En savoir plus cliquez ici
Terre et peuple organisera sa prochaine table ronde le dimanche 29 novembre à Rungis
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
En savoir plus cliquez ici
Terre et peuple organisera sa prochaine table ronde le dimanche 29 novembre à Rungis
Entre les promesses non tenues qui s’accumulent et les concessions bien réelles à la Turquie, le dernier sommet de l’Union européenne consacré à la crise migratoire ressemble fort à un nouveau marché de dupes.
Les hotspots destinés à canaliser et comptabiliser les « migrants » ? Promis et pas tenus, sauf deux en sous-effectif flagrant, à Lampedusa (Italie) et Lesbos (Grèce). La zone tampon « démilitarisée » le long de la frontière turco-syrienne afin d’accueillir les réfugiés ? Aux oubliettes. Les renforts pour Frontex et l’EAS0, le bureau européen d’appui à l’asile, l’agence chargée d’aider les pays européens à gérer les frontières extérieures de l’UE ? On les attend encore. Les assauts de fermeté des dirigeants allemands ou français, expliquant que seuls les « vrais » réfugiés seraient accueillis et les migrants économiques refoulés ? Des ronds dans l’eau du marécage médiatique. Sommet après sommet, l’Union européenne accumule les promesses de fermeté non tenues et les renoncements bien réels.
Rien de surprenant donc à la lecture du bilan de celui qui s’est clos hier. Côté nouvelles promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, la création d’un corps de garde-frontière européen… Ce pas acté, mais pour Hollande, « l’idée a progressé »… c’est dire si le projet a peu de chance de voir le jour avant la fin des temps. Afin de soigner l’image humanitaire de tout le monde, l’Union européenne ouvrira six camps d’accueil pour réfugiés dans le sud de la Turquie et pour rassurer la Grèce et la Bulgarie il est prévu une fois de plus un renforcement de la coopération entre Frontex, les garde-côtes grecs et les garde-côtes turcs.
La Turquie puisqu’on en parle, qui est la principale bénéficiaire des renoncements de l’UE. Le pays, qui accueille plus de deux millions de Syriens, est en effet en position de force face à l’UE. C’est lui qui est en mesure d’ouvrir ou de fermer (du moins partiellement) les vannes des flots de « réfugiés » qui déferlent sur l’Europe.
Renoncement financier, tout d’abord, puisque Bruxelles, qui envisageait de payer un milliard d’euros à Ankara pour l’aider à garder ses « réfugiés » sur son sol, va finalement en débourser trois. Trois milliards pour avoir l’illusion que la Turquie nous aide à contenir l’invasion migratoire, c’est cher.
Illusion, car quand bien même le pays en aurait la volonté politique (ce qui reste à démontrer, le contraire étant même assez solidement étayé), l’état de corruption endémique dans lequel il baigne garantit aux « passeurs » la complaisance nécessaire à tous les échelons de l’administration turque pour accomplir leur besogne.
En tout état de cause, les détails de ce financement, qui est sur la table depuis le 5 octobre, seront discutés par Jean-Claude Junker, qui a carte blanche, et ses homologues turcs. La seule nouveauté du sommet d’hier, c’est que ce sera finalement Angela Merkel qui ira à Ankara dimanche 18 cueillir les lauriers de l’accord, raffermir ainsi la traditionnelle alliance turco-allemande, et confirmer son image de conductrice de l’Union européenne.
Car c’est évidemment Merkel qui a pesé de tout son poids auprès de ses « partenaires » (vassaux ?) européens pour obtenir cet accord. La chancelière semble enfin avoir réalisé qu’elle a ouvert avec ses promesses d’accueil de « réfugiés » une véritable boîte de Pandore, cherche maintenant à limiter la casse.
Aussi l’Europe de Bruxelles a-t-elle cédé sur tous les points d’achoppement avec la Turquie. De manière relativement symbolique à ce stade – et en tout cas très floue —, Merkel a annoncé que les Européens avaient convenu de relancer le processus d’adhésion de la Turquie et d’ouvrir de nouveaux chapitres de discussions. Lesquels ? mystère.
