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social - Page 427

  • La Sécu en son anniversaire mensonger

    La présidence de la république a cru opportun de commémorer le 70e anniversaire des décrets de 1945 instituant ce que l'on nomme, en France, sécurité sociale.

    Mitterrand avait inventé de se rendre chaque année au congrès des mutuelles, sachant le poids "philosophique" de ces organisations ; Chirac l'a imité. Le même Chirac prétendit célébrer aussi, lorsqu'il fut à son tour élu chef de l'État, le 50e anniversaire des textes arbitrairement considérés comme fondateurs de la sécurité sociale.

    Il osa les présenter en septembre 1995, comme constitutifs de l'identité française.

    Afin de sauver le monopole, il décida de réformer la constitution en février 1996. Les nouvelles dispositions créaient un monstre juridique, qu'on appela d'abord loi d'équilibre, puis loi de financement de la sécurité sociale. Plus lourde que le budget de l'État elle pèse 476 milliards de dépenses prévues pour 2015 contre 373 milliards de dépenses de l'État.

    Vingt ans plus tard, Hollande imite lui aussi ses prédécesseurs.

    À son tour, le 6 octobre, il a présenté ce dispositif comme "pilier de la république". Il y voit, de toute évidence, une sorte de petit gage moral donné à l'aile gauche de son électorat futur en vue des élections de 2017, s'il parvient à se présenter. L'union de la gauche serait ainsi scellée par la conservation du prétendu "modèle social français".

    Tout cela appelle par conséquent quelques remarques de la part de votre chroniqueur.

    D'abord la ficelle paraît un peu grosse de fêter ce 70e anniversaire, comme on a fêté celui de la fin de la seconde guerre mondiale.

    Les décrets Parodi, contresignés par le général De Gaulle, ne constituent qu'un maillon dans une chaîne, entre les assurances sociales de 1928, la charte du travail de 1941 et la loi communiste de 1946, puis les ordonnances de 1967, et enfin le plan Juppé de 1995.

    La première affirmation à corriger est celle selon laquelle il s'agirait d'un "modèle".

    Chacun sait que l'embarcation prend l'eau de toutes parts. Chacun pourrait savoir aussi que la législation n'a cessé d'évoluer depuis la loi Ambroise Croizat, ministre PCF. Celle-ci tendait en 1946 à généraliser le système. Mais cette loi ne demeura en vigueur que quelques jours en juillet de la même année, échouant alors du fait de la grève des cadres.

    Cette idée de l'invariance d'un prétendu "modèle" n'a guère commencé à se construire que dans les années 1990 et sous l'influence du parti communiste.

    C'est à cette époque, avec pour effet de parvenir à une convergence avec les chiraquiens, qu'a été tiré des oubliettes le prétendu "programme du CNR".

    Sous cette appellation on s'est employé à confondre le travail du "Comité des experts" créé par Jean Moulin, avec ce qui n'était en réalité qu'un tract de quelques pages, tract intitulé "les Jours heureux", rédigé en 1944 par quatre dirigeants de l'appareil stalinien en France, Duclos, Frachon, Villon et Meunier.

    Ce document restait extrêmement évasif, bien évidemment, sur ce qu'il appelait simplement un "plan de sécurité sociale".

    On doit aussi se départir, par ailleurs, 70 ans plus tard, de toute fixation sur les chiffres tels qu'ils sont fournis, de façon très grossière, par les administrations (in)compétentes et que l'on voit répercutés par les gros moyens de désinformation. Même lorsqu'ils se proposent de donner une vue réaliste, c'est-à-dire pessimiste sinon alarmiste, de la situation, ces agrégats comptables n'ont guère de signification.

    L'important consistera à partir d'un constat : face aux diverses formes d'assurances, vieillesse, maladie, mais aussi accidents du travail, invalidité, maternité, etc., les Français incorporés de force dans des "régimes" c'est-à-dire des "contrats" non négociables, des règlements, unilatéralement imposés et monopolistes, ont cessé de croire à la pérennité du système en général.

    Les sondages les plus récents confirment en effet ce qu'on appelle "inquiétude". Ce sentiment est éprouvé par 80 % de nos concitoyens c'est-à-dire exactement le contraire de ce que suggère le mot "assurance".

