Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 53

  • Victorin Lurel : l’honneur d’un ministre de la République

    Victorin Lurel : l’honneur d’un ministre de la République
    Il faut en avoir, du courage, pour aller à l’encontre des médias, de la plupart des maîtres de l’heure, de la pensée dominante, ou plutôt de la non pensée dominée, des menteurs, des coquins du système. Représentant de la République française aux obsèques d'Hugo Chàvez, Victorin Lurel l’a fait, et c’est en soi une sorte de petit miracle d’honnêteté, d’intégrité, d’honneur. La bouffée d’oxygène, dans ces vapeurs délétères de mystification organisée et cynique.

    Toutefois, honneur et courage sont, dans la France d’aujourd’hui, une faute inexpiable. La haine des petits trafiquants de trahisons, de dealers minables de plats de lentilles, qui sont assis dans les fauteuils du Parlement et des ministères, si elle ne fait pas plaisir à voir, est à coup sûr un indice infaillible, une espère de brevet de rectitude. Pour susciter autant de rage méprisante, d’insultes et de crachats, il faut que monsieur le ministre de la République, Victorin Lurel, soit un type bien.

    Jugez de l’horreur de sa situation, lui, un homme si discret, qui n’a fait que dire ce que tout employé, ouvrier, paysan, ménagère aurait dit sans penser à mal : "Toute chose égale par ailleurs, Chávez, c'est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu'il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c'est-à-dire le Front populaire, parce qu'il lutte contre les injustices." Et tous de se scandaliser de ces propos frappés du coin du bon sens.

    Nous ne rappellerons pas les réformes sociales du Comandante, qui a pour une part extraordinairement importante, durant ses dix ans de mandat, éradiqué la misère de son pays, et élevé le niveau de scolarisation des jeunes Vénézuéliens. Son programme social est un modèle du genre, outre l’extension de la démocratie à la base du peuple, dans les communes, les associations et les comités de quartiers. Au lieu d’imiter les prétromonarchies du Golfe, qui utilisent la manne des hydrocarbures pour armer des terroristes, investir dans le luxe, les clubs sportifs, les chevaux de course ou les putes, Chavez a préféré l’utiliser pour le bien d’un peuple qui était l’un des plus déshérités du continent latino-américain, avant son arrivée au pouvoir. C’est probablement là un péché pour les néolibéraux, les adulateurs du fric-roi, et les amis du Qatar.

    Président bolivarien, Hugo Chavez fait irrésistiblement penser, pour un Français, au général De Gaulle, n’en déplaise à ceux qui, justement, trahissent le héros de la France libre et indépendante tous les jours que Dieu leur fait la grâce de leur octroyer. Oui, Chàvez a redonné à sa nation, et aux Latino-Américains, si humiliés, bafoués par le colonialisme espagnol ou portugais, puis par le néocolonialisme yankee, le sens de la dignité, de l’honneur, et surtout de la grandeur. Voilà une valeur que ces gens ne semblent pas connaître, en effet, eux qui ruinent leur peuple en poursuivant une politique mondialiste bête et suicidaire, qui capitulent devant les marchés comme les troupes françaises s’étaient laissé enfoncer en 40, qui livrent le pays, ses institutions, ses organes d’information, son Ecole, à la puissance immorale de l’argent et aux ennemis de la France et de l’Europe.

    Chavez a fondé toute son existence à défendre le Venezuela : il a risqué sa vie, a manqué d’être fusillé lors du putsch de 2002 organisé par les amis de l’Amérique aidés par la CIA, il s’est présenté loyalement aux suffrages de ses concitoyens, qui l’ont plébiscité, il a respecté la liberté d’expression, tandis que les admirateurs des gringos possédaient une puissance propagandiste inégalée, monopolisant télés et radios. Chavez, c’est de Gaulle, et le général était très populaire dans cette partie du monde. Au moment où les responsables européens, de droite comme de gauche, rivalisent d’émulation pour se présenter comme les caniches les plus dociles de l’Oncle Sam, les citoyens de l’Amérique latine reprennent un flambeau qui a été abandonné ici : celui de la liberté. Honte à nous, qui supportons ces inepties, ces outrages à la décence !

    La hargne qui poursuit Hugo Chavez, comme dorénavant Victorin Lurel, qui serait un homme mort s’il n’avait le soutien des Français de sa petite patrie guadeloupéenne, laquelle se souvient de l’humanité, de la tendresse du Comandante dans des circonstances tragiques, lors du crash de l’avion de la West Carribbean Airways, dans la zone montagneuse de la Sierra de Perija, et qui fit 153 morts, fait penser à celle que les nains politiciens déversaient sur un de Gaulle qui avait le tort de proclamer la grandeur éternelle de la France. C’est le même ton, le même mépris des atlantistes bilieux, qui supportaient difficilement la popularité du Général, et n’ont cessé depuis sa mort de le dénigrer. Le parallèle n’est pas sans concerner également la position des deux grands hommes vis-à-vis de la politique conquérante d’Israël, ce qui, probablement, explique de la part de gens complètement inféodés au sionisme, la détestation dont ils font l’objet.

