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  • Manuel Valls, le nouveau Sarkozy ?

    En étant applaudi par une salle debout à la fin de l’université d’été du PS, il a franchi le dernier portique du slalom géant. Ce n’était pas gagné.   

    Valls a globalement réussi ce qui était pour lui la semaine de tous les dangers. En étant applaudi par une salle debout à la fin de l’université d’été du PS, il a franchi le dernier portique du slalom géant. Ce n’était pas gagné.

    La tactique a été habile : une qualité qui ne pouvait être prêtée à la gauche depuis longtemps ! Mais son « réalisme » ne peut étonner qu’un pays habitué à ce que les socialistes viennent périodiquement le couler avec des idées stupides délaissées partout ailleurs depuis des décennies. Elles n’ont encore cours en France qu’en raison de l’idéologie dominante, notamment dans les médias, chez ces journalistes qui votent très majoritairement à gauche, et à cause de l’ignorance criminelle du microcosme politique à l’égard de l’économie et de l’entreprise. On ne devrait jamais confier une Ferrari à quelqu’un qui n’a fait que du vélo dans son jardin. Mais Valls a aussitôt compensé cette saillie par quatre manœuvres d’équilibre.

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  • Camille Vachère d'en haut.

  • Exclusif : l’OTAN va attaquer la Russie avec 12 avions

    Vous, je ne sais pas, mais moi, je suis quelque peu désappointé par la lecture des prises de positions sur l’Ukraine vues sur Twitter, Facebook et autres commentaires parus sur d’honorables sites d’information – sans même parler de sites plus folkloriques, et je ne parle pas là du Gorafi. Si vous le voulez bien, résumons les événements de ces derniers mois, vus par nos experts en relations internationale en herbe (attention, parodie. Mais pas trop quand même).

    Tout commence par Euromaïdan : une poignée de fascistes soutenus par BHL et John McCain renverse le gouvernement ukrainien. Oui, ce sont des oligarques corrompus mais les autres aussi sont des oligarques corrompus, en plus, ils sont nazis. L’accord d’association proposé par l’Europe (tiens, c’est marrant, je pensais qu’au niveau défense, elle n’était nulle part) est en fait un accord d’association à l’OTAN. Que personne à l’OTAN ou à l’UE n’ait eu envie jusque là d’intégrer l’Ukraine dans leurs organisations respectives n’a rien à voir là-dedans. D’ailleurs, les habitants de Kiev, à part quelques naïfs, n’ont rien à voir là-dedans.

    La Crimée : elle n’est ukrainienne que depuis 1954, donc la Russie peut la reprendre. Les accords de 1993 garantissant l’intégrité territoriale de l’Ukraine ayant été signés alors que B. Eltsine était sous l’influence manifeste de l’alcool, ils ne comptent pas. Notez que le référendum-express (monté en une semaine) a validé l’adhésion des Criméens à la Russie (même si les chiffres pourraient avoir été bidouillés). Notez aussi tout de même que l’Allemagne ne veut pas reprendre Kaliningrad, russe depuis 1945 et que nous ne voulons pas prendre le Val d’Aoste.

    Les suites de la Crimée : 400 mercenaires américains (notez que dans les photos censées les représenter, on n’a vu que des photos d’indépendantistes) envoyés par John McCain vont reprendre à eux seuls la Crimée, Lougansk et Donetsk.

    L’est de l’Ukraine, justement, parlons-en : le fait qu’Igor Strelkov, « ministre de la défense » soit Russe et ancien colonel du KGB n’a rien à voir avec la politique de Moscou qui cherche seulement la paix. Comme celui qui veut la paix prépare la guerre, Moscou reconnaît que l’armement des indépendantistes provient en fait d’anciens entrepôts de l’armée soviétique. Le fait que Moscou ait légalement la responsabilité de les garder n’a rien à voir là-dedans.

    Les élections du 25 mai : consacrent l’arrivée au pouvoir des nazis à coups de fraudes – en fait, tout le gouvernement ukrainien est nazi, ce qui est logique dès lors que (et pour le coup, c’est vrai) Pravyi Sektor et ses 10.000 membres (sur les 45,6 millions d’Ukrainiens) le sont. L’OSCE ne trouve rien à redire à ces élections mais on s’en fiche, parce que l’OSCE est vendue à Washington. Certes, c’est l’une des seules institutions européennes considérée comme de confiance par Moscou mais on vous dit qu’on s’en fiche. Le fait que les indépendantistes de l’est de l’Ukraine appellent à ne pas voter est bien la preuve que ces élections sont frauduleuses.

    La destruction en vol du MH17 : même si personne n’en sait encore rien, c’est forcément la faute aux Américains (ils avaient un croiseur dans la zone) ou aux Ukrainiens. D’ailleurs, c’est un Su-25 qui l’a abattu, son pilote l’a reconnu sur l’équivalent allemand du Gorafi. Ne rigolez pas : on ne compte plus les sites ayant repris cette infaux.