    Autre indice de la faillite psychologique et même morale de l'assurance-maladie l'obligation récente faite aux entreprises de contracter au nom de leurs salariés une assurance complémentaire.

    Cette réforme patronnée par Marisol Touraine ne sera pas comptabilisée au titre des prélèvements obligatoires : mais cette création d'une nouvelle obligation reviendra au même qu'une augmentation, car elle  aggravera encore le coefficient multiplicateur du coût du travail, alors même qu'on prétend, par ailleurs, l'abaisser.

    JG Malliarakis

    À lire en relation avec cette chronique

    "La Sécurité sociale et comment s'en sortir" par G Lane à commander aux Éditions du Trident, sur la page catalogue ou par correspondace en adressant un chèque de 29 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

    http://www.insolent.fr/

  • Maurice Allais et les causes du chômage français

    La relecture des textes de Maurice Allais, seul prix Nobel d’économie français est lumineuse. Les causes du chômage y sont clairement identifiées : le libre-échange mondial, les effets pervers de la protection sociale, l’immigration extracommunautaire.
    Philippe Bourcier de Carbon, président de l’AIRAMA, l’association des amis de Maurice Allai, présente ici un bref résumé des thèses du Prix Nobel
    Polémia
    Dans son allocution solennelle devant l’UNESCO à Paris d’avril 1999 (1) Maurice Allais rappelle les cinq dimensions du chômage en précisant:
    « Le chômage est un phénomène très complexe qui trouve son origine dans différentes causes et dont l'analyse peut se ramener, pour l'essentiel, à celle de cinq facteurs fondamentaux :
    1. le chômage chronique induit dans le cadre national, indépendamment du commerce extérieur, par des modalités de protection sociale ;
    2. le chômage induit par le libre-échange mondialiste et un système monétaire international générateur de déséquilibres ;
    3. le chômage induit par l'immigration extra communautaire ;
    4. le chômage technologique;
    5. le chômage conjoncturel.
    Libération mondiale des échanges et disparités des salaires réels
    En fait, la cause majeure du chômage que l'on constate aujourd'hui est la libéralisation mondiale des échanges dans un monde caractérisé par de considérables disparités de salaires réels. Ces effets pervers en sont aggravés par le système des taux de change flottants, la déréglementation totale des mouvements de capitaux, et le "dumping monétaire" d'un grand nombre de pays par suite de la sous-évaluation de leurs monnaies. »
    Dans un autre ouvrage, La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance : l’évidence,empirique, Maurice Allais a poussé plus loin son analyse (2). Ses évaluations économétriques entreprises à partir des chiffres officiels du Ministère du Travail et de l’Emploi français conduisent Maurice Allais à quantifier ainsi la répartition du sous-emploi total en France en 1999 
    1. 24,5% pour le chômage chronique induit dans le cadre national, indépendamment du commerce extérieur, par des modalités de protection sociale ;
    2. 50,7% pour le chômage induit par le libre-échange mondialiste et un système monétaire international générateur de déséquilibres ;
    3. 17,0% pour le chômage induit par l'immigration extra communautaire ;
    4. 5,2% pour le chômage technologique;
    5. 2,6% pour le chômage conjoncturel.
    Philippe Bourcier de Carbon 23/12/2009
    (1) Maurice Allais:  La Mondialisation, le chômage et les impératifs de l’humanisme, « Science et Humanisme  Un siècle de Prix Nobel, UNESCO, PARIS, 9-10 avril 1999
    (2) Maurice Allais:  La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance  : l’évidence empirique, Editions Clément Juglar, page 180.

    http://archives.polemia.com/article.php?id=2625

  • Le désespoir des agriculteurs européens

    600 croix, pour 600 suicides annuels parmi les agriculteurs. C’est la pour rendre hommage à ses confrères que Jacques Jeffredo, un maraîcher breton, procèdera à cette installation devant la basilique de Sainte-Anne d’Auray en Bretagne d’ici au 11 octobre. 
    Etranglés par les charges, travaillant souvent à perte, les agriculteurs demandent plus de coopération et moins de compétition, simplement pour pouvoir survivre. Un problème qui ne se limite pas à la France, mais qui touche toute l’Europe.

    http://fr.novopress.info/

  • Le social-réformisme à la Valls : patronage, chasse aux sorcières, régime des suspects

    Les plus grands crimes ont été commis au nom du social. Le social s'accommode à toutes les sauces : soviétique, nationale-socialiste ou, aujourd'hui, libérale.

