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  • Entretien de Robert Steuckers à “Volk in Bewegung”

    Monsieur Steuckers, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs, en quelques mots, quels ont été les objectifs de « Synergies Européennes » ?
    Pour répéter en gros ce que j’ai déjà maintes fois dit dans plusieurs entretiens, l’objectif principal de « Synergies Européennes » a été de faire émerger une sorte de « Think Tank », de « Boîte à idées », où penseurs et publicistes non conformistes venus de tout l’espace culturel européen pouvaient participer à la mise en forme d’une alternative générale au système dominant. Pour nous, la différence majeure entre la fidélité conformiste au système, d’une part, et la critique non conformiste de ce même système, d’autre part, réside essentiellement dans la différence fondamentale qui existe entre 1) une pensée organique, consciente des forces à l’œuvre dans l’histoire et proches des hommes réels et 2) une pensée détachée de l’histoire, des continuités historiques, mécanique et par là même étrangère à l’homme. Cette dernière forme de pensée nous est présentée désormais comme le sommet du « Bien », comme un corpus intangible dont on ne peut mettre la validité en doute. Pour parvenir à notre objectif, nous souhaitions établir une coopération constante, bien que souple, entre publicistes de toute l’Europe, de façon à ce qu’un flot d’informations directes et permanentes, issues immédiatement des sources, puisse s’écrire, surtout par le biais de traductions et d’entretiens. C’est ce que j’ai essayé de concrétiser personnellement dans les différentes revues que j’ai patronnées ou dont j’ai assumé le secrétariat de rédaction, comme « Vouloir », « Orientations », « Nouvelles de Synergies Européennes », « Au fil de l’épée ». D’autres comme Alessandra Colla et Marco Battarra, pour la revue milanaise « Orion » ont aussi cherché à développer une stratégie similaire comme, avant eux, mais cette fois dans le cadre de la « nouvelle droite » historique, le Dr. Marco Tarchi de Florence, avec son bulletin « Diorama Letterario ». En fait, s’il fallait trouver un modèle pour ce type de stratégie métapolitique, il faudrait assurément aller le chercher auprès de l’hebdomadaire parisien « Courrier International » d’Alexandre Adler qui, comme on peut le constater chaque semaine, publie des traductions en provenance du monde entier. Cet hebdomadaire, qui a rapidement reçu des appuis considérables, est devenu entretemps l’une des revues françaises les plus lues et les mieux faites. Hélas, elle ne répand pas un européisme comme celui que nous souhaitions voir se consolider ! Mais une stratégie de même type, une sorte d’ « imitatio Adleri », est celle que j’ai toujours suggérée en vain à divers éditeurs de revues ou d’hebdomadaires, y compris en Allemagne. Personne ne semblait s’intéresser à un tel projet. C’est dommage ! Et pourtant le brillant succès d’Adler nous démontre que cela aurait bien valu la peine de réaliser et de soutenir un projet similaire.

    L’association et le réseau « Synergies Européennes » ont été fondés en 1993. Quel bilan en tirez-vous après plus de quinze ans ?
    Le bilan, je dois l’avouer, n’est guère satisfaisant. Entre 1993 et 2003, tout a bien fonctionné : les revues paraissaient régulièrement, les contributions rédactionnelles arrivaient du monde entier au secrétariat de rédaction, séminaires et universités d’été se succédaient sans heurts au fil des années. Ce qui a rompu cette « coulée continue », c’est l’augmentation soudaine et considérable des tarifs postaux à la fin des années 90 en Belgique, ce qui a contribué à déstabiliser totalement les finances fort précaires de l’entreprise ; il faut ajouter à cela le décès de bon nombre d’abonnés âgés, qui incarnaient une véritable culture « revuiste », et l’intérêt croissant que portaient les plus jeunes à internet. Du coup, les livres et les revues n’attiraient plus autant le chaland, surtout dans l’espace linguistique francophone ou dans la petite Belgique, néerlandophone ou francophone. Ce changement de donne a d’ailleurs entrainé la disparition de bon nombre de revues ou de bulletins similaires aux nôtres. Seules l’école des cadres de Wallonie, sous la direction de Philippe Banoy, a fonctionné sans arrêt jusqu’à aujourd’hui, en poussant des pointes en Flandre méridionale et en Lorraine, régions occupées par la France, avec, en plus, des échanges féconds avec des groupes suisses romands ou flamands. Après quelques premiers projets sans lendemains, nos deux nouveaux sites sur la grande toile donnent, depuis leur création au début de 2007, des résultats que l’on peut considérer maintenant comme satisfaisants (voir :   "http://euro-synergies.hautetfort.com"  en sept langues et alimenté chaque jour ; et   "http://vouloir.hautetfort.com"  animé depuis Paris en coopération avec d’anciens correspondants français qui se sont donné pour tâche de digitaliser et d’éditer les archives des revues francophones du groupe, comme « Vouloir », « Orientations » et « Nouvelles de Synergies Européennes », en les flanquant de textes nouveaux ou complémentaires et de bibliographies actualisées).

    Pourquoi ne parvient-on pas, malgré les bonnes intentions, à établir une meilleure coopération entre forces non conformistes, européistes et nationalistes en Europe ?
    Pour répondre de manière exhaustive à votre question, il me faudrait tout un livre ! La raison principale de ce manque de coopération rationnelle doit certainement être portée au compte du déclin culturel généralisé que nous subissons depuis longtemps. Jadis, pendant la « période axiale » de l’histoire des idées, de cette révolution culturelle pacifique, que l’Europe a expérimentée entre 1860 et 1914, on étudiait encore le latin et le grec ancien dans les lycées, gymnases et athénées d’Europe, ce qui facilitait l’apprentissage général des langues modernes, ou du moins leur acquisition passive. De cette façon, on pouvait lire, au-delà des frontières, livres, essais et articles. Aujourd’hui, nous avons sans doute comme « lingua franca » une langue artificielle et internationale que nous utilisons « pour faire de la communication » : c’est le « basic English » mais il ne nous permet pas grand chose, à part commander à l’étranger un sandwich ou un cappuccino, en bafouillant… Mais il n’y a plus de communication fondamentale. Dans les cercles non conformistes, cette tragédie est surtout perceptible, lorsqu’on constate l’absence totale de relations culturelles suivies et systématiques entre les mondes linguistiques allemand et italien ou néerlandais et italien. La formidable production italienne de livres, d’idées, de revues et d’initiatives de toutes sortes est purement et simplement ignorée dans nos régions nord-européennes, alors que les questions abordées et étudiées en Italie le sont de manière nettement moins confuse que chez nous et les réponses que les Italiens apportent sont généralement intelligentes, d’une intelligence que nous aurions pu faire nôtre si nous avions lu les livres et les textes venus de la péninsule apennine. Je pense surtout à la critique finement ciselée de la partitocratie mafieuse, qui aurait été bien utile en Belgique notamment et qu’on aurait pu combiner en Allemagne avec les thèses bien argumentées du Prof. Erwin Scheuch de Cologne, aujourd’hui décédé, ou de celles du politologue von Arnim.

