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  • Le Grand Orient de France veut dicter ses lois à la société

    Le nouveau grand-maître du Grand Orient de France déclare dans l'Express :

    "Les grandes lois de la IIIe République ont été en moyenne préparées dix à quinze ans en amont par le GODF. Par exemple, la grande loi sur l'Ecole publique, laïque, gratuite et obligatoire de 1882 a été discutée dans les loges dès le début des années 1870. A cette époque, la Franc-maçonnerie est l'antichambre du monde de demain. Il faut aujourd'hui organiser notre réflexion collective afin de redevenir des anticipateurs. [...]

    Quelle doit être la démocratie juste de demain? Nous vivons un moment de bascule, à la fin d'un modèle pensé après la guerre et aujourd'hui en crise. Comment donner un nouveau souffle de justice sociale? Cette réflexion ne viendra pas du Grand Maître à travers des déclarations tonitruantes."

    Daniel Keller désigne ses ennemis :

    "Les nationalismes en Europe, l'extrême droite en France, que l'on a inconsciemment banalisée. Ce sont des menaces, des dangers potentiels. Comme les intégrismes, ou certaines religions pareilles à un nouvel opium, un pansement à la crise."

    A quand la séparation de la République et de la franc-maçonnerie ? Pas pour tout de suite visiblement.

    En 1985, la Congrégation pour la doctrine de la foi expliquait pourquoi être catholique et franc-maçon est incompatible :

    "[...] Il faut rappeler en premier lieu que la communauté des «maçons libres» et ses obligations morales se présentent comme un système progressif de symboles d’un caractère comportant un strict engagement. La discipline rigide de l’occulte qui y règne renforce par ailleurs le poids de l’interaction de signes et d’idées. Ce climat de secret comporte par dessus tout pour les inscrits le risque de devenirl ’instrument de stratégies qui leur demeurent inconnues.

    Même si l’on affirme que le relativisme n’est pas assumé en tant que dogme, on propose cependant en réalité une conception symbolique relativiste et, ainsi, la valeur relativisante d’une telle communauté morale-rituelle, loin de pouvoir être éliminée, apparaît au contraire déterminante.

    Dans un tel contexte, les diverses communautés religieuses auxquelles appartiennent chaque membre des Loges ne peuvent être considérées que comme de simples institutionnalisations d’une vérité plus vaste et insaisissable. La valeur de ces institutionnalisations apparaît donc comme inévitablement relative en regard de cette vérité plus vaste qui se manifeste au contraire plutôt dans la communauté de la bonne volonté, c’est-à-dire dans la fraternité maçonnique.

    Toutefois, pour un chrétien catholique, il ne lui est pas possible de vivre sa relation avec Dieu de deux façons, c’est-à-dire en la scindant sous une forme humanitaire: supraconfessionnelle, et sous une forme interne: chrétienne. Il ne peut entretenir de relations de deux sortes avec Dieu, ni exprimer son rapport avec le Créateur par des formes symboliques de deux natures. Ceci représenterait quelque chose de totalement différent de cette collaboration, évidente pour lui, avec tous ceux qui sont engagés dans l’accomplissement du bien, même à partir de principes différents. D’autre part, un chrétien catholique ne peut pas, simultanément, participer à la pleine communion de la fraternité chrétienne et considérer son frère chrétien, par ailleurs, selon l’optique maçonnique, comme un «profane».

    Même, comme on l’a déjà dit, s’il n’y avait pas obligation explicite de professer le relativisme en tant que doctrine, la force relativisante d’une telle fraternité, en raison de sa logique intrinsèque elle-même a cependant en soi la capacité de transformer la structure de l’acte de foi si radicalement qu’elle ne serait plus acceptable pour un chrétien «auquel sa foi est chère» (Léon XIII). [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Objection de conscience : la loi Taubira et la circulaire Valls soulèvent une question « sérieuse » de constitutionnalité

    C'est ce que déclare le Conseil d'Etat. Communique de presse des Maire pour l'enfance : 

    "Application de la loi Taubira et liberté de conscience des maires

    Recours du collectif des maires pour l’enfance contre la circulaire Valls : une première victoire devant le Conseil d’Etat !

     Lors de la séance de ce vendredi, le rapporteur public du Conseil d’Etat, qui s’exprime en toute indépendance sur le droit, a estimé que la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) que soulevait le collectif des maires pour l’enfance était bien pertinente et que la circulaire Valls, comme la loi Taubira, en ne prévoyant pas de clause de conscience pour les officiers d’état civil, soulevaient unequestion « sérieuse » de constitutionnalité. Par conséquent, le rapporteur public a conclu à ce que le Conseil d’Etat transmette la question au conseil constitutionnel qui aura à la trancher.

