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  • L'argent saoudien pour exporter l'islamisme

    Lu ici :

    S"Selon quotidien américain The New York Times, qui trié et étudié des dizaines de milliers de documents diplomatiques saoudiens révélés par le site WikiLeaks, l'Arabie Saoudite investit "des milliards de pétrodollars dans des organisations islamiques à travers le monde, pratiquant une diplomatie du chéquier". [...]

    Riyad a notamment accordé des moyens financiers à des prédicateurs à l’étranger, construit des mosquées, des écoles, des centres et soutenu des campagnes pour contrer des responsables et des médias à l’étranger qui étaient susceptibles de s’opposer à l’agenda du Royaume".

    D'après Usama Hasan, chercheur en études islamiques à la fondation Quilliam à Londres, cité par new York Times, "il s’agit de milliers et de milliers d’organisations militantes et religieuses (...) directement ou indirectement financées par eux" à travers le monde.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La France rurale, en colère, fait trembler l’exécutif

    Au lendemain des annonces faites par le gouvernement, les agriculteurs poursuivent leur mobilisation.

    Le plan d’aide d’urgence aux éleveurs, d’un montant de 600 millions d’euros, a reçu un accueil plus que mitigé de la part du monde agricole du pays et de ses représentants syndicaux, ne réclamant ni aides ni primes mais la possibilité de vivre du fruit de leur labeur.

    François Hollande s’est rendu à Dijon ce matin pour rencontrer des agriculteurs et tenter par un bavardage insipide et incantatoire de calmer leur colère :

    « Nous devons agir sur ce qu’est le sujet, c’est-à-dire les prix, aussi bien du lait que de la viande, et je pense à toutes les productions, porcine, bovine, et d’autres encore… »

    Même vide chez le Premier ministre, Manuel Valls, qui a sorti la posture éculée de la fermeté :

    « Je condamne toujours avec la plus grande fermeté la casse et les violences (…) La colère ne permet pas tout ! »

    Il n’a cependant pas pu, dans ce dossier sensible, en appeler à « l’esprit Charlie » pour tenter de mater toute contestation, et s’est révélé autant hier à l’Assemblée nationale qu’aujourd’hui au micro de RTL totalement hors sujet, montrant par la banalité de ses prises de parole qu’il ne maîtrise aucunement le dossier :

    « Il faut (…) que chacun prenne ses responsabilités, notamment les abatteurs et les industriels. Il est essentiel que les prix augmentent dans la filière du bœuf… »

    Le Premier ministre a assuré que les pouvoirs publics allaient renégocier tous les contrats d’approvisionnement pour aller vers une généralisation de l’approvisionnement local dans toutes les restaurations collectives d’État, une décision qui aurait dû être prise il y a des années, preuve de l’incapacité de nos gouvernants à donner la priorité aux produits français.

    Enfin, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, s’est vanté d’avoir demandé et obtenu la tenue d’un conseil des ministres européens de l’Agriculture en septembre sur la crise de l’élevage. Preuve, s’il fallait encore en donner, que Paris a totalement cédé sa souveraineté à « l’étranger ».

    Dans la journée, de 10 à 15 000 éleveurs se sont mobilisés dans le pays et ont procédé à des blocages, manifestations et autres démonstrations en périphérie de Lyon, en Auvergne, en Bourgogne, en Franche-Comté dans le Limousin, en Poitou-Charentes, dans le Centre, en Bretagne, en Normandie et dans le Nord.

    Les tracteurs se sont rassemblés dans le centre de Lyon pour entendre le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, Florent Dornie, et le président de la FNSEA, Xavier Beulin, qui n’est pas le mieux placé pour défendre ses collègues. En effet, comme le révèle le journaliste et critique gastronomique Périco Légasse dans l’édition en ligne du Figaro du 22 juillet :

    « Sublime paradoxe, la patron de la FNSEA, premier syndicat agricole, Xavier Beulin, qui discute avec le ministre, est président de la multinationale Sofiprotéol, propriétaire de plusieurs marques agro-alimentaires, dont l’une des filiales à 100%, la société Farmor (Glon-Sanders), à Guingamp, importe des centaines de milliers de tonnes de poulets industriels brésiliens produits dans des conditions ignobles. D’une main j’envoie mes éleveurs de volailles faire des actions commandos, d’une autre j’importe en masse, ce qui les conduit à la ruine. Tout un symbole des aberrations de notre époque. Une question historique se pose alors, qu’est-ce que ce monsieur fait à la table des négociations ? »

    Il est assez remarquable de constater le silence total sur les conséquences financières dans le monde de l’élevage des mesures prises par Moscou, après la mise en place de sanctions stupides par Paris dans le cadre du dossier ukrainien.