    Cet incident aura eu le mérite de jeter une clarté cruelle sur la misère morale et politique de notre « élite », de cette oligarchie dont la nature évoque, pour tout vrai résistant, celle des collaborateurs. Au font, les reproches faits à Chavez sont exactement semblables que ceux faits par les pétainistes … et les anglo-saxons !
    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • Beppe Grillo, l’Europe et la révolte italienne

     

     

    Je découvre un peu tard la personne troublante de Beppe Grillo, activiste politique et bateleur d’estrade qui dirige depuis quelques années, sous l’oeil captivé des médias branchés américains, la révolte du peuple italien contre sa classe politique, aussi incompétente et épouvantable qu’ailleurs. Il se trouve qu’après les expériences sexuelles de Berlusconi et technocratiques de Monti, les Italiens, comme au temps de Jules César ou de Dante, n’en peuvent plus et demandent autre chose que les partis, la dette, les combinaisons, la soumission et la rigueur éternelle. Enfin, une partie des Italiens. Avec les autres, comme dit Sartre quelque part, cela peut continuer !

     

    Beppe Grillo fut acteur (il a pu tourner avec Risi et Comencini), homme de télé, animateur de rue ; il gagne beaucoup d’argent, ce qui lui est naturellement reproché et il incite aujourd’hui le peuple à la rébellion, ce qui lui est aussi sainement reproché. Il me fait penser à Coluche en 1981, lorsque notre comique national, qui trouvait que le racisme, comme les immigrés, ne devrait pas exister, promettait de faire 12 % des voix, y compris celle de Gilles Deleuze, et cela avant que la pression non de la rue mais des sévices secrets et la mort opportune de son directeur de campagne ne lui fissent renoncer à sa tentative.

     

    ***

     

    Je suis allé voir Beppe Grillo sur son blog, convaincu de l’hostilité crasse de Wikipedia (j’en parle en connaissance de cause ; tout ce que cette encyclopédie de la contrefaçon planétaire a écrit sur moi par exemple est mal intentionné et faux, mais tout, y compris la liste des bouquins ou la date de naissance !), et j’y ai trouvé ces bonnes vérités que je ne traduirai même pas tellement elles me semblent cristallines en français et frappées au coin du bon sens.

     

    « Gli italiani, questo mosaico di popoli antichi, nei millenni hanno visto tutto, hanno creato ogni cosa. Cinici, distaccati, impermeabili, ma anche pazzi, capaci di invenzioni sociali inaudite. La Storia è sempre passata da queste parti. E noi siamo ancora qui, ancora a Roma per ricominciare ancora una volta. »

    Belle périphrase, cette mosaïque de peuples antiques qui a tout inventé, y compris les gouvernements d’extrême-droite inefficaces, et qui d’ailleurs va vite être remplacée par l’africanisation du continent à la botte, c’est le cas de le dire, des commissaires de la mondialisation. 3 000 ans d’histoire vont ainsi disparaître, et sur ordre. Le cynisme italien (« il y avait des scandales... mais il n’y en a plus ! ») est certes à toute épreuve, et ce depuis la Renaissance, le Moyen Age, la Rome ancienne, ce qu’on voudra, y compris la risible monarchie piémontaise et même le fascisme qui après vingt ans de rhétorique guerrière fut incapable d’en faire un peuple de combattants, des Italiens. Mais l’Italie est grâce à Dieu aussi le pays du talent, de l’ingéniosité (on reproche à Grillo sa maison toscane ou sa Ferrari, il faut le faire tout de même ! et pourquoi pas sa femme iranienne ?) et du baroque créateur. On verra si l’agitation de Grillo peut encore réveiller un peuple vieillissant, sclérosé, de plus en plus ennuyé de vivre ; il me fait penser le peuple italien, à la France bien sûr, et aussi à toute la race blanche en général, et cette sensation si bien décrite par Tolkien d’avoir été du beurre étalé sur trop de pain. Bilbo ajoute même alors qu’il a besoin d’un changement...

     

    ***

     

    Grillo écrit très justement ce qui suit sur son blog, un peu à la manière de Soljenitsyne (l’homme de la rue qui ne sait plus s’il est vivant...). Ici encore je ne vois pas l’intérêt de traduire :

     

    « L’italiano ha perso l’idea di bellezza, di felicità, persino la coscienza di sé stesso, del suo valore, della sua identità. »

     

    Qui dit mieux ? Nietzsche disait déjà que la laideur qui entoure le monde moderne est une laideur destinée à nous faire dégénérer.

