L'image de l'Afrique noire reste sombre, associée à des guerres et des catastrophes humanitaires permanentes, ce qui repose sur des faits le plus souvent indéniables, tout en s'avérant par sa généralisation heureusement excessif. Toutefois quelques conflits localisés se poursuivent, en particulier au Mali, en Centrafrique, au Congo-Démocratique.
Au Mali, en apparence stabilisé, les élections présidentielles ont été à peu près honnêtes. Selon l'idéologie mondialiste, cet événement marquerait le retour à une normalité internationale indiscutable, sinon la fin de tout danger de déstabilisation majeure. Non, il demeure un fort risque de retour des djihadistes en Azaouad, sitôt les armées tchadienne et française reparties ; les gros effectifs salafistes sont repliés dans les déserts libyens, en particulier dans le Fezzan voisin, où ils restent hors d'atteinte, à moins de se lancer dans des opérations militaires terrestres sans fin, tout comme dans une moindre mesure dans les immensités sahariennes du Niger et de la Mauritanie, pays qui pourraient être atteints par des offensives djihadistes "surprises". Derrière l'apparent triomphe de François Hollande, sa seule réussite, rien n'est réglé. En outre, vouloir faire régner l'ordre à Gao paraît ridicule, lorsque, de notoriété publique, y compris pour les notables locaux de gauche, le désordre mafieux, fondé sur le trafic de drogue au vu et su de tous, avec des meurtres réguliers, ravage Sevran, en pleine agglomération parisienne, ou Marseille. Quant au salafisme, il n'y a hélas pas besoin de voyager jusqu'à Tombouctou pour le rencontrer : Trappes, en banlieue parisienne suffit, ou même des quartiers islamisés de Paris intra muros dans le Nord et l'Est de la capitale. Aussi les rodomontades actuelles de l'Elysée s'avèrent parfaitement ridicules.
La Centrafrique a complètement sombré dans le banditisme généralisé, forme de guerre civile totalement éclatée. La Seleka, coalition précaire, qui, avec un support logistique tchadien, avait pu s'emparer de Bangui il y a quelques mois, serait donc revenue à la juxtaposition de mouvements antagonistes armés, faibles en soi mais qui sévissent impunément faute de résistance organisée, ravageant par des pillages systématiques un des pays déjà les plus pauvres d'Afrique - malgré des richesses potentielles en tous domaines très réelles -. Au détour d'un entretien consacré à son autocongratulation - sur le Mali, François Hollande a déclaré qu'une intervention militaire en Centrafrique serait nécessaire. Sans nier le drame humain terrible des populations locales, on peut quand même soutenir que ce n'est pas à la France d'assurer la fonction de gendarme en Afrique - sous-traitant local du mondialisme - ; une énième intervention française n'aurait de sens que si elle s'accompagnait d'un mouvement significatif de retour de populations africaines actuellement en France, par centaines de milliers puis millions, ce qui, sous ce gouvernement socialiste fossoyeur de notre pays, reste complètement hors de l'univers mental.
Au Congo-Démocratique, l'offensive commune de l'armée nationale et des troupes onusiennes semble l'emporter sur le mouvement rebelle M-23, repoussé loin de Goma, au point que le parrain rwandais menace d'intervenir - alors qu'il avait nié tout lien effrontément avec le M-23 jusque-là -, ce qui inverserait probablement le cours des combats. Les pays voisins antagonistes offrent un parfait contraste, entre le petit Rwanda très bien géré, modèle de croissance économique et de développement, sous la dictature militaire tutsie du président-général Paul Kagamé depuis 1994, tandis que le vaste Congo du président Laurent-Désiré Kabila, à la réélection initialement très contestée et non reconnue par la prétendue « communauté internationale » -, demeure l'exemple du pays très mal géré, largement anarchique, malgré des richesses potentielles considérables.
À l'extrémité orientale du continent, le sort de la Somalie demeure bien incertain, avec la poursuite de la guerre civile ; mais s'organisent des entités territoriales cohérentes, autour du Jubaland au Sud, sous protection kenyane, du Pountland au Nord-Est, enfin autour de Mogadiscio pour le gouvernement dit "central". Les djihadistes des « Tribunaux islamiques » demeurent menaçants ; les clans somaliens s'affrontent encore régulièrement, mais la tendance générale malgré tout demeure plutôt positive, en comparaison de l'anarchie totale ou de l'ordre salafiste.
À la frontière du Sud-Soudan et du Soudan, le conflit a fortement diminué en intensité. Le Soudan lui-même appartient désormais de manière indiscutable au monde arabe ; l'assimilation des populations noires du Darfour se poursuit, dans un conflit larvé persistant, marqué par un racisme ethnique, pourtant entre musulmans.
Malgré bien des fragilités persistantes, qui font qu'en aucun pays d'Afrique Noire la stabilité
qu'à l'échelle continentale, ces territoires connaissent depuis une quinzaine d'années de fortes croissances, souvent à plus de 5 % annuels. En partant de très bas, les résultats sont rarement spectaculaires, à l'exception du Rwanda, ou de l'Angola, à forte richesse pétrolière, attirant même des dizaines des milliers d'immigrés européens et des centaines de milliers de Chinois. Des cas a priori désespérés comme le Mozambique ont aussi participé de cette croissance, qui s'explique largement par un cycle haussier des matières premières minérales et agricoles, accompagnées d'investissements étrangers massifs, tout d'abord chinois, puis indiens, sud-coréens, des Pays du Golfe - principalement dans des pays musulmans - ; les ressources en charbon du Nord du Mozambique ont bénéficié d'investissements miniers étrangers considérables, en particulier chinois. De même sont relancées très fortement les productions de fer au Gabon, de cuivre et de zinc en Zambie et au Congo-Démocratique. Les infrastructures, principalement ferroviaires et routières, ont été largement remises en état à travers le continent, avec des grands travaux qui se poursuivent, souvent avec des compagnies chinoises, désormais réputées pour leur efficacité dans le continent des travaux interminables. Même le Zimbabwe du marxiste Mugabe, récemment réélu président - à une majorité certainement exagérée, mais pas forcément irréelle face à un opposant historique Tsvangirai très affaibli avant le scrutin -, renoue avec la croissance, au sortir d'années de désastre total d'expérience d'indigénisation agraire, grâce à la reprise très nette de l'activité minière.
