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  • États-Unis-Corée du Nord : rien ne va plus

    09H30-DERNIÈRE MINUTE. La Corée du Nord vient d’annoncer que son armée coupait la ligne téléphonique d'urgence avec son homologue de la Corée du Sud, plusieurs jours après avoir suspendu le "téléphone rouge" entre les deux gouvernements et menacé son rival et son allié américain d'une attaque nucléaire.
    L
    a Corée du Nord menace de frapper les États-Unis. L’ état communiste a en effet placé mardi son armée en ordre de combat et demandé à ses unités spéciales "stratégiques" de se préparer à d'éventuelles frappes contre les États-Unis, une nouvelle menace prise "très au sérieux" par Washington, "prêt à répondre à toute éventualité".
    "Le commandement de l'armée du peuple coréen déclare que toutes les troupes d'artillerie, y compris les unités stratégiques de missiles et les unités d'artillerie à longue portée doivent être placées en alerte prêtes au combat", selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
     
    Ces unités doivent se tenir prêtes à attaquer "toutes les bases militaires américaines dans la région Asie-Pacifique, y compris sur le continent nord-américain, Hawaï et Guam" ainsi qu'en Corée du Sud, a ajouté le commandement nord-coréen dans un communiqué transmis par KCNA.
    "Nous sommes préoccupés par toute menace brandie par les Coréens du Nord. Nous prenons très au sérieux tout ce qu'ils disent et font", a réagi à Washington le porte-parole du Pentagone, George Little, pour qui les menaces continuelles de Pyongyang "n'aident personne".
    Washington est prêt à défendre son territoire et la Corée du Sud, a-t-il ajouté.
    Pour la Maison Blanche, "la rhétorique belliqueuse et les menaces de la Corée du Nord suivent un modèle destiné à accroître les tensions et à intimider les autres".
    Cette nouvelle bravade "s'inscrit dans ce modèle et nous y répondons de la manière dont nous l'avons toujours fait", a affirmé son porte-parole Jay Carney.
    Malgré le tir réussi d'une fusée le 12 décembre dernier --assimilé par Séoul et ses alliés à un missile balistique--, les experts jugent que Pyongyang est loin de maîtriser la technique requise pour lancer un missile intercontinental, capable de frapper les États-Unis.
    Hawaï et Guam sont également considérés comme hors de portée des missiles de moyenne portée développés par la Corée du Nord, qui pourraient en revanche atteindre les bases américaines au Japon et en Corée du Sud.
    Mais face à la perspective d'une menace future bien réelle, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel avait annoncé le 15 mars le renforcement de la défense antimissile américaine, par le déploiement d'ici 2017 de 14 intercepteurs supplémentaires en Alaska, en sus des 30 missiles déjà installés sur le territoire des États-Unis.
    Le porte-parole du Pentagone a convenu mardi que cette décision répondait "dans une large mesure aux menaces nord-coréennes croissantes et au développement de leurs programmes balistiques".
    La semaine dernière, Pyongyang avait par ailleurs déjà menacé de s'en prendre aux bases américaines au Japon et à Guam, en riposte aux vols de bombardiers B-52 au-dessus de la Corée du Sud.
    Cela n'a pas empêché l'armée américaine de les poursuivre, puisqu'un nouveau vol de bombardier stratégique au-dessus du Sud a eu lieu lundi, selon M. Little.
    Les tensions sur la péninsule coréenne sont actuellement au plus haut depuis 2010. Un test nucléaire le 12 février, le troisième réalisé par le Nord, a entraîné de nouvelles sanctions de l'ONU et des menaces de représailles de la part de Pyongyang.
    La nouvelle présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a de son côté prévenu Pyongyang que "le seul chemin vers la survie" résidait dans l'abandon de ses programmes nucléaire et balistique et a appelé le Nord "au changement", lors d'un discours prononcé à l'occasion du troisième anniversaire du naufrage d'une corvette sud-coréenne, torpillée par Pyongyang, selon Séoul.
    Le torpillage avait causé la mort de 46 marins sud-coréens. Le Nord a toujours nié en être responsable.

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • Un mariage incestueux : Les noces de la presse et du capitalisme d'Etat

    La presse française serait menacée par la concentration de ses titres entre les mains de quelques grands patrons. C'est vrai. Mais pas pour les raisons le plus souvent évoquées. Les capitalistes qui les contrôlent sont eux-mêmes dépendants de leur principal client ou allié. Son nom : l'Etat !

    Revenons le cas de Serge Dassault, député, avionneur et patron de presse. Qu'il soit l'ami de Sarkozy, chacun le sait Mais est-ce bien le vrai problème ? Les syndicats pointent du doigt son interventionnisme. Les professionnels de la pétition poussent des hauts cris quand le milliardaire s'invite dans les colonnes de son journal pour donner son avis. Ce qui, soit dit en passant vu le prix d'entrée (1,2 milliard d'euros) dans le capital de la Socpresse (société éditrice du Figaro), lui donne le droit de pondre son article !
    Non, le plus grave dans l'affaire, et que les syndicalistes omettent de dire, ce n'est pas tant que Serge Dassault, sénateur-maire UMP de Corbeil-Essonnes, déclare, un peu naïvement d'ailleurs, lors du rachat de la Socpresse, qu'il veut « posséder un journal ou un hebdomadaire pour exprimer son opinion » ou même que « les journaux doivent diffuser des idées saines car la France est en train de crever à cause des idées de gauche » (tout en laissant pléthore de journalistes de gauche officier au Figaro...). Le plus grave est que le groupe aéronautique de Serge Dassault dépend en grande partie des commandes de l'Etat depuis une trentaine d'années. Pour faire simple : que l'Etat cesse de lui acheter ses Rafale, et il ferme boutique. Et il n'est pas le seul à être ainsi lié aux structures étatiques.
    Nul besoin d'être initié aux arcanes des médias et de la politique pour faire ce constat troublant : la grande majorité des médias français sont contrôlée par des industriels dont le chiffre d'affaires dépend en grande partie du bon vouloir de l'Etat ou des collectivités territoriales. En première ligne : les groupes Bouygues, Dassault, Lagardère, Bolloré, etc. Une situation dont les conséquences rédactionnelles sont loin d'être anodines.

    Bruits de bottes dans les salles de rédaction
    En règle générale et contrairement aux fantasmes de complots imaginés par l'extrême gauche, ces industriels se désintéressent à peu près totalement du contenu politique, culturel et social (sauf Serge Dassault, patron à l'ancienne) produit par leurs médias. Ils le délèguent à des personnalités du grand consensus mou, type Laurent Joffrin (Libération), Nicolas Beytout (Le Figaro), Etienne Mougeotte (Le Figaro Magazine, ex-TF1). Sur les grandes questions vitales - géopolitique, économie, histoire, natalité, immigration -, les médias français pratiquent un journalisme social-démocrate aux antipodes de leur collègues européens ou anglo-saxons. Raison pour laquelle la presse française est aussi l'une des plus soporifiques du monde.
    En revanche, les mêmes industriels utilisent leur joujou médiatique quand il s'agit de le mettre au service de leur stratégie d'influence politico-industrielle. LCI par exemple est ainsi prié de ratisser les seconds couteaux et les notables de la politique oubliés par TF1 et que le constructeur Bouygues ne voudrait pas s'aliéner.
    Aux Etats-Unis en revanche, les groupes industriels ont l'interdiction d'entrer dans le capital des sociétés de médias. Ceux-ci ne sont pas considérés comme une variable d'ajustement politique, mais leur ligne éditoriale dépend de l'adhésion du public qui les regarde ou les lit. Si les propriétaires s'impliquent beaucoup plus dans la définition politique et éditoriale de leur journaux, la presse d'opinion est paradoxalement plus florissante aux Etats-Unis qu'en France ! Et entre CNN et Fox News, les alternatives éditoriales sont plus tranchées. Dernière conséquence et non des moindres : les acteurs du marché médiatique luttent à armes égales et peuvent surtout constituer de véritables mastodontes médiatiques à même de s'imposer à l'international. Et de diffuser leur vision du monde.
    Rien de tel en France, où les groupes de presse, notoirement sous-capitalisés, sont maintenus dans un face à face mortel avec des groupes qui dépendent en très grande partie de l'Etat. Le groupe Mediaset de Silvio Berlusconi, tellement diabolisé en France, est mieux accueilli dans les capitales européennes que les groupes français qui font figure d'épouvantail ! Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que nos voisins, qui connaissent la réalité structurelle de la presse Française, ne sont pas pressés de voir des groupes liés à l'Etat français s'implanter chez eux.
    Exemple avec le groupe Bolloré (20 % d'Havas entre autres). Que serait-il sans la présence de l'armée française en Afrique, où il possède d'importants intérêts au Cameroun, en Côte d'Ivoire et dans la quasi-totalité des ports africains ? On peut à cet égard légitimement s'interroger sur le rôle de Michel Roussin, ministre de la Coopération sous le gouvernement Balladur, aujourd'hui vice-président du groupe Bolloré pour l'Afrique et... animateur de l'émission Paroles d'Afrique, sur Direct 8, chaîne du groupe Bolloré. il en va de même avec les intérêts de la maison Bouygues (TF1, LCI, Eurosport, etc.), actionnaire du constructeur Alstom et prochainement d'Areva, leader mondial de l'énergie nucléaire, ou encore de Lagardère (EADS), propriétaire du Groupe Hachette Filipacchi Médias (Paris-Match, Elle, Le journal du Dimanche, Europe 1, etc.).
    Pour sauver les médias français, il faut couper le cordon ombilical. Avec l'Etat.
    Lucien Valdès le Choc du Mois Octobre 2007

