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social - Page 390

  • JT du Mercredi 9 mars 2016 : Social / La loi travail dans l’impasse ?

  • L’incalculable contribution des syndicats français au chômage

    Les causes du chômage français : Syndicats, Fonctionnaires, Socialisme, Libre-échange mondialiste !

    On le sait : il faut, partout dans le monde, beaucoup de sueur, d’abnégation, de courage et de persévérance pour créer et faire vivre une entreprise. En France, les obstacles administratifs, économiques ou sociaux rendent la tâche encore plus ardue, ce qui explique un taux de chômage structurel élevé.

    En revanche, partout dans le monde, foirer une entreprise est assez simple et en France, ça l’est encore plus puisqu’il suffit de faire intervenir l’Etat, les syndicats ou la justice.

    L’affaire qui nous occupe aujourd’hui se déroule au sein de la société Desseilles, qui, bien qu’un des fleurons de la dentelle de Calais, n’en est pas moins en difficulté. Elle est même en liquidation judiciaire avec quelques jours de sursis, suite au jugement du Tribunal administratif de Lille tombé en décembre, qui ordonne la réintégration de cinq syndicalistes licenciés en 2013 : l’entreprise doit à présent payer les deux ans et demi de salaires non versés pour chacun d’entre eux, ainsi que les indemnités prud’homales qu’ils vont demander pour les dommages et intérêts, soit entre 700.000 et un million d’euros, qui ne sont évidemment pas disponibles dans la trésorerie de l’entreprise.

    Le hic, c’est que les syndicalistes licenciés l’ont pourtant été dans un cadre bien spécifique, celui du licenciement économique, validé par l’inspection du travail ainsi que la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) et le ministère du Travail, et ce, malgré les recours des licenciés.

    Heureusement, la conjonction d’un syndicalisme utile et bien compris avec une justice taillée au cordeau par le tribunal administratif va donner à l’affaire un tour croustillant en imposant donc la réintégration des salariés, au motif que l’entreprise aurait dû proposer des reclassements en interne à ces salariés. Un reclassement interne dans une entreprise qui calanche, c’est croquignolet, on l’admettra.

    Quant à la réintégration, selon toute vraisemblance, elle fera fermer l’entreprise complètement, entraînant ainsi la transformation d’une poignée de licenciements économiques par une faillite complète avec 74 nouveaux chômeurs à la clé. Réintégration qui, de surcroît, n’est souhaitée par aucun des salariés actuels de l’entreprise, qui comptent pourtant des délégués syndicaux des autres centrales, et ont même monté un collectif pour que les licenciés ne soient pas réintégrés, et qui soutiennent la direction.

    Seul un appel de la décision au tribunal permettra, s’il passe, de sauver les meubles et de permettre à un repreneur chinois de rattraper l’entreprise en difficulté. Mais si l’appel est rejeté, le repreneur a déjà fait savoir qu’il n’irait pas plus loin.

    Belle affaire, ne trouvez-vous pas ?

    En tout cas, tout y est réuni pour déclencher une tempête de facepalms violents.

    Tout d’abord, sur le plan philosophique, on pourra se demander à quoi sert la multiplication des instances validant un licenciement, fût-il économique. En effet, même si l’inspection du travail, la DIRECCTE et le ministère lui-même semblaient d’accord sur le principe, il n’aura suffi que d’une petite décision de justice pour remettre en cause toute leur belle assurance. Les entreprises et, de façon plus générale, la société française y gagneraient si on pouvait se passer de leurs services compte tenu des résultats observés ; autant aller au procès directement, ce qui évitera d’occuper bêtement le temps des directions, inspections et autres encombrants ministères.

    D’autre part, cette affaire prouve encore une fois la difficulté même de rompre un contrat de travail, notamment pour des syndicalistes, et même dans le cadre pourtant extrêmement balisé d’un licenciement économique. En outre, cette difficulté entraîne assez directement des conséquences néfastes imprévues et catastrophiques. Ici, très concrètement, cette surprotection des salariés va directement aboutir à multiplier par près de 15 les dégâts des 5 licenciements initiaux pour les transformer en 74. Certes, les syndicats ont clairement eu leur rôle à jouer dans cette consternante démonstration de force obtuse, mais à ce point de la réflexion, on en vient à se demander chafouinesquement si ces lois ne sont pas justement écrites pour donner in fine un pouvoir immense à des irresponsables trop heureux de résister encore et toujours contre le méchant patronat, quitte à tuer tout emploi autour d’eux…

    Enfin, on devra noter l’incroyable incohérence de la protection sociale française que le monde nous envierait tant, qui oscille ici entre l’incohérence la plus crasse et l’hypocrisie la plus débridée.

