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Plus dure sera la chute
Xavier Raufer faisait justice la semaine dernière dans Valeurs actuelles des bobards assénés ces dernières années par notre classe médiatique vantant le très artificiel miracle économique brésilien. Aujourd’hui, la croissance est en berne (0,9 % en 2012 contre 7,5 % en 2010), les marchés s’effondrent et c’est un pays gangréné par l’ultra violence, la pauvreté de masse et la corruption qui s’apprête à accueillir l’année prochaine, et après une Afrique du Sud toute aussi chaotique, la coupe de monde de foot. Oui mais voila, dans un Brésil avec à sa tête un gouvernement de gauche et qui incarne le rêve mélangiste (là aussi bien frelaté et éloigné de la réalité) d’une société métissée et ouverte prônée par les officines mondialistes, toutes critiques étaient mises sous le boisseau…
En France, François Hollande s’accroche lui aussi à son rêve d’une reprise de la croissance, qui ne tiendrait pas tant aux mérites de la politique impulsée par son gouvernement que par un redémarrage de la croissance aux Etats-Unis.
Dans les faits constate Bruno Gollnisch, les Français n’ont pas confiance en la politique gouvernementale or ladite confiance est indispensable à la croissance. Citons seulement trois exemples qui justifient pleinement la défiance de nos compatriotes.
Le chef de l’Etat avait promis qu’il n’y aurait pas en 2014 d’augmentation d’impôts et de taxes, sauf celle de la TVA. Il a finalement annoncé le 14 juillet des hausses nécessaires. Un revirement qui incitera les Français (ceux qui le peuvent) à épargner plutôt qu’à consommer.
Le gouvernement vient aussi de décider de supprimer la prime de 1.000 euros versée à l’entreprise pour la prise en charge de chaque apprenti, alors que les mêmes ministres expliquaient (non sans raison) que l’apprentissage est un remède efficace pour endiguer le chômage des jeunes…
François Hollande avait aussi promis la mise en chantier de 500.000 logements par an. Nous en sommes très loin. La hausse de la TVA sur la construction de logements (sauf sociaux) qui passe de 7 % à 10 % ; l’autorisation donnée aux collectivités locales d’augmenter les droits de mutation, en les relevant de 1,3 milliard d’euros — les fameux « frais de notaire »- lors d’un achat de bien, vont se répercuter sur le coût du logement qui est bien sûr le premier handicap à l’achat..
Tout cela n’empêche donc pas François Hollande de seriner que la France va sortir de la récession que « la reprise est là », conviction martelée qui aurait pour effet de ramener la « confiance », de « forcer le destin » expliquait le socialiste Julien Dray…
En attendant, nouveau couac de communication, nouvelle preuve d’amateurisme aussi, le chef de l’Etat semble incapable d’accorder son violon avec son ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, qui annonce pour sa part et au même moment, comme l’avait calculé au printemps dernier la Commission européenne, une croissance comprise cette année entre -0,1 % et +0,1 %. C’est à dire nulle.
Car ce retour de la croissance américaine sur laquelle table M. Hollande relève aussi de la méthode Coué et de l’affabulation, expliquait le 6 août Olivier Delamarche (Associé et gérant de platinum gestion) sur BFM business dont il est un consultant régulier.
« On est en train de vous expliquer que la Terre est carrée et non plus ronde et tout le monde applaudit et relaie cela » a-t-il affirmé. « Beaucoup de gens ont annoncé qu’il va y avoir de la reprise aux Etats-Unis or il n’y pas de reprise! Si vous regardez les chiffres du chômage. En 2013, aux États-Unis, 77 % des postes créés le sont à temps partiel », en l’espèce « des barmens, des serveurs », « des postes à bas salaires ».
A la vérité poursuit-il, « On ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une reprise, on ne peut pas dire que les chiffres du chômage indiquent un réindustrialisation aux Etats-Unis, il n’y pas de postes manufacturiers qui sont créés – tout cela c’est du pipeau ! »
Aussi, M. Delamarche constate l’évidence à savoir qu’« une société qui ne crée plus d’emplois, qui ne travaille plus réellement cela ne fait pas du PIB et de la croissance capable de tirer (vers le haut) le monde entier ».
« On nous balade. Rien n’est plus sous contrôle les Américains ne peuvent plus rien faire (…) à part continuer à faire des annonces idiotes (…) ».
Autre problème, et de taille pour les Français et les Européens de la zone euro, « le sort de la Grèce sous perfusion ». Un traitement qui ne peut durer éternellement la question étant désormais de « choisir » affirme Olivier Delamarche , « la date du jour où on va la débrancher ».
« C’est un peu facile de continuer à entretenir cette Grèce pour ne pas qu’elle sorte de l’euro parce que c’est tabou (…) et donc vous avez la Grèce qui est complètement exsangue, qui demande des sous pour pouvoir survivre et on leur donne des sous parce qu’on leur dit vous n’avez pas le droit de sortir de l’euro et on continue de leur donner des sous et cela n’a pas de fin. Cela sera 40 milliards, 50 milliards à chaque semestre ? On va jouer à cela pendant encore combien de temps ? »
Là aussi, souligne le président de l’AEMN, ce gouvernement englué dans ses chimères euromondialistes et la technocratie européiste aux manettes de cette Europe folle seront contraints à des révisions déchirantes – mais en sont-ils capables ? A défaut, ils seront balayés par les peuples, par le vent de fronde qui n’en doutons pas, soufflera dans les urnes en 2014.
