"Ô mon Dieu, donnez-nous enfin le chef de guerre, vaillant comme un archange et qui sache prier, pareil aux chevaliers qui sur le mont naguère terrassaient les Anglais. Qu'il soit chef de bataille et chef de prière."
Charles Péguy
Mobilisations devant le Sénat contre la loi Taubira
- Les jeudi 4 et vendredi 5 avril, rdv devant le Sénat, place Pierre Dux / Square Francis Poulenc (face à l'entrée principale du Sénat), dès 19h. Manifestations statiques. Discours suivi de la récitation du chapelet.
- Les samedi 6 et dimanche 7 avril, rdv Place Paul Claudel (devant Théâtre de l'Odéon) à 15h. Nous marcherons tout autour du Sénat.
Le samedi 6 avril fera office de rendez-vous national. Des cars s'organisent de province (infos ici)).
Discours suivi d'un chemin de croix autour du Sénat.
CIVITAS organisera de tels rassemblements tant que le Sénat discutera de ce projet de loi. Les autres rendez-vous seront communiqués le 7 avril en fonction du calendrier sénatorial.
En les circonstances particulières que nous connaissons, certains pourraient être tentés de se demander si le temps est bien à la prière. Je conseille à tous de méditer ces mots du Cardinal Pie (discours pour la solennité de la réception des reliques de Saint Emilien) :
"Mes frères, il y avait à Nantes, ce qui s'y est vu souvent, un évêque homme de foi et homme de courage : le saint chrême, en inondant sa tête et ses mains, n'avait point éteint dans ses veines l'ardeur naturelle de sang breton. Autour de cet évêque nantais, il y avait ce qu'on y trouverait encore, ce qu'on y trouvera toujours, toute une phalange chevaleresque de loyaux chrétiens et de valeureux guerriers. Emilien, c'est le nom de l'évêque, met d'abord son peuple en prière. Mais bientôt il se relève, car sa prière elle-même le pousse à l'action. Quand la patrie est en danger, tout citoyen est soldat. Or, à l'heure solennelle qui venait de sonner, ce qui était menacé, c'était la patrie des âmes en même temps que celle des corps, c'était le règne de Dieu en même temps que le royaume des Francs."
Tout est dit.
Si un printemps français doit arriver, ce sera par cette voie.
Tous au Sénat !
Alain Escada,
président de CIVITAS
www.francejeunessecivitas.com - www.civitas-institut.com
Réservez également déjà vos places pour le Congrès de la France catholique qui se tiendra les 27 et 28 avril à Paris et qui abordera tous les problèmes qui intéressent l'organisation de la Cité et de la société familiale et professionnelle. Alors que notre société subit avec une violence croissante le choc des forces de la subversion, il est temps de nous organiser pour la suite. Résister, riposter, reconstruire, voilà ce que nous voulons, et nous le voulons de façon franchement catholique et sans compromission !
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Printemps Français multiplie les fronts contre le gouvernement
Depuis dimanche, les opérations de harcèlement des représentants du pouvoir se sont multipliées. Le Printemps Français les accompagne.
- un collectif d’avocats s’est constitué pour recueillir les plaintes des manifestants victimes de violences policières du dimanche 24 mars : une mère de famille renversée par un car de CRS, volontairement selon les témoins, a déjà porté plainte. D’autres plaintes vont suivre.
- le groupe des « hemen » a interpellé le Préfet de police de Paris devant ses bureaux de l’Ile de la Cité, torses nus badigeonnés de slogans.
- Erwan Binet, rapporteur du projet de loi à l’Assemblée, a été accueilli et fêté à l’université de Saint Quentin en Yvelines et Christiane Taubira a reçu le même hommage à Lyon : tous les deux ont dû filer à l’anglaise par peur de la non-violence des manifestants pacifiques…
- pour sa première journée, le « camping pour tous » du jardin du Luxembourg, devant le Sénat, a rassemblé des dizaines de jeunes, encadrés par une centaine de policiers. Les premières tentes ont été immédiatement démontées par les forces de l’ordre, qui avaient pour consigne d’empêcher l’accès au jardin à la presse. Un pique nique sur le même mode est prévu chaque jour pendant l’examen du texte au Sénat.
- A Nantes, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture pour protester contre les violences policières de ce dimanche à Paris.
- 6500 manifestants se sont rassemblés devant France Télévision à Paris au moment de l’intervention télévisée de François Hollande du jeudi 28 mars. Face à la police, une rangée de jeunes filles brandissait des fleurs ! Mais elles n’ont pas empêché les forces de l’ordre de brutaliser des manifestants… Le pouvoir a peur !Vous aussi, dans toutes les régions, faites-nous part de vos initiatives pour faire reculer le gouvernement et retirer le projet Taubira !
On en lâche rien !
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Les traités de Westphalie, genèse du Droit international
Comme tous les écoliers de France, nous avons retenu que les Traités de Westphalie (1648) avaient mis fin à la Guerre de trente ans entamée par la Défénestration de Prague en 1618, et qu’ils accordaient à la France les Trois Évêchés : Metz, Toul et Verdun, aux dépens du Saint Empire Romain Germanique. Mais examinons les choses plus en détails car il s’agissait en fait de bien plus que cela.
Ces traités sont constitués de plusieurs accords signés entre les parties aux différents conflits :
- le 30 janvier 1648, à Münster, le traité entre l’Espagne et les Provinces-Unies, mettait fin à la guerre de Quatre-Vingts Ans.
- le 24 octobre 1648, à Münster, le traité entre la France et le Saint-Empire, mettait fin à la guerre de Trente Ans, complété par l’acte de cession à la France des trois évêchés de l’Alsace, de Brisach et de Pignerol par l’Empire et par celui de la cession de l’Alsace à la France par l’Empereur Ferdinand III et les archiducs d’Autriche, Charles, Ferdinand et Sigismond.
- le 24 octobre 1648, à Osnabrück, mettait aussi fin à la guerre de Trente Ans.
- le 2 juillet 1650, à Nuremberg, les deux conventions entre le Saint-Empire et la France, et entre le Saint-Empire et la Suède, relatives à l’exécution de la paix.
Ces traités furent la base de l’organisation de l’Allemagne jusqu’à la suppression du Saint-Empire romain germanique en 1806.
Hélas, la plupart des manuels scolaires omettent de signaler que c’est à l’occasion de leur signature que le droit international vit le jour.
L’objet de cet article n’est pas de décrire le déroulement fort complexe de la Guerre de trente ans (1618- 1848) où de multiples conflits opposèrent le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire germanique, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen. Mais il faut retenir que ce fut la plus épouvantable tuerie de tout le 17ème siècle au cours de laquelle plusieurs millions d’hommes, de femmes et d’enfants perdirent la vie.
La démographie de l’Europe étant gravement atteinte, les belligérants recherchèrent donc les voies et moyens d’éviter le renouvellement de tels massacres. Les négociations de ces traités furent fort longues (de 1644 à 1648), car il fallait instituer de nouveaux modes de relations entre États, afin limiter les guerres et renforcer « le droit des gens ».
