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lobby - Page 1983

  • La machine d'Etat contre Dieudonné

    On reste pantois devant ce que l’on appellera un acharnement d’Etat à l’encontre d’un saltimbanque, bientôt traité comme un terroriste, voire moins bien que tel. Une telle obstination de la part du gouvernement ne s’était plus rencontrée depuis l’affaire Mohamed Mérah. Sauf qu’aujourd’hui, elle est irrationnelle, disproportionnée et, bien évidemment, totalement illégale.

    L’alibi de l’antisémitisme de Dieudonné

    Il ne s’agit pas, par ces quelques lignes, de défendre le spectacle de Dieudonné, dont la qualité artistique relève de l’entière subjectivité des spectateurs et autres afficionados. La question posée par la mise en branle entêtée et effrayante de la machine d’Etat, au service d’une véritable vindicte ad hominem est celle de la liberté d’expression. Il faut remonter à l’affaire du « détail » des chambres à gaz et à la machination de Carpentras, qui avaient alors précipité Jean-Marie Le Pen (accessoirement parrain de Plume, la fille de Dieudonné) dans l’œil du cyclone médiatico-gouvernemental, pour trouver un étalon de comparaison. A l’époque, il s’agissait de dresser un cordon d’infréquentabilité entre le FN et la droite parlementaire dans le but d’affaiblir électoralement celle-ci et l’empêcher de passer avec celui-là des alliances qui eussent désavantagé la gauche. Le pouvoir socialiste se retranchait alors derrière le miroir aux alouettes de l’antiracisme pour faire oublier son virage européiste et libéral. Aujourd’hui, cette vieille recette est l’occasion inespérée de faire d’une pierre deux coups. D’abord, ériger, bien que défraîchi, un énième rideau de fumée antiraciste pour mieux masquer l’impéritie gouvernementale et présidentielle autant que les concessions faites discrètement au patronat (notamment dans la flexibilisation du droit du travail). Ensuite, donner des gages « au partenariat communautariste avec le CRIF » si justement dénommé par Eric Zemmour (RTL, 10 janvier). Le ministre de l’Intérieur, n’avait-il pas déclaré sur une radio juive alsacienne que « Par [sa] femme, [il était] lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël » ? De tels propos, outre qu’ils éclairent les dessous de « l’Affaire Dieudonné », laissent sceptique quant à la loyauté de ce commis de l’Etat – par ailleurs, naturalisé depuis à peine vingt ans – à l’égard de notre pays.

    Le prix exorbitant de l’antisémitisme

    Certes, l’antisémitisme n’est pas, en France, une opinion, mais un délit pénal. Dont acte. Mais reconnaissons qu’en l’occurrence, l’infraction se paye à un prix, jusque-là jamais atteint. Il suffit de lire l’ordonnance du Conseil d’Etat du 9 janvier, rendue – excusez du peu ! – sous la présidence du président de la Section du Contentieux lui-même, Bernard Stirn – dont les opinions à gauche sont notoirement connues, bien moins, sans doute, que sa filiation avec Alfred Dreyfus, dont il est l’arrière-petit neveu – pour constater, éberlué, que la plus haute juridiction administrative française s’est durablement discréditée en bouleversant une tradition du droit public français à laquelle l’Action française n’est pas étrangère par la jurisprudence fondatrice qui l’a inspirée. C’est notamment grâce à l’écrivain René Benjamin, ami de Maurras et Daudet, que le Conseil d’Etat inaugura, le 19 mai 1933, une jurisprudence aux termes de laquelle si l’autorité administrative ne dispose d’aucun autre moyen que l’interdiction préventive pour assurer le maintien de l’ordre, cette interdiction ne sera licite qu’à la condition impérative que la menace pesant sur l’ordre public soit d’une exceptionnelle gravité. Quelques années plus tard, en 1959, le Conseil d’Etat étendit cette solution à certaines projections cinématographiques, à raison de leur caractère « immoral » et compte tenu « de circonstances locales particulières ». C’est ainsi, par exemple, qu’un film comme La dernière tentation du Christ a pu être valablement interdit de diffusion dans des communes de pèlerinages religieux. Toutefois, cette jurisprudence, parfois discutable, mais toujours cohérente au regard du principe selon lequel « la liberté est la règle, la restriction à celle-ci, l’exception », subira un net infléchissement en 1995, lorsque la haute juridiction validera l’interdiction des lancers de nains comme contraire au « respect de la dignité de la personne humaine », conçu comme composante autonome de l’ordre public, ce, « même en l’absence de circonstances locales particulières ». Or, en affranchissant ce « respect de la dignité de la personne humaine » du contexte local – garde-fou nécessaire, permettant précisément de contenir la notion d’ordre public strictement entendu comme devant garantir l’exercice des libertés publiques – , le juge administratif l’a absolutisé. Ce concept des plus éthérés aux contours flous, va trouver sa pleine consécration instrumentale dans la récente affaire des spectacles interdits du bouffon Dieudonné. Les juges du Palais-Royal vont alors juger, en substance, que le spectacle de ce dernier est prohibé au motif que « la réalité et la gravité des risques de troubles à l'ordre public sont établis tant par les pièces du dossier que par les échanges tenus au cours de l'audience publique » (sic !) et que le contenu prétendument antisémite dudit spectacle porte « de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et par la tradition républicaine ». Ou comment, en France, désormais, le prétexte de l’antisémitisme justifie désormais toutes les censures d’Etat.