    L’armée ukrainienne lance une contre-offensive sur l’est : forcément, elle tue des femmes et des bébés (règle numéro 15 de la propagande : il faut toujours tuer des bébés) parce qu’il y a les 400 mercenaires américains qui ont réussi en quelques mois à armer/entraîner/réorganiser l’armée ukrainienne (si, si : on vous dit qu’ils sont efficaces !). Le fait que Kiev veuille juste reprendre son territoire est une intolérable provocation. Moscou a donc le droit d’envoyer des forces dans l’est après avoir pacifiquement massé 40.000 hommes à la frontière. Ah, c’est vrai : les photos satellite montrant des prises de position sont issues d’une firme indépendante (Digitalglobe) mais comme elle vend ses images à Washington (et aussi, les pt’its loups, à Moscou), ça ne compte pas donc il n’y a pas de forces russes dans l’est de l’Ukraine.

    Dernier coup en date : V. Poutine évoque dans une interview télévisée un statut étatique pour l’est de l’Ukraine. Dépeçage vous dites ? Allons donc, le porte-parole du Kremlin vous dit qu’en fait non, il s’agit juste d’une logique fédérale pour la région. Le fait qu’il y ait une différence entre une logique « fédérale » et « étatique » n’a rien à voir là dedans.

    L’OTAN veut la guerre ! C’est pourtant évident : en renforçant la mission Air Baltic – de 4 à 12 avions, vous vous rendez compte ! – elle veut manifestement la guerre. D’ailleurs, il n’y a pas que les avions : des chars ont défilé à Varsovie le 15 août. Le fait que ce soit le jour de l’armée (commémoration de la victoire de Pilsudski sur l’Armée Rouge – coïncidence ? Je ne crois pas) n’a rien à voir là-dedans. D’ailleurs, les Américains mènent aussi des exercices avec la Bulgarie. Le fait qu’il n’y en ait pas plus que les années précédentes n’a rien à voir là-dedans. Et puis, prenez la mesure de la menace, l’OTAN a des chasseurs de mines qui font des exercices en Baltique !

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    Mon avis sur ces injures au plus élémentaire esprit critique : évidemment qu’il y a des pertes civiles dans l’est de l’Ukraine ; évidemment que Pravyi Sektor est fasciste ; évidemment que le passé de nombre de responsables politiques ukrainiens est marqué d’affaires de corruption, de clientélisme et j’en passe ; évidemment que la suppression du Russe dans l’est est une erreur fondamentale ; évidemment que l’Ukraine cherche à intégrer l’OTAN et l’UE ; et évidemment que certains, surtout depuis le début de l’année, le verraient d’un bon oeil. Ce que j’ai écrit plus haut n’implique pas que je pense exactement le contraire – ça vous étonne, hein ?

    C’est là le piège contemporain : il faut tout penser en noir ou en blanc et si vous n’êtes pas dans un camp, vous êtes forcément dans l’autre. Seulement voilà : dans un conflit, tout le monde a ses intérêts et tout le monde (oui, oui, la Russie aussi) manoeuvre afin de les promouvoir. On ajoutera que certains, vu notre contexte de crise, ont tout à coup une fascination manifeste pour le modèle russe de gouvernement (cette saloperie de démocratie occidentale est tellement corrompue, vous comprenez…) et mélangent un peu trop rapidement politique intérieure et extérieure.

    Voilà, nous sommes en 2014. Jamais autant de sources n’ont été disponibles (y compris en droit international : celui qui dit qu’un pays n’est pas l’autre, même s’il est indépendant depuis un poil plus que 20 ans) ; jamais autant d’ouvrages n’ont été publiés ; jamais l’enseignement des élémentaires de l’étude des confits et des relations internationales n’a été autant disponible à qui cherche un peu. La théorie, c’est que l’esprit humain devrait bénéficier de ces « jamais autant ». La pratique, c’est qu’il semble que pour nombre d’esprits, la complexité, la nuance ou la mise en perspective, ce soit un peu trop d’efforts.

    Alors voilà, je vais vous faire une révélation : non, les intérêts de la Russie, comme ceux des Etats-Unis, ne sont pas toujours ceux de la France. Et je ne peux que vous inviter à lire ceci, qui vaut d’ailleurs aussi pour les Etats-Unis.

    Ça dépote, hein, les relations internationales ?