Dans son ouvrage « Les Six livres de la République » publié en 1576, le grand jurisconsulte français, Jean Bodin (1529- 1596) avait exposé sa réflexion sur les affaires publiques « res publica » et sur les pouvoirs du roi, aboutissant à une première théorie juridique de la souveraineté : « La souveraineté est le pouvoir absolu et perpétuel de l’État, ce qui est le plus grand pouvoir de commandement. L’État, en la personne du monarque, disait-il, était suprême à l’intérieur de ses territoires, indépendant de toute haute autorité, et légalement égal aux autres États. »
De son côté, le Hollandais Hugo Grotius avait publié en 1623 un ouvrage intitulé « De Jure Belli et Pacis », proposait de constituer une « société mutuelle » entre les nations, c’est-à-dire une organisation internationale, jetant ainsi les bases d’un code de droit international public. Leurs réflexions devaient guider les négociateurs de ces traités pour aboutir à ce qu’il est convenu d’appeler depuis « le système westphalien », introduisant les concepts directeurs des relations internationales modernes :
- l’équilibre des puissances, c’est-à-dire que tout Etat, petit ou grand, à la même importance sur la scène internationale (Voir ci-après, par exemple ci après l’article CXXII du traité de Munster, en vieux français).
- l’inviolabilité de la souveraineté nationale (Voir ci-après, l’article CXII du Traité.).
- le principe de non-ingérence dans les affaires d’autrui (Voir ci après, l’article LXIV du Traité).
Depuis les traités de Westphalie, un acteur nouveau succède au morcellement du pouvoir entre villages, duchés, comtés : l’État moderne. Le monde s’organise entre États dont la souveraineté doit être respectée par les États limitrophes en vertu de la conception westphalienne de la frontière. Les relations internationales deviennent interétatiques et les frontières respectées garantissent la paix.
Ces traités marquent l’émergence de la souveraineté absolue des États comme un principe fondamental du droit international.
L’Europe devient un ensemble d’États, disposant de frontières précises et reconnues par les autres, sur lesquels le prince ou le monarque exerce sa pleine et entière souveraineté. Parmi les caractéristiques de ces États modernes figurent la constitution d’armées permanentes et l’expression par les élites du fait national. La langue y apparaît comme un facteur d’unité.
Les principes westphaliens contribuèrent par la suite à l’émergence de l’idée de Nation, puis au 19ème siècle ainsi qu’au principe des nationalités où chaque État National disposait, à l’intérieur de ses frontières d’une indépendance assortie de la plus grande forme de souveraineté possible avec son armée, sa monnaie, sa justice, sa police et une économie lui permettant de vivre en dépendant au minimum des autres États.
Plus tard, l’article 1er de la Convention de Montevideo du 26 décembre 1933, sur les Droits et Devoirs des États, introduira quatre éléments essentiels : « Pour un être souverain, un État doit disposer : d’une population permanente, d’un territoire défini et d’un gouvernement opérationnel et la capacité d’entrer en relation directe avec les autre États ».
Il ajoutait une clause fondamentale:
L’existence politique d’un État est indépendante de sa reconnaissance par les autres États.
Horrifiée, sans doute, par cette disposition jugée trop westphalienne à son goût, des lors qu’elle ouvrait la voie à l’émergence de multiples nouveaux États grands ou petits, l’Organisation des Nations Unies s’empressa d’introduire les notions de « souveraineté interne » et « souveraineté externe » de sorte que, pour être souverains, non seulement les États devront avoir en plus la capacité d’exercer leur pouvoir sur les populations à l’intérieur de leur territoire sans aucune contrainte extérieure, mais aussi , ils doivent bénéficier d’une reconnaissance externe en tant qu’État souverain par les autres États qui composent le système international.
Le droit des gens (Jus gentium) ou droit international public
Issu des traités de Westphalie, ce droit régit les relations entre les sujets de ce système juridique, qui sont les États, les organisations internationales.
Un sujet de droit international est assujetti à ce droit et doit pouvoir s’en prévaloir. À l’origine, l’État était le seul sujet du droit international, mais cette conception est révolue, car depuis 1815, les États ont ressenti la nécessité de se grouper en organisations internationales qui peu à peu vont atteindre le statut de sujets de droit. Ainsi, l’ONU l’est devenue de même que l’Union Européenne et autres aux autres organisations internationales comme sujets de droit dérivé.
L’introduction du droit d’ingérence dans les relations internationales
Hélas, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, la multiplication des traités entre les États du monde occidental tendirent à fait disparaître les principes westphaliens en en développant considérablement leur interdépendance militaire, économique et financière.
À la fin de la guerre froide, les États-Unis d’Amérique, gros consommateurs d’énergie et de matières premières, soucieux d’étendre leur hégémonie sur l’ensemble de la planète pour s’en procurer au meilleur compte, prirent conscience que l’interdiction westphalienne du droit d’ingérence contrariait leurs desseins.
Il leur fallait trouver le moyen de contourner l’alinéa 7 de l’article 2 de la Charte de l’ONU : « Aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État », reprenant le très westphalien article 8 de la Convention de Montevideo, qui prévoyait l’interdiction de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un État.
S’appuyant sur les réflexions de personnages tels que le philosophe Jean-François Revel en 1979, et de Bernard Kouchner, il fut imaginé un nouveau droit dit « Droit d’ingérence », qui est la reconnaissance du droit qu’ont une ou plusieurs nations de violer la souveraineté nationale d’un autre État, dans le cadre d’un mandat accordé par une autorité supranationale.
Fantastique invention qui permettait :
- d’abolir les principes westphaliens,
- d’introduire la notion de supranationalité,
- d’intervenir sur le territoire de tout État même contre le gré de celui-ci,
- d’instaurer une gouvernance mondiale sous l’égide d’organisations internationales ad hoc,
- d’asservir les États les plus faibles à un ou plusieurs États plus forts.
- d’asseoir l’hégémonie des États-Unis d’Amérique.
L’organisation internationale ad hoc, aux mains des États-Unis d’Amérique était toute trouvée : l’ONU. Il ne restait plus qu’à trouver les prétextes. Facile :
- Les USA dépêchent dans l’État cible à déstabiliser une équipe de la CIA.
- Cette équipe, s’appuyant sur une opposition existante ou à créer au régime en place, y développe un « Front de Libération Nationale » ou équivalent.
- Elle l’équipe de l’armement voulu et le renforce d’effectifs le plus souvent puisés dans la mouvance islamique.
- Grâce aux mass média qu’elle contrôle, elle inonde l’opinion publique d’informations et d’images le plus souvent truquées accablantes pour le gouvernement en place.
- Il ne reste plus qu’à faire voter par l’ONU une « résolution » permettant aux forces armées d’un ou de plusieurs Etats, de venir soutenir le jeune Front de Libération Nationale afin d’abattre le régime en place.
Ce système a remarquablement fonctionné pour les interventions d’ingérence, en Roumanie, eau Kosovo, en Afghanistan, en Irak, au Darfour, en Côte d’Ivoire, en Lybie, en Syrie, etc…
Le Droit des Banquiers substitué au droit des gens
Disposant de la « légalité » issue de la résolution ad hoc de l’ONU, les forces armées détachées sur place détruisent un maximum d’infrastructures, telles que centrales de production d’énergie, usines, ponts, routes, etc…de sorte que la paix revenue, les entreprises américaines se partagent les juteux contrats de reconstruction. Le nouvel homme fort du régime, la plupart du temps mis en place par les « libérateurs » ne voyant aucun inconvénient à ce que ces contrats soient attribués de préférence à ces derniers. Les États-Unis contrôlent alors cet État, sa population et ses ressources.