    Comment jugez-vous l’option pro-sioniste que propage Guillaume Faye dans « La Nouvelle Question juive » et que certains partis de droite ou d’extrême droite ont reprise à leur compte, comme par exemple, le BNP britannique ou le mouvement « Pro Köln » en Allemagne ?
    Votre question est fort intéressante et mériterait, pour en débattre à fond, un assez long essai, car la fameuse « question juive » est de fait d’une extrême complexité. Mais, avant d’aborder le vif de ce sujet, je tiens à dire que Faye est certainement l’un de mes plus vieux amis issus du mouvement dit de la « nouvelle droite », aujourd’hui moribond ou résiduaire en France et que, malgré toutes les divergences qui pourraient éventuellement nous séparer, cette amitié demeurera. Pour être amis, il ne faut pas nécessairement partager les mêmes points de vue sur tout. Pour maintenir une amitié, il y a surtout les expériences et les déceptions communes du passé… Elles ont souvent plus de poids. Dans le lent processus de déliquescence qu’a vécu la « nouvelle droite », ses avatars et ses reliquats, Faye et quelques autres, dont moi-même, ont été, au sein du vaste camp bigarré des diverses « droites », les victimes de jalousies tenaces, des victimes certes pas toujours innocentes (car nous rendions coup de Jarnac pour coup de Jarnac, nous répondions aux sombres perfidies par des moqueries bien salées) ; ce sont surtout la force de travail de Faye et sa productivité intense qui suscitaient ces jalousies. Dans les années 80, il faut tout de même rappeler que c’était lui le moteur du « mouvement métapolitique » d’inspiration gramsciste et non d’autres, comme on l’a affirmé trop souvent à tort. Des concepts comme « le système à tuer les peuples » et, plus tard, « l’archéofuturisme » demeurent, qu’on le veuille ou non, des instruments critiques féconds pour développer une « théorie critique » alternative, qui aurait pour but, de subvertir le système dominant exactement de la même façon que la « théorie critique » de l’Ecole de Francfort avait subverti les traditions politiques classiques en Europe. Faye est l’élève de quelques personnalités importantes du monde universitaire français, ne l’oublions pas, telles Bertrand de Jouvenel, Julien Freund (le disciple alsacien de Carl Schmitt), Michel Crozier (l’observateur critique des systèmes dominants qui multiplient les blocages sociaux, un observateur qui s’inscrit dans la tradition allemande de Max Weber), Henri Lefèbvre (ancien penseur principal du PCF) et Jules Monnerot (un des plus fins analystes des processus révolutionnaires du 20ème siècle). Sur l’influence de Lefèbvre, j’ai écrit un bref article (voir :  "http://euro-synergies.hautetfort.com/" ). Sur Freund, Jouvenel et Monnerot, Faye a écrit des articles et des essais substantiels. Il n’y a encore rien sur l’influence qu’a exercée sur lui Michel Crozier.
    Je ne qualifierais pas « La Nouvelle Question juive » d’option pro-sioniste à 100% ; ce n’est pas le cas sauf pour les simplificateurs outranciers de tous bords, qui vont sans doute interpréter le contenu de ce livre de la sorte. Malheureusement les terribles simplifications ont souvent le dessus et c’est ce qu’il convient de déplorer. Surtout que personne n’a jamais demandé à Faye de justifier la curiosité qu’est le sionisme pour tout Européen moyen ou de la suggérer comme alliée. Lorsque Faye analysait ou analyse des processus sociaux, il reste un maître, qui transmet de manière percutante et didactique les idées de ses brillants prédécesseurs et professeurs. Mais, comme n’importe quel autre intellectuel non imbriqué dans la défense d’une confession religieuse ou dépourvu de formation théologique, Faye ne peut pas se muer du jour au lendemain en un théologien judaïsant ou en un spécialiste ès questions juives. C’est ce qu’il a tenté de faire, malheureusement, en écrivant ce fameux livre qu’est devenu « La Nouvelle Question juive » ! C’est ici qu’il faut voir la faiblesse intrinsèque de cet ouvrage.  Je ne trouve pas (ou pas assez) de sources ou de références sérieuses sur l’histoire proprement dite du mouvement sioniste, comme, par exemple, les travaux de Sternhell ou de Shindler, ou encore sur l’histoire de la Palestine au 20ème siècle, comme le livre de Gudrun Krämer en Allemagne. Dans les années 20 et 30 du 20ème siècle, le mouvement sioniste, comme nous l’apprend Shindler, a d’abord été inspiré par les combattants nationalistes irlandais (Michael Collins) puis, plus tard, par ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui les « Etats totalitaires » : ces engouements venaient du fait que les militants de l’Irgoun combattaient surtout l’Empire britannique. La situation a changé au cours des deux premières années de la seconde guerre mondiale, après que les services secrets britanniques aient froidement abattu les derniers sionistes pro-allemands ou pro-italiens ! Sans arguments historiques bien étayés, tout livre demeure une compilation de vœux pieux (ou impies…), ce qui n’est ni utile ni pertinent ni scientifique.
    La deuxième critique que j’avancerais après avoir pris acte de « La Nouvelle Question juive », c’est que je n’y ai pas trouvé d’évocation de voix critiques venues d’Israël même : en effet, la critique du sionisme à l’intérieur même de l’Etat hébreu ou dans la littérature israélienne actuelle me paraît plus pertinente et plus utile que tout ce qui se produit en dehors, dans le monde arabe, en Europe ou en Amérique et que l’on peut aisément qualifier d’ « antisémite ». L’affaire Avraham Burg vient encore de nous le prouver en Allemagne récemment. Faye, comme la plupart des intellectuels français d’ailleurs, semble ignorer tous ces débats et toutes ces critiques en provenance d’Israël même, alors que la presse allemande, par exemple, s’en fait régulièrement l’écho. Mais je voudrais poser ici une question impertinente : qu’est le sionisme, sinon un simple instrument de l’impérialisme américain, exactement comme bon nombre (mais pas tous…) de phénomènes islamistes et fondamentalistes d’inspiration sunnite ou wahhabite ? Les positions prises par Faye dans « La Nouvelle Question juive » sont finalement tributaires des thèses émises par le géopolitologue français Alexandre Del Valle. Celui-ci, dans la première phase de son œuvre, avait mis très justement l’accent sur l’alliance implicite entre les Etats-Unis et le mouvement moudjahiddin en Asie centrale. Cette alliance avait été conçue par Zbigniew Brzezinski dans le but de mettre hors jeu l’Union Soviétique dans le « rimland » d’Asie du Sud-Ouest, comme disent les Américains. Les fondamentalistes islamistes d’obédience sunnite, dans ce contexte, ont servi de bandes armées mobiles pour une « low intensity warfare », pour une « guerre de basse intensité » contre les Chiites d’Iran ou pour inciter les Tchétchènes à faire la guerre contre la Russie dans le Caucase. Ce sont là des faits que personne ne peut nier. Dans la seconde phase de ses activités para-politiques, Del Valle a effectivement parié sur une option clairement pro-sioniste, ce qui lui a permis d’écrire des articles dans des publications pro-sionistes comme, par exemple, « Israël Magazine ». Del Valle, dont la famille est originaire de la communauté européenne d’Algérie, ancienne colonie française, répète ainsi, quarante ou cinquante plus tard, l’alliance entre les colons « pied-noir » qui se dressaient contre De Gaulle, notamment au sein de cette armée secrète que fut l’OAS, et certaines forces sionistes de la diaspora juive d’Algérie, qui sera, elle aussi, expulsée après l’indépendance du pays. L’option de Del Valle s’explique mieux, si on tient compte des expériences douloureuses et traumatisantes de toutes ces familles expulsées. Bien entendu, cette expérience, aussi traumatisante qu’elle soit, ne peut que difficilement servir de modèle ou d’orientation pour le reste de l’Europe ou entrer en ligne de compte pour façonner une future géopolitique européenne, car elle est finalement un phénomène historique qui s’est déroulé en marge du noyau central de notre continent. Il faut ajouter que ces débats sur la guerre d’Algérie et ses retombées sont courants en France, parfois très vivaces et peuvent provoquer encore de virulentes querelles.
    J’ai exprimé mon point de vue, en présence de Faye, lors d’un colloque de la « Gesellschaft für Freie Publizistik » à Bayreuth en 2006 et, ensuite, lors de conférences publiques à Genève ou dans la région lilloise en 2009. Pour « Synergies Européennes », l’Amérique reste l’ennemi principal et donc tous les satellites de Washington doivent être considérés comme des ennemis de l’Europe, ou, du moins, comme des ennemis potentiels, même s’ils ne sont que des ennemis secondaires ou des ennemis de second rang. Dans le monde actuel, les schémas binaires, noirs/blancs, ne revêtent aucune utilité pratique, même si les médias les répandent pour tromper et gruger les masses. Les services américains et leur « soft power » médiatique ont réussi à établir un système très complexe d’alliances et de contre-alliances, que l’on peut modifier à l’envi, en inventant et en fabriquant en permanence des « vérités médiatiques », forgées sur des schémas simples et donc binaires, de manière à mieux pouvoir lancer des campagnes de haine contre n’importe quel ennemi désigné. Le « soft power » et les agences médiatiques fabriquent donc des faux amis et des faux ennemis, comme l’attestent l’histoire récente de l’Iran ou la guerre Iran/Irak, où, tour à tour, Bagdad et Téhéran ont été amis ou ennemis. Cette stratégie permet de dissimuler plus facilement les véritables intérêts impérialistes des Américains. Au Proche-Orient et au Moyen-Orient, il s’agit de maintenir aussi longtemps que possible le chaos et c’est à cela que servent les querelles permanentes entre sionistes, sunnites et chiites : la seule chose qu’il faut éviter, c’est le retour au pouvoir de nationalistes arabes laïques, inspirés par les actions et les idées de Michel Aflaq ou de Gamal Abdel Nasser, qui mettraient fin au chaos. Dans ce contexte, j’aimerais aussi rappeler que les frères musulmans sunnites d’Egypte ont été les pires ennemis de Nasser et, ainsi, des alliés implicites d’Israël et des Etats-Unis !
    Faye, comme la plupart de nos concitoyens aujourd’hui, est aussi, dans ce contexte bigarré, chaotique et incompréhensible pour le commun des mortels, une victime du « soft power » omniprésent, justement parce que les mass médias ne donnent plus un accès immédiat à du savoir historique substantiel, quand ils commentent l’actualité au jour le jour. Faye avait soif de clarté, une clarté à mon sens mal comprise et par trop simplificatrice, ce que je ne peux accepter sur le plan intellectuel. Dans cette quête de clarté, il a opté pour un schéma anti-islamiste, tandis que son ancien compagnon de combat, Alain de Benoist, a opté, lui, pour un schéma pro-islamiste et pro-iranien, tout aussi inacceptable pour un européisme raisonné et raisonnable. Seule une étude en profondeur des grands courants de l’histoire turque, ottomane, arabe et iranienne peut nous aider à forger un instrument infaillible pour comprendre la situation qui agite l’Asie Mineure, le Moyen-Orient et l’Asie centrale.
    Je ne crois pas non plus que « la Nouvelle Question juive » ait véritablement influencé le BNP britannique ou le mouvement « Pro Köln » en Allemagne, parce que, tout simplement, ce livre n’a jamais été traduit et a eu, en apparence, moins d’influence que les autres écrits de Faye. En Flandre et en Hollande, par exemple, ce sont d’autres voix, dans les reliquats du mouvement de Pim Fortuyn ou dans le parti actuel de Wilders, qui donnent le ton en matière d’hostilité à l’islamisme ; cette lame de fond hostile à l’islam des populations immigrées est partout perceptible dans ces « Bas Pays » de Par-Deça.  Signalons notamment les écrits et discours d’un professeur hollandais, le Dr. Hans Jansen (cf. « Vrij Vlaanderen », Bruxelles, n°1/2009), qui est l’une des figures de proue de l’anti-islamisme dans l’espace culturel néerlandophone, tandis que Faye, lui, y est isolé et inconnu. Je formulerai une dernière remarque : pour développer en Europe des argumentaires anti-impérialistes ou anti-américains, il me paraît dorénavant plus judicieux de se tourner vers l’Amérique latine et ses corpus doctrinaux indigénistes, bolivariens, péronistes et castristes ; le continent ibéro-américain recèle des potentialités beaucoup plus intéressantes que le monde arabo-musulman aujourd’hui, surtout parce que Chavez au Venezuela et Lula au Brésil ont inauguré une diplomatie alternative aux perspectives fécondes. Mais cette riche veine potentielle d’arguments pertinents et de réalisations pratiques demeure ignorée dans le camp des « droites », des nationalismes ou autres mouvances identitaires. Nous considérons, dans les cercles de « Synergies Européennes », que notre devoir est de faire connaître toutes ces thèses et ces thèmes. Raison pour laquelle il convient de consulter régulièrement :  "http://euro-synergies.hautetfort.com/"  La plupart des argumentaires latino-américains, qui sont parus sur notre site, y figurent en langue espagnole. Mais que ceux qui ne sont pas hispanophones ou hispanistes se consolent : il existe aujourd’hui d’excellents logiciels de traduction !