    Il faut souligner que les annonces faites par l’exécutif ne sont qu’une addition de mesurettes, qui contreviennent pour une partie d’entre elles aux règlements européens, et cela face à une opinion publique acquise à la cause paysanne. Il est à craindre cependant qu’au final, et comme à l’accoutumée, le monde agricole ne se fasse une nouvelle fois enfumer et que les consommateurs soient victimes d’une hausse des prix. Dans l’immédiat, de nouveaux mouvements sont à prévoir dans les jours prochains.

     

    Sourceegaliteetreconciliation.fr

    http://www.altermedia.info/france-belgique/egalitereconciliation/la-france-rurale-en-colere-fait-trembler-lexecutif_139330.html#more-139330

  • La délinquance augmente et les prisons se vident

    Christiane Taubira c’est l’effet « kiss cool » ou la double peine pour les français : la délinquance augmente mais les prisons se vident ; la population carcérale en France s’élève à 66 864 détenus au 1er juillet 2015, baissant de 2,1% sur un an. Très concrètement cela signifie que le danger pour la population française augmente de façon très importante.

    Que ce soit les coups et blessures suivis de mort, les violences sexuelles, les atteintes à l’intégrité physique ou les escroqueries économiques et financières, les courbes suivent la même orientation que celles du chômage : une hausse sévère.

    A défaut de pouvoir régler le problème de l’insécurité de français, la ministre de la justice Christiane Taubira pourra peut-être bientôt se vanter d’un succès : avoir réglé le problème de la surpopulation carcérale !

    http://www.medias-presse.info/la-delinquance-augmente-et-les-prisons-se-vident/35890

  • 17 députés français se rendent en visite officielle en Crimée, dans un contexte de crise agricole due aux sanctions russes.

    C’est à l’initiative du député républicain, Thierry Mariani, que  dix-sept parlementaires (dont 3 sénateurs) sont partis mercredi pour Moscou. Thierry Mariani, Nicolas Dhuicq, Jacques Myard, Yves Pozzo Di Borgoainsi que la plupart de leurs compagnons de voyage, sont des récidivistes; en septembre 2014 ils s’étaient déjà rendus en Russie en compagnie de 14 parlementaires pour assurer le Kremlin de leur soutien dans la crise ukrainienne. Ils ont, comme la fois précédente, rencontrer Sergeï Narychkine, le Président de la Douma. L’originalité, cette fois-ci, tient au fait qu’ils se sont rendus en Crimée. Le rattachement de la Crimée à la Russie, selon la volonté de ses habitants, avait été le prétexte aux séries de sanctions que l’Occident a depuis, fulminées contre la Russie.

    Christine Dalloz, Yannick Moreau tous les deux Républicains, et Jérôme Lambert (RRDP) sont les nouveaux venus, cette année.

    Les parlementaires étaient en Crimée ce jeudi et y resteront demain. Il ont confié au Courrier de la Russie qu’ils militent pour une « Grande Europe, [dans laquelle] nous sommes de toute façon « condamnés » à travailler avec la Russie. L’affaire ukrainienne est un cancer qu’il faut stopper, et pour cela, il faut garder le contact. »

    Un voyage qui rappelle également la visite de parlementaires français à Damas, reçus par Bachar-el-Assad: quatre députés en février 2015, parmi lesquels Jacques Myard, et tout récemment, le parlementaire chrétien-démocrate, Jean-Frédéric Poisson .

    L’Ukraine veut interdire son territoire aux députés…

    Thierry Mariani ajoute : « la Crimée est historiquement russe. Point final. On ne lutte pas contre l’Histoire. Et si quelqu’un estime qu’il s’agit d’une violation du droit international, eh bien, je suis très fier, à 56 ans, de commencer une carrière de délinquant international ! » A propos d’une éventuelle interdiction d’entrée en Ukraine, il précise: « Je connais bien l’Ukraine et j’y étais encore il y a un mois, à titre personnel, afin de rédiger un rapport pour l’Assemblée nationale. J’attendrai que le pouvoir actuel – dont, à mon avis, les jours sont comptés – tombe et je retournerai en Ukraine lorsqu’un nouveau gouvernement sera en place.»