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La nuisance écolo frappe au quotidien
Qu'on se rassure. La dernière [en date] des folies écolo-socialistes sera suivie de beaucoup d'autres. Tant qu'il y aura des hommes et des femmes pour prétendre régenter nos vies selon leurs utopies on peut leur faire confiance pour empoisonner nos existences. Pour la gauche parisienne la circulation des automobiles offre une cible de choix que personne n'osera défendre. Que certains représentants l'opposition municipale suggère une pause après plusieurs années de persécution de la voiture individuelle, sans d'ailleurs oser en faire un cheval de bataille électoral, et hop ! le quotidien Le Monde imprimera que "l'UMP entend revenir aux années sombres du Tout Automobile", etc. Roma locuta est, Causa finita est.Ainsi donc, la lubie du moment consiste à ralentir encore la circulation des voitures et celle des deux-roues, en limitant réglementairement leur vitesse à 30 km/h. Cet acharnement nous semble mériter, plus encore qu'un simple front du refus : il impose un diagnostic du dérangement mental qu'il reflète.
Argument absurde, et mensonger que ses partisans invoquent : cette mesure diminuerait la pollution. Toutes les études sérieuses démontrent le contraire. L'expérience a d'ailleurs confirmé que l'enfer des automobilistes, promesse formulée, et tenue, par l'équipe Delanoë a d'ores et déjà rejailli en termes de nuisances pour toute la population. Et, notamment, les encombrements, les difficultés de stationnement, la paralysie des véhicules produisent toujours plus de CO2.
Tout ceci confirme l'analyse selon laquelle il faut arracher la ville, grande ou petite, à l'Utopie. Son influence auprès des municipalités, des conseils généraux comme des bureaux doit cesser. En matière de transports, la vie urbaine comme la vie rurale, s'accumulent des besoins, de plus en plus diversifiés, que la passion régulatrice des hommes de l'État se révèle incapable de planifier et de financer.
La seule réponse adéquate, et en tout état de cause la moins insatisfaisante, doit reposer sur la libre entreprise, sur l'initiative privée et sur la concurrence.
Il faut donc cesser de persécuter inutilement les automobilistes.
Mais il faut aller plus loin.
L'écologisme de façade, utopie de rechange des années 1980, s'est progressivement emparé des exécutifs locaux en tétanisant ses adversaires politiques. Il s'en est suivi une persécution des moyens privés de déplacement, sans contrepartie correspondante, en termes de transports collectifs. Il n'y a, d'ailleurs, même pas lieu de déplorer cette insuffisance : car une réponse satisfaisante se révélera toujours impossible venant du secteur public. L'offre de ce dernier restera toujours inadaptée, bloquée par l'arbitraire administratif, la culture de la subvention et la démagogie syndicale.
À cet égard, on ne perdra pas de vue que les premières victimes sont apparues au sein des grands ensembles. Ceux-ci sont devenus au fil des années des cités coupées des centres de ville et des lieux de travail avec les conséquences que l'on déplore sans y remédier. Leur réintégration dans la société française passe donc, notamment, par une liaison territoriale correcte.
Motif permanent de l'irritation des conducteurs individuels, la pression réglementaire anti-automobiliste a pu servir d'exutoire à tous les instincts des coupeurs de tête en chambre et autres admirateurs de Robespierre, Staline et Mao Tsé-toung : ils demandent ainsi toujours plus à une magistrature et à une gendarmerie, auxquelles ils refusent les moyens d'exercer leur vrai métier. Sous prétexte de lutter contre ce qu'ils appellent la violence routière, qu'ils n'exorcisent d'ailleurs que sur le papier, ils parviennent, par leurs surcroîts de textes, à laisser libre cours à la délinquance réelle.
On prendra comme simple exemple l'estimation plausible à hauteur de 3 millions de gens conduisant sans permis et sans assurances, sur les routes de l'Hexagone, infiniment plus dangereux par conséquences que les petits dépassements de la vitesse autorisée sur les autoroutes.
On rappellera aussi la nocivité des suppressions de capacités de stationnement. À paris, les écolos associés à la gauche sont parvenus à les réduire en 10 ans de près de 100 000 places, équivalent de quelque 200 ou 300 garages souterrains. Cela rend plus difficile le travail quotidien des artisans et des livreurs. Cela restreint chaque jour la commercialité de la ville. Cela accroît les embouteillages donc la pollution.
Revenir sur les excès furieux de cette politique c'est redonner vie aux centres des villes.
Sortir les sectaires écolos (1)⇓ de la gestion municipale, indépendamment de leur néfaste présence dans le gouvernement de M. Hollande, c'est en quelque sorte, chacun dans sa ville, balayer devant sa porte.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles
- cf. "L'Imposture écologiste" par Christian Laurut. Ce petit livre nous sera livré le 16 septembre et nous en présenterons une recension ce jour-là. Vous pouvez le commander dès maintenant sur le site internet des Éditions du Trident⇑
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Frakass - L'appel des Dieux
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Les sept piliers de la folie belliciste
Tribune de Camille Galic.
