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social - Page 390

  • Loi travail, beaucoup de bruit pour rien ?

    La gauche de la gauche est vent debout contre la loi El Khomri, avec à sa tête la CGT. hollande tiendra-t-il ? La politique de l’édredon va-t-elle à nouveau payer ? Philippe Martinez se dit maintenant prêt « à discuter » sans « préalable » avec le gouvernement. Le début de la fin du bras de fer ?

    Pénuries d'essence, grève dans les centrales électriques, les transports publics, blocages des routes... La CGT (et FO à sa suite) a sorti le grand jeu contre la loi « Travail ». La centrale syndicale réussira-t-elle là où les frondeurs ont échoué ? Les gros bras de Montreuil feront-ils mieux que les bobos noctambules de Nuit Debout et les casseurs qui les parasitent, eux et les multiples manifestations contre la loi El Khomri ?

    Pas sûr. Après le coup de force du 49-3, Valls joue son rôle préféré, celui de l'homme-viril-droit-dans-ses-bottes. « On ne lâche rien » hurlent les camions sono de la CGT ? « On ne lâche rien », leur répond le Premier ministre. Ni amendement, ni retrait. L'objet de ce bras de fer vaut-il pourtant de plomber des PME, de pourrir la vie des Français, de menacer la fragile reprise, de se mettre les électeurs et population à dos ?

    Depuis sa présentation en février, le projet de loi, censé fluidifier le marché du travail, est passé plusieurs fois à la moulinette. La rue a ainsi obtenu en mars le retrait du plafonnement des indemnités prud'homales, remplacé par un barème indicatif. L'assemblée a également adouci le texte. Ainsi, les licenciements économiques sont encadrés par un barème de baisse du chiffre d'affaires en fonction de la taille de l'entreprise. Mais surtout, dans le cas de multinationales, ces critères s'estiment au niveau du groupe et non de la filiale française.

    Un texte édulcoré, mais encore très libéral

    Le PS tenait à cette mesure « anti-licenciements boursiers », qui empêchera une société faisant des bénéfices à l'étranger de licencier en France. Un sérieux frein à l'investissement étranger dans notre Pays.

    Les jeunes ne sont pas oubliés : la Garantie jeunes, un dispositif destiné au départ à ceux qui peinent à trouver un travail, devient un « droit » étendu à tous. À la clef, 461 euros mensuels, sans condition, cadeau.

    Enfin, la loi comporte un joli marqueur « de gauche », avec ce qu'ils appellent désormais le compte personnel d'activité. Un dispositif qui permet aux travailleurs de conserver leurs droits à la formation, leur compte pénibilité et un « compte d'engagement citoyen » tout au long de leur vie professionnelle et même après la retraite. C'est surtout un bel emballage de mesures existantes et le transfert de leur gestion à l'entreprise. À en croire Jean-Christophe Cambadélis, ce serait même « la grande avancée du quinquennat », il faut savoir se contenter de peu.

    C'est d'ailleurs ce que doit se dire Valls à propos des syndicats et de sa gauche, car pour le reste, la loi El Khomri penche clairement en faveur des entreprises. Ainsi, les accords offensifs pour l'emploi permettent aux entreprises d'augmenter le temps de travail sans augmenter les salaires, en cas de surcharge d'activité. Le gouvernement a aussi renoncé à surtaxer les CDD.

    L'article II : celui de la discorde

    Gardons le meilleur pour la fin, c'est surtout le fameux article II qui cristallise toutes les oppositions (de gauche) au projet. En cause, la primauté des accords d'entreprise sur les accords de branche. Chaque entreprise sera donc libre d'ajuster le temps de travail ou le montant des heures supplémentaires, pour peu qu'elle obtienne un accord avec la majorité des syndicats ou lors d'un référendum d'entreprise. Et comme elles sont en position de force au niveau local, les syndicats craignent avec raison que la mesure n'aboutisse à un dumping social entre sociétés d'un même secteur d'activité et à un détricotage des accords de branche. La première à augmenter le temps de travail ou à baisser la rémunération des heures sup sera immanquablement suivie par d'autres, qui ne pourront laisser cet avantage concurrentiel à leurs compétiteurs.