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  • Avortement : des femmes pour le maintien du délai de réflexion obligatoire

    Le délai de réflexion avant un avortement est un des sujets du projet de loi santé, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale. Gènéthique a sollicité des femmes qui ont accepté de partager leur expérience et ont donné leur témoignage en répondant à un questionnaire en ligne. Alors que la commission des affaires du Sénat vient de relancer le débat en supprimant cet article, Gènéthique restitue leur parole. Elles sont 64 à avoir répondu. La moyenne d’âge de ces femmes est de 26 ans. La plus âgée a 67 ans, la plus jeune 16 ans. L’une d’elle a du avorter à 14 ans. Si l’échantillon n’a pas de valeur représentative, cette consultation donne cependant sa place dans ce débat à la parole de femmes directement concernées par l’avortement et qui se disent en majorité favorables au maintien du délai de réflexion obligatoire.

    Plusieurs expliquent qu’il est même trop court. L’une d’elle raconte :

    A« J'y ai été forcée par ma famille et je pense que si le délai avait été plus long j'aurais pu réussir à m'organiser pour garder cet enfant, ou du moins réussir à me battre contre ma famille ».

    Une autre précise :

    « C'est trop court et avec la pression des familles et du compagnon, il faudrait qu'on nous écoute plus car c'est nous qui en souffrons après »

    Une troisième, qui n’a pas bénéficié du délai de réflexion, explique :

    « Car à l'heure d'aujourd'hui je serai sûrement maman ».

    Elles légitiment l’opportunité de ce délai en évoquant souvent leur souffrance après l’avortement : 

    « Je suis allée au bout du processus d'avortement... Je l'ai regretté aussitôt... Ça fait deux ans... Je ne m'en suis toujours pas remise, je pleure mon enfant que j'ai tué... Je donnerai tout pour revenir en arrière et le garder... » « J’ai avorté (…), mais j’ai encore du mal à dormir et pourtant cela fait 3 ans et demi ».

    Une femme raconte :

    « Je n’ai eu que 2 jours de réflexion. En septembre 2008, j'ai arrêté la pilule. Je n’arrive plus à tomber enceinte ».

    A fortiori, l’une d’elle explique que ce délai lui a permis « d’éviter de faire la plus grosse erreur de ma vie », tandis qu’une autre ajoute :

    « Sans cette réflexion à l'heure d'aujourd'hui je n'aurais pas mon bébé, c'est une longue semaine certes mais pour les femmes qui doutent, elle est importante ! ».

    « Certains membres de ma famille me mettaient la pression. Grâce à ces 7 jours, j'ai trouvé la force de les affronter et de refuser d'avorter. »

    « J'ai changé d'avis. Après le choc de la nouvelle, cette période m'a permis de revoir la situation et de comprendre qu'il est possible de garder cet enfant. »

    Si certaines estiment que ce délai est inutile, plusieurs femmes, qui n’ont pas pu en bénéficier expriment leurs regrets :

    « J'ai eu un rendez-vous pour une ordonnance de prise de sang pour le groupe sanguin et le lendemain, on m'a donné le traitement. Je regrette énormément. J'aurais aimé avoir du temps car c’est très dur. J'aurais pu réfléchir et dire non à ceux qui m'y ont amenée ».

    « Avec le recul, je pense que si j’avais eu le délai légal, je ne l’aurais pas fait ».

    La plupart des femmes qui ont répondu au questionnaire disent qu’elles ont avorté. Une décision souvent contrainte : si 12 femmes considèrent que l’avortement était « une  évidence, cette grossesse n’était ni prévue, ni désirée », et pour 5 autres, juste « une alternative possible », 33 d’entre elles expliquent que l’avortement a été « une réponse douloureuse à une situation sans issue ». Et elles sont 19 à exprimer que cette solution n’était pas la leur, mais « la réponse qui m’était imposée ».

    Elles racontent :

    • « Sous pression j'ai avorté ».
    • « C’est ma mère qui a décidé l’avortement »,
    • « j'ai décidé, à bout de lutte contre le père de l’embryon et ma mère, d'accepter l'Ivg médicamenteuse ». 
    • « J'ai été contrainte de subir une IVG médicamenteuse. On m’a imposé de ne pas le garder ».
    • « J'ai décidé d'avorter à cause de mes proches car ils me rabaissaient tous en me disant : ‘T’as que 14 ans, tu vas niquer ta vie, t'es encore a l'école et tout’. Mais pour moi dans ma tête, je m'en foutais, j'étais prête à le garder et à assumer ».