    Aristide Leucate http://lactionpolitique.hautetfort.com/

    Article paru dans L'Action Française 2000 n°2878

  • Les critiques français n’aiment pas le cinéma

    Avant toute chose, je précise que je n’ai pas encore vu le film. Pourtant, lorsque je parcours les articles consacrés au dernier film des Inconnus "Les trois frères, le retour", je ne cesse de m’étonner de cet unanimisme de la critique : "come-back triste et pâteux", "une resucée faisandée", "le populaire cède la place au vulgaire, la modernité fait ringarde et la critique sociale a disparu", "produit cyniquement calibré pour le marché", "ils confondent la réalisation avec de l’électroménager", "inutile de tergiverser, si "Les Trois frères, le retour" atteint une quelconque forme de grandeur, c’est dans la nullité" , etc.

    Descendre en flèche les films comiques est un exercice obligé de la critique cinématographique française. Et ça ne date pas d’hier, "La grande vadrouille", "L’homme de Rio", "Les tontons flingueurs", bref tous les films qui ont fait la joie du public depuis bientôt cinquante ans ont tous été étrillés plus ou moins cruellement. A croire que ces messieurs n’aiment que le cinéma d’auteur qui se complaît dans la description d’une France fantasmée où sur fond de marasme économique et social pointerait la retour de cette France moisie qui n’est pas sans rappeler les heures les plus sombres de notre histoire. On se souviendra de la manière dont "Welcome" avait été accueilli par la critique. A les lire, il s’agissait non pas d’un film, mais d’un manifeste au vitriol contre le fascisme sarkoziste, un film à voir absolument. Manque de chance, le réalisateur et les producteurs avaient oublié que les gens vont au cinéma pour voir un film, pas un brûlot politique écrit à la truelle, dégoulinant de moraline soi-disant humaniste, écœurant de parti-pris. La tare du cinéma français qui se veut sérieux, concerné, citoyen et vigilant, c’est qu’il est militant, qu’il démontre au lieu de montrer, qu’il en fait des tonnes là où la simple suggestion suffit. Bref, tout ce petit monde a oublié que le cinoche est avant tout un divertissement industriel, et qu’il doit – au vu des sommes engagées – tenir compte du marché (oh, le vilain mot !).

    Il y a fort à parier qu’aux prochains Césars Les Inconnus pourront se brosser, même, si comme la tendance semble le prouver, leur film aura fait un carton, permettant le financement de merdes d’auteurs irregardables qui seront, comme de juste, encensées par la critique. C’est généralement le lot de tous les comiques en France. Coluche avait eu droit sa récompense parce qu’il avait fait l’effort de faire dans le drame social plutôt que de persévérer dans la gaudriole. En dépit du fait que le cinéma soit un art mineur, ces messieurs de la profession se prennent au sérieux, ils ont des prétentions sociales, politiques, ils se piquent de vouloir ouvrir les yeux du public, voire même de l’éduquer, en attendant de le rééduquer. Et ils continueront, picrocholins, à descendre toutes les tentatives de distraire, deux heures durant, le public de notre sinistre époque. Et leur aigreur ne s’adoucira pas, contrariés de ne pas être entendus par des gens décidément trop beaufs pour s’ouvrir à l’éléphantesque délicatesse de leurs réalisateurs chéris : Jaoui/Bacri, Lioret, Guédiguian, etc.

    http://koltchak91120.wordpress.com/2014/02/18/les-critiques-francais-naiment-pas-le-cinema/

  • Les homosexuels russes victimes de harcèlement... médiatique !