Bien plus concrète en revanche est l’avancée de l’ex-Sublime Porte vers l’intégration dans l’espace Schengen. Première étape, la Turquie sera inscrite sur la liste européenne des « pays sûrs », probablement dès le 18 novembre. Cette liste permettrait de renvoyer plus rapidement certains migrants vers leur pays d’origine au motif qu’il respecte les droits de l’homme et que les migrants qui y seraient renvoyés ne risquent rien à retourner dans leur pays. Plus qu’un outil de régulation des flux migratoires, cette liste valide en fait la conformité du pays en question avec les critères idéologiques européens. elle permet au pays en question d’assister à des sommets européens (quelle veine !) et constitue un préalable aux négociations les plus sensibles…
Deuxième étape, l’exemption de visas pour les 78 millions de Turcs soit l’entrée de facto dans l’espace Schengen. De nombreux pays européens y rechignent encore, cela se fera donc par étapes, dans l’immédiat par une libéralisation de l’octroi de visas pour les hommes d’affaires et les étudiants turcs.
François Hollande a cependant dit avoir « insisté pour que, si libéralisation des visas il doit y avoir, avec la Turquie, ce soit sur des bases extrêmement précises et contrôlées ». Une libéralisation des visas sur des critères très souples semble donc à l’ordre du jour.
Le quotidien turc Cumhuriyet a publié le 29 mai dernier des images d'obus de mortier, dissimulés sous des médicaments dans des camions, officiellement affrétés par une organisation humanitaire pour la Syrie. Selon des documents officiels, les camions seraient en réalité propriété des services de renseignements turcs. L'interception des armes date de janvier 2014 et a été menée par la gendarmerie turque.
Le quotidien turc Cumhuriyet a publié le 29 mai dernier des images d’obus de mortier, dissimulés sous des médicaments dans des camions, officiellement affrétés par une organisation humanitaire pour la Syrie. Selon des documents officiels, les camions seraient en réalité propriété des services de renseignements turcs. L’interception des armes date de janvier 2014 et a été menée par la gendarmerie turque.
Enfin, signalons pour la bonne bouche que rien évidemment n’a été dit au sujet de Chypre, membre de l’UE occupé par la Turquie ni sur le non-respect par la Turquie de la Convention de 1951 sur les réfugiés, qu’elle a signée et ratifiée, mais dont elle refuse de faire bénéficier les millions de Syriens, Irakiens et autres présents sur son sol. Les droits de l’homme régulièrement bafoués sont balayés sous le tapis, les craintes de dérive autoritaire du président islamo-conservateur Erdogan passées par pertes et profits… Quant au soutien passif (refus pendant longtemps de mettre à disposition de l’OTAN ses bases aériennes pour les frappes anti-EI…) ou actif (fournitures d’armes, libre-circulation des djihadistes étrangers vers la Syrie, attaques coordonnées contre les Kurdes…) de la Turquie à l’État islamique, il faudrait perte bien malpoli pour évoquer de telles inconvenances…
Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes possibles, l’Union européenne, pour régler la crise migratoire est en train d’accorder un brevet de bonne conduite à l’un des boutefeux qui a embrasé la Syrie… et favorisé par tous les moyens ladite crise.
Charles Dewotine
Les départements n'arrivent plus à équilibrer leur budget à cause de l'explosion de l'ex-RMI. Ils réclament une recentralisation de l'aide sociale.
« Aujourd'hui, la politique sociale de la France n'est plus financée. » L'affirmation de l'Association des départements de France (ADF), vendredi dans un communiqué, fait froid dans le dos. Mais elle n'est pas totalement infondée.
Lorsqu'il a transféré le RSA aux départements en 2004, pour gérer les programmes d'insertion des bénéficiaires au plus près des réalités de terrain, l'État leur a alloué parallèlement une fraction de la taxe intérieure sur les produits pétroliers. Une recette a priori dynamique. De 2004 à 2008, le taux de couverture des dépenses du RSA par cette recette (et par le modeste Fonds de mobilisation départementale pour l'insertion) a augmenté de 92,2 % à 95,2 %, selon les chiffres de l'Observatoire national de l'action sociale. Mais il s'est ensuite effondré à 71,3 % en 2013, avec la crise et l'explosion de bénéficiaires du RSA que cette dernière a entraînée. Depuis, la situation continue de se dégrader. Selon le dernier rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques locales publié mardi, les dépenses de RSA ont encore explosé de 9,2 % l'année dernière !