    Au terme de cette enquête, il apparaît que les femmes sont loin de demander prioritairement des facilités d’accès à l’avortement, en supprimant par exemple le délai de réflexion entre les deux rendez-vous. Bon nombre d’entre elles regrettent d’avoir été au bout de la démarche, elles regrettent d’avoir avorté. Elles reposent la seule vraie question qui soit quand une grossesse non désirée s’annonce : comment aider, accompagner ces femmes pour qu’elles puissent accueillir l’enfant qu’elles portent ? 40 ans après le vote de la loi Veil, cette question essentielle, qui était et qui demeure une obligation légale introduite dans la loi, est restée lettre morte et n’a fait l’objet d’aucune proposition politique.

    Michel Janva

  • José Antonio et le national-syndicalisme, 50 ans après

    Le 29 octobre 1933, deux mois après la chute du gouvernement de centre-gauche de Manuel Azana, trois jeunes gens organisaient au Théâtre de la Comédie de Madrid un meeting qualifié vaguement d’« affirmation nationale » : un héros de l'aviation, Julio Ruiz de Aida, un professeur de droit civil, Alfonso Garcia Valdecasas, et un jeune aristocrate, espoir du Barreau madrilène, José Antonio Primo de Rivera. L'histoire devait retenir cette réunion, retransmise par radio mais passée pratiquement inaperçue dans la presse, comme acte de fondation de la Phalange espagnole.

    Justice et Patrie

    Lorsque les trois orateurs montent à la tribune, près de 2.000 personnes se pressent dans la salle. Militaires, monarchistes, traditionalistes, républicains-conservateurs, syndicalistes-révolutionnaires, étudiants et simples curieux composent un public aussi hétéroclite qu'enthousiaste. Pour le dernier orateur, l’expectative est à son comble. Pâle, un peu crispé, celui que l’Espagne entière appellera bientôt “José Antonio” s’avance vers l’estrade. Déjà, la chaude parole du jeune tribun pénètre incandescente dans les esprits et capte irrésistiblement l’émotion de l’auditoire. Le philosophe Unamuno se dira impressionné par la hauteur poétique et la radicale nouveauté du discours. En quelques mots, le futur leader de la Phalange présente son mouvement. Il s'agit — dit-il — d’un « anti-parti », « ni de droite ni de gauche », au-dessus des intérêts de groupe et de classe », ses moyens et ses fins seront avant tout : le respect des valeurs éternelles de la personne humaine ; l’irrévocable unité du destin de l’Espagne ; la lutte contre le séparatisme ; la participation du peuple au pouvoir — non plus au moyen des partis politiques, instruments de désunion de la communauté mais au travers des entités naturelles que sont la famille, la commune et le syndicat ; la défense du travail de tous et pour tous ; le respect de l’esprit religieux mais la distinction de l’Église et de l’État ; la restitution à l’Espagne du sens universel de sa culture et de son histoire ; la violence, s'il le faut, mais après avoir épuisé tous les autres moyens car « il n'y a pas d'autre dialectique admissible que celle des poings et des revolvers quand on porte atteinte à la Justice et à la Patrie ». Enfin, une nouvelle manière d’être : « il faut adopter devant la vie entière l'esprit de service et de sacrifice, le sens ascétique et militaire de la vie ». Il conclut sous les ovations : « le drapeau est levé. Nous allons maintenant le défendre avec poésie et gaieté ».

    Rejetée par la droite pour sa conception avancée de la justice sociale et combattue par la gauche pour son respect de la tradition et sa vision chrétienne du monde, la Phalange de José Antonio allait connaître une vie aussi courte qu’agitée. Son histoire se confond dans une large mesure avec celle de son fondateur, dont le destin tragique — il fut exécuté à l'âge de 33 ans — apparaît empreint d'une profonde solitude de son vivant comme après sa mort

    Une famille de militaires et de propriétaires ruraux

    José Antonio naît à Madrid le 24 avril 1903, dans une famille de militaires et de propriétaires ruraux. Fils du Général Primo de Rivera, Marquis d’Estella et Grand d’Espagne — qui sera investi de pouvoirs dictatoriaux par le Roi Alphonse XIII de 1923 à 1930 — il est l’aîné de six enfants. Sa prime jeunesse se passe à Algeciras, ville andalouse dont était originaire son père. En 1923, à peine sorti de la faculté de droit, José Antonio s’inscrit au barreau de la capitale. Il se consacre entièrement à sa profession d’avocat qu’il exerce brillamment et pour laquelle il éprouve une véritable passion. La politique ne s'emparera d'abord de lui que pour des raisons familiales.