    Car c’est bien d’incohérence et d’hypocrisie qu’il faut parler ici lorsque, d’un côté, on se barbouille bruyamment du collectif et qu’on prétend chercher le bien commun, et que, de l’autre, on bousille consciencieusement le moyen d’existence de salariés qui sont très heureux de leur condition.

    En somme, on détruit le bien commun et ce lien social du travail dont les syndicalistes, les inspecteurs du travail, les juges administratifs, les ministres et tant d’autres acteurs se gargarisent à longueur de journée, sur les plateaux télé et dans les plus palpitants articles de presse, et on le fait au profit de personnes qui ont largement démontré leur toxicité au point de déclencher chez les autres salariés le besoin de vouloir se protéger d’eux (ici, en créant un collectif pour éviter leur réintégration).

    Oh, j’entends bien les arguments dégoulinant de duplicité de ceux qui viendront, droits comme des I et la main sur cœur, prêts à jurer de leur rectitude morale, nous expliquer que le tribunal n’a fait ici que respecter la Loi, toute la Loi, rien que la Loi et qu’elle ne permet pas, aveugle qu’elle est, la moindre interprétation. C’est trop chou.

    Mais voilà : ici, la justice (administrative) est devenue complètement autiste, rejetant l’esprit de la loi, le bon sens et la recherche du moindre mal au profit d’une application stricte, rigide même, de textes impénétrables dont elle entend rester la seule à pouvoir faire l’interprétation. Elle n’est plus que l’expression d’une forme de jusqu’au-boutisme, ne cherchant pas, comme jadis saint Louis sous son chêne, à équilibrer les sentences mais à rendre un verdict qui soit conforme à l’idéologie qu’elle entend promouvoir ainsi, cette idéologie qui commande que le patron est un fourbe, que le travail aliène, et qu’il faut donc lutter, par tous les moyens, pour libérer les travailleurs et asservir les patrons.

    En revanche, cela ne choquera personne que la même justice, aux mains d’autres tribunaux, voire aux mains de nos parangons de moralité, n’aura aucun mal à passer outre les petits écarts des uns ou des autres s’ils sont dans le Camp du Bien, élus ou syndiqués. Cette même justice saura se montrer accommodante ou vraiment très aveugle lorsqu’il faudra oublier certains comportements.

    Et là où chaque article de chaque livre de loi sera épluché pour n’en oublier aucune subtilité s’il s’agit de faire rendre gorge à un salaud-de-patron, la loi deviendra un maquis d’interprétations et de latitudes généreuses lorsqu’il s’agira de juger l’un ou l’autre privilégié de la République, l’enfant sacré du syndicalisme, ou lesocialement proche victime d’une trop méchante société.

    Le sort de cette fabrique de lingerie calaisienne apparaît aussi sombre qu’incertain. Mais une chose est sûre : si elle disparaît définitivement, les syndicats et le tribunal administratif pourront se vanter d’y avoir grandement contribué. Dans un pays où près de 5 millions de personnes se battent pour trouver un travail, c’est toujours bon à savoir.

    H. Seize, 8/03/2016

    (*) Petites chroniques désabusées d’un pays en lente décomposition.

    Source : 24hgold.com
    http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-l-incalculable-contribution-des-syndicats-francais-au-chomage.aspx?article=8202368470H11690&redirect=false&contributor=H.+Seize

    http://www.polemia.com/lincalculable-contribution-des-syndicats-francais-au-chomage/

  • Conférence Dextra : vendredi 11 mars « Le Code du travail : une réforme à côté de la plaque » avec Adrien Abauzit

    Chers amis et camarades, 
    Pour cette nouvelle conférence du cercle Dextra, nous aurons la joie de recevoir à nouveau 
    Adrien Abauzit, avocat et écrivain, qui nous parlera de la nouvelle réforme duCode du travail
    et de ses funestes conséquences.
    Nous vous attendons nombreux pour ce sujet d'actualité, au 96 Boulevard de Port Royal, Paris Ve,
    à partir de 19h.
    A vendredi !

  • Cette révolte qui vient... (partie 3) Le libéralisme malvenu en France.