    Chaque fois que j’entends le mot social, je prends mon Sten 1.

    Les plus grands crimes ont été commis au nom du social. Le social s’accommode à toutes les sauces : soviétique, nationale-socialiste ou, aujourd’hui, libérale. Le « social-réformisme » de Valls n’est que l’habillage progressiste de la soumission aux marchés, la réduction de l’individu à sa fonction de producteur-consommateur, au règne des firmes toutes-puissantes et des barons-voleurs de la finance : un libéralisme sans frontières, sans nations, sans identités.

    La France prétend s’adapter à la mondialisation libérale au moment où l’on a le plus besoin de régulation et de défendre l’État-nation. L’invasion migratoire et notre submersion ethnique et culturelle – et ceux qui s’en félicitent, les Attali, BHL, Guenolé ou Moix – sont l’application, aux populations, des principes d’un libéralisme devenu fou.

    Au moment où Valls sort son nouveau gadget, Jacques Julliard dit, dans Le Figaro, tout le mal qu’il pense de la chasse à l’homme – le terme de lynchage médiatique serait plus approprié – dont Finkielkraut, Onfray, Houellebecq ou Zemmour – tous souverainistes plus ou moins déclarés – ont fait l’objet.

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  • Crise d'Air France, crise de la culture étatiste

    La crise d'Air France se confirme. Elle s'apprête à se durcir, peut-être à s'enliser. C'est pour beaucoup un vrai drame. Presque culturel. Autrefois, au terme d'un séjour un peu long à l'Étranger, monter dans un avion d'Air France c'était déjà comme retrouver le pays. Et puis cette compagnie s'est lentement banalisée, soumise à une concurrence à laquelle il faut bien s'adapter. Mieux que s'adapter : tirer son épingle du jeu. Ou mourir.

    Telle est la réalité. On pourrait l'illustrer par des chiffres, ce serait presque dévaloriser le dossier. Quand il n'y a plus de foin au râtelier, dit le proverbe, les chevaux, ou les ânes se battent. Les diverses catégories de personnels, via leurs syndicats, reportent les unes contre les autres le prix de leur acharnement à ne rien céder.

    Le paradoxe tient, non seulement à une offre potentielle de travail énorme et compétente, mais aussi à une flotte considérable, 344 avions dont 107 long-courriers à fin juin. Cette combinaison de capital et de travail, confrontée à une demande mondiale en hausse actuellement constante devrait permettre de bénéficier, précisément au groupe, à condition de procéder aux adaptations nécessaires. C'est précisément ce que les conservatismes syndicaux cherchent à empêcher, dans une optique qui ressemble beaucoup à la lutte des classes. Résultat : tout le monde, naviguant dans le même bateau, risque fort de couler ensemble. Seule subsistera, en partie du moins, une technostructure de dirigeants interchangeables, systématiquement recasés vers le haut, tant que notre système consanguin durera protégé par l'État.

    Il est significatif et pas seulement symbolique que la nouvelle de cette crise ait éclaté au grand jour ce 30 septembre, au jour même où le pouvoir socialo-fiscaliste de MM. Hollande, Sapin et Eckert présentaient leur budget.

    Seul chiffre témoignant d'une sorte de petite réussite: celui des régularisations négociées par la cellule dite de "dégrisement" des contribuables qui ont rapatriés des avoirs détenus sur des comptes non déclarés à l'étranger : 5 milliards. S'il fallait dire bravo, par conséquent, il faudrait féliciter le gouvernement précédent, et plus en l'occurrence à Éric Woerth, qui avait mis en place cette procédure et certainement pas à l'équipe actuelle. En mai 2013, en effet, lorsqu'il devint ministre du Budget, Bernard Cazeneuve avait prétendu désormais "exclure toute amnistie fiscale pour les fraudeurs"et tout retour à un mécanisme ressemblant à la cellule de régularisation.