    Sous le titre "Les seules personnes qui harcèlent les homosexuels à Sotchi sont les journalistes étrangers, le magazine américain New Republic décrit le cirque médiatique autour de l'unique boîte de nuit pour homosexuels à Sotchi. La fuite des clients, qui aimeraient qu'on les laisse en paix, et l'incompréhension du tenancier, non concerné par la loi russe interdisant la propagance homosexuelle auprès des mineurs. Lequel conclut :

    "Chaque pays a envoyé des correspondants, sauf les Espagnols. Que Dieu les bénisse !"

    Louise Tudy

  • SNCF, RATP et autres contraints de brader des terrains pour construire des logements sociaux

    Voies ferrées, ateliers de maintenance, gares de triage, dépôts de train ou de bus en déshérence sont appelés à disparaître progressivement du paysage urbain de l’Ile-de-France.
    La SNCF, Réseau ferré de France (RFF) et la RATP sont invités par le gouvernement à brader leur patrimoine pour « contribuer à la lutte contre la pénurie de logements dans la région » : Cécile Duflot a rendu publique, lundi 17 février une liste de 40 sites qui devront être vendus avec une décote par rapport à leur valeur foncière.
    En clair, pour que les autorités puissent ériger de nouveaux « logements sociaux » à destination des immigrés.

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • Les Femen : imposture, bêtise et lâcheté

