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Grèce : Selon Jacques Sapir le pays risque un coup d’État
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Mali : tout est-il donc à refaire ?
A Bamako, le 20 septembre dernier, François Hollande a peut-être parlé un peu vite quand, dans un bel élan d’optimisme, il déclara : « Nous avons gagné cette guerre. Nous avons chassé les terroristes ».
A Bamako, le 20 septembre dernier, François Hollande a peut-être parlé un peu vite quand, dans un bel élan d’optimisme, il déclara : « Nous avons gagné cette guerre. Nous avons chassé les terroristes ». Le 26 septembre, moins d’une semaine plus tard, les milices nordistes (touareg et arabes) rompaient les « accords de Ouagadougou » ; signés au mois de juillet précédent ces derniers avaient permis à l’armée et à l’administration sudistes de reprendre pied au Nord. Le 29 septembre un attentat suicide revendiqué par AQMI ensanglanta Tombouctou et le 30, des affrontements armés opposèrent des Touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) à des soldats maliens. Au même moment, à Bamako, des militaires mutinés exigeaient des promotions à l’image de celle obtenue par le capitaine putschiste Sanogo promu général de brigade par le nouveau président… Le nuage islamiste repoussé vers le sud de la Libye, le réel malien est donc vite réapparu. Tout le bénéfice de l’Opération Serval est-il donc perdu ?
Militairement, Serval fut pourtant une réussite, mais, comme il fallait hélas le craindre -et comme je l’avais annoncé-, la « relève » des militaires par le Quai d’Orsay a abouti à une catastrophe pour deux grandes raisons :
1) Mentalement englués dans leur impératif démocratique, les diplomates français en charge du dossier ont appliqué la recette qui, de la Libye à la Côte d’Ivoire a partout échoué dans les situations de crise, à savoir organiser des élections.
2) Les mêmes ne voulurent pas peser sur les Maliens afin de régler une fois pour toutes le problème de fond qui est celui de la question ethno-régionale.
Dans ces conditions, comme aux yeux de toutes les parties maliennes, le principal résultat de l’Opération Serval est d’avoir permis aux Sudistes de réoccuper le nord Mali d’où les Nordistes les avaient chassés, les évènements négatifs vont donc s’additionner. Comment éteindre ce foyer récurrent de troubles qui ne cesse de se rallumer depuis 1960 ?
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Platon : Soleil coupé : une évocation des mythes
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[Nantes] Cercle d’étude de rentrée de l’Action Française à Nantes
C’est avec l’enthousiasme de ceux qui veulent découvrir et apprendre, qu’une vingtaine de jeunes étaient réunis samedi dernier pour ce premier cercle d’étude d’AF qui ouvrait la saison des activités royalistes sur Nantes.
Alors que certains d’entre nous avaient transpiré dans un cours de canne de défense le matin même (mise en jambe bien dans la tradition des camelots du roi, n’est-il pas ?), l’après-midi fut consacré à l’histoire de l’Action Française, de sa genèse à 1945.
Sous la brillante et enthousiasmante direction d’Augustin, notre camarade venu des landes chouannes du Morbihan, nos lycéens, étudiants et jeunes travailleurs purent découvrir la naissance, l’explosion et l’aura de notre mouvement au sein de la sphère politique et intellectuelle française.
Furent ainsi présentées à notre jeune auditoire :
•les grandes figures qui bâtirent cette école de pensée qui aujourd’hui encore, attire encore ceux qui désespèrent de la situation politique et morale de notre pays : Maurras, Daudet, Bainville et tant d’autres, •Comment un cercle républicain, sous la puissance de la pensée de Maurras, s’est converti au royalisme et à la monarchie, seul régime capable de sauvegarder l’héritage et de redonner à la France sa place dans le concert des nations. •Comment de jeunes gens issus de tous les milieux, ouvriers et bourgeois, catholiques et agnostiques, mais tous animés par l’amour de la patrie, s’engagèrent dans les rangs des camelots du roi pour diffuser l’idée du roi auprès des français. •Enfin, comment la gueuse et ses complices œuvrèrent pour saboter la montée en puissance de notre mouvement (assassinats, rôle du Sillon…) La seconde partie de l’histoire de l’AF sera traitée le mois prochain, 26 octobre. Nous convions d’ores et déjà tous nos amis nantais à nous rejoindre pour ce prochain cercle. Nous mettrons sur nos différents sites et blogs, le programme des autres cercles d’étude mensuels de l’année 2013-2014.