Ces dispositions sont pilotées en sous mains par les grande banques, le plus souvent américaines. Elles prêtent aux deux belligérants imposant au vainqueur d’honorer les dettes du vaincu. Elles financent les lobbys militaro-industriels engagés dans le conflit et s’arrangent pour que celui-ci dure aussi longtemps que possible.
Ainsi les banques gagnent à tout les coups !
La prééminence du Droit des Banquiers sur le Droit des Gens fut institué en Europe par le traité de Maastricht de 1992 par l’introduction d’une monnaie unique en gérée par une banque centrale européenne indépendante des gouvernements des Etats Membres conformément à l’article 108 de ce traité.
Article 108
« Dans l’exercice des pouvoirs et dans l’accomplissement des missions et des devoirs qui leur ont été conférés par le présent traité et les statuts du SEBC, ni la BCE, ni une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions ou organes communautaires, des gouvernements des États membres ou de tout autre organisme. ».
Tous les traités européens, depuis lors, n’ont fait que renforcer ces dispositions avec comme conséquences l’appauvrissement des populations assujetties à cette monnaie unique et leur complète soumission à un nouvel esclavage au profit des banquiers.
Ce ne sont plus les États qui contrôlent les banques, mais les banques qui contrôlent les États. Cette évidence éclate maintenant partout au grand jour et encore tout récemment dans l’île de Chypre.
L’objectif de Mayer Amschel Rothschild, fondateur de la dynastie des banquiers Rothschild :
« Laissez moi produire et contrôler l’émission de la monnaie d’un Etat, et je me moque bien de qui peut y faire les lois » est atteint !Conclusion
Le système westphalien ici décrit démontre à l’évidence, que celles ceux qui, en France comme ailleurs, s’en réclament, c’est-à-dire les patriotes et les souverainistes, sont les militants de la paix ! Ce sont eux qui constituent l’avenir des nations du monde. C’est pourquoi les mass média aux ordres s’acharnent à soit les contredire par des mensonges éhontés, soit à les faire taire.
Pour assurer la paix dans le monde, les principes wesphaliens doivent être rétablis !
L’Histoire montre en effet qu’aussi longtemps que ces principes ont été respectés, le monde (c’est à dire l’Europe au départ puis l’ensemble de la planète à partir du 19e siècle) connut globalement la stabilité. Mais lorsqu’ils ont été abandonnés par un État ou un ensemble d’États, des conflits monstrueux se produisirent de nouveau.
Nombreux sont les historiens qui estiment que c’est en violant les principes westphaliens, pour y substituer une sécurité collective, que le traité de Versailles de 1919 fut à l’origine de la seconde guerre mondiale.
C’est pourquoi j’invite tous les patriotes et souverainistes français et d’abord la jeunesse française à entrer en Résistance.
Je les invite s’allier à la jeunesse d’Europe et à celle du reste du monde, pour combattre par tous les moyens afin que soient restaurés partout les principes westphaliens basés sur le respect imprescriptible de la souveraineté et de l’indépendance des États.
Car il y va, non seulement de l’absolue nécessité de retrouver leurs libertés, leur façon de vivre, le type de société auquel ils aspirent, d‘échapper à ce nouvel esclavage, mais aussi et surtout de celle de préserver leurs biens, leurs vies et celle de leur descendance, qui sont, nous le voyons bien aujourd’hui, physiquement menacées.
En ce qui me concerne, je demeure à leur disposition pour les y aider, jusqu’à ce que me manquent ou les forces ou la vie.
Patriotes Français !
Le vent de l’espoir se lève ! Il nous rapporte la France ! Il nous rapporte la Liberté !
Bernard CHALUMEAU http://www.lebreviairedespatriotes.fr
Extraits du traité de Müntser du 24 octobre 1648
CXXIII.
Que néanmoins la paix conclue demeure en force et vigueur, et que tous ceux qui ont part à cette transaction, soient obligez de défendre et protéger toutes et chacunes des loix ou conditions de cette paix contre qui que ce soit sans distinction de religion ; et s’il arrive que quelque point en soit violé, l’offensé tâchera premièrement de détourner l’offensant de la voye de fait en soumettant sa cause à une composition amiable, ou aux procédures ordinaires de la justice.
CXVII.
Et qu’au reste tous leurs droits et privilèges en ce qui regarde le spirituel et le temporel, dont ils ont joui avant ces troubles, leur soient conservez ; sauf toutefois les droits de souverainteté avec ce qui en dépend pour chacun de ceux qui en sont les Seigneurs.
LXIV.
Et afin de pourvoir à ce que dorénavant il ne naisse plus de differens dans l’état politique ; que tous et chacun soient tellement établis et confirmez en leurs anciens droits, prerogatives, privileges, libre exercice du droit territorial, tant au spirituel qu’au temporel, seigneuries, droits regaliens, et dans la possession de toutes ces choses en vertu de la presente transaction , qu’ils ne puissent jamais y être troublez de fait par qui que ce soit, sous aucun pretexte que ce puisse être.
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François Hollande et la guerre : Honni soit qui Mali pense !
Quand un grand ponte de l’establishment doit descendre dans l’arène se colleter avec ses acolytes c’est qu’il y a de l’eau dans l’essence, dit-on par ici. Le citoyen Dominique de Villepin, ex-commis de la ploutocratie de Paris, particulièrement guerrière ces temps-ci, a publiquement pris parti contre l’aventure militaire française au Mali. L’ex-ministre Dominique de Villepin, héritier de l’ère Raffarin, rentier de l’ère Chirac et prostré de l’ère Sarkozy, s’est commis d’un écrit plein de finesse et d’hypocrisie. Son propos, tout de fil blanc cousu, va comme suit: Ne refaites pas les erreurs du passé et apprenez de vos billevesées, bande de demeurés –… Non, la guerre ce n’est pas la France déclame-t-il.
Tout cela coule de source ma foi. L’impérialisme français arrogant, revanchard et pédant, après avoir été complice dans la destruction de la Serbie, du Kosovo, de l’Afghanistan, de Djibouti, de la Côte d’Ivoire, de la Libye, de la Syrie, de la Somalie, s’attaque aujourd’hui au Mali… pensant probablement que, la proie étant plus démunie, le chacal (ou le Rafale!) en aura vite fini.
Dominique sait d’expérience l’engrenage de la dépendance à la souffrance (des peuples néo-colonisés) et il le dit d’un air déconfit : « Tirons les leçons de la décennie des guerres perdues, en Afghanistan, en Irak, en Libye. Jamais ces guerres n’ont bâti un État solide et démocratique. Au contraire, elles favorisent les séparatismes, les États faillis, la loi d’airain des milices armées. Jamais ces guerres n’ont permis de venir à bout de terroristes essaimant dans la région. Au contraire, elles légitiment les plus radicaux. Jamais ces guerres n’ont permis la paix régionale. Au contraire, l’intervention occidentale permet à chacun de se défausser de ses responsabilités. Pire encore, ces guerres sont un engrenage. Chacune crée les conditions de la suivante. Elles sont les batailles d’une seule et même guerre qui fait tache d’huile, de l’Irak vers la Libye et la Syrie, de la Libye vers le Mali en inondant le Sahara d’armes de contrebande. Il faut en finir.» (1).