Voulue par Barack Husseyn Obama avec la collaboration de son caniche François Hollande – à la remorque de Bernard-Henri Lévy comme l’avait été son prédécesseur Nicolas Sarkozy en Libye –, l’agression de la Syrie, sous prétexte de « crime contre l’humanité » commis par celle-ci, obéit-elle à un élan du cœur ou avait-elle été en réalité programmée par la Maison-Blanche et le Pentagone depuis… 2001 ?
Décapiter « sept pays en cinq ans »La planification avait été décidée « dix jours après les attentats du 11-Septembre », affirmait le général Wesley K. Clark interrogé le 2 mars 2007 sur DemocracyNow. Et, le 3 octobre suivant, lors d’une conférence à San Francisco, le général dénonçait à nouveau ces « plans secrets d’invasion » dont l’avait informé l’un de ses anciens subordonnés au cours d’une visite au Pentagone en septembre 2001. On nous permettra de le citer in extenso (1) :
Un officier de l’Etat-major m’appelle dans son bureau et me dit : « Je veux que vous sachiez que nous allons attaquer l’Irak. » J’ai demandé « Pourquoi ? » Il a répondu : « Nous ne savons pas. » J’ai dit : « Avons-nous établi un lien entre Saddam Hussein et le 11/9 ? » Et il m’a répondu que non. De retour au Pentagone, six semaines plus tard, j’ai revu le même officier et lui ai demandé : « Est-il toujours prévu que nous attaquions l’Irak ? » Il a répondu : « Monsieur, vous savez, c’est bien pire que ça. » Il a pris un document sur son bureau et m’a dit : « J’ai reçu ce mémo du secrétaire à la Défense [le faucon Donald Rumsfeld] qui dit que nous allons attaquer et détruire les gouvernements dans sept pays en cinq ans. Nous allons commencer par l’Irak, et puis nous irons en Syrie, au Liban, en Libye, en Somalie, au Soudan et en Iran. » J’ai dit : « 7 pays en 5 ans ! » Je lui ai demandé : « Est-ce un mémo top secret ? » Il me répondit : « Oui, Monsieur ! » […] J’ai gardé cette information pour moi pendant longtemps, six ou huit mois, j’étais tellement abasourdi que je ne parvenais pas à en parler, et je ne pouvais pas croire que c’était vrai, mais c’est bien ce qui s’est passé. »
Certes, le timing fixé de cinq ans n’a pu être respecté mais, deux ans plus tard, le régime irakien était abattu, et la Libye de Kadhafi était décapitée en 2011, tandis que se précisaient les menaces sur Damas et Téhéran. Ce qui explique peut-être la récente volte-face de l’Iran dont le nouveau président, l’ayatollah Hassan Rohani successeur de Mahmoud Ahmadinejad, celui-ci très réservé sur l’ampleur et les conditions de la Shoah, vient au contraire de faire reconnaître (et condamner) par le chef de sa diplomatie Mohammed Javad Zarif « le massacre des juifs par les nazis » – initiative prise à l’occasion de Roch Hachana, Rohani lui-même se fendant d’un message de « félicitations » à l’Etat hébreu pour le nouvel an juif. Une première dans l’Iran post-impérial.
Aucune place pour les peuples non métissés !
Wesley K. Clark est-il crédible ? Ses allégations n’ont jamais été démenties par l’Exécutif. Et impossible de le définir comme un sale réac ou un ennemi des droits de l’homme : c’est lui qui, en sa qualité de très interventionniste commandant en chef des troupes US en Europe, conduisit la coalition « atlantique » qui, au printemps 1999, devait martyriser et ruiner la Serbie, cataloguée par les médias et l’Establishment (au premier rang duquel l’infatigable BHL) tortionnaire de l’innocent Kossovo. A l’issue de cette guerre aussi cruelle qu’asymétrique le général victorieux proclamait, en juillet 1999 : « Il ne doit plus y avoir de place en Europe pour des peuples non métissés. Les peuples non mélangés appartiennent aux idées périmées du XIXe siècle. »
Clark, Albright et Kerry : cherchez le père
De plus, en dépit de son nom très anglo-saxon (celui de son père adoptif), de son appartenance au protestantisme et de sa belle gueule de guerrier hollywoodien, les intérêts d’Israël sont les siens : né Wesley Kanne, ne se targue-t-il pas depuis 2003, époque de son éphémère candidature à la candidature démocrate de 2004 (contre George W. Bush), d’appartenir à l’illustre gens des grands prêtres Cohen ou Kohen et de descendre d’une longue lignée de rabbins ayant fui la Biélorussie pour échapper aux pogroms tzaristes ? Cette origine, il ne l’aurait découverte que tardivement car sa mère, méthodiste et installée à Little Rock (Arkansas) après la mort de Benjamin Jacob Kanne et son second mariage avec un M. Clark, avait dissimulé la vérité au jeune Wesley pour, paraît-il, « le protéger des persécutions du Ku-Klux-Klan » (2).