  • L’éveil d’une Grande Armée – par Dominique Venner

    L’éveil d’une Grande Armée – par Dominique Venner

    PARIS (via le site officiel de Dominique Venner) - Le 24 mars 2013, en interdisant les Champs Élysées à l’immense manifestation des familles françaises contre le mariage gay, le pouvoir a commis une erreur. Les centaines de milliers de manifestants (1 million 400 000 selon les organisateurs) confinés sur l’avenue de la Grande Armée ont vu dans ce nom un symbole : ils se sont sentis comme la « grande armée » des familles françaises qui se lève contre la « loi Taubira » destructrice de notre civilisation !

    On peut détruire une civilisation en un instant, d’un trait de plume. Les Français savent cela pour l’avoir éprouvé plusieurs fois dans leur histoire depuis 1789. Ils savent aussi par expérience qu’il faut plusieurs siècles pour rebâtir une civilisation.

    Mme Taubira (élue indépendantiste de la Gouadeloupe) est contestée au sein de son propre cabinet ministériel, comme l’avait été Mme Rachida Dati, autre gadget exotique du président précédant. C’est un signe des temps de décadence que de nommer à un ministère aussi symbolique que celui de la Justice des personnes si peu concernées par l’identité française et européenne, que leur intention affichée est de la bouleverser.

    Après la manifestation du 13 janvier (1 million de participants « blancs de blanc », dont beaucoup de femmes et d’enfants), la manifestation du 24 mars a réuni plus de participants encore et toujours aussi blancs. Elle a même débordé largement sur l’avenue Foch et occupé finalement une partie des Champs-Elysées en fin de soirée, au cours d’un « sit-in » à la barbe des CRS impuissants.

    Il faudrait être aveugle pour ne pas voir dans cette mobilisation sa réalité : une calme révolte de masse contre la destruction de la famille, pilier ultime de notre civilisation européenne. Tout enfant a le droit de savoir d’où il vient, quel est son père et quelle est sa mère. Il n’est pas inutile de rappeler que, très symboliquement, voici 33 siècles, la guerre de Troie avait été provoquée pour faire respecter l’union du roi achéen Ménélas et de son épouse Hélène, enlevée par un prince troyen. Tous les rois de la fédération achéenne avaient fait serment de protéger le mariage d’Hélène et de Mélénas. Aussi s’unirent-ils pour ramener Hélène à son foyer. Et leur guerre eut pour conclusion la destruction de Troie. Elle fut aussi le prétexte de l’Iliade, poème fondateur de notre civilisation.

    La première grande manifestation du 13 janvier s’était déroulée dans une atmosphère plutôt ludique. Les privilégiés qui nous gouvernent ont traité par le mépris l’appel qui leur était ainsi adressé par cette imposante manifestation contre la loi Taubira.  Et pourtant, aucun parti politique dans la France d’aujourd’hui n’aurait pu réunir un million de manifestants dans Paris. Il y avait là matière à réflexion.

    C’est pourquoi la seconde manifestation du 24 mars, regroupant une nouvelle fois des familles entières, de jeunes mères et leurs enfants, a été plus tendue que la première. Les aveugles repus qui nous gouvernent, prendront sans doute exemples sur leurs devanciers soviétiques pour traiter avec le même mépris cette indignation populaire qu’ils ne contrôlent pas.

    Ils commettront là une nouvelle faute. Quand l’indignation mobilise de telles masses, des familles entières, des femmes et de jeunes mères en charge d’enfants, c’est le signe que se trouve transgressée au-delà du supportable une part sacrée de la nation. Il est dangereux de provoquer la révolte des mères !

    Dominique Venner http://fr.novopress.info

  • Etienne Chouard et Piero San Giorgio à Marseille

  • Planète à vendre

    Comment les pays riches et la finance internationale font main basse sur les terres arables, de l’Arabie Saoudite à l’Uruguay, des États-Unis à l’Éthiopie.