    Sur tout le reste en revanche le projet de loi de finances confirme l'immobilisme profond dans lequel, en dépit des petites phrases de M. Macron et des grandes tirades, un peu soûlantes à la longue, de M. Valls, s'est enlisée depuis trois ans la république présidée par "Pépère".

    La dette publique s'est encore aggravée en 2014, elle a dépassé 2 000 milliards, et cela sera pire encore fin 2015. La France est le seul pays surendetté qui ne prend aucune mesure de redressement, encouragé par les taux d'intérêt trop bas.

    La politique de "Pépère" n'a engagé aucune politique véritable d'économies dans l'État, au contraire, une nouvelle vague de recrutements de fonctionnaires, etc. Et cela se double d'un transfert d'obligations vers des collectivités locales qu'on subventionnera par force de moins en moins.

    L'irresponsabilité est aggravée par la diminution du nombre de Français qui, redevables de l'impôt dur le revenu, ont vaguement conscience du coût de la démagogie. La majorité des électeurs, en étant dispensés, reste persuadée de la formule "c'est pas cher c'est l'État qui paye", sans doute l'une des plus belles perles attribuée à François Hollande. Les "décodeurs" du Monde ont tenté de la désamorcée. (1)⇓ Peine perdue : on ne prête qu'aux riches, c'est le fond de sa pensée, et l'enregistrement existe encore. (2)⇓

    Or c'est bien cet exemple qui se répercute dans l'attitude des syndicats de culture monopoliste et subventionnaire. Croient-ils encore que notre État pourra continuer de subventionner, renflouer, dorloter les anciennes "entreprises nationales"… Air France… la SNCF… sans parler de la SNCM… l'assurance-maladie… Les faiblesses de la classe politique sont autant d'encouragement à l'irresponsabilité des bureaucraties syndicales. Puisque l'ère des économies et de la concurrence ne s'est pas imposée au gouvernement et au parlement, certaine croient pouvoir s'en dispenser chez les anciens protégés de la subvention publique.

    Il est temps de les rappeler au réel, tout atermoiement se révèle comme une faute contre le pays.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. "Histoire d'une phrase que Hollande n'a jamais prononcée"
    2.  cf. Youtube

    http://www.insolent.fr/

  • Gréviculture d'octobre : une riche moisson

    D'excellents esprits, et même de moins bons, se préoccupent ces derniers temps de ce qu'on persiste à appeler le "modèle social français". Le "refonder", disent les uns, le "réformer" – ah ce mot "réforme" qu'on utilise toujours, par facilité – le "revisiter" ou peut-être le replâtrer à l'intérieur, le ravaler à l'extérieur.

    Les mêmes bons esprits gagneraient sans doute à replacer le problème dans sa dimension réelle.

    Le fait même de parler de "modèle", et de modèle "français" !, renvoie en effet à une connotation mortifère d'invariance.

    Ce ne sont pas les salariés, encore moins les travailleurs indépendants, qui s'expriment, ce sont les centrales syndicales, la plus lourde étant la vieille CGT.

    Or, en face, ce ne sont même pas les représentants du peuple qui légifèrent. On pourrait alors, si tel était le cas, parler de démocratie. Au contraire, les projets de lois ne sont, en façade, poussés par les ministres qui communiquent sur ce qu'ils sortent des placards de leurs administrations. Il semblerait donc plus légitime de parler de technocratie.

    Or, on doit constater que, tout se joue, au mépris de l'opinion populaire, entre les cercles de ce pouvoir technocratique, à peine entravés des contestations essentiellement "conservatrices" où l'on retrouve à l'œuvre les sections syndicales.

    Observons ainsi le calendrier des prochaines grèves à venir.

    Le 1er octobre une partie, la partie cégétiste, des personnels des hôpitaux et de l'action sociale suivra, dans toute la France, ce jeudi un mot d'ordre de grève nationale lancée par la CGT et le mouvement syndical SUD. Rappelons que depuis Anicet Le Pors et le gouvernement Mauroy (1981-1984) on affecte de croire que ces personnels constituent une "fonction publique hospitalière" alors même qu'ils ne bénéficient pas des multiples avantages des salariés de l'État. Ceci ouvre évidemment un champ de revendications constantes et qui ne peuvent pas aboutir, en particulier s'agissant de la durée hebdomadaire du travail.