De 4 à 7 enfants par femme
Des débuts d'industrialisation s'observent même au Nigeria, en Ethiopie, au Kenya, grâce aux très faibles coûts de la main d'œuvre et de la sécurité relative. S'appuyant sur des armées de qualité, l'Angola et l'Ethiopie constituent désormais de petites puissances régionales, en forte croissance économique, soutenues par le pétrole pour le premier, de grands barrages hydroélectriques sur tous les cours d'eau importants pour la seconde - source de tensions avec les pays en aval, qui n'en peuvent mais -.
Le problème majeur de l'Afrique noire demeure l'explosion démographique. Avec 4 à 7 enfants par femme dans la plupart des pays, il est à craindre que l'économie ne puisse sur le long terme croître à un rythme suffisant pour assurer une baisse durable de la pauvreté. La situation, et ce n'est pas un hasard, s'aggrave particulièrement, avec une surpopulation sur des terroirs fragiles, au Sahel, menacés de désertification ; la situation ne serait pas insurmontable en des territoires régulièrement arrosés et encore peu densément peuplés, comme la Zambie. Evidemment hélas, la pression migratoire demeurera forte vers l'Europe sur les décennies à venir.
S. de S. Rivarol du 5 septembre 2013
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Alain de Benoist, une aventure intellectuelle et le refus du christianisme
Au moment où la direction du Figaro et du Figaro-magazine change de visages avec la nomination des talentueux Alexis Brézet et Guillaume Roquette, remontons un peu le temps... à l’époque où Robert Hersant et Louis Pauwels donnaient une tribune à la Nouvelle Droite.
Le nom d’Alain de Benoist reste largement méconnu du grand public, même si l’intéressé fait ici ou là quelques apparitions à la télévision, notamment chez le non conformiste Frédéric Taddei. C’est vrai qu’il ne compte pas au nombre des intellectuels dits médiatiques. Et pourtant, à un certain moment, qui correspond approximativement au septennat de Valéry Giscard d’Estaing, il a bien failli devenir une figure phare de l’actualité, aux confins du monde de la pensée et de celui de la politique. On l’a complètement oublié aujourd’hui, mais l’équipe réunie autour d’Alain de Benoist, à l’enseigne de la nouvelle droite, avait réussi un coup d’éclat exceptionnel avec le lancement du Figaro-magazine, supplément hebdomadaire du quotidien, dont elle assumait la direction et la rédaction. C’était l’écrivain Louis Pauwels qui avait permis cette prise de pouvoir, grâce à ses liens privilégiés avec Robert Hersant, patron du groupe de presse qui avait conquis le journal où s’étaient illustrés notamment François Mauriac et Raymond Aron. Ces deux noms sont significatifs du déplacement idéologique qu’impliquait l’arrivée des nouveaux venus dans la vieille maison. Pauwels savait parfaitement ce qu’il faisait en intronisant la nouvelle droite dans le dernier fleuron de l’empire Hersant. C’était une idéologie en décalage total avec le libéralisme d’Aron et le christianisme de Mauriac qui allait s’imposer, dans le but de donner à la droite la justification qui la conforterait, en contrant ainsi le leadership culturel de la gauche. Le Figaro-magazine, ce devait être l’anti Nouvel Observateur.
A posteriori, on perçoit comment l’opération, même si elle était risquée, pouvait être tentée. Dans le climat de l’après-Mai 68, rien ne semblait pouvoir résister sur le terrain culturel à une gauche et à une ultra-gauche qui dominaient l’université, les médias et les réseaux du type « maisons de la culture ». Pourtant, à la suite de la fondation de la Ve République, la droite avait tenu les institutions politiques vingt-trois ans durant, mais le gaullisme n’avait pas su ou pu susciter le courant qui lui aurait permis d’influencer les esprits et de disposer des « intellectuels organiques » dont Antonio Gramsci avait établi qu’ils constituaient l’armature indispensable à une entreprise politique durable. Pauwels avait repéré ce groupe de jeunes gens qui entendait disputer à l’intelligentsia marxisante la maîtrise de l’espace de la pensée. Il était d’autant plus disposé à faciliter leurs entreprises qu’il se reconnaissait entièrement dans des positions qui tranchaient violemment avec les idées du moment. Ce qui distinguait particulièrement de Benoist et ses amis ? Trois motifs idéologiques principaux : l’élitisme nietzschéen, l’antichristianisme et le biologisme, c’est-à-dire la propension à rapporter toutes les caractéristiques humaines au patrimoine génétique. C’est en lisant les revues de la mouvance (Nouvelle École et Éléments), que Pauwels s’était initié à cette thématique, qui rejoignait ses propres aspirations. Ainsi, le projet de donner un maximum d’audience à cette nouvelle droite s’était-il formé dans sa tête.
Ce projet fut réalisé dans une première phase avec la création du Figaro-dimanche à l’automne 1977. L’essai étant concluant, un an plus tard une étape décisive était franchie avec le lancement d’un véritable magazine, qui allait connaître rapidement un succès assez considérable, au point de pousser les ventes du quotidien lui-même. « Au plus fort de son histoire, explique Alain de Benoist, il allait parvenir à 850 000 exemplaires, soit deux ou trois millions de lecteurs. » Le succès en revenait à une équipe de journalistes issue des rangs de la nouvelle droite, qui avait fait son apprentissage pour partie dans les publications de cette mouvance, et pour partie à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, où Robert Bourgine avait d’abord accueilli un grand nombre d’entre eux. Même s’il a récusé la rédaction en chef de l’hebdomadaire, Alain de Benoist est étroitement associé à son orientation. Il détermine avec Louis Pauwels les sujets à aborder par lui-même ou ses amis. Yves Christen tiendra alors une place de premier plan, en assumant le suivi des questions scientifiques, principalement en biologie. L’expérience durera deux ans. Elle sera, en effet, interrompue par une campagne de presse car entre temps une opposition s’est réveillée. La montée en puissance de gens qui, la veille encore, étaient inconnus, ne pouvait qu’attiser la curiosité sur l’idéologie mise en valeur par le Figaro-magazine. Une vaste controverse devait s’ensuivre.
