Par Gérard Leclerc
« Comment maintenir une politique de prévention du suicide si l’on légalisait le suicide assisté ? » Cette question posée par Claire Fourcade dans l’entretien qu’elle a accordé à Fabrice Madouas après les déclarations de François Bayrou affirmant son souhait de scinder la future loi en deux – soins palliatifs d’un côté, suicide assisté de l’autre –, nous paraît essentielle, car elle touche au cœur même du débat sur l’euthanasie. La loi qui avait été proposée avant qu’Emmanuel Macron ne procède à la dissolution de l’Assemblée nationale impliquait une mutation radicale d’ordre anthropologique, contrairement à l’affirmation de la ministre de la Santé, Catherine Vautrin. Il s’agissait de mettre fin à l’interdit de donner la mort à des personnes en état de faiblesse, violant ainsi le serment d’Hippocrate, prêté par tous les jeunes médecins. Celui-ci dispose notamment : « Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. »