    À partir du 5 octobre, pour ceux des médecins généralistes de libre exercice qui suivent les mots d'ordre de MG France, et dès le 3 octobre pour les affiliés de 4 autres syndicats médicaux, les cabinets des grévistes, tant généralistes que spécialistes, seront fermés.

    Soulignons que quelque 500 000 professionnels de santé de notre pays, sans relever non plus du cas des fonctionnaires, se trouvent de plus en plus assujettis aux contraintes d'une administration toute puissante.

    Ceci découle du simple fait que leurs syndicats ont signé des conventions avec l'assurance-maladie monopoliste. Celle-ci est, fictivement, gérée par le ministère de la Santé. Mais notoirement en fait elle est contrôlée par le ministère des Finances. Aujourd'hui ils protestent contre les nouvelles "mesures", présentées pour des "réformes" de Marisol Touraine.

    Le 8 octobre 2015 est annoncée aussi, pour toute la journée une grève "générale et nationale" décidée par les centrales syndicales CGT, FSU et Solidaires. Ces bureaucraties appellent indistinctement tous les salariés, des secteurs publics et privés, à faire grève ce jour pour contester ce qu'ils appellent "les réformes du gouvernement concernant l'emploi".

    Certes, on peut douter de l'adhésion des intéressés à de tels mots d'ordre. Mais il est un fait que ce mouvement à vocation à perturber les administrations, les services publics, les écoles, une partie des entreprises privées et par conséquent la vie quotidienne de très nombreuses familles.

    Les désordres, notamment dans les transports, devraient commencer le 7 octobre à 19 heures et durer jusqu'au 9 octobre à 8 heures dans les transports publics urbains, les taxis monopolistes, le chemin de fer, les crèches, les écoles maternelles et primaires, l'enseignement étatique secondaire, les bibliothèques, la poste, diverses administrations, y compris dans certaines villes et communautés de villages le ramassage des ordures etc.

    Ne surestimons pas à l'avance comme les médias le font trop souvent, l'impact réel de "la grève". Mais ne sous-estimons pas non plus la volonté de nuire et de montrer une capacité de nuisance qui, s'agissant des enseignants de la FSU, prétend se dresser, aux côtés de la CGT et de son flanc gauche "Sud Solidaires" contre les timides dérives néolibérales du gouvernement.

    De telles alertes sont lancées pour répondre à une double préoccupation : d'une part il s'agit faire piétiner sinon reculer les pouvoirs publics, et d'abord le parti socialiste, dans la voie "sociale-réformiste", qu'ils affectent d'avoir plus ou moins choisie. Reconnaissons que dans la pratique, ils ne s'y sont guère engagés. Or, d'autre part, plus subtilement, tous ces blocages tendent à intimider les grosses entreprises. En effet, une partie de leurs dirigeants pense que seule la majorité actuelle peut, à moindres frais en termes de conflits sociaux, procéder aux "nécessaires réformes".

    Or, parmi celles-ci la liberté de "l'ouverture des magasins le dimanche", prévue par la Loi Macron, quoique restreinte à des zones évaluées administrativement donc arbitrairement "touristiques", va donner lieu le 15 octobre à une grève de certains salariés des commerces de Paris à laquelle les appellent plusieurs bureaucraties syndicales. Cet épisode sera peut-être le plus intéressant, dans la mesure où, culturellement, cette libéralisation provoque aussi de nombreuses réticences "droitières".

    Au total, la France ne pourra pas faire l'économie d'une remise en cause de ces blocages et de ces chantages, où la vieille CGT stalinienne joue le rôle moteur, ou plutôt de frein moteur, à l'encontre de la modernisation du pays.