Paradoxalement, à la suite de la publication de dossiers dans le Monde et dans le Nouvel Observateur, c’est un moment de promotion incroyable pour le chef de file et sa mouvance. Alain de Benoist raconte lui-même : « En l’espace de quelques semaines, plusieurs centaines d’articles furent consacrés à la nouvelle droite qui se trouva ainsi propulsée sous le feu des projecteurs. Après les articles, il y eut les livres, les émissions de radio et de télévision. Je donnais des interviews en rafale. L’une des interventions les plus mémorables consista dans les deux pleines pages parues dans France Soir sur le thème « Que faut-il penser de la nouvelle droite ? », un débat animé par Pierre Sainderichain auquel participèrent Laurent Fabius, Yvan Blot, Jean Lecanuet, Bernard Henri-Lévy, Claude Vincent et Jean-Edern Hallier. Fabius et Lecanuet ne connaissait strictement rien à la ND, ce qui ne les empêcha pas d’en discuter avec beaucoup d’assurance. Playboy me consacra son interview du mois. Je fus également pressé de questions par les télévisons française, belge, canadienne, allemande, suisse, norvégienne, japonaise, danoise, israélienne, mexicaine, brésilienne, libanaise etc. On me demandait si je comptais me présenter à l’élection présidentielle. C’était surréaliste. »
Cette citation est tirée d’un ouvrage d’entretiens avec François Bousquet où Alain de Benoist s’explique très largement sur sa propre histoire et son aventure intellectuelle. Il s’agit d’un document de synthèse particulièrement précieux, parce qu’il permet d’apprécier une trajectoire qui se situe dans l’évolution des idées contemporaines même si finalement elle n’a pas connu l’aboutissement espéré par ses concepteurs. Mais la nature de cet aboutissement apparaît bien problématique. J’en ai mieux pris conscience en lisant ce livre, où je suis d’ailleurs désigné à bon droit comme un des premiers adversaires de la nouvelle droite. En ces années où je la combattais, j’étais persuadé que l’équipe de Nouvelle École (c’était l’expression qu’avec mes compagnons de combat nous employions le plus généralement parce que c’est la revue qui concentrait les vraies orientations de la mouvance) avait déterminé très lucidement une stratégie de prise du pouvoir, de type gramscien. Les leaders de la nouvelle droite ne désiraient pas, me semblait-il, se mettre aux commandes de l’État. Ils entendaient donner une justification idéologique à la droite — dans le cas présent la droite giscardienne. Justification qui aurait orienté les choix régaliens. L’élitisme nietzschéen n’était-il pas de nature à apporter « un supplément d’âme » à la classe dirigeante, qu’elle appartienne à la technocratie d’État ou aux grandes affaires ?
J’avais subodoré — ce que confirme le livre d’entretiens — que bon nombre des thèses de Nouvelle école avaient été reprises dans un ouvrage de Michel Poniatowski, personnage clé du système giscardien. N’était-ce pas un indice d’entrisme politique ? Eh bien, je me trompais ! Alain de Benoist n’avait pas conçu de stratégie dans ce sens là. On peut même préciser que cela aurait été contraire à lui-même, non seulement parce qu’il n’avait aucune appétence pour le pouvoir, et même pour une vocation révolutionnaire de type léniniste, mais aussi parce que soldat de l’idée pure, il aurait dérogé à sa vocation en prenant des chemins qui l’auraient détourné de sa mission de chercheur. C’est sa part idéaliste, d’ailleurs à son honneur, qui l’a amené à persévérer dans sa voie propre qui est l’amour désintéressé de la spéculation.
Je lui dois au moins cet hommage après l’avoir combattu avec tant d’ardeur et de continuité. Mais en 1979, l’été de la nouvelle droite correspond à sa chute. Pour compléter le récit de cet échec, il faudrait se référer à un long article publié par Jean-Claude Valla, disparu il y a deux ans et qui fut le bras droit du chef de file. Il y explique minutieusement comment Louis Pauwels qui avait assuré la promotion de ses amis, fut amené progressivement à les désavouer, en les congédiant, fut-ce avec mauvaise conscience. Pour la droite au pouvoir, pour Robert Hersant, la nouvelle droite était devenue trop compromettante. Jean-Claude Valla apparaît bien plus blessé qu’Alain de Benoist par la fin de son Figaro-magazine où il avait été plus directement associé à Pauwels. Il est vrai aussi, qu’écartée du principal vecteur de son influence, l’équipe va perdre la visibilité qu’elle avait acquise de façon assez prodigieuse, ainsi que l’intérêt des milieux dirigeants. Le de Benoist de ces années Figaro intriguait bien des gens, notamment du côté patronal, où l’on était soucieux de découvrir des talents de défenseur du capital. Il y eut même un contact avec François Michelin, flanqué du père Marie-Dominique Philippe ! Fallait-il que l’un et l’autre soient ignorants de l’antichristianisme fondateur de Nouvelle École !
Alain de Benoist ne semble guère ressentir de nostalgie à la suite de cet échec : « Pour ma part, l’expérience du Figaro-magazine m’a surtout définitivement vacciné contre l’illusion consistant à croire qu’il est possible de réarmer intellectuellement une famille politique dont l’intérêt pour les idées tient à l’aise sur un confetti, surtout quand ces idées contredisent ses intérêts de classe. Pour le dire autrement, le Figaro-magazine était quand même l’organe de la bourgeoisie libérale, que je tiens aujourd’hui, non seulement comme irréformable et indéfendable, mais bel et bien comme l’ennemi principal. » Il y a tout lieu de considérer comme véridique cette déclaration. Car son aventure personnelle s’est poursuivie, sans plus de regrets de sa part, toute sa passion de chercheur boulimique se satisfaisant de sa quête du savoir et du sens des choses.