    En 1930, le Général Miguel Primo de Rivera meurt dans un modeste hôtel de Paris où il vivait en exil depuis la chute de son régime. Alors commence l'activité politique de José Antonio, centrée presque exclusivement, en ce début, sur la défense de la mémoire de son père. Il mène cette entreprise avec véhémence, ce qui ne l'empêche pas de reconnaître honnêtement les erreurs de la dictature. Il adhère d'abord à l'Union monarchique dont il sera quelques mois le secrétaire général adjoint. Peu de temps après, il se présente comme candidat au Parlement. Malgré ses 28.000 voix, il est battu. Les élections dégagent une majorité de centre-gauche. José Antonio ne tarde pas à perdre ses illusions sur la monarchie qu'il qualifie « d'institution glorieusement défunte ». Parallèlement, il complète et approfondit sa culture politique. Jusque là, il avait surtout fréquenté les auteurs classiques et les traités de philosophie du droit. Il se plonge désormais dans la lecture de Lénine, Marx, SpenglerSorel, Laski, et surtout des Espagnols Unamuno et Ortega y Gasset.

    1933 est une année clef dans la vie de José Antonio. Avec la fondation de la Phalange, il entre définitivement dans l'arène politique. À peine né, son mouvement se lance dans la bataille électorale. Le 19 novembre 1934, il compte deux élus : José Antonio et Moreno Herrera. Aux Cortès, José Antonio exerce une véritable fascination. Ses discours, imprégnés d'un profond mysticisme et d'un souffle prophétique font chanter les imaginations. Il s'affirme comme un poète de la politique. De la Phalange, il dit : « ce n'est pas une manière de penser, c'est une manière d'être ». Voici, d'après les souvenirs de l'Ambassadeur des États-Unis, Bowers, comment José Antonio apparaissait à ceux qui l'approchaient : « … il était jeune et extrêmement séduisant. Je revois sa chevelure noire comme le jais, son visage mince et olivâtre. Il était courtois, modeste, plein de prévenances… C'était un héros de roman de cape et d'épée. Je le reverrai toujours tel que je le vis pour la première fois, grand, jeune, aimable et souriant, dans une villa de Saint Sébastien ».

    Phalange et JONS

    En février 1934, la Phalange fusionne avec un autre groupe, créé en 1931 à l'initiative de deux jeunes intellectuels, Ramiro Ledesma Ramos et Onesimo Redondo : les JONS. Le mouvement prend son nom définitif de Falange Espahola de las Juntas de Ofensiva Nacionalsindicalista (FE de las JONS). Le nouveau parti adopte le drapeau anarchiste rouge et noir, frappé de cinq flèches croisées (blason d’Isabelle Ière de Castille) et d'un joug (blason de Ferdinand V d'Aragon). La fusion de ces deux emblèmes symbolise l'unité espagnole, née de l'union des couronnes d'Aragon et de Castille.

    Le 5 octobre 1934, le premier Conseil National du mouvement élit José Antonio Chef National à une voix de majorité. À 31 ans, encore en pleine jeunesse, il ignore qu'au terme de deux années, parmi les plus fébriles de l'histoire d'Espagne, le sceau de la mort paraphera son message.

    En 1935, ses préoccupations sociales s’affirment plus nettement. L’idéologie restera toujours à l'état d'esquisse. Mais on y trouve des lignes de force et des analyses à valeur d’orientation. L’une des idées majeures de José Antonio s'exprime en deux mots : unité nationale. Patriote, plus que nationaliste, il s’oppose à toute forme de séparatisme. Mais c'est la justice sociale qui seule peut faire cette unité nationale. Seule, elle peut constituer la “base” sur laquelle « les peuples retourneront à la suprématie du spirituel ». La Patrie — déclare José Antonio — est une unité totale, où s'intègrent tous les individus et toutes les classes. Elle ne peut être le privilège de la classe la plus forte, ni du parti le mieux organisé. La Patrie est une unité transcendante, une synthèse indivisible, qui a des fins propres à accomplir ». Partant de cette prémisse, son programme propose : la défense de la propriété individuelle mais après la nationalisation des banques et des services publics, l'attribution aux Syndicats de la plus-value du travail, la réforme agraire en profondeur et la formation de patrimoines communaux collectifs. Il faut — dit-il — « substituer au capitalisme la propriété familiale, communale et syndicale ». Traité de “national-bolchévik”, José Antonio riposte en dénonçant le “bolchévisme des privilégiés” : « … est bolchevik celui qui aspire à obtenir des avantages matériels pour lui et pour les siens, quoi qu'il arrive ; est antibolchevik, celui qui est prêt à se priver de jouissances matérielles pour défendre des valeurs d'ordre spirituel ». La Phalange s'explique donc par la volonté de renvoyer dos à dos la gauche et la droite et de réaliser une synthèse de la révolution et de la tradition.