Que de sagesse ! Notez que monsieur de Villepin ne dit pas que les impérialistes français devraient s’abstenir de s’immiscer dans les affaires intérieures de leurs néo-colonies d’Afrique; en effet, ce n’est pas ce que l’ex-candidat à la candidature suprême préconise. Il dit simplement que l’espionnage, le magouillage, la manipulation des pions dans la région, quelques strapontins et quelques valises diplomatiques bien garnies sont plus payantes que force ni que rage.
La recette militaire a été essayée sans succès, elle n’a donné que révoltés enragés, destruction des infrastructures, famine chez les futurs esclaves salariés à bientôt exploiter, moins d’affaires, moins de ressources minières à exproprier et moins de marchés à s’emparer. Pourquoi ne pas tenter la solution toute de diplomatie emberlificotée ?
Lisez plutôt : «Il faut aussi une dynamique régionale, en mobilisant l’acteur central qu’est l’Algérie et la CEDEAO en faveur d’un plan de stabilisation du Sahel. Il faut enfin une dynamique politique pour négocier en isolant les islamistes en ralliant les Touaregs à une solution raisonnable. (…) Telle est la responsabilité de la France devant l’histoire.» (2). Autrement dit, faire faire la guerre de la «mère patrie» par les soldats des néo-colonies. Africains contre africains pour le bien des métropolitains.
Les pontifes français sont prompts à charger leur nation des missions du trublion que personne pourtant ne souhaite leur voir assumer. Bien entendu quelques «mécréants» diront que les intérêts de la France au Mali sont plus immédiats, plus sonnants et trébuchants et plus pressants que le ponte ne veut bien l’avouer. Ces éternels palabres africains où le maître doit à la fin, de toute façon, donner de la cravache et du goupillon, ne garantissent nullement que les pillards pourront conclure leur larcin.
« L’intervention française, baptisée « Opération Serval », du nom d’un félin africain, a été décidée après que les islamistes d’Ansar Edine eurent pris plusieurs positions dans le sud du pays, notamment la région de Komma, et menacé de prendre la capitale Bamako, et donc d’avoir un contrôle total du pays (ce qui aurait placé cette organisation – qui est sous le contrôle dont on ne sait qui dans la région – en position de force pour les négociations de la cession du butin de radiation. NDLR). »
« Une situation qui posait un problème à la France, non pas pour les raisons «humanitaire» si chères à Bernard Kouchner et autres BHL de ce monde, mais plus vraisemblablement parce que la société Areva, groupe industriel français spécialisé dans les métiers du nucléaire, en particulier l’extraction de minerai d’uranium, bataille depuis plusieurs années pour obtenir l’exploitation de quelques 5,000 tonnes de minerai qui se trouvent à Faléa, une commune de 21 villages et 17,000 habitants, située dans une région isolée à 350 kilomètres de Bamako, capitale du Mali. » (3).
Ah si tous ces politiciens, ces militaires et ces terroristes-djihadistes à leur solde – le problème avec les mercenaires djihadistes c’est qu’ils se vendent au plus offrant et que comme les soldats ils sont sans foi ni loi – seule l’odeur de l’argent les fait changer de camp; si tous ces gens avaient entendu le chaman du Nord Mali que nous avons interviewé récemment : « Mes frères, déclara le sorcier malien, croyez-vous que le nouveau Président puissant, ce monsieur Hollande de France, tirera leçon des massacres afghan et irakien et syrien et libyen ? Aucunement, et nous les attendons bientôt avec leurs armées et leur équipement de mort, venir engraisser les ploutocrates obséquieux qui tiennent lieu de Président-polichinelle à Bamako notre capitale, entouré de son armée de pacotille en guenille, toujours prête à faire feu sur les paysans maliens, à violer les femmes et à recruter leurs enfants-soldats. »
Et le vieux marabout de conclure assis dans sa case de l’Azawad envahi : « Que tous ces preux demeurent chez eux parmi les leurs en pleurs et qu’ils laissent le malien palabrer avec le malien, le noir discuter avec le blanc, le Touareg avec le Bambara, le Bobo et le Dogon. Qu’ils laissent le chrétien africain négocier avec le musulman africain et qu’ils nous laissent en paix. Tous ces étrangers ont assez saccagé nos contrées pour ne pas insister et blesser davantage notre fierté. Dites au Président à Paris, fils de colonialistes proscrits, ce monsieur Hollande «socialiste», de ne plus s’en faire : nous Maliens nous saurons régler cette affaire sans détruire la terre-mère qui nous appartient. » (4).
La France hors du Mali !
L’Afrique aux Africains !Robert Bibeau http://www.esprit-europeen.fr
Source : http://www.mecanopolis.org/
Notes :
(1) Non, la guerre, ce n’est pas la France. 12.01.2013. http://www.lejdd.fr/International/Afrique/Actualite/Villepin-Non-la-guerre-ce-n-est-pas-la-France-585627
(2) Non, la guerre ce n’est pas la France. 12.01.2013. http://www.lejdd.fr/International/Afrique/Actualite/Villepin-Non-la-guerre-ce-n-est-pas-la-France-585627
(3) Spencer Delane. L’intervention militaire française au Mali. Mécanopolis. 13.01.2013. http://www.mecanopolis.org/?p=26739
(4) Légende du nouvel an au Mali 5.01.2013. http://www.partisadi.net/2013/01/legende-du-nouvel-an-au-mali/ -
Repose en paix (Terre de France)
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NKM, une bourgeoise sans conviction
Ambitieuse, progressiste : portrait de la probable tête de file de l'UMP à Paris
Quoiqu'elle s'en défende régulièrement, Nathalie Kosciusko-Morizet est d'abord l'héritière d'une véritable dynastie républicaine, de gauche puis gaulliste : fille du maire UMP de Sèvres, petite-fille d'un ambassadeur socialiste devenu maire RPR de Saint-Nom-la-Bretèche, arrière-petite-fille du sénateur-maire communiste, puis socialiste, de Boulogne-Billancourt. Sa mère, de son côté, très engagée auprès des jésuites, est issue d'une famille bourgeoise et catholique du Poitou.
Née en 1973 à Paris, polytechnicienne, ingénieur du génie rural (c'est-à-dire les Eaux et Forêts), c'est à l'amitié de son père avec Jacques Chirac qu'elle doit d'avoir été parachutée en 2002 comme député de l'Essonne avant d'être élue maire de Longjumeau en 2008. C'est Nicolas Sarkozy qui en fera, à partir de 2007, une secrétaire d'Etat puis un ministre, utilisant son image et sa sensibilité écologique. Elle s'est mariée avec un énarque socialiste, dont elle a deux enfants.
Objectif Paris
Comme Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet est emblématique de cette nouvelle générations d'élus UMP qui aspirent aux plus hautes charges de l'Etat tout en reniant conservatisme politique et orientation jugée trop droitière: ils se sont, sans aucun scrupule, abstenus sur le texte concernant le mariage homosexuel, plutôt que de voter contre comme la grande majorité des députés des groupes UMP et UDI. Déjà, en 2011, elle avait écrit un livre assez ridicule sur le FN : Le Front antinational. Elle a récemment fustigé l'influence de Patrick Buisson sur Sarkozy, l'accusant de vouloir la victoire posthume de Charles Maurras...
Si elle est adhérente à l'UMP, c'est par pure stratégie et ambition personnelle, pas par conviction, sinon une vague adhésion aux principes du libéralisme économique... Avoir une étiquette de droite et peur de son ombre : tout un programme, qui est vite devenu celui de ces « quadras » prêts à tout pour réussir.