Très curieusement, c’est aussi à l’âge adulte que deux secrétaires d’Etat américains, l’une sous Clinton (Madeleine Albright, née Korbel à Prague) et l’autre sous Obama (John Kerry, dont le grand-père paternel, né Fritz Kohn en Silésie, aurait choisi son nouveau patronyme, très irlandais, au hasard sur une carte de l’Europe), se seraient avisés de leur ascendance juive ; et qu’ils auraient appris, de plus, qu’une grande partie de leur parentèle (trois de ses grands-parents pour Albright, plusieurs oncles, tantes et cousins pour Kerry) auraient péri dans l’Holocauste (3).
Le mystère du gaz sarin et le spectre de « Munich »
Cette ascendance explique-t-elle l’alignement de l’actuel secrétaire d’Etat sur le gouvernement de Benyamin Netanyahou et les rabbins états-uniens qui, selon le site timesofisrael.com/us, se sont mobilisés, « en tant que descendants de survivants de l’Holocauste ou de réfugiés dont les ancêtres ont été gazés à mort dans des camps de concentration », pour « exhorter les élus du Congrès à soutenir le président Obama dans son projet d’attaquer la Syrie afin de mettre fin à l’utilisation d’armes chimiques » ?
Mais les utilisateurs du gaz sarin (armée syrienne ou, au contraire, rebelles ?) n’ont toujours pas été identifiés. D’où la question, outrageante selon le premier ministre britannique Cameron, posée par George Galloway, député ex-travailliste de la circonscription de Bradford West et convaincu de la responsabilité du groupe rebelle lié à Al Qaïda : « Mais qui a donné à Al Qaïda ces armes chimiques ? Voici ma théorie : c’est Israël qui lui a fourni ces armes chimiques (4). »
Théorie phantasmatique ? Reste que des commandos encadrés par les services spéciaux US, israéliens, français et britanniques sont positionnés dans la banlieue de Damas, comme l’annonçait France Info avant l’attaque chimique du 21 août.
N’importe, John Kerry a profité de la conférence paneuropéenne de Vilnius pour affirmer le 7 septembre, et dans notre langue afin de se concilier les 68% de Français hostiles à toute aventure militaire, que « notre sécurité dépend de la manière dont notre conscience collective et notre engagement à l’égard des normes internationales existant depuis près d’un siècle nous feront réagir ». « Les États-Unis, nos partenaires français le savent, ne peuvent rester indifférents face à ce massacre. Nous ne pouvons laisser un dictateur se servir impunément des armes les plus effroyables (5) », ajoutait-il en parlant de la capitale lituanienne comme de « vraiment notre Munich à nous » afin de mieux jeter l’opprobre sur les opposants à l’intervention.
500 000 enfants irakiens liquidés ? Ça valait la peine !
Cette intervention fût-elle « courte et ciblée», comme l’Américain nous le promet à l’instar de son homologue hexagonal Laurent Fabius – qui, lui, bien que baptisé à Notre-Dame de Paris, avait cru devoir appeler de Jérusalem, le 25 août, à la croisade contre Bachar el-Assad dont il soulignait la « responsabilité écrasante » dans « l’étendue de ce massacre chimique » sur lequel il disposerait de preuves « totalement convergentes » –, nul ne peut en mesurer les conséquences militaires, politiques, religieuses, raciales et surtout humaines.
Interrogée le 12 mai 1996 dans l’émission 60 Minutes sur les 500.000 enfants irakiens déjà morts (et dont le nombre devait tripler avant même l’agression) des suites de l’embargo américain sur les équipements sanitaires et les médicaments, Madeleine Albright, alors ambassadeur américain à l’ONU à l’initiative de Bill Clinton, avait froidement répondu : « Je pense que ça en valait la peine (6). »
En 2002, John Kerry, alors sénateur du Massachusetts, votait la motion autorisant le président Bush junior à « utiliser la force, si nécessaire », pour désarmer Saddam Hussein. Ce qui fut fait l’année suivante en recourant au mensonge sur le formidable arsenal de destruction massive qu’aurait possédé le régime (mensonge reconnu officiellement par Paul Wolfowitz, numéro deux du Pentagone, dans le numéro de mai 2013 du magazine Vanity Fair) mais « cela en valait-il la peine » quand on sait qu’en ce dixième anniversaire de la « libération » de l’Irak, le pays se débat dans la plus totale anarchie, avec par exemple 71 morts et plus de 200 blessés dans la vague d’attentats ayant ravagé Bagdad dans la seule journée du 4 septembre dernier ?
Ledeen et la « théorie du chaos »
Irak, Libye, Syrie. Selon le général Clark, la déstabilisation totale de ces pays aurait été planifiée en représailles contre les attentats du 11-Septembre attribués à Oussama ben Laden et Al Qaïda… avec lesquels il apparut très rapidement que Bagdad, Tripoli et Damas n’avaient aucun lien, bien au contraire, la nébuleuse islamiste sunnite étant pilotée uniquement par les empires pétroliers du Golfe, fidèles alliés (et surtout créanciers) de Washington bien qu’islamistes militants.
A quoi riment donc ces offensives répétées, et prétendument morales, à partir de montages et de manipulations, à l’encontre de régimes sans doute dictatoriaux, mais pratiquant du moins une certaine répartition du revenu national et initiant d’indubitables progrès en matière d’infrastructures médicales, scolaires et locatives, alors qu’on laisse en paix l’affreux tyran Mugabe qui, depuis 1979 et l’atroce guerre civile entre Shonas et Matabélés (ne parlons même pas de l’élimination des Blancs), a mis en coupe réglée le Zimbabwe ?