    Le projet de loi El Khomry ? Ce sont les libéraux qui en parlent le mieux et qui ont le moins de scrupules à la défendre... Il suffit de lire quotidiennement l'Opinion, journal explicitement libéral (il le revendique en sous-titre, avec une franchise qui, d'ailleurs, l'honore), pour le constater mais aussi d'écouter les dirigeants de la droite républicaine qui, comme NKM ou Le Maire, s'engagent à le voter « tel quel », se livrant à de véritables dithyrambes dans des tribunes enflammées parfois cosignées par d'autres noms représentatifs de la droite parlementaire et officielle et publiées, au moins celle du député de l'Essonne Mme Kosciusko-Morizet, dans les colonnes de... l'Opinion ! Cela étant, les laudateurs libéraux de cette loi (qui n'en est pas encore une, en fait) sont logiques avec ce qu'ils ont toujours défendu même s'ils ne l'ont pas toujours appliqué quand eux-mêmes étaient aux affaires, preuve d'une certaine prudence ou d'un plus grand « réalisme » (électoral, peut-être...), ou simplement d'une réticence à aller jusqu'au bout d'un processus si peu « français » car trop « anglo-saxon »...

    En fait, nous ne sommes plus en 1791, et le libéralisme, dont les premières victimes furent les classes travailleuses, de l'ouvrier à l'artisan, de l'apprenti au petit entrepreneur sans fonds, n'a plus l'aura de la nouveauté ou l'effet de surprise qu'il a pu avoir durant la Révolution française qualifiée par les traditionalistes comme par les socialistes (ceux du XIXe siècle et du début XXe, de Proudhon à Marx, de Sorel à London) de « bourgeoise », sans d'ailleurs beaucoup de discernement, parfois, sur la définition de ce terme polysémique. Les Français savent désormais, presque d'instinct, ce que recouvre ce libéralisme dont on veut leur refourguer, à nouveau, la formule : sans toujours connaître exactement les « détails », les classes populaires se souviennent vaguement que le XIXe siècle, qualifié de « stupide » par Léon Daudet, fut celui de l'exploitation maximale des ouvriers et la ruine des artisans et de leurs « métiers », au nom d'un « Progrès » qui n'était, en somme, que le cache-sexe de l'esprit de profit sans mesure et sans partage, et qui, comme le souligna mille fois Georges Bernanos, aboutit aux massacres de masse de la guerre industrielle, ceux de 1914-18, de 1939-45 ou encore (Bernanos ne les connut pas, ceux-là) du Vietnam dans les années 1960-1970.

    En fait, à travers la contestation de la loi Valls-El Khomry, c'est bien le libéralisme qui « ne passe pas » dans l'opinion publique, opposée à 70 % à la réforme du Code de travail qui, pourtant, en mériterait bien une, mais pas celle que leur promet le gouvernement... C'est l'Opinion, sous la plume de Nicolas Beytout, qui, dans son édition des 26-27 février 2016, insistait sur le côté libéral du projet de loi : « S'il est un point sur lequel le monde politique s'accorde, à gauche comme à droite, c'est bien celui-là : le projet de loi El Khomry est d'inspiration libérale ». Ainsi ressenti, ce projet ne peut que cristalliser les oppositions les plus diverses au libéralisme, et sans doute comme cela n'est pas arrivé depuis longtemps, et les clivages habituels du pays légal (politicien) sont plutôt bousculés, y compris (et surtout) par le pays réel, comme ils le sont à chaque fois que l'on sort des simples débats et enjeux électoraux qui les cachent trop souvent : « Une fois encore, la politique française se trouve traversée par une ligne de fracture qui n'a plus grand-chose à voir avec le bon vieux schéma gauche-droite. On avait connu ce phénomène lors du référendum européen, en 2005, et dans une moindre mesure à l'occasion des grands débats de société liés à la famille et à l'humain. Cette fois, c'est autour du libéralisme que se cristallise le clivage. Longtemps considéré comme une lubie ultra et comme la réplique déshumanisée d'un modèle anglo-saxon honni, voici le libéralisme en passe d'être l'axe autour duquel se repositionnent toutes les chapelles politiques. Fermées et adeptes de la protection d'un côté, ouvertes et tolérantes au risque de l'autre. Peut-être le début d'une nouvelle cartographie. »

    Ce qui est intéressant dans ce texte du libéral Nicolas Beytout, c'est qu'il oppose, à la fin, la protection au risque, et qu'il semble voir dans les partisans de l'une les ennemis irréductibles de l'autre : cela en dit long sur ce que signifie, pour lui, le libéralisme et comment il voit le monde des hommes comme des idées... 