     Pour mémoire, le Conseil d’Etat avait été saisi le 2 juillet par Franck Meyer, porte parole du collectif des maires pour l’enfance, et 6 autres maires : Jean-Michel Colo, Xavier Lemoine, Jean-Yves Clouet, Philippe Brillault, Clotilde Lebreton et Michel Villedey. A ce jour, plus de 300 officiers d’état civil ont également saisi le Conseil d’Etat, à la suite du collectif des maires et plus de 20.000 avaient signé l’appel lancé par le collectif.

    Présent à l’audience, Franck Meyer, porte parole du collectif des maires pour l’enfance, se félicite de cette prise de position qui rejoint les vives préoccupations de nombreux maires et adjoints. Le collectif des maires pour l’enfance n’a eu cesse de mettre en garde sur la violation par cette loi de la liberté de conscience de milliers d’officiers d’état civil en ne prévoyant pas de clause de conscience. Au lieu de cette garantie, le ministère de l’Intérieur a organisé une dénonciation par les préfets des officiers d’état-civil invoquant leur conscience : fait inouï pour une démocratie comme la France !" (suite).

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Conférences 2013 du Père Matthieu Dauchez - la joie dans les rues de Manille ?

  • Août 1914, été tragique

    Le Figaro Magazine - 30/08/2013

    L'Europe s'est précipitée les yeux fermés vers l'abîme.
          Le 28 juin 1914, le continent européen est en paix. Trente-sept jours plus tard, il s'engage dans une guerre qui mobilisera 65 millions de soldats, abattra trois empires, écrasera les vaincus et laissera les vainqueurs épuisés et ruinés. Plus de 20 millions de militaires et de civils auront perdu la vie au cours de cette tragédie, sans compter les 21 millions de blessés et de mutilés. Inédit par sa violence meurtrière et par ses conséquences géopolitiques, ce conflit infléchira le cours de l'histoire : le bolchevisme, le fascisme et le nazisme naîtront du grand choc de 14-18 qui, lui-même, engendrera la Seconde Guerre mondiale.
         Tout a donc commencé, le 28 juin 1914, par l'assassinat, à Sarajevo, de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche, et de sa femme, la duchesse de Hohenberg, par un jeune nationaliste serbe. Les fils de la conjuration remontant à Belgrade, l'ultimatum que lancera Vienne à la Serbie se transformera en déclaration de guerre, puis, par le jeu des alliances, en conflit européen généralisé, en attendant l'entrée en scène des Etats-Unis.
         On croit connaître cette histoire par coeur et pourtant, Christopher Clark, un chercheur britannique, professeur à Cambridge, parvient à la raconter d'une manière nouvelle. L'auteur ne se contente pas de relater les 37 jours qui séparent l'attentat de Sarajevo du début du conflit : en se plaçant, successivement ou simultanément, du point de vue serbe, russe, français, anglais, autrichien ou allemand, il démonte le mécanisme infernal qui s'est alors mis en branle et dans l'élaboration duquel tous les pays ont une part de responsabilité, même si elles ne sont pas égales. L'enquête de Christopher Clark s'appuie sur d'innombrables sources savantes, mais est servie par un sens du récit, du portrait et de l'anecdote qu'on trouve trop rarement chez les universitaires. Il en ressort que c'est dans un mélange de conscience et d'inconscience, de volonté et de résignation, que les Européens ont marché vers la guerre, se précipitant comme des « somnambules » vers l'abîme. Ils n'en réchapperont que trente ans plus tard, mais non sans avoir perdu leur suprématie mondiale.
    Jean Sévillia http://www.jeansevillia.com/
    Les Somnambules, de Christopher Clark, Flammarion, 668 p., 25 €. Traduit de l'anglais par Marie-Anne de Béru.

  • Désinformation à tous les étages

    Dans La tyrannie médiatique. Les assassins de l’information, le président de l’association métapolitique Polémia, Jean-Yves Le Gallou, décrypte les manipulations, mensonges et autres conditionnements pratiqués par les journalistes français. Ceux-ci ont l’habitude d’angéliser ou de diaboliser un événement ou une personnalité. Cette grille d’analyses montre in situ toute sa pertinence.