    Prolégomènes de la guerre civile

    En décembre 1935, les Cortès sont dissoutes, à l'issue de la septième crise ministérielle de l'année. En vain, José Antonio tente de rompre l’isolement de son mouvement. Des envoyés phalangistes discutent à plusieurs reprises avec le leader syndicaliste-révolutionnaire Angel Pestana. D'autres entrent en contact avec Juan Negrin, un des principaux représentants de la fraction non-marxiste du parti socialiste. Mais ces négociations répétées n'aboutissent à aucun accord. À la veille des élections de février 1936, obsédé par l'éventualité d'une seconde révolution socialo-marxiste — après la tentative manquée d'octobre 1934 — José Antonio suggère la création d'un large front national. Proposition sans lendemain ! L’échec des pourparlers — cette fois avec des dirigeants de droite — laisse la Phalange en dehors du Bloc national, coalition comprenant les conservateurs-républicains, les démocrates-chrétiens, les monarchistes, les traditionalistes carlistes, les agrariens et les divers modérés de droite. Cinq mois plus tard, ce Bloc national constituera l'essentiel des forces civiles qui soutiendront le soulèvement militaire.

    Aux élections, la gauche reprend l'avantage. Le Front populaire s'installe au pouvoir sous la direction de Manuel Azana. Pour la Phalange, le scrutin a été un désastre. Paradoxalement, le mouvement enregistre un afflux extraordinaire d'adhésions. Il ne comptait que 15.000 adhérents début 1936, pour la plupart étudiants et employés, il en aura 500.000 à la fin de Tannée. Jusqu'alors les militants de la Phalange se recrutaient à droite comme à gauche. À l'inverse au lendemain de la victoire du Front populaire, les nouveaux venus proviennent presque exclusivement des partis de droite.

    Dès son arrivée au pouvoir, le Front populaire ordonne la clôture de tous les centres de la Phalange et l’interdiction de ses publications. Le 14 mars, José Antonio est incarcéré en même temps que la quasi totalité des membres du Comité exécutif et près de 2.000 militants. Il ne recouvrera plus jamais la liberté. Le jour même de sa détention, José Antonio déclare : « aujourd'hui, deux conceptions totales du monde s’affrontent. Celle qui vaincra interrompra définitivement l'alternance. Ou la conception spirituelle, occidentale, chrétienne, espagnole, avec ce qu'elle suppose de sacrifice, mais aussi de dignité individuelle et politique, vaincra, ou vaincra la conception matérialiste, russe, de l’existence… ».

    Héritière de structures incompatibles avec la démocratie libérale, se heurtant à l’hostilité et à la frénésie révolutionnaire de la gauche, survenant enfin en pleine crise mondiale du libéralisme, la Seconde République espagnole s’achemine irrémédiablement vers le désastre. Dans la phase finale, le désordre public, véritable plaie du régime, prend des proportions alarmantes. De février à juin 1936, on ne compte pas moins de 269 morts et 1.287 blessés. Atterré, le leader socialiste Prieto commente : « Nous vivons déjà une intense guerre civile ».

    À droite, les complots se multiplient. Averti du soulèvement national qui se prépare, le chef de la Phalange donne son accord définitif aux militaires à la fin du mois de juin. Dans l’esprit de José Antonio, le soulèvement — auquel il n’accepte de collaborer qu’à la dernière heure — est l'ultime recours pour stopper l’autodestruction de la société espagnole. À tort, il croit que la majeure partie de l’armée se soulèvera et que le reste suivra peu de temps après. Cette illusion explique son attitude ultérieure. Lorsque le putsch s’avérera inefficace, son angoisse, sa préoccupation essentielle sera d’éviter la guerre civile. Pour cela, de sa prison, il essaiera désespérément de persuader les belligérants de négocier par tous les moyens : comme en ont témoigné les ministres du Front Populaire Prieto et Echevarria.