Voyant qu'aucun de ses aînés ou de ses rivaux
ne concourrait dans la course aux postes de maire de Paris, sur fond de fin de règne de Bertrand Delanoë, NKM n'a pas mis longtemps à délaisser Longjumeau pour se lancer à l'assaut de la capitale à la tête d'une petite bande de fidèles collaborateurs. François Fillon l'a adoubée. Elle est bien décidée à gagner la primaire, à désamorcer une éventuelle candidature de sa rivale Rachida Dati, à s'allier avec l'UDI de Jean-Louis Borloo (qui a désigné le sénateur Yves Pozzo di Borgo comme tête de file dans la capitale) et à disputer la victoire à Anne Hidalgo, dauphine désignée de l'actuel maire de Paris. NKM dispose désormais de son propre courant au sein de l'UMP, la France droite, et s'appuie également sur la vénérable Union des Jeunes pour le Progrès.
Paris ne vaut pas une messe
Au passage, Nathalie Kosciusko-Morizet souhaite soigner sa notoriété et sa stature internationale, encore assez faibles. Du 3 au 5 mars dernier, elle était à Washington où elle a profité du congrès des organisations juives américaines, auquel elle était invitée, pour rencontrer le maire de la capitale des Etats-Unis. Si elle l'emporte en mars 2014 à Paris, elle sait que cette victoire sera un tremplin pour 2017, afin de décrocher Matignon en cas de retour de la droite et sans perdre
de vue son objectif premier : entrer un jour à l'Elysée. S'il le faut, elle abandonnera demain Paris, comme elle vient d'abandonner Longjumeau.
Ainsi se construit une carrière dans notre République : grandes écoles, réseaux et ambition personnelle. Il reste que l'électorat catholique de la capitale pourrait lui faire payer d'une façon ou d'une autre sa véritable trahison politique lors du débat sur le mariage homosexuel. Il est en effet clair que pour elle, Paris ne vaut pas une messe. Les nombreux élus parisiens qui ont manifesté le 13 janvier sont pourtant la preuve que l'on peut être élu dans la capitale sans avoir peur des représailles du lobby gay.
Antoine Ciney monde & vie 19 mars 2013 -
26 mars 2013 : le centenaire de Jacqueline de Romilly (1913-2010)
« Une société qui néglige Homère finira par oublier Voltaire. »
Elle s’est éteinte il y a un peu plus de deux ans (le 18 décembre 2010), elle a été la première femme élue au Collège de France, le sanctuaire des grands universitaires, elle a été élue à l’Académie française (la deuxième femme après Marguerite Yourcenar, c’est encore rare de nos jours) et elle a passé toute son existence à étudier Thucydide et plus généralement, la Grèce antique, ce qui lui a même valu la nationalité grecque en 1995. Jacqueline de Romilly aurait eu tout juste 100 ans ce mardi 26 mars 2013. Hommage à cette grande helléniste.
Il existe d’éminents "savants" qui cherchent à conserver et à transmettre des civilisations. Des langues, des cultures qui pourraient être oubliées par les plus jeunes générations. Georges Dumézil (1898-1986) a été de ceux-là, sauvant même certaines langues d’une disparition programmée par absence de locuteurs. Une culture monumentale. Un savoir qui donne le vertige.
Jacqueline de Romilly fut aussi de cette espèce-là, avec pour seul objectif de transmettre la connaissance de la Grèce antique à notre société contemporaine postmoderne. Selon elle, on trouve chez les Grecs anciens toutes les valeurs qui gouvernent le monde aujourd’hui : liberté, égalité, démocratie, droit etc.
Pour Jacqueline de Romilly, le langage était un élément essentiel de l’humanisme : « On découvre dans l’étude de ces langues le point de départ des principales idées contemporaines. C’est vrai pour la démocratie, mais aussi de tous les mots qui aujourd’hui, désignent les grands principes et les grandes valeurs de la vie quotidienne. » ("Lire", 2004)
Il faut bien sûr donner de grands bémols, car la société grecque antique était loin d’être une société libre comme les démocraties modernes. La citoyenneté n’était réservée qu’aux élites, masculines, et les Grecs anciens étaient coutumiers de l’esclavage, stigmatisaient les métèques (étrangers) et étaient assez cruels dans une justice souvent expéditive (la mort de Socrate l’illustre).
Néanmoins, une société qui ne se nourrit pas des leçons de l’histoire est une société qui irait à sa perte, avec crise identitaire, perte de repères, etc. J’ai eu la chance d’avoir appris le latin et le grec dans mon cursus scolaire alors que beaucoup trouvaient que c’était inutile, juste une perte de temps. J’ai au contraire été très heureux d’avoir eu accès à ce petit bonus de culture car la plupart des mots et des concepts de la langue française, par exemple, en sont inspirés.
Jacqueline de Romilly a redonné des lettres de noblesse à ce savoir devenu de plus en plus exceptionnel, devenu quasiment des curiosités dans un enseignement qui préfère miser sur les nouvelles technologies, l’informatique, les langues modernes (l’anglais, l’allemand, l’espagnol), etc. Ces disciplines sont évidemment indispensables aujourd’hui, probablement qu’il faudra rapidement ajouter aux langues cruciales le mandarin, mais elles ne sont pas incompatibles avec la culture "classique".
Elle disait en 1996 : « Le progrès scientifique a facilité la vie matérielle, mais les valeurs ont changé et les gens manquent de repères. L’important est de faire connaître les expériences passées, non pas comme modèles à imiter mais comme des références pour comprendre le présent. Il faut à tout prix sauver la formation littéraire, qui non seulement apporte aux jeunes des éléments de comparaison leur permettant de juger, mais leur donne aussi une force intérieure. » ("Les Échos"). Elle avait ainsi fondé l’association Sauvegarde des enseignements littéraires (SEL).
Normalienne, fille de normalienne, elle s’était mariée avec la culture grecque, à tel point qu’après un expérience conjugale dont elle avait mis un terme après une trentaine d’années, elle avait regretté de ne pas avoir été une mère, mais était satisfaite de sa trajectoire universitaire prestigieuse. Toute sa vie fut consacrée à montrer que les philosophes grecs ont eu une influence déterminante dans la pensée morale et politique actuelle. Bien que très âgée, elle avait milité pour redonner l’esprit civique à une société plus soucieuse de consommer que de rendre service (en créant notamment l’association Élan nouveau des citoyens).
Succédant à André Roussin à l’Académie française, Jacqueline de Romilly avait défini la gentillesse ainsi : « Cette gentillesse, chez [André Roussin], touchait aussitôt. (…) On avait dû, je crois, lui faire de nombreuses remarques à ce sujet ; car il s’est inquiété, une fois, de ce que le mot "gentil" pouvait avoir de protecteur et de légèrement méprisant. Pour moi, il exprime au contraire un éloge sans réserve. C’est un mot qui rayonne. Associée à l’intelligence, la gentillesse étonne et charme. » (26 octobre 1989). C’est Alain Peyrefitte qui prononça la réponse à son discours de réception, et le Prix Nobel de Médecine 2011, Jules Hoffmann, lui succéda dans ce même fauteuil, élu le 1er mars 2012.À la fin de sa vie, en 2008, Jacqueline de Romilly avait achevé son long cheminement de conversion au catholicisme en faisant sa première communion avec les yeux d’une enfant de 10 ans (selon le prêtre libanais qui en était à l’origine, Mansour Labaky, né la même année que le baptême de sa protégée, mais qui, depuis un an, est accusé d’avoir abusé de mineures).