     

    Grillo défend un concept qui m’est cher, celui de la démocratie communale médiévale, celui qu’aurait dû défendre la ligue lombarde avant d’aller à la soupe et de se lancer dans des délires racistes (je précise : racistes anti-italiens, puisque l’on sait qu’en Europe, entre Hitler et Chamberlain, le racisme s’attaque toujours aux autres blancs, comme d’ailleurs l’antiracisme ; ce n’est pas là le moindre de leurs points communs). Il voit que les partis et le système parlementaire trahissent toujours sur ordre les intérêts du peuple, qu’il a même été mis en place pour cela (lisez ou découvrez le superbe William Hartpole Lecky à ce propos(1)). La grandeur vraie démocratique des municipes du Moyen Age, chère à Tocqueville et Chesterton, pourrait être ainsi recyclée et revitalisée par Grillo et ses électeurs :

     

    « Lo Stato siamo noi e ci hanno convinto del contrario, ci hanno persuaso che lo Stato sono i partiti, che sono le banche, Equitalia, che è la burocrazia inflessibile con gli onesti. Ci hanno convinto che la democrazia è essere sudditi (inférieurs), che ribellarsi è populismo, qualunquismo, antipolitica. »

     

    L’Etat c’est nous. Nous sommes bien d’accord ! Aujourd’hui l’Etat, ce n’est même pas Louis XIV avec Molière et Lully, l’Etat c’est la grosse commission de Bruxelles chargée de nous ruiner et de nous détruire et excellant à le faire. On verra la suite.

     

    ***

     

    Bonne chance Pepe Grillo, qui nous change de la bouse habituelle et des factices partis populistes et extrémistes qui commencent à nous taper sur le système en France aussi.

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info

     


    (1) "Democracy and liberty", 1898, disponible sur <archive.org>.

  • Retour vers Péguy

    Dans ces périodes de crises politiques, économiques et morales il faut aller chercher toutes les boussoles utiles pour tenter de se frayer un nouveau chemin. Un mouvement de retour vers Charles Péguy, me semble tout indiqué. Il ne s’agit pas de le réhabiliter ou de chanter ses louanges, mais de rappeler quelques unes de ses grandes interrogations et passions, de ce poète, ce chrétien, socialiste et dreyfusard, mort pour la France d’une balle au front à la guerre de 1914.

    Charles Pierre Péguy est né un 5 septembre 1873, à Orléans, quelques années après la Commune de Paris. Sa famille, modeste, lui apportera ses premières valeurs du travail, de la terre et du pays, mais aussi son inclinaison à la rêverie et à la poésie. Il sera orphelin de son père très tôt, trop tôt, élevé par sa mère et sa grand-mère, il grandira dans un univers de femme. Son éducation sera celle de l’école publique qui le conduira au baccalauréat, puis à l’école normale supérieure au lycée Lakanal à Sceaux. Un élève de caractère tel que le écrira le proviseur du lycée : « Toujours très bon écolier, mais j'en reviens à mon conseil du dernier trimestre : gardons-nous du scepticisme et de la fronde et restons simple. J'ajouterai qu'un écolier comme Péguy ne doit jamais s'oublier ni donner l'exemple de l'irrévérence envers ses maîtres. »

    C’est au lycée qu’il perdra la foi enseignée par sa mère et sa grand mère. Il devient très vite un anticlérical convaincu et militant. A l’école normal c’est l’influence de son professeur Henri Bergson dont il recevra l’héritage métaphysique. Le passage d’anticlérical à socialiste, se fera très vite. De même il sera dreyfusard, écœuré par l’antisémitisme montant en France.

    Février 1897, c’est la naissance de l’écrivain, il publie son premier article dans la Revue Socialiste et surtout c’est l’année où il achève son Jeanne d’Arc, pièce de théâtre et icône de sa vie avec la Cathédrale de Chartre. Péguy construit sa vision du monde en fondant intimement son aspiration à l’égalité, la liberté, un socialisme fait d’amour et de respect et sa foi chrétienne. Pierre-Henri Simon écrit dans Histoire de la littérature française au XXe siècle, Paris (Armand Colin, 1959) : « … il eut souci de tenir ensemble sa foi politique et sa foi religieuse, Péguy n'entend pas séparer son baptême et sa culture. ».

    Il se marie le 28 octobre 1897 avec Charlotte-Françoise Baudoin, dont il aura quatre enfants : Marcel, Germaine, Pierre et Charles-Pierre. En 1889 il fonde, près de la Sorbonne la librairie Bellais. Celle-ci devient très vite, au cœur du quartier latin, le quartier général des dreyfusards et des socialistes.