    « Les Femen agissent en complicité totale avec un gouvernement et une idéologie dominante. »
    Ce mouvement pseudo-féministe, qui fonctionne selon la logique minoritaire bien connue de l’ « agit-prop », consiste en gros à organiser des happenings de filles aux seins nus avec des slogans antichrétiens (en anglais, pour la médiatisation internationale) peints sur leur buste. Leur cible principale est l’Église catholique, cible facile et sans défense, et leur procédé est la profanation de lieux de cultes catholiques. Avec des manifestations dont la vulgarité provocatrice détruit au fond le caractère choquant et finira par s’avérer contre productive.
    Le pouvoir actuel, dont l’idéologie est celle de la destruction en douceur de l’identité ethno-culturelle autochtone, non seulement laisse faire, ne sanctionne pas, mais aide avec complicité : en effet,  la question se pose de savoir qui finance les Femen ; de même, cette idée d’imprimer un timbre de La Poste à l’effigie de la passionaria Inna Shevchenko, égérie du mouvement, permet tous les soupçons. Essayons de comprendre.
    Tout d’abord, les Femen agissent en complicité totale avec un gouvernement et une idéologie dominante dont un des objectifs est la destruction en douceur de l’identité et des racines  de la France dont le catholicisme fait partie.
    Un timbre-poste officiel
    L’affaire du timbre-poste officiel à l’effigie d’IS est parlante. Son concepteur, Olivier Ciappa avouait dans le Huffington Post, (15/07/2013) : « Le dessin que j’ai fait met en scène une Marianne arborant les traits de la leader des Femen, Inna Shevchenko. Elle incarne le mieux les valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité. Et la Marianne au temps de la Révolution, était seins nus, alors pourquoi ne pas rendre hommage à cette fabuleuse Femen ? »
    Retour aux affres de la Terreur
    Autrement dit, la République « laïque » incarne les valeurs des Femen, c’est-à-dire principalement la profanation d’églises, comme en …1793, sous la Terreur.
    D’ailleurs, Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, a déclaré à propos des actes des Femen que dans la loi « le blasphème n’est pas mentionné comme un délit ». Il voulait signifier par là le blasphème contre le catholicisme. Sur le compte Twitter des Femen, on pouvait d’ailleurs lire, signe d’une complicité avec l’État PS : «  Femen est fière d’être devenue un symbole officiel de la France ! Liberté, Égalité, Femen ».
    Collusion avec les Pussy Riots de Moscou
    Les Femen ne font qu’un avec les Pussy Riots qui, à Moscou, avaient profané la cathédrale du Saint-Sauveur, lieu de culte orthodoxe extrêmement important pour les Russes. (1) M. Poutine a été bien aimable de gracier les trois femmes qui avaient été condamnées, à juste titre, à de la prison ferme. On peut d’ailleurs déplorer cette mansuétude, provoquée par la communication autour des jeux de Sotchi. Leur motivation, sous des prétextes politiques bas de gamme, est uniquement de faire du buzz médiatique pour devenir des stars et gagner de l’argent, en dépit ou à cause de leur nullité artistique absolue.
    En France, le message des Femen est articulé autour de deux clichés : la lutte « antifasciste » (vieux fantasme gauchiste éculé) et la protestation contre la supposée répression sexuelle et l’antiféminisme de cette pauvre Église qui prend tous les coups dans la figure sans oser en rendre. (2)
    On est là en face du degré zéro du féminisme. La tolérance de l’État PS (dont la colonne vertébrale est la vieille lubie soixante-huitarde, comme un crocodile qui tarde à trépasser) envers les Femen  relève de la même lâcheté, de la même duplicité que ces dernières. Car enfin, imaginons que les Femen aient profané des mosquées, seins nus, et slogans débiles en anglais peints sur leur corps, elles se seraient probablement retrouvées en prison pour « islamophobie », le nouveau péché capital. Puisque la « République » peureuse et pseudo-laïque protège en fait l’islam intouchable, rusé et invasif.
    Et pourtant, s’il est bien une idéologie religieuse en pleine expansion qui prône le sexisme, le puritanisme, l’anti-féminisme, l’obscurantisme dans tous les domaines, et qui ne se caractérise pas par son amour de la démocratie, c’est bien l’islam. Et non pas le christianisme. Mais les Femen appartiennent à cette catégorie désespérante des lâches et des collaborateurs, qui n’osent pas s’en prendre aux puissants mais s’acharnent sur les faibles. En pensant qu’ils ne risquent rien. À une seule reprise, sur son compte Twitter  personnel, la passionaria Shevchenko avait posté en anglais un message dont la traduction est : «  Qu’est-ce qui peut être plus stupide que le Ramadan ? Qu’est-ce qui peut être plus horrible que cette religion ? ». Immédiatement, comprenant qu’elle avait gaffé, elle a effacé le tweet incorrect.
    Mais les Femen et l’État PS qui les protège commettent une lourde erreur : cette stratégie de provocation, d’insultes et d’humiliations sans risques peut réveiller un volcan éteint en apparence, mais dont l’éruption imprévue peut se révéler dévastatrice.
    Guillaume Faye, 8/02/2014
    Source : Synthèse nationale
    Notes :
    (1) Détruite par le pouvoir totalitaire communiste et remplacée par une piscine, la cathédrale orthodoxe du Saint-Sauveur a été reconstruite à l’identique par Eltsine, après la chute de la dictature soviétique. Elle symbolise le renouveau de la liberté religieuse en Russie et aussi l’âme d’un peuple. La profanation de l’autel central par les Pussy Riots (sous un prétexte anti-poutinien ridicule) n’a pas du tout été considérée par le peuple russe comme une affirmation libertaire mais comme une agression contre les sentiments profonds du peuple et, au fond, comme un retour masqué de l’anti christianisme communiste.
    (2) Je dis tout cela d’autant plus volontiers que je n’appartiens absolument pas à la mouvance catholique.
    Les intertitres sont de la rédaction
    http://www.polemia.com/les-femen-imposture-betise-et-lachete/

  • Municipales – Nathalie Kosciusko-Morizet fait le tour des obédiences maçonniques

    A l’approche des élections municipales, Nathalie Kosciusko-Morizet, tête de liste UMP à Paris, semble déjà perdante. Mais elle cherche à séduire les réseaux francs-maçons pour compenser ses désavantages.

    Le 11 juin 2013, NKM était l’invitée des frères du GODF, obédience classée à gauche.

    Le 22 janvier 2014, NKM s’était exprimée devant les « Enfants de Cambacérès », fraternelle maçonnique pour homosexuels.