    Le 6 juin 2013, le quotidien vespéral de l’Hexagone, Le Monde, publiait la première partie d’une « enquête » étalée sur quatre jours qui voulait prouver au lecteur et, par delà lui, à l’opinion publique que l’armée légale syrienne utilise du gaz sarin. En usant du même procédé éprouvé en 1990 au Koweït contre l’Irak, en 1999 au Kossovo contre la Yougoslavie et en 2003 de nouveau contre l’Irak, des « enquêteurs » entendent provoquer l’indignation de la « société civile » pour qu’elle fasse ensuite pression sur les gouvernements occidentaux et qu’ils se lancent ensuite dans une intervention militaire renversant le gouvernement légitime du Président Bachar Al-Assad.

    La manœuvre échoua dans un premier temps du fait du scepticisme du public qui sait maintenant s’informer autrement grâce à Internet, du soutien constant de la Russie envers la Syrie et des réticences étatsuniennes à s’engager sur un nouveau théâtre d’opération au Proche-Orient. Par ailleurs, les fameux « résistants » tant vantés par le quotidien du soir aussi connu par sa russophobie militante et ses accointances étroites avec l’Oligarchie mondialiste, n’ont pas hésité à manger le cœur d’un soldat patriote syrien, à assassiner un adolescent de 15 ans, coupable de blasphème envers Mahomet, et à recourir réellement aux armes chimiques. Malgré tous ces actes abominables, les médiats français persistent à louer des islamistes sunnites liés à Al-Qaïda et financés par Ryad et Doha (qui a accueilli des talibans afghans…).

    Vient alors l’attaque chimique du 21 août. L’Occident accuse très vite les forces syriennes d’avoir employé des armes chimiques contre la population civile et les terroristes de l’A.S.L. (Armée syrienne dite libre, en fait colonisé). Washington, Londres et Paris se disent horrifiés par cet usage illégal. Ce sont de fins experts en la matière puisque l’entité yanquie a largement abusé de l’agent Orange au Vietnam et pollué la Serbie avec ses armes à l’uranium appauvri. Les Britanniques ont gazé les Irakiens dans les années 1920 et les autorités françaises n’ont pas hésité récemment à gazer des femmes, des personnes âgées et des enfants hostiles à une pseudo-loi perverse.

    Les médiats occidentaux ont alors diffusé des images « terribles » dont rien ne certifie qu’elles ont été prises en Syrie. On peut même supposer qu’il s’agit d’une très grande intoxication médiatique orchestrée par les États-Unis. Quand on connaît les collusions entre le complexe militaro-industriel et Hollywood, il est possible que les scènes vues soient des mises en scène bénéficiant d’effets spéciaux avec des acteurs jordaniens, turcs ou syriens anti-gouvernementaux. Il faut en tout cas se féliciter du rejet par les opinions publiques de cette propagande belliciste. Cela signifierait-il que le charnier de Timisoara, l’obus bosniaque sur le marché bosniaque de Sarajevo, le « massacre » de Raçak et le mythe des armes irakiennes de destruction massive les ont enfin immunisées ? Les grands démocrates étatsuniens et hexagonaux révèlent par ailleurs leur vraie nature : le nouveau caniche pépère de la Maison Blanche s’appelle Flamby et son maître, Barack, n’est qu’un George W. Bush en plus bronzé.

    Ce scénario agressif insipide digne des films à gros budget et à petit cerveau de la caste cinématographique se reproduit dans l’affaire Clément Méric. La désinformation tant médiatique que politicienne a en effet déferlé tel un torrent de boue. Ne soyons pas dupes !

    Quelques sondages menés par de gros titres comme Marianne sur l’orientation politique des journalistes parisiens (mais en province, l’osmose idéologique y est identique) ont montré que leurs opinions se situent à gauche, très à gauche, voire à l’extrême gauche pour 80 – 90 % d’entre eux. C’est pire dans les écoles de journalisme. Le parcours militant de Méric ne peut que les ravir tandis que la personnalité d’Esteban les révulse. Élevé dans un « antifascisme » fantasmatique qui englobe désormais tout ce qu’ils n’apprécient pas, les journalistes ont volontiers trituré les faits. Dans les premières heures, tous affirmaient que le « gentil » Méric avait été sauvagement agressé par l’« affreux » Esteban et ses « comparses ». Toutefois, une autre réalité surgit avec les menaces verbales et les provocations de Méric et des siens, fort de l’impunité qu’ils bénéficient de la part du Système.