    Il échoue à l’agrégation de philosophie et tout en tournant le dos à l’Université, il collabore régulièrement à la Revue Blanche (1889- 1903), la grande revue de l’époque à laquelle collaborèrent tous les grands écrivains de ce siècle naissant. Il fonde lui-même les cahiers de la Quinzaine, revue littéraire avec l’appui de Romain Rolland, Daniel Halèvy et André Suarès…

    C’est à Charles Péguy que revient l’invention des hussards noirs de la république, pour parler des instituteurs et de l’école publique en pleine essor. Il soutient Jaurès, jusqu’au moment où celui-ci, voyant la menace militaire allemande se profiler et la guerre, engage un discours pacifique militant. Non seulement il ne le suivra pas, mais il aura des mots qui seront, hélas comme une tâche, sur une œuvre à l’ensemble admirable. Il écrit cette phrase terrible le 22 juin 1913 dans le Petit Journal : « Dès la déclaration de guerre, la première chose que nous ferons sera de fusiller Jaurès, nous n'avons pas besoin d'un traître pour nous poignarder dans le dos ».

    Il développe sa compréhension du monde, un monde judéo chrétien où le peuple français a été irrigué deux mille ans durant par sa terre et le christ naissant. Cette vision très nationale de la France, que reprendront Bernanos et De gaulle à leur compte, n’est pour autant pas ce qu’ils y liront. De la même manière sa passion de l’ordre et de la raison héritée de Bergson n’est pas d’ordre totalitaire, ni même autoritaire. Elle est faite aussi d’amour et d’aspiration à l’égalité et à la justice.

    Péguy pense le monde et il y fuit comme une poésie qui irait sans fin vers le point de l’horizon. Il questionne l’univers, il se questionne. Son mysticisme mêlé d’éducation religieuse, se construit autour de quelques figures centrales : jeanne d’Arc, héroïne nationale qui aime passionnément la France et meurt pour elle dans les flammes, la Vierge Marie qui interroge l’âme et protège les plus faibles et les plus démunis et enfin la cathédrale de Chartre dont il délivre tous les mystères dans les cinq prières dans la cathédrale de Chartres :

    Ô reine voici donc après la longue route,
    Avant de repartir par ce même chemin,
    Le seul asile ouvert au creux de votre main,
    Et le jardin secret où l’âme s’ouvre toute.

    Voici le lourd pilier et la montante voûte ;
    Et l’oubli pour hier, et l’oubli pour demain ;
    Et l’inutilité de tout calcul humain ;
    Et plus que le péché, la sagesse en déroute.

    Voici le lieu du monde où tout devient facile,
    Le regret, le départ, même l’événement,
    Et l’adieu temporaire et le détournement,
    Le seul coin de la terre où tout devient docile,

    Et même ce vieux cœur qui faisait le rebelle ;
    Et cette vieille tête et ses raisonnements ;
    Et ces deux bras raidis dans les casernements 
     ;

    Et cette jeune enfant qui faisait trop la belle.

    Voici le lieu du monde où tout est reconnu,
    Et cette vieille tête et la source des larmes ;
    Et ces deux bras raidis dans le métier des armes ;
    Le seul coin de la terre où tout soit contenu.

    Voici le lieu du monde où tout est revenu


    Après tant de départs, après tant d’arrivées.
    Voici le lieu du monde où tout est pauvre et nu
    Après tant de hasards, après tant de corvées.

    Voici le lieu du monde et la seule retraite,
    Et l’unique retour et le recueillement,
    Et la feuille et le fruit et le défeuillement,
    Et les rameaux cueillis pour cette unique fête.

    Voici le lieu du monde où tout rentre et se tait,
    Et le silence et l’ombre et la charnelle absence,
    Et le commencement d’éternelle présence,
    Le seul réduit où l’âme est tout ce qu’elle était.

    Péguy sera éclectique dans ses choix, poète, il écrit des pièces de théâtre et des essais, politique, il s’engage pour défendre Dreysus et la Commune de Paris, mystique il redonne au christianisme des sources qu’il avait oublié. Comment aurait-il vieilli si la mort guerrière ne l’avait pas fauché à 41 ans, lui qui vieillissant se réchauffait au cœur de la nation et des traditions. Il laisse un dernier ouvrage l’Argent (1913) où il exprime son rejet de la modernité. Eu-t-il été Mélenchon fustigeant l’argent et la finance internationale, ou Marine le Pen vantant les mérites de sa terre et de ses frontières ? Heureusement Péguy est Péguy enterré au cœur de 1914 dans sa France qu’il aimait tant et pour laquelle il versât son sang.

    Il ne verra pas la bataille de la Marne, tué le 5 septembre 1914 à Villeroy, en pleine action avec sa compagnie qu’il incitait à ne pas céder un seul pouce de terrain aux allemands.

    Péguy est enfoui dans notre mémoire collective, un silence lourd règne sur les pourtours de sa mémoire. Les parvis de son tombeau voient passer de nombreuses silhouettes grises qui se récitent entre eux les vers délicieux, j’y suis par besoin parmi les ombres :

     

    « Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance,

    Qui demeure aux près, où tu coules tout bas.

    Meuse, adieu : j’ai déjàcommencé ma partance

    En des pays nouveaux où tu ne coules pas.