    Q. : La survie des peuples européens est menacée aujourd’hui plus que jamais. Quelles chances de survie l’homme blanc a-t-il encore au 21ème siècle ?
    Je repère dans le ton de votre question l’influence claire et nette du dernier ouvrage de Peter Scholl-Latour, paru début novembre en Allemagne. Oui, c’est un fait, que sur les plans démographique et purement quantitatif, l’Europe ne signifie plus autant que jadis. L’Europe a été profondément affaiblie par les deux conflagrations mondiales qui ont ravagé son territoire au 20ème siècle. L’histoire européenne nous a cependant appris que les Européens, souvent, ne réagissaient qu’à la toute dernière minute, comme à Vienne en 1529, 1532 et 1683 ou dans l’espace méditerranéen à Lépante en 1571, sans pour autant disposer, à ces moments cruciaux, de la supériorité quantitative. La quantité n’est pas aussi importante que la qualité. La tâche première des forces non conformistes d’Europe, et c’est là une tâche extrêmement ardue, sera d’éveiller à nouveau le sens de la qualité, car la qualité implique l’action, tandis que la quantité, par sa masse, implique la passivité. C’est ce que nous enseignait Michel Crozier dans « L’acteur et le système » : l’homme ou les peuples sont paralysés dans le système dominant, que ce soit par le truchement d’un quiétisme à la hippy ou par celui de l’hyperconsommation. Si tel est le cas, ils ne sont plus « acteurs » dans leur propre système politique, sclérosé et bloqué, et leur liberté de façonner leur vie politique leur est ôtée. La tâche difficile est donc de retransformer les petits moutons passifs en loups actifs, dans l’espoir que les autres, pendant ce temps, étouffent sous le poids de leur propre masse, de leur propre quantité ou tombent exténués parce qu’ils n’ont cessé d’agir avec trop de fébrilité et de frénésie. Ce travail ne sera pas achevé demain ni après-demain. Nos petits-enfants, eux aussi, devront encore monter au créneau.

    Propos recueillis par Andreas Thierry, Novembre 2009
    (rédigé à Forest-Flotzenberg, les 25 et 26 novembre 2009 ; version française : décembre 2009).
    par Robert Steuckers

  • Tocqueville, les indiens et la destinée des hommes d’élite

    Si le Noir symbolise pour Tocqueville la médiocrité de l’homme-masse de la modernité, l’Indien représente au contraire le modèle aristocratique, l’homme noble dirait le Yi King, celui qui va souffrir devant l’anéantissement des valeurs opéré par cette même modernité. Ces hommes braves ont pour la plupart disparu au cours des guerres dites mondiales. Ce qu’il en reste est rare, perdu dans des thébaïdes ou bien clochardisant sur les bancs (les clochards sont de plus en plus beaux).

    Voici comment l’Amérique matérielle liquide ses Indiens, aux dires peu suspects dit-on du rédacteur de "La Démocratie en Amérique" :

    « En affaiblissant parmi les Indiens de l’Amérique du Nord le sentiment de la patrie, en dispersant leurs familles, en obscurcissant leurs traditions, en interrompant la chaîne des souvenirs, en changeant toutes leurs habitudes, et en accroissant outre mesure leurs besoins, la tyrannie européenne les a rendus plus désordonnés et moins civilisés qu’ils n’étaient déjà. »

    Travail famille, partis ! Et sous les huées encore ! Moins de la moitié des petits Français ont des parents aujourd’hui !

    Tout contact avec le monde moderne est mauvais : nous sommes bien d’accord, comme Maistre, Bloy, Guénon, Nietzsche, Bernanos et quelques dizaines d’autres ! Les Indiens explique Tocqueville ont été détruits par l’habileté manufacturière, déjà dénoncée par Lao Tse il y a vingt-six siècles, habileté qui crée un cycle nouveau de consommations et d’aliénations :

    « Les Européens ont introduit parmi les indigènes de l’Amérique du Nord les armes à feu, le fer et l’eau-de-vie ; ils leur ont appris à remplacer par nos tissus les vêtements barbares dont la simplicité indienne s’était jusque-là contentée, En contractant des goûts nouveaux, les Indiens n’ont pas appris l’art de les satisfaire, et il leur a fallu recourir à l’industrie des Blancs. »

    La société de consommation détruit la société. C’est très bien expliqué par Flaubert ou Maupassant, Tolstoï ou bien Tchékhov. Les indiens eux vont se mettre à chasser plus le gibier qui n’a pas encore fui les blancs, et voici pourquoi :

    « En retour de ces biens, que lui-même ne savait point créer, le sauvage ne pouvait rien offrir, sinon les riches fourrures que ses bois renfermaient encore. De ce moment, la chasse ne dut pas seulement pourvoir à ses besoins, mais encore aux passions frivoles de l’Europe. Il ne poursuivit plus les bêtes des forêts seulement pour se nourrir, mais afin de se procurer les seuls objets d’échange qu’il pût nous donner. Pendant que les besoins des indigènes s’accroissaient ainsi, leurs ressources ne cessaient de décroître. »

    Voici comment d’une manière très étonnante et très émouvante, et qui rappelle encore Tolkien dont je reparlerai prochainement, voici comment Tocqueville décrit la disparition du gibier et donc des indiens. On est en 1830, mon bon John Wayne viendra après. Pour comprendre cette époque, voyez et revoyez la Captive aux yeux clairs de notre cher Howard Hawks.

    « Du jour où un établissement européen se forme dans le voisinage du territoire occupé par les Indiens, le gibier prend l’alarme. Des milliers de sauvages, errant dans les forêts, sans demeures fixes, ne l’effrayaient point ; mais à l’instant où les bruits continus de l’industrie européenne se font entendre en quelque endroit, il commence à fuir et à se retirer vers l’ouest, où son instinct lui apprend qu’il rencontrera des déserts, encore sans bornes. "Les troupeaux de bisons se retirent sans cesse", disent MM. Cass et Clark... »

    Le bruit chasse l’Esprit, le boucan chasse le monde. C’est aussi dans Tolkien : les Hobbits fuient le bruit.