Des augmentations de RSA pas totalement financées
La crise n'est pas la seule responsable de cette situation devenue intenable. L'État a encore aggravé le problème lorsqu'il a décidé, avec les meilleures intentions du monde, de revaloriser le RSA de 10 % au-dessus de l'inflation en cinq ans, de 2013 à 2017, dans le cadre de son plan de lutte contre la pauvreté.
Conscient qu'une telle largesse avec l'argent des autres allait faire passer les départements dans le rouge, l'État a en partie financé cet effort par anticipation du coût total de la mesure dès 2014. Il l'a fait grâce au transfert aux départements des frais de gestion qu'il facturait sur la gestion de la taxe foncière sur les propriétés bâties, soit 800 millions d'euros. Il a aussi autorisé les départements à augmenter leurs droits de mutation à titre onéreux (une partie des fameux « frais de notaire ») de 3,8 à 4,5 %. Il a enfin créé un fonds de solidarité entre les départements. Autant de mesures qui doivent permettre de récolter, au total, près d'un milliard d'euros, d'ici fin 2016, selon le chiffrage d'un responsable administratif. Mais cela ne suffit pas. Car la revalorisation de 2 % par an devrait coûter, de l'aveu même de l'administration, environ 250 millions d'euros par an aux départements, soit 1,25 milliard à terme.
En septembre, le président du Conseil national d'évaluations des normes (Cnen), Alain Lambert, s'était d'ailleurs ému du fait que la dernière revalorisation de 2 % au-dessus de l'inflation du RSA, intervenue en septembre, n'ait pas été prise en charge par l'État. Le président du conseil général de l'Orne (UDI) avait ironisé sur la « générosité » de l'État qui « autorise les départements à lever de l'argent sur les contribuables » en guise de financement.
Une baisse douloureuse des dotations
D'autant qu'au même moment, il impose aux départements une baisse de la dotation globale de fonctionnement (DGF) qu'il leur alloue chaque année (3,49 milliards en 3 ans). Si cette cure de rigueur est sans doute supportable pour les plus riches d'entre eux, elle s'avère difficilement absorbable pour ceux dont les réserves financières sont déjà affaiblies, souvent parce qu'ils font face à un nombre important d'allocataires (du RSA, mais aussi des autres aides sociales, comme l'allocation personnalisée d'autonomie, et la prestation de compensation du handicap…).
« D'ici 2017, à législation constante, de nombreux départements pourraient être dans l'incapacité d'équilibrer leur budget. En effet, la baisse de la DGF devrait représenter environ 6 % de leurs recettes réelles de fonctionnement entre 2015 et 2017 », s'alarme la Cour des comptes. La Guyane, la Creuse, le Gard, la Martinique, le Nord ou encore le Pas-de-Calais, La Réunion, la Seine-Saint-Denis et l'Yonne n'auraient ainsi pas assez d'excédents pour couvrir la baisse à venir de la DGF, alors qu'ils sont « déjà très fragilisés par le fort dynamisme de leurs dépenses sociales », et « exposés à la volatilité de leurs produits fiscaux (cotisation sur la valeur ajoutée, droits de mutation à titre onéreux) », explique la Cour. L'Association des départements de France (ADF) et le gouvernement chiffrent même le nombre de départements en difficulté pour boucler leur budget 2016 à une quarantaine !
Une aide d'urgence encore non chiffrée
Jeudi, la ministre de la Fonction publique et de la Décentralisation a donc promis une aide financière pour les collectivités les plus fragilisées, mais sans en chiffrer le montant. Marylise Lebranchu a d'ailleurs conditionné cette aide aux efforts de gestion entrepris jusqu'à présent par les départements pour contenir leurs dépenses.
Une solution d'urgence qui ne réglera pas le problème. L'ADF réclame d'ores et déjà la recentralisation de la gestion du RSA au niveau national. Une hypothèse à laquelle l'État ne ferme pas la porte, même s'il prévient que cela doit s'accompagner d'une recentralisation d'une recette correspondante. Sauf que les départements, eux, veulent conserver des recettes propres « dynamiques »...