    Voici que je m’en vais en des pays nouveaux :

    Je ferai la bataille et passerai les fleuves ;

    Je m’en vais m’essayer à de nouveaux travaux,

    Je m’en vais commencer là-bas des tâches neuves.

    Et pendant ce temps-là, Meuse ignorante et douce

    Tu couleras toujours, passante accoutumée,

    Dans la vallée heureuse où l’herbe vive pousse,

    O Meuse inépuisable et que j’avais aimée »

    par Pelletier Jean  http://www.agoravox.fr

  • PRIVATISER L'ECOLE

    Le titre de ce flash n'est ni un gros mot ni une galéjade et en évoquant l'école nous couvrons évidemment tout l'ensemble éducatif français, l'équivalent d'une armée soviétique d’après les connaisseurs. Il rassemble environ 15 millions d'élèves et étudiants ainsi que 1 million d'enseignants. Un objectif raisonnable pour un gouvernement soucieux du bien commun serait de privatiser ce Mammouth. A se limiter aux aspects économiques qui ne sont pas et de loin les seuls, les avantages seraient immenses. Les économistes savent que toute privatisation diminue les dépenses de moitié grâce à l’amélioration de la qualité des services rendus. Plus la fonction à privatiser est importante plus il s'impose de la faire.
    Le budget de l'Education Nationale est grosso modo de 60 milliards d'euros, l'importance de l'enjeu est donc immense. Vu l'énormité du Mammouth des étapes seraient nécessaires, les bienfaits suivant chaque étape.

    UN SUPPOSE MINISTRE
    L’événement nouveau depuis quelques jours est que Vincent Peillon, le supposé ministre de l'Education Nationale, a mal à la tête, se prenant régulièrement les pieds dans le tapis et jetant dans la rue des quantités d'enseignants. Il n'est qu'un supposé ministre ; à lire la liste des membres du gouvernement il est accompagné et surveillé par plusieurs collègues ayant leur mot à dire. Cette pyramide incertaine reflète tout bêtement l'avidité financière des politiques et l'absurde règle de la parité ; le résultat est évidemment pour chaque mouvement les ridicules réunions interministérielles avec leurs cacophonies habituelles. Nous avons même vu dans le passé de grandissimes parlottes organisées dans la France entière pour brasser du vent sans aucun résultat.
    Plus grave, il s'ajoute derrière cette façade l'ombre portée des syndicats seuls et largement maîtres de la manœuvre avec à leur tête le FSU. Plusieurs des prédécesseurs de Vincent Peillon s'étaient plaints de ce que les syndicats étaient informés avant eux des événements.
    Comme tous les Mammouths qui rongent la France, l'Education Nationale s'efforce d'agrandir son territoire. Elle tente de capter la formation professionnelle des adultes et, depuis peu, la petite enfance avec pour objectif final de la faire échapper à l'influence légitime des parents.

    LES CONSEQUENCES
    Les résultats, indépendamment de l'effet de ruine évoqué plus haut, sont fortement négatifs. Sur le plan de la réussite scolaire et de l'apprentissage des fondamentaux, la France n'est pas dans les meilleurs. Parallèlement la qualité s’est écroulée non seulement par développement de l’illettrisme mais aussi par baisse générale de tous les niveaux. En première année d’Université, certains présumés étudiants ne savent pas vraiment lire.
    Ayant véhiculé l'idée du bac pour tous, le Mammouth a déprécié l'importance du bac en laissant entrer à l'Université de faux étudiants. La fausse idéologie du « bac plus  tant» joue un rôle formidablement destructeur dans tout le corps social. Pourquoi ne pas aller à un bac plus vingt pour ensuite faire valoir des droits acquis à une pré-retraite ?
    Etre étudiant devient un métier. Mieux vaut gagner sa vie en faisant de fausses études que de s’escrimer à aller dans un marché du travail incertain et, en cas de succès dans la recherche du boulot, de devoir se lever tôt le matin pour aller en fait payer des impôts. La création d’une catégorie administrative spéciale de logements,  le logement étudiant, que l’on veut, bien à tort, encourager est un fait. C’est d’autant plus facile que ces étudiants, certains ne sachant presque pas vraiment lire, ont retenu au moins de leurs premières études que le droit au logement ferait partie des droits de l’homme, seul horizon qui leur est proposé.
    Une obligation scolaire prolongée abusivement après treize ans décourage des élèves imperméables aux études abstraites d'aller vers les enseignements professionnels où ils auraient trouver leur avenir.
    Force est enfin de constater que sous l'influence de gauchistes et même sous des gouvernements de la prétendue droite, les manipulateurs du Mammouth ont diffusé des idéologies délétères comme la théorie du genre, nouvelle fausse idole du monde contemporain.