Le but est de construire le « Grand Moyen-Orient » imaginé par Michael Ledeen, idéologue des « neo-conservatives » Donald Rumsfeld, Dick Cheney, Paul Wolfowitz, Richard Perle, etc., qui entouraient George W. Bush, à partir de la « théorie du chaos » reposant sur la « destruction positive » ; et Ledeen, ancien trotskiste promu gourou du Pentagone, du Département d’Etat et du Conseil national de sécurité, ne s’en cachait pas (7).
Collaborateur de la vénérable et influente National Review mais aussi de la Jewish World Review et fondateur du Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA, lié à l’AIPAC, le lobby israélien œuvrant au Capitole), il prononçait ainsi devant cette instance, au lendemain de la chute de Saddam Hussein, une adresse intitulée : « Il est temps de se focaliser sur l’Iran, mère du terrorisme moderne » (Time to Focus on Iran — The Mother of Modern Terrorism) où il déclarait notamment : « Le temps de la diplomatie est terminé. Est venu le temps d’un Iran libre, d’une Syrie libre, d’un Liban libre (8) », cela par quelque moyen que ce soit.
Et à ceux qui lui objectaient que les forces américaines devaient s’armer et se préparer pour faire face à ces différents conflits (on se souvient qu’en 1993, l’expédition américaine Restore Hope en Somalie fut un échec sanglant, Clinton étant obligé de rapatrier promptement ses troupes) et que le coût humain serait considérable pour les agressés, il répliquait : « La région est déjà un chaudron. Ça ne changera pas de la chaudroniser un peu plus. Et le plus vite possible ! » – Faster, please ! Une expression frappante, c’est le cas de le dire, dont il a fait le titre de son blog.
L’Oncle Sam gendarme ou dynamiteur du monde ?
L’objectif que Ledeen avait fixé au républicain Bush fils sera-t-il atteint par le démocrate Obama, avec le concours empressé de la France ? On ne voit pas très bien ce que l’Amérique – dont Washington vient de se souvenir, opportunément, que notre pays était « son plus ancien allié » – et son peuple y gagneront. Au regard des catastrophes irakienne et libyenne, on ne mesure que trop, en revanche, ce qu’y perdront les nations et les populations, chrétiennes notamment, sacrifiées sans états d’âme par Ledeen et son gang de forcenés. Mais sans doute, devant les décombres et les génocides, ces fous du bombardement chirurgical estimeraient que « cela en valait la peine ».
Camille Galic 9/09/2013 http://www.polemia.com
Notes :
- http://www.democracynow.org/2007/3/2/gen_wesley_clark_weighs_presidential_bid
- http://en.wikipedia.org/wiki/Wesley_Clark
- http://en.wikipedia.org/wiki/John_Kerry
- http://www.youtube.com/watch?v=VrtM2w6BrXw
- http://www.liberation.fr/societe/2013/09/07/syrie-a-paris-kerry-s-adresse-en-francais-a-l-opinion-publique_930179
- http://www.youtube.com/watch?v=WC2jCxsHq4M
- http://en.wikipedia.org/wiki/Michael_Ledeen
- http://www.alternet.org/story/15860/who_is_michael_ledeen
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Vincent Vauclin, Cendres - Croisade contre le monde moderne, 2013
Cet essai de notre camarade de la Dissidence Française pourrait être comparé à Orientations de Julius Evola. Tant sur la forme, celle d'un manifeste relativement succinct que sur le contenu: éveiller les consciences, responsabiliser via différents points. Je reviendrai un peu plus tard sur Orientations par l'intermédiaire d'une autre chronique.
En guise de préambule : « Autopsie du corps social » enfin de ce qu'il en reste... La description du monde post-moderne est juste, sans fioritures ou dithyrambisme pseudo-intellectuel indigeste. Avec des références Guenoniennes et au Kali Yuga, force est de constater une fois de plus la portée visionnaire de certains écrits ne datant pas d’hier. L'addiction consumériste et l'éradication du spirituel sont les conséquences principales de la stratégie mondialiste pour globaliser l'humain dans la plus répugnante des postures en le poussant à ne raisonner que via ses plus bas instincts... dès le premier round, Vauclin vise la tête. Le parallèle entre la laïcité et le consumérisme n'est pas dénué d'intérêt; ceci étant, je trouve juste de rajouter que certains pseudo-pratiquants ne sont pas exempts de reproches totalement paradoxaux. Comment, en effet, ne pas esquisser un sourire face à un soi-disant soldat du prophète portant des Air max ou sa compagne burquaisée arborant fièrement un sac Guess? Loin de moi de vouloir stigmatiser ou encenser tel ou tel culte mais la dictature du paraitre gangrène même la foi affichée de façon ostentatoire... Transgression des fondamentaux et assimilation de la tradition à l’archaïsme, voilà d'autres épineuses conséquences du projet mondialiste et la liste est loin d'être exhaustive...