L’AF à Nantes par ces nouvelles recrues, montre ainsi la permanence de sa force intellectuelle et son éternelle attirance auprès de la jeunesse. Plus que jamais, le retour du roi est la condition de la vraie renaissance française. Nos jeunes militants nantais auront ainsi matière pour diffuser les idées royalistes, démontrer la nocivité du régime actuel et porter la contradiction auprès d’adversaires qui tenteraient de discréditer nos idées par des mensonges, par simplification, voire par de criminels anachronismes.
Royalisons la France !
Vive le roi !
Amaury de Perros
Délégué CRAF Loire-Atlantique
Vice-Président URBVM
@ : adeperros@yahoo.com
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Nantes-Cercle-d-etude-de-rentree
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Répression contre l’Aube dorée : un militant témoigne en direct – Traduction Novopress
Ci-dessus. Sondage sur les intentions de votes : Aube dorée (à droite) troisième parti de Grèce et deuxième chez les moins de 45 ans.
ATHÈNES (NOVOpress) – À moins de savoir assez bien le grec moderne pour pouvoir consulter le site officiel d’Aube dorée, il est extrêmement difficile d’avoir sur les événements en cours une autre version que celle des grands médias. Le site Golden Dawn International tenu par des militants américains de l’Aube dorée, n’a pas été mis à jour depuis plus d’une semaine.
Radio Bandiera Nera, la webradio du mouvement italien Casapound, a donc réalisé un entretien par Skype avec Costantino (Kostas), militant historique de l’Aube dorée et animateur de l’émission hebdomadaire hellénophone, RBN Hellas. Costantino a fait ses études en Italie et est parfaitement bilingue. Diffusé en direct mardi à 18 heures, l’entretien est désormais disponible à la réécoute (*). Pour tous ceux qui, sans nécessairement partager toute l’idéologie ou approuver toutes les manières de faire du parti le plus honni d’Europe, veulent entendre une autre voix voici le texte de cet entretien traduit en français pour Novopress.
Flavien Blanchon« Que s’est-il réellement passé ?
Après l’assassinat d’un jeune antifasciste, il y a deux semaines, à la suite d’un affrontement entre supporters de football dans la banlieue d’Athènes, la gauche, le centre, les socialistes et aussi la droite grecque ont commencé à attaquer Aube dorée. Les sondages nous attribuaient désormais plus de 15% au niveau national. Le numéro 3 de notre mouvement était donné par les sondages comme probable prochain maire d’Athènes, avec plus de 60% des intentions de vote. Vous pouvez imaginer ce que pouvait signifier conquérir la ville la plus importante de Grèce.
Et il a été arrêté lui aussi ?
Tout à fait. Il a été arrêté en même temps que notre premier secrétaire, que le secrétaire adjoint du parti, et que quatre autres députés qui faisaient partie du noyau historique d’Aube dorée – ce n’étaient pas des nouveaux venus. Ils savaient parfaitement qui arrêter. S’est alors ouverte une chasse au “fasciste” avec plus de 30 arrestations. Et ils n’ont pas encore terminé.
Les accusations sont terribles : la principale est l’association de malfaiteurs. Désormais tous les militants, et les électeurs, qui sont plus de cinq cent mille, sont traités de délinquants par les journaux télévisés et les radios. Et puis extorsion de fonds, détention d’armes. Ils découvriront sûrement des avions, des porte-avions, des chars d’assaut. Nous les avions pourtant bien cachés, tous les chars d’assaut que nous possédions.
Je dois ajouter que, la semaine dernière, ils ont fait arrêter quatre haut-gradés de la police pour liens présumés avec notre mouvement, ainsi que des agents des forces spéciales grecques. Vous pouvez voir qu’il s’est agi d’une attaque bien étudiée.
Ils ont en outre arrêté les nôtres un samedi, quand le parlement grec ne siégeait pas, et donc sans attendre un vote pour lever l’immunité de nos députés. C’est la première fois, non seulement en Grèce mais, je crois, dans toute l’Europe, que le premier secrétaire d’un parti, et qui est député, est arrêté sans vote du parlement.
Peux-tu nous expliquer comment fonctionnent exactement en Grèce les dispositions sur l’immunité parlementaire? Existe-t-il une loi du même genre qu’en Italie [et qu’en France, NdT] ?