    Tocqueville enfin montre une sympathie bien droitière pour les tribus indiennes. Elles aussi sont aristocratiques, élitistes, guerrières, féodales !

    « La chasse et la guerre lui semblent les seuls soins dignes d’un homme. L’Indien, au fond de la misère de ses bois, nourrit donc les mêmes idées, les mêmes opinions que le noble du Moyen Age dans son château fort, et il ne lui manque, pour achever de lui ressembler, que de devenir conquérant. »

    Tocqueville toujours plus audacieux remonte dans le temps, se réclame même de Tacite et reconnaît aux Indiens des qualités germaniques ! Celles et ceux qui dénonçaient la barbarie allemande en 1916 n’étaient donc pas si éloignés de la réalité !

    « Dans tout ce que nous nommons les institutions germaines, je suis donc tenté de ne voir que des habitudes de barbares, et des opinions de sauvages dans ce que nous appelons les idées féodales. »

    Notre grand auteur montre bien la médiocrité de la vie moderne, si peu motivante, métro-boulot-dodo avant l’heure (relire les dix premières pages de "la Fille aux yeux d’or"), qui attend nos tribus aristocratiques :

    « Après avoir mené une vie agitée, pleine de maux et de dangers, mais en même temps remplie d’émotions et de grandeur, il lui faut se soumettre à une existence monotone, obscure et dégradée. Gagner par de pénibles travaux et au milieu de l’ignominie le pain qui doit le nourrir, tel est à ses yeux l’unique résultat de cette civilisation qu’on lui vante.

    Et ce résultat même, il n’est pas toujours sûr de l’obtenir. »

    Deux cents ans après Tocqueville, la moitié de l’Europe jeune, studieuse et bien soumise se tape mille euros par mois ! Et ce n’est pas terminé !

    Vient la fin, qui est fabuleuse : Tocqueville explique comment l’on extermine les peuples au nom des bons principes humanitaires, de la démocratie et puis bien sûr de la philanthropie ! Il n’avait pourtant pas vu la Syrie, quel génie !

    Car rien ne vaut le droit pour en finir avec les hommes.

    « La conduite des Américains des Etats-Unis envers les indigènes respire le plus pur amour des formes et de la légalité. Pourvu que les Indiens demeurent dans l’état sauvage, les Américains ne se mêlent nullement de leurs affaires et les traitent en peuples indépendants ; ils ne se permettent point d’occuper leurs terres sans les avoir dûment acquises au moyen d’un contrat ; et si par hasard une nation indienne ne peut plus vivre sur son territoire, ils la prennent fraternellement par la main et la conduisent eux-mêmes mourir hors du pays de ses pères. »

    J’en termine avec la cerise sur le gâteau. Tocqueville compare la barbarie chrétienne des Espagnols, créatrice de civilisation hispano-américaine (déjà liquidée à son époque) et qui a recouvert l’Amérique du sud de chefs d’oeuvre architecturaux et de splendides cités coloniales, et le cynisme yankee si efficace. Voilà comment tout se termine. La civilisation humanitaire, ploutocratique et moraliste est la plus dangereuse pour le monde.

    « Les Espagnols, à l’aide de monstruosités sans exemples, en se couvrant d’une honte ineffaçable, n’ont pu parvenir à exterminer la race indienne, ni même à l’empêcher de partager leurs droits ; les Américains des Etats-Unis ont atteint ce double résultat avec une merveilleuse facilité, tranquillement, légalement, philanthropiquement, sans répandre de sang, sans violer un seul des grands principes de la morale aux yeux du monde. On ne saurait détruire les hommes en respectant mieux les lois de l’humanité. »

    J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer, disait déjà l’autre ! On comprend pourquoi on ne lit plus les classiques : ils empêchaient la destruction des hommes. Vive Tocqueville et vive les Indiens, décidément.

    Nicolas Bonnal  http://www.france-courtoise.info

  • Génération identitaire lance des tournées pour aider des SDF « Français de souche »

    Peut-on interdire les maraudes xénophobes des identitaires auprès des SDF ?

    Rue89 Lyon

    Addendum 23/01/13 :

    - Le « Collectif 69 de vigilance contre l’extrême droite » demande l’interdiction de la distribution de nourriture par GI

    « La préfecture du Rhône n’aura de toute façon pas d’autre choix que de faire interdire cette distribution illégale qui risque, de plus, de provoquer des troubles à l’ordre public ». Jean-François Carenco a pourtant annoncé mardi qu’il ne prendrait aucun arrêté sur ce sujet. Lyon Capitale

    - Le Progrès du 23/01/12

    NB : Contactés par Fdesouche.com, les responsables de GI précisent que les rations alimentaires présentées comme « halal » dans le reportage de TLM sont en fait des rations de l’armée française (sans viande), très souvent estampillées « halal ». Il s’agit d’un don d’un militaire français.

    Le mouvement d’extrême droite Génération identitaire a annoncé lundi qu’il allait lancer des maraudes et des tournées de « solidarité » pour aider des sans-abri « Français de souche » à Lyon.

    Génération identitaire Lyon a prévu de présenter ce projet mardi à la presse.

    « On a en réalité commencé dimanche soir, on va livrer de la nourriture et du matériel à des sans-abri, mais c’est une opération que nous lançons dans toute la France », a affirmé à l’AFP Damien Rieu, porte-parole du mouvement.

    A la question de savoir comment ces militants reconnaîtraient un « Français de souche », celui-ci a seulement indiqué: « on aide tout le monde, on ne va pas faire demi-tour (face à un sans-abri qui aurait l’air étranger, ndlr), mais il y aura cette préférence ».
    Ce groupe utilisera ses fonds et des dons privés pour financer cette opération.

    Le Parisien – Lire aussi l’article plus détaillé de Lyon Capitale

    Le collectif de vigilance 69 dénonce « la soupe aux cochons » de Rebeyne. Lyon Mag

    http://www.fdesouche.com/

     

  • Trafic d'organes au Kosovo : l'UE entrave l'enquête (Lavrov)

    L'enquête sur le trafic d'organes au Kosovo piétine en raison de l'approche "non constructive" adoptée par l'Union européenne dans ce dossier, a déclaré mercredi à Moscou le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

    "Nous nous heurtons à la position non constructive de l'UE qui a usurpé l'enquête et empêche son bon déroulement", a indiqué M.Lavrov.

    Un scandale a éclaté en décembre 2010 après la publication d'un rapport dénonçant un trafic d'organes humains au Kosovo. Le rapport a été rédigé pour l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) par le rapporteur suisse Dick Marty.

    La préparation de ce document avait débuté en 2008, suite à la parution du livre de Carla del Ponte, ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), intitulé "La traque, les criminels de guerre et moi". L'ouvrage évoquait le sort d'environ 300 Serbes kosovars enlevés en 1999 et transportés en Albanie pour subir des prélèvements d'organes.

    Le rapport de Dick Marty accusait des personnes proches du premier ministre kosovar Hashim Thaçi d'être impliquées dans des meurtres commandités, des enlèvements et le trafic d'organes humains.

    Ces crimes font actuellement l'objet d'enquêtes menées par les autorités serbes et la Mission de l'Union européenne au Kosovo.

    Source du texte : RIA NOVOSTI

    http://www.theatrum-belli.com/

  • L’Angleterre bouscule le projet UE

    Le premier ministre britannique David Cameron a proposé hier la tenue d’un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE d’ici 2017, s’il est réélu premier ministre en 2015 : « Ce sera « un référendum sur une question claire: in/out » (« dedans ou dehors ») et il interviendra dans la première moitié de la prochaine législature qui commence en 2015 », a dit le chef du gouvernement.

    « Quand nous aurons négocié un nouvel accord » sur les relations de la Grande-Bretagne avec l’UE, « nous offrirons aux Britanniques un référendum avec un choix très simple: rester au sein de l’UE sur cette nouvelle base ou en sortir complètement. Ce sera un référendum sur l’appartenance ou non à l’UE », a déclaré Cameron lors de ce discours-clé sur l’Europe.

    Ceci est objectivement une bonne nouvelle : le simple fait de mettre en avant cette option va relancer un utile débat sur le bienfondé de la funeste entreprise européiste et les ardeurs mondialistes de certains en prennent un coup.

    Hollande, président de la Ripoublique française, n’a pas perdu de temps avec sa très « démocratique » déclaration : « il n’est pas possible de négocier l’Europe » ni d’utiliser une telle consultation pour « la diminuer ».

    http://www.contre-info.com/

  • Florence Cassez échappe à la justice Mexicaine comme Strauss-Kahn

    Florence Cassez échappe à la justice Mexicaine comme Strauss-Kahn a échappé à la justice américaine. C’est un jour honteux pour l’humanité.