Ce volume de « Mémoire vive » m’a permis de percer, je crois, l’essentiel de l’énigme qu’Alain de Benoist a toujours représentée à mes yeux.Gérard Leclerc http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZluAkpkyPtaqSJak.shtml
Notes :
Réponse d'Alain de Benoist
19 juillet 2012
Cher Gérard Leclerc,
Je tiens à vous remercier de l’article consacré à Mémoire vive que vous avez publié dans La France catholique. C’est un article intellectuellement honnête, ce qui n’est pas courant de nos jours. Vous y allez à l’essentiel, en faisant apparaître ce qui nous oppose radicalement et ce qui pourrait éventuellement nous rapprocher. Encore merci.
Je regrette les conditions "polémiques" dans lesquelles nous nous sommes connus il y a plus de trente ans, d’abord parce que la polémique est toujours une perte de temps, ensuite parce qu’elle interdit tout débat. J’espère donc que nous aurons un jour prochain l’occasion de reprendre la discussion de vive voix. Ce serait l’occasion de lever un verre au souvenir de Gabriel Marcel !
Cordialement,
Alain de Benoistsource :
France Catholique n°3317 daté du 27 juillet 2012 :: lien
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Garde à vue et mise en examen d’un commerçant coupable de s’être défendu
Un homme qui venait de braquer mercredi matin une bijouterie avec un complice à Nice a été abattu au pistolet automatique par le propriétaire de la boutique, qui a été placé en garde à vue.
Le commerçant a fait feu à trois ou quatre reprises en direction des deux malfaiteurs devant sa boutique, alors que ceux-ci prenaient la fuite à scooter, touchant le passager arrière, selon les premiers éléments fournis par la police judiciaire de Nice, chargée de l'enquête.
Mortellement blessé, l'homme a chuté du scooter dans une rue perpendiculaire, à quelques dizaines de mètres de la bijouterie, au milieu des commerces alimentaires de ce quartier populaire du centre de Nice en train d'ouvrir leur devanture.
Le commerçant a été placé en garde à vue et mis en examen pour homicide volontaire. De son côté, le juge est fier de lui : il a fait arrêter un dangereux criminel !
Le braquage de la bijouterie "La Turquoise", déjà victime d'un vol à la disqueuse en 2012, a eu lieu à l'heure de l'ouverture, peu avant 09H00.
Sous la menace d'une arme de poing et d’un fusil, les malfrats ont demandé au bijoutier d'ouvrir son coffre avant de se faire remettre le butin, au montant encore indéterminé. Une partie des bijoux a été retrouvée "en possession de l'homme abattu", selon la même source.
Mercredi en fin de matinée, un périmètre de sécurité était toujours en place autour du quartier, alors que le second malfaiteur, qui a réussi à s'enfuir, était activement recherché.
http://www.francepresseinfos.com/2013/09/garde-vue-et-mise-en-examen-dun.html#more -
11 septembre, l’autre anniversaire qui prête à la nuance
La crise syrienne nous en offre un nouvel aperçu, l’étude de l’Histoire nécessite de garder la tête froide et de juger les hommes et les évènements avec le recul nécessaire. Elle s’accommode mal du manichéisme visant à définir de manière abrupte les « bons » d’un côté » et les « méchants » de l’autre, le camp du bien et du mal. Nous savons aussi que même les « grandes figures » des régimes qui se sont réclamées des idéologies criminelles qui ont ensanglanté le XXème siécle ont d’ailleurs souvent obéi à des motivations souvent complexes, dépassant le cadre strict des idées qu’elles professaient. La volonté de peindre l’adversaire sous les couleurs du diable est une posture, une grille de lecture qui est celle de tous les totalitarismes. C’est aussi un axe de propagande (toujours efficace ?) utilisée avec constante par la caste politico-médiatique relayant plus ou moins consciemment les mots d’ordre de leurs bailleurs de fonds mondialistes. En ce 11 septembre, jour anniversaire de la destruction des twin towers qui marque symboliquement l’entrée du monde dans le XXIème siécle, nos médias évoquent aussi le quarantième anniversaire du coup d’Etat qui au Chili renversa Salvador Allende trois ans après son élection avec 36,3% des voix. Un événement là aussi qui mérite des jugements nuancés.
C’est à Salvador Allende, icône alors des idiots utiles et autres militants des forces de progrès en lutte contre « l’impérialisme américain », que François Mitterrand, sitôt élu nouveau Premier secrétaire du PS, accorda sa première visite en septembre 1971. Un voyage de soutien à son homologue socialiste chilien à la tête d’un parti dont l’hymne était La Marseillaise chantée en espagnol, hommage de la révolution chilienne en marche à sa matrice française de 1789…
En France justement, ce sont de nombreuses municipalités de gauche, notamment communistes, qui commémorent aujourd’hui la fin brutale de « l’expérience socialiste » au Chili. Un coup d’Etat explique Gérard Thomas dans Libération, qui fut l’aboutissement d’une entreprise de déstabilisation des Etats-Unis.
« De grèves en conflits sociaux, de coups fourrés américains en retraits massifs de capitaux, le gouvernement finit par battre de l’aile. A l’aube du 11 septembre (…) l’infanterie de marine se soulève à Valparaiso. Les autres corps d’armées suivent. Le Président a été trahi par Augusto Pinochet, le tout-puissant commandant en chef de l’armée de terre, qu’il a lui-même nommé quelques semaines auparavant (…). Après une vaine résistance, Allende s’y suicide avec la kalachnikov que lui a offerte Fidel Castro lors d’un voyage officiel. Une chape de plomb tombe sur le Chili pendant seize ans. La répression y fera 4 000 morts et disparus. »
Un internaute sur le site de France Inter tient cependant à préciser que « le programme politique de l’Unité populaire mené par Allende était très loin d’être un projet progressiste mais modéré qui aurait utilisé la voie démocratique. Il relevait clairement de la classique ligne marxiste-léniniste, avec toutes ses désastreuses conséquences politiques, économiques et sociales. C’est à la demande du parlement chilien que l’armée mettra dramatiquement fin à cette expérience catastrophique pour le Chili. »
Un rappel historique qui n’est pas sans évoquer celui du plus grand pilote français de la Seconde Guerre mondiale, l’as de la RAF Pierre Clostermann, dans son livre « L’Histoire vécue », qui affirmait qu’Allende était « vomi par le peuple chilien » au moment du coup d’Etat de 1973.