  • Affaire Titan : Maurice Taylor, l'esprit et la lettre

    Un fabricant de pneus américains a scandalisé la France entière, après qu'a été rendue publique la lettre qu'il avait adressée au ministre Arnaud Montebourg. Mais bien qu'il s'exprime de façon caricaturale, il n'a rien d'un chantre du libéralisme - au contraire !
    Maurice M. Taylor Jr., surnommé "le Grizzli", était une personnalité totalement inconnue en France il y a quelques semaines encore. Ce dirigeant américain d'une entreprise de fabrication de roues et de pneumatiques "hors route", Titan, basée à Quincy (Illinois), a pourtant acquis en quelques heures .une notoriété, doublée d'une impopularité, qui n'a certainement pas manqué de le surprendre, et peut-être de le réjouir. Qu'a-t-il fait ? Sollicité par le ministre Montebourg pour reprendre l'usine Goodyear dite "d'Amiens Nord", il s'est fendu d'une lettre rendue publique dans laquelle il fustige en quelques lignes les gouvernements français et américain, les salariés et les syndicats hexagonaux, les avocats et les politiques en général. Point d'orgue de la missive : « How stupid do you think we are ? », que nous ne ferons pas l'offense à nos lecteurs de traduire...
    Provocation
    Il s'agit bien évidemment d'une provocation, de la part d'un entrepreneur connu pour son caractère entier et ses positions radicales, qui fut candidat (1 %) à la primaire républicaine de 1996. Mais, au-delà des mots (qui semblent avoir étrangement blessé notre ministre, pourtant lui aussi volontiers caustique avec les interlocuteurs ne rentrant pas dans ses vues), n'y a-t-il pas quelques vérités qui blessent dans la prose de Morry Taylor ? Par exemple, lorsqu'il dénonce la faiblesse de notre gouvernement face à la Chine en matière de lutte contre la subvention déloyale de son industrie, a t-il tort ? Certes non, point n'est besoin d'exemple pour rappeler que l'Europe, ouverte à tous vents, laisse s'effondrer des pans entiers de son outil de production. Et lorsqu'il affirme qu'en matière de sauvetage d'entreprises en difficulté, « syndicats et gouvernement ne font que discuter », on ne peut pas ne pas songer au contraste entre, d'une part, l'entrepreneur qui a bâti un groupe de près d'un milliard et demi de chiffre d'affaires à partir des ruines de concurrents moribonds et, d'autre part, les tentatives infructueuses auxquelles nous assistons depuis quelques mois en France.
    Sa dénonciation du syndicalisme est certes excessive et caricaturalement américaine. Il faut toutefois rappeler que le site d'Amiens Nord, en difficulté depuis 2008, souffre, entre autres maux propres à l'industrie pneumatique européenne (faiblesse du marché automobile, coût du caoutchouc, concurrence chinoise), du jusqu'au-boutisme de leaders syndicaux, dont certains mènent en parallèle une carrière politique locale à l'extrême gauche. Cette attitude a découragé bien des repreneurs, dont...Titan, le groupe de Morry Taylor, qui a visité l'usine en mai 2012, et a été déclaré « persona non grata » par la CGT locale ! Quelle mouche a donc piqué notre ministre pour qu'il sollicite un industriel éconduit de la sorte quelques mois auparavant ? Nous préférons croire qu'il ne s'agit que d'une imparfaite connaissance du dossier.
    Débrayages multiples
    Autre point d'achoppement, et non des moindres, avec l'opinion publique et nos classes dirigeantes politique et économique, pour une fois à l'unisson : M. Taylor affirme que « les ouvriers travaillent trois heures, mangent une heure et discutent trois heures ». Les responsables syndicaux auraient même répliqué à l'Américain que « c'est comme ça en France » ! Que n'a-t-il pas dit là ? Certes, ce propos paraît outrancier, tant nous connaissons tous, dans toutes les branches d'activité, publique ou privée, des salariés et des responsables qui ne comptent pas leurs heures et manifestent une louable conscience professionnelle. Ceux-là peuvent légitimement se sentir blessés par de tels propos. Mais c'est oublier qu'ils ne leur étaient pas destinés. En effet, M. Taylor décrit, sans doute en appuyant un peu sur la plume, ce qu'il a vu dans l'usine d'Amiens au moment de sa visite : une usine en conflit social sporadique, sujette à des "débrayages'' permanents, ce qui est hélas une réalité, notamment dans certaines entreprises du secteur automobile. Cette situation est tolérée, d'une part par les directions pour qui cet état de fait est un moindre mal en regard des moyens à mettre en oeuvre pour faire tout simplement appliquer le règlement intérieur et respecter les contrats de travail, et d'autre part par les pouvoirs publics qui ont depuis longtemps renoncé à garantir aux salariés des usines concernées la simple liberté de ne pas faire grève...
    En toute impunité
    Qu'on songe à la situation ces dernières semaines sur le site PSA d'Aulnay-sous-Bois, où certains salariés, sous la houlette d'un apparatchik trotskiste, paralysent impunément la production en recourant à la violence. Ces mêmes pouvoirs publics restent sans réaction face aux chantages écologiques (menaces de pollution, comme chez Cellatex dans les Ardennes), voire terroristes (menaces d'explosions, comme récemment à la fonderie DMI de Vaux dans l'Allier, où les grévistes n'ont fait qu'imiter leurs confrères d'Ingrandes-sur-Vienne il y a deux ans). Ils encouragent ainsi les comportements extrémistes, dont la finalité n'est pas tant de sauvegarder les emplois que d'obtenir une indemnité de licenciement plus conséquente. Les députés communistes ne s'y sont pas trompés, qui s'apprêtent, à l'heure où nous écrivons, à réclamer l'amnistie pour les voies de fait commises lors des conflits sociaux ! Le décalage entre cette situation, qui ne choque même plus un seul homme politique français, et l'état d'esprit d'un entrepreneur américain comme Maurice Taylor, est tel que l'on pourrait presque qualifier son propos de modéré si l'on ne craignait de vexer inutilement des compatriotes auxquels on répète en boucle et sans le moindre fondement qu'ils ont la meilleure productivité au monde.
    Protectionnisme
    Le dernier point que nous soulignerons (mais il y en a d'autres dans ce texte riche d'enseignements) est la référence du patron de Titan au protectionnisme. Ceux qui dépeignent l'homme comme un tenant du libéralisme à tout crin n'ont pas lu sa lettre jusqu'au bout : d'une part, il décrit son action "antidumping" contre les pneus agricoles chinois ayant inondé son marché local (rappelant au passage qu'il a dépensé des millions de dollars en avocats, pour une procédure finalement gagnée qui permet à l'État américain de percevoir un impôt sur les importations sans que lui n'ait rien touché...) ; d'autre part, il annonce que, faute d'une politique économique réaliste et efficace, Michelin (dix fois plus gros que Titan en chiffre d'affaires !) ne sera dans cinq ans plus en mesure de produire des pneus en France. On peut qualifier ce propos de forfanterie. On peut aussi s'interroger sur le fait qu'un groupe comme Michelin réalise effectivement la plupart de ses bénéfices dans ses sites hors d'Europe. On pourrait aussi questionner nos politiques sur l'inefficacité de leur action pour enrayer le déclin du marché automobile européen (par pitié, qu'on ne nous parle pas de la voiture électrique !) et l'absence totale de contrôle aux frontières (françaises ou européennes) pour des produits aussi banalisés que les pneumatiques, qui peuvent impunément être importés de pays où ils sont fabriqués dans des usines subventionnées, et de surcroît au mépris des standards sociaux et environnementaux imposés à notre industrie. Telle est aussi la leçon de Maurice Taylor. Qu'elle soit amère et donnée dans des formes peu civiles sous nos longitudes ne doit pas nous interdire de les méditer. Sans trop tarder...
    Jean-Marc Ferrand Action Française 2000 mars 2013

  • La faillite de la reconstruction irakienne

    60 milliards de dollars de subsides avec des résultats jugés “insuffisants”. Panetta critique le retrait voulu par Obama. Une leçon pour l’Afghanistan !

    Les Américains ont envahi l’Irak il y a dix ans et ont consacré 60 milliards de dollars pour la reconstruction du pays et le gros de cette somme colossale est parti en fumée. Stuart Bowen vient de le confirmer; il est le chef de l’agence gouvernementale de vigilance sur la reconstruction de l’Irak. Il vient de présenter son rapport final au Congrès américain. Ce rapport contient aussi une critique acerbe du modus operandi du Président Obama, formulée directement par l’ancien secrétaire d’Etat à la défense, Leon Panetta. Selon cet ancien chef du Pentagone, le retrait total des troupes américaines à la fin de l’année 2011 a réduit considérablement le pouvoir d’influence de Washington sur Bagdad. Panetta critique surtout l’incapacité du gouvernement Obama à trouver un accord avec Bagdad sur la présence militaire permanente des Etats-Unis, en particulier sur l’immunité des soldats américains face aux lois irakiennes.

    Les coûts de la reconstruction, a déclaré Bowen, “ont été beaucoup plus élevés que prévu” et les résultarts obtenus sont “insuffisants, vu les sommes engagées”. En effet, nonobstant le fait que Washington ait déboursé 15 millions par jour, l’Irak demeure encore et toujours un pays pauvre, en grande partie privé d’électricité et d’eau potable. A Bassorah, seconde ville d’Irak, on peut encore voir des égoûts à ciel ouvert. En tout, y compris les frais diplomatiques, militaires et autres, les Etats-Unis ont dépensé près de 767 milliards de dollars depuis l’invasion de l’Irak, selon le “Congressional Budget Office”. Selon les organisations qui contrôlent les dépenses fédérales, les projets encore en cours feront monter la note à quelque 811 milliards!

    Dans de trop nombreux cas, explique Bowen, les fonctionnaires américains ne se sont pas entretenus avec les autorités irakiennes pour essayer de comprendre comment ils pouvaient rendre service au pays ou pour tenter de savoir dans quels projets il fallait prioritairement investir de l’argent. Le résultat de tout cela, c’est que les Irakiens se sont désintéressés des initiatives américaines, tout en refusant de payer leur part, de terminer les travaux, de mettre en oeuvre les projets au préalable acceptés.

    Le rapport de Bowen s’intitule “Apprendre de l’Irak” et fait référence à la situation en Afghanistan. Là-bas aussi, en douze années de guerre, les Etats-Unis ont dépensé des dizaines de milliards de dollars (90, dit-on) pour des projets dont l’issue est plus que douteuse. Prochainement, le gouvernement de Kaboul devra décider d’octroyer ou non l’immunité aux soldats américains après le retrait total prévu pour 2014.

    Ferdinando CALDA.
    (articule paru sur le site du quotidien romain “Rinascita”, 8 mars 2013; http://www.rinascita.eu/ ).

  • L’activisme LGBT dans les deux Europes : stratégies divergentes et complémentaires d’une extrême-droite postmoderne

    L’activisme LGBT dans les deux Europes : stratégies divergentes et complémentaires d’une extrême-droite postmoderne Largement reconnu par divers mouvements politiques, mais aussi des masses populaires importantes de par le monde comme étant l’un des systèmes sociaux les plus injustes, les plus violents et les plus suicidaires de l’histoire humaine, le capitalisme libéral – et son expression géostratégique la plus achevée du moment : l’Empire occidental –, en plein triomphe mondial du système électoral majoritaire, survivent principalement du fait de leur habileté à préempter et coopter leur propre contestation. Dans cet art de la guerre idéologique, la maxime divide et impera restant incontournable, ce sont souvent les minorités – ethniques ou sociologiques – qui servent d’instrument plus ou moins conscient à ces politiques de diversion/contention des masses, et en font finalement les frais.

    L’une de ces minorités – dont l’exploitation victimaire à titre d’allié de l’impérialisme constitue néanmoins une innovation récente, typiquement postmoderne (dans le monde moderne, elle produisait plutôt de véritables révoltés et des révolutionnaires authentiques) – est ce qu’il est aujourd’hui d’usage de nommer (en dépit d’un flou conceptuel presque total et d’une non-représentativité drastique de ses représentants autoproclamés) la « communauté homosexuelle », ou, en newspeakdans le texte : « communauté LGBT ».

    Il serait fastidieux – et, à l’ère électronique, largement inutile – de récapituler les liens organiques, de financement, d’inspiration et de contrôle souvent presque direct qui relient le monde de l’activisme LGBT (semi-)professionnel aux élites impériales et à l’intelligentsia mondialiste ; ils sont patents, officiels, et n’échappent finalement qu’à la vue de ceux qui ont choisi de ne pas voir.