    Voulue à tout prix par le gouvernement pour satisfaire les patrons, les vrais, ceux de Bruxelles, la loi Travail est certes un clou de plus dans le cercueil du modèle social français. Mais son abandon et la victoire d'une CGT plus radicale que jamais signeraient la mort de toute possibilité de réformer sereinement ce modèle sclérosé, le condamnant à l'explosion. Dans les deux cas, ce serait une victoire à la Pyrrhus pour les salariés français.

    Une vraie réforme à la Hollande.

    Richard Dalleau monde&vie  9 juin 2016

  • Explosion du travail détaché : un scandale prévisible

    Les chiffres du travail détaché publiés ces derniers jours (en augmentation de 25% en 2015) ont poussé le gouvernement à annoncer un renforcement des contrôles. Dans un article d’octobre dernier dans l’AF 2000, Pierre Marchand décryptait déjà le phénomène : au-delà de la fraude, ces dérives étaient prévisibles et consubstantielles à un texte fondamentalement pervers.

    Tout le monde a en tête l’image du plombier polonais, largement utilisée lors de la campagne de 2005 contre le referendum sur la Constitution Européenne (TCE). L’image était tout droit issue de la directive européenne sur le travail détaché, qui datait de 1996, mais que le commissaire « Bolkestein » avait proposé d’étendre en 2004 – juste avant le referendum donc. Vertement critiqué par les souverainiste et certains socialistes, le projet avait notamment été dépouillé du fameux principe du pays d’origine (selon lequel l’employeur pouvait appliquer le droit du travail et le salaire du pays du travailleur détaché et non du lieu d’exercice de la prestation), par crainte des répercussions sur l’adoption du TCE. Dix ans plus tard, trois rapports (de la Direction Générale du travail et du Sénat1 en 2013, du CESE en 2015) montrent toute l’ambiguïté de ce texte.

    Etat des lieux

    Contrairement au travail dissimulé, les statistiques sur le travail détaché sont peu nombreuses et le rapport du CESE apporte peu de matière. Mais son verdict est sans appel : « Le détachement des travailleurs apparaît aujourd’hui comme un mouvement comparable à celui des délocalisations, touchant précisément des activités qui ne peuvent être délocalisées. » Sans surprise, l’Allemagne arrive en tête du recours au travail détaché, qui lui permet de pallier le manque de main d’œuvre en maintenant une pression à la baisse sur les salaires (le salaire minimum n’a été que très récemment instauré en Allemagne). En France, deuxième « bénéficiaire » de la directive, le nombre de travailleurs détachés était proche de 210 000 en 2013, auxquels s’ajouteraient selon le rapport du Sénat 300 000 salariés low-cost détachés au mépris du droit communautaire. L’opération « Côte Fleurie », lancée par des patrons d’entreprises normandes du bâtiment qui en 2013 avaient pris l’initiative de dénoncer à l’URSSAF les chantiers douteux, a pris en défaut 26 entreprises et 125 salariés. Une pratique qui permettait aux fraudeurs de proposer des devis très inférieurs – de l’ordre de 30 à 40% si l’on en croit les « victimes ».