Oui, il y a une loi du même genre. Si l’on veut arrêter un parlementaire, il faut aller au parlement et les députés doivent voter la levée de l’immunité. C’est ce que prévoiraient les normes démocratiques. Mais elles ne nous ont pas été appliquées à nous.
Voilà donc la situation judiciaire. Peux-tu nous parler à présent de la situation politique ? Est-ce que le mouvement est en train de réagir ? Dis-nous bien sûr seulement ce qu’il est opportun de dire en public.
Oui, même si notre leader est en prison, sa femme, qui est elle aussi députée, lui sert de porte-parole et est en contact avec lui. D’ici 3 ou 4 jours, nous verrons les développements, y compris judiciaires, mais nous sommes là.
Mais savez-vous comment ils font? Ils entrent dans les maisons des militants, ils trouvent des tee-shirts d’Aube dorée et des drapeaux grecs. À ce propos, le ministre de la justice a déclaré officiellement que la police avait le droit d’arrêter et de fouiller toute personne qui porte un drapeau grec dans la rue. Aujourd’hui donc, le drapeau grec est quelque chose de criminel. Pour le reste, ils ont tout au plus trouvé des armes-jouets à air comprimé.
Et puis cette semaine, le parlement votera une nouvelle loi “antiraciste” et vous pouvez imaginer quelles seront les règles.
Quelles sont les dispositions actuelles en Grèce ? Existe-t-il une loi analogue à la loi Mancino [loi italienne de 1993, qui est l’équivalent, en beaucoup moins rigoureux, des lois Pleven et Gayssot en France, NdT] ?
Il existe une loi mais plutôt “douce”. Par exemple, il est permis d’utiliser le symbole du faisceau ou de faire le salut romain. La nouvelle loi que le parlement est sur le point d’approuver, en revanche, sera peut-être encore plus dure que la loi allemande.
Quelle a été la réaction des gens ordinaires ?
Dans toute cette affaire, c’est là que je peux dire quelque chose de positif: les gens ordinaires n’ont pas gobé ces mensonges. Je parle avec les gens et ils sont tous avec nous. Même des gens qui n’ont pas voté Aube dorée jusqu’ici, mais qui disent “à présent, je voterai pour elle!” La Grèce est un État qui traverse en ce moment une crise terrible, elle est probablement déjà en faillite, les banques nous ont tout pris, il y a le nouveau mémorandum [le nouveau plan d’austérité] qu’ils ont déjà voté et personne ne le sait, et pendant ce temps la presse parle d’Aube dorée.
Vous autres Italiens, du reste, vous avez vécu les années 1970, et vous savez ce qu’est le mensonge d’Etat. Mais cette fois, probablement, ils ont exagéré.
[…] Nous avons bon moral et ceux qui le peuvent vont tous les jours protester devant le Palais de Justice, même au risque d’être arrêté. »
* Sur RBN pour écouter l’entretien sans être gêné par la musique, cocher la case sous “Diretta – Stoppala quando ascolti un Podcast”.
Crédit image : Sondage de la société Pulse pour le journal 6Μέρες. en Novembre 2012. DR.
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Immigration : la collusion des grands partis (arch 1998)
L'aveu de Patrick Weil
Incohérentes en apparence mais fruit de la collusion des quatre grands partis, les politiques d'immigration qui jouent la valse hésitation depuis trente ans répondent en fait à un objectif précis : permettre à la classe politique de durer.
Pour la troisième fois en cinq ans et la vingt-sixième fois depuis 1945, le Parlement a voté cet automne une nouvelle loi régissant l'entrée et le séjour des étrangers en France. Cette loi, dite loi Chevènement, censée corriger les "abus" des récentes lois Pasqua et Debré, a été initiée par le politologue Patrick Weil, auquel le Premier ministre avait confié la tâche de « définir une politique d'immigration ferme et digne » dans laquelle la France pourrait s'engager « sans renier ses valeurs, et sans compromis pour son équilibre social ». Plus franc quant aux motifs, Chevènement parlait d'« en finir avec ce débat pourri qui fait le lit de l'extrême droite ».