    Dans le concret des actualités politiques de divers pays européens, en revanche, il peut s’avérer intéressant de comparer les stratégies qu’adoptent les mouvances LGBT locales (ou que leurs dictent leurs sponsors, toujours occidentaux), des deux côtés de l’ancien – mais durablement actuel – rideau de fer.

    Générations, contraintes et ambitions

    Pour résumer, à l’échelle de l’Europe, l’« argumentaire » de la nébuleuse discursive LGBT (forcément assez mal structuré, étant donné que leur dynamique sectaire les éloigne généralement de tout débat ouvert avec de réels contradicteurs) au cours du demi-siècle écoulé, on pourrait distinguer – avec le décalage chronologique Est/Ouest de rigueur – deux générations, correspondant à deux « cultures homosexuelles » et à deux argumentaires assez distincts, quoiqu’unis par le leitmotiv de la revendication communautaire.

    1/ l’âge héroïque : « touche à pas mon pédé ! »

    Revendication majeure de la première génération d’activistes gayde l’après-68 : il existerait une criminalité spécifique, dont la cible serait la « communauté LGBT », et le mobile, l’homophobie.

    La première partie de l’affirmation est spécieuse : les victimes du vol à l’arrachée ne constituent pas ipso facto la « communauté des possesseurs de sacs-à-mains arrachables » ; par conséquent, les victimes de cette criminalité spécifique – dont je ne cherche pas à nier l’existence – sont des citoyens du pays P., un point c’est tout. Juridiquement – sauf liens de dépendance préalables les unissant à l’agresseur – considérer telle ou telle de leurs spécificités sociologiques comme une circonstance aggravante ou atténuante du point de vue des infractions commises irait totalement à l’encontre du principe d’égalité devant la loi.

    Reste donc la seconde partie : cette criminalité est motivéepar l’homophobie. Et alors ? Quand bien même on assisterait à de véritables razzias dans les milieux LGBT, il resterait toujours difficile pour autant à ce type de criminalité d’égaler la statistique (hommes et femmes confondus) du crime passionnel hétérosexuel. Songe-t-on pour autant à interdire l’hétérosexualité, où la sexualité en général ? Remarquons que ce serait en effet une méthode radicale, et a priori efficace, de mettre fin au crime passionnel. Plus sérieusement, ce qui, conceptuellement, rapproche, voire identifie tout simplement cette « revendication LGBT » au discours sécuritaire d’extrême-droite, c’est son approche fondamentalement étiologique de la criminalité : à rebours de la pratique bourgeoise classique consistant à assumer les risques de la liberté humaine dans la mesure où la loi est là pour en sanctionner les abus, cette approche (« préventive » – qui aboutit par exemple aux programmes de profilingpsychologique, et bientôt génétique) est la porte ouverte à toutes les monstruosités de l’ingénierie sociale ; dans le meilleur des cas, elle ne peut que déboucher – et c’est bien à cela qu’on assiste en ce moment – sur des programmes de rééducation sociale à grande échelle.

    Contre ce meilleur des mondes dont l’agressivité propagandistique LGBT impose peu à peu l’évidente nécessité, réaffirmons-le sans peur : il n’y a rien de criminel dans le sentiment homophobe. C’est peut-être un trait de caractère rudimentaire, grossier, peu réfléchi, inélégant etc. – mais en aucun cas un délit, à la différence, par exemple, d’une voie de faits ou d’un actede discrimination (concernant, par exemple, l’accès à la fonction publique). Criminaliser des sentiments, c’est la porte ouverte à la police de la pensée. Par conséquent, la présomption de culpabilité à l’origine de la plupart de ces programmes (culturels, scolaires etc.) de rééducation doit être fermement rejetée.

    Le contre-argument, consistant à présenter l’hypothétique « communauté LGBT » comme victime d’une discrimination du fait d’une exposition statistiquement supérieure à des actes hostiles, conduit, selon la même logique, à traiter toute catégorie de risque comme un sujet juridique. Ainsi, en supposant que les jeunes femmes et jeunes hommes sexuellement attirants soient plus souvent victimes de viols que la moyenne : existerait-t-il pour autant une « communauté des bien roulés » qui pourrait ou devrait faire valoir ses droits en vue de rééduquer la « population laide », ou éventuellement de punir plus sévèrement les infractions commises à son encontre (finalement basées sur « l’idéologie de la beauté physique », que les médias, notamment visuels, propagent en même temps que l’infâme préjugé hétérosexuel) ?

    Par conséquent, à partir du moment où plus aucune discrimination juridique n’existe et où le système judiciaire punit avec une égale sévérité tous les actes violents ou abusifs, y compris quand des homosexuels en sont victimes ou quand l’homophobie les inspire, on peut considérer que l’activisme LGBT resterait sans objet.

    C’est ici qu’apparaît la première dissymétrie notable entre les deux parties de l’Europe.

    A l’Est, en 1990, cet argumentaire victimaire de 1èregénération conservait de solides apparences de légitimité : largement tabouisée, l’homosexualité y faisait, effectivement, l’objet de mesures légales hostiles, allant de sa pénalisation pure et simple à diverses formes de discrimination juridique négative ; au quotidien, la violence homophobe n’était pas rare. En conséquence, on y a assisté à l’apparition d’un activisme homosexuel fortement structuré et politisé, d’une radicalité d’autant plus frappante qu’il se déclarait représentatif d’une communauté qui, dans le tissu social, restait quant à elle des plus discrètes.

    A l’Ouest, où cet argumentaire était déjà caduc au même moment, la mouvance LGBT, au cours de la même période, a pris une coloration plus culturelle-festive, vaguement nihiliste et franchement pornographe, réactualisant dans un registre moins naïf, à l’image des proses de Guillaume Dustan, les thématiques libertaires radicales de mai 68 ; puis, face à l’essoufflement (ou, dans beaucoup de cas, la disparition précoce) de cette génération « héroïque », de couches plus profondes de la société, on a vu émerger une nouvelle génération, nettement plus acculturée par la « culture gay » anglo-saxonne, enrégimentée dans un activisme plus structuré, autour d’un nouveau set de revendications.

    2/ l’homoparentalité, deuxième souffle de l’activisme LGBT

    Arrivés au point où même la statistique des tabassages ne semble plus pouvoir faire tourner le moteur de l’indignation anti-homophobe (et, subséquemment : faire bouillir la marmite du professionnel de l’indignation anti-homophobe, aussi connu sous le nom de « militant LGBT »), on voit apparaître l’idée que l’inexistence des « familles homosexuelles » constituerait en soi une discrimination. Affirmation paradoxale, dans la mesure où tout l’effort du droit individualiste bourgeois tendait depuis des siècles à remplacer les sujets collectifs du droit traditionnel coutumier (dont la famille) par des relations bijectives, si possibles contractuelles, annulables et négociables. Ainsi, dans un pays comme la France, à partir du moment où un dispositif légal comme le PACS permet à quiconque d’associer tout autre adulte (de sexe opposé ou de même sexe, citoyen français ou étranger, consanguin ou non) aux privilèges juridiques (héritage etc.) qui étaient traditionnellement ceux du conjoint, on peut légitimement se demander : que leur manque-t-il encore ? Des enfants.

    Le mirage homoparental ou les pédés utiles du système

    La « faille » du système juridico-administratif des Etats modernes dans laquelle s’engouffre alors l’argumentaire LGBT, c’est l’assistance portée par le système public de santé aux couples hétérosexuels stériles, actuellement « refusée » aux couples homosexuels, (naturellement) stériles eux-aussi. D’où une nouvelle aporie :

    *soit on considère (comme l’ordre moral bourgeois du XIXe siècle, auquel le militantisme LGBT postmoderne, par bien des aspects, nous ramène) l’homosexualité (« l’inversion », pour reprendre la terminologie de l’époque) comme une maladie (on imagine sans mal le tolléque ça susciterait…), ce qui justifierait non seulement le traitement symptomatiquede la stérilité homosexuelle par l’introduction de procédures comme la Procréation Médicalement Assistée ou la Gestation Pour Autrui, mais aussi, et surtout, son traitement radical, c’est-à-dire la rééducation des homosexuels, tels que la pratiquait l’Europe bourgeoise de Freud, Weininger & Co.