    Soucieux de masquer ces faits nouveaux qui ternissent un angélisme vite bricolé, les médiats ont planifié, à basse intensité, une véritable          « semaine de la haine » envers les skin heads et, plus particulièrement, des mouvements qui déplaisent au pouvoir fantoche en place qui les a dissouts en juillet : Troisième Voie et les J.N.R. d’une part, L’Œuvre française et les Jeunesses nationalistes d’autre part. Peut-être certains provocateurs de la place Beauvau n’ont pas aimé que, grâce à la tenue et à la discipline des J.N.R., les manifestants du 12 mai dernier furent contenus et ne se ruèrent pas sur les sottes et pitoyables FemHaine ? En les interdisant, ils espèrent peut-être transformer plus aisément de prochaines manifestations en émeutes susceptibles d’accentuer une plus forte répression encore…

    S’abreuvant presque aux mêmes sources, à savoir quelques universitaires ou doctorants pour qui l’« extrêêêêêêêêêêêêêêêêêême droite » est d’abord un fond de commerce rentable, les journalistes ont écrit, dit et réalisé des banalités restées aux années 1980. Ainsi, ni les Éditions du Pont d’Arcole, ni Salut public ne sont-ils mentionnés… L’omission volontaire consiste à diaboliser une catégorie de la population en la stigmatisant et en faisant croire aux crédules qu’une   « nouvelle nuit des longs couteaux » serait éminente.

    Le Local 92 où se tiennent des conférences hebdomadaires de haute tenue avec des intervenants de qualité qu’on ne verra jamais chez Ruquier ou chez Drucker, est aussi dans le collimateur des autorités qui ont cherché des prétextes futiles pour le fermer. Sa présence nuirait le « vivre ensemble » du quartier… Le fumeux Conseil de Paris souhaiterait certainement, pourquoi pas ?, le remplacer par un autre lieu officiel de shoot ? À la différence du Local, il paraît évident qu’une salle de drogue subventionnée n’engendre aucune nuisance dans le voisinage… Là encore, le manichéisme médiatique s’opère avec brio. Commentant la sortie dans Libération, le 14 juin, d’un dossier sur l’« extrémisme », une préposée à la revue de la presse politiquement correcte s’emportait sur R.T.L. dès 5 h 15 du matin sur l’existence même de crânes rasés dans nos bourgs. Ce qui est vraiment vomitif pour la circonstance, c’est l’ouverture imminente d’un centre d’injection de drogue près de la gare du Nord…

    Si les plumitifs professionnels étaient de véritables journalistes soucieux des faits et non les passeurs stipendiés des consignes officielles, ils exigeraient plutôt, suite aux scandales politico-financiers dans le Pas-de-Calais et dans les Bouches-du-Rhône et au nombre impressionnant de repris de justice adhérents, la dissolution, méritée et nécessaire celle-ci, des va-t-en-guerre du Parti socialiste.

    Georges Feltin-Tracol
    http://www.europemaxima.com/
  • Syrie : précision et simplicité « poutiniennes » [via Realpolitik]

    Via Realpolitik.tv – À la grande joie prématurée des médias français, Vladimir Poutine a déclaré qu’il serait prêt à intervenir résolument, si des preuves solides de l’utilisation d’armements chimiques par l’armée syrienne lui étaient présentées.

    Le Président russe n’a pourtant pas dit cela parce que tout d’un coup, il se serait mis à croire les fables de Barack Obama. La raison est simple, comme toujours avec la diplomatie Poutine-Lavrov : Vladimir Poutine sait que l’armée syrienne n’est pas coupable.

     

    Dans le prolongement de son raisonnement, le Président russe a évoqué le cas où les armes auraient été utilisées par des islamistes, s’interrogeant à juste titre, sur le comportement de leurs sponsors. Les États-Unis vont-ils cesser de financer les fous de Dieu qui constituent l’essentiel de l’ASL ?

    Concernant les systèmes S-300, Vladimir Poutine a confirmé qu’ils avaient été livrés partiellement, et a sous-entendu qu’ils pourraient l’être complètement en cas d’attaques illégales. Il est vraisemblable que les éléments manquant sont déjà en Syrie, sans doute à Tartous ; les assembler prendra donc peu de temps. Pas de quoi se réjouir pour Barack Obama.

    Même sans ces missiles, la DCA syrienne peut non seulement détruire au moins une partie des Tomawaks subsoniques qui lui seront envoyés, mais aussi, et c’est plus grave, un nombre sensible d’avions de l’OTAN.