    Dumping institutionnalisé

    L’intérêt du rapport du CESE est de démontrer que les dérives étaient consubstantielles au texte : « [Les] chiffres montrent que la stratégie d’optimisation du coût global du travail conduite par les opérateurs économiques est devenue systématique, bien au-delà des détachements requis pour le simple accompagnement des échanges transfrontaliers de biens et de services. » Le constat est partagé par la Direction Générale du Travail qui énonce les principales justifications du recours au détachement : « absence de main d’œuvre qualifiée pour l’emploi requis ; utilisation d’une main d’œuvre plus « malléable » ou économiquement plus rentable ; usage de statuts d’emploi équivoques ; différentiel financier entre les systèmes de sécurité sociale notamment. » Au-delà de toute fraude, cette réalité est la conséquence directe du travail détaché, même sous sa forme prétendument allégée. Elle fait écho au grand principe de libre circulation des services, qui figure dans le Traité de Rome au même titre que celle des biens, des capitaux et des personnes. C’est ce qui explique que malgré leurs conclusions alarmantes, aucun des rapports ne souhaite la remise en cause de la directive, conformément aux invocations de la Fondation Robert Schuman : « la multiplication des cas de fraude ces dernières années ne doit pas condamner un dispositif qui permet de concrétiser la libre-prestation de service au sein de l’Union européenne. »

    Cautères et jambes de bois

    Au travail au noir, on a donc ajouté une source de fraude presque illimitée pour certains secteurs d’activité. La loi Macron promulguée le 6 août dernier apporte quelques éléments d’encadrement à cette directive, que le rapport du CESE, remis un mois plus tard (dommage collatéral du choc de simplification administrative ?), plébiscite : « à l’échelle nationale, beaucoup de ce qui pouvait être fait pour améliorer l’encadrement des pratiques de détachement l’a été récemment à l’occasion de la transposition de la directive d’exécution de 2014 par les lois dites Savary et Macron ». Le CESE se contente, au fond, de déplorer l’absence de cohérence de la législation européenne – si ça ne fonctionne pas c’est parce qu’il n’y a pas assez d’Europe. Pour lutter contre les dérives de la loi, qui constituaient pourtant le cœur du projet Bolkestein, on va donc recruter davantage d’agents de contrôle afin de sanctionner les fraudeurs (le tarif de 2000 € par salarié détaché est-il réellement dissuasif ?). Ce faisant, on va sans doute réduire le phénomène de fraude mais on va conforter le système de détachement tel qu’il est autorisé, et donc continuer à mettre en concurrence les travailleurs français et étrangers. En corollaire, on risque de détruire des compétences et des formations qui seront de plus en plus désertées. Il aurait sans doute été plus efficace et plus constructif – mais moins européen - de mettre en place des réductions de charge ou tout autre système favorisant l’activité et l’emploi nationaux.

    Pierre Marchand

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Explosion-du-travail-detache-un

  • Manif contre la loi travail à Rennes : le coup de gueule d'un manifestant

  • Antifa en action

    Agression des veilleurs à Paris par Nuit Debout et leur milice fasciste, les antifas. Les prôneurs de libertés et de tolérance s’en remettent une fois de plus à la violence.

     

  • Quand les intermittents réveillent Mme El Khomry...

    La Révolution française est souvent évoquée en des termes laudateurs par les ministres et partis de la République, en particulier sous le règne de M. Hollande, et parfois avec des élans de lyrisme qui feraient presque monter les larmes aux yeux s'il n'y avait un grand écart entre les proclamations révolutionnaires de ces messieurs-dames du gouvernement et la réalité, à la fois historique et contemporaine... Ainsi, la manifestation au petit matin, ce mercredi 8 juin, sous les fenêtres du ministre du travail Mme El Khomry, d'une vingtaine d'intermittents du spectacle, a soulevé, dans les rangs socialistes une vague d'indignation, et provoqué une réaction outrée du dit ministre, qui a cru y déceler une tentative d'intimidation qui, évidemment, ne le fera pas céder !

    De qui se moque-t-on, en fait ? Ce n'était tout de même pas le 6 octobre 1789, quand les émeutières venues de Paris massacrèrent deux gardes du château de Versailles avant de s'engouffrer dans les escaliers et couloirs du palais à la recherche de la famille royale et menacèrent la reine de mort, quelques fusils braqués sur elle qui s'avançait au balcon des appartements royaux ! Pourtant, n'est-ce pas cette « geste » révolutionnaire que vantent le gouvernement et le parti socialiste quand ils célèbrent à l'envi la Révolution française et ses « valeurs » qui seraient, paraît-il, fondatrices de notre société ? Hypocrisie...