Jospin a donc présenté Patrick Weil comme un libéral modéré. Son portrait brossé dans nos pages (NH N°682) par Gabriel Lindon nous a appris que, bien au contraire, il était de longue date un dangereux immigrationniste. Rappelons pour mémoire qu'il atterrit dans le premier gouvernement de la gauche comme chef de Cabinet du secrétaire d’État à la Solidarité nationale, puis aux immigrés (il avait alors 25 ans). À ce titre, il fut donc - notamment - directement impliqué dans la régularisation des 130 000 clandestins et la multiplication, pour les immigrés, d'avantages réservés jusque là aux seuls Français. Aussi bien est-on fondé à se demander ce qui fait marcher ce monsieur. Patrick Weil est-il un humaniste ? Est-ce un idéologue ? Ou bien est-ce seulement un politique ?
Un article signé de sa main et paru dans le mensuel de la Documentation Française. Regards sur l'actualité, en février 1990, permet de mieux comprendre les mobiles du conseiller de Lionel Jospin, mobiles identiques - si on l'en croit - à ceux des politiques et politologues qui, avant lui, se sont penchés sur la question de l'immigration, Ces mobiles sont : d'abord, le maintien envers et contre tout (au besoin contre la nation) de la cohésion de l"'établissement" politique : deuxièmement, et conséquence du premier point, le motif énoncé par Jean-Pierre Chevènement, à savoir le positionnement des « quatre grands partis » en fonction de la percée du Front national dans l'électorat.
Paru en février 1990 sous le titre « La politique française d'immigration : au-delà du désordre ». l'article de Patrick Weil se présente comme une analyse historique de la politique d'immigration menée en France depuis 1930, En simple politologue et ne faisant jamais état des fonctions qui furent les siennes, donc de son implication voire sa responsabilité dans les mesures qui furent prises entre 1981 et 1985, Patrick Weil dénonce les errements, les tâtonnements et les virages à 180° qui, depuis près de 70 ans, ont tenu lieu de politique et « la régularité des crises » que celle-ci a provoquée, « la récession et la montée du chômage transformant en "problème" la solution que constituait jusqu'alors l'immigration », dans les années 1930 comme à partir de 1974. Mieux, il explique que les décisions furent bien moins le fruit, comme on l'a toujours prétendu, d'enjeux économiques, que d'enjeux purement politiciens, « parce que cette politique (d'immigration) peut être perçue comme symbolique d'un danger pour l'ordre, l'unité, voire l'existence de cette communauté politique ». La phrase mérite qu'on s'y arrête : ce qui motive la politique n'est pas le danger que l'immigration fait peser sur l'ordre, l'unité, voire l'existence de la nation mais bien de la classe politique. Naïfs que nous sommes !
Ainsi, nous explique M, Weil, c'est parce que le courant national était alors porteur que sont décidés :
• en 1931, la fermeture des frontières à l'entrée de nouveaux travailleurs étrangers.
• par la loi du 10 août 1932 : priorité du travail à l'ouvrier français avec instaurations de quotas d'ouvriers étrangers dans les entreprises.
• avril 1933 : la loi Armburuster limite l'exercice de la médecine aux titulaires français d'un doctorat de médecine.
• en juin 1934, les avocats font voter une loi interdisant aux Français naturalisés l'inscription au barreau pendant une durée de dix ans.
• 1934, encore : création d'une aide au rapatriement des ouvriers volontaires.
• 1935 : organisation de retours forcés.
Les années fécondes
Ce sont les années 1974-1988 qui ont été les plus fécondes, dit Patrick Weil. Elles nous ont en effet valu sept politiques en quatorze ans, « toutes sensibles dans leur variation à la dimension idéologique, partisane, voire électorale du problème », lesdites variations n'intervenant pas pour des questions touchant à la survie de la nation, mais « quand changent les majorités présidentielles ou parlementaires (en 1981 et 1986) ou après des élections municipales perdues par les majorités politiques en place (1977 et 1983) », De toute évidence, la dernière loi Chevènement, concoctée par M. Weil, n'échappe pas à la règle, ce nouveau prurit législatif trouvant sa source dans l'émotion orchestrée, en août 1996, autour de l'expulsion des clandestins - devenus "sans-papiers" - de l'église Saint-Bernard, puis le projet de loi Debré sur l'immigration qui s'ensuivit. La gauche en fit son fonds de commerce et le tremplin de sa campagne des législatives 1997.