    Et le 12 février dernier, Nathalie Kosciusko-Morizet était l’invitée d’honneur d’un dîner « de sœurs et de frères » de toutes obédiences maçonniques et de tous grades au restaurant « Chez Françoise » situé à quelques pas de l’Assemblée nationale, lieu bien connu pour les « déjeuners offerts par des groupes de pression aux élus » (dixit le journal Le Monde).

    Ce dîner était organisé par la « sœur » trois points Farida Schera Bakhouche (Droit Humain – DH), « militante gaulliste » et élue de Saint-Maurice, dans le Val-d’Oise, mais aussi par le « frère » Patrice Hernu (Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité – GLCS) et le frère Michel Maffeosi (GODF).

    Environ 150 convives ont déboursé les 40 euros pour entourer la candidate UMP.

    http://medias-presse.info/municipales-nathalie-kosciusko-morizet-fait-le-tour-des-obediences-maconniques/6710

  • 400.000 soutiens à Emmanuel Giboulot

    BEAUNE (NOVOpress) – Plus de 400.000 personnes ont adressé leur soutien au viticulteur bourguigonon Emmanuel Giboulot, traîné en correctionnelle pour avoir refusé de polluer. Emmanuel Giboulot passe en correctionnelle le 24 février prochain pour un motif ubuesque : il a refusé de déverser sur ses vignes un pesticide hautement toxique, privilégiant des solutions naturelles tout aussi efficaces (voir notre article).

    400 000 soutiens à 4 jours du procès d'Emmanuel Giboulot !
http://www.ipsn.eu/petition/viticulteur/index.php/400

    http://www.ipsn.eu/petition/viticulteur/index.php/400

    http://fr.novopress.info/

  • Halte à l'inquisition médiatique

    POLEMIQUE - Le président de l'Institut de la Parole revient sur les mises en accusation médiatiques de Frédéric Taddei, Eric Naulleau, Daniel Schneidermann, Elisabeth Levy ou Alain Finkielkraut.
    Tout est parti bizarrement d'une appréciation de Ned Rorem sur le couple que formaient le compositeur Georges Auric et sa femme peintre Nora, rapportée par Renaud Machart dans son billet du Monde : « Leur célébrité a dépassé leur valeur ».
    Ce constat spirituellement exprimé m'a semblé pouvoir être aisément généralisé : le monde médiatique notamment éprouve une dilection particulière pour les fausses gloires que son aveuglement crée et que sa paresse intellectuelle et promotionnelle fait culminer au détriment d'autres plus légitimes.
    Ce hiatus entre une réalité et sa représentation, si révélateur aujourd'hui dans les univers politique, social et culturel, explique un certain nombre de dérives moins futiles, plus préjudiciables à la démocratie, qui ont conduit un pouvoir à l'affichage ostensiblement éthique à favoriser une société d'inquisiteurs, une police de la pensée au quotidien. La proclamation exaltée d'une morale gouvernementale - et je ne parle pas que des réactions pour l'affaire Dieudonné, les manifestations de Jour de colère et celle du dimanche suivant, impressionnante et tranquille - non seulement n'a pas entravé la montée de paroles et d'actes racistes mais les a d'une certaine manière favorisés. Tant dénoncer le pire, sans cesse et avec vigueur, paradoxalement le place au centre du débat républicain et promeut ce qu'il conviendrait d'étouffer par le silence et de combattre par l'action. La politique est l'art de vaincre ce que la parole ne tue pas mais souvent conforte.
    Ce gouvernement accomplit exactement l'inverse. Pour s'en convaincre, il suffit de se rappeler la performance médiatique de Manuel Valls à «Des paroles et des actes», louée par les trois «juges» étrangement consensuels à la fin de l'émission. Je me souviens particulièrement des deux séquences, quasiment répétées mot pour mot, où notre ministre de l'Intérieur s'est abandonné à son exercice favori depuis quelques semaines : vitupérer le diable pour mieux s'attirer les bonnes grâces des citoyens conquis par cette éthique martiale et d'un président de la République paré d'une aura humaniste à défaut de l'être par une réussite éclatante.