« Apprendre à penser, à réfléchir, à être précis, à peser les termes de son discours, à échanger les concepts, à écouter l’autre, c’est être capable de dialoguer, c’est le seul moyen d’endiguer la violence effrayante qui monte autour de nous. La parole est un rempart contre la bestialité. Quand on ne sait pas, quand on ne peut pas s’exprimer, quand on ne manie que de vagues approximations, comme beaucoup de jeunes de nos jours, quand la parole n’est pas suffisante pour être entendue, pas assez élaborée parce que la pensée est confuse et embrouillée, il ne reste que les poings, les coups, la violence fruste, stupide, aveugle. Et c’est ce qui menace d’engloutir notre idéal occidental et humaniste. » (Jacqueline de Romilly).
Révérence à cette "grande dame" (selon l’expression souvent employée) pour avoir ouvert les yeux à bien de ses contemporains sur la richesse des origines de notre civilisation.
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (26 mars 2013)
http://www.rakotoarison.eu -
La rage socialiste et la colère héroïque du ventre français
Donnez-moi une livre de chair
William S.
Comme je le disais récemment, il ne faut pas compter sur le social, sur le sozial, comme disait Céline, pour motiver les foules. Les peuples se font tondre partout et ils ne réagissent plus. La dette publique fabriquée par les Shylock de Chypre et de Bruxelles, de Wall Street et d’ailleurs hypnotise le public mais ne l’éclaire pas. Le fait que Christine Lagarde (JMLP se demandait si elle est Française, peut-on savoir ?), dont le français n’est pas sa langue de travail (ce qui explique qu’elle s’exprime aussi mal dans sa langue maternelle à l’Assemblée) passe pour un grand ministre après avoir augmenté notre dette de 500 milliards et fait réduire la part de la France de 6 à 3,6 % de la production industrielle mondiale (en cinq ans !) devrait nous éclairer à ce propos. Et dans le cas de Lagarde comme dans celui des socialistes en guerre un peu partout dans le tiers-monde, surtout ici, il n’y a pas que l’incompétence qui soit en cause. Il y a aussi une mauvaise volonté mondialiste évidente, une volonté de mal faire et de nuire à son peuple, ce qui est la garantie d’un pouvoir moderne, libéré, libérateur, etc. Nous verrons lorsque l’euro s’écroulera et qu’on aura la satisfaction de voir les forces vives, pardon, les capitaux se réfugier comme par enchantement à Wall Street et que nous devrons nous battre dans la rue pour avoir du dollar, pourtant une monnaie aussi zombie que le président post-historique des Etats-Unis aux abois...
La caste mondialisée assise sur ses jets privés et ses femmes de ménage, ses tableaux de maître et ses villas aux îles Moustique, en veut à nos libertés et à notre argent, ce qui va souvent avec. C’est dommage mais c’est comme ça, lisez l’Evangile : « Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et possédons son héritage. » (Matt.,21,38)
Le social se tait mais la vie bouge encore et les têtards frétillent, malgré le clonage et les technobiologies, le transhumain, le recyclage des génomes et la fabrique à la chaîne MTV des monstres idiots-visuels. On a donc un million et demi de personnes qui viennent s’agiter joyeusement pour la vie dans la rue et la police socialiste, aux ordres comme toujours, asperge de gaz les femmes et les enfants d’abord, se sent menacée, voit poindre un six février 36, pardon 34, au-dessous. Aux ordres du Bilderbergs dont il est un familier, l’actuel ministre de l’Intérieur n’hésitera pas. Sous le petit-bourgeois et rond-de-cuir tout heureux de bouffer à la table de Rockefeller sommeillera toujours le bourreau républicain en quête de vendéens à écharper.
J’ai fait référence à la livre de chair d’une pièce célèbre, qui permet justement de jouer à la fois, grâce à sa polysémie, sur l’obsession abortive de l’époque et le besoin effarant de la dette (du péché, donc, debout) pour terroriser les populations et le maintenir sous l’éteignoir. Car au final quand on nous prend trop d’argent, c’est toujours de la chair et du sang. Ici non plus Léon Bloy ne s’était pas trompé : l’argent c’est le sang du pauvre. Et on plumera le pauvre et le moyen bien plus que Depardieu ou bien Arnault, de cela on peut être assuré. On a bien vite tourné, et ce n’est pas un hasard, l’épisode malencontreux des 75 %. Et les petits épargnants transformés en oligarques à partir de cent mille euros à Chypre ne seront pas épargnés. La nouvelle garde stalinienne d’un mondialisme démonique et pandémique criera partout au koulak. Et l’on nous ruinera pour sauver leur euro.
Tant que les gens se croiront coupables, on les tiendra : c’est l’unique truc que la société techno-libertaire et néo-satanique a pu retirer de la religion, cette idée de la culpabilité invisible, immatérielle, omniprésente. On a tort de fumer, de boire et de manger, on a tort d’avoir un passé, un présent, un futur, on est raciste, on est sexiste, on est bon pour la "cage aux phobes" et les poubelles de l’histoire, etc.
Tant que les Français ne comprendront pas que la dette n’est pas liée à leur santé, à leur âge, à leur vie quotidienne, à leurs excès en somme (vous nous coûtez trop cher, vous êtes de trop sur cette terre, heureusement que l’immigré remboursera vos dettes, d’ailleurs laissez-lui votre place) mais aux banques qui l’ont fabriquée ex nihilo à partir de la loi Pompidou de 74 et de la crise de 2007 (Michel Rocard l’a avoué en ricanant dans une interview incroyable), ils ne se révolteront pas. Mais pour la famille c’est différent.
La France s’est fâchée avec la famille après la Révolution, et la famille est revenue après la Libération. Un beau symbole ! La famille c’est l’exception française en quelque sorte, avec les indices de fécondité les meilleurs d’Europe, les bébés anti-déprime de la presse féminine et les photos devant le château familial loué pour l’occasion à la belle saison. Ici le cirque monstrueux des médias qui repose aussi sur la criminalisation de tout contrevenant ne marche pas. Les journalistes qui ont fait élire le pouvoir en place avec les islamistes et les minorités raciales et sexuelles qui s’éclatent comme disait Philippe Muray avant de mourir, pourront hurler après la France moisie ringarde vieillie etc., ils ne pourront pas empêcher une marée humaine venue des entrailles du pays de se révolter. Le ventre a son héroïsme a dit Victor Hugo. Ce n’est pas la première fois que les femmes montent sur les barricades, on dit même que c’est un symbole médiéval, la révolte des femmes.
Les socialistes doivent encore durer cinq ans. Cela va être long. Cela va être très, très long ! S’en rendent-ils compte seulement ? Plus personne ne veut d’eux, cela va être long, pire encore qu’en 81-82 et on a vu comme ils ont fini en 2002. Leur nullité prend des proportions eschatologiques. Leur rage va se muer en dépression, répression, en provocations (attendez-y vous), en tyrannie médiatique et autres, même si la volonté du peuple gronde. Quand ils utiliseront contre les Français une partie de la police conditionnée et lessivée, et notre armée privatisée et chargée des sales boulots de l’OTAN et des "agences", nous pourrons leur rappeler cette phrase d’un film célèbre : nous ne sommes pas des indiens, vous ne pouvez pas tous nous tuer. Et il nous faudra alors sortir de l’abysse de la BCE de Goldman taxes, et de notre réserve, fédérale, ou pas.