Tout cela n'est pas surprenant, ce qui l'est plus, c'est de voir dénoncée, par l'instigateur de cette nouvelle loi, et cela avec un naturel qui confine au cynisme, l'hypocrisie du débat et la collusion des grands partis sur la question. Car l'incohérence des décisions, perpétuel ballet d'avancées et de reculs, ne vise en fait qu'à une chose, dit Patrick Weil à préserver la classe politique en l’État. Cela se traduit par le "consensus" de 1984, lorsqu'« un vote unanime du Parlement rassemble les partis traditionnels de la « droite et de la gauche », formalisant ainsi l'existence d'« une règle du jeu ». Après dix ans d'hésitations, explique P. Weil, « une communauté d'intérêts est apparue entre entrepreneurs politiques de droite et de gauche ». Les adversaires d'hier, que Patrick Weil nomme « acteurs rivaux »,« ont alors décidé d'exclure de l'arène politique certains aspects de la politique d'immigration qu'ils avaient auparavant utilisés les uns contre les autres parce que leur utilisation avait été trop coûteuse ». Plus clair encore quant à l'idéal qui préside à tout cela, Weil poursuit : « Sans doute l'ont-ils fait parce qu'ils pensaient risquer de "chavirer" ensemble, ce risque pouvant les toucher directement, en tant qu'équipe, ou concerner le système politique ou la communauté politique dans son ensemble. Sans doute ont-ils agi dans l'intérêt de cette communauté politique parce qu'ils étaient probablement attachés à la fois aux valeurs qui la structurent, à sa cohésion, mais aussi à la place qu'ils occupent en son sein ». Néanmoins, ce contrat demeurant indicible pour les naïfs que nous sommes et n'étant évidemment « pas exprimable pour des raisons politiques », il oblige les partis politiques « à mettre en scène des batailles politiques sur des aspects mineurs (modalité de reconduite à la frontière, par exemple) et à taire le consensus qui existe entre eux ».
Mais la mascarade n'est pas sans danger, et Weil le souligne : « le sentiment d'affrontement et de désordre qu'ils (les grands partis) sont contraints de faire perdurer à l'avant-scène peut faire exploser cette situation ». Dès lors, on l'a compris, tout est possible, Ce qui s'est passé et se passe aujourd'hui l'illustre parfaitement, et Patrick Weil est mieux placé que quiconque pour en parler. D'où sa conclusion : « que la stabilité de la communauté politique vienne à être perçue comme plus menacée qu'elle ne l'est déjà par la partie du public qui, par exemple, vote pour le Front national, et le coût interne ou international du changement de règle du jeu sur les flux diminuerait. Alors, des politiques, illégales ou illégitimes aujourd'hui, pourraient devenir demain légitimes, puis, plus tard, légales ».
La seule conclusion que, nous, en puissions tirer est que, face à cette clique politique dont la seule vision d'avenir consiste à durer pour elle-même, il nous faut peser de tout notre poids.
Marie-Claire ROY National Hebdo du 12 au 18 février 1998Lien permanent Catégories : actualité, France et politique française, immigration, lobby 0 commentaire -
Faute de "shutdown" en France, une grève de l'impôt ?
Ivan Rioufol regrette, dans cette chronique, que la France ne puisse connaître un "shutdown" à l'américaine :
"Ainsi donc, le "shutdown" américain (la fermeture brutale de certains services administratifs), décidé mardi après le refus des Républicains de voter le budget 2014 et la réforme de l’assurance maladie de Barack Obama, serait une catastrophe pour les Etats-Unis. C’est du moins ce qu’assure le discours dominant, à l’exception du quotidien L’Opinion (qui titre ce mercredi : "Vivement un "shutdown" en France !"). Les mêmes perroquets y vont de leur condamnation du Tea Party, bête noire du bien-pensisme, qui aurait poussé la droite à se radicaliser. J’avoue, au contraire, trouver réjouissant que des parlementaires fassent leur travail, qui consiste à donner ou non leur aval au prélèvement de l’impôt. Et je ne vois pas ce qu’il y a de choquant qu’une partie de la société, à travers le Tea Party en l’occurrence, puisse donner son avis puisque ce sont aussi ces contribuables qui paieront la note. Je ne mésestime pas les problèmes d’organisation que pose cette interruption partielle, qui ne concerne néanmoins que des services marginaux. 800.000 fonctionnaires sont au chômage technique. Mais est-ce à l’Etat fédéral de prendre en charges ces missions annexes, qui pourraient peut-être être confiées à des services privés ?"