    Le 13 juillet 1936, Calvo Sotelo, chef de l’opposition, est enlevé sur ordre du gouvernement puis assassiné. La découverte de son cadavre met le feu aux poudres. Le 18 juillet, l'armée du Maroc, commandée par le Général Franco, se soulève. La guerre civile commence. Elle ne s’achèvera que le 1er avril 1939.

    Dès le début du conflit, la Phalange paie le prix du sang. En l’espace de quelques mois, 60% de ses dirigeants sont tués : tombés dans des embuscades ou assassinés en prison. Condamné à mort par un “tribunal populaire”, José Antonio est fusillé le 20 novembre, malgré l’intervention de plusieurs diplomates étrangers et duForeign Office britannique. En pleine tourmente, la Phalange se retrouve décapitée. Trop peu nombreux, les quelques cadres rescapés s’avèrent incapables d’assimiler l’énorme avalanche de reçues.

    Franco met la Phalange au pas

    Cinq mois plus tard, le Conseil national, soucieux de bien marquer son indépendance à l’égard des militaires, décide d'élire Manuel Hedilla second chef national. Mais il est alors trop tard : l’État Major et Franco ne l’entendent pas ainsi ! Le lendemain, 19 avril 1937, Franco annonce la fusion de tous les partis politiques insurgés contre le Front populaireet la création d’un nouveau mouvement : la Phalange Traditionaliste. Beaucoup de phalangistes accepteront le fait accompli, d'autres résisteront. Manuel Hedilla, estimant que cette unification forcée revient à faire perdre toute autonomie à la Phalange et “neutralise” son idéal social et révolutionnaire, refuse de s’incliner. La réaction est immédiate. Accusé de rébellion, déféré devant un tribunal, le second chef de la Phalange sera condamné à mort, condamnation commuée par la suite en détention de 1937 à 1946.

    Après l’éviction de Manuel Hedilla, une Phalange “proscrite”, dissidente et plus ou moins clandestine s'organise en marge du régime. Elle ne cesse de dénoncer la “récupération” et la “trahison” de Franco mais son action politique demeure très limitée. La Phalange Traditionaliste, appelée bientôt Movimiento, reprend les mots d’ordre du phalangisme originel en les dépouillant progressivement de leur contenu. Très vite, le Caudillo comprend le parti qu'il peut tirer de l’instauration d’un culte voué à José Antonio. Il exalte son exemple et son sacrifice, élimine de sa doctrine les sujets dangereux et mène l’Espagne par des chemins fort différents de ceux que José Antonio voulait emprunter. Encore tout récemment, le beau-frère du Caudillo, Ramón Serrano Súñer, ministre de 1938 à 1942, déclarait sans détours, « Franco et José Antonio n'avaient ni sympathie ni estime l’un pour l’autre… Ils se trouvaient dans des mondes très éloignés par leurs mentalités, leurs sensibilités et leurs idéologies… Il n'y eut jamais de dialogue politique, ni d'accord entre les deux ! » [extrait, cité dans Le Monde, 1983, d'un entretien av. A. Imatz, in : Écrits de Paris n°463, déc. 1985].

    La mort du Caudillo, en 1975, allait sonner le glas du Movimiento (non point de la Phalangecar la référence à celle-ci avait déjà été supprimée par la loi organique de l’État du 14 décembre 1966), dont la plupart des représentants devaient se rallier rapidement au nouveau régime mis en place sous la conduite du Roi Juan Carlos et de son Premier ministre, ex-secrétaire général du Movimiento, Adolfo Suárez.

    Pendant près de 40 ans, les personnalités les plus diverses affirmèrent leur foi phalangiste ou rendirent hommage aux vertus du “Fondateur”. Manuel Fraga Iribarne, leader de l’opposition conservatrice, écrivait : « La postérité verra en José Antonio (…) le premier homme politique de l’Espagne contemporaine » (1961). Joaquim Ruiz-Gimenez, principal responsable des catholiques de gauche, exaltait « l’élégance de son esprit [et] la noblesse de son âme » (1961). Eduardo Sotillos, porte-parole du gouvernement socialiste, citait abondamment José Antonio dans une apologie de la révolution nationale-syndicaliste (Ariel, 1963) et ses propos élogieux n’auraient sans doute pas été démentis par le ministre socialiste de l'Intérieur, José Barrionuevo, alors haut responsable du Movimiento.