    *soit on proclame un droit universel à la descendance, dont on ne voit absolument pas, juridiquement, comment on pourrait en limiter la jouissance aux seuls couples hétéro- et homosexuels : tout comme il existe une homoparentalité de facto (souvent invoquée à titre d’argument en faveur de son institutionnalisation), l’immigration de masse en provenance du monde arabo-musulman a provoqué en Europe l’apparition de familles polygames de facto. La tradition étant implicitement rejetée comme source de droit, au nom de quel principe pourrait-on exclure les polygames du droit à l’enfant ? Et les célibataires endurcis (dont ceux vivant, souvent en très bonne harmonie, avec un animal de compagnie parfois plus intelligent que certains conjoints…) ? Si on a pu affirmer, en plein délire LGBT, qu’il vaut mieux « deux papas qu’une maman alcoolique », il coule de source qu’il vaut mieux être élevé par un riche retraité propriétaire d’un beau chat siamois que par deux chômeurs drogués, de sexe opposé ou non.

    Concrètement, c’est naturellement cette seconde option qui est implicitement favorisée – sinon par les « militants LGBT » dans leur infinie (quoique souvent intéressée) naïveté – du moins par les sponsorsinstitutionnels publics et privés de l’homoparentalité. Elle constitue en effet une « évolution sociale » typiquement capitaliste, consistant à faire tomber les obstacles culturels qui s’interposent entre une technologie (le génie génétique en pleine expansion) et son marché « naturel », entre une industrie prometteuse et ses débouchés. L’ironie de l’histoire, c’est que ce marché sera à terme hétérosexuel dans son énorme majorité : tout comme ils servaient parfois de boucs-émissaires dans les âges obscurs de l’homophobie (souvenons-nous de la Nuit des Longs Couteaux, à l’époque justifiée aux yeux de l’opinion publique allemande comme action de purification morale contre une coupole SA « dégénérée »), les homosexuels servent maintenant, souvent à leur corps défendant, de cheval de Troie au lobby LGBT pour faire pénétrer Monsanto & Co. dans l’utérus humain.

    De United Colors à Lebensborn reloaded

    En effet, la société oligarchique créée par le capitalisme zombie se heurte depuis une cinquantaine d’années à une contradiction gênante : en déstructurant le clan et la famille conformément au programme illuministe, en virilisant la femme selon la méthode nommée, non sans humour involontaire, « féministe », le capitalisme a créé une relation d’inversement proportionnel – inédite dans l’histoire des élites – entre degré de centralité sociale (« de succès économique ») et degré de fertilité. Pendant quelques décennies, encore imbues de l’idéologie libertaire de mai 68, les élites mondialistes ont cru pouvoir régler le problème avec un programme « d’adoption collective », aujourd’hui dénoncé par toutes sortes « d’identitaires » et de racistes sous le nom de « remplacement démographique » (mais aussi remis en cause par des ténors du mondialisme institutionnel, comme Merkel ou Sarkozy, sous l’étiquette d’« échec du multiculturalisme ») : en important du matériel humain en provenance de pays jeunes et/ou de communautés autochtones dominées, démographiquement plus dynamiques, constituant souvent des minorités raciales visibles. C’est ce processus qui a créé la génération de leadersà laquelle B. Obama finira probablement par donner son nom : Colin Powell, Condoleezza Rice, Christiane Taubira, Rachida Datti, Philipp Rösler etc.

    Quelque soit la servilité de ces domestiques de couleur de l’oligarchie occidentale, à l’échelle de société entières, le processus a entre temps largement déçu ses initiateurs, qui avaient – bien naturellement – surestimé le pouvoir acculturant du modèle occidental (antinomiquement connu dans leur vocabulaire comme « la civilisation »), et donc accordé peu d’attention à la question fondamentale : comment importer du matériel humain en provenance de sociétés traditionnelles (donc fécondes), sans importer la tradition (dans leur vocabulaire : « l’obscurantisme », « l’islamo-fascisme », « le Moyen-âge » etc.) ? Question à laquelle le Gestelltechnico-industriel occidental a entre temps trouvé la réponse : en séparant cette fécondité de ces sociétés ; en isolant l’utérus de la mère, devenue simple « porteuse », bête d’élevage d’une ingénierie biologique pour une fois destinée, non à garnir les assiettes de l’Occident, mais ses berceaux.

    A terme, ce ne sont naturellement pas les « couples LGBT » (par ailleurs statistiquement caractérisés par une énorme instabilité sexuelle, une violence dépassant la moyenne et une espérance de vie inférieure à la moyenne d’une dizaine d’années) qui feront massivement usage des possibilités d’adoption, de fécondation et de location d’utérus à la carte ouvertes par ces nouvelles législations, mais bien des masses compactes de couples hétérosexuels des métropoles coloniales de l’Empire occidental, qui pourront ainsi rendre l’impératif de procréation compatible avec la virilisation du conjoint féminin, lequel ne peut plus – économiquement, esthétiquement, et finalement : moralement – s’abaisser aux basses-œuvres de la gestation. Et, dans le cas de la PMA et de la GPA, ils pourront (outre les tentations eugénistes qui se manifestent aussi dans l’économie des adoptions) le faire sans renoncer au principe néo-aristocratique raciste de conservation du patrimoine génétique – sans s’ouvrir par l’adoption à cette fameuse « diversité » dont ces mêmes militants LGBT (ou leurs collègues d’autres départements de la « société civile » institutionnalisée) chantent si bruyamment les louanges. Voilà à quoi auront in fine servi tous ces films lacrymogènes sur les pauvres lesbiennes empêchées par le fascisme homophobe d’élever leur jolie petite vietnamienne : à justifier la marchandisation des corps féminins du Tiers-monde au service d’un projet de pureté raciale et idéologique qui n’a plus grand-chose à envier au Lebensbornde Himmler.

    Consensus à l’Ouest

    Paradoxalement, à l’Ouest, cette nouvelle phase de la croisade LGBT a été l’occasion d’une nouvelle forme de dépolitisation du Kulturkampfhomosexuel : présenté comme une conquête de la normalité la plus « naturelle », et largement institutionnalisé par une classe politique mainstreamtransversalement acquise à la cause LGBT (pour cause d’allégeance générale à l’idéologie mondialiste, mais aussi, il faut bien le dire, de la présence dans ses rangs d’une composante homosexuelle numériquement disproportionnée), le combat pour l’homoparentalité est devenu un lobbyingefficace, suscitant une opposition elle aussi « lobbyisée », politiquement transversale, réunissant les derniers rescapés d’une gauche et d’un centre « vieux jeu » à des catholiques peu politisés et à diverses formes néologiques – notamment « identitaires » – de l’extrême-droite (auxquelles, cependant, le Front National français a refusé d’apporter sa caution institutionnelle).

    En tant que tel, il cherche avant tout à occuper le terrain, à désarmer ses adversaires et à se normaliser en cultivant l’image proprette d’une « normalité gay » aux antipodes du nihilisme jouisseur des générations précédentes. Fort symptomatique est, de ce point de vue, la stratégie adoptée par la mouvance LGBT vis-à-vis des Églises et des communautés religieuses : occulté par le showmédiatique de l’athéisme militant, voire terroriste, des FEMEN importées en dernière minute d’Ukraine, on remarque plutôt un travail de sape et de séduction, consistant à arracher, de ci, de là, des concessions idéologiques à tel ou tel dignitaire religieux, à susciter l’apparition de « dissidences LGBT » au sein d’Églises constituées (en France, le cas d’une « mosquéegay-friendly », quoique largement controuvé, a fait beaucoup de bruit) etc. Stratégie logiquement prévisible, dans la mesure où, en Europe de l’Ouest déchristianisée, la religiosité active est en grande partie néologique, New Age, profondément postmoderne, donc psychologiquement sensible à l’argumentaire victimaire et émotif, au progressisme messianique et apparemment apolitique de l’activisme LGBT occidental.

    Radicalisation à l’Est

    A l’Est, c’est presque l’inverse. Justifiées à l’origine par l’existence de réelles discriminations, les vastes structures de lobbyingapparues après 1990 sur fonds occidentaux (notamment à travers les O« N »G de G. Soros) déploient un travail efficace qui, conjugué à la pression institutionnelle exercée par l’UE, conduit vite à une dépénalisation complète des pratiques homosexuelles, et à la suppression relativement rapide (aujourd’hui consommée) des discriminations objectives. Se pose alors le problème – bien connu dans la sociologie des conflits – de la réinsertion du personnel desdites structures. Les mentalités évoluant naturellement moins vite que le cadre juridique, la « communauté LGBT » (telle qu’elle a entre temps, à l’Ouest, pris corps de façon parfois sociologiquement massive, comme à Paris sous la forme du quartier gaydu Marais) reste une abstraction, largement invisible ; de ce fait, le combat pour l’homoparentalité – et, plus généralement, le militantisme LGBT de deuxième génération – tourne à vide, d’autant plus que les gouvernements compradores installés et contrôlés par Bruxelles, Berlin et Paris se montrent généralement disposés à adopter n’importe quelle réforme juridique LGBT, d’autant plus facilement qu’à court terme, l’enjeu réel de ces législations leur semble – peut-être à bon droit – largement inexistant. Menacé de disparition par son inutilité de facto, l’activisme LGBT (semi-) professionnel d’Europe orientale va alors, à la faveur d’un nouveau contexte de relations Est-Ouest, se tirer de l’impasse par une surenchère radicale et radicalisante.