    DSI

    http://fortune.fdesouche.com/353629-exclusif-lotan-va-attaquer-la-russie-avec-12-avions

  • La société économique s’achève aujourd’hui en société de contrôle

    La société économique s’achève aujourd’hui en société de contrôle. Se met en place une logique de la domination qui n’est pas la vieille logique de l’exploitation, mais une logique quotidienne et réticulaire, ordonnée à des procédures de séduction, de fichage et de conditionnement. « Les individus ne sont pas dépouillés de leur individualité par une contrainte extérieure, mais par la rationalité même dans laquelle ils vivent » (Marcuse). Pour satisfaire le « besoin » sécuritaire (néologisme apparu au début des années 1980), se mettent en place des procédures fondées sur la détection, la mise en fiches et la traçabilité. Cette société de surveillance a maintes fois été décrite. Elle s’étend tous les jours, comparable au célèbre « Panoptique » imaginé par Jeremy Bentham, en attendant la totale réification du vivant et la lecture automatisée des expressions faciales et des ondes cérébrales par une « neuropolice » occupée à déchiffrer l’activité mentale pour mieux manipuler les comportements. 

         La Nouvelle Classe entend domestiquer le peuple parce qu’elle en a peur, et elle en a peur parce que ses réactions sont imprévisibles et incontrôlables. Pour remédier à cette peur, elle cherche à en inculquer une autre au peuple : la peur de déroger aux normes, de penser par soi-même, de se rebeller contre le désordre établi. Elle croit se prémunir contre la guerre civile, ou contre le chaos social, en généralisant des faux-semblants qui en sont autant de simulacres. 

         Paul Piccone, ancien directeur de la revue américaine Telos, a donné de la Nouvelle Classe cette définition canonique : « La Nouvelle Classe n’est pas une ‘classe’ au sens marxiste de sa relation avec les moyens de production, mais seulement dans un sens général, métaphorique. Elle désigne ceux qui détiennent un capital culturel (un savoir) et qui utilisent ce capital pour s’assurer d’une position sociale privilégiée par rapport à ceux qui en sont dépourvus. Ces relations de pouvoir ne pouvant être maintenues qu’en privilégiant la rationalité formelle et les valeurs universelles, et en rejetant les autres modes préconceptuels d’existence comme irrationnels, ou au mieux comme pré-rationnels, réalité comme condition nécessaire à sa reconnaissance. » 

         L’apparition de la Nouvelle Classe contribue, bien entendu, à rendre totalement obsolète la vieille division droite-gauche, naguère paradigmatique de la modernité, qui fonctionne aujourd’hui d’autant moins comme principium differentiationis que les membres de la Nouvelle Classe peuvent eux-mêmes aussi bien provenir de la « gauche » que de la « droite ». Comme l’avait également remarqué Paul Piccone, le clivage droite-gauche fonctionne aujourd’hui comme un écran de fumée dissimulant la seule véritable distinction opposant d’un côté les libéraux, toutes tendances confondues, qui en tiennent pour une vie politique neutralisée et procéduralisée, un Etat thérapeutique, une « gouvernance » mondiale, une démocratie purement représentative et un discours fondé sur les « droits de l’homme », et de l’autre côté tous ceux qui, au contraire, insistent sur l’autonomie locale, la démocratie directe, les particularités culturelles et les valeurs traditionnellement non négociables d’appartenance et de solidarité. 

    Alain de Benoist, Les démons du Bien

    http://www.oragesdacier.info/

  • Ernst Jünger, un anarchiste conservateur droit dans ses bottes

    Par Emmanuel Hecht

    Ex: http://www.lexpress.fr

    On croyait connaître l'écrivain inspiré, le soldat héroïque, le voyageur impénitent, l'entomologiste passionné... Sous la tenue et la retenue du seigneur des lettres allemandes, une belle biographie révèle les tourments d'un homme blessé.  

    Deux photos peuvent résumer une vie. La première, prise à la fin de la Première Guerre mondiale, dévoile un officier arborant l'ordre Pour le mérite, la plus haute décoration militaire allemande, créée par Frédéric II. Le jeune homme, "pas très grand, mince, se tenant bien droit, visage étroit comme coupé au couteau", sera le dernier à la porter, puisqu'il meurt à près de 103 ans, en 1998. Son nom : Ernst Jünger, guerrier exceptionnel, grand écrivain, collectionneur d'insectes facétieux, voyageur au coeur aventureux.  

    Sur le second cliché, il est âgé de près de 90 ans, aux côtés d'un autre individu de taille modeste, François Mitterrand, président de la République française, et du chancelier allemand Helmut Kohl, "le géant noir du Palatinat". Les trois hommes célèbrent la réconciliation franco-allemande, à Verdun, le 22 septembre 1984.  

    Quel homme incarne mieux le XXe siècle qu'Ernst Jünger, héros de Grande Guerre et symbole de l'Europe nouvelle et pacifiée ? Ernst Jünger. Dans les tempêtes du siècle, c'est précisément le titre de la biographie que lui consacre Julien Hervier, meilleur spécialiste français de l'auteur d'Orages d'acier. 