    Florence Cassez a été reconnue coupable et condamnée à 60 ans de prison dans une affaire ou il est question d’une dizaine d’enlèvements notamment d’enfant, viol, et plusieurs meurtres. Les preuves sont accablantes et personne ne conteste sa culpabilité à part elle-même qui se clame bien évidemment innocente. La juiverie elle-même ne conteste pas la culpabilité, mais avance que les preuves n’auraient pas été obtenues de façon légale !

    Le JDD s’est empressé de sortir un article vraiment mauvais, nous l’avons rectifié et complété, ci-après.

    La-juive-Florence-Cassez-liberee-comme-strauss-kahn
    Arrestation de Florence Cassez et Israël Vallarta

    L’arrestation des criminels
    Le 8 décembre 2005, Florence Cassez et Israel Vallarta, son compagnon, sont arrêtés sur une route par les autorités mexicaines. Les policiers soupçonnent Israël Vallarta de diriger un groupe qui aurait à son actif une dizaine d’enlèvements et au moins un meurtre. La Française de 29 ans, originaire de Béthune (Nord-Pas-de-Calais), était arrivée au Mexique en 2003 où elle avait rejoint son frère, créateur d’entreprise à Mexico. Elle avait fait la connaissance d’Israel Vallarta un an après et menait la belle vie avec lui dans le ranch Las Chinitas, près de Mexico.

    Le lendemain, l’arrestation du couple dans leur ranch est mise en scène devant les caméras de télévision par l’Agence fédérale d’investigation (AFI). Les images montrent une arrestation musclée et la libération de trois otages. Deux mois après, les autorités reconnaissent qu’il s’agissait d’un montage à partir d’éléments factuels et Televisa, principale chaîne mexicaine, l’a aussi reconnu.

    La version de la télévision Fronçaise :

    La condamnation
    Le 27 avril 2008, Florence Cassez est condamnée à 96 ans de prison. Elle est accusée de quatre enlèvements, d’associations de malfaiteurs et de possession d’armes. Cette  condamnation correspond à l’addition de plusieurs peines qui peuvent être purgées simultanément. La peine effective est en réalité de 20 ans. Florence Cassez jure qu’elle ignorait tout des activités de son compagnon malgré les évidences qui pèsent sur elle.

    Cassez nie, fait appel, et demande en même temps l’aide du gouvernement et des médias Français réputés pour leur habileté et leur manque de scrupules à soustraire les crapules à la justice étrangère. On se souvient tous d’Emilie LeLouch, Clothide Reis, Polanski, Strauss-Kahn, Gilesh Labit… que des Français mais avec quelque chose en commun, devinez quoi.

    Nier les évidences lui rapporte 40 ans de plus
    Toutes ces manigances, mentir effrontément, nier les évidences, faire pression par les médias juifs et par le gouvernement français agacent la population et la justice mexicaines qui n’entendent pas libérer des criminels sous prétexte qu’ils sont juifs ou Français. Ainsi, le 3 mars 2009, Florence Cassez récolte de sa demande d’appel 40 ans de plus. La criminelle sera condamnée à 60 ans, peine maximale au Mexique.

    Les médias ne lâchent pas l’affaire
    L’affaire prend désormais une tournure politico-médiatique. En mars 2009, Nicolas Sarkozy, qui a exprimé son soutien à la jeune femme et qui a reçu sa famille, se rend au Mexique pour une visite d’État où il évoque en marge le cas de la Française. Un groupe de travail binational sera chargé d’étudier un éventuel transfert de Florence Cassez dans une prison française, dans le cadre de la Convention de Strasbourg. Le chef de l’État mexicain rejettera  en final la demande en juin 2009 et prendra position personnellement.

    Aucun doute sur la culpabilité de Cassez
    Le 18 avril 2010, le parquet mexicain confirme que la scène filmée en direct le 9 décembre 2005 par la police est une scène reconstituée, ce qui ne change en rien les évidences et la condamnation.
    Mais en novembre 2010,  un ex-procureur général du Mexique se déclare « convaincu » de « l’innocence » de Cassez ! C’est un peu comme si Enrico Macias se disait convaincu de l’innocence de Dutroux. Cette singerie fonctionne peut-être à Manhattan la juive, on l’a vu avec Strauss-Kahn, mais pas à Mexico la catholique version 2010.
    Les mexicains veulent du catholique ?
    Pas de souci, Pedro Arellano, directeur de la commission pénitentiaire de l’Église catholique mexicaine, devient « persuadé » de « l’innocence » de Cassez. Il dirigera une équipe de 27 hommes fournie par l’Eglise mexicaine sur demande de Benoit XVI suite à la visite de Sarkozy !!!
    Il en ressortira un rapport de 44 pages qui, selon Pedro Arellano, contiendrait des preuves de l’innocence de Cassez, mais… il ne peut pas montrer ces preuves  !!!
    Je sais ce que vous vous dites, qu’on commence vraiment à nous prendre pour des cons.
    C’est aussi ce que se dit le Vatican qui finit par se lasser de ces singeries et désavoue Pedro Arellano. Le porte-parole de l’archidiocèse du Mexique, Hugo Valdemar, déclare que cette enquête « ne représente pas la position des évêques« . Le prêtre joker Arellano sera  licencié, puis réintégré, ayant certainement fait pénitence de sa trahison.

    Pedro ArellanoPedro Arellano-juive-cassez
    Pedro Arellano, on voit au sommet de son crâne par ou le démon est entré.

    La condamnation définitive
    Le 30 août 2010,  les avocats de la criminelle déposent un pourvoi en cassation. Le recours est rejeté en février 2011 rendant ainsi la condamnation définitive. Le gouvernement et les médias juifs Français ne sont pas contents qu’on leur résiste. Le Mexique les emmerde.

    Les petites vengeances mesquines de la « Fronce »
    Alors que l’année 2011 est consacrée au Mexique en France, les parents de Cassez et son soutien, Jean-Luc Roméro, homosexuel shoatique, veulent faire suspendre le rendez-vous culturel. Et comme par magie, Nicolas Sarkozy les écoute ! Il maintient l’ensemble des manifestations mais propose de les dédier à Cassez sans demander l’avis de la population Française qui, il est vrai, a bien d’autres soucis que de soustraire une criminelle à la justice.

    Les rats cherchent la faille
    Les défenseurs de Florence Cassez cherchent la faille. En mars  2011, son avocat mexicain, Agustin Acosta, ci-dessous, dont la tête rappelle une de ces caricatures antitermites des années 30, dépose un recours pour inconstitutionnalité devant la Cour suprême du Mexique. Un an après, cette dernière indique que son rapporteur réclame la libération « immédiate et absolue » de Florence Cassez, en raison du « non-respect de ses droits » durant l’instruction.

    En clair, elle est coupable, mais une utilisation biaisée de la loi doublée d’une majorité favorable de 3 juges sur 5 pourraient permettre d’échapper à la justice. Il faut donc corrompre trois juges et préparer le terrain pour faire avaler la pilule.

    Le 7 mars 2012, quatre juges sur cinq reconnaissent effectivement des irrégularités de procédure, mais seuls deux d’entre eux se prononcent pour libérer la criminelle dont la culpabilité a été établie. Faute de majorité, une nouvelle réunion est prévue.

    Pantalonnade finale et triomphe de la bête
    Janvier 2013, la juge Olga Sanchez transmet à ses collègues de la première chambre de la Cour suprême une proposition d’annulation de la condamnation de la Française avec renvoi devant la cour d’appel. Mercredi 23, peu avant 15 heures (21 heures en France), la Cour examine l’affaire pour la seconde fois. La juive Cassez sera libérée. Les médias triomphent.

    mexiqueFranceFlorenceCassez_CalderonDitNon23062009LaJornada290Felipe Caldéron, l’ancien président de 2006 à 2012 était resté ferme devant ces tentatives de faire libérer Cassez et avait pris position de façon remarquable dans une déclaration publique que l’on peut lire sur le site LatinReporters.com, extrait :
    « Comme jamais auparavant, nous avons entrepris une lutte frontale contre la délinquance organisée et en particulier contre les crimes graves qui frappent la société mexicaine, tel l’enlèvement.
    Ce crime odieux, non seulement affecte en permanence la personne qui le souffre, mais lacère aussi les familles et les communautés, les condamnant à vivre dans l’angoisse et l’incertitude que signifie la disparition d’un être cher.
    Nous ne pouvons pas permettre qu’à cette douleur et à ce désespoir s’ajoutent l’indignation et l’impuissance résultant de l’impunité des criminels.
    En conséquence, le gouvernement fédéral est déterminé à ce que justice soit rendue aux victimes d’enlèvements et à leur famille.
    Nous luttons pour briser le cercle vicieux de l’impunité, de la peur, de la répétition de crimes et à nouveau de l’impunité qui a permis que des bandes de ravisseurs se développent dans notre pays et portent atteinte à la société.
    Qu’il soit clair que personne au Mexique, quels que soient son statut social, économique ou sa nationalité, ne peut se soustraire à l’application de la loi. La loi est la même pour tous et celui qui la viole doit en payer les conséquences, quelles que soient ses croyances, ses affinités politiques ou sa condition sociale et économique ou sa nationalité.. »

    L’actuel président, Enrique Peña Nieto est différent, pas ferme du tout ! Veuf, remarié à une vedette de téléréalité, il laisse faire, contre l’avis de la population qui a surnommé Cassez, « la kidnappeuse française« .

