Par Eric Zemmour
La science a pris le pouvoir. Le Président n’a pas un mais deux conseils scientifiques pour l’entourer. Le premier ministre ne prononce plus une phrase sans citer le patron de l’OMS. Le ministre de la Santé avoue qu’il consulte les médecins avant de prendre ses décisions. La science dirige les moindres pas de la politique, qui est fière de son assujettissement. C’est le triomphe du saint-simonisme qui, dès le 19e siècle, prophétisait le remplacement du « gouvernement des hommes » par le « gouvernement des choses ». Mais voilà, la science n’est pas la vérité ; elle est, comme le dit fort pertinemment Henri Guaino, une méthode pour accéder à la vérité. L’histoire des sciences est pleine de bruit et de fureur, comme toute histoire humaine. Les querelles de doctrines et d’ego ne sont pas moins fiévreuses que dans la politique, les affaires, l’administration, l’armée, la justice, la littérature, l’art, le journalisme, etc.