Une réalité escamotée par L’Humanité qui rappelle cette semaine la politique menée alors par Washington, en pleine guerre froide, à l’échelle de l’Amérique du Sud pour « exterminer les forces de gauche du continent ». Cela ne mange pas de pain, le quotidien communiste flatte l’antipapisme de ses lecteurs en affirmant, péremptoire, qu’ « en ce temps là, le pape François, chef des Jésuites en Argentine, ne pipait mot » sur les persécutions dont étaient victimes les militants progressistes…
A contrario, en décembre 2006, à l’occasion de la mort d’Augusto Pinochet, Piotr Romanov sur le site d’information russe Ria Novosti, portait un jugement équilibré sur cette période. « Les appréciations portées sur l’activité de Pinochet ont été souvent arrachées à leur contexte historique. Par conséquent, on peut qualifier feu Pinochet de grand criminel ou d’excellent homme d’Etat, car l’un comme l’autre est vrai (…) ».
Comment le nier et l’escamoter, « l’année 1973 fut marquée par une grande effusion de sang, des milliers de personnes furent tuées, des dizaines de milliers de personnes subirent des outrages et des tortures inhumaines. Personne n’oubliera les escadrons de la mort qui emportèrent des adversaires politiques à demi morts en hélicoptère et les jetèrent dans l’océan. Personne n’oubliera le stade de Santiago où fut torturé l’éminent guitariste, poète et chanteur Viktor Jara: on lui coupa les doigts. Personne n’oubliera les sévices exercés sur les femmes dans les prisons de Pinochet et beaucoup d’autres choses pour lesquelles Augusto Pinochet méritait certainement la peine capitale prévue par la loi. »
Pour autant «l’image romantique du socialiste Salvador Allende (…) ne doit pas être (…), un voile dissimulant le chaos dans lequel avait plongé le pays sous sa direction. Les critiques rappelleront tout de suite le rôle peu reluisant joué alors par les Etats-Unis, et ils auront raison. Mais il faut reconnaître également que l’ingérence américaine ne fit qu’aggraver la crise provoquée par les actions inhabiles de la gauche. Un verre de lait pour chaque enfant, ce qui avait été pratiqué sous Allende, ne pouvait pas remplacer une économie efficace permettant à chaque parent d’acheter lui-même du lait à ses enfants. »
« N’oublions pas non plus poursuit-il ce qu’avait fait Augusto Pinochet après le coup d’Etat. Certes, pas lui-même, mais ses assistants: il invita un groupe de garçons de Chicago (les fameux et controversés Chicago boys s’inspirant de la doctrine de Milton Friedman, NDLR) économistes libéraux, qui l’aidèrent à accomplir le miracle chilien envié aujourd’hui par tous les pays d’Amérique latine. Ce miracle avait été accompli au prix du sang, mais il fut tout de même accompli !».
« (…). Bref, le général accomplit, pour beaucoup, les promesses qu’il avait faites. Son Fonds des pensions protège aujourd’hui dûment les intérêts des simples retraités chiliens. Pinochet lutta contre l’analphabétisme, de même qu’Allende, etc. ».
« (…) A mon avis, conclut-il, le Chili d’aujourd’hui est, en fait, l’enfant de deux pères: Salvador Allende et Augusto Pinochet. Le premier lui laissa en héritage l’attachement aux principes démocratiques pour lesquels il a donné sa vie. Le deuxième laissa une économie stable et des instruments sociaux parfaits, sans lesquels la démocratie n’est qu’un moulage. »
D’ailleurs, Piotr Romanov souligne aussi que « rien n’empêchait Pinochet de rester dictateur à vie, son pouvoir était absolu. Il accepta lui-même les élections et transmit le pouvoir à un gouvernement démocratique dans un pays déjà stable et prospère. »
Un constat qui fut aussi celui de l’ex Premier ministre britannique Margaret Thatcher qui s’exprima en 1999 en faveur de la libération de Pinochet lors de la mise en résidence surveillée au Royaume-Uni, consécutivement au mandat d’arrêt international lancé par le juge espagnol Baltasar Garzón pour les violations des droits de l’homme commis sous son gouvernement. .
« Je suis bien consciente déclara publiquement Mme Thatcher à l’adresse du général Pinochet, que vous êtes celui qui a amené la démocratie au Chili, vous avez établi une constitution appropriée à la démocratie, vous l’avez mise en œuvre, des élections ont été tenues, et enfin, conformément aux résultats, vous avez quitté le pouvoir »
Oui l’Histoire, les hommes sont complexes, et le blog de Bruno Gollnisch rappelait l’année dernière un pan occulté de l’histoire du docteur Salvador Allende, révélé au milieu des années 2000 par l’ouvrage de l’universitaire (de gauche) chilien Victor Farias, « Salvador Allende, la face cachée » (éditions Grancher).
Il y est exposé sans ambages le racisme, l’antisémitisme et les sympathies de jeunesse du futur président chilien-héros et martyr de la gauche pour les thèses du national-socialisme allemand. Un livre qui fut accueilli par un silence de mort sous nos latitudes où le nom du défunt président chilien est donné à toute une série de rues et de bâtiments publics…
http://www.gollnisch.com/2013/09/11/11-septembre-lautre-anniversaire-prete-nuance/
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Immigration : les avortements en fonction du sexe progressent en Grande-Bretagne
LONDRES (NOVOpress) – L’immigration de masse favorise un ensauvagement des mœurs dans le pays qui doit la subir. Un nouvel exemple d’outre-Manche. Le Daily Telegraph a mené une enquête durant 19 mois sur la pratique des avortements sélectifs dans les communautés immigrées en Grande-Bretagne. Le quotidien anglais a muni d’une caméra cachée quatre femmes enceintes d’origine ethniques différentes et les a envoyées dans neuf cliniques du Royaume-Uni pour demander un avortement, en raison du sexe de l’enfant. Deux médecins ont accepté cette pratique barbare, dont un basé à Manchester, le Docteur Prabha Sivaraman, qui a répondu à sa patiente : « Si vous voulez un avortement, vous voulez un avortement, voilà tout ! ».