    Les choses ne sont pas aussi simples ni simplistes, heureusement ! Mais c'est sans doute l'une des particularités fortes du royalisme en France, c'est de refuser ce faux dilemme et de conjuguer à la fois la nécessité, parfois, de prendre des risques et de tenter l'aventure (et les Capétiens comme les royalistes eux-mêmes ne s'en sont pas privés !), d'assumer la liberté de l'esprit comme celle de l'initiative, et la volonté d'avoir un État qui assume ses devoirs politiques et sociaux d’État, et qui assure à chacun, dans ses différences, ses qualités comme ses défauts, la protection qui lui permet d'exercer ses libertés : sans État libre, pas de libertés de tous, et pas de nation libre, cadre de celles-ci !

    Maurras, parfois peu facile à suivre dans certaines de ses démonstrations, a au moins eu le mérite de rappeler que, pour avoir des citoyens, encore faut-il qu'il y ait une Cité, quand le libéral ne jure que par l'Individu et qu'il néglige celle-ci, au point de déclarer que « la société, cela n'existe pas » (1) comme le faisait, de façon plus provocatrice que réfléchie, Margaret Thatcher... A quoi le royaliste Henri Massis avait déjà répondu dès la première moitié du XXe siècle : « l'homme est société »... En oubliant cette dimension de l'aventure humaine au monde (que l'on peut certes refuser lorsqu'on en a, d'abord, bien profité depuis la naissance, et c'est d'ailleurs ce refus qui fonde l'égoïsme, pilier de la dissociété libérale), les libéraux s'exposent à la colère « des plus faibles » qui refusent un darwinisme économique et social dont ils se savent être les premières victimes... Et, justement, c'est aussi la crainte d'une précarisation générale des producteurs et travailleurs (ou de ceux qui sont en recherche d'emploi), qu'ils soient jeunes ou non, salariés ou pas, qui nourrit la contestation, pour l'heure encore largement virtuelle, contre un projet trop libéral pour être honnête...

    Décidément, le libéralisme à l'anglo-saxonne, en France, cela ne peut pas, ne doit pas passer...

    note : (1) : « There is no such thing as society », Margaret Thatcher, septembre 1987, dans le magazine Woman's Own.

    (à suivre : pourquoi le 9 mars peut être une heureuse occasion politique ; le « Que faire » des royalistes en ce mois de mars 2016 ; les propositions royalistes pour le monde du travail ; le « tiers-pouvoir lycéen et étudiant » ; etc.)

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • François-Xavier Bellamy analyse la colère des Français vis-à-vis du gouvernement socialiste

    (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)

    François-Xavier Bellamy, philosophe diplômé de l’ENS et adjoint au maire de Versailles analyse pour le Figaro la politique actuelle. Il parle de la colère de la population face au gouvernement.

    Il met en lumière la colère de la population face au gouvernement
    Il évoque la colère de la population en affirmant qu’elle prend une nouvelle forme. En effet, si de tout temps, la politique a suscité diverses réactions, là de nouvelles émergent. Il la qualifie « d’alarmante » : « c’est une forme de violence qui monte, à cause de l’absence de toute perspective. La fonction même de la politique consiste à susciter des formes non-violentes de résolution des problèmes ; quand elle n’y parvient plus, quand l’État n’offre aucune alternative à ceux qui souffrent ou qui vivent une injustice, alors la violence resurgit. Trop longtemps nous nous sommes menti, nous avons inventé des fictions pour ne pas affronter les difficultés ; et maintenant elles semblent sans solution, et ceux qui les subissent sont enfermés dans une impasse. Les taxis dont l’investissement est anéanti, les agriculteurs qui ne peuvent plus vivre de leur travail, réagissent de la même façon : “De toute façon, je n’ai plus rien à perdre” »

    Il explique également que la colère des Français est en deux temps
    Le premier temps se situe dans l’absence de finalité et le second se place dans l’expression. En effet, selon lui, le peuple peut difficilement s’exprimer et en vient à l’incident des réseaux sociaux testés par les services de communication du président socialiste sous la direction de Gaspard Gantzer.
    François-Xavier Bellamy d’expliquer que « notre refus de transmettre la culture a créé une grande pauvreté dans le rapport au langage, qui posera de toute évidence un problème démocratique majeur ».