Marc Vignaud
source : Le Point :: lien
C’est l’une des toutes dernières scènes de « Citizen Four », le documentaire de Laura Poitras sur Edward Snowden, oscarisé l’an passé. On y voit le lanceur d’alerte se faire expliquer par le journaliste Glenn Greenwald la teneur de nouvelles informations obtenues par une personne présentée comme une source inédite.
Un autre « whistleblower ». Qui lèverait, cette fois, le voile sur les frappes de drones américaines menées à l’étranger, notamment à partir d’une base située en Allemagne.
16 avril 1922 : Traité de Rapallo : l’Allemagne vaincue en 1918 et l’URSS, sortant de la guerre civile qui avait opposé Blancs et Rouges, concluent un accord bilatéral, sous la houlette de leurs ministres respectifs, Walther Rathenau et Georges Tchitchérine. L’URSS renonce à réclamer des réparations de guerre à l’Allemagne, qui, en échange, promet de vendre des biens et produits d’investissement infrastructurel à la Russie rouge. La conférence de Gênes avait été suggérée par la Grande-Bretagne, pour régler l’ordre d’après-guerre, après que l’URSS ait refusé de payer les dettes de l’Empire des Tsars. Les Britanniques suggéraient une reconnaissance de l’URSS, l’établissement de relations diplomatiques normales et, surtout, visaient à récupérer des intérêts dans les pétroles de Bakou. Le financement par les Britanniques de la contre-révolution blanche avait pour objectif principal d’éloigner le pouvoir rouge, centré autour de Moscou et de Petersbourg, des champs pétrolifères caucasiens : les artisans de cette manœuvre étaient Churchill et le magnat Deterding, de la Shell. L’échec des armées blanches et la reconquête soviétique du Caucase obligèrent les Britanniques à changer de stratégie et à accepter d’intervenir dans le fameux « NEP » (Nouveau Programme Économique), lancé par Lénine. Au même moment, les Américains commencèrent à s’intéresser, eux aussi, au pétrole du Caucase, espérant profiter des déconvenues britanniques, suite à la défaite des armées blanches. Avant le coup de Rapallo, imprévu, un conflit frontal entre la Grande-Bretagne et les États-Unis se dessinait à l’horizon, ayant pour objet la maîtrise planétaire du pétrole. Il se poursuivit néanmoins, par personnes interposées, notamment en Amérique ibérique, mais le bloc informel germano-russe constituait désormais le danger principal, interdisant toute confrontation directe entre Londres et Washington.
Rathenau n’avait nulle envie, au départ, de lier le sort de l’Allemagne à celui de la jeune URSS. Mais le poids colossal des réparations, exigées par les Français et les Britanniques, était tel qu’il n’avait pas d’autres solutions. En 1921, Londres avait imposé une taxe prohibitive de 26% sur toutes les importations allemandes, contrecarrant de cette façon toute possibilité de rembourser les dettes imposées à Versailles dans des conditions acceptables. L’Allemagne avait besoin d’une bouffée d’air, d’obtenir des matières premières sans avoir à les acheter en devises occidentales, de relancer son industrie. En échange de ces matières premières, elle participerait à la consolidation industrielle de l’URSS en lui fournissant des biens de haute technologie. L’ « Ultimatum de Londres » de 1921 avait exigé le paiement de 132 milliards de marks-or, somme que John Maynard Keynes jugeait disproportionnée, si bien qu’elle entraînerait à terme un nouveau conflit. Pire : si l’Allemagne n’acceptait pas ce diktat, finalement plus draconien que celui de Versailles, elle encourait le risque de voir la région de la Ruhr, son cœur industriel, occupée par les troupes alliées. L’objectif était de pérenniser la faiblesse de l’Allemagne, de juguler tout envol de son industrie, de provoquer un exode de sa population (vers les États-Unis ou les possessions britanniques) ou une mortalité infantile sans précédent (comme lors du blocus des côtes allemandes dans l’immédiat après-guerre).