    Les quelques éclats de voix matinaux des contestataires, aussi désagréables soient-ils pour le sommeil du ministre et de son entourage, semblent bien inoffensifs au regard des violences des révolutionnaires de 1789 et des années suivantes, et ils ne méritent pas tant de déclarations enflammées et indignées de la part de ses collègues et des socialistes qui, en d'autres temps, étaient moins regardants sur les manifestations et leurs débordements, en particulier quand ils étaient dans l'opposition et que ces désagréments visaient des partis adverses. J'aurai aimé autant de promptitude dans l'indignation quand, à Rennes ou à Paris, des militants monarchistes étaient agressés pour le simple fait d'exprimer (ou d'être) ce qu'ils étaient, ou qu'une bombe dévastait, à l'automne 1984, les locaux d'Action Française alors même que s'y trouvaient quelques trente jeunes royalistes (dont votre serviteur...), au risque d'en blesser quelques uns. J'aimerai autant de promptitude à dénoncer la violence des plans « sociaux » (sic) qui, en quelques traits de plume, jettent des ouvriers à la rue sans sursis quand les multinationales, elles, ne visent désormais que la satisfaction de la Bourse et des actionnaires, sans pitié pour les victimes de leur avidité...

    Mme El Khomry, de grâce, arrêtez de pleurnicher et gardez vos leçons de morale pour vous : commencez plutôt par essayer de comprendre cette sourde colère qui gronde aux quatre coins du pays et d'ailleurs, et pas seulement celle des intermittents du petit matin... Cessez de fuir vos responsabilités, et consultez, non votre parti, mais ce que l'on désigne encore du beau nom de pays ! Vous y trouverez aussi, au-delà de cette fâcherie du pays réel avec le monde légal, des motifs d'espérance et des volontés de créer, de fonder et de transmettre pour les générations futures. Oui, vous pourrez alors le comprendre, la France vaut mieux que cette République qui ne cesse de diviser et d'affaiblir, tuant les plus beaux rêves au lieu d'en faire de belles réalités...

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1319:quand-les-intermittents-reveillent-mme-el-khomry&catid=50:2016&Itemid=61

  • Les chefs des syndicats, en France, sont-ils au-dessus des lois ?

    Dr Bernard Plouvier

    Il peut paraître inapproprié, mais pas tout-à-fait ridicule comme on va voir, d’assimiler les dirigeants syndicaux et leurs nervis à des « terroristes ». En revanche, il n’est que trop juste d’affirmer qu’en Hollando-Vallserie, ces individus se placent volontairement au-dessus des lois, ce qui revient à dire qu’ils sont hors-la-loi.

    Depuis près d’un mois, et alors que des catastrophes naturelles frappent lourdement la Nation française, des dinosaures de la lutte violente des classes au profit non des travailleurs mais de la seule sauvegarde de leurs emplois de permanents syndicaux, perturbent gravement l’activité économique du pays, défient les (lamentables) élus nationaux et, ce qui est infiniment plus grave, transgressent les lois en parfaite impunité.

    Parmi les nombreux droits de l’homme que des idéalistes parfois éthérés, voire alcoolisés ou soumis à d’autres paradis artificiels, ont dressée, l’on trouve le droit au travail, le droit à la libre déambulation, le droit à la protection des individus par l’État lorsque leur santé ou leur sécurité sont gravement menacées, le droit de jouir en bons pères et mères de famille de leurs biens. Tout cela est foulé aux pieds par des personnages ivres de pouvoir et de joie de nuire à autrui.

    Les dirigeants syndicaux décident la grève pour leurs affiliés ; c’est leur droit. Ils interdisent l’accès aux usines, aux bureaux et aux engins de service des autres travailleurs, qui refusent de participer à la mascarade d’une grève démagogique et politique, et ce au moyen de piquets de grève, où l’injure et la menace sont de mise. C’est une atteinte grave au Droit au travail, un droit jugé fondamental par toutes les institutions internationales.