    http://fr.novopress.info/199177/francois-xavier-bellamy-analyse-colere-francais-vis-vis-du-gouvernement-socialiste/

  • Une grève de sclérose syndicale gaucharde contre une médiocre réforme du code du travail

    L'Institut du Pays Libre communique:

    "Le projet de réforme du code du travail dont a hérité la malheureuse Myriam El Khomri n’est pas le pire qui ait été concocté sous la cinquième république. Sans doute parce qu’il ne vise pas l’adoption d’une nouvelle loi révolutionnaire nihiliste de déconstruction sociétale, comme celles de mesdames Veil et Taubira, mais celle d’un texte de législation sociale.

    Ce texte est pourtant médiocre, il ne comporte pas les réformes décisives qui permettraient l’amélioration de la vie des entreprises et des salariés par une émancipation des invariants idéologiques de la vieille syndicalocratie marxiste. Il rompt heureusement avec l’usage par trop généralisé du contrat à durée déterminé ramenant bientôt les entreprises aux formes archeo-libérales de l’embauche quotidienne comme on le voit déjà dans certains secteurs eux États-Unis. Il entame aussi le carcan de la loi Aubry sur les 35 heures qui a constitué un véritable désastre pour certaines branches d’activité comme celles des hôpitaux et cliniques. Mais, au mieux insuffisant, il est médiocre ou nul sur l’essentiel.

    L’essentiel serait d’en finir avec les féodalités syndicales subventionnées dont les dizaines de milliers de permanents syndicaux ronds-de-cuir constituent la majorité des manifestants des jours de grève. Il faut pour cela reconsidérer encore la loi sur la représentativité syndicale pour la reconstruire fédéralement à partir de la base, c'est-à-dire les entreprises et les branches. La représentativité doit pouvoir être acquise et légitimée à chaque niveau.

    La véritable réforme du temps de travail doit passer par une facilitation du mi-temps ou temps partiel que souhaitent des salariés dans certaines périodes de leur vie, notamment pour mieux s’occuper de leurs enfants ; ce que réclame notamment un authentique féminisme non masculino-égalitariste. Ceci doit pouvoir entrer dans les accords d’entreprise.

    Mais la réforme sociale la plus décisive, la plus salvatrice pour l’économie et la société est celle de l’apprentissage qui, en France, a été depuis trop longtemps sacrifié à l’appétit totalitaire de la prétendue « éducation nationale », ce avec la complicité de la syndicalocratie et la passivité patronale. Il y a selon les cas, en Allemagne, en Angleterre et autres pays de l’Europe du nord, de trois à cinq fois plus de jeunes en apprentissage qu’en France où l’on persiste pour raisons idéologiques dans l’échec de l’ »enseignement alterné ». L’apprentissage doit se faire dans les métiers. Le modèle inspirateur peut en être trouvé dans la réussite de notre très ancienne et toujours novatrice institution du compagnonnage. Mais cela n’est pas du gout des vieux dinosaures staliniens de la C.G.T. ou des diplodocus trotskystes de F.O."

    Michel Janva

  • Le 53e Salon International de l’Agriculture ne changera rien à la grande faillite du monde paysan

    Loup Mautin, agriculteur en Normandie, écrit dans Nouvelles de France :

    "Le grand rendez-vous agrico-médiatique annuel vient de fermer ses portes au parc des expositions de Paris. A l’heure du bilan, c’est le sentiment d’une immense occasion ratée qui prédomine. Nous avons vu les banderoles et les t-shirts, nous avons entendus les sifflets et les invectives, nous avons assisté au chahut des éleveurs sur le stand du ministère de l’agriculture, nous avons attendu le commissaire Phil HOGAN à la porte de sa voiture fuyant les lieux, mais tout cela nous laisse sur notre faim.

    Vitrine artificielle d’un monde pourtant bien réel, le 53e Salon International de l’Agriculture ne changera rien à la grande faillite du monde paysan. 40% des exploitations françaises connaissent des difficultés financières et nombreuses sont celles qui disparaitront avant la fin de l’année… probablement sans bruit, mais avec leurs drames et leurs souffrances.

    Il s’agit là d’un monde que nous connaissons bien et que nous aimons.

