mezri Haddad et Relations franco-égyptiennes : « Ne soyons pas les idiots utiles des islamistes »
-
La liste des Etudiants Musulmans de France fait plus de 20% à Orléans
Voici les résultats des élections étudiantes du 27 mars. Les Etudiants Musulmans de France ont été créés par l'UOIF... Mais il n'y a pas de grand remplacement...
Elections étudiantes au Conseil d’Administration de l’Université d’Orléans du 27 mars 2018
Inscrits : 17 927 Votants : 1 701 Nuls & blancs : 45
Listes Nombre de voix % Siège(s) Liste « Contre la suppression des rattrapages et pour le libre accès à
l’université vote UNEF et associations étudiantes » présentée par UNEF539 32,47% 2 Liste « Ton vote, tes élus, ton campus » présentée par Ô Campus 476 28,67% 2 Liste « Active ta fac » présentée par EMF 346 20,84% 1 Liste « Des études pour un emploi » soutenue par UNI 206 12,41% 1 Liste « Solidaires étudiant-e-s Orléans » 93 5,60% 0 Élections étudiantes à la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire de l’Université d’Orléans du 27 mars 2018
Disciplines juridiques, économiques et de gestion
Inscrits : 3 680 Votants : 475 Nuls & blancs : 19Listes Nombre de voix % Siège(s) Liste « Ton vote, tes élus, ton campus » présentée par Ô Campus 183 40,13% 2 Liste « Contre la suppression des rattrapages et pour le libre accès à
l’université vote UNEF et associations étudiantes » présentée par UNEF130 28,51% 1 Liste « Active ta fac » présentée par EMF 93 20,39% 1 Liste « Des études pour un emploi » soutenue par UNI 50 10,96% 1 Lettres, Sciences Humaines et Sociales
Inscrits : 4 651 Votants : 419 Nuls & blancs : 25Listes Nombre de voix % Siège(s) Liste « Contre la suppression des rattrapages et pour le libre accès à
l’université vote UNEF et associations étudiantes » présentée par UNEF234 59,39% 2 Liste « Ton vote, tes élus, ton campus » présentée par Ô Campus 160 40,61% 2 Sciences et Technologies
Inscrits : 9 596 Votants : 784 Nuls & blancs : 15Listes Nombre de voix % Siège(s) Liste « Ton vote, tes élus, ton campus » présentée par Ô Campus 239 31,08% 2 Liste « Contre la suppression des rattrapages et pour le libre accès à
l’université vote UNEF et associations étudiantes » présentée par UNEF205 26,66% 2 Liste « Active ta fac » présentée par EMF 154 20,03% 1 Liste « POUR UNE MEILLEURE VIE ETUDIANTE » soutenue par NAAR Kelly 123 15,99% 1 Liste « Solidaires étudiant-e-s Orléans » 48 6,24% 1 Lien permanent Catégories : actualité, élections, France et politique française, immigration, islamisme, lobby 0 commentaire -
Éric Zemmour : « Que doit-on protéger en priorité ? Nos conceptions libérales ou la vie des Français ? »
Laurent Wauquiez, Marine le Pen, Manuel Valls et Alphonse de Lamartine ...
BILLET - Depuis l'attentat de l'Aude, de nombreux responsables politiques, de Laurent Wauquiez à Marine le Pen en passant par Manuel Valls, proposent des mesures sécuritaires radicales. Qui sont repoussées par le gouvernement. [RTL 29.03]. Éric Zemmour met ici en cause « nos conceptions libérales ». Ce que Louis-Joseph Delanglade appelle le credo droit-de-l’hommiste. (Cf. Ci-dessus). Et Zemmour de conclure avec Lamartine : « Toutes les fois qu'une théorie entre en contradiction avec le salut d'une société, cette théorie est fausse, car la société est la vérité suprême. » Du moins, dans l'ordre politique ... LFAR
Résumé RTL par Éric Zemmour
« Celui qui dit qui y est » : on se souvient de cette rengaine de notre enfance. Depuis quelques jours, la bataille politique autour du dernier attentat jihadiste ressemble à une cour d'école. D'un côté, il y a les naïfs et les incapables ; de l'autre les irresponsables et les démagogues.
Cet échange d'insultes tient en vérité du jeu de rôles. On se doute qu'Emmanuel Macron, depuis qu'il est entré à l'Élysée en tout cas, s'est départi de son analyse strictement économique et sociale qu'il privilégiait encore lorsqu'il était ministre des Finances.Ce n'est pas par naïveté que son premier ministre, Édouard Philippe, a refusé toutes les propositions venues de ses opposants. C'est parce qu'il les sait inapplicables. En tout cas dans le cadre du régime juridique actuel, défini par nos juges français et européens.
Ce qu'on appelle l'état de droit.
-
L’Hebdo Politique : Édition spéciale terrorisme avec Xavier Raufer, en finir avec la lâcheté