    Les dirigeants syndicaux décident la grève dans les services publics. Ce devrait être interdit pour deux excellentes raisons. Ces services sont la propriété de la Nation, seul souverain légitime de l’État ; il est donc hors de question d’y fomenter une grève sans avoir pris l’avis de l’ensemble de la Nation qui est à la fois propriétaire et usager de façon collective. Ces services forment les infrastructures indispensables à la vie de la communauté nationale. Il ne peut, en aucune façon, être question de prendre l’ensemble de la Nation en otage. C’est effectivement faire acte de terrorisme : le mot, qui paraît de prime abord excessif, devient juste quand la Nation subit de graves atteintes à ses droits, voire des risques potentiellement mortels.

    Il est intolérable que des dirigeants syndicaux osent réduire considérablement la fourniture publique d’énergie – en perturbant la production d’électricité – ou l’accès des particuliers à une source d’énergie – en perturbant la fabrication et la distribution des carburants.

    Il est proprement scandaleux que des syndicalistes paralysent les transports publics, gênant considérablement la vie des travailleurs, des enfants scolarisés et des malades devant se rendre en centre de soins.

    Il est grotesque, déshonorant pour la Nation et dangereux pour la Santé publique que des syndicalistes arrêtent le ramassage des ordures ménagères. Du fait de cette ignominie, des villes françaises ressemblent désormais aux bidonvilles d’Afrique ou d’Amérique latine.

    Prendre la Nation en otage, c’est effectivement faire acte terroriste. Paralyser les services publics, c’est se moquer de l’État et de la Nation, soit faire acte de Haute-trahison en période de très grave crise économique (faut-il rappeler que la France compte 5 millions de chômeurs ?). Interdire aux libres citoyens de France de travailler, de déambuler, d’accéder aux lieux d’enseignement et de soins, c’est se placer hors-la-loi.

    L’ennui, c’est qu’il n’y a plus d’État, mais un Président qui joue à l’adolescent en quête de popularité et qui a décidé d’entrer en campagne pré-électorale, des ministres déconsidérés par d’idiotes déclarations, éclaboussés par une accumulation de scandales et qui ont prouvé, même au plus idiot des citoyens, leur incompétence et leur inefficacité.

    Dans la gabegie hollando-vallsienne, nul ne sera étonné qu’un lobby défie l’État, en toute impunité, n’ayant en face de lui que des politiciens à la dérive et une administration dépourvue de direction. La Nation souveraine est ainsi dépossédée de ses droits, en plus d’être ridiculisée sur la scène internationale.

    Dans tous les pays civilisés, les dinosaures fossilisés dans la lutte des classes et l’étatisation de l’économie ont été mis hors d’état de nuire. Après 100 à 120 millions de morts directement imputables à la sanglante sottise marxiste, nul humaniste ne s’en plaindra.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Journal du Jeudi 09 Juin 2016 : Société / Nuit Debout ratonne les Veilleurs et TV Libertés

  • Leur « tropisme libéral »…antinational

    « Réunion publique dans un bunker», titrait L’Obs dans l’article consacré sur son site au « meeting de soutien à la loi Travail » qui s’est tenu hier soir, sous haute protection policière, intitulé Défendons le progrès social (sic). Manuel Valls «était la vedette» de ce raout  qui s’est déroulé près du ministère des Finances à Bercy et qui a réuni 500 permanents, élus et (quelques rares) ministres Martine Pinville (Commerce et Artisanat), George Pau-Langevin (Outre-mer) ou encore Harlem Désir (Affaires européennes). Les intervenants, le Premier ministre, le ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis se sont évertués à démontrer que cette loi El khomri, était un texte de gauche, émanant d’un gouvernement de gauche, combattu en tant que tel par «la droite libérale» et une extrême gauche jusqu’au-boutiste et archaïque.