Et de se demander s'il faut espérer une grève de l'impôt en France :
"Cela pour dire qu’il est malheureusement inconcevable qu’un tel scénario se produise un jour en France, tant l’Etat est le pivot de notre civilisation. Malheureusement, car faute de vigilance extérieure, de pression de la société civile, d’efficaces contre-pouvoirs parlementaires, nous assistons à la pénible fuite en avant d’un gouvernement incapable, lui comme d'autres, de cesser d'engraisser l’Etat ventripotent et surendetté, qui s’achemine vers la possible banqueroute. Inutile de croire en la "détermination" de nos prétendus réformateurs ; ils n’ont jamais rien fait. Seul un électrochoc viendra à bout de l’endettement public. Or, faute de "shutdown", nous devons endurer l’assommoir fiscal et l’exode des talents. A moins que ne se décide une de ces rébellions des contribuables dont l’histoire à le secret. C’est ainsi que fut lancée, par exemple, la révolution de 1789. Actuellement, des appels à la grève de l’impôt s'élaborent sur le Net. Ils ont pour eux de répondre, légitimement, à des situations effectivement insupportables. J’en viens à espérer parfois une telle rupture, devant l’entêtement du pouvoir. Et vous, qu’en pensez-vous ?"
La référence à 1789 étant connue, voici deux autres précédents historiques (choisis parmi de nombreux autres) :
- Le cercle vicieux du recouvrement de l'impôt sous l'Empire romain : plus l'Empire s'affaiblissait, plus il devait augmenter les impôts et la répression pour les recouvrir, moins il était légitime, plus il courait à sa perte :
"Il ne resta alors aux contribuables que le choix de devenir des évadés fiscaux. Dès le IIIème siècle - et cela marqua le début de la chute de l’Empire romain - des agriculteurs révoltés par la dîme, et les autres impôts, quittèrent petit à petit leurs champs pour tenter leur chance ailleurs, le plus loin possible du pouvoir qu’ils fuyaient, c’est-à-dire à l’époque au bord du "limes", de la frontière séparant l’Empire romain des barbares. La furie fiscale de l’Empire romain transforma ainsi d’honnêtes agriculteurs en des "bagaudes", bandes de brigands, qui contrôlèrent jusqu’aux deux cinquièmes de la Gaule, et celle-ci fut d’autant plus aisément envahie par les Barbares… Ces bagaudes se rendirent d’ailleurs rapidement compte que la barbarie ne présentait pas que des inconvénients, puisque la fiscalité y était plus douce…
L’appétit fiscal du plus grand empire du monde, l’augmentation systématique des sanctions et des pouvoirs du fisc causèrent finalement l’effondrement d’un pouvoir qui fit disparaître les richesses en voulant les accaparer."
Article complet ici.
- Un exemple de grève de l'impôt réussie, quand, deux ans après la crise des inventaires, la région de Narbonne décide de se soustraire à l'impôt, par des pétitions ou "l'accueil" des précepteurs dans les villages :
"La grève de l'impôt pratiquée dans l'Aude en 1907, utilisée pour faire pression sur le gouvernement, se révèle plutôt réussie eu égard aux objectifs initiaux des protestataires. Du point de vue de son efficacité politique, ce mouvement de désobéissance fiscale a permis aux vignerons d'obtenir des dégrèvements d'impôts substantiels et le vote d'une loi censée les protéger contre les fraudeurs."
Extrait de "Les Batailles de l’impôt. Consentement et résistances de 1789 à nos jours", de Nicolas Delalande, dont vous trouverez des extraits plus longs ici et le résumé ici.
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« Populistes » contre « Progressistes » : une majorité minoritaire
Tribune libre de Paysan SavoyardLa société française est profondément divisée, en deux camps qui s’opposent sur les points les plus essentiels et partagent un état d’esprit de « guerre civile froide » : le camp des « populistes-réactionnaires » d’un côté ; celui des « progressistes-humanistes-républicains » de l’autre (On utilisera ici à dessein le vocabulaire des progressistes. Ceux-ci comme chacun sait incarnent le Bien, le Bon et le Beau : il est donc normal que leur grille de lecture et leur façon de présenter les choses soient mises à l’honneur).