    Nous croyons encore une fois, que l’enjeu pour les Américains est d’empêcher la déroute totale des islamistes et que pour cela, ils s’efforcent de leur donner des signes, sans lesquels ils abandonneraient leurs positions, mettant fin trop tôt à la guerre. La réalité est que les États-Unis n’ont pas de stratégie. Des frappes limitées de Tomawak remonteront un peu le moral des islamistes, et feront accessoirement monter l’action de Raytheon, qui devra recompléter une centaine de missiles à $ 550 000 pièce, mais c’est tout.

    A moins d’une intervention au sol, Assad va gagner, les islamistes vont se disperser en Libye, en Irak, au Mali et en France, pour recréer des “gangs de Roubaix”, composés de jeunes Français djihadistes fanatisés.

    Le prix que la France paiera pour son soutien aux Islamistes en Syrie, risque d’être bien plus élevé que celui qu’elle a payé pour son soutien aux Islamistes bosniaques.

    Xavier Moreau

    http://fr.novopress.info/141197/syrie-precision-et-simplicite-poutiniennes-via-realpolitik/#more-141197

  • Les Chrétiens de Syrie livrés aux mains des terroristes islamistes

  • Zone euro : le piège fédéraliste ! (arch 2011)

    L'accélération des dettes souveraines nous précipite chaque jour un peu plus vers l'éclatement de la zone euro. La plupart des dirigeants européens en sont aujourd'hui intimement persuadés, bien qu'ils continuent de nous affirmer le contraire. Certains experts parlent de plus en plus ouvertement « d'acharnement thérapeutique » sur une monnaie que les grands argentiers qui veillent à son chevet savent condamnée. Même un taliban du fédéralisme européen comme le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker est paraît-il très pessimiste sur les chances de sauver la zone euro.
    Sortir de l'euro ne sera évidemment pas indolore. Quand on a commis une erreur il faut toujours en payer le prix. Et plus le temps passe, plus celui-ci sera élevé et sans doute douloureux. Alors autant en finir le plus vite possible avec cette opération chirurgicale, certes à risques, mais devenue inévitable et dont le report ne fait qu'aggraver l'état du malade. Pourquoi attendre l'explosion maintenant annoncée de la zone euro ? Sortons de cette tourmente le plus vite possible. Le rétablissement sera forcément pénible, mais, pour permettre à notre économie de retrouver sa liberté et de repartir du bon pied, il faut en passer par là.
    Toutefois, nous affirment les jusqu'au-boutistes de l'euro : « Celui-ci n'est pour rien dans l'état désastreux des finances publiques grecques, dans l'endettement bancaire irlandais, ni dans celui des comptes publics au Portugal. » Selon l'économiste pro euro Alain Frachon, cette crise de l'euro ne serait même pas financière, mais politique. Il écrit : « Elle ne témoigne pas de la cupidité des marchés ; elle reflète l'irresponsabilité de la zone euro. Elle est moins une affaire de technicité financière que le symbole du malaise européen en général. » Si l'euro n'est pas à l'origine de la crise, il l'aggrave néanmoins d'une façon mortelle. Pour les économistes allemands, « le développement de la Grèce est massivement handicapé par l'euro ». Donc, s'il n'est pas totalement responsable de l'endettement de ce pays - il en porte toutefois une grande part de responsabilité -, l'euro contribue à lui maintenir la tête sous l'eau. « Pour faire disparaître le déficit, la Grèce doit réduire ses prix de 20 % à 30 %. Une telle baisse des prix n'est pas possible à court terme à l'intérieur de la zone euro. » Une zone où nos économies s'asphyxient et où certaines d'entre elles sont en train de suffoquer.
    Le constat que dressent les eurocrates - ce n'est pas la faute à l'euro mais aux dirigeants politiques - réserve un piège tendu aux peuples européens par les fédéralistes. L'euro pose un problème par manque de coordination des politiques budgétaires ? Il faut donc « aller plus avant dans l'harmonisation de politiques budgétaires ». En d'autres termes, pour que les choses marchent correctement, il faut créer un ministère des Finances européen supra-national et que les pays de la zone euro renoncent à leur souveraineté monétaire. C'est-à-dire qu'elles se départissent des derniers attributs de souveraineté qu'il leur reste. On entrevoit le chantage... L'euro-zone en accélérant la disparition des États-Nations sauvera la monnaie commune et intégrera d'une façon décisive les Européens dans le carcan bruxellois. C'est la dernière entourloupe qu'essaient de nous faire avaler les promoteurs anti-nationaux d'une Europe fédéraliste. Si le choix est entre sortir de l'euro ou se fondre dans un fédéralisme nébuleux, la question ne devrait même pas se poser : sortons !
    Le « malaise européen » dont parle Alain Frachon, n'est-ce pas la démonstration que l'idée de « souveraineté partagée », sur laquelle prétend se fonder la construction européenne, ne marche pas ? Qu'elle ne peut pas marcher ? Ce « malaise » c'est celui des peuples de plus en plus réticents à suivre la direction que leurs responsables politiques leur avaient tracée... en toute « irresponsabilité » ! Au fait, cette propension à « l'irresponsabilité » dont ont fait preuve, du propre aveu de leurs commensaux, les dirigeants des pays occidentaux, en s'endettant jusqu'à l'addiction et à l'aliénation, ne serait-elle pas inhérente au système de la démocratie libérale et à ses mécanismes démagogiques ? Ceux-ci entraînent les politiciens, toujours dépendants d'une élection, à satisfaire leurs clientèles électorales, même si c'est au détriment du bien public. En ce sens, effectivement, cette crise de la dette n'est pas seulement une crise de l'euro. Pas seulement non plus celle des responsables politiques. C'est aussi, beaucoup plus largement, la crise du système libéral tout entier.
    Jean Cochet PRESENT — Mardi 19 juillet 2011