    Ce sont les paysans du bout des chemins, ceux qui commencent tôt et finissent tard, les pieds dans la boue, les mains gelées et qui ne sont pas allés à Paris. D’ailleurs ils ne vont jamais à la capitale et en sont fiers. Ils ont bien le temps de s’arrêter quelques instants pour boire un café ou rendre un service mais leur travail les préoccupe. Les vêlages, la traite, les travaux des champs sont la priorité. Leur labeur les passionne même s’ils savent que tout cela ne rapporte rien en ce moment. Il faut pourtant tenir comme l’ont fait avant eux leurs parents et leurs grands-parents. Ils ne sont pas dépensiers et possèdent bien quelques économies accumulées lors des bonnes années, mais cette fois la crise est sérieuse. Ils ne le savent pas, mais ils ont été sacrifiés. Alors, ils disparaîtront car leur modèle a été jugé obsolète par l’UE. La lenteur des cycles naturels repoussera l’échéance et fera traîner la fin mais elle sera inéluctable. Contraints et forcés, ils éprouveront alors la honte car ils considèreront cette liquidation comme leur échec. Ils souffriront de la publicité qui en sera faite car à la campagne tout se voit et tout se sait, mais ils ne diront rien.

    Les raisons de cette faillite sont connues. Elles tiennent, surtout, à l’implosion du modèle agricole français qui a perdu toutes ses protections au profit de la concurrence libre et non faussée du grand marché mondial sans frontières, sans régulation, sans quotas, promue par la commission européenne. Son modèle? Les usines agricoles allemandes, avec main d’œuvre bulgare payée à la roumaine, dont les produits ont donné le coup de grâce à nos éleveurs à qui on avait pourtant assuré que les tarifs étaient imbattables.

    Il est encore temps d’éviter cet immense gâchis car la France est auto-suffisante dans de nombreuses productions et si nous protégions le marché français, que nous distribuions dans les restaurants et les cantines les produits de nos régions, nous arriverions à revaloriser nos produits.

    Protégez-nous, rendez-nous notre souveraineté !"

    Michel Janva

  • Cette révolte qui vient... (partie 2) Les impasses à éviter.

    A lire la presse ces jours derniers, l'on pourrait croire que la contestation de la loi El Khomry est une exclusivité de la Gauche radicale ou frondeuse socialiste, et les articles sur les contestataires ne valorisent que les syndicats étudiants ou lycéens qui se vantent d'être de Gauche, de l'UNEF à la FIDL, proches pourtant des socialistes et pépinière des cabinets ministériels du PS... Les communistes cherchent aussi à mobiliser la jeunesse tout comme les trotskistes du NPA, tandis que des groupes improbables d'extrême-gauche en appellent à la « révolution » sans vraiment préparer autre chose qu'une révolte sans lendemain, faute de prospective viable. En regardant les forums et les réseaux sociaux qui s'enflamment, je suis frappé par le mélange de bêtise et d'intelligence, de naïveté et de sincérité (l'une n'excluant pas forcément l'autre), d'idéalisme et de machiavélisme, et par l'affirmation d'une certaine « impolitisation », à bien y regarder, des discours, ce qui ne signifie pas « dépolitisation » mais plutôt une méfiance à l'égard des partis ou des groupes déjà constitués et, plus largement, de l'engagement et de la réflexion politiques traditionnels : cela me rappelle l'époque, dans les années 1980-2000, des «coordinations » qui voulaient dépasser les partis habituels et leurs jeux classiques, avec parfois un certain succès, mais vite récupérées par les forces du « pays légal », seules susceptibles, disait-on, de leur assurer une « postérité » improbable...

    Et pourtant ! La contestation de la loi El Khomry, loi en définitive entièrement portée et revendiquée par le Premier ministre, ne se limite pas à la gauche de la Gauche, ni même aux syndicats de salariés, tous (mêmes ceux qui se trouvent qualifiés de « réformistes » par les médias, selon une définition qui n'est pas la plus crédible) ayant des critiques plus ou moins virulentes à formuler à l'égard de ce qui n'est, pour l'heure, qu'un projet inachevé ou encore amendable.