    Quelque chose chez Jünger ne passe pas, en France : cette rigidité, cette maîtrise, qui fait prendre cet Allemand de tradition catholique (mais athée), aux origines paysannes et ouvrières, pour l'archétype de l'aristocrate prussien protestant, le junker. Sans doute y a-t-il méprise. 

    "Une dure et froide sincérité, une sobre et sévère objectivité"

    Selon Ernst Niekisch, instituteur marxiste et chef de file du "nationalbolchevisme" - l'un des multiples courants rouge-brun qui saperont la république de Weimar -, familier de l'appartement-salon berlinois de Jünger, où se côtoient artistes fauchés, demi-soldes aux abois et aventuriers en tout genre, "sa distinction ne repose pas sur un privilège social, mais directement sur le contenu intime de son être : il fait partie de ces rares hommes qui sont absolument incapables de bassesse. Celui qui pénètre dans la sphère où il vit entre en contact avec une dure et froide sincérité, une sobre et sévère objectivité, et surtout, un modèle d'intégrité humaine." 

    Pour son biographe, Jünger est d'abord victime de sa monomanie : "l'obsession de la tenue", qu'il s'agisse de posture, maintien, aspect, fermeté, dignité, "surmoi", fruit d'une "anthropologie personnelle" élaborée pendant la Grande Guerre au contact du genre humain. Car le jeune soldat de 1914, nostalgique "de l'inhabituel, du grand péril", saisi par la guerre "comme [par] une ivresse", adoptant un flegme fataliste à l'épreuve du feu, vieillit d'un siècle en quatre ans et quatorze blessures, comme l'illustrent ses Carnets de guerre 1914-1918, qui viennent d'être traduits. Et y perd ses illusions.  

    "Là où un homme est monté jusqu'à la marche presque divine de la perfection, celle du sacrifice désintéressé où l'on accepte de mourir pour un idéal, on en trouve un autre pour fouiller avec cupidité les poches d'un cadavre à peine refroidi." La vieille chevalerie est morte, la guerre moderne est menée par des techniciens et la transgression est au coin de la rue. Lors de son bref séjour sur le front, dans le Caucase, en 1942, apprenant par la rumeur les exactions de la Wehrmacht contre les civils, "la Shoah par balles", il est "pris de dégoût à la vue des uniformes, des épaulettes, des décorations, des armes, choses dont [il a] tant aimé l'éclat ". 

    Le "junker", soldat héroïque d'un autre temps, était-il finalement modelé pour la guerre? "Lorsque je me place devant mes soldats [...] je constate que j'ai tendance à m'écarter de l'axe du groupe; c'est là un trait qui dénote l'observateur, la prédominance de dispositions contemplatives." L'aveu. Le guerrier se rêve hors de la ligne de mire et du champ de bataille. On le lui reprochera suffisamment.  

    Pourquoi ne s'engage-t-il pas aux côtés des officiers instigateurs du complot du 20 juillet 1944 contre Hitler, alors qu'il est en plein accord avec eux ? Parce qu'il réprouve les actes terroristes. C'est au nom du même principe, que, militant nationaliste, il refuse, en 1922, de se joindre au corps franc qui assassine le ministre des Affaires étrangères, Walther Rathenau. Question de tenue. Jamais la fin ne justifie les moyens. Il le dira noir sur blanc aux nazis qui multiplient les appels du pied : "Ce n'est pas [...] une caractéristique majeure du nationaliste que d'avoir déjà dévoré trois juifs au petit déjeuner." 

    Hitler et Brecht pour anges gardiens

    Jünger est sans doute le seul homme à avoir été protégé à la fois par Adolf Hitler, lorsque les nazis veulent liquider cet "officier méprisant", et par Bertolt Brecht, quand ses camarades communistes veulent en finir avec ce "produit de la réaction". Qui peut bien être ce diable d'homme protégé par de tels anges gardiens? Un de ses biographes allemands l'a qualifié d'"anarchiste conservateur".  

    Jünger est à fois un homme d'ordre et en rupture de ban. Lorsque, à peine âgé de 16 ans, il s'engage dans la Légion étrangère, c'est pour déserter à Sidi Bel Abbes et emboîter le pas de Rimbaud dans de nouveaux Jeux africains. Lorsque, après la guerre, il expérimente les drogues - auxquelles, blessé à la tête, il a goûté, dès 1918 - auprès d'Albert Hofmann, l'inventeur du LSD, c'est sous contrôle médical. 

    Au fond, Jünger-le-corseté déteste la politique, les organisations et la technique. Il abhorre le nihilisme des nazis et celui de Céline, dont il dresse un portrait accablant dans ses Journaux parisiens. Pour venir à bout du Mal, il mise sur la liberté - celle du hors-la-loi scandinave du Traité du rebelle -, sur Eros (l'amour est l'adversaire du Léviathan) et la création artistique. 