    C’est en effet vers la même époque qu’intervient la « crise » économique mondiale de la fin des années 2000, et sa conséquence immédiate : une intensification/accélération immédiate des processus de spoliation financière et économique de la périphérie européenne postcommuniste par sa métropole coloniale d’Europe de l’Ouest, elle-même aux abois, entraînée dans l’abyme par la dernière métastase du capitalisme-zombie anglo-saxon. Les conséquences sociales douloureuses de ces processus produisent des effets politiques surprenants pour une élite occidentale accoutumée à une totale passivité des masses anesthésiées et des élites cooptées de leurs colonies orientales : virage nationaliste du parti orange hongrois conduisant en 2010 au triomphe électoral d’un FIDESZ devenu adepte du patriotisme économique, retour en grâce d’ex-communistes en République tchèque, chute, au printemps 2012, du dernier gouvernement du parti orange roumain (resté, quant à lui, parfaitement fidèle à sa stratégie de servilité phanariote vis-à-vis de l’Occident, d’où une impopularité massive et croissante), émeutes de février 2013 en Bulgarie…

    Dans un tel contexte, les mouvances LGBT d’Europe orientale, qui – au moins dans les pays, comme la Roumanie, où c’est une « gauche » (nominale) qui capitalise politiquement sur le mécontentement anticolonial – auraient pu adopter une stratégie « de front populaire » en cherchant à se fondre dans les nouvelles majorités (déclarativement) progressistes en cours de formation, font alors le choix inverse : celui d’une radicalisation de leur rhétorique dépassant par bien des aspects celle de leurs homologues occidentaux, pourtant bien plus proches qu’elles du but, les exposant à un isolement social et politique croissant.

    Début 2013, l’ONG Accept Romania (tout un programme…), filiale roumaine de la pieuvre LGBT ILGA Europe (financée par l’UE, le gouvernement hollandais, Soros et le trustRausing), décide, dans le cadre d’un « mois d’histoire LGBT », d’organiser des projections de « films LGBT » (dont un film faisant l’apologie de l’homoparentalité) dans la salle de projection du Musée du Paysan roumain – sanctuaire du traditionalisme et du nationalisme roumain. Cette provocation délibérée porte naturellement ses fruits, sous la forme d’une action de protestation de mouvements orthodoxes et nationalistes, qui interrompent une projection en brandissant des pancartes et en chantant hymnes et cantiques. Aussitôt dénoncée comme « violence fasciste », cette action, qui n’a été entachée d’aucun acte de violence physique, suscite un tir nourri de désapprobations institutionnelles, mais pas l’indignation massive et virulente de la gauche intellectuelle roumaine (incarnée, notamment, par la rédaction du journal électronique CriticAtac), qui préfère traiter l’affaire par le dédain et l’ironie, visiblement peu disposée à seconder la surenchère de militants LGBT dont les appuis institutionnels ne sont que trop évidents, et qui appellent ni plus ni moins qu’à la sévérité policière de l’Etat face à des manifestants non-violents – assumant ainsi un rôle d’auxiliaire de police courant dans le gauchisme institutionnalisé des pays d’Europe de l’Ouest, mais qui, à l’Est, gêne un peu aux entournures des élites progressistes souvent constituées d’anciens dissidents aux dictatures de l’avant-1990… Cette tiédeur est vite sanctionnée par un article, cosigné dans ce même journal par les intellectuels gauchistes clujiens A. Cistelecan et V. Lazar, lesquels, avec une certaine naïveté de novices, nous livrent ce faisant un document assez parlant sur ce nouveau radicalisme idéologico-sociétal du gauchisme oriental – un gauchisme si radical qu’il atteint par endroit l’extrême-droite…

    L’activisme LGBT d’Europe orientale : une nouvelle extrême-droite

    D’une façon paradoxale eu égard au fait que les homosexuels figuraient en bonne place parmi les cibles prioritaires des terreurs organisées par les régimes d’extrême-droite de l’âge moderne, ce nouveau radicalisme LGBT de l’Europe orientale postmoderne présente, avec encore bien plus de clarté que ses équivalents occidentaux, beaucoup des traits structurels définitoires d’un activisme d’extrême-droite : élitaire, groupusculaire, para-institutionnel, intolérant et maximaliste, il favorise les intérêts de grands groupes industriels et financiers, qui le lui rendent bien.

    Ces caractéristiques sont, évidemment, largement solidaires les unes des autres : étant élitaire (partant toujours du principe que la majorité populaire n’a pas les moyens intellectuels de comprendre la grandeur du message LGBT – comme l’ont expressément reconnu A. Cistelecan et V. Lazar dans l’article précédemment cité), cet activisme ne repose ni ne veut reposer sur un mouvement de masse et, partant, ne peut être que para-institutionnel ; or, en effet, une simple recherche Google suffit à constater qu’il n’existe pas en Roumanie d’association de militance LGBT ayant pignon sur rue qu’on ne puisse relier en moins de trois clics à un petit groupe de sponsorssoit institutionnels (notamment l’UE, le gouvernement hollandais et la maison royale britannique), soit liés au grand capital financier monopolistique (trustRausing, O« N »G de G. Soros, fondation ERSTE…).

    Groupusculaire, élitaire et extrémiste (l’article auquel je faisais précédemment allusion parle expressément d’« épurer l’espace public » de la vermine homophobe), il se constitue en « élite révolutionnaire » – trait structural qui le rapproche des « professionnels de la révolution » prônés par le bolchévisme – mais, au lieu de prêcher ou d’exercer la subversion ou le terrorisme de facto (par exemple en dynamitant le siège de grandes entreprises dont la publicité véhicule systématiquement une image familiale hétéro-centrée du bonheur), il en appelle systématiquement à la violence légale de l’Etat (à l’intervention des forces de police, ou de la censure dans le monde des idées) pour réduire au silence toute contradiction, même non-violente, d’où qu’elle vienne, en la décrivant systématiquement comme « fasciste », au mépris de toute cohérence conceptuelle (même quand elle est, par exemple, clairement traditionnaliste/cléricale, ou au contraire ouvertement marxiste).

    De la gestion néocoloniale des sous-sols et des sphincters

    Cette attitude maximaliste rappelle bien sûr furieusement le slogan TINA (« There Is No Alternative ») du néolibéralisme d’Etat à la Reagan/Thatcher, et pour cause : pour nous limiter au cas de la Roumanie, à la croisée de tous les chemins souvent fort détournés du réseau mondialiste, on trouve par exemple Knut Neumayer ; issu de la diplomatie autrichienne, donc probablement « en contact » avec les services secrets autrichiens, il est d’abord exfiltré vers le journal Der Standard, qui se fait remarquer à l’été 2012 en relayant une propagande brutalement coloniale contre le peuple roumain et ses choix électoraux légitimes – lesquels choix (c’est tout du moins ce dont le parti « orange » précédemment au pouvoir, mis en difficulté, tentait de convaincre l’Occident) remettaient en cause la soumission du pays aux diktatsde la troïkaUE/FMI/Banque mondiale. De là, il arrive en bonne place dans le personnel de direction de la fondation ERSTE (financée par la banque du même nom, aux intérêts de laquelle laditetroïka n’est naturellement pas indifférente), qui se trouve être l’un dessponsors de l’agitation LGBT en Europe postsocialiste (curieusement pas en Europe de l’Ouest…), et notamment en Roumanie (à travers, notamment, le financement du fameux « mois de l’histoire LGBT » organisé… au Musée du Paysan roumain). Ainsi, que ce soit sur le plan de la « responsabilité fiscale et économique » ou de la néo-moralité qui rend les peuples mal dégrossis compatibles avec la « civilisation occidentale », on voit que les puissances coloniales tutélaires (s’agissant de la Roumanie : l’Allemagne et son hinterlandautrichien) se sont doté d’un personnel spécialisé dans la gestion de l’image des peuples colonisés, et donc dans la justification d’imminentes ingérences dans les processus démocratiques essentiels à leur souveraineté. On voit aussi que l’activisme LGBT local fonctionne largement comme auxiliaire local – manipulé et/ou acheté – dudit personnel de contrôle.