    Ce texte, qui met en musique des exigences exprimées par Bruxelles, par ses outrances comme par ses insuffisances, est l’objet de très légitimes critiques rappelait dernièrement  Bruno Gollnisch. Il reste aussi le «bébé» d’Emmanuel Macron qui en fut largement le concepteur, lequel a perdu de sa superbe dans l’opinion si l’on en croit les sondages. Selon l‘enquête Ifop pour Le Figaro paru hier, la cote du champion de Jacques Attali  dégringole fortement. Seulement 36% des sympathisants socialistes estiment désormais que le ministre, qui entretient le suspense sur une éventuelle candidature à la présidentielle (2017? 2022?), serait capable de sortir le pays de la crise…contre 59% en avril.

    Le ministre de l’Économie a subi  lundi un accueil houleux, à base d’insultes, de bousculades et de jets d’œufs, de la part de militants cégéto-communistes lors de sa venue à Montreuil  pour inaugurer un timbre consacré au 80 ans du  Front populaire. Des violences  bien évidemment condamnables, que certains justifient par le caractère provocateur de cette visite.  Patrice Bessac, maire communiste de cette ville, avait fait savoir la veille dans un communiqué son refus de recevoir M Macron : «On ne peut pas vouloir revenir sur le modèle social français et venir à Montreuil, où est le siège de la CGT, inaugurer un timbre consacré au Front populaire. Trop, c’est trop. »

    Benoit Hamon, ex porte parole du PS, notait pour sa part sur radio classique le même jour  qu’il y a « des choix de confrontation qui sont délibérés. En allant pour le lancement d’un timbre sur le Front populaire à Montreuil, on est à peu près certain qu’on aura une manifestation. » Bref, M. Macron aurait cherché délibérément l’affrontement pour médiatiser son déplacement et aurait été récompensé de ses efforts au-delà de ses souhaits… Certes, nous l’évoquions sur ce blogue Emmanuel Macron peut compter aussi  sur le soutien de figures de la droite. Notamment  d’Yves de Kerdrel, directeur de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, qui affirme que l’ancien employé de la banque Rothschild « incarne le renouveau des idées dont la France a besoin».

    M. de Kerdrel, qui appartient comme le ministre de l’Economie, beaucoup de membres du gouvernement Valls, à un influent lobby anglo-saxon, la French American Foundation, Young leaders, et qui a siégé avec M. Macron dans la commission Attali, formée sous Nicolas Sarkozy,  se dit  «très proche» du ministre. Il affirmait aussi que la Young leader Najat Vallaud-Belkacem, souvent éreintée dans son journal, est  «une femme structurée, dotée d’un tropisme libéral réel».

    Cela n’empêche pas M. de Kerdrel de prendre toute la mesure de la montée en puissance dans l’opinion des idées, des thématiques défendues de longue date par le Front National. Un déplacement du centre de gravité de la vie politique française pris en compte ces dernières années  par la ligne éditoriale de Valeurs actuelles, très droitière, eurosceptique (anti-bruxelloise), opposée à l’immigration. M. de Kerdrel s’est élevé également (avec raison) contre la «régression du débat intellectuel » dans notre pays, à la suite des condamnations judiciaires dont son journal a fait l’objet suite à des accusations (infondées) de «racisme».

    Yves de Kerdrel reste cependant un soutien de Nicolas Sarkozy et manifeste toujours son hostilité à l’endroit du Front National. Minute  rapportait ainsi les propos de ce dernier lors de sa venue au «Rendez-vous de Béziers» organisé par Robert Ménard  fin mai. «Sans que Robert Ménard n’y puisse rien», «lors de la séance inaugurale (du 27 mai), en présence de Marion Maréchal-Le Pen», Yves de Kerdrel en a profité pour prendre ses distances (…) avec ce qu’il a appelé une extrême droite très sectaire, expression qui visait clairement le Front National». Ce qui serait sectaire dans la bouche des dirigeants du FN ne le serait plus dans celles des journalistes de VA ou de la girouette Sarkozy, actuellement en phase (très laborieuse) de séduction de l’électorat national ?