    Ce dernier n'est rien d'autre, en somme, que la mise en conformité du Droit du travail français avec la logique libérale de l'Union européenne, comme le rappelait ce dimanche sur France-Info l'ancien conseiller aux affaires sociales de Nicolas Sarkozy, M. Raymond Soubie, sans langue de bois et avec une honnêteté louable même si le fond du propos est, lui, plus critiquable. Que la France soit « le dernier pays » à, dit-on, refuser la vulgate libérale, pour de bonnes ou de mauvaises raisons d'ailleurs, n'est pas, à mon avis, un argument recevable car il fait peu de cas des abus et des principes mêmes de ce libéralisme plus anglo-saxon que véritablement ou historiquement européen, et il oublie l'autre tradition économique, non pas celle de l’État-providence (plutôt tardif au regard de l'histoire sociale française) mais celle, éminemment sociale à défaut d'être socialiste, qui plonge ses racines dans le désir et l'attachement à la justice sociale, et, plus profondément et moins visiblement désormais, dans la doctrine sociale de l’Église et ses déclinaisons d'une Gauche qui, pour anticléricale qu'elle se prétendait, n'en restait pas moins marquée (même sans le savoir et encore moins le vouloir) parl'héritage du christianisme, entre partage et charité rebaptisés solidarité, entre colère contre les marchands du temple et amour du prochain rebaptisé fraternité...

    Le ralliement de la Droite libérale au projet de loi El Khomry n'est pas la marque d'un dépassement des clivages mais bien au contraire de la profonde identité de vue entre les deux versants du libéralisme européen (voire européiste) : cela marque aussi la fin (provisoire ?) d'un héritage de la Droite sociale historique, d'ailleurs repris en son temps par de Gaulle avec l'idée de participation, qui se voulait plus politique et sociale que seulement économiste et gestionnaire. Nous voilà effectivement, avec MM. Juppé ou Le Maire, bien loin des formules gaulliennes, de « la politique de la France ne se fait pas à la Corbeille », qui marquait le refus de voir la finance diriger le pays et son État, et qui reprenait la vieille antienne du duc d'Orléans (prétendant au trône des années 1890-1920) contre « la fortune anonyme et vagabonde », ou encore de cette remarque cinglante du fondateur de la Cinquième République déclarant « l'intendance suivra » rappelant, dans une logique toute capétienne et maurrassienne que, dans l'ordre des moyens, c'était (et cela devrait être encore...) « Politique d'abord » pour permettre une bonne économie et la pratique efficace de la justice sociale.

    Ainsi, nous allons assister au spectacle d'une Droite libérale qui vantera les mérites d'une loi qu'en ses temps de Pouvoir, elle n'aurait pas osé défendre, et d'une gauche de la Gauche qui, éternelle faire-valoir de la Gauche de gouvernement (et parfois sa mercenaire « face aux droites »), manifestera une colère, en soi légitime, qui permettra aussi, si l'on n'y prend garde, de détourner les coups les plus rudes qui devraient pourtant être portés au système politicien du pays légal, simple véhicule législatif des nouvelles féodalités financières et actionnaires. Pourtant, comme le disait un syndicaliste du début du XXe siècle : « Quand vous aurez sauvé la République, qu'aurez-vous fait pour le peuple ? » La question, iconoclaste sans doute, mérite néanmoins d'être à nouveau posée, et des réponses, concrètes et éminemment politiques, doivent y être apportées...

    (à suivre : pourquoi le 9 mars peut être une heureuse occasion politique ; le « Que faire » des royalistes en ce mois de mars 2016 ; les propositions royalistes pour le monde du travail ; le « tiers-pouvoir lycéen et étudiant » ; etc.)

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1294:cette-revolte-qui-vient-partie-2-les-impasses-a-eviter-&catid=50:2016&Itemid=61

  • Agriculture, programme, meeting... la semaine qui a vu la primaire de droite s'accélérer