    SE LIBERER DU MAMMOUTH
    Quel serait le chemin  pour nous libérer du Mammouth par étapes ? La privatisation pourrait commencer par le bon scolaire qui permettrait aux parents de s’adresser à l’école de leur choix ceci dans une saine concurrence. L'absence du bon scolaire est une véritable punition infligée aux parents qui choisissent l'éducation de leurs enfants et qui doivent payer deux fois. L’observation d’exemples positifs à l’étranger ferait gagner du temps dans la mise au point des détails. La population serait, à coup sûr, favorable ainsi qu’on avait pu le voir lors de la célèbre manifestation nationale pour la liberté de l’enseignement après l’arrivée au pouvoir de Mitterrand.
    La mise en vente des universités serait relativement facile à faire. L'incroyable prospérité des universités américaines indépendantes avec la grande qualité de leur formation est bien connue. La vente de certains lycées célèbres pourrait suivre.
    Si ce rêve ne se réalise pas le Mammouth risque de mourir à petit feu dans sa mauvaise graisse, pour le plus grand dommage des moins favorisés qui ne savent pas ou ne peuvent pas échapper à son emprise.
    Michel de Poncins http://libeco.net

  • Lisez pourquoi un pays renonce à adhérer à l’UE

    Le 14 janvier 2013, le gouvernement islandais annonça publiquement suspendre son adhésion à l’Union Européenne. De récents sondages d’opinion montraient qu’une large majorité d’islandais ne souhaitait pas intégrer l’organisation si chère à notre “élite” europhile. La crise financière systémique en 2008 avait revigoré l’intérêt de la population pour l’Union Européenne, mais un redressement socio-économique rapide de l’île arctique et l’implosion inévitable de la zone euro ont dissuadé la population de s’aventurer vers un inconnu très incertain. [a]

    Les chiffres officiels indiquent qu’au mois de janvier les exportations se sont accrues de 18%. De ce fait, la balance commerciale du pays a engrangé un excédent élevé, mais sans une banque centrale nationale islandaise réellement indépendante de la technostructure européenne, les autorités n’auraient pas pu dévaluer la Couronne pour stimuler les exportations. [b] Pour couronner le tout, c’est le cas de le dire, le tribunal de l’Association européenne de libre-échange, dispose, dans un arrêt définitif, que l’Islande était en droit de refuser de rembourser les actionnaires étrangers clients de ses banques en octobre 2008.[c] Deux banquiers escrocs ont d’ailleurs étaient condamnés a des peines privatives de liberté après la débâcle. [d]

    Le chef d’Etat islandais, reconduit à la cinquième reprise dans ses fonctions par les citoyens du pays ne s’y est pas trompé. Lors de plusieurs de ses déplacements officiels, il a encouragé les grands de ce monde à « penser davantage aux peuples qu’aux banques”, prenant son pays pour exemple. Une île où “nous avons laissé les banques faire faillite et nous sommes occupés des citoyens, et ça a marché ». [e]

    Il faut bien admettre que la reprise de ce pays est vertigineuse. Du fond du gouffre, le pays s’est relevé en marche ordonnée, ne laissant personne de côté, ni les entreprises, ni le peuple et encore moins les plus démunis. Pour sauver les ménages endettés, l’Etat incite les banques à écrêter les créances. Au-delà de 110% de la valeur du logement, la dette est effacée. Pour sauver les PME, ces entreprises créatrices d’emplois locaux, rappelons-le, l’Etat agit de même. [f] En marge du forum de Davos, il avait d’ailleurs déclaré : « La théorie que vous devez payer pour sauver les banques est une théorie selon laquelle les banquiers peuvent jouir de leurs propres bénéfices et de leur succès, puis que les gens ordinaires payent pour leurs échecs au moyen des impôts et de l’austérité, et dans les démocraties éclairées, les gens ne l’accepteront pas sur le long terme ».[g]

    A votre avis, la construction européenne est faite pour une meilleur concentration des richesses entre les mains des puissances d’argent, ou bien il s’agit de la construction d’un modèle de société pour le bien être des populations ? Au fond, la “solidarité” monétaire et politique supra-nationale, ne serait-elle pas une simple vue de l’esprit pour appâter le brave peuple des bisounours?

    [a] http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130114.REU4976/l-islande-suspend-ses-negociations-d-adhesion-avec-l-ue.html

    [b] http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/afp-00504953-islande-exportations-et-excedent-commercial-eleves-en-janvier-544626.php

    [c] http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202530192351-l-islande-victorieuse-dans-l-affaire-icesave-532846.php

    [d] http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/12/28/islande-deux-banquiers-condamnes-pour-des-prets-frauduleux-de-2008_1811238_3234.html
    [e] http://www.franceinfo.fr/economie/discret-retour-au-calme-au-forum-economique-mondial-de-davos-873921-2013-01-27

    [f] http://www.liberation.fr/economie/2013/02/08/l-islande-modele-de-sortie-de-crise_880163

    [g] http://www.youtube.com/watch?v=3-RjpdQwOu0&feature=player_embedded


    http://fr.altermedia.info

  • Endiguer la délinquance serait pourtant très simple…

     

    Tribune libre de Paysan Savoyard

    Le livre de Laurent Obertone vient de mettre en avant l’ampleur du phénomène : la délinquance s’accroît continûment ; elle s’étend progressivement à tout le territoire ou presque ; elle devient de plus en plus spectaculaire et violente.