On verra : ils finiront peut-être par réveiller l’Histoire, à force de vilenies, les socialistes et leurs commanditaires. Face à la rage écumante de l’élite la colère du peuple gronde.
Le ventre aussi a son héroïsme
Victor Hugo
Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info
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Fraude fiscale: « l’extension du tabou sur la finance fantôme »
Était-il louable de maintenir en fonction le ministre du Budget, en dehors même du principe légitime de la présomption d’innocence, alors que ce dernier, tout en en affirmant dans ces discours officiels qu’il entendait faire cracher les mauvais payeurs et que les Français devaient se serrer la ceinture, était accusé par le site Mediapart depuis plusieurs mois de détenir des comptes bancaires à l’étranger afin de s’y livrer à du « blanchiment de fraude fiscale » ? Cette question le chef de l’Etat et son Premier ministre auraient été inspirés de se la poser il y déjà bien longtemps, avant l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris cette semaine, bref, avant qu’ils décident de se priver le 19 mars des services de Jérôme Cahuzac. D’autant que cette mise à pied tardive accrédite de facto toutes les mauvaises rumeurs, voire les convictions des journalistes ayant mené les investigations qu’ils estiment accablantes pour l’ex ministre du Budget, car apportant la preuve que ce dernier aurait menti.
Autre question centrale, le gouvernement savait-il depuis un mois et demi que le ministre du budget détenait comme Mediapart l’affirme et comme M. Cahuzac le dément formellement, ses fameux comptes bancaires dits « offshore » à Singapour et en Suisse ? C’est en effet à cette date que le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a refusé de rendre public la réponse des autorités helvétiques à sa demande de précisions sur la réalité de la possession par son ami et collègue socialiste de ce compte suisse…
Nous le savons, le gouvernement cherche de l’argent…principalement dans la poche des classes moyennes qui n’en peuvent, plutôt que de s’attaquer réellement à la fraude sociale qui coûte à l’Etat et partant, aux contribuables, plusieurs dizaines de milliards d’euros; plutôt que d’en finir avec la folle politique d’immigration de peuplement (73 milliards d’euros pris chaque année dans la poche des Français). Pour ne rien dire des gras et gros fromages républicains, divers et variés, servant à caser et nourrir les copains, les élus, les associations amies, à Paris comme en province…
Mais pour en revenir à la fraude fiscale proprement dite, les croisades verbales initiées en leur temps par le PS, et notamment en s’en souvient par Arnaud Montebourg, alors député, contre les paradis fiscaux, ne sont plus guère d’actualité depuis l’arrivée de M Hollande à l’Elysée qui là aussi, met ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy. Il est urgent de ne rien faire et vive la sociale !
Grand reporter à La Croix , Antoine Peillon a publié au Seuil il ya tout juste un an une enquête remarquable, « Ces 600 milliards qui manquent à la France » consacrée à se sujet. Dans son livre, il s’arrête longuement sur l’affaire Bettencourt et principalement sur la manière dont la banque suisse UBS jouerait « un rôle leader dans l’évasion fiscale en France » des (très) grosses fortunes… avec une impunité qui laisse songeur.
M. Peillon tire la sonnette d’alarme sur des pratiques qui ont de lourdes conséquences pour tous les Européens.
« Pour les spécialistes, affirme-t-il, l’évasion fiscale pèse très lourd sur les finances publiques : les avoirs dissimulés au fisc français sont presque de l’ordre de toute la recette fiscale annuelle du pays. Ils représentent même presque cinq fois le produit de l’impôt sur le revenu en 2010. » « La recette fiscale totale (recettes nettes du budget général) de la France en 2010, est de 267,2 milliards d’euros. Celle de l’impôt sur le revenu est de 54, 7 milliards d’euros, toujours en 2010 »
« Or les avoirs français placés sur des comptes non déclarés en Suisse ne dorment pas (…), ils produisent de substantiels dividendes, grâce à leur placement presque systématique dans des fonds d’investissements domicilies principalement au Luxembourg. »
« Cette masse considérable d’avoirs et de dividendes non déclarés, qui avoisine 10% de la richesse privée des nations européennes, fausse lourdement les comptes internationaux de toute la zone euro. « Selon le Boston Consulting Group »et le très jeune économiste parisien « Gabriel Zucman (prix de la fondation Eni Enrico Mattei en 2011), en 2010, pas moins de 2275 milliards d’euros n’entrent pas ainsi dans les comptes de l’Europe, ce qui génère des distorsions importantes dans les statistiques mondiales et dégrade gravement la qualité des politiques économiques de l’Union européenne et des Etats ».
M. Zicman dénonce le fait que « pour l’Europe, cela produit l’idée absurde que cette région est pauvre, endettée vis-à-vis de pays émergents comme la Chine, alors qu’elle est encore la plus riche de la planète ! Si la richesse manquante, revenait à sa source on améliorerait beaucoup l’impôt et cela contribuerait à résoudre de façon substantielle les problèmes de financements publics. Cela fait partie des solutions à la fameuse dette publique ! »
Il évoque ainsi « le rapport annuel sur la corruption dans le monde publié par l’association Transparency International (le 1er décembre 2011), (qui) estimait que les difficultés économiques de la zone euro sont en partie liées à l’incapacité de pouvoirs publics à lutter contre la corruption et l’évasion fiscale qui comptent parmi les causes principales de la crise. »
Même s’il s’agit de relativiser ce jugement en ce que la zone euro nous apparaît plus largement et pour bien d’autres raisons comme une zone économique non viable, l’auteur n’utilise pas la langue de bois pour souligner pus largement les pratiques des partis dits de gouvernement.
« Le gouvernement expliquait-il, évite la cruelle épreuve du contrôle fiscal et, pis encore, d’enquêtes plus poussées sur d’éventuels compte offshore à celles et ceux qui paient, en liquide si possible, leur cotisation au parti politique qui à l’heur d’être au pouvoir. (…) ».
« Cette sorte d’immunité, éventuellement couverte par le secret défense, s’est progressivement révélée si constante, si puissante, voire si risquée à dévoiler que j’en arrivais parfois à douter que je vivais dans une République digne de ce nom. Au profit de qui ? Oui, à qui profite l’évasion fiscale, en France ? A qui profitent les 590 milliards d’euros d’avoir placés à l’abri du fisc, en Suisse, au Luxembourg, à Singapour, dans les îles Caïmans et autres paradis fiscaux, et les au moins 30 milliards d’euros qui manquent, en conséquence, chaque année, aux finances publiques ? Au-delà même de ces « Français fortunés qui utilisent quelque 150 000 comptes non déclarés en Suisse selon le ministère de l’Economie et des Finances (…). »
« Ce sont les mêmes qui, pourtant, poursuit-il, ont vu aussi leur charge fiscale allégée de 77, 7 milliards d’euros entre 2000 et 2010, du fait de la réduction de l’impôt sur le revenu (selon le rapport d’information du député UMP Gilles Carrez du 30 juin 2010) pour les plus hautes tranches, l’évaporation de l’impôt sur la solidarité sur la fortune (environ 2 milliards d’euros de manque à gagner pour les finances publiques en année pleine à partir de 2012), la mise en œuvre du fameux bouclier fiscal après 2007 (plus de 600 millions d’euros soustraits au fisc chaque année), la réduction des droits de succession et de donation (quelques 2, 3 milliards d’euros chaque année) ; Sur la base de calculs peu contestables, le journaliste Samuel Laurent a même estimé à 71 milliards d’euros les cadeaux fiscaux du quinquennat de Nicolas Sarkozy.»