Les populistes, donc, veulent un arrêt de l’immigration, souhaitent un durcissement sécuritaire et sont hostiles à la mondialisation. Les positions du camp progressiste sont inverses.
Il est intéressant de mettre en évidence ce phénomène étrange, et c’est à cela qu’on s’attachera ici. On voit chacun des deux camps accuser l’autre de représenter les idées dominantes, de constituer « la pensée unique », d’être « politiquement correct », d’incarner la « bien pensance ».
Curieusement ces accusations croisées, en principe antinomiques, sont pourtant toutes deux avérées. Les deux camps ont raison : chacun d’entre eux incarne effectivement la pensée dominante.
Si une pareille bizarrerie est possible, c’est, bien sûr, que la domination exercée par l’un et l’autre camp idéologique n’est pas de même nature et ne s’exerce pas dans les mêmes secteurs de la société. La situation est en effet la suivante. Les idées « réactionnaires et populistes » sont très probablement largement majoritaires dans l’opinion (même si cela ne se traduit pas par un débouché politique en raison de la duplicité de la droite : celle-ci abuse les électeurs en adoptant avant les élections un discours de fermeté proche de celui du FN, pour mieux appliquer une fois élue une politique presque identique à celle de la gauche). Les idées « progressistes et humanistes » sont, elles, en situation de monopole chez ceux qui détiennent le pouvoir, pouvoir politique, médiatique, intellectuel et économique.La situation pourrait être considérée dès lors comme peu démocratique. La classe dirigeante la juge pourtant pleinement légitime. Elle la justifie avec une parfaite bonne conscience. Mieux, elle en retire une forme de jouissance.
- Le sophisme du contre-pouvoir
L’oligarchie n’accorde pas de place à l’opposition « populiste » dans la politique (grâce en particulier au mode de scrutin). Elle lui laisse peu d’espace dans les médias (les médias étant la propriété des oligarques, seuls peuvent être recrutés les journalistes qui partagent les idées et les objectifs du Système). Elle n’organise pas de référendum sur des sujets susceptibles de donner libre cours aux pulsions malsaines du « populisme » et de la « démagogie » (qu’il s’agisse de l’immigration ou du mariage homo).
Lorsqu’elle commet l’erreur d’organiser un référendum dont le résultat s’avère négatif, l’oligarchie le fait revoter (comme en Irlande en 2009) ou bien choisit de ne pas appliquer la décision populaire (c’est ainsi que le contenu du TCE rejeté en France par référendum en 2005 a été pourtant mis en œuvre par le biais du traité de Lisbonne).
Pour justifier la persistance de cette situation peu conforme à l’idée démocratique, l’oligarchie emploie un premier argument qui a les allures d’une provocation.
Elle s’adresse en effet aux représentants des idées populistes en leur tenant en substance le discours suivant. « Vous êtes déjà majoritaires dans l’opinion. Le plus grand nombre des électeurs partagent peu ou prou vos idées. Une partie même de ceux qui votent pour les partis de gouvernement se sentent des affinités avec plusieurs de vos analyses. Que voulez-vous de plus ? Il faut bien que votre place dans les médias et la politique soit limitée, sinon vous exerceriez un complet monopole sur la société, et se mettrait en place une forme de totalitarisme. En occupant les postes de direction de la société française, nous ne faisons jamais, nous progressistes, que jouer les contrepoids et exercer un contre pouvoir… ».
Ce raisonnement est un sophisme. Il a les apparences d’une certaine rationalité et peut abuser certains. Il est en réalité évidemment mensonger et malhonnête puisque la démocratie, dont se réclament les progressistes, consiste précisément à donner le pouvoir aux représentants des idées dominantes.
La situation ainsi constituée est particulièrement crispante pour les populistes. Non seulement leur position dans les institutions et les cadres de la société est anormalement minorée mais ils sont en outre accusés d’occuper trop de place dans les esprits.
- « La démocratie s’arrête là où commencent les menaces contre la république »
L’oligarchie sait bien qu’elle fait subir plusieurs entorses à la démocratie : elle assume tout à fait ce comportement. Pour elle en effet, la démocratie ne consiste pas seulement à faire s’appliquer la loi de la majorité : elle doit être accompagnée du respect de certaines valeurs. Ces valeurs sont celles de la république : liberté individuelle, égalité, laïcité, universalisme (l’universalisme étant la traduction républicaine du mot fraternité). C’est pourquoi dans l’esprit des républicains, il est légitime d’empêcher par tout moyen l’accession au pouvoir des populistes par la voie des urnes, puisqu’ils sont accusés de ne pas partager les valeurs républicaines.