    Il existe pourtant des solutions très simples pour réduire fortement la délinquance, et ce en quelques mois.

     

    • Arrêter l’immigration et reconduire les clandestins et les délinquants

    Première chose à faire : arrêter l’immigration ; reconduire les clandestins ; expulser les étrangers condamnés (y compris les naturalisés, qu’il faut au préalable déchoir de la nationalité française).

    Les personnes d’origine immigrée sont responsables des trois-quarts de la délinquance. L’arrêt de l’immigration et le renvoi des délinquants auront donc un effet positif considérable sur le niveau de l’insécurité.

    A titre d’illustration, on peut consulter le site suivant :
    http://www.avisderecherches.interieur.gouv.fr/personnes1.asp?T=R&P=0 

    • Renforcer les forces de l’ordre et changer leurs consignes

    Deuxième chose à faire : renforcer significativement les effectifs de police. Et changer les consignes qui leur sont données.

    Aujourd’hui les instructions de la hiérarchie sont des consignes d’abstention : ne pas pénétrer dans les cités pour ne pas provoquer d’émeutes ; ne pas riposter même en cas d’agression, de guet-apens ou de tirs à balles.

    Dans ces conditions les forces de l’ordre sont aujourd’hui profondément démoralisées.

    Il faut changer cela. C’est simple: lorsque la police est agressée, elle doit recevoir la consigne de tirer. Il ne sera pas nécessaire de faire un carnage. Quelques victimes à deux ou trois reprises suffiront. Ensuite il n’y aura plus d’émeutes. 

    • Mettre à l’écart les récidivistes en changeant le code pénal

    Troisième chose à faire : il faut mettre à l’écart les récidivistes, et pour cela changer le code pénal.

    Résumons ce que nous avons détaillé dans une précédente tribune. La justice est actuellement spectaculairement laxiste :

    - Il y a officiellement 3,5 millions de délits et crimes par an. Selon les enquêtes de « victimation », le nombre réel est trois fois supérieur (en effet la plupart des victimes de faits de délinquance, tels que les petits vols et dégradations, les injures, les menaces et les coups, ne portent pas plainte).

    - Les deux-tiers des délits enregistrés ne sont pas élucidés (c’est-à-dire que le coupable n’est pas identifié). N’étant pas identifiés, les coupables par définition ne sont pas arrêtés et encore moins condamnés. Par exemple 90 % des cambriolages ne sont pas élucidés.

    - En dépit du faible taux d’élucidation, l’énormité de la délinquance fait que les délinquants identifiés sont tout de même très nombreux : 1 million de personnes sont mises en cause chaque année pour avoir commis un délit ou un crime (précisons qu’il s’agit bien d’1 million de personnes différentes ; et qu’une partie sont des récidivistes déjà mis en cause les années précédentes).

    - Parmi le million de délinquants identifiés chaque année, très peu sont condamnés à la prison. Certains ne sont jamais arrêtés. Pour d’autres, la justice décide de classer ou de ne pas engager de poursuites pénales. D’autres sont jugés non coupables ou relaxés au bénéfice du doute. Parmi les condamnés (376.000 par an), la plupart échappent à la prison et se voient infliger une peine alternative (amende, travaux d’intérêt général…).

    - Parmi les condamnés à la prison, beaucoup le sont avec sursis. Il y a chaque année environ 120.000 condamnations à de la prison ferme.

    - Lorsqu’ils sont condamnés à la prison ferme, ce n’est que pour une durée réduite (la durée moyenne des condamnations à la prison ferme est de 7 mois pour les délits et de 5 ans pour les crimes).

    - Parmi les condamnés à la prison ferme, une partie ne sont pas effectivement incarcérés. En effet lorsque la condamnation à la prison ferme n’excède pas deux ans, la loi permet au juge d’application des peines (JAP) de ne pas incarcérer le condamné et de transformer la peine de prison en une autre peine (port d’un bracelet électronique par exemple).

    La plupart des JAP profitent de cette possibilité et « aménagent » les peines inférieures à deux ans. Notons que c’est M. Sarkozy, le président de la fermeté verbale, qui a fait passer de un à deux ans la durée permettant la non incarcération, afin de réduire le nombre des détenus.

    Dans ces conditions, parmi les condamnés à la prison ferme, seuls 80.000 entrent en incarcération chaque année.

    - Les personnes incarcérées n’effectuent en pratique que les deux-tiers de leur peine (et même seulement la moitié pour certains), grâce à divers mécanismes d’amnistie, de libération conditionnelle et de remises de peine automatiques. De ce fait le séjour effectif en prison est en moyenne de 5 mois pour un délit (la faible durée du séjour effectif en prison explique que le nombre de détenus, environ 65 000, soit inférieur au nombre annuel des personnes entrant en incarcération).