Cela va de pair avec le reste des profanations sociétales également dépeintes: l'homophilie, l’apologie des déviances les plus abjectes, des pratiques sexuelles virtuelles de détraqués au détriment du véritable échange affectif ou charnel, sans parler des affres de la toile propice à l’isolement, à la névrose ou encore à la frustration... L’ingénierie sociale plonge l’humain dans la léthargie dans un début de 3ème millénaire déjà très fin de siècle avec une boite de Pandore ouverte comme il se doit et ce, depuis un certain laps de temps déjà... Aux antipodes de toute résignation, l’émergence d’esprits avisés prompts à renverser le cours de la prophétie est mise en lumière, tel est le sens profond…
Cendres ne fait pas que dénoncer mais, au contraire, d'un tombereau de lamentations propose une alternative, une profession de foi, une piqûre de rappel.
Il propose en premier lieu une réflexion pour déterminer qui est notre véritable ennemi (ce que nous appelons sur le CNC "le Système") et ne pas sombrer dans les pièges tendus par celui-ci, ne pas se disperser dans la focalisation disparate face aux différents avatars de l'empire. C'est peut-être complexe, mais pas irréalisable après une concertation et une analyse commune de toutes les entités dissidentes, c'est un bel appel à la remise en question comportementale, à l'armistice des conflits d'ego.
En conclusion, Cendres est un brulot habilement pondéré mettant chacun face à ses propres responsabilités en tant que militant. Poursuivre des puérilités contreproductives, se complaire dans le pseudo-activisme ou s'autodiscipliner au service de la communauté via "l'ordre", tout ceci est propice au méditatif.
"Le temps d'une éclipse, d'une convulsion, les hommes de l'ordre seront mis à l'épreuve. Ce sera l'instant révolutionnaire"
Le Sacristain
NB: Vincent Vauclin publie son deuxième ouvrage, Putsch, le 7 septembre 2013!
Pour en savoir plus: La Dissidence Française -
Pour une séparation du Laïcisme et de l'État
Peillon s'est encore fait remarquer pour la rentrée scolaire. Le personnage communique beaucoup. Tel Robespierre, qu'il admire et qui, cependant signa son arrêt de mort à la Fête de l'Être suprême, il pose en grand maître d'une religion [presque] nouvelle.
Tout cela le prétentieux personnage l'écrit lui-même.
Qu'on en juge par ses propres citations :
On remarquera d'abord que, comme beaucoup d'esprits marqués par l'enseignement de la philosophie, il fait bon marché de la connaissance concrète de l'Histoire. Voici en effet comment il définit la révolution :
"La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux." (1)⇓
Et il enchaîne donc par cette conclusion, certes logique, mais terrifiante :
"La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. C’est une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi."
On se situe exactement dans cette idée rousseauiste "il faut les forcer d'être libres" qu'Augustin Cochin souligne. (2)⇓
Peillon ose écrire : "La laïcité elle-même peut alors apparaître comme cette religion de la République recherchée depuis la Révolution". (3)⇓
Mais il déclare par ailleurs ouvertement que "la franc-maçonnerie est la religion de la république". (4)⇓
Le laïcisme qu'il professe se veut par conséquent l'expression profane, le mot d'ordre, – et comme le mot "républicain",– le mot de passe d'une secte, d'ailleurs divisée, dont on rappellera qu'au sein de l'Éducation dite Nationale elle doit représenter au maximum 1 % des fonctionnaires eux-mêmes, malgré sa réputation d'ascenseur professionnel : ce qui doit bien vouloir dire qu'elle dégoûte les autres 99 %.
Cessons donc de confondre laïcité et neutralité. L'un des fondateurs du système, Viviani, qui fut président du Conseil au moment de la déclaration de guerre de 1914, l'écrivait à l'époque: "La neutralité est, elle fut toujours un mensonge [...]. Un mensonge nécessaire lorsque l’on forgeait, au milieu des impétueuses colères de la droite, la loi scolaire [...]. On promit cette chimère de la neutralité pour rassurer quelques timidités dont la coalition eût fait obstacle au principe de la loi. Mais Jules Ferry avait l’esprit trop net pour croire en l’éternité de cet expédient [...]." (5)⇓
Le développement de l'éducation étatique a toujours été conçu en vue de perpétuer le système.
Le fonctionnement de cette coûteuse administration, lourdement centralisée, se révèle d'année en année plus improductif, et plus destructeur.
Les écoles d'État ne parviennent plus à enseigner aux enfants de France à lire, écrire et compter. Mais on veut, par l'effet du laïcisme totalitaire, faire semblant d'imposer avec une soi-disant "morale laïque", dont personne ne connaît les fondements, un recul de l'islamisme, lâchement, sans oser le nommer : cette rustine méprisable, poisseuse et liberticide ne servira à rien. Jetons la sans hésiter. Séparons le laïcisme de l'État.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Apostilles
- cf. "La révolution française n’est pas terminée" Seuil 2008 page 17⇑
- *cf. "Les sociétés de pensée et la démocratie moderne" Éditions du Trident. ⇑
- Ibidem p. 162 ⇑
- cf. ses déclarations destinées à promouvoir son livre enregistrées au départ sur le site de son éditeur.⇑
- cf. L’Humanité 4 octobre 1904.