  • Une gauche qui tourne le dos au peuple

    Les grands partis ont perdu le sens du peuple. Mais plus encore la gauche qui s’en est longtemps réclamé. L’affaire Strauss-Kahn l’a montré. Les élites de gauche ont pu un temps soutenir un homme à mille lieux du peuple à tous points de vue. Les aléas électoraux n’y changent rien : entre le monde du travail et la gauche la méfiance reste de mise. Pourquoi et comment la gauche en est-elle arrivée là ?  C’est à cette question qu’a voulu répondre Laurent Bouvet. En constatant que la gauche républicaine n’a jamais voulu voir le travailleur là où elle voulait seulement voir le citoyen. « Dans la doctrine républicaine, rousseauiste et jacobine à la fois, les individus ne peuvent être que des citoyens, la citoyenneté étant le seul vecteur possible non seulement de la liberté, mais encore, et surtout ici, de l’égalité. Et il en va ainsi de la loi Le Chapelier en 1791 jusqu’à la loi Waldeck-Rousseau de 1884. Pendant près d’un siècle, les ouvriers sont exclus de la définition de l’égalité autrement que comme citoyens. » En se plaçant sur le terrain de la république libérale, individualiste, héritière des Lumières, la gauche jouait perdant dès l’origine. Le divorce entre le peuple et la gauche s’est accentué quand la gauche est devenue libertaire au plan sociétal : défendant toutes les minorités bruyantes, tous les affichages symboliques insolites, et oubliant la transformation sociale dont elle avait longtemps fait son drapeau. Toutes les identités minoritaires, tels les sans-papiers (les illégaux en fait) ont été valorisées par la gauche. La gauche a abandonné la laïcité, trop incompatible avec sa défense forcenée de l’immigration, puis la patrie, laissée à « l’extrême droite », et a vidé la république de tout contenu. Si la France est un hôtel, la république, qui fut une mystique, n’est plus qu’un règlement intérieur. D’où un départ des classes populaires vers le populisme « de droite » des Le Pen, père et maintenant fille, d’ailleurs, quant à la fille,  surfant sur le « ni droite ni gauche ». Évolution logique : un peuple à qui la gauche tournait le dos a fini par tourner le dos à la gauche. Que toutes les forces politiques du système se soient trouvées d’accord à partir de 2008 pour socialiser les pertes des banques alors que leurs profits avaient été privatisés a accru le divorce entre élites culturellement « de gauche » et peuple. Au nom du libéralisme des mœurs la gauche était évidemment mal placée pour critiquer l’arraisonnement marchand du monde, le goût de l’argent faisant somme toute partir des mœurs. « Comment justifier le contrôle des marchandises et des capitaux mais pas celui des personnes ? »,  s’interroge Laurent Bouvet.

    Pierre Le Vigan http://www.europemaxima.com/

    • Laurent Bouvet, Le sens du peuple. La gauche, la démocratie, le populisme, Gallimard, coll. « Le Débat », 2012, 296 p., 18,50 €.