Près de 190 000 avortements sont pratiqués chaque année en Angleterre et au Pays-de-Galle. En 2007, une étude de l’Université d’Oxford révélait que les mères d’origine indienne qui accouchaient en Grande-Bretagne affichaient à partir de leur troisième enfant un ratio garçon fille déséquilibré (113 garçons nés pour 100 filles pour les naissances survenues entre 1990 et 2005, contre 105 garçons pour 100 filles en moyenne). « L’explication la plus plausible, comme en Inde ou en Chine, est que l’identification prénatale du sexe et les avortements sur les fœtus de sexe féminin qui en découlent, sont en augmentation », soulignait le rapport. Avortements en fonction du sexe de l’enfant, conflits, racisme, islamisation, délinquance… L’immigration de masse importe en Europe bien des maux.
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Valls : incompétence et esbroufe.
Manifestement, Manuel Valls est plus à l’aise pour commettre des abus de pouvoir à l’encontre de paisibles citoyens manifestant leur opposition au grand n’importe quoi sociétal qu’efficace pour lutter contre l’insécurité.
Sécurité : les mauvais chiffres de Manuel Valls
INFOGRAPHIE - Le Figaro s’est procuré le nouveau tableau de bord du ministre, un an après sa prise de fonction. La violence augmente presque partout, les patrouilles sont moins nombreuses et le taux d’élucidation diminue.
Le Figaro a pu décortiquer le nouveau « tableau de bord » de Manuel Valls. Une centaine de pages de chiffres et de cartes en couleur, qui décrivent l’évolution des crimes et délits en France. Le ministre de l’Intérieur voulait un nouvel outil d’analyse : il a donc bâti son propre instrument de pilotage, avec de nouveaux indicateurs d’activité des forces de l’ordre. Un souci louable de transparence, mais dont la première traduction n’est guère réjouissante… Dans le baromètre Valls, ce qui grimpe figure en rouge. Or, sur un an, d’août 2012 à juillet 2013, période qui démarre quand la gauche assume pleinement la conduite des affaires, tout ou presque vire à l’écarlate : les atteintes à l’intégrité physique (+2,9%) et, parmi celles-ci, les violences sexuelles (+10,4%) ; les atteintes aux biens (+3,5%), parmi lesquels les cambriolages (+9,3%) ; enfin, les infractions économiques et financières (+5,9%). [...]
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Les bons conseils du Père Ubu : Une étonnante nuit d’été (11)
Ce soir-là, tu t'étais donné quartier libre à toi-même. Valérie était loin. Tu avais décidé de t'offrir une expérience inédite. Après un trajet discret, tu demandas à ton chauffeur de t'arrêter à proximité de la plage de Saint-Pantaleon-les-Embruns (Charente-Atlantique). Tes deux gardes du corps spécialement choisis pour cette soirée, tu leur fis signe de te suivre à distance, sans rouler des mécaniques ni prendre des airs de héros stressés.
La veillée avait déjà commencé. Retrouvant tout à coup ta souplesse d'antan, tu t'assis en tailleur sans te faire remarquer. En jouant de tes bras et de tes genoux, tu t'appliquas à dissimuler à peu près ton visage, non sans redouter de te faire repérer par ton front. Tu te mis à écouter, à écouter vraiment, à écouter comme tu en avais depuis longtemps perdu l'habitude. N'avais tu pas opté pour une soirée exceptionnelle?
Tu observais aussi, sans en avoir l'air. Les jeunes hommes ne te parurent pas très impressionnants. Ils ne ressemblaient guère aux activistes d'innommables groupuscules que, dans tes jeunes années, tu détestais en les craignant un peu. Et puis, en vérité, la position assise ne se rencontre pas très souvent chez les fachos. Quant aux jeunes filles, tu essayas un instant de te les imaginer avec des tresses blondes et des bouquets dans les mains, faisant les yeux doux à l'oncle Adolf dans sa Mercedes de parade. Mais tu ne parvins pas à te convaincre toi-même. Tu sentis en toi un sursaut de tes neurones, et tu n'en fus pas mécontent.
Et puis, il y avait les textes. Une page que spontanément tu n'aurais pas attribuée à Proudhon. Du Bernanos qui ne te donna pas l'urticaire que tu prévoyais. Et surtout, surtout, une de ces proses contemplatives et somptueuses que certains de tes amis ne pardonnent pas à Jaurès d'avoir commises et jamais reniées.
Alors se produisit l'improbable. Saisi par les couleurs du couchant, intrigué par tous ces visages, emporté par les rythmes jauressiens qui s'alliaient à la rumeur des vagues, bercé par les voix des jeunes filles qui près de toi chantaient plutôt juste, tu te dis soudain que l'idée de transcendance valait bien, après tout, la danse en transes ou les trans en danse.
À la fin de la veillée, tu te dirigeas vers Gaultier, lui serras la main, ne lui laissas pas le temps de dire un mot et lui susurras : "La reprise, elle est là. Je veux dire : la reprise du dialogue. Une fois rentré à Paris, téléphonez à l'Elysée. Il faut qu'on parle, vous et moi."
Tu t'éclipsas. Personne ne put surmonter sa stupeur pour faire un geste ou dire un mot. Toi, tu venais de t'étonner toi-même. Tu ressentais une impression curieuse, pas désagréable mais curieuse. Tu n'avais agi ni par intérêt ni par peur ni pour que Valérie te fichât la paix. Tu te dis à toi-même : " Moi, Président", et ces deux mots n'avaient pas besoin d'être répétés pour te procurer une satisfaction d'un type tout nouveau.
Ah, ah, ah ! Non, mon François, ne panique pas, Cornegidouille ! C'est juste un cauchemar que j'ai fait pendant mes vacances. Le cauchemar d'une nuit d'été, si tu vois ce que je veux dire, Cornefinance! Ça m'amusait de te le raconter.
Allez, on se rassure, on revient à la réalité. Courage, Tyrannichou, ça peut prendre du temps, tout de même, de déconstruire un vieux pays comme la France, bougre de merdre! Mais tu tiens le bon bout. Bonne rentrée, Dictatounet! Et ne me déçois pas, Cornephysique !