    Coïncidence révélatrice : au moment même où la population d’une petite ville moldave (Bârlad), mise en danger par un projet de forage par fracturation hydraulique de la multinationale Chevron, réussit à se mobiliser massivement contre la colonisation éco-environnementale derrière un prêtre orthodoxe d’une paroisse locale, les élites gauchistes roumaines s’épuisent en polémiques stériles autour de la perturbation non-violente, par quelques militants traditionnalistes orthodoxes, de la projection, dans les locaux du Musée du Paysan roumain, d’un film faisant l’apologie de l’homoparentalité.

    Phantasmes de la classe moyenne

    Pour faire passer son programme, l’activisme LGBT, comme l’économisme néolibéral, compte plus sur la violence éclairée des institutions bourgeoises que sur le soulèvement d’une masse réputée hostile au « progrès », intrinsèquement sensible aux sirènes « fascistes » de « l’Orient » et du Sud. Totalement et de plus en plus exsangue en Europe orientale, la « classe moyenne », en revanche, (dont la défense constitue, rappelons-le, un leitmotiv des discours d’extrême-droite) est réputée « plus ouverte », moins portée au « préjugé » etc.

    La réalité est naturellement inverse : l’idéologisation homophobe de la religion est justement le propre de la religiosité intellectualisée et rituellement pauvre de ces mêmes « classes moyennes » urbaines/salariales, dont sont pour la plupart issus les homophobes violents, de même que les militants LGBT eux-mêmes ; le monde réellement traditionnel, et notamment rural/paysan, d’Europe orientale étant quant à lui plutôt caractérisé par une sorte d’indifférence tantôt hostile, tantôt amusée, face à toute innovation, qu’elle soit homophile, homophobe ou autre. Qu’elle soit LGBT ou homophobe, la radicalisation de ces classes moyennes dans un contexte de rétractation économique correspond d’ailleurs parfaitement à l’analyse marxiste-léniniste classique de l’apparition des mouvements d’extrême-droite en période de crise du système capitaliste, lorsque l’ultralibéralisme (économique ou sociétal, de « droite » comme de « gauche ») ne croit plus pouvoir s’appuyer sur la démocratie pour parvenir à ses fins.

    Dieu, la démocratie et le sexe

    Dans ce discours radical, ce réchaufféanachronique d’un anticléricalisme à la Béla Kun, les Églises chrétiennes – alors même qu’un autre segment de l’opinion bourgeoise/libérale s’en prend violemment à elles pour la trop grande tolérance qu’elle manifesteraient à l’égard des comportement déviants de certains prêtres – sont réputées souffler sur le feu de cet « obscurantisme » populaire, alors même que, dans leur enseignement, toute pratique ou tentation charnelle – hétéro- ou homosexuelle, dans ou hors le mariage – est peccamineuse pour peu qu’elle ne soit pas inspirée par le devoir conjugal – péché qui cependant, à la différence du péché contre l’esprit, est aisément rachetable par la pénitence.

    Dans des pays, comme la Roumanie, où la religion reste un facteur sociopolitique primordial, par cette position de principe (LGBT = athéisme, religion = homophobie) contrastant beaucoup avec les stratégies inclusives du monde LGBT occidental (alors même qu’à l’Ouest, le rayonnement sociopolitique des Églises est infiniment moindre), l’activisme LGBT d’Europe orientale brûle sciemment ses vaisseaux en se coupant toute voie de compromis vers l’assentiment des masses. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit bien moins de « faire avancer » des revendications concrètes (lesquelles, encore une fois, sont aujourd’hui largement phantasmatiques) que, justement, de culpabiliser/radicaliser les masses, ces classes « dangereuses » (l’adjectif, là encore coutumier de la rhétorique d’extrême droite, est naturellement revenu sous la plume de A. Cistelecan et V. Lazar), de façon à :

    1/ justifier un volontarisme institutionnel, voire des ingérences étrangères à la fois clairement opposées à la volonté de la majorité et bruyamment décrites comme servant ses intérêts « à long terme », que ce soit dans le domaine de la normalisation sociétale ou de la discipline économique néolibérale ;

    2/ justifier, au service du programme ci-dessus, l’activité, et finalement les émoluments/subventions du personnel de l’activisme LGBT.

    Conclusion

    Ces évolutions divergentes confirment nos présupposés.
    La faiblesse de l’option stratégique possibiliste en Europe orientale, le fait que l’activisme LGBT s’y transforme littéralement en bataillon kamikaze du Kulturkampfoccidentaliste – qu’on décide d’y voir une décision stratégique verticalement transmise par les sponsorsde la mouvance et/ou une réaction plus ou moins spontanée de militants professionnalisés préférant la lutte à mort à la démobilisation – est, sinon la conséquence nécessaire, du moins un corolaire prévisible du fait que les revendications LGBT de deuxième génération sont dénuées d’enjeu concret dans cette partie de l’Europe, étant donné que le marché qu’elles tendent à déverrouiller (rappelons-le : majoritairement hétérosexuel, mais surtout solvable, tertiaire et postmoderne – donc éminemment métropolitain) n’existe pratiquement pas sur place : en Europe orientale, les femmes de ce qui reste de la maigre classe moyenne hors-sol des années de « transition » enfantent encore assez volontiers, conscientes de la rareté du privilège dont elles jouissent dans une société où la majorité des couples salariés, même avec la somme de deux salaires, n’ont pas de quoi louer (et encore moins acheter) une pièce habitable supplémentaire, et à peine de quoi se procurer le lot de couches rendu nécessaire par un nourrisson ; quant aux femmes des masses appauvries, il est bien évident que leur insertion dans la nouvelle bio-économie capitaliste a plus de chance de se faire via un rôle de bête porteuse que dans la position de la cliente génétique…

    A l’Ouest, en revanche, l’étrange coup d’accélérateur donné par l’ingérence FEMEN dans les affaires françaises, à rebours d’une tendance stratégique bien différente (de consensualisation et de conquête par débordement et noyautage) importe littéralement en Occident l’option stratégique orientale (cohérente dans son propre contexte d’apparition) décrite ci-dessus. Autant l’option radicale adoptée à l’Est dans une situation d’impasse tactique semble bien concilier les intérêts de l’activisme local et de ses inspirateurs/bailleurs de fonds mondialistes, autant son injection forcée dans le tissu occidental, de par ses effets nettement contre-productifs, devrait inciter à réfléchir. En effet, si, en matière de conditions objectives (salaires, taux de chômage réel, inflation réelle, protection sociale), le précipice Est-Ouest reste bien réel en dépit de la crise, subjectivement, les angoisses d’une classe moyenne consistante, encore assez bien portante mais consciente de sa fragilité ont souvent produit des résultats historiques bien plus radicaux que la grogne de masses réellement appauvries, mais finalement résignées à leur sort et adeptes de diverses stratégies alternatives (débrouille, fraude, nomadisme) en remplacement de réflexes collectifs décrédibilisés par les expériences révolutionnaires du XXe siècle.

    On peut donc se demander dans quelle mesure la promotion a contrario (par la provocation) d’une politique d’ordre moral ne constitue pas un élément d’une stratégie de création d’une extrême-droite occidentale chargée – selon la recette « Nuit des Longs Couteaux » – de discipliner/neutraliser la contestation d’une classe moyenne tentée par le socialisme national, tout comme le petit-bourgeois allemand précarisé des années 1920 se reconnaissait dans le radicalisme social d’un Röhm, en qui il devait plus tard découvrir un infâme conspirateur pédéraste. A la périphérie, en revanche, le rôle à long terme de l’extrême-droite LGBT ressemble plus à celui des extrême-droites ethnicistes dont l’Empire facilite parallèlement l’apparition dans ces mêmes pays : un rôle de diviseur et de repoussoir, fondant a contrario la légitimité et la stabilité de régimes compradores plus ou moins autoritaires politiquement, mais économiquement libéraux et sans appétences impériales (à la Pinochet ou Franco 2ndepériode).

    Quoi qu’il en soit, le présupposé que ces analyses confirment par-delà les questions laissées ouvertes, et quelque soit la réponse que risque de leur apporter l’histoire, c’est que, des deux côtés de l’Europe, l’activisme LGBT ne sert pas les intérêts bien compris de la « population homosexuelle », et tend même à les desservir – ce qui, au fond, n’a rien de surprenant, pour peu qu’on consente à se souvenir que les structures chargées de l’exercice de cet activisme ne sont en rien représentatives de ladite population, ni d’ailleurs mandatées – sous quelque forme que ce soit – par cette dernière.

    Raoul Weiss http://www.voxnr.com

  • Manif du 24 mars : mandales pour tous !

    Le dialogue avec les opposants au mariage gay, les CRS s’en chargent

    Dimanche 24 mars, 14h45, métro Sablons. On est accueilli dès la sortie par les cris de ralliement de trois membres du service d’ordre de la manifestation qui s’égosillent afin de faire emprunter aux voyageurs et manifestants la sortie « Jardin d’acclimatation ».