    - Résumons. Il y a officiellement 3,5 millions de crimes et délits par an (en réalité trois fois plus). Aux termes du code pénal, les délits et crimes sont punissables de prison. Or seulement 80.000 délinquants sont incarcérés. Et ils n’effectuent en prison qu’un séjour de quelques mois. Disons les choses autrement : la quasi-totalité des délinquants sont… en liberté.

    Pour mettre fin à ce laxisme la solution est très simple : il faut changer le code pénal pour mettre à l’écart les récidivistes.

    Pour les récidivistes (et pour eux seulement), le code doit être substantiellement durci, sur deux plans :

    - Les règles de procédure pénales doivent être fortement allégées, afin d’empêcher les avocats de jouer sur les erreurs administratives (qui sont souvent liées à l’extrême complexité de la procédure, destinée à protéger les droits des mis en cause).

    - Les peines infligées aux récidivistes condamnés doivent être lourdes : elles doivent consister en une incarcération effective de longue durée. Et elles doivent être automatiques : les juges doivent être obligés par la loi de les appliquer.

    Tout cela est simple. Et d’exécution aisée. Faisons-le. En quelques mois la délinquance sera revenue à des niveaux tout à fait supportables.

    http://www.fdesouche.com

  • PMA : la politique de gribouille du gouvernement

    Une énième contradiction de notre gouvernement libéral-libertaire que personne n’a relevée mais qui n’a pas échappé à Cathy Cardaillac

    Notre gouvernement de bobos libéraux-libertaires n’en est pas à une contradiction près. On a certes relevé, de ci de là, la contradiction qu’il y avait à vouloir faire disparaître la prostitution, comme l’a claironné Najat Vallaud-Belkacem en juin 2012, tout en autorisant le recours aux mères porteuses, comme il en a été question cet hiver. C.C.

    Pourtant, il est une contradiction qui n’a pas été relevée.

    La circulaire Taubira du 25 janvier 2013, destinée à faciliter la reconnaissance en France des enfants nés de mères porteuses à l’étranger, vise à régler le problème de ceux que les médias appellent complaisamment les « fantômes de la République », ces enfants nés aux Etats-Unis, en Russie ou en Inde, et sans papiers français. La circulaire Taubira revient si ce n’est à légaliser la gestation pour autrui (GPA) en France, en tout cas à faciliter le tourisme procréatif en direction de ces pays où les services de mères porteuses sont légaux. Comment ? En épargnant les conséquences de leurs actes à ceux qui, en recourant à une mère porteuse, ont enfreint nos lois.

    Quelle surprise alors de voir, quelques jours plus tard, évoquer dans les médias un courrier émanant du ministère de la Santé et adressé à l’Ordre des médecins, tançant les gynécologues qui orienteraient leurs patientes vers une autre forme de tourisme procréatif, en direction des pays où le don d’ovule est courant. Le rappel est sévère : « Un praticien français risque cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende s’il transmet à ses patients des informations sur des cliniques ou des organismes étrangers ». Est visée donc la pratique qui consiste pour les gynécologues à orienter leurs patientes françaises vers l’étranger – le plus souvent l’Espagne – pour y bénéficier d’une FIV (fécondation in vitro) avec don d’ovule. Sauf que ce courrier est absurde car cette procédure de PMA est tout à fait légale en France et que les médecins n’incitent donc à rien d’illégal ! Ils ne font que répondre à l’absurdité de la situation française qui est que, en vertu du beau principe de gratuité du don, il n’y a pratiquement pas de donneuses d’ovules. Même le sperme, pourtant beaucoup moins difficile à recueillir, manque en France. Résultat : un an d’attente pour bénéficier d’un don de sperme, et deux à trois ans pour un don d’ovule. Pour des couples qui ne rajeunissent pas, de quoi prendre ses jambes à son cou et aller payer en Espagne ce à quoi ils ont théoriquement droit mais qui est de fait inaccessible en France.

    Donc, pour résumer, le recours à une pratique illégale (mères porteuses) est facilité, en donnant un état-civil français aux enfants qui en résultent, tandis que le recours à une pratique légale (don d’ovule) est, lui, stigmatisé, alors même que les Françaises qui vont à l’étranger pour ce faire le font parce que le système français aboutit à une impasse.

    Et le plus beau de tout ça, le bouquet final, c’est que, dans le but de distendre le lien de la mère porteuse à l’enfant qu’elle porte, les enfants nés par GPA sont souvent issus d’un don d’ovule ! Une contradiction que personne dans les médias bêlants n’a relevée et qui est passée par-dessus la tête de notre grande spécialiste, notre ministre du Droit des femmes Najat Vallaud-Belkacem.

    Cathy Cardaillac http://www.polemia.com
    8/03/2013