    On comprend que l'historiographie post-franquiste hésite encore entre le silence, la polémique ou la condamnation d'ensemble lorsqu'elle aborde l'étude d'un passé aussi embarrassant. Gageons cependant que les interprétations-schématisations qui prédominent aujourd'hui, ne tarderont pas à lasser. Jean Jaurès, dont le talentueux esprit jette parfois de soudaines clartés, déclarait en 1903 au Parlement, dans une formule suggestive que les historiens de la Phalange devraient méditer : « Pour juger le passé, il aurait fallu y vivre ; pour le condamner, il faudrait ne rien lui devoir ».

    ► Frédéric Meyer, Orientations n°3, 1982.

    http://www.archiveseroe.eu/primo-de-rivera-a117773958

  • Occident, il est temps de secourir l’Orient chrétien !

    Originaires d’Europe de l’Est, de France, des États-Unis ou du Canada, ils ont décidé de répondre à l’appel des chrétiens d’Orient en ralliant des groupes de combat.

    Ils se prénomment Mathieu, Bastien, Martin, Stan, Tim ou Brett, ils sont étudiants, anciens militaires, chômeurs, associatifs ou simples aventuriers improvisés. Originaires d’Europe de l’Est, de France, des États-Unis ou du Canada, ils ont décidé de répondre à l’appel des chrétiens d’Orient en ralliant des groupes de combat comme cette milice chrétienne du nom de Dwekh Nawsha. Certains sont croyants, d’autres athées. Ces derniers s’enrôlent plus aisément dans les rangs des YPG (Yekîneyên Parastina Gel) ou Unités de protection du peuple, de tendance marxiste, militant pour l’autodétermination du Kurdistan syrien.

    Si beaucoup seront refoulés lors des tests de recrutement, ces volontaires ne sont pas sans rappeler leurs glorieux prédécesseurs français, étudiants pour la plupart, ayant rejoint en 1975 les Phalanges chrétiennes du Liban, au plus fort de la guerre civile qui étreignait cet îlot chrétien en terre d’islam. À l’époque, les phalangistes de Bachir Gemayel s’opposaient aux Palestiniens, plus nombreux et armés par Moscou et ses satellites communistes. La geste de ces jeunes ne manquait pas de panache. Elle eut son héros, le valeureux Stéphane Zanettacci, fauché par une grenade alors qu’il marchait vers le camp forteresse de Tel al-Zaatar, ce qui lui valut un requiem entonné, en sa mémoire, par toute une génération de militants :

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  • Crise agricole : Propos d’un candide.

    « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France ! » Ces paroles du sage Sully étaient connues de tous les petits français à l’époque où l’on enseignait encore l’histoire à l’école.

    Je regardais la télé hier soir et tombait sur un reportage d’une chaine du service public qui expliquait que l’Allemagne s’en tirait mieux en matière de production bovine parce qu’elle avait privilégié le gigantisme industriel. Et de nous faire visiter une usine d’élevage que les milliers de bovins ne quittent jamais de la naissance à la mort, et le journaliste d’ajouter un brin admiratif : « En Allemagne, on ne voit plus les vaches dans les champs car elles sont toutes rassemblées dans ces immenses hangars qui permettent une réduction significative du cout d’exploitation ».

    Cela n’est pas sans me rappeler les grandes crises viticoles dans les années 70 en France, où les viticulteurs français interceptaient les transports italiens et espagnols qui inondaient nos marchés de piquette équivalente, en mauvaise qualité, à nos vins du sud de la France, mais moins cher en coût de production. Finalement, les gens de l’Aube de l’Hérault et d’ailleurs, ont arraché leurs pieds de vigne et produit un vin de meilleur qualité qu’ils ont pu vendre à nouveau au juste prix aux vrais amateurs, reléguant les vins étrangers bon marché à une position marginale qu’ils n’auraient jamais dû quitter.

    Il serait certes réducteur de limiter la crise agricole à ces seules observations, la politique agricole commune ne fonctionne pas, l’Europe est devenu le champ clos d’une concurrence féroce ou tous les coups sont permis, à cela s’ajoute la crise des sanctions contre la Russie, sur ordre de Washington, qui ferment une part importante de nos débouchés d’exportation. Sans oublier le dictat des chaines de distribution. [...]

    Olivier Dejouy

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