    Lors des terribles ébranlements politiques dont il est témoin, Jünger ressent "une grande sensibilité sismographique", mais il ne se départit pas de son rôle de spectateur. Depuis l'enfance, il se réfugie dans les livres et la nature. Le sentiment, alors éprouvé, que "la lecture est un délit, un vol commis contre la société" ne l'a jamais quitté.  

    Il lit partout et par tous les temps. Sous les déluges d'obus, "alors qu'avec effroi tu penses que ton intelligence, tes capacités intellectuelles et physiques sont devenues quelque chose d'insignifiant et de risible", il avale les grands Russes, Gogol, Dostoïevski, Tolstoï, et les Aphorismes sur la sagesse dans la vie, de Schopenhauer.  

    Sa passion pour les insectes, métamorphosée au fil du temps et des désillusions en entomologie, leur étude scientifique, nourrit ses Chasses subtiles. Les cicindèles, sous-groupe des coléoptères, ont sa préférence. L'une de ces créatures porte d'ailleurs son nom : Cicindela juengerella juengerorum. 

    Ecologiste avant l'heure, il balance entre action et contemplation

    A partir des années 1950, il parcourt la planète, attentif aux bonnes nouvelles - fécondité inépuisable du monde naturel, pertinence des techniques primitives - comme aux mauvaises : dégâts du tourisme de masse, suprématie du béton, règne bruyant des moteurs. Les réflexions de cet écologiste avant l'heure - les Verts allemands le détestent - alimentent les cinq tomes de Soixante-dix s'efface, son oeuvre ultime. 

    Et si, finalement, la clef de cet homme balançant entre action et contemplation se logeait dans son combat contre la dépression - aux pires heures de l'Allemagne, à la mort, en uniforme, de son fils aîné, en 1944 à Carrare, et après guerre, à la suite du suicide du cadet - et contre une Sehnsucht insondable ? Son éditeur Michael Klett en émet l'hypothèse à l'enterrement de l'écrivain. "Lors de coups d'ailes plus légers de l'ange de la Mélancolie, ajoute-t-il, il se plongeait dans la contemplation d'une fleur, s'épuisait en d'interminables promenades ou s'imposait un emploi du temps rigide quasi digne d'un ordre mystique." Ainsi était Ernst Jünger. Mais il n'en a jamais rien dit. Question de tenue. 

    Ernst Jünger. Dans les tempêtes du siècle, par Julien Hervier. Fayard, 540 p., 26 €. 

    Carnets de guerre 1914-1918, par Ernst Jünger. Trad. de l'allemand par Julien Hervier. Bourgois, 576 p., 24 €. 

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/08/28/ernst-junger-un-anarchiste-conservateur-droit-dans-ses-bottes.html

  • Parlons franc: ce qui rassemble les patriotes…

    Il y a la Libye de Kadhafi détruite par l’Otan « grâce » à l’activisme du trio infernal Juppé-BHL-Sarkozy, aujourd’hui en plein chaos, en passe de basculer totalement aux mains des milices islamistes soutenues par le Qatar. Il y a l’Irak de feu Saddam Hussein, ravagé par l’invasion yankee de 2003, également en proie à l’anarchie sanglante depuis dix ans. Il y a la Syrie de Bachar el Assad dont l’axe atlantiste, le tandem Juppé-Sarkozy puis Fabius-Hollande voulaient le scalp et également ensanglantée par le  terrorisme, les menées de l’Etat Islamique (EI) qui a annoncé la création d’un « califat » islamique sur les territoires contrôlés en Irak et en Syrie. Une population syrienne livrée à son tour depuis trois ans aux exactions (tortures, mutilations, viols, crucifixions, exécutions de masse…) des djihadistes. Selon le récent rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, plus de 191 000 personnes ont été tuées en Syrie entre mars 2011 début du conflit, et avril 2014, lequel déplore  la « paralysie internationale » qui encourage les « assassins ».

    Plus de trois millions de Syriens auraient fui leur pays pour échapper au terrorisme. En outre, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), 6,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, ce qui signifie que près de 50 % des Syriens ont été contraints de quitter leur domicile

    Face à ces réactions en chaîne catastrophiques, dans lesquelles la responsabilité des Etats-Unis est plus qu’évidente, Barack Obama a annoncé jeudi dernier qu’il n’avait « pas encore de stratégie » concernant des frappes aériennes en Syrie pour endiguer l’avance de l’EI, désormais nouvel ennemi commun de Damas et de Washington? Barack Obama a indiqué que son pays voulait « offrir aux gens en Syrie une alternative à Assad ou l’EI » et qu’il entendait « continuer à soutenir l’opposition modérée » (sic).