    A ce sujet, L’Express étrille assez logiquement le discours prononcé hier soir par Nicolas Sarkozy, lors d’une réunion publique à Saint-André-lez-Lille (Nord). L’ami du Qatar, l’ex ministre des Finances qui a bradé en 2004 un cinquième des réserves d’or de la Banque de France ( 600 tonnes de lingots, une perte de 18 milliards d’euros !); le responsable du chaos lybien; le chef d’Etat qui voulait la peau du régime laïque syrien; le champion toute catégorie de l’accueil de l’immigration dite légale sous son quinquennat; le (pseudo) gaulliste qui a placé la France sous le commandement intégré de l’Otan, imposé la constitution européenne, y exposait sa «vision de la France».

    Un discours que «son  équipe le compare à celui de Nîmes de 2006, prononcé avant sa candidature » et que les commentateurs ont aussi perçu comme une manière de se démarquer d’Alain Juppé, crédité, pour le moins, de mollesse sur les questions identitaires au sens large du terme.

    «En 2006 rappelle L’Express, ni le mot islam ni celui de musulman ne figurait dans le texte. En 1950, la France était catholique, étatisée et centralisée. Elle est aujourd’hui laïcisée, européenne et décentralisée. En 1950, elle était monoculturelle, elle est aujourd’hui multiculturelle, se réjouissait-il alors. Désormais, Nicolas Sarkozy voit dans le combat communautariste et la société multiculturelle, un puissant relais de la part d’ombre de Mai 68»… que Patrick Buisson lui conseillait déjà de pourfendre lors de la présidentielle de 2007.

    «Il y a dix ans, Nicolas Sarkozy estimait que le repli communautariste menace (…), le communautarisme, même s’il était multifactoriel, était avant tout présenté comme une conséquence du manque de considération des pouvoir publics. Nicolas Sarkozy allait même jusqu’à se dire partisan de la discrimination positive, qui n’est au fond que l’égalité réelle, que l’autre nom du volontarisme républicain. Dix ans plus tard, la perspective est inversée. Le même Nicolas Sarkozy pourfend la vision des élites pour qui la Nation se résume à la juxtaposition plus ou moins harmonieuse de communautés reconnues dans leurs droits particuliers. »

    « (…). En 2006, il était un fils d’immigré qui a reçu à sa naissance la France en cadeau et disait savoir ce que cela signifie de prendre en partage une histoire qui n’est pas celle de ses ancêtres. Désormais (il) dit: Je suis français. C’est même par ces mots qu’il commence son discours. Je suis chrétien, ajoute celui qui définit la France comme un pays né du baptême de Clovis il y a plus de 1500 ans. »

    «Mais si sa définition de la France a changé, les objectifs de Nicolas Sarkozy restent les mêmes. Ces Français humiliés par une droite qui n’en finissait pas de s’excuser de ne pas être la gauche et qui par dépit sont dans l’impasse du Front National, je veux les convaincre de revenir dans le giron républicain, disait-il à Nîmes en 2006. Jamais je n’accepterai la moindre complaisance avec les dirigeants du Front National et avec leur idéologie, assène-t-il toujours dix ans plus tard. Il y a une ligne rouge qui ne peut être franchie. » De son propre aveu, ce n’est pas la partie du discours qui a été la plus applaudie par son public.» Ce qui n’est certainement pas pour étonner Yves de Kerdrel.  Qui s’illusionne peut être plus sur la capacité du patron de LR, lui aussi doté d’un tropisme libéral réel,  à rééditer le casse de 2007, à cocufier de nouveau en 2017 des électeurs au tropisme national réel,  les patriotes  de droite, de gauche, d’ailleurs

    http://gollnisch.com/2016/06/09/jeudi-3/