Le Père Ubu http://www.printempsfrancais.fr/3624/une-etonnante-nuit-dete-11/
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ENTRETIEN exclusif avec KAREN KHANLARI, un chrétien au parlement iranien
La République islamique d’Iran fait l’objet de critiques récurrentes, y compris dans nos colonnes, où l’on regrette le shah. Aujourd’hui, la parole est à la défense : Karen Khanlari, député au parlement iranien, plaide en faveur d’un régime qu’il juge ouvert aux chrétiens.
PAYS majoritairement musulman, de rite chiite, l’Iran procure la liberté de culte à l’ensemble de ses citoyens, y compris aux chrétiens, hélas persécutés dans d’autres pays d’Orient et parfois victimes de violences, après l’émergence de courants fondamentalistes encouragés, notamment, par les salafistes (de rite sunnite). Cet État, quasi théocratique, préserve la foi chrétienne des dérives de la laïcité outrancière des sociétés de consommation. En effet, le chiisme a toujours été tolérant, ouvert et peu dogmatique. L’enseignement de l’imam Ali, recueilli dans Les Dictons de sagesse, en témoigne. L’actualité le démontre aussi : nous avons en mémoire l’accueil chaleureux que la communauté chiite, y compris le Hezbollah, avait réservé au pape Benoît XVI lors de sa visite au Liban. De même, faut-il rappeler que la chaîne du Hezbollah, Al Manar, s’interdit la diffusion de programmes profanes les vendredis saints ? Afin de mettre en lumière la situation des chrétiens en Iran, nous avons interrogé un député chrétien au parlement iranien, M. Karen Khanlari. Docteur en ingénierie de construction à l’université Azad islamique (Ouloum va Tahghighat) à Téhéran, docteur en histoire de l’Institut d’histoire de l’Académie nationale des sciences d’Arménie, il a collaboré, au sein du gouvernement iranien, à l’optimisation de l’usage de l’énergétique et à l’élaboration des règlements en vigueur.Député depuis 2012, il représente les chrétiens arméniens au parlement iranien. ❑ E.H.
❏ L’Action Française 2000 - Quelles sont les communautés chrétiennes établies en Iran, combien comptent-elles de membres et comment ceux-cisont- ils répartis ?
❏ Karen Khanlari - Il existe principalement deux communautés établies en Iran : les Arméniens et les Assyriens. Au sein de chacune de ces communautés, il existe des rites spécifiques. Ainsi, 98 % des Arméniens iraniens font partie de l’Église nationale arménienne, dite Église des compagnons d’Arménie, et environ 2 % font partie de l’Église catholique arménienne, ainsi que de l’Église évangélique arménienne. La plupart des Assyriens font partie de l’Église nationale assyrienne (dite Église assyrienne d’Orient). Mais il existe également deux autres rites assyriens : l’Église catholique assyrienne ainsi que l’Église évangélique assyrienne. Selon les derniers recensements, on dénombre cent vingt mille chrétiens en Iran.
À Téhéran, il existe huit églises nationales de rite arménien. Par ailleurs, à Djolfa d’Ispahan, par exemple, il existe treize églises. Dans les autres villes, à l’instar de Tabriz, Arak, Ourmieh, Rasht et Anzali, il existe une église. Les messes sont célébrées régulièrement avec un grand afflux de fidèles. Il existe aussi des cathédrales qui constituent des monuments historiques : il y en a trois dans la province d’Azerbaidjan et une, affiliée au rite national arménien, à Ispahan. Enfin, il existait une vie monastique il y a quelques années. À Djolfa, en Ispahan, il y avait un couvent arménien. Néanmoins, en raison de la baisse des vocations, les activités de ce monastère ont été modifiées. Elles sont principalement d’ordre caritatif.
❏ Qu’en est-il de la situation des chrétien au sein de la société iranienne ? En général, les communautés chrétiennes au Proche et au Moyen–Orient sont marginalisées. Parfois, elles sont menacées par la violence, comme en Irak ou en Égypte. Dans les pays du Golfe, l’exercice de leur culte est même proscrit. Quelle comparaison peut-on établir avec la République islamique d’Iran ?
❏ L’Iran a été, depuis la Perse antique, un pays ouvert aux croyants de différentes religions. Les conceptions fondamentales inscrites sur le cylindre de Darius le Grand, relatives à la liberté religieuse, mais aussi les enseignements d’Ali Ben Abi Taleb sur la tolérance religieuse, y ont été propagés tout au long de l’histoire. Les chrétiens bénéficient de ce climat qui a contribué à leur dynamisme. Ils ont ainsi participé activement à toutes sortes d’activités politiques, économiques et surtout culturelles, éducatives et artistiques aux côtés des musulmans, des zoroastriens et des juifs.
Selon la constitution de la République islamique, les minorités religieuses jouissent de la liberté totale relativement à leur état civil, l’exercice de leur culte et de leurs activités religieuses et communautaires. Par ailleurs, les Iraniens chrétiens disposent de leurs propres établissements d’enseignement, de leurs associations culturelles et sportives... De même, ils disposent d’une liberté d’expression et de presse. Ainsi, la communauté arménienne publie un quotidien, plusieurs mensuels ainsi que des sites Internet en langue arménienne. Il en est de même pour les autres communautés, aussi bien chrétiennes assyriennes que zoroastrienne et juive. Toutes ces communautés sont respectées tant par la société que par le gouvernement.
En Iran, les principes de la liberté ont été conjugués avec les traditions et les convictions nationales et religieuses. Les fondements juridiques de la tolérance et du respect des diversités religieuses ont été édictés, il y a plus d’un siècle, par la constitution iranienne. Ils ont été préservés et sont appliqués jusqu’à présent. Selon la constitution de la République islamique, les minorités religieuses et ethniques jouissent non seulement de la liberté en ce qui concerne leur état civil, où ils peuvent appliquer librement leurs règles confessionnelles et religieuses, mais ils disposent également de leurs propres députés au sein du Parlement.
Ces députés bénéficient de prérogatives et de responsabilités équivalentes à celles des autres députés. Ils siègent dans les différentes commissions, participent au processus de légifération et de surveillance du gouvernement. Parmi les deux cent quatre-vingt-dix députés du parlement iranien, cinq appartiennent à des communautés non musulmanes. Les autres députés, musulmans, sont composés de chiites et de sunnites. À ma connaissance, la situation des chrétiens en Iran est incomparable avec les pays que vous venez de citer. Cela a toujours été ainsi. Au début du XXe siècle, alors que les Arméniens et les Assyriens étaient victimes du génocide en Turquie ottomane, l’Iran accordait l’asile aux survivants arméniens et assyriens de cette tragédie.