    Ne sommes-nous pas en train d’exagérer ? Cassez est-elle vraiment juive d’abord?
    C’est LA grande question. Celle que toute le monde se pose sur Internet dès que quelqu’un parait louche. Voici ce que nous avions répondu dans le fil de discussion du dernier article sur le sujet, « La juive Florence Cassez pourrait être libérée pour vice de procédure« .

    « Salut XXXXX !
    C’est un peu comme sur France Inter, « A tout les coups l’on gagne ! ».

    Quand la clique cosmopolite prend des risques pour soustraire une personne condamnée par des preuves irréfutables, c’est qu’elle a une raison.

    Ce n’est qu’une théorie, encore qu’elle soit confortée par toute une foule de petits détails qui convergent tous, dans cette affaire Cassez comme dans toutes les autres.

    Mais il est vrai que même si jusqu’à présent elle s’est avérée juste, ce n’est qu’une théorie, c’est pourquoi nous cherchons actuellement un volontaire, non-juif, pour la valider.

    Celui-ci devra s’envoler pour le Mexique, enlever un enfant, le séquestrer, éventuellement violer sa mère, se faire arrêter, et contacter Sarkozy et Delanoë qui oublieront leurs petites querelles pour le sortir du pétrin en faisant intervenir Benoit XVI.
    Ensuite, direction la République Dominicaine comme Sarah Zaknoun, il fera un peu de trafic de drogue, se fera attraper, et attendra que Carla Sarkozy le sorte de taule.
    Dès que ce sera fait, direction l’Iran, un peu d’espionnage comme Clothilde Reis, pincé, puis extradé, il sautera alors dans le premier avion pour les US ou il lui faudra droguer et sodomiser une fillette comme Polanski, puis dans la foulée, violer une femme de chambre noire comme Strauss-Kahn.
    Enfin, blanchi par toute la presse et de retour en France, il terminera en poignardant un policier comme Julien Soufir. »

    A peu près 2000 « Français » sont détenus à l’étranger, dans 60% des cas, il s’agit d’affaire de drogue. Sarkozy est-il intervenu 2000 fois ?
    Même Yves Dutheil, petit neveu du capitaine Dreyfus s’en mèle !!! :lol:

    Bon, d’accord, mais Cassez est-elle vraiment coupable ?
    Un article de feu le site sedcontra.fr montre que dans cette affaire, c’est toute la famille Cassez qui semble mentir.

    Source : CONTRE-ENQUÊTE – Affaire Cassez: qui a menti ?

    Mai 2010 – La presse, l’opposition et le gouvernement français continuent de présenter Florence Cassez comme la victime expiatoire d’une Justice mexicaine nécessairement aveugle et corrompue. Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie, Bertrand Delanoë et Martine Aubry se sont mis d’accord la semaine dernière pour inscrire ensemble le Mexique entier au ban des nations… Leur conviction commune repose sur une méthode est très simple : il suffit de faire abstraction de tous les éléments à charge, depuis les aveux des complices jusqu’aux témoignages des victimes, qui comptent ici pour rien !

    Dans cette affaire, même les parents de Florence (Bertrand et Charlotte Cassez) n’ont pas hésité pour leur part à mentir à la presse et au Président de la République en affirmant qu’ils ignoraient tout eux aussi des activités criminelles d’Israel Vallarta Cisneros – l’amant de Florence, arrêté en même temps qu’elle le 9 décembre 2005 – au point de ne l’avoir jamais rencontré !
    Florence Cassez elle-même a rétabli la vérité dans son livre, A l’ombre de ma vie, paru longtemps après la première rencontre de ses parents avec Nicolas Sarkozy. [NDLR : Curieusement, pas moyen de trouver un document montrant les parents Cassez nier avoir rencontré Vallarta. Aymeric Chauperade en parle ici, tout le monde en parle mais on dirait que le ménage a été fait. Sauf en Espagnol.]
    Toujours est-il que deux photos publiées dans la presse mexicaine (mais jamais dans la nôtre !) prouvent exactement le contraire : sur la première, on découvre Bertrand Cassez et Israel Vallarta en train de trinquer ensemble, de façon fort conviviale, tandis que la seconde (prise un autre jour) atteste du très bon accueil réservé aux parents de Florence au sein du ranch “Las Chinitas”, à 29 km de Mexico…

    cassez-israel-vallartacassez-israel-vallarta.3
    Israël Vallarta et les Cassez qui ne se sont jamais rencontrés .
    Notez le tableau en arrière plan de la première photo, la Cène.
    Pour jouer aux fléchettes ?

    suite et fin ici http://www.propagandes.info/blog/mexique-florence-cassez-echappe-a-la-justice-comme-strauss-kahn-denominateur-commun/

  • Champ-de-Mars : quand les intentions de Bertrand Delanoë sont mises à nu !

    images.jpgOn se souvient qu’après la manifestation du 13 janvier contre le « mariage » homosexuel, Bertrand Delanoë avait adressé à la préfecture de police la facture de ce qu’il estimait être des dégâts provoqués par le «piétinement» des pelouses sur le Champ-de-Mars : un coût évalué à «au moins 100.000 euros».

    Un jeune paysagiste mosellan, Samuel Bingelmann, avait alors proposé de restaurer, à ses frais, la pelouse abîmée. Il estimait que les travaux lui reviendraient «à moins de 50.000 euros». Hé bien le jeune homme s’est fait éconduire par la socialiste Anne Hidalgo ! Celle-ci, première adjointe PS du maire de Paris, a dénigré mardi matin sur RTL la généreuse proposition :«Je ne suis pas sûre que ce soit fait aussi bien», a-t-elle déclaré.

    Des propos qui ont suscité l’indignation du directeur de l’entreprise Lorraine Plants, située en Moselle : «Comment peut-elle juger la qualité du travail de mes salariés? Les jardiniers de la Ville de Paris sont sûrement excellents, mais mes huit employés connaissent eux aussi parfaitement leur métier » s’est-il exclamé. Avant de poursuivre : « Je comprends bien que la mairie de Paris ne veuille pas me confier ces travaux, après tout c’est son droit, mais cela ne l’autorise pas à humilier mes employés. Je souhaiterais qu’elle leur présente ses excuses».

    Il est évident que la démarche de Bertrand Delanoë est totalement partisane. D’abord, nul n’ignore son positionnement dans le débat sur le « mariage » homosexuel. Et qu’il présente comme par hasard une facture à l’issue de ce grand rassemblement, lequel était pourtant bon enfant et étranger aux violences habituelles des manifestations revendicatrices de gauche contre lesquelles le maire de Paris n’a pourtant jamais à redire, voilà qui achève de dissiper les doutes sur les intentions de Monsieur Delanoë… Et s’il fallait encore en convaincre l’opinion, c’est désormais chose faite : car si la démarche du maire de Paris était honnête et uniquement animée par le sort de la pelouse du Champ-de-Mars, il aurait dû se réjouir de la proposition que venait de lui faire le jeune paysagiste. CQFD

    http://www.contre-info.com/

  • Entre l’empire et le royaume, il faut choisir !