    Sur le site La Voix de la Russie Leonid Issaïev, du Haut collège d’économie, déclarait il y a quelques jours que  » les Etats-Unis qui bombardent à présent les positions de l’Etat islamique (EI) en Irak et le gouvernement de Damas qui combat les terroristes en Syrie se sont retrouvés du même côté de la barricade. » « L’opposition (syrienne, ndlr), épaulée autrefois par les Etats-Unis, a tout simplement montré son vrai visage. Et nous avons constaté que les Américains avaient formé durant la première année du conflit syrien ces mêmes forces terroristes qu’ils bombardent à présent en Irak et que les troupes de Bachar el-Assad bombardent en Syrie. Ainsi, les USA ont commis une fois de plus la même erreur au Proche-Orient ».

    Jeudi dernier également, notait Ivan Rioufol sur son blogue le lendemain, c’était au tour de François Hollande d’appeler  » à une large alliance contre les djihadistes, en oubliant qu’il y a un an il proposait de bombarder le régime du syrien Bachar el-Assad, qui leur résistait pourtant« .

    Après avoir avoué il y a peu que les rebelles anti Assad, et partant des djihadistes,  avaient été  armés par la France à sa demande,  le chef de l’Etat a en effet affirmé  son souhait de la  tenue d’une  « conférence internationale à Paris« , pour organiser la coordination de l’action internationale contre l’Etat islamique, sur les plans humanitaire, sécuritaire, militaire.

    Quant à l’UMP, une  délégation  conduite par François Fillon et Pierre Lellouche est actuellement en Irak,  appelant désormais comme  la diplomatie américaine   à la destruction de l’Etat Islamique, ce Frankestein aujourd’hui hors de contrôle (?).

    Fort bienmais il s’agit aussi de rappeler avec Bruno Gollnisch que l’alignement  de la droite et de la gauche atlantistes au pouvoir  sur les menées de Washington  rend  l’UMPS en partie responsable de la montée du djihadisme en Irak et en Syrie.

    Dans ce contexte, M. Rioufol  pourfend dans son billet les « promoteurs du multiculturalisme » en France qui fait le jeu de « l’islam politique »,  mais  affirme aussi que  » l’Europe, les États-Unis, Israël, la Russie partagent le même ennemi, qui prétend parler au nom de l’islam. À ces pays de faire bloc et de bouleverser les rapprochements, y compris sans doute avec l’Iran chiite ». Alliance avec le Satan iranien chiite pour faire pièce au terrorisme des extrémistes sunnites que certains experts américains défendent depuis des années…

    Fidéle à son habitude, l’éditorialiste du Figaro  dénonce aussi dans son article le « FN », au motif que « ses obsessions antilibérales et anti-atlantistes le rendent incongru en économie et en diplomatie (sic), le choc des civilisations invitant à la solidarité avec le monde libre« . C’est déjà au nom de cette « solidarité avec le monde libre », que M. Rioufol avait soutenu naguère les interventions militaires américaines en Irak et en Afghanistan…

    Certes, les exemples historiques ne manquent pas, un péril nouveau peut faire naître des alliances conjoncturelles . Mais rappelons ici comme nous l’avons déjà fait, qu’uneopposition nationale qui ne renonce pas à faire entendre la voix d’une France indépendante et se méfie des discours simplistes, ne saurait justement communier dans l’atlantisme et avaler sans le recul nécessaire la propagande des néo-cons, l’instrumentalisation de la théorie sur le choc des civilisations...au nom de laquelle il fut notamment décidé d’abattre les régimes (laïcs!) irakien et syrien.

    Il se trouve aujourd’hui  certains médias (c’est de bonne guerre…) pour tenter de faire des différences d’approches ou à tout le moins d’analyses et de perceptions sur les évènements du proche-orient, le conflit israélo-palestinien, un probléme majeur au Front National! A la vérité, cette question interesse peu, voire pas du tout, la majorité des électeurs gaulois et n’est pas un facteur déterminant du vote FN (ou non), même si elle reste un sujet clivant,  important  pour  la  frange la plus politisée de l’électorat .

    Le site de Marianne, sous la plume de Romain Massa, a donc tenté, comme l’ont fait avant lui certains de ses confrères,  de dresser un état des lieux samedi, « car cet été, le parti (le FN, NDLR) est apparu (c’est peu dire) tiraillé (au sujet du conflit israélo-palestinien, NDLR). Un de ses conseillers, Aymeric Chauprade, est même allé jusqu’à publier un texte sur le sujet enterrant le FN à papa » (sic). « (…) Chauprade reprend (…) l’image d’un FN rempart pour les juifs de France . Mais il va plus loin et formule une position claire et nouvelle sur le conflit israélo-palestinien. Il fustige ainsi un Hamas qui met volontairement ses civils en danger » (…).

