Le n°65 de la revue Civitas consacre un dossier au thème « Agir contre la corruption ».
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Finalement la petite minorité des fiançais qui ont appâté leur suffrage àMacron n'avaient aucune idée de ce que cela signifiait. D'abord le garçon semblait bien ne posséder aucun programme. Avançant, à la godille et aux sondages et, dans aucun domaine - peut-être la Banque - ne disposant de la moindre compétence autre que les extraordinaires appuis dont il a bénéficié tout au long de ce que l'on peut tout de même appeler sa carrière.
À moins que l'on ne fasse référence au copié-collé des 316 injonctions/propositions figurant dès août 2007 dans les 334 pages du Rapport de la Commission pour la Libération de la Croissance Française commandé par Sarkozy. Autrement appelée Commission Attali et dont, miracle des miracles, le prodige Macron, connu, semble-t-il, du seul Attali, avait été bombardé rapporteur adjoint.
Après deux mois de présence à la tête de l’État, les média ébahis découvrent des sondages en chute libre aussi bien à l’Élysée qu'à Matignon. Il aura fallu pour cela une multiplication effarante de fausses notes et de rodomontades étouffées par les média. «En même temps», de plus en plus de Français commencent à s'effrayer de ce que cache la confusion qui règne à tous les étages de cette administration, la place démesurée occupée dans l'idéologie du président par des personnages aussi contestables et contestés qu'Attali ou Paul Ricoeur, son étroite proximité avec les forces troubles dont on ne peut plus cacher qu'elles mènent tambour battant nos sociétés à leur mort. Après qu'elles eurent écrasé les dernières forces de résistance qui s'opposaient à leur hégémonie dans les terroirs où la tradition, les solidarités ethniques et culturelles, la volonté de transmission des vraies valeurs du passé avaient encore un sens.
Il est peut-être temps de regarder de plus près certains aspects de cette idéologie "Macron" en train de s'installer contre la volonté d'une majorité grandissante des Français. On sait bien que la plupart de ceux qui vont faire les frais de cette politique de Gribouille n'ont jamais lu une ligne du Rapport Attali, en grande partie supervisé par Macron lui-même. À la lumière des débats sur l’alimentation qui occuperont les média dans les mois à venir, on peut s'attendre à un déluge de bobards. Mais combien de Français savent-ils que dans les 334 pages du Rapport Attali, qui pour l'essentiel, forme la colonne vertébrale de ce que désormais on appelle le programme de la France en Marche, l'agriculture et les agriculteurs sont inexistants. Les beaux discours dont à la suite de celui de M. Philippe, nous n'allons pas cesser d'être gavés, montrent à quel point, lorsqu'il était loin des feux de l'actualité, Macron se désintéressait de cette activité. Et de ceux qui s'y consacrent. Le bruit qu'on va désormais entendre n'est que celui de l'hypocrisie. Les promesses ? L'expression fallacieuse de la démagogie. Les arbitrages ? La confusion d'un esprit non pas "complexe" mais faux.
Les patronymes des monuments aux morts
« Vos métiers, vos activités, s'est enflammé le Premier ministre en ouverture des États généraux, ont nourri la France. Ils continuent de le faire. Ils ont nourri sa culture. Ils nourrissent également sa puissance. [...] Cette puissance agricole est un élément de notre souveraineté nationale. À nous de préserver et de renforcer cette puissance ».
Las, il a fallu qu'il cite René Bazin et son terrible roman La Terre qui Meurt. Publié en 1898, il évoquait déjà l'exode et la désertification rurale, les fermes en ruines et la misère sans nom au bout des chemins creux. À quelques nuances près tout de même. Alors la grande guerre, grande boucherie rurale, n'était pas encore passée. Et la dévastation de la société moderne non plus. Alors ils produisaient une nourriture saine quand on les accuse aujourd'hui d'empoisonner le pays. Alors ils étaient plus de 8 millions quand ils sont quelque 350 000 à vivre (mal) de la terre et néanmoins à exporter dans le monde entier et nourrir 65 millions de sédentaires et plus encore de nomades.
Et on ose leur suggérer, qu'enfin, c'était tellement plus terrifiant du temps de leurs grands-pères ? Quelle incongruité !
Encore évoque-t-on leur sort pendant quelques heures et fait-on mine de s'intéresser à eux. Parce que dans le Plan de démolition d'Attali après qu'eurent été longuement analