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  • L’UOIF appelle les musulmans à s’inscrire sur les listes électorales “avant qu’il ne soit trop tard” [vidéo]

    PARIS (NOVOpress) – Le communautarisme musulman n’est plus un fantasme mais bel et bien une réalité. Pour preuve, cette vidéo où Hassan Iquioussen, membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), et imam de la mosquée d’Escaudain dans le Nord, appelle les jeunes musulmans à s’inscrire sur les listes électorales.

    Et ce au nom d’une conception particulière de la laïcité : « L’avenir n’est pas toujours glorieux pour les citoyens de confession musulmane aujourd’hui qui sont stigmatisés en permanence par certains politiques qui sont sans foi ni loi, qui trahissent les principes de notre République ».

    http://fr.novopress.info/

  • Béatrice Vouters, nouvelle Présidente de Laissez-les-vivre

    Communiqué de Laissez-les-vivre SOS Futures mères :

    "Béatrice Vouters vient d'être élue Présidente du mouvement LAISSEZ-LES-VIVRE SOS FUTURES MERES, succédant ainsi au Dr Luc Perrel, démissionnaire pour raisons personnelles.

    Depuis 2008, Béatrice Vouters en était Vice-Présidente et Responsable nationale de l'oeuvre SOS Futures Mères. Agée de 50 ans, elle a adhéré au mouvement en 1982, à l'âge de 19 ans, et en constitue depuis lors une de ses militantes des plus actives. Ancienne élève de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, elle a été professeur de collège et de lycée en histoire et géographie avant de consacrer entièrement à l'éducation de ses 12 enfants. Epaulée par le conseil d'administration du mouvement qui l'a élue à l'unanimité, elle souhaite poursuivre l'action unitaire de ses cinq prédécesseurs, notamment en renforçant le soutien de l'association à la prochaine Marche pour la Vie du 19 janvier 2014, dont Laissez-Les-Vivre SOS Futures Mères constitue l'une des quatre associations fondatrices en 2004 et en accélérant le redéploiement de l'oeuvre SOS Futures Mères."

  • Veilleurs et sentinelles : nouvelles menaces pour la République ?

    Le Pouvoir semble craindre leur calme détermination plus que tout autre manifestation de rue... Je vous encourage à aller les rejoindre.

    Vendredi soir dernier, ils étaient encore quelques centaines de Parisiens à avoir répondu à l’appel des Veilleurs, mouvement anonyme de jeunes dont le but est de provoquer des rencontres culturelles au sein des villes. Des jeunes qui veulent ressusciter la tradition romaine de l’Agora. 15 jours auparavant, ils s’étaient réunis au carrousel du Louvre, devant les murailles de Philippe Auguste, pour écouter historiens et hommes sur le thème Histoire et Mémoire. Ce vendredi, ils s’étaient donnés rendez-vous via Facebook devant l’Hôtel de Ville pour évoquer la « Légitimité et le Pouvoir », un thème d’actualité…

    Certains veilleurs s’étaient protégés du froid avec un bonnet rouge. Car ce mouvement n’est pas que culturel, bien sûr. Nés spontanément de la Manif pour tous, et encouragés par ses dirigeants, les Veilleurs assis mais aussi debout désormais dénommés « sentinelles » se retrouvent sur les places publiques pour parler culture, histoire, mais aussi politique. Ils sont jeunes, voire très jeunes ou parfois âgés, voire très âgés.

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  • L’arbitraire fiscal. L’impôt sous l’Ancien Régime et en 2013

    Article initialement paru dans Laissons Faire, Numéro 5, Octobre 2013, pp. 18-22

    On connaît tous l’abominable fiscalité de l’Ancien Régime, et l’image d’Épinal qui lui est associée : celle d’un paysan accablé sous le poids de l’impôt. En vérité, pourtant, le travailleur français moyen sous l’Ancien Régime payait l’équivalent de 18 jours de travail en impôts (gabelle, taille, vingtième, etc.).

    Aujourd’hui, il n’est quitte qu’après … 208 jours, soit dix fois plus. De quoi relativiser l’abomination de l’Ancien Régime, ou la supériorité de notre époque — ou les deux.

    La question fiscale n’a, semble-t-il, jamais cessée d’être actuelle. C’est elle qui remue les débats contemporains ; c’est elle aussi, qui les remuait par le passé. Au début du XVIIIe siècle, c’est en adressant cette problématique éminemment importante que l’économie politique française fut fondée et se développa. Un auteur comme le maréchal Vauban consacrait son œuvre à la réforme de l’impôt, et conseillait la création d’une dîme royale (qui est le titre de son livre), c’est-à-dire d’un impôt proportionnel sur le revenu des personnes (flat tax), en remplacement de l’imposante fiscalité de l’époque. Le grand Boisguilbert, à la même époque, proposa une réforme similaire.

    Écrivant un demi-siècle plus tard, les physiocrates, réunis autour de François Quesnay, eurent aussi en vue l’arbitraire fiscal de l’Ancien Régime. Ils publièrent leurs œuvres traitant du produit net et autres bizarreries, afin d’analyser les maux de la fiscalité du temps, et de dessiner les contours d’une réforme intelligente. [...]

    La suite sur Institut Coppet

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-arbitraire-fiscal-L-impot-sous-l

  • [exclusivité] Qatar : Hollande trahit les esclaves du football – par Laurent Glauzy

    « Le Qatar, pays hôte de la Coupe du monde de football de 2022, attire à coups de millions les joueurs les plus prestigieux du monde, afin de séduire une population jusqu’alors peu encline à ce sport. D’après une étude du cabinet britannique Deloitte, le Qatar prévoit d’investir dans cette compétition le montant de 200 milliards de dollars - somme supérieure à son Produit intérieur brut, estimé à 190 milliards de dollars - qui servira à construire un réseau routier, des hôtels et de nouveaux stades. Cependant, cette façade particulièrement clinquante occulte l’envers du décor, une ignoble réalité, celle des esclaves du football. On ne peut que constater l’immoralité criminelle des pouvoirs politiques français et du monde du sport, ainsi que le silence complice de la presse hexagonale et de ses journalistes.

    Âgé de 33 ans, Zahir Belounis est, officiellement, de nationalité française. Ce footballeur professionnel a joué en Suisse, en troisième division. Assis sur son fauteuil, prisonnier dans sa maison, il pense qu’il ne serait pas raisonnable de se suicider : « La nuit, je suis allongé dans mon lit, et je pleure comme une fille. Je pense ensuite que le suicide est la seule possibilité de mettre fin à cette histoire. » Puis, sans raison, il sourit.

    Belounis habite près des gratte-ciels de Doha, la capitale du Qatar, à côté du somptueux City Centre Mall et de ses quelque 370 magasins. En 2007, il est venu sur cette presqu’île désertique du golfe Persique, qui abrite le plus riche pays du monde. « Je pensais avoir touché le jackpot. Aujourd’hui je n’ai rien. Ma vie est ruinée. », se lamente-t-il. Il n’est pas rasé et son visage est émacié. Sur la table, devant lui, sont empilés des lettres et des dossiers. Belounis montre le dernier contrat de cinq années qu’il a signé avec l’association de l’armée du Qatar. Il prend fin le 30 juin 2015. Le salaire fixé est de 24 400 rials par mois, soit 4 950 euros. Cependant, il ne perçoit plus rien depuis vingt-sept mois : « Des amis de France virent de l’argent sur mon compte, afin que je puisse joindre les deux bouts. Mes économies sont parties en six mois ; et je n’ai aucune idée de mon avenir dans ce pays. »

    Il s’envolerait bien avec sa femme et ses enfants dans le prochain avion, mais il préfère oublier cette idée. Car, au Qatar, prévaut le système juridique de la Kafala : chaque travailleur immigré ou ressortissant étranger a un garant, qui est généralement son employeur. Sans son accord, il ne peut pas quitter le territoire. Le club de Belounis n’a délivré aucun visa de sortie. Il attend constamment que le consulat de France ou son avocat le contacte, mais son téléphone portable reste silencieux. « Le Qatar est ma prison. », déplore Belounis.

    Le Qatar, qui se présente comme une monarchie éclairée, où se rencontrent la tradition et les technologies du monde moderne, désire se faire un nom comme nation du sport. Il s’agit bien d’un mirage. Cet État compte 300 000 citoyens fortunés, mais aussi 1,7 million d’immigrés, qui servent de main-d’œuvre. En septembre 2013, le quotidien britannique The Guardian révéla que, depuis début 2012, soixante-dix ouvriers népalais sont morts d’épuisement. D’après les données de la Human Rights Watch, sept Européens et Américains sont aujourd’hui retenus au Qatar.

    Le vendredi et le samedi se déroule la Qatar Stars League, championnat national de football qui comprend quatorze équipes. Quatre étrangers peuvent jouer dans chaque équipe. Le plus souvent, ce sont des stars sud-américaines ou européennes qui sont choisies, comme l’Espagnol Raul, qui gagne six millions d’euros par an. Raul a été courtisé comme un roi par le Qatar, tandis que Belounis est considéré comme un valais. Avant l’accession de son club dans l’élite nationale du football, il jouait en seconde division. Son club lui avait loué une maison et fourni une voiture. Durant la trêve, Belounis a lu dans la presse que deux nouveaux joueurs, un Brésilien et un Algérien, avaient été engagés. « Je pensais que nous allions former un super collectif, mais mon entraîneur m’a signifié qu’il n’avait plus besoin de mes services. J’étais déçu. Il m’a garanti que mon salaire allait continuer d’être versé. Il a menti. », relate-t-il. En effet, chaque mois, Belounis attend en vain que son salaire lui soit versé.

    En octobre 2013, Belounis a pris un avocat et a déposé plainte devant le tribunal administratif de Doha. Le procès est fixé à février 2014. Il attend de cette procédure un dédommagement de 364 350 rials, soit 74 000 euros. Le secrétaire général du club lui a proposé son visa de sortie, à condition qu’il renonce à sa plainte. La direction lui a présenté une lettre de résiliation de son contrat mais, si Belounis l’accepte, le club ne lui devra plus les salaires qu’il ne lui a pas encore versés. De plus, le club a repris sa voiture et lui a annoncé qu’il devrait bientôt supporter la location de son appartement, soit 4 000 euros par mois. « Ils veulent me faire fléchir », affirme Belounis. Le footballeur a contacté en vain l’ambassade de France. Découragé, il a voulu entamer une grève de la faim, mais son avocat le lui a déconseillé.

    En désespoir de cause, Belounis a demandé l’aide du président François Hollande. Il s’est entretenu avec lui pendant vingt minutes, quand il est venu au Qatar, en juin 2013. « Le président pensait que je devais rester fort. Il pensait alors trouver une solution. Il ne s’est rien passé. », constate Belounis.

    Zahir Belounis n’a plus le courage de jouer au football. Il passe son temps à dormir, ouvre rarement les rideaux. Il a même commencé à fumer : vingt cigarettes par jour.

    Quand il en a le courage, il prend la voiture de sa femme pour rendre visite à Stéphane Morello, un de ses rares amis, également footballeur, qui habite dans le centre de Doha. Les deux hommes discutent du prochain procès. Morello, qui est français et a 51 ans, est arrivé au Qatar en mai 2007, pour occuper un poste d’entraîneur. Le 2 août de cette même année, le Comité olympique national l’a contraint à rejoindre l’Al-Shahaniya Sport Club, une équipe évoluant en deuxième division. Son salaire est de 11 280 rials, soit 2 285 euros, somme dérisoire pour les Qatari. Depuis quatre ans, Stéphane Morello tente de quitter le Qatar. Il vitupère : « Les Qatari ? C’est la mafia la plus vicieuse. » Son premier contrat, qui portait sur une année, a été renouvelé. Trente jours avant l’échéance du second contrat, il n’a reçu aucun renouvellement. En dépit de cela, le Comité olympique national l’a transféré au club d’Al-Shamal, relégué en seconde division. Le 22 octobre 2008, le club – et non pas le Comité olympique, son employeur - lui a signifié son licenciement, à compter du 7 janvier 2009.

    Le Comité a invité Morello à chercher un nouveau club. Il a alors demandé le paiement des mois de salaire non reçus. Le scénario qui s’est déroulé était kafkaïen : il a été envoyé d’un bureau à l’autre, sans qu’aucun ’ne soit compétent.

    Le 27 juin 2010, sa patience étant à bout, il a résilié son contrat avec le Comité olympique national, au vu de l’article 51 de la législation du travail, et a réclamé au Secrétaire général du Comité olympique national la permission de quitter le territoire sous quinzaine. Il n’a cependant reçu aucune autorisation.

    Alors, vingt-cinq heures par semaine, Stéphane Morello enseigne le français et les mathématiques dans une école primaire « de manière plus ou moins légale ».

    Abdeslam Ouaddou, victime d’une situation similaire, qui a enfin retrouvé la place Stanislas, à Nancy le 21 novembre 2012, témoigne : « Je ne veux plus revenir dans ce pays de barbares. C’est au prix d’un affreux commerce d’esclaves que le Qatar organisera cette coupe du monde de la honte. »

    Le cas d’Abdeslam Ouaddou est répertorié par la Fifa sous la référence 12-02884/mis. Il a porté soixante-huit fois le maillot de la sélection nationale du Maroc, et a joué dans les plus grands clubs européens, à l’instar du FC Fuldham, en Angleterre, et de l’Olympiakos du Pirée, en Grèce. Au Qatar, il avait signé un contrat avec le SC Lekhwiya, une des formations les plus prestigieuses du Qatar, avec laquelle il a remporté le championnat national, en 2011.

    Malgré son succès, il a été transféré au SC Qatar, sans indemnités. Ouaddou ne voulait pas rejoindre ce club, mais a dû s’incliner devant la volonté du prince. Bien que son contrat était valable jusqu’en 2013, il a été mis de côté dès la première saison au SC Qatar. Ouaddou a refusé de signer l’annulation du précédent contrat, car il était apte à occuper son poste. En représailles, la direction du club lui a interdit de s’entraîner avec ses coéquipiers.

    Abdeslam Ouaddou voulait quitter le Qatar, mais il n’a reçu aucun visa. Le 27 septembre 2012, il a contacté la Fifa. Quand il s’est adressé à l’opinion publique, le club a cédé. « Le président du club m’a dit quelque chose que je n’oublierai jamais : Ouaddou tu vas recevoir ton visa, mais je te promets que ça durera cinq ou six ans jusqu’à ce que la Fifa rende un jugement. Nous avons beaucoup d’influence. » À la mi-novembre, il a reçu un fax de la Fifa l’informant que toutes les procédures d’enquête étaient suspendues. Abdeslam Ouaddou argue qu’il a pu sortir de cette impasse parce qu’il était « un footballeur connu. Ce n’est pas le cas de Zahir ». Toutefois, aujourd’hui, malgré sa notoriété internationale, aucun club européen ne l’a engagé ! Et quand son BlackBerry sonne, Ouaddou ne répond pas, pour ne pas entendre les menaces dont il est victime.

    Zahir Belounis, lâché par le président Hollande, l’ambassade de France et les instances nationales du football, est plongé dans le plus grand désespoir : « Je ne sais pas combien de temps je vais encore rester dans ce pays. Peut-être ne pourrai-je jamais repartir. Je crains que le juge ne reçoive la pression du Cheikh. »

    À neuf ans de cette coupe du monde, la fédération de football et le Comité olympique national refusent de s’exprimer sur le cas de ces footballeurs esclaves. La fédération du football du Qatar répond qu’elle entretient le plus grand respect à l’égard de chacun de ses sportifs.

    Informations recueillies par Laurent Glauzy dans Der Spiegel n° 41 du 7/10/13, article König und Knecht (Le roi et le valet). »

    http://www.contre-info.com/exclusivite-qatar-hollande-trahit-les-esclaves-du-football-par-laurent-glauzy#more-30313

  • La ferme adhésion aux principes non-négociables n’est pas une utopie naïve

    Le député italien Luca Volontè est interrogé sur Le Rouge & Le Noir. Extrait :

    L"Je n’aime pas l’idée de sécularisation, pas même celle qui définit l’époque actuelle de « post-moderne ». Ce sont des concepts rétrogrades ! Nous devons être clairs, beaucoup de faits nous disent clairement que nous sommes à l’aube d’une nouvelle vague des barbaries. Comment pourrait-on expliquer autrement les décisions sur l’euthanasie infantile et pour les personnes âgées, la pédophilie légalisée, l’exaltation de l’idéologie totalitaire du Gender, l’esclavage oppressif imposé pas les spéculateurs financiers, le nouveau colonialisme occidental et le nouvel esclavage des peuples entiers sur femmes « en location » et les odieux trafics d’organes humains ?

    Face à cette nouvelle barbarie il est indispensable que les chrétiens se mettent en jeu, qu’ils aient le courage de l’engagement public de la vie sainte. Tout ça selon deux manières, l’engagement direct dans les institutions et celui de la « politique antipolitique » suggéré par l’expérience de Vaclav Havel et des ex pays communistes.

    Est-il possible d’être chrétien et homme politique ? Pourquoi ne devrait-ce pas être possible ? S’il est possible d’être esclaves du Gender ou du socialisme ou du nouveau conservatisme, alors il est possible aussi d’être pleinement chrétiens et protagonistes dans la vie politique institutionnelle. L’exemple du Serviteur de Dieu Robert Schuman devrait être médité en France. Mais on pourrait faire beaucoup d’autres exemples. Le chrétien veut la sainteté parce qu’il est pleinement heureux et sûr de la bonté de sa vie, et ce faisant il a le devoir de proposer aux autres la même rencontre avec Jésus-Christ qui a changé sa vie. Donc sa ferme adhésion aux « principes non-négociables » n’est pas une utopie naïve, mais c’est une proposition convaincante et riche de sens et de compétence au service du bien commun de la cité. Chacun peut et doit choisir de vivre sa propre expérience politique dans un parti chrétien ou dans un autre parti modéré. Le lieu de l’engagement est secondaire, ce qui est important, c’est la conscience de la tâche que nous avons devant nous. Nous voulons changer le monde actuel, proposer une expérience qui ravive la société et la démocratie, donc nous savons qu’il y aura la barbarie, le préjugé et la dérision comme opposés. Nous sommes une minorité créative et combative, maintenant c’est l’heure de reprendre notre place."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Alexandre Latsa: « la Russie connait un renouveau religieux sans précédent »

    Alexandre Latsa est un Français qui travaille en Russie et réside à Moscou depuis 2008. Il est blogueur et analyste politique et géopolitique pour les agences russes RIA-Novosti et Voix de la Russie. Il tient aussi un site d’information intitulé la Dissonance: un autre regard sur la Russie. Nous lui avons posé des questions sur la France et la Russie, le dossier syrien…

    1) Comment qualifierez-vous les relations entre nos deux pays qui défendent des valeurs totalement différentes (loi Taubira et loi interdisant la propagande homosexuel)?

    Du point de vue économique elles sont encore plutôt bonnes puisque les indicateurs économiques sont positifs et les échanges entre les deux pays sont croissants. On constate depuis 2009 une hausse des investissements français en Russie et surtout plus récemment une hausse des investissements russes en France. On a d’ailleurs récemment parlé de diplomatie économique pour qualifier la relation de la Russie avec nombre de pays européens, dont la France.

     Sur le plan politique, la relation semble s’essouffler, ce qui était assez prévisible avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en France. La France affirme son statut de terre d’asile pour de nombreux agitateurs politiques, qu’ils s’agissent d’opposants libéraux soupçonnés de corruption ou d’agents provocateurs comme les Femen qui bénéficient des grâces de la république.

    L’affaire Syrienne a en outre porté un coup très dur aux relations entre les deux pays car la Russie et la France ont clairement sur ce dossier des approches différentes et surtout des objectifs opposés.

    Sur le plan des mœurs enfin une rupture Russie/Europe de l’ouest semble clairement s’établir. Cette rupture semble due aux choix des modèles de société diamétralement opposés que l’Europe de l’Ouest (donc la France) et la Russie développent. Et sur ce plan la nous sommes clairement face à un nouveau rideau de fer moral et sociétal. Il y a aussi le facteur religieux qui est important, la Russie connaît en effet un renouveau religieux sans précédent et dont on ne peut que difficilement mesurer l’ampleur vu de France. A contrario la France semble être entrée dans une période d’athéisme totalitaire qui vise en premier lieu la religion catholique.

    2) Poutine a porté un sérieux coup à la diplomatie française sur le dossier syrien mais Fabius a déclaré que la position française avait obligé les Russes à négocier. Êtes-vous d’accord avec lui ?

    Malheureusement il semble que la diplomatie Française se soit un peu trop rapidement avancée dans cette affaire. La France a joué les Va-t-en guerre de façon irrationnelle et injustifiée et au final l’accord Russo-américain qui émerge de la crise nous laisse totalement à l’écart du centre de prises de décision et nous affaiblit considérablement sur la scène internationale.

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  • Le preneur de villes

    Les fastes officiels du tricentenaire de la mort de Vauban ne sont pas dénués d’’arrière-pensées. Si la République accorde tant d’’attention à un maréchal de Louis XIV, il doit bien y avoir quelques raisons à cela. Sans doute faut-il les chercher dans un courant biographique qui, au XIXe siècle, voulut voir en Sébastien Le Prestre une figure prérévolutionnaire et une « “victime du despotisme »” royal. Double erreur...
    On a voulu faire de Vauban un homme “du peuple”. C’’est faux. Lorsqu’’il vient au monde, le 15 mai 1633, à Saint-Léger-de-Foucherets dans le Morvan, Sébastien Le Prestre, dont le père est sire de Bazoches et Vauban, est gentilhomme ; « le plus pauvre du royaume », aimera-t-il à dire plus tard. Sans doute le duc de Saint-Simon a-t-il beau jeu de ricaner de l’’obscurité de sa race : « Rien de si court, de si nouveau, de si plat, de si mince... », force lui est tout de même d’’ajouter, « petit gentilhomme de Bourgogne », car la famille a été agrégée à la noblesse, « maintenue de noblesse », affirmeront les descendants à l’’encontre des d’’Hozier, en 1554. Quelques alliances honorables, quoique de la main gauche, parmi les grandes familles nivernaises, le service assidu des armes, l’’impôt du sang généreusement payé, et la haute protection des princes de Condé, gouverneurs de Bourgogne, ont fait le reste.
    Chanceux
    C’’est ainsi que Sébastien débute lui-même, en s’’engageant en 1651 dans les Cadets de Condé. Seul inconvénient : le vainqueur de Rocroi est alors à la tête de la Fronde des Princes ; c’’est dans une armée rebelle que Vauban fait ses premières armes, révélant, outre du courage, des talents plus rares pour la poliorcétique, autrement dit l’’art de fortifier ou de prendre des villes, dont il a étudié les bases au collège de Semur-en-Auxois.
    Il n’’existe pas alors d’’écoles d’’ingénieurs destinées à former les futurs officiers du Génie. C’’est sur le tas, auprès des anciens, que les plus doués se forment. Vauban fait son apprentissage devant Clermont-en-Argonne qu’’assiège Monsieur le Prince, et, en traversant l’’Aisne à la nage pour ouvrir la voie à ses sapeurs, décroche ses galons de maistre dans Condé Cavalerie. Mais c’’est à une apparente méveine, celle d’’être fait prisonnier par l’’armée de Turenne, en 1653, que le jeune homme doit sa première chance véritable. Conduit devant le cardinal de Mazarin, il attire assez son attention pour se voir proposer, s’’il tourne sa veste, une lieutenance au régiment de Bourgogne Infanterie. Pragmatique, trop intelligent pour ne pas comprendre qu’’il se fourvoie dans le camp des frondeurs, Vauban accepte. Il a raison.
    ’L’’année suivante, deux blessures reçues devant Stenay lui valent le grade de capitaine, et, le 3 mai 1655, son efficacité à remparer Clermont reprise par les Royaux, le titre d’’ingénieur ordinaire. Sa carrière est faite, ou en passe de l’’être. Est-il chanceux ? Certainement. Habitué à prendre des risques, il s’’en sort indemne, au pire avec des blessures qui ne sont jamais assez graves pour l’’éloigner du front, comme en 1657 où il est le seul ingénieur à survivre au siège de Montmédy. Pénible expérience, car il est aussi le plus jeune et sent peser sur lui les responsabilités. Cela lui vaut, sinon des galons supplémentaires, de servir dans des régiments toujours plus prestigieux, où il est plus aisé de se faire remarquer.
    Des missions de confiance
    Bien noté, apprécié de ses supérieurs, Vauban est assez assuré de l’’avenir pour épouser, en 1660, sa cousine Jeanne d’’Osnay. Ils auront trois enfants, deux filles et un garçon qui mourra en bas âge, dont les naissances bizarrement espacées témoignent seulement des très rares permissions de leur père. Lui-même renoncera à compter les bâtards qu’’il aura entretemps semés dans ses villes de garnison……Capitaine au régiment de Picardie, ingénieur de place en Lorraine, puis en Alsace, Vauban s’’affirme l’’un des plus compétents, ce qui ne suffirait peut-être pas à l’’imposer, en dépit des Colbert qui l’’accusent d’’avoir touché des pots de vin des entrepreneurs alsaciens, si le clan adverse, celui des Le Tellier, ne le prenait sous sa protection. De la même génération que Louvois, il le convainc de l’’opportunité de ses vues, jugées trop novatrices par d’’autres et se voit charger de missions de confiance, qui, menées à bien, prouveront la justesse de ses opinions, et son immense talent. Il s’’agit de fortifier les nouvelles frontières du nord et de l’’est, entre autres Lille, Courtrai et Besançon. Tâche énorme, écrasante, qui n’’effraie pas l’’ingénieur.
    Avec Louis XIV et Louvois
    Quand il livre ses commandes, il annonce, sans fausse modestie, à Louvois qu’’il lui donne « une place qui sera l’’admiration des siècles à venir », qu’’elle est « belle au point de n’’avoir de pareille en Europe ». C’’est vrai. s’ajoute celui de Louis XIV. En prévision de la guerre qu’’il entend déclarer à la Hollande, le roi souhaite un Mémoire pour servir d’’instruction dans la conduite des sièges.
    Surchargé de travail, en proie à des rhumes répétés qui le minent, Vauban tarde à le rédiger mais remet finalement un ouvrage magistral : « Vous n’’y verrez rien de connu, ni presque rien qui ait été pratiqué et cependant, rien qui ne soit aisé de l’’être ». La leçon qu’’il dispense se résume en ces termes : « Le gain d’’une bataille rend bien le vainqueur maître de la campagne pour un temps, mais non pas du pays s’’il n’en prend les places ».
    Louis XIV ne l’’oubliera pas qui, en 1672 et 1673, prend, grâce à Vauban, vingt-deux places hollandaises fortifiées, dont Maëstricht, tombée, en juin 1673, au terme d’’un siège éclair de cinq jours au cours duquel l’’ingénieur a déployé tout son art ; il y est désormais « le premier homme du monde ». Aussi bon dans la défense que dans l’’attaque, il forge sa légende : « Place attaquée par Vauban, place prise ! Place défendue par Vauban, place imprenable ! »
    La défense du royaume
    L’’on comprend Louis XIV, apprenant que son irremplaçable ingénieur s’’est exposé follement devant Besançon, de se fâcher : « Le Roi défend, sous peine de son indignation, de ne vous plus exposer à de pareils risques. » C’’est qu’’il a besoin de Vauban pour parfaire cette œœuvre de défense du royaume qui les obsède tous deux et que l’’ingénieur résume à sa manière de hobereau campagnard soucieux d’agrandir son bien : « Le Roi devrait un peu songer à faire son pré carré. »
    Faire son pré carré, au prix de remembrement et d’’annexions intelligentes implique de ne pas agir n’’importe comment, en se lançant dans des acquisitions indéfendables de par leur situation.
    Vauban, devenu maréchal de camp en 1676, commissaire général des fortifications en 1678 au moment de la paix de Nimègue, revient sans cesse sur le sujet, rédige le Mémoire des places frontières qu’’il faudrait fortifier pour la sûreté du pays dans l’’obéissance du Roi. Il y préconise « une nouvelle frontière et de la si bien fortifier qu’’elle ferme les entrées de notre pays à l’’ennemi et nous les facilite dans les siens ». Louis XIV suit le conseil, tant par sa politique des réunions que par une très vaste entreprise de fortification de l’’Alsace, de la Lorraine, de la Franche-Comté, des frontières du Nord et du Roussillon, des Alpes mais aussi des côtes, dans le triple but de protéger les ports, d’’interdire les débarquements et d’’intégrer les îles dans notre dispositif de défense. Seule la question de Paris, dont les remparts ont été démantelés et dont le Roi se méfie, est laissée de côté, en dépit d’’un autre mémoire, De l’’importance dont Paris est à la France.
    Les protestants
    Contraint par ses fonctions d’’inspecteur de parcourir la France en tous sens, soucieux également de travaux de génie civil, en particulier l’’aménagement fluvial et la création de canaux, Vauban, lors de ses déplacements dans le Midi en 1686, au lendemain de la révocation de l’’édit de Nantes, y constate que la question protestante n’’y est point réglée et prend des proportions inquiétantes. « Cévennes et Vivarais, pays de nouveaux convertis qui sont catholiques comme je suis mahométan ! » Au-delà de la charité et de la tolérance qui l‘’incitent à dénoncer les conversions forcées, l’’ingénieur voit le danger de s’’aliéner une minorité agissante, de la voir passer à l’’ennemi, devenir un péril intérieur. C’’est cela, et le désir d’’avertir le Roi d’’une réalité qu’’il pressent occultée et méconnue, qui lui inspire son Mémoire Pour le rappel des Huguenots.
    Louis XIV en a-t-il même connaissance ? Ce n’’est point assuré car Louvois le trouve « outré » et, prudent pour son ami plus que pour lui-même, ne le fait peut-être pas lire au roi… La longue maladie qui écarte Vauban de toute activité pendant plus d’’un an, entre 1689 et 1690, le détourne d’’en reparler, d’’autant que Louvois meurt en 1691, le privant d’’un appui dont, vieillissant, il a plus besoin qu’’il y paraît.
    Ce n’’est pas que le travail lui manque, au contraire ! Les responsabilités l’’écrasent, on le respecte, mais on ne l’’écoute pas toujours et les honneurs, qu’’il espère avec une vanité parfois presque enfantine, tardent. Ce n’’est qu’’en 1703 qu’’il reçoit un bâton de maréchal trop longtemps attendu. Lui en veut-on, en hauts lieux, de donner des avis qu’’on ne souhaite pas écouter, ou de ses critiques de 1697 sur la paix de Ryswick, qu’’il tient « pour plus infâme que celle du Cateau-Cambrésis qui déshonora Henri Second » ? Le fait est qu’’on le pousse gentiment vers une retraite qu’’il ne voudrait pas prendre.
    L’’impôt
    À la mort de sa femme, en 1705, il choisit de s’’installer à Paris, plus près du roi et des occasions de le servir, consacre ses loisirs, qui le déconcertent, lui qui n’’en a jamais eus, à écrire. Sa plume prolixe rédige les abondantes Oisivetés de Monsieur de Vauban, où il traite de tout et de n’’importe quoi, et corrige un vieux rapport qui traîne dans ses tiroirs, Mémoire sur la dîme royale, étudiant une meilleure répartition de l’’impôt.
    On verra dans ce texte un pamphlet annonciateur de la Révolution, ce qu’’il n’’est certes point. Louvois serait-il encore de ce monde, il le trouverait cependant « outré » et conseillerait à son ami de le garder pour l’’heure par devant lui. Mais Louvois est mort, et Vauban a l’’innocence de publier, sans doute en Flandre, à l’’heure où la censure royale se renforce. Fin 1706, le livre est saisi.
    Ce n’’est pas de cette déception, qui ne l’’atteint guère, que le vieux maréchal tombe malade en janvier 1707, mais d’’un de ces rhumes qui ont empoisonné sa vie entière. Cette fois, il n’’en guérira pas. Il s’’éteint le 30 mars, emporté par une congestion pulmonaire. « Je perds un homme affectionné à ma personne et à l’’État » dira Louis XIV sobrement.
    Dans son apparente sécheresse, cette oraison funèbre résume la vie et l’œ’œuvre du hobereau morvandiau dont seule une postérité aveuglée put faire un opposant à son souverain.
    Anne Bernet L’’Action Française 2000– du 1er au 14 mars 2007