    JG Malliarakis

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    Lire aussi notre Insolent du 17 février 2010: "Privilèges et gréviculture cégétistes"

    http://www.insolent.fr/

  • À Cachan, les SDF n’ont pas accès aux douches

    Les faits se sont déroulés le lundi de Pâques dernier dans un parking appartenant à la municipalité de Cachan, dans le Val-de-Marne. En cause, l’autorisation donnée par un agent municipal à un SDF bien connu de la ville de prendre une douche dans les locaux du personnel, précisément situés dans ledit parking. « J’ai dit oui car je suis un humaniste », se défend l’agent convoqué par sa hiérarchie. Laquelle a dû réfléchir à la décision à prendre à son encontre.

    En effet, l’humaniste a fait preuve d’une « conduite inappropriée ». Inapproprié d’accéder à la demande d’un malheureux sans domicile fixe qui tenait à se présenter dans les meilleures conditions à un entretien d’embauche, le lendemain ? Faire preuve de gentillesse, de compréhension, rendre service à son prochain, c’est grave, donc. « Un parking n’est pas un lieu où l’on traite les problématiques sociales des personnes », explique, pourtant, la municipalité le plus sérieusement du monde. Parler de « problématique sociale » quand il s’agit avant tout d’une urgence pratique, c’est typiquement socialiste, ça !

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  • Pour le FN, "le gouvernement lutte contre les chômeurs"

    Pour le parti de Marine Le Pen, l'exécutif remet en cause la qualité de "demandeur d'emploi" sous prétexte de contrôle renforcé contre la fraude.

    Nicolas Bay, secrétaire général du Front national, affirme qu'"à défaut de lutter contre le chômage, le gouvernement lutte contre les chômeurs" par la mise en place d'un "dispositif de flicage" contre les personnes à la recherche d'un emploi, dans un communiqué publié lundi. "Le gouvernement de Manuel Valls a décidé de remettre en cause la qualité de demandeur d'emploi sous prétexte de contrôle renforcé contre la fraude" mais "la mise en place de ce dispositif de flicage ne vise en réalité qu'un objectif : procéder à des radiations administratives massives afin de maquiller le bilan économique et social calamiteux de l'État PS", affirme Nicolas Bay. Selon lui, "en stigmatisant ainsi les chômeurs, Manuel Valls et son ministre de l'Économie Emmanuel Macron tentent de masquer l'échec absolu de la politique d'austérité généralisée".

    "L'UMP (Les Républicains, NDLR) comme le PS étant incapables d'apporter des réponses crédibles et durables au chômage de masse qui frappe les Français, le recours aux petites tactiques administratives pour harceler les demandeurs d'emploi et ainsi truquer les chiffres du chômage est devenu la méthode habituelle du gouvernement", affirme-t-il également. Pôle emploi a lancé lundi son nouveau dispositif de contrôle des chômeurs avec 200 agents chargés de vérifier qu'ils sont bien en recherche active, afin de remobiliser ceux qui peinent dans leurs démarches, la CGT-Chômeurs dénonçant un "flicage".

    source, Afp via le Point :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EuuFuZpuyVhiImqNvT.shtml

  • Immigration: pourquoi le patronat en veut toujours plus

    Parce que l'immigration permet de payer les salariés toujours moins. C'est ce que dit un rapport du très sérieux et très officiel Conseil d'analyse économique, intitulé «Immigration, qualifications et marché du travail». Les blogueurs du Vrai débat l'ont décrypté. Instructif.

    On se souvient du président Pompidou avouant peu avant sa mort qu’il avait ouvert les vannes de l’immigration en France à la demande des grands patrons, désireux de pouvoir bénéficier d’une main d’oeuvre nombreuse, docile et bon marché, d’une réserve quasi inépuisable à même de réduire les ardeurs revendicatrices des travailleurs français souvent organisés.

    Quarante ans plus tard, rien ne semble avoir changé. Au contraire, les appels à l’immigration viennent toujours du même côté, et toujours pour les mêmes raisons. Seule différence : les secteurs économiques concernés sont désormais plus nombreux, dépassant le cercle du BTP ou de la restauration pour atteindre des professions autrefois épargnées telles que les ingénieurs ou les informaticiens

    Ainsi, les rapports de la Commission européenne, du Medef ou du Business Europe (le Medef européen) n’ont eu de cesse depuis plusieurs décennies d’en appeler à toujours plus d’immigration. En 2008, le célèbre rapport Attali, commandé par Nicolas Sarkozy, dressait un tableau de plus de 300 mesures d’inspiration très libérale, parmi lesquelles une accélération de l’immigration. C’est d’ailleurs cette pente que suit le président de la République depuis son élection, à travers ce qu’il a nommé «l’immigration choisie» .