Avec le Traité de Rapallo, les Britanniques et les Français voyaient se dessiner un spectre à l’horizon : la relance de l’industrie allemande, le paiement rapide de la dette donc l’échec du projet d’affaiblissement définitif du Reich, et le développement tout aussi rapide des infrastructures industrielles soviétiques, notamment celles de l’exploitation des champs pétrolifères de Bakou, qui serait dès lors aux mains des Russes eux-mêmes et non pas de « patrons » anglais ou américains. Sur tout le territoire allemand, prévoyaient les accords bilatéraux de Rapallo, un réseau de distribution d’essence, dénommé DEROP (Deutsch-Russische Petroleumgesellschaft), permettant à l’Allemagne de se soustraire à toute dépendance pétrolière à l’égard des puissances anglo-saxonnes. Le 22 juin 1922, un peu plus de deux mois après la conclusion des accords de Rapallo, Rathenau fut assassiné à Berlin par un commando soi-disant nationaliste et monarchiste, relevant d’une mystérieuse « Organisation C ». À la fin de l’année, le 26 décembre 1922, Poincaré, lié aux intérêts anglais, trouve un prétexte — l’Allemagne n’a pas livré suffisamment de bois pour placer des poteaux télégraphiques en France — pour envahir la Ruhr. Les troupes françaises entrent dans la région dès le 11 janvier 1923. Les Anglais s’abstiennent de toute occupation, faisant porter le chapeau à leurs alliés français, sur qui retombe tout l’opprobre dû aux 150.000 déportés et expulsés, aux 400 ouvriers tués et aux 2.000 civils blessés, sans omettre dans cette sinistre comptabilité l’exécution du Lieutenant Léo Schlageter.
L’assassinat de Rathenau n’est pas un fait historique isolé. Les organisations terroristes, chargées d’exécuter les planificateurs politiques de stratégies industrielles jugées inacceptables pour Londres ou Washington, n’ont pas toujours eu une couleur monarchiste et/ou nationaliste, comme dans le cas de Walther Rathenau. Les services anglo-saxons ont aussi, pour exécuter leurs basses besognes, des pantins d’extrême gauche, notamment ceux de la RAF ou Bande à Baader. Ainsi, Jürgen Ponto, Président de la Dresdner Bank, qui avait planifié, avec les Sud-Africains, le retour de l’étalon-or pour pallier aux fluctuations du dollar et du prix du pétrole, fut assassiné le 31 juillet 1977 par des tueurs se réclamant de la Bande Baader-Meinhof. Quelques semaines plus tard, ce fut au tour du « patron des patrons », Hanns-Martin Schleyer. Mais ce n’est pas tout. Le 29 novembre 1989, la voiture blindée d’Alfred Herrhausen, directeur de la Deutsche Bank, explose. Herrhausen avait été le conseiller économique du Chancelier Kohl, à l’époque de la dislocation de l’empire soviétique et des manifestations populaires en Allemagne de l’Est réclamant la réunification allemande. L’Allemagne projetait d’investir dans les nouveaux Länder de l’ancienne RDA, dans les pays de l’ex-Comecon et en Russie. Les milieux financiers anglais et américains craignaient que cette masse de capitaux, destinés au développement de l’Europe centrale et orientale n’alimentât plus les investissements européens et allemands aux États-Unis, ne permettant plus, par conséquent, de maintenir le système américano-centré à flot. La presse anglaise venait de faire campagne, via notamment le Sunday Telegraph, contre l’émergence d’un « Quatrième Reich ». Malgré l’assassinat de Herrhausen, le Chancelier Kohl annonça publiquement, quelques semaines plus tard, que son gouvernement envisageait le développement des grands moyens de communication en Europe, notamment la création d’un chemin de fer Paris-Hanovre-Berlin-Varsovie-Moscou.
La mort tragique de Herrhausen fut le premier acte d’une contre-stratégie anglo-saxonne : pour ébranler cet axe Paris-Berlin-Moscou en gestation, il fallait frapper à deux endroits, dans les Balkans, où commence alors le processus de dislocation de la Yougoslavie, et en Irak, site des principaux champs pétrolifères de la planète. De Rapallo aux guerres contre l’Irak et de celle-ci à la proclamation unilatérale de l’indépendance du Kosovo, il existe un fil conducteur bien visible pour ceux qui n’ont pas la naïveté de prendre pour argent comptant les vérités de propagande diffusées par les grands médias internationaux et les discours larmoyants sur les droits de l’homme bafoués que glapissaient les Lévy, Glucksmann et autres Finkelkraut (Robert Steuckers).