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La bataille politique passe par une indispensable libération de la société civile
De Philippe Darantière sur Nouvelles de France :
"[...] Le deuxième enjeu de l’université d’été de la Manif pour tous est d’organiser ses forces pour la nouvelle bataille politique que doit livrer la société civile, après la défaite tactique que représentent le vote et la promulgation de la loi Taubira. L’idéologie du genre a pour caractéristique de s’être infiltrée au cœur même de la République, comme en 1933 une autre idéologie s’était emparée de l’appareil d’État en Allemagne, avec les conséquences que l’on connait. On constate tous les jours son extension : hier contre l’institution du mariage et le droit des enfants à avoir un père et une mère, aujourd’hui dans l’enseignement obligatoire du gender à l’école, demain dans la PMA et la GPA. Rien n’échappe à son projet totalitaire : de la réduction de l’embryon humain à la dimension de simple matière première biologique à l’euthanasie légalisée des vieillards et des malades, il n’y a qu’une différence de degré, pas de nature. Ces deux pratiques relèvent d’une même vision de l’homme comme simple variable marchande au profit d’un utilitarisme social hégémonique. La nouveauté du combat politique à mener tient à l’étendue du front idéologique tenu par l’adversaire. Celui-ci transcende tous les partis, déborde toutes les positions politiques traditionnelles : le gender a des partisans dans les formations politiques de droite comme de gauche. L’opposition actuelle n’est en rien un rempart contre cette idéologie, elle n’en est qu’un auxiliaire.
Il est aujourd’hui indispensable de dépasser le vieux clivage « droite-gauche » devenu totalement inopérant pour lui substituer un nouveau marqueur politique, qui distingue le parti de la dignité de l’homme du camp de la dissolution de l’humanité. Cette distinction essentielle s’est manifestée en juin dernier avec la création du Forum civique de l’espérance, une initiative ouverte à de nombreuses convergences, que des forces vives du combat anti-idéologique ont rejointe comme le Printemps français, le Camping pour tous, Prisonniers politiques ou le Cercle des avocats contre la répression policière. Il reste un outil à parfaire, sans exclusive avec d’autres initiatives touchant à l’écologie humaine par exemple, mais de manière complémentaire. Dans la bataille politique qui s’ouvre, il existe une pluralité d’options mais il doit y avoir une unité de vision. Pour que celle-ci s’établisse, un espace de dialogue comme le Forum civique est indispensable. La grande nouveauté de la situation présente est qu’il faut à la fois inventer un avenir politique pour notre pays et en même temps découvrir la voie pour y parvenir. Les conceptions de type « bolchevique » d’une avant-garde éclairée qui décide en solitaire et impose ses mots d’ordre n’auront plus jamais l’efficacité d’un réseau foisonnant, obéissant à une logique floue mais animé par une dynamique centrifuge. Il faut redonner toute sa vitalité à la société civile, pour qu’elle prenne partout son autonomie par rapport aux institutions sous le contrôle du pouvoir idéologique : il faut des écoles indépendantes, des associations de parents d’élèves pour la liberté d’opinion, des groupements de soignants et de patients, des mouvements de consommateurs ou de contribuables, des associations de justiciables, des médias libres, etc. Les tentations hégémoniques doivent s’effacer derrière la recherche du bien commun. La bataille politique passe par une indispensable libération de la société civile. [...]"
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Les deux libertés
Par Paul-Marie Coûteaux
publié dans "Valeurs actuelles" du 27 août 2013
La dérive autoritaire de la gauche fournit à la droite l'occasion historique de se réapproprier la défense des libertés naturelles.
Dans la longue guerre idéologique qui oppose, depuis trois siècles, les Classiques aux Modernes (opposition dont la césure droite-gauche n'est qu'une traduction contingente, tant les contours en sont variables), le thème de la liberté est un enjeu constant : si les Modernes en font souvent un étendard, il leur arrive de la jeter au ruisseau, les Classiques reprenant alors la main en pointant les menaces que font peser sur les libertés concrètes les totalitarismes parés des plumes de l'égalité et de ses surenchères. En somme, le thème va et vient de part et d'autre de notre échiquier politique.
Or, il pourrait bien passer aujourd'hui de gauche à droite : celle-ci, avec la Ve République, a endossé le rétablissement de l'autorité de l'État au prix d'une certaine "statocratie", de sorte qu'elle fut vite submergée par une rhétorique de la liberté maniée sans vergogne mais non sans succès par une gauche qui, passée au moule de 1968, prospéra trente ans sur ce thème. Nouveau renversement aujourd'hui : ladite gauche, que les événements contraignent à montrer un visage plus autoritaire, inquisiteur, voire policier, perd sous nos yeux son avantage. Il ne manque plus à la droite que de savoir redonner au mot sa vieille magie.
Comment ? La recette est simple : il suffit de distinguer deux conceptions de la liberté. D'un côté, celle des classiques, de nature essentialiste, qui est la volonté d'être ce que l'on est selon son héritage et sa nature, en somme de se connaître assez soi-même pour l'être toujours plus profondément — plus "essentiellement" ; d'un autre côté, la liberté au sens des libertaires, qui est le droit de faire ce que l'on veut, ou ce qui passe par la tête, de jouir ou de se choisir "sans entraves", c'est-à-dire sans être lié à quelque essence que ce soit — jusqu'à l'extrapolation existentialiste, qui entend s'affranchir de toute loi de la nature.