    L’immigration souhaitée par le grand patronat pour faire pression à la baisse sur les salaires, voilà en résumé l’explication souvent avancée. Pour la première fois, un rapport « officiel », que nous avons décortiqué, confirme cette intuition.

    Il date de 2009, et émane du Conseil d’Analyse Economique (CAE). Le CAE est un organe placé auprès du Premier ministre, peu réputé pour son caractère subversif dans la mesure où il regroupe tout le gratin des économistes français « officiels », ceux que les télévisions et les journaux acceptent de recevoir.

    Vous allez le constater, la démonstration est sans appel.

    Elle explique d’abord qu’en économie, la notion de « pénurie » de main d’oeuvre dans un secteur d’activité donné n’a pas de sens en période de chômage. C’est pourtant systématiquement ce facteur qui est mis en avant pour justifier le recours à l’immigration : le bâtiment peine à recruter tant de dizaines de milliers de travailleurs en France, il faut donc aller chercher la main d’œuvre ailleurs, entend-on souvent.

    « Du point de vue de la science économique, la notion de pénurie n’est pas évidente » nous dit ce rapport, ajoutant que le « fait que certains natifs rejettent certains types d’emplois peut simplement signifier que les travailleurs ont de meilleures opportunités que d’occuper ces emplois, et donc que les salaires correspondants devraient augmenter pour qu’ils soient pourvus » (page 45).

    Autrement dit, une pénurie de main d’oeuvre se forme lorsqu’un secteur n’offre pas les salaires jugés suffisants pour devenir attractif. Poursuivons le raisonnement, et alors on comprend qu’au lieu d’augmenter les salaires, le patronat a tout intérêt à créer une pénurie, qu’il comblera en allant chercher ailleurs une main d’oeuvre prête à accepter des salaires plus faibles.

    C’est la conclusion à laquelle le rapport parvient sans ambiguïté : « Dans le cas du marché du travail, cela signifie qu’à la place de l’immigration des années soixante on aurait pu envisager une hausse du salaire des moins qualifiés » (page 46).

    Le rapport du Conseil d’Analyse Economique recense également une série d’études françaises et étrangères qui ont tenté de chiffrer l’impact de l’immigration sur les salaires : « Atlonji et Card [deux économistes] trouvent qu’une hausse de la proportion d’immigrés d’un point de pourcentage réduit le salaire de 1,2% » (page 37)

    « Hunt [une autre économiste] trouve qu’une hausse de la proportion de rapatriés d’un point de pourcentage a réduit le salaire d’environ 0,8% » (page 37).

    Concernant les Etats-Unis, « Borjas [un économiste] conclut son étude en affirmant qu’entre 1980 et 2000, l’immigration aurait accueilli l’offre de travail d’environ 11%, ce qui aurait réduit le salaire des natifs d’environ 3,2%, et que cette réduction frappe la plupart des catégories d’expérience et d’éducation, mais de manière inégale » (page 38).

    Voilà des éléments qui devraient éclairer le débat public sur l’immigration. Il est regrettable que dans notre pays une chape de plomb irrationnelle rende toute discussion sur ce sujet quasiment impossible, ce qui a le précieux avantage de permettre aux gouvernements de gauche comme de droite de continuer à mener la même politique favorable aux desiderata du grand patronat.

    Le vrai débat - Blogueur associé, 28/04/2010

    http://archives.polemia.com/article.php?id=2910

  • RSI : ne pas se tromper de combat

    Reprenant cette chronique interrompue par une mauvaise grippe, très fatigante mais sans gravité, je ne saurais rattraper tous les sujets d'actualité des dix derniers jours.

    Cependant je ne peux pas passer sous silence, à défaut d'avoir pu y participer, le rassemblement protestataire des travailleurs indépendants et entrepreneurs individuels le 21 septembre, contre ce qu'on persiste à ne considérer que comme les "dysfonctionnements" du RSI.