    Près de neuf mois séparent encore les sympathisants de la droite et du centre de la primaire qui déterminera leur champion pour la prochaine présidentielle. En cette fin d'hiver, la campagne pour le scrutin des 20 et 27 novembre connaît pourtant un sérieux coup d'accélérateur.
    Bien sûr, la dizaine de candidats candidats potentiels ne sont pas encore déclarés; Nathalie Kosciusko-Morizet doit le faire mardi 8 mars (sans doute sur TF1) et Nicolas Sarkozy n'envisage pas d'officialiser sa candidature avant l'été.
    Mais qu'ils soient déjà sur la ligne de départ ou pas, tous ont tenté d'avancer leur pion au cours de cette semaine qui s'achève. Retour sur les quatre épisodes marquants.
    C'était LE rendez-vous incontournable de la semaine. De Nathalie Kosciusko-Morizet dimanche à Jean-François Copé ce vendredi, le salon de l'Agriculture a vu défiler tous les candidats déclarés ou pressentis à la primaire. La palme est revenue à Bruno Le Maire et ses 25 heures réparties sur trois jours. Pourquoi une telle bousculade? Tout simplement parce que le vote des agriculteurs (une cible fidèle à la droite mais qui flirte de plus en plus avec le FN) comptera forcément en novembre.
    Et même si porte de Versailles, aucun n'a vraiment parlé du rendez-vous de novembre, celui-ci était dans les têtes de tous, chacun draguant cet électorat à sa manière. Ce qui marque cependant, c'est l'accueil cordial réservé à tous ces prétendants par des agriculteurs qui n'ont pas été tendres avec François Hollande ou Manuel Valls. Aucun des ténors Les Républicains n'a été hué, et Nicolas Sarkozy a pris soin de marquer sa différence avec l'actuel locataire de l'Elysée en multipliant les poses et les selfies.
    Il en a profité aussi pour vanter son plan Marshall de 10 milliards d'euros en faveur de la ruralité. Mais même sur ce sujet, le chef de l'opposition ne jouit plus d'une autorité totale. Ses deux principaux rivaux, François Fillon et Alain Juppé ont en effet moqué cette proposition.
    Dans Le Parisien, mercredi, Nicolas Sarkozy a confirmé qu'il n'était pas l'heure pour lui d'annoncer sa candidature à la primaire. "Autour de l'été", a répondu le président du parti Les Républicains quand on lui demandait quel était le bon timing pour le faire. La veille pourtant, il s'est invité pour la première fois à une réunion hebdomadaire organisée par ses lieutenants en vue de la primaire.
    Initiées par Brice Hortefeux et Luc Chatel, ces rencontres doivent permettre à l'ex-chef de l'Etat de bénéficier d'un réseau déjà bien tissé quand il se lancera à quelques semaines seulement de l'échéance. Il ne s'agissait que d'un "passage à l'improviste pour saluer ses amis", a confié un proche à un journaliste de France 2. Mais alors que sa popularité peine toujours à remonter auprès du peuple de droite, ils sont plusieurs à réclamer une accélération du calendrier. Roger Karoutchi aimerait par exemple qu'un signal plus clair soit donné "au plus tard au mois de mai".
    Troisième homme de l'élection à la présidence de l'UMP en novembre 2014 (6,3% derrière Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire), le député de la Drôme est désormais candidat à la primaire. En parallèle de la recherche des parrainages indispensable pour pouvoir concourir, le parlementaire médiatisé durant le débat sur la mariage pour tous a dévoilé son programme pour "libérer l'activité économique" et "permettre à la société civile de reprendre son destin en main".
    Il reprend plusieurs propositions faites par ses rivaux: baisse des charges des entreprises, réduction du nombre de fonctionnaires, suppression des 35h et de l'ISF. Mais le député ose aussi des propositions rarement entendues: mettre fin aux HLM parce que "les trois-quarts des familles défavorisées n'habitent pas" dedans ou proposer aux étudiants un système de prêts différés leur permettant de rembourser s'ils trouvent un emploi. Le volet sécuritaire n'est pas absent. S'il est peu friand du régime d'état d'urgence et de la déchéance de nationalité, il propose l'introduction d'un "serment d'allégeance aux armes de la France" pour que les jeunes s'engagent à défendre le pays en cas de menace extérieure.
    Le tout est consigné dans un ouvrage, Le printemps des libertés publié aux éditions L'Archipel et qu'il a offert à Alain Juppé croisé jeudi dans les travées du salon de l'Agriculture.
    Le dernier événement de la semaine sera le premier épisode d'une longue série. Candidat déclaré depuis une dizaine de jours après la publication de son livre Ne vous résignez pas (ed. Albin Michel), Bruno Le Maire organise son meeting de lancement de campagne. Après avoir passé trois jours au salon de l'Agriculture, l'actuel troisième homme des sondages franchit une étape supplémentaire.
    Son équipe veut faire de ce rendez-vous "une démonstration de force" au cours de laquelle tous ses soutiens parlementaires devraient être présent. L'identité visuelle et la musique de sa campagne devraient également être dévoilés. Histoire de prendre un peu d'avance sur tous ses rivaux.

    Alexandre Boudet

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