    La France, et c’est son génie profond, a hérité des Grecs cette méfiance de l’Hybris, la démesure. Au grand, il est toujours possible d’ajouter une quantité supplémentaire, indéfiniment... Face à la démesure des monuments barbares ou des empires asiatiques aux limites jamais indépassables, les Grecs opposaient un idéal d’harmonie issu de justes proportions. C’est au moment « où elle ne fut qu’elle-même, qu’Athènes fut le genre humain » remarquait Charles Maurras ; ce fut sa fin lorsque les Macédoniens de Philippe et Alexandre l’entraînèrent à se répandre dans le monde, de l’Indus au Nil.
    La France s’est volontiers (et peut-être un peu abusivement) attribué le rôle ambigu d’institutrice du monde ; mais cette prétention n’est possible qu’au prix d’une renonciation à l’empire du monde. Dans les sociétés indo-européennes, comme en Chrétienté, l’autorité spirituelle doit toujours être distincte du pouvoir politique... On le sent : rien n’est plus contradictoire au génie territorial de la France que cette Europe sans frontières, à six, à douze ou à trente-six, avec ou sans la Turquie, l’Angleterre ou le Kamtchadka...
    La singularité de la France
    Les Flamands n’ont pas grand chose à perdre avec l’Europe, les Polonais peuvent espérer mieux subsister dans un vaste conglomérat que partagés entre la Prusse, la Russie et l’Autriche.
    L’identité des Sardes, des Grecs, des Hongrois ou des Irlandais s’est maintenue sous la domination piémontaise, turque, autrichienne ou anglaise, pourquoi ne parviendrait-elle pas à se maintenir au sein de l’empire européen ? Et tant mieux si l’on profite un peu de la manne bruxelloise accordée aux contrées sous-développées... La réalité ethnique est dotée d’une force organique qui lui permet de tolérer les formes d’organisation politique les plus diverses.
    La “Germanie”, tant est évidente la fraternité (les germains c’est-à-dire les frères), les liens de sang et de langue, s’est maintenue 1870. Jusqu’à ce que la France, au XIXe siècle, veuille dans sa passion idéologique exporter le principe de l’État-nation qui lui avait si bien réussi.
    Les grandes cités peuvent même trouver quelque intérêt à ne dépendre que d’un État assez lointain pour ne pas trop les contraindre : un Milanais restera Milanais, qu’il soit rattaché à l’Italie, à la Padanie, ou à quelque empire européen.
    Italiens ou Allemands n’ont pas grand-chose à sacrifier en acceptant de voir transférer à un État supranational une souveraineté qui ne date au fond que de quelques dizaines d’années. Ne parlons même pas des Tchèques, des Maltais ou des Biélorusses... L’État belge a été créé par un compromis entre l’Angleterre et la France, il ne trouve sa légitimité que dans l’utilité des services qu’il peut rendre à ses habitants, et n’importe quelle autre puissance publique ne sera-t-elle pas aussi légitime si elle parvient à rendre des services équivalents ?
    La France n’est pas une
    Mais au milieu de ces États fonctionnels et de ces ethnies, la France apparaît comme une communauté non ethnique, un État nation paradoxal. La nation française, à l’évidence, n’est pas une ethnie ; et plutôt que de parler du peuple français, ne devrait-on pas parler des peuples de France : celtes, gallo-romains, germaniques, catalans, basques, corses, arvernes, ligures ou flamands... ?
    La France n’est même pas une langue ; même si le français est le bien commun des Français. D’abord parce que ce bien commun, les Français le partagent avec bien d’autres peuples plus ou moins partiellement francophones.
    Par ailleurs, l’unification linguistique n’est qu’une réalisation tardive due en grande partie au jacobinisme de la République qui s’acharna méthodiquement contre les langues provinciales qu’elle jugeait menaçantes pour l’unité d’une nation qui avait perdu son fédérateur historique. Or ces langues provinciales, breton, occitan, flamand, basque, corse ou catalan c’est aussi le patrimoine de la France...
    La France n’est pas une unité ethnolinguistique ; elle ressemble par ce trait à la Suisse, fédération de peuples et de cultures. Dans ces deux cas, il s’agit d’un rassemblement politique dont la cause réside dans un fédérateur. Fédérateur externe pour la Suisse - il s’agit d’échapper à l’emprise des Habsbourg -, fédérateur interne pour la France : l’État capétien. Si le jardin de France est l’oeuvre d’art de la dynastie capétienne, il n’y a pas de raison de penser que la diversité des essences puisse nuire à ce jardin.
    Creuset des identités réelles
    Cependant la France n’est pas qu’un État, c’est aussi une nation ; non une ethnie, mais un ensemble de peuples que des siècles d’histoire commune, un héritage plutôt heureux, ont progressivement transformé en une communauté de destin originale.
    La France est le type même de l’État-nation : État coïncidant avec une communauté humaine, communauté rassemblée et modelée par cet État, comme un jardin longuement amendé devient différent des terres qui l’environnent.
    L’illusion, d’abord celle des Français facilement portés à théoriser et à universaliser leur propre situation, puis celle de ceux qui ont voulu à toute force les imiter, a été de vouloir normaliser et exporter l’exception française : on sait les ravages provoqués par le principe des nationalités au XIXe siècle, le démantèlement de l’Empire austro-hongrois au début du XXe, et l’on peut douter de la pertinence d’États souverains comme la République centrafricaine ou celle de Bosnie... Mais on a réussi à faire croire que la dignité des peuples ne pouvait se passer de ces fantômes de souveraineté et de ces apparences d’États...
    Certes, il y a au composé français une base que je me garderais bien de mépriser et dont l’identité ethno-culturelle doit être, elle aussi, respectée : pour caricaturer celle des franchouillards à béret basque et à baguette de pain sous le bras qui peuvent dire : nos ancêtres les Gaulois. Dans cet ensemble peuvent s’insérer, parfois dans la douleur, des minorités que les hasards de l’histoire ont amenées sur notre sol : Arméniens, Juifs, habitants des territoires d’Outre-mer, immigrants de anciennes colonies ou d’ailleurs. L’assimilation de ces minorités dépend de nombreux facteurs dont les moindres ne sont pas la santé des communautés préexistantes qui forment la société française et l’existence d’une identité française nette qui ne saurait se maintenir en l’absence d’un État souverain.
    Faute de vraies communautés historiques de référence, et pour nous Français de notre État-nation, il y a fort à parier que dans un magma “européen”, les plus démunis ne chercheront leur salut que dans les identifications les plus frustes. Faute d’être béarnais ou même français, on se retrouvera, comme aux États-Unis : blacks, beurs, juifs, chinois ou comme on dit là-bas caucasiens.
    Une Europe artificielle
    Une Europe sans histoires (et donc sans l’histoire) ; une Europe sans passion, sans souffrance, sans tragique, mais sans lyrisme : aucun désir ne vient perturber la grisaille institutionnelle de cet O.P.N.I. (Objet Politique Non Identifié). On comprend la bourde des Américains d’avoir nommé Eurodisney le parc des petits Mickeys.
    Le concept est mauvais et il vaut mieux payer très cher pour tout rebaptiser Disneyland Paris. Paris, c’est au moins quelque part.
    Pour la première fois dans l’Histoire, on allait voir se construire un ensemble politique entièrement fondé sur ce que Max Weber appelait « la légitimité rationnelle légale ». Jamais une construction politique n’a tant ressemblé au modèle du contrat social, celui auquel rêvaient tous les “bons sauvages” et autres “Hurons” des salons français du XVIIIe siècle.
    Enfin, des individus, débarrassés des préjugés et autres aliénations liées aux conditionnements historiques, parviennent à accéder à la rationalité, à la volonté générale, c’est-à-dire à la volonté du général ! Les jacobins avaient dû mener de violents combats pour interdire toutes les particularités historiques communautaires, parlements provinciaux, corporations, jurandes, congrégations ou autres langues provinciales. L’Europe se bâtit directement sur les abstractions de la philosophie des “Lumières”. Aussi n’est-ce que par antiphrase que les institutions européennes ont pu pour un temps, être nommées “communauté”.
    Bien sûr, on peut s’interroger sur la stabilité et la continuité de ce zombie de la politique fondée sur une utopie aussi décharnée. On comprend que l’on puisse mourir pour sa foi, pour son roi, sa patrie, sa famille ou son honneur ; on a même pu mourir pour un drapeau. Mais qui accepterait de se sacrifier pour le traité de Maëstricht ou pour la défense des institutions bruxelloises ? Tant que ça n’est pas éprouvé, ça va, mais à la première tempête, que restera-t-il du château de cartes laborieusement laborieusement construit par tant d’érudits constitutionnalistes ?
    Il en est de cette Europe comme du volapuck, de l’espéranto et des deux-cents langues artificielles inventées depuis le XVIIIe siècle “pour que les hommes se comprennent enfin”... Pour que la langue qui abolira la malédiction de Babel soit la langue de tous, il importe qu’elle soit d’abord la langue de personne. D’où le caractère arbitraire, sous couvert de rationalité, de la fixation des racines du lexique ou des règles de la syntaxe. Mais on constate que, très vite, les disciples entrent dans une relation oedipienne avec le fondateur. À un usage arbitraire, on peut toujours substituer un autre usage que la faiblesse humaine trouvera toujours meilleur puisqu’il est susceptible d’illustrer celui qui le propose. C’est ainsi qu’au volapuck succède un volapuckbis et un volapuckter et que la langue qui était faite pour communiquer avec tout le monde a pour destin de ne communiquer avec personne.
    Quel mythe fondateur ?
    Pourtant il serait possible de sortir le projet européen de ces utopies fantomatiques de la philosophie française des Lumières. L’histoire de l’Europe ne manque pas d’événements qui pourraient servir de mythe fondateur. Mais ils présentent de sérieux inconvénients,  surtout pour nous autres Français, et sont susceptibles de diviser autant que d’unir. On pourrait par exemple s’appuyer sur le thème de la vieille culture indo-européenne (au risque de chagriner les Basques, Étrusques, Hongrois et autres Finnois), mais au-delà de quelques érudits comme Dumézil, l’idée a trop été marquée par les nazis.
    L’Empire romain ? Cela ravirait les héritiers des Gibelins, en Italie ou ailleurs. Mais cela concerne tout le monde méditerranéen et en rien l’Europe du Nord.
    Politique capétienne
    Il y aurait bien des raisons d’enraciner l’Europe dans la Chrétienté : la structure épiscopale a maintenu un semblant d’administration lors de l’effondrement de l’Empire romain, les ordres monastiques, les bénédictins au premier rang, ont établi une certaine unité spirituelle et intellectuelle dans l’anarchie et les replis locaux du haut Moyen-Âge, les pélerinages (Saint-Jacques-de-Compostelle, Jérusalem) ont relancé la circulation des personnes, et la papauté a longtemps joué un rôle d’autorité spirituelle commune. L’aventure des Croisades, celles du Proche-Orient, celles de la Reconquiesta fondatrice de l’Espagne et du Portugal, celles des chevaliers teutoniques au Nord, pourraient donner ce supplément d’héroïsme qui manque tant à notre construction marchande sans État spécifique jusqu’en et technocratique. Mais la Chrétienté s’est brisée lors de la Réforme, et dans nos sociétés “séculières”, on voit mal comment ce thème pourrait servir de mythe fondateur ; sans compter l’opposition résolue de tous les adeptes d’une laïcité de combat. La politique capétienne s’est toujours exercée contre les tentatives d’instauration d’empire européen que ce soit celle du Saint- Empire othonien ou celles de la Maison de Habsbourg .
    Qui en France connaît la date où les Turcs furent repoussés de Vienne ? Comment fêter avec les autres peuples d’Europe la grande victoire de Lépante ? L’histoire scolaire ne nous a pas transmis ces références pour la bonne raison qu’à l’époque Charles IX était l’allié des Turcs, comme plus tard Richelieu fut l’allié des princes protestants contre la Maison d’Autriche.
    Toute l’existence de la France suppose un travail systématique de lutte sourde ou ouverte contre la mise en place d’une hégémonie impériale en Europe. C’est pourquoi l’Europe que prétendent promouvoir les gouvernements français est si ectoplasmique. Le contraire amènerait à révéler la contradiction entre deux traditions antagonistes en Europe, celle de l’empire et celle du royaume.
    On peut vouloir la constitution d’une Europe supranationale, on peut vouloir persévérer dans l’identité française, mais on ne peut vouloir les deux. Entre l’empire et le royaume, il faut choisir.
    Michel MICHEL L’Action Française 2000 du 20 septembre au 3 octobre 2007
    Sociologue Université de Grenoble II