Si l’on peut tout à fait juger comme Bruno Gollnisch qu’une fiscalité écrasante (confiscatoire), trop lourde, génère de nombreux effets pervers et s’avère au final contre-productive, comment ne pas être d’accord avec Antoine Peillon quand il relève, qu’au-delà même de la question du poids de l’imposition, «c’est surtout l’immunité judiciaire presque totale dont bénéficient les évadés fiscaux de haut vol qui pose la plus grave question.»
« Lors des G20 les appels rituels à la rigueur budgétaire, à la réduction de la dette et…à la liquidation des paradis fiscaux » sont de mise. « Mais chaque fois j’ai constaté que la diplomatie imposait, in fine, l’extension du tabou sur la finance fantôme.»
«Ainsi, à la veille du G 20 de Londres, par exemple, Jersey, Guernesey et l’île de Man disparaissaient, comme par enchantement, de la liste grise des territoires fiscalement « non coopératifs » établie par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ; de même depuis 2010 (…) l’organisation internationale Tax Justice Network s’étonnaient que le Liechtenstein, le Luxembourg, la Suisse, l’Etat américain du Delaware ou la City de Londres ne figurent plus dans les listes noires ou grises de l’OCDE, alors que ce réseau d’associations indéniablement compétent en matière de paradis fiscaux considère toujours ces pays comme des centres offshore (entités juridiques créées dans un autre pays que celui où se déroule l’activité génératrice d’une richesse, afin d’optimiser la fiscalité ou la gestion financière de ces capitaux) toxiques ».
« De même, le Comité catholique contre la faim et le développement-Terre solidaire (CCFD) dénonce (…) l’impact humanitaire dramatique de l’évasion fiscale qui prive, selon cette association, les pays en voie de développement de 600 à 800 milliards d’euros, soit près de dix fois l’aide au développement octroyés par l’ensemble des pays riches »…
« La lecture du mémoire Gabriel Zucman m’a convaincu écrit encore Antoine Peillon, que la fraude et l’évasion fiscales sont un facteur majeur de la crise économique du monde ». « Il y était démontré, scientifiquement, que 8% de la richesse financière des ménages du monde entier sont détenus dans des paradis fiscaux (soit 6000 milliards d’euros en 2011)) et qu’ « un tiers de cette richesse mondiale manquante est géré en Suisse.»
Facteur majeur peut être, principal certainement pas. Mais cette enquête révèle au plus haut point les duplicités de ce monde de la finance internationale et mondialisée, qui au-delà des cas particuliers traités ici, constate le président de l’AEMN, asservit les peuples et les nations. Et ce sans que les partis euromondialistes au pouvoir ne combattent vraiment, et pour cause, ce Système qui les protège et les nourrit si bien…
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Thèse, antithèse, synthèse : comprendre la dialectique marxiste
Thèse, antithèse, synthèse : tous élevés à l’école marxiste. Le concept appliqué à la politique française ou à Vatican II est saisissant de vérité.
Hegel
Idéaliste absolu, mais qui se prétendait réaliste, [le philosophe allemand] Hegel (1770-1831) pose que seules comptent les idées. Que parmi les idées, il y en a une qui est acceptée par tous : celle de l’Etat. Cette idée « universellement » acceptée, il l’appelle la Thèse, contre laquelle s’élève aussitôt l’Antithèse, l’idée qui nie la première.
De l’affrontement de ces deux idées, surgit une Synthèse, qui n’est ni la Thèse ni l’Antithèse et qui est pourtant (dit-il) l’une et l’autre.
Cette Synthèse devient à son tour la nouvelle Thèse, et le cycle recommence avec une deuxième Antithèse qui conduit à une deuxième Synthèse.
Le mouvement ne s’arrête pas. C’est la dialectique hégelienne.
Cette conception des choses va donner le premier caractère de l’action marxiste : c’est une action de guerre permanente, parce que toujours l’Antithèse doit combattre contre la Thèse.
Feuerbach
[Le philosophe allemand] Ludwig Feuerbach (1804 – 1872) est un disciple de Hegel. Il le conteste pourtant. Il va prôner au contraire le matérialisme absolu. Pour lui, seul compte et seul existe la matière. (…)
Ce matérialisme absolu détermine une autre caractéristique marxiste : si seule compte la matière, alors ceux qui parlent d’honneur, de vérité, de bonheur, de paix,… sont des marchands de vide, d’opium qui endorment les hommes.
L’homme, pour les matérialistes, n’est que 80 kg de matière au service de l’action. La souffrance, la tristesse, le déshonneur ne comptent pas non plus. La guerre est matérialiste : elle ne s’occupe plus d’aucune valeur, d’aucune règle morale. Seul compte le succès du Parti.
Engels et Marx
[Les juifs] Engels (1820 – 1895) et Marx (1818 – 1883) sont des disciples de Feuerbach. Mais si Marx est d’abord un « philosophe », Engels est un industriel. C’est lui qui a financé Marx. Ils ont tous deux les concepts de la dialectique matérialiste.
Engles veut appliquer cette vue des choses à l’Histoire. Il prend comme exemple la France :
- la Thèse pendant longtemps en France fut la Monarchie.
- Puis l’Antithèse vint, qui donna la Révolution.
- Suivie de la Synthèse Napoléon : ni monarque, ni révolutionnaire, mais monarque révolutionnaire.
Selon Engels, la France est alors revenue en arrière par rapport au « sens de l’Histoire » du jour où elle a remplacé Napoléon par la Restauration et a ramené les Rois. Dès le début, la théorie se révèle donc fausse : non conforme au réel.
Quand Marx observe le capitalisme à l’état naissant, à Manchester par exemple, il a l’intuition que ce qui ne concerne qu’une partie limitée de l’Humanité est destinée à devenir la Thèse de demain. Les Anglais en effet ne représentent que quelques pour-cents de la population mondiale, et les capitalistes anglais ne sont eux-mêmes qu’une petite fraction de leur nation.
Marx déclare pourtant que le capitalisme va dominer le monde et qu’il va générer simultanément son Antithèse, le prolétariat. Pour lui donc, capitalisme et prolétariat vont se développer ensemble et de leur lutte va naître en Synthèse une société nouvelle, que Marx appelle le communisme.
Et il ajoute un mythe qui parodie la parousie du Christ : « ce sera la dernière Synthèse, la Synthèse finale, qui sera la fin de l’Histoire. »
Il n’y aura plus jamais de malheurs, de maladies, de crimes sur la Terre. C’est le mythe de la fin de l’Histoire, des « lendemains qui chantent », de l’arrivée au Paradis terrestre.
En attendant ce bonheur, Marx attribue tous les malheurs, toutes les guerres, tout ce qui va mal à l’exploitation capitaliste et à elle seule.
La guerre à mener devient donc unique.
André Frament – Connaissance élémentaire du trotskisme – 2002 http://bibliothequedecombat.wordpress.com