    Le Monde parle à ce sujet, plus pudiquement encore, de "carences" en précisant qu'il s'agit de "leur" régime de protection sociale.

    Et cet incontournable journal de faire mine de s'interroger, de "décoder" : "Pourquoi la grogne contre le RSI ne retombe-t-elle pas ?" Arrêtons donc de "décoder" ! La "grogne"caractérisant les cochons, on ne saurait se montrer moins disgracieux et, à tout le moins, condescendant à l'endroit de ces professions, qui pratiquent si peu les 35 heures et au sein desquelles la CGT reste si peu représentée, si mal comprise sans doute.

    Plusieurs millions de Français se trouvent ainsi additionnés, "assujettis", autant dire incorporés de force, à des "régimes", encore un mot piège, comme le RSI ou la MSA.

    Les ressortissants du prétendu Régime social des indépendants, pour leur part, ont en effet vu fusionner en un seul organisme par la grâce de la réforme Fillon de 2003, les caisses maladie et vieillesse des artisans, commerçants et professions libérales.

    Cette idée aberrante a circulé pendant des années, dans des réunions où on se congratulait entre élus "politiques" et permanents des chambres de commerce, sous le nom de "guichet unique". Cette fausse bonne idée était alors présentée pour beaucoup plus simple, à vrai dire beaucoup plus simpliste. Plus simple était sans doute la guillotine réforme considérée comme humanitaire en son temps.

    Il a fallu une bonne dizaine d'années pour que tous les dossiers soient rassemblés par cette nouvelle administration, héritière des anciennes Cancava, Organic et caisses régionales maladie.

    Un surcroît fort dommageable de désordre en est résulté, des dizaines de milliers de dossiers tout simplement perdus, des centaines de milliers de mécontents, etc.

    Prenons donc garde que la "réforme" qui prétendra "répondre" à ces dysfonctionnements ne propose, – l'idée commence à circuler, d'incorporer désormais, – après les élections de 2017, les professions indépendantes au régime dit "général", supermonopole qui coifferait les mini-monopoles.

    Il en résulterait, pour commencer, une nouvelle vague de désordres analogues au précédent. Le processus durerait probablement aussi, à son tour, une dizaine d'années, ce qui nous mènerait au moins à 2027 ou 2028. Combien d'entrepreneurs individuels auront entre temps disparu, fermé boutique, ou émigré vers des cieux plus propices à la libre entreprise ?

    Dans l'immédiat cela prolongerait une tendance paradoxale et sournoise à une collectivisation rampante qui s'insère discrètement d'année en année alors même qu'on imagine la France officielle disposée à se réformer dans un sens moins socialiste. Observons à cet égard les "réformes" effectivement entreprises depuis 2012 par Cécile Duflot, Frédéric Cuvillier, et Marisol Touraine. Des mesures comme le tiers-payant généralisé, l'obligation de l'assurance complémentaire dans les entreprises, etc. s'accumulent ainsi dans ce sens mortifère, aboutissant à toujours plus de prélèvements obligatoires, toujours plus d'étatisme stérile.

    Sans que le grand public y prenne garde, depuis 2012, la vraie tendance souterraine est à ne supprimer aucun impôt, aucune cotisation personnelle, aucune interdiction professionnelle, aucune contrainte : au contraire on tend a en créer de nouvelles. Mais nous devons observer aussi les solutions proposées par les oppositions : s'agit-il de plus de libertés, de plus de responsabilités, de plus de concurrence ou de plus de contraintes, de plus de répression, de plus de monopoles.

    Demeurons vigilants. Nos amis, ceux que nous devons soutenir, sont ceux qui combattent les monopoles, certainement pas les autres.

    Évoquer cette manif courageuse et nécessaire du 21 septembre nous impose donc de souligner que ce qu'il faut abolir ce ne sont pas les dysfonctionnements du RSI, c'est l'affiliation obligatoire, d'office, à tel "régime", quel qu'il soit. L'existence de la libre concurrence et le libre choix réformeront ces administrations ankylosées beaucoup mieux que ne le feront les réformateurs autoproclamés, issus eux-mêmes de l'arrogante, insupportable et incorrigible administration prédatrice et centraliste parisienne.

    JG Malliarakis

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