    Le ton est donné et l’atmosphère bien différente de celle du 13 janvier dernier. Si les petits drapeaux et les T-shirts colorés sont toujours là, les chars et les ballons roses se font plus discrets et la techno laisse place à une Marseillaise furibarde qui ne se prolonge cependant pas jusqu’au couplet fatal – « Qu’un sang impur abreuve nos sillons… » – mais le cœur y est. L’ambiance de kermesse festive n’est plus de mise, c’est la colère qui s’exprime cette fois plus franchement.

    Cette colère n’est toujours pas tournée contre les homosexuels, quoi qu’en pense Jean-Pierre Michel (PS), rapporteur du projet de loi Taubira au Sénat, qui a refusé d’auditionner le collectif « Manif pour tous » et accuse ses responsables d’être dans le « déni d’homophobie ». Non. La colère qui se manifeste plus visiblement ici vise justement les Jean-Pierre Michel, leur morgue et leur crispation idéologique. Elle vise une classe politique et médiatique psychorigide qui depuis quelques mois s’évertue à faire passer bourrage de crâne et lobbying pour un « débat démocratique ». Les gens qui défilent ce 24 mars semblent afficher plus durement la lassitude de se voir constamment méprisés, insultés, traités à la moindre occasion d’homophobes et de haineux rétrogrades par une intelligentsia bien plus représentative de la ploutocratie festive que de la moindre intelligence. Et surtout, bien plus qu’il y a deux mois, la colère des manifestants vise François Hollande, pour des motifs qu’on imagine plus nombreux que la simple opposition au mariage gay. [...]

    Laurent Cantamessi - La suite sur Causeur

    http://www.actionfrancaise.net

  • Trop d’insécurité, trop de chômage, trop d’immigration

    Il n’y a pas que Karim Benzema sous le maillot de l’équipe de France qui ne trouve pas le chemin des buts. Faute d’être capable de changer de modèle économique, de  penser national,  le gouvernement Ayrault  s’avère bien impuissant à  marquer des points, que ce soit dans la bataille contre l’insécurité comme dans celle contre le chômage. Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a choisi hier d’anticiper la hausse de la délinquance en indiquant, lors de son audition devant l’Assemblée nationale,  que celle-ci découle de l’introduction de nouveaux indicateurs dans le cadre de la réforme de l’outil statistique.  Bref, selon M.  Valls, si la criminalité progresse c’est donc de  la faute du thermomètre… les Français sont vraiment pris pour des crétins.  Pourtant, il a fallu pas moins de  130 policiers et gendarmes mobiles, assistés du Raid et du GIPN (groupe d’intervention de la police nationale) pour procéder à l’interpellation  hier à l’aube, dans les quartiers pluriels d’Amiens-Nord,  de neuf « jeunes ». Ils sont soupçonnés d’avoir participé aux  émeutes qui avaient occasionné  des millions d’euros de dégâts et   fait 17 blessés parmi les policiers, parfois touchés par des tirs d’armes à feu. Il a fallu aussi ce mercredi matin à Grigny (Essonne) et à Montreuil (Seine-Saint-Denis),  la mobilisation de deux cents policiers, de membres du  Raid et du GIPN,  pour effectuer  une douzaine  d’interpellations dans le cadre de  l’assaut d’un RER D,  le samedi 16 mars, par une vingtaine de « jeunes »  qui avaient mené l’attaque  et dévalisé les occupants d’une rame à Grigny.

     Espérons que  la très controversée  Sihem Souid, engagée par Christiane  Taubira dans son ministère  pour traquer les comportements discriminatoires (voir notre article en date du 26 février),   ne  verra pas dans ses opérations de la police  la marque d’un insupportable racisme.  Dans un texte publié puis retiré précipitamment  le  20 mars du site LePoint.fr, Mme Souid tirait à boulet rouge sur « Manuel Valls », « son menton prognathe »  et « sa cohorte d’islamophobes » le comparant à Nicolas Sarkozy. M. Valls a en effet des affinités communautaires sélectives et il avait  critiqué la décision de la Cour de cassation  d’annuler l’arrêt de la Cour d’appel de Versailles rendu en octobre 2011, qui avait confirmé le licenciement en 2008 de Fatima Afif, une employée de la crèche Baby-Loup située dans le quartier pluriel de Chanteloup-Les-Vignes (Yvelines), parce qu’elle refusait d’ôter son foulard islamique.

     Sur le  front de  l’emploi également,  François Hollande, comme M. Valls et ses collègues,  se  complait dans la Méthode Coué. Il   ne peut que répéter, comme il l’a fait encore mardi,  qu’il maintenait son objectif d’inverser la courbe du chômage d’ici à la fin 2013.  Le pic de 1997 a été frôlé, le nombre de chômeurs a poursuivi sa hausse, pour le 22e mois consécutif en février   avec 18 400 chômeurs de plus (+0,6%), soit un total de 3,187 millions d’inscrits en métropole . Sur un an, la hausse est de 10,8%.  

     « En incluant les personnes ayant une activité réduite (catégories B et C), précise l’Afp,  26 500 personnes sont venues grossir les rangs des demandeurs d’emploi, soit 4,7 millions d’inscrits à la fin février en métropole, un record. Parmi eux, 16% sont bénéficiaires du RSA et plus de 2 millions de personnes sont désormais au chômage depuis plus d’un an, du jamais vu. Le nombre des chômeurs de longue durée bondit de 1,4 point par rapport à janvier, et de plus de 14% en un an. Hormis un seul mois de baisse, en octobre 2010, le nombre de chômeurs avec ou sans activité (catégories A, B et C) connaît une hausse ininterrompue depuis mai 2008, précise le ministère. Avec l’outre-mer, le nombre de chômeurs dépassait 4,9 millions à la fin février. »

     La question du poids de l’immigration dans les chiffres du chômage  n’est pas politiquement correcte. Elle est pourtant centrale indique Bruno Gollnisch.  Il existe dans ce domaine également  un consensus gauche-droite pour ne pas l’évoquer  mais le Front National à l’honnêteté et le courage de la mettre sur la table .

    Sur  le site  du ministère du travail, on pouvait lire  le 31 octobre 2012, qu’ officiellement  «  en 2011, 4 millions d’immigrés âgés de 15 à 64 ans (résidaient) en France métropolitaine, représentant 10 % de la population en âge de travailler. 30 % d’entre eux sont nés dans un pays de l’Union européenne (UE), 31 % au Maghreb, 15 % en Afrique subsaharienne, et 24 % dans un pays européen hors UE ou sur un autre continent que l’Afrique. » Or, «le taux de chômage des immigrés nés hors de l’Union européenne est beaucoup plus élevé que celui des non immigrés. En 2011, il approche 23 % pour ceux originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, contre 8,5 % pour les non immigrés. Une fois pris en compte l’âge, le sexe, le niveau de qualification et le lieu de résidence, l’écart de risque de chômage entre les immigrés extra-communautaires et les non immigrés reste important (…)».

     Sur son blog, le professeur  Yves-Marie Laulan citait des chiffres moindres,  mais   relevait en mars 2012  que « les difficultés d’insertion d’une population, peu ou pas qualifiée, sur un marché du travail déjà saturé sautent aux yeux. Avec un taux de chômage de 13,2 %, sur les trois millions d’immigrés que compte la population active, 2,6 millions d’immigrés seulement auraient un emploi, 400 000 seraient au chômage »…à la charge de la collectivité nationale.

     Il notait encore l’évidence : «ou bien les immigrés ne trouvent pas d’emplois et sont donc au chômage ;  ou ils trouvent des emplois, mais poussent les natifs vers le chômage ; ou ils trouvent bien des emplois, mais ce sont des emplois aidés, donc qui coûtent cher à l’Etat. En conséquence, en termes de coûts,  celui des immigrés au chômage serait de 3,4 milliards ». « Mais le plus important est ailleurs : le coût des natifs chassés par éviction vers le chômage peut être estimé à 22 milliards (à 700 euros par mois, soit 8 500 euros par an, pour 2,6 millions de nouveaux chômeurs natifs). » « En d’autres termes, en période de sous-emploi chronique et de quasi stagnation économique, -c’est le cas depuis 10 ans et plus-, l’immigration, quelle soit légale ou non, exerce directement ou indirectement un effet fortement négatif sur les chiffres du chômage et sur les charges budgétaires. »

     Il n’y  aura donc pas d’amélioration tangible, durable, conséquente sur le front de l’emploi comme plus largement pour l’économie française et nos comptes sociaux,   sans inversion des flux migratoires.

    http://www.gollnisch.com