    « une France de petits inquisiteurs, de fouineurs médiocres, de tristes sentinelles montant la garde en permanence devant la pensée d'autrui »
    Ces démarches obsessionnellement assénées ont eu pour conséquence d'amplifier ce qu'elles prétendaient détruire. L'indignation suscitée chaque jour par telle ou telle transgression indécente ou illégale suffit largement à le démontrer. C'est donc que cette méthode violemment pédagogique, ces injonctions de maître à des citoyens infantilisés, ne parviennent pas à éradiquer de la France d'aujourd'hui le fantasme abusif des années 30 mais surtout les comportements minoritaires, écrits, paroles et gestes, qui sont véritablement à proscrire.
    Le caractère hystérique du débat public - à la fois pour « la bonne cause » et par posture politique - aggrave ce qui est à abolir, autant que le pourrait une République respectant la liberté d'expression et une Justice qui n'oublierait pas l'état de droit. Mais il a aussi pour effet, ce qui est une conséquence au moins aussi dommageable que la pollution raciste et antisémite, d'avoir légitimé, en même temps que son expression paroxystique et en apparente cohérence avec elle, une France de petits inquisiteurs, de fouineurs médiocres, de tristes sentinelles montant la garde en permanence devant la pensée d'autrui et ce qu'elle pourrait exprimer non pas même de dangereux ou de sulfureux mais de non convenu et de singulier.

    Pour le racisme et l'antisémitisme, on a, à foison, des Elliot Ness du pauvre dont la seule occupation est de débusquer le licite et l'intéressant pour les soupçonner d'être scandaleux ou nauséabond - ils ont le goût si raffiné et l'odorat si fin qu'un rien les trouble et les met en état d'accusateurs sans mandat.
    Plusieurs exemples des pratiques de ces justiciers à plein temps. Deux membres du Parti socialiste saisissent le CSA parce qu'Alain Finkielkraut, confronté à Manuel Valls, a osé faire allusion aux « Français de souche », et c'est intolérable !
    Patrick Cohen s'en prend vigoureusement à Daniel Schneidermann et Frédéric Taddéï. Pourquoi pas? Mais était-il nécessaire de leur imputer, par pure et injuste polémique, d'avoir suscité une réaction antisémite à son encontre?
    Frédéric Haziza, journaliste sur LCP et à Radio J, a été victime de propos antisémites et a écrit un livre sur l'extrême droite loué, comme un rituel, par les ministres l'évoquant. Ces données l'autorisent-il à se camper en dénonciateur compulsif et en découvreur, chez les autres, d'antisémitisme inconnu ? Ainsi, Eric Naulleau aurait fait le geste de la quenelle. Ainsi, Schneidermann serait « l'idiot utile des dieudonnistes ». Ainsi, Causeur et Elisabeth Lévy auraient interviewé Dieudonné de manière complaisante. Ainsi, j'aurais de « curieux raccourcis de Ilan Halimi à Alain Soral en passant par Heidegger et Céline » et, sur Twitter, au sujet de mon billet sur Soral qu'il suffit de lire pour porter un jugement honnête, il s'interroge : « Complaisance, compromission ou collaboration ? » Je réponds : analyse et liberté.
    Sans oublier certains qui, toujours sur Twitter, ne sont pas loin de considérer que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme devrait être le seul objectif d'une politique pénale, crimes et délits venant largement après les méfaits immatériels de la parole dévoyée !
    Ce monde que la gauche morale est en train de nous fabriquer devient irrespirable. Faut-il accepter, en courbant l'échine, d'hypocrites mises en cause, de piètres suspicions et de médiocres insinuations de la part de Frédéric Haziza et de quelques autres parce que l'antisémitisme les a offensés mais qu'on n'y est pour rien ? Va-t-il bientôt falloir leur demander la permission de penser, d'écrire et de parler ?

    Quel est le pire avenir ?
    Celui de comportements racistes et antisémites qui ponctuellement déchirent une société s'appuyant sur un pouvoir raisonnable et une justice efficace pour les réduire et les condamner ?
    Ou celui d'une société rendue folle par la multiplication de policiers de la pensée ? Autrui, notre voisin, notre prochain ?

    Philippe Bilger http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAklAZVFEUFGQKdiK.shtml

    Source : Le Figaro : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/02/10/31003-20140210ARTFIG00040-philippe-bilger-le-monde-que-la-gauche-morale-nous-fabrique-devient-irrespirable.php