Si la liberté des libertaires a triomphé, ce n'est pas seulement en raison de l'hégémonie de la gauche et de la domination intellectuelle de l'existentialisme ; c'est aussi parce que la société marchande préfère une liberté qui pousse l'individu délié de toute attache à faire ce qu'il veut, ou ce que le marché veut qu'il veuille, transformant l'homme lui-même en une sorte de matière plastique — au point de lui permettre, par exemple, de choisir son sexe, comme le veut la théorie du genre.
Cette liberté moderne, il est aisé de voir qu'elle atteint ses limites : limites des ressources naturelles, épuisées par la surconsommation ; limites de la jouissance, épuisée par la « tyrannie du plaisir », dont Jean-Claude Guillebaud a décrit les enchaînements ; limites financières, aussi, quand le droit de faire ce que l'on veut se transforme en devoir intimé à l'État d'en payer la satisfaction, laquelle pousse jusqu'à l'absurde la drogue des dépenses publiques — car, par un de ces retours fréquents dans l'histoire, la satisfaction de toutes les "libertés" engendre autant de droits qui, assortis d'allocations et subventions, rétablissent peu à peu l'État-Léviathan ; limites morales, également, que l'affaire du "mariage pour tous" a splendidement révélées : l'évidence de nature selon laquelle un enfant ne peut naître que d'un homme et d'une femme ouvrit les yeux de ceux (pas tous, hélas !) qui pensaient que tout était ou devait être possible ; limites de la tolérance libertaire, enfin, l'insultante répression des adversaires du mariage génétiquement modifié montrant le vrai visage des libertaires. Qui ne voit que cette liberté-là étouffe la liberté d'expression, la liberté de conscience, la liberté d'être ce que l'on est, jusqu'à celle de parler sa langue, qui est une si grande part de notre être, au point que finalement elle se nie ?
La droite française veut-elle retrouver quelque fondement ? Qu'elle sache opposer, aux impasses de la liberté libertaire, les libertés naturelles, ou essentielles, autorisant les hommes à se vouloir hommes, les pères à être pères, les mères à être mères, les Français à être français, la France à être la France — à dépasser en somme la dictature de la dénaturation universelle pour que chaque chose, chaque être puisse être pleinement ce qu'il est.
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Le citoyen libre dans l’État souverain
Une des grandeurs de la monarchie est de ne point céder à la rage d’unification qui sévit dans tous les régimes autoritaires, d’opposer à l’absurde monisme social qui fait que tout émane de l’État ou tout des individus le sage dualisme qui sépare les individus et l’État dans leur rôle, et restitue chacun à ses justes fonctions. Le citoyen, pour être libre, n’a pas besoin de sidentifier à l’État ; l’État, pour être fort, na pas besoin danéantir les libertés civiles. L’ordre social véritable exige avec la même rigueur des individus prémunis contre les excès du pouvoir et un État prémuni contre l’incohérence et l’impéritie du suffrage. Seule, la monarchie, indépendante du suffrage, peut réaliser l’apparent miracle du citoyen libre dans l’État souverain.
Les Français [...] comprendront-ils que l’autorité doit être placée assez haut pour que les tyrannies particulières ne puissent plus la duper, la maîtriser, et la corrompre ? Comprendront-ils que la liberté véritable, celle qui n’est point enfermée dans un bulletin abstrait et sans pouvoir, celle qui est dans lactivité sociale et personnelle quotidienne, dans la pensée, dans les foyers, dans la disposition intégrale des instruments et des produits du travail, celle qui est éprouvée et vécue tous les jours, ne peut être vraiment garantie et sauvée que par cette autorité-là ?
[...] Dans la monarchie seule se concilient, se fondent et sont pareillement utilisées au bien commun, les activités de lindividu, ailleurs tournées contre l’État, et les forces de la collectivité, ailleurs toutes portées à opprimer l’individu. Dans la monarchie seule, l’autonomie, l’ingéniosité, la responsabilité d’une action personnelle peuvent jouer naturellement dans l’intérêt de tous. Dans la monarchie seule, ce qu’il y a dans un être humain de plus intelligent, de plus souple, de plus libre coïncide avec ce qui a dans une collectivité humaine le plus de stabilité, de solidité, de permanence. Le Roi est rattaché à son peuple par la double chaîne de son ascendance et de sa descendance, également solidaires de tous les moments de la patrie et, tandis que ce peuple se soucie surtout de sa condition actuelle, le Roi se souvient et prévoit [...]
Admirable synthèse
Admirable synthèse, et sans doute la seule possible du personnel et du collectif, de l’autorité et des libertés, de la tradition et du progrès nécessaire, la monarchie s’oppose ainsi aux divisions de notre temps non comme la domination d’une majorité ou d’une caste, mais comme la plus haute expression des intérêts communs de la nation et l’arbitre de ses intérêts antagonistes ; non comme le gouvernement dune opinion ou d’une heure, mais comme le plus haut symbole dune réalité nationale historique dans tous les moments de sa durée. Étant humaine, elle est comme toute institution imparfaite et faillible ; en elle ne se trouvent pas moins réunies les dernières chances du peuple opprimé, de la liberté menacée et de la patrie en péril. C’est pour nous assez d’espérances.
Thierry Maulnier L’Action Française 2000 du 3 au 30 août 2006