❏ L’Iran est frappé d’un embargo par l’Occident. Comment le qualifiez- vous ? Quelle est son étendue ? Quelle en sont les répercussions sur les Iraniens ?
❏ Au début de l’adoption de la politique des sanctions, l’Occident prétendait que ces dernières visaient uniquement l’État iranien et qu’elles n’étaient pas édictées contre le peuple. Mais, très rapidement, une fois que les sanctions "globales", et particulièrement les sanctions pharmaceutiques, voire académiques, furent appliquées, il est devenu évident que l’Occident ne faisait aucune différence entre l’Etat et le peuple.
Naturellement, ces sanctions ont eu des effets sur la vie sociale et économique de l’Iran. Mais ces conséquences ne sont pas de nature à engendrer de grands changements politiques. Devant cette situation, nous avons adopté un mode de vie économique spécifique. Cette pratique s’appelle « l’économie de résistance » ou « la résistance économique ». Nous avons établi, à cet égard, des programmes et des stratégies avec l’aide de spécialistes.
❏ Étant donné les sanctions pesant sur votre pays, y a-t-il un message que vous souhaiteriez adresser à l’Occident ?
❏ La politique des sanctions n’est pas un langage conforme et adéquat pour dialoguer avec la République islamique d’Iran. L’Iran a une civilisation, une histoire et une culture millénaires. Ce n’est pas un pays qui capitule facilement devant la guerre, la violence, le terrorisme, les cyberattaques ou la politique de sanctions économiques. Je souhaite voir, très prochainement, l’Occident adopter une position plus conforme à l’image qu’il entend donner de lui.
Au lieu de faire pression sur l’Iran sous prétexte d’accusations infondées telles que le soutien au terrorisme, la transgression des droits de l’homme (leitmotiv occidental) ou les questions liées à l’arme nucléaire, j’appelle les pays occidentaux à adopter une politique plus utile pour arriver à un compromis avec la République islamique d’Iran, pour le maintien d’une paix durable dans la région. ■
Propos recueillis par Élie Hatem pour L’AF 2869
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14 septembre à Paris : la manifestation en danger
COMMUNIQUÉdu Collectif pour la Défense des Libertés Publiques
Il y a 20 jours, le collectif de défense des libertés publiques annonçait son intention de manifester à la préfecture de Paris. Il y a 12 jours, la manifestation a été officiellement déposée, avec un trajet et des horaires clairement définis.Depuis, aucune information, aucun contact n’a été pris par la préfecture de police, avec les organisateurs de la manifestation. Étrange pour une administration en charge du bon déroulement des manifestations sur la voie publique. Étrange pour une administration qui accepte rapidement et simplement, ici des manifestations de soutien aux rebelles syriens, là des manifestations pro-kurdes, pro-turques, pro-ivoiriennes ou pro clandestins.Aujourd'hui, à 14h00, un délégué de la manifestation s'est rendu en préfecture pour demander des nouvelles...la réponse n’a pas tardé : le préfet réfléchit encore, et une réponse sera communiquée jeudi, soit 2 jours avant la manifestation. Dans quel pays sommes-nous donc ? Dans quelle république bananière ou soviétique sommes-nous pour qu'un État se donne le droit d'autoriser ou d'interdire une manifestation nationale, annoncée puis déclarée de longue date, 48 heures avant la tenue de cette dernière ?Le thème de la manifestation "pour la défense des libertés publiques et pour la libération des prisonniers politiques" avait été bien choisi. Aujourd'hui en France, l'État de droit n'existe plus, les libertés sont bafouées. L'organisation d'une manifestation nationale de cette ampleur, avec des bus partant de toute la France, avec des individus venant en train, en voiture, ne peut pas voir son sort décidé à 48 heures de l'échéance.Nous avons des règles de sécurité à respecter, une logistique à mettre en place et la préfecture sait bien qu'il est impossible, en 48 heures, d'optimiser cela. C'est pourquoi, si Mercredi 11 septembre, à 9h00, nous n'avons reçu aucune réponse de Monsieur le préfet (qui jusqu'à présent préfère se dédouaner derrière une énième contre-manifestation et des appels à la haine et à la violence de groupuscules d'extrême gauche clairement identifiés), nous considèrerons que c'est une interdiction déguisée de la manifestation et nous en tirerons toutes les conséquences.Nous demandons à toutes les organisations et aux participants à la manifestation de samedi 14 septembre de rester informés, à partir de mercredi, sur les évolutions concernant la manifestation.Le Collectif pour la Défense des Libertés PubliquesLigue du MidiBP 1-711430912 – Nîmes cedex 2Tel: 04 34 40 41 29 / 06 83 25 36 10Membre du Réseau-identités -
Norvège : un parti “populiste” probablement au gouvernement
OSLO (NOVOpress/Bulletin de réinformation) – Les partis de droite ont obtenu une majorité de 93 sièges sur 169 au parlement, dont 29 pour le Parti du Progrès, dit « populiste ». Ce résultat devrait lui donner accès au gouvernement. En effet, le parti conservateur, s’il souhaite gouverner, n’aurait d’autres choix que d’entrer en coalition avec ce parti qui vise à défendre les Norvégiens, notamment contre l’immigration massive.
Ces résultats vont présenter une énigme de taille aux médias de l’oligarchie. En effet, dans un pays relativement épargné par la crise, qui se porte bien économiquement (N° 2 mondial pour la richesse par habitant) et qui ne fait pas partie de la zone euro, comment expliquer, selon leurs grilles de lecture, l’arrivée au gouvernement d’un parti dit « populiste » ? Tout simplement, il semblerait, par un ras-le-bol grandissant face aux politiques de gauche de leurs gouvernements précédents et à l’immigration massive extra‑européenne qu’elles entraînent. De quoi donner un bon coup de pied dans la fourmilière des réponses toutes faites et de la bien-pensance.
http://fr.novopress.info/141293/norvege-un-parti-populiste-probablement-au-gouvernement/#more-141293