    « Finie l’époque d’une bande de Gaza assimilée à un camp de concentration par Bruno Gollnisch et Jean-Marie Le Pen. Finie l’époque aussi où Chauprade lui-même déclarait que la France vit une épuration sourde de ceux qui ne vont pas dans le sens des intérêts américains et israéliens  et qu’il connaît la souffrance cruelle et humiliante infligée par Israël aux Arabes, Libanais ou Palestiniens. On était alors au tournant des années 2010″.

    « Le FN aurait-il fini par choisir son camp entre Israéliens et Palestiniens, entre juifs et musulmans puisque dans ce parti on mélange allègrement ces deux sujets » croit savoir  M. Massa, qui décidemment….mélange tout.

    « Car le Front avance-t-il – l’opération militaire menée à Gaza l’aura montré de façon éclairante cet été – est toujours tiraillé entre, pour être un peu caricatural, la ligne quenelle, du nom du geste popularisé par Dieudonné et reprise par Alain SoralJean-Marie Le Pen etBruno Gollnisch et la seconde, celle de Louis Aliot qui n’hésite pas à mettre en avant ses origines juives et s’était rendu en Israël pendant la campagne présidentielle de Marine Le Pen ».

    « Contacté par Marianne« , poursuit-il, « Florian Philippot qui à ce moment-là est justement en compagnie de Marine Le Pen assure que  la position du FN est la même que celle de la campagne de 2012, le texte de Chauprade est une position personnelle, il n’y a pas de débat pour Marine Le Pen et moi-même ».

    Soyons donc un peu pédagogue et rassurons M. Massa. On peut juger très néfaste que le Hamas ait pris le contrôle de Gaza en 2007, avec l’assentiment d’une très large fraction des gazaouis, mais là n’est pas le fond de la question. Marine, Bruno,  les dirigeants du Front l’ont déjà dit et répété mille fois,  défendent le droit à l’existence d’Israël, le droit pour les Israéliens de vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues et des droits bien évidemment symétriques pour les Palestiniens, musulmans et chrétiens. La solution ditedes deux Etats.

    Libre à chacun ou non de juger ensuite, à la lumière de la récente intervention militaire de tsahal, et comme l’a dit Bruno Gollnisch interrogé par Marianne, « un peu angélique la manière qu’a Chauprade de reprendre le discours officielle des autorités israéliennes ».Le débat peut avoir lieu, il  sera en toute hypothèse tranché par la présidente du FN dans le cadre de l’élaboration de son programme pour la présidentielle de 2017. Il  a d’ailleurs toujours peu ou prou existé au FN, qui comme son nom l’indique est un rassemblement d’hommes et de femmes de sensibilités diverses, mais rassemblés, soudés, unis dans la défense de notre identité, souveraineté et indépendance nationales. Ce qui rassemble les patriotes Français au sein du FN est bien plus fort que ce qui les divise.

    Dans les faits, il est donc  possible de partager  l’avis de l’historien israélien Zeev Sternhell , bien connu pour ses travaux étayés sur le nationalisme français et le fascisme, interrogé sur le site du Monde le 8 aout dernier au sujet du conflit israélo-palestinien. Cette « conscience de la gauche israélienne » expliquait alors qu’il « (fallait) profiter de l’énorme fossé entre (les) moyens (militaires de l’Etat hébreu, NDLR) et ceux du Hamas, qui restent des moyens primitifs par rapport à (tsahal, NDLR), armée hypermoderne et superpuissante, pour lancer l’idée d’un accord global. Pas quelque chose qui nous oblige dans six mois ou deux-trois ans à revenir à Gaza. Mais c’est précisément ce que notre gouvernement, qui est le plus à droite qui ait existé en Israël, ne veut pas. La droite israélienne ferait passer Mme Le Pen et le Front National pour une bande de gauchistes à côté d’elle »!

    « Nétanyahou affirmait-il encore, veut éviter la création d’un Etat palestinien viable. C’est son objectif historique et il le fait de différentes façons. Il refuse de négocier avec Abou Mazen et l’Autorité palestinienne. C’est dans ce cadre que s’inscrit sa demande que les Palestiniens reconnaissent Israël comme Etat juif. En quoi est-ce leur problème ? C’est une exigence que nous n’avons jamais présenté par le passé. On dit bien Etat d’Israël ou Israël. Il n’a jamais été question d’Etat juif. Cela revient à obliger les Palestiniens à reconnaître que les juifs sont propriétaires de cette terre qui leur appartient par l’histoire et à reconnaître leur défaite historique en 1948. Si l’Etat est juif, il n’est donc pas arabe ».

    Bref, il est loisible de comprendre ceux qui affirment que le jusqu’auboutisme contre-productif  d’un Netanyahou, de ses alliés extrémistes est aussi un facteur de guerre, de malheur, de souffrances et de déstabilisation majeure pour toute la région.

    http://gollnisch.com/2014/09/02/mardi/

  • La laïcité de la république

    Maurras et Maistre nous le rappellent : les "hussards noirs" sont aussi des prêtres. Mais leur religion est-elle tout aussi française ?