• Source (à lire et à relire !) : William ENGDAHL, Pétrole : une guerre d’un siècle – L’ordre mondial anglo-américain, éd. Godefroy, 2007.
Voici une conférence faite par l'Abbé de Servigny, pour les paroissiens de Notre-Dame des Armées le 13 octobre. Ce n'est pas là une conférence politique mais plutôt un appel à avoir un regard plus haut.
La majorité des commentaires journalistiques sur la guerre en Syrie s’accompagne de doigts pointés sur des cartes permettant, paraît-il, de se faire une idée précise sur la situation des combats. Des cartes faussées, selon le docteur et chercheur associé à l’université d’Aix-Marseille, Olivier Hanne.
Généralement, les zones contrôlées par le régime de Damas sont en rouge, celles de Dae’ch en noir (forcément), les espaces kurdes en violet, et enfin les zones rebelles en jaune. On nous propose ainsi une géographie militaire et politique à peu près claire. Les nombreuses critiques formulées contre les frappes aériennes russes des 30 septembre et 1er octobre s’inspiraient de ces mêmes cartes montrant, de toute évidence, que les Russes avaient ciblé des zones rebelles et non les espaces de Dae’ch.
En réalité, cette cartographie courante n’a qu’une seule source : l’Institute for the Study of War (ISW), un think tank américain fondé en 2007 visant, sous couvert d’études stratégiques objectives et argumentées, à fournir des éléments justificatifs à la diplomatie militaire américaine.
C’est ce même institut qui, dans ses cartes d’implantation de l’État islamique (EI), présente généralement les territoires concernés sous trois appellations : “zones sous contrôle de l’EI”, réduites à de minces fils comme ceux d’une toile d’araignée ; “zones d’attaques récurrentes de l’EI” et “zones de soutien de l’EI”. Or, personne d’autre que Dae’ch n’a d’autorité sur ces deux derniers espaces. Ces “zones de soutien” sont plus qu’un réservoir de terres à conquérir, elles sont de facto les territoires de Dae’ch. Les réduire à de simples lignes le long des axes n’a aucun sens, puisque les espaces interstitiels ne relèvent ni de Bagdad ni de Damas, mais seulement du califat. Ce faisant, l’ISW minimise l’influence réelle de Dae’ch.
Concernant la guerre en Syrie, cette cartographie fautive ignore totalement la réalité : chaque katiba (groupe combattant), chaque village et même chaque individu, obéit à plusieurs allégeances à la fois et à plusieurs intérêts. Sur le terrain, les djihadistes ferment les yeux sur leur idéologie et se font payer pour laisser passer du matériel ou des gens, même armés. Des soldats de l’armée syrienne passent d’un camp à l’autre pour protéger leur famille, sans être des fidèles du régime ni du parti Baas. Enfin, les fameuses zones “jaunes”, où les rebelles sont tous mis sous une même étiquette par l’ISW, correspondent à des nébuleuses infinies de djihadistes, de mercenaires, parfois liés à Jabhat al-Nosra, parfois à des milices formées par l’armée américaine ayant aussitôt [....]
La suite sur Valeurs Actuelles
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Guerre-en-Syrie-l-autre-propagande
Marine Le Pen qualifiait François Hollande au parlement européen de « vice-chancelier de la province France », c’était lui faire encore beaucoup d’honneur. Écoutez cette interview donnée en marge du dernier sommet européen, elle vaut le détour. Notre « président » n’a de mots que pour l’Allemagne, que pour ses intérêts, en bon serviteur docile.
Certes, la construction européenne suppose des solidarités entre pays, mains le niveau de soumission de Hollande à Merkel que révèle cette interview est sidérant. Le « président » de la France se présente comme le VRP des intérêts allemands et n’a pas un mot pour ceux de son pays. Il déclare :
Oui, il s’agit maintenant de faire sen sorte que l’Allemagne, puisse, avec d’autres pays, être sûre que nous pourrons contrôler les frontières extérieures […] pour éviter qu’il y ait de nouveaux accueils de populations, car l’Allemagne ne pourra le supporter et nous devons le comprendre.