  • La parole au peuple: pas un peu déraisonnable ?

    Les exemples du consensus  idéologique régnant au sein de notre caste médiatique nous sont fournis quotidiennement.  Il suffit de voir le vocabulaire utilisé pour traiter de certains sujets. Ainsi les immigrés présents illégalement sur notre territoire ne sont jamais désignés sous le terme de clandestins mais sous celui de sans papiers  - ils  ont  pourtant  ceux de leur  pays d’origine. Pareillement, alors même que les médias penchent franchement à gauche,  il est extrêmement rare  d’entendre une analyse ou de lire un  article sur les élections en Israël, au demeurant  fort nombreux, dans lequel le Likoud,  parti du Premier ministre sortant  Benjamin Netanyahu, est affublé de l’épithète d’ « extrême droite ».  Ce qu’il est pourtant incontestablement  si on  compare sa politique  et son programme avec les idées plus modérées défendues par le FN, qui lui est très souvent affublé de cette mention. Quant aux alliés gouvernementaux  encore plus extrémistes du Likoud, ils  deviennent le plus souvent sous la plume des journalistes des « ultra-nationalistes ».  C’est quand même plus chic…

     Autre exemple de ce formatage des canaux d’information, le ton des articles et des commentaires au sujet de l’engagement de David Cameron hier, d’organiser d’ici cinq ans un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’ Union Européenne .

     Une information qui a entraîné une « étrange » unanimité dans la désapprobation, un concert de réactions indignées, de prévisions apocalyptiques, d’avertissements solennels.

     M. Cameron a été pourtant très prudent, mais  il a eu le toupet de dire qu’il interrogerait le peuple,  ce qui est sen soi un souhait bien  grossier et scandaleux  de ce côté ci de la Manche.

     Dans son  « discours sur l’Europe », le Premier ministre britannique, a donc annoncé qu’en cas de victoire de son parti lors des élections de 2015, il organiserait  une consultation populaire à la fin de 2017 sur l’appartenance de son pays à l’Union européenne. Il a proposé de renégocier, sur la base d’un traité amendé aux conditions édictées par Londres,  la place du Royaume-Uni  dans une Europe « recentrée » sur le marché unique.

     Il a précisé qu’il était personnellement favorable au maintien dans l’Union mais qu’il souhaitait  uniquement la « réformer ». Car  « faute de réformes, le danger est que l’Europe échoue et que les Britanniques dérivent vers la sortie ». «  Si nous quittons l’Union européenne, ce sera un aller simple, sans retour. »  Aussi, « Quand nous aurons négocié un nouvel accord, nous offrirons aux Britanniques un référendum avec un choix très simple: rester au sein de l’UE sur cette nouvelle base ou en sortir complètement. »

     Si la chancelière allemande Angela Merkel a eu une réaction assez fine, se disant « prête à discuter des souhaits britanniques », tout en rappelant  la nécessité « in fine d’un compromis équilibré », le « père (pair)  de l’Europe, Jacques Delors est sorti de sa léthargie pour mettre M. Cameron  au « défi » de quitter l’Union.

     François Hollande a rappelé les dogmes des saintes écritures européistes en affirmant que «  L’Europe, elle doit se prendre telle qu’elle est. On peut la faire évoluer demain, mais on ne peut pas l’abaisser, la diminuer, sous prétexte de proposer d’y rester. »

     Même son de cloche de Laurent Fabius qui a martelé mercredi matin sur Radio France, qu’on ne peut pas «faire l’Europe à la carte».

     Saint Barack Obama himself, c’est tout dire, a piqué une grosse colère en invitant fermement le Premier ministre britannique à rester au sein d’une UE… qui fut historiquement portée sur les fonds baptismaux par les Etats-Unis d’Amérique.

     Le symbole est « plaisant », c’est depuis le très mondialiste « forum économique » de Davos, que l’ex-Premier ministre travailliste Tony Blair a fulminé  contre la déclaration de M. Cameron: «  une fois que vous vous engagez sur la voie référendaire, vous perdez le contrôle de la situation » a-t-il averti. Le Peuple  serait donc incapable de jugement?  

     C’est bien  pourtant  sur une volonté de reprendre le contrôle de la situation, que le Premier ministre britannique a bâti ses explications, évoquant « le fossé grandissant entre l’UE et ses citoyens » qui entraîne « le désenchantement de l’opinion publique », les difficultés de la zone euro (à laquelle le Royaume-Uni n’appartient pas).

     A titre d’exemple des dérives en matière de supranationalité, il a souligné qu’ « On ne peut pas tout harmoniser. Il n’est ni bon ni nécessaire de déterminer à Bruxelles les heures de travail des docteurs en milieu hospitalier » ; son souhait  de voir son pays retrouver ses prérogatives  dans les domaines de « l’environnement, des affaires sociales et criminelles »

     Mais pour les commentateurs français, la décision de David Cameron ne peut être celle que d’un lâche qui a un peu  perdu la raison, ces derniers  expliquant à qui mieux-mieux que le Premier ministre est l’otage de l’infâme lobby des eurosceptiques ou encore d’une presse tabloïde qui tire  boulets rouges sur Bruxelles et s’acharne à troubler le bon sens des sujets de sa très gracieuse majesté

      Bruno Gollnisch, fervent partisan de la démocratie directe, de la consultation référendaire sur tous les grands sujets  engageant l’avenir de notre peuple, estime qu’il est en effet capital de réorienter franchement  cette Europe là.

     Pour autant, les critiques légitimes contre Bruxelles ne doivent pas nous exonérer de nos propres fautes : si la France vit de l’emprunt,  souffre de déficits abyssaux, et a été incapable de voter un seul budget en équilibre depuis presque 40 ans, la raison en incombe à l’incurie de notre classe politicienne plus qu’aux  commissaires européens auxquels elle a accepté de se soumettre.

     Pour parler clair,  le libre-échangisme européen,  l’euro, les diktats bruxellois ne sont pas seulement les causes du  chômage de masse, de la paupérisation, de la désindustrialisation, de l’invasion que connaît notre pays. Il n’est jamais vain de le rappeler.

    http://www.gollnisch.com/