    La neutralité est un mensonge. Il n’y a point d’État sans doctrine d’État. L’État républicain, né des doctrines de la maçonnerie révolutionnaire, n’a plus voulu de l’enseignement des prêtres catholiques dont la France est née et a vécu, elle n’a pu se dérober à la nécessité antique exprimée par Joseph de Maistre : « Tous les peuples de l’univers ont confié les jeunes gens aux prêtres. Comment le bon sens éternel du genre humain aurait-il pu se tromper ? »

    Arrachée au prêtre, l’école a du être confiée à un autre prêtre sorti d’un séminaire de nouveaux prêtres, mis à part de la vie intellectuelle commune, sujet d’un dogme et d’une foi. Différence : la foi catholique était déjà professée par l’immense majorité des Français, le maçonnisme n’étant le partage que de quelques dizaines de milliers de militants ou de comitards, était une foi nouvelle qu’il restait à enseigner et à répandre. Le succès partiel de cette propagande marque un des plus grands reculs de l’esprit humain, mais démontre aussi le caractère nullement neutre, mais religieux, ecclésiastique et confessionnel, de cette entreprise.

    Charles Maurras, Sans la muraille des cyprès... 1941, J. Gibert, Arles-sur-Rhône

    Ce texte limpide et très riche comme tous les textes politiques de Maurras tire de l’analyse de l’histoire un enseignement pour son temps tellement essentiel qu’il touche encore le nôtre. La laïcité est d’actualité. Elle prétend aujourd’hui se montrer sereine, tolérante, "positive". Elle voudrait s’acheter une conduite afin de passer pour une vertu. On l’a vu chez M. Sarkozy devant un souverain pontife qui ne s’en est pas laissé conter.

    Où est le Maurras antichrétien ?

    Ce texte est important pour connaître les convictions de Maurras concernant le catholicisme. Sans la muraille des cyprès, livre dédié « à mon premier et dernier maître, à l’ami de toujours, Monseigneur Penon évêque et citoyen », contient beaucoup de réflexions sur la métaphysique, sur la religion. Maurras antichrétien est une caricature due à la malveillance ou à l’ignorance.

    L’auteur dénonce la guerre menée contre l’éducation religieuse traditionnelle (« arrachée au prêtre »). Après avoir montré, en s’appuyant sur Joseph de Maistre, que la formation de la jeunesse à toujours été confiée aux prêtres, quelle que fût la religion de la société, il parle, sans les nommer, des « hussards noirs de la République », les instituteurs chargés depuis Jules Ferry de déchristianiser la jeunesse de notre pays, Il nous montre que tout enseignement est religieux parce que toute société s’appuie, comme disait Auguste Comte, sur un « pouvoir spirituel ». Pour Dieu ou contre Dieu. Catholique ou maçonnique en France.

    Maurras insiste dans les dernières lignes sur l’aspect religieux de la démocratie française (« caractère religieux, ecclésiastique et confessionnel » de la République française).

    Miroir aux alouettes

    Il faut en déduire que le ralliement à la République n’est qu’une illusion, l’illusion des conservateurs. Ils acceptent d’entrer dans le jeu d’un système qui postule leur disparition car la République française est anticatholique par essence parce que son origine maçonnique l’oppose à l’Ordre et que le catholicisme est « l’Eglise de l’Ordre » comme le dit Maurras dans la seconde partie de la dédicace de son livre à Mgr Penon. Alors, les bonnes élections ? Un miroir aux alouettes.

    Gérard BaudinL’Action Française 2000 du 16 octobre au 5 novembre 2008

  • La nation est un corps vivant, ordonné, hiérarchiquement construit et non le résultat d’un « contrat »

    La bonne vie des Etats ne peut consister dans la mise en tas des ressources hétéroclites et d’individus désencadrés. Le bon sens dit qu’il faut un rapprochement organique et un engrènement hiérarchisé de proche en proche, par des groupes d’abord homogènes, puis différant peu à peu les uns des autres et se distinguant par degrés ; ils s’accordent entre eux sur des points bien déterminés, mais pas importants, chaque petite société étant au contraire tenue pour originale, libre et maîtresse, disposant de l’essentiel de ses fonctions individuelles, au maximum et à l’optimum de la force, se définissant par des actes, des modalités, des mœurs marquées du seing personnel. Ces actes, ces œuvres, ces produits sont obtenus purs, nets, d’une qualité qui n’appartient qu’à eux, au rebours des fabrications en série et en cohue qui naissent de Cosmopolis. Ces collectivités, graduées forment une nation. 

    Charles Maurras, Votre bel aujourd’hui

    http://www.oragesdacier.info/2014/09/la-nation-est-un-corps-vivant-ordonne.html