Notons que, sur ce point, les progressistes-humanistes-républicains sont sans aucun doute dans le vrai : les populistes-réactionnaires sont généralement assez peu républicains. Non qu’ils soient hostiles aux idéaux de liberté individuelle, d’égalité ou de laïcité. Mais le contenu qu’ils donnent à ces concepts diffère sensiblement de ce qu’il en est dans les conceptions progressistes. En outre les populistes sont nettement opposés à l’universalisme, tandis que cette utopie constitue un élément essentiel des valeurs républicaines.
C’est donc en toute conscience que les progressistes-humanistes dénient aux populistes tout droit d’occuper une position de pouvoir quelconque, quelle que soit l’étendue de leur faveur dans l’opinion. On retrouve là l’esprit de la célèbre proclamation révolutionnaire : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».
- Les oligarques jouissent d’être détestés
Les oligarques progressistes-humanistes savent que les idées qu’ils défendent sont minoritaires et que la majorité des Français souhaiteraient sur les points les plus essentiels – immigration, sécurité, mondialisation – un changement radical de politique. Ils n’envisagent pas pour autant le moins du monde de tenir compte du vœu du peuple et de renoncer à leur pouvoir. Mieux, ils tirent une certaine jouissance de se trouver ainsi en butte à l’opinion majoritaire.
La première source de jouissance découle de ce qui vient d’être d’évoqué. Les progressistes croient à la supériorité de leur système de valeurs : dès lors ils aiment à se trouver dans le rôle d’une avant-garde à son service. Cette position est par nature celle des révolutionnaires. Ceux de 89 ne représentaient qu’une petite fraction de la société du temps. Mais ils bénéficiaient des Lumières : leur revenait donc naturellement la mission de guider le peuple pour lui permettre d’échapper à l’obscurantisme. C’est avec le même sentiment de constituer une avant-garde que les communistes ont conduit la révolution russe.
Quant au peuple, l’oligarchie éclairée considère que sa condition socio-économique et son asservissement aux patrons qui le font vivre l’empêchent de raisonner par lui-même de façon autonome : il est dès lors légitime que l’avant-garde progressiste se donne pour mission de faire en quelque sorte son bonheur malgré lui.
Il est une autre source de jouissance pour les oligarques républicains, secrète, indicible, inavouable, bien réelle pourtant : les progressistes jouissent d’exciter la colère de ceux qu’ils méprisent.
Ils savent que leurs idées et leurs objectifs ne correspondent pas aux vœux de la majorité. Ils n’hésitent pas à reconnaître que leurs adversaires populistes sont majoritaires dans l’opinion. Ils font pourtant ressortir le fait que tout sera fait pour qu’un « cordon sanitaire républicain » soit dressé devant eux afin de leur interdire l’accès au pouvoir. Les progressistes ajoutent également diverses injures à leurs proclamations républicaines et dénoncent « les idées nauséabondes » de leurs adversaires, incarnations toujours renouvelées de « la bête immonde ». Ils agitent également les menaces judiciaires contre ceux qu’ils accusent d’être « des porteurs de haine ». Les oligarques attisent ainsi la colère de leurs adversaires. Et cette colère les fait jouir.
Les oligarques sont détestés par le peuple : ils jouissent de cette détestation. Car de leur côté ils nourrissent pour le peuple, ses idées, ses conceptions, ses aspirations, sa culture, ses loisirs, son comportement, un insondable mépris.
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On peut se demander d’ailleurs si l’immigrationnisme n’est pas finalement motivé pour une bonne part par le dédain pour le peuple et la volonté de s’en distinguer. On sait que les chefs et les inspirateurs de l’immigrationnisme ont souvent des liens étroits avec le monde des clubs, des cercles, des réseaux d’influence, lesquels ont pour principe et pour finalité la sélection d’une élite.
Quel meilleur moyen que l’immigrationnisme pour permettre à l’oligarchie bourgeoise, au pouvoir depuis deux cents ans, de se distinguer radicalement de la foule et de marquer sa distance d’avec ce peuple spontanément xénophobe et vulgaire pour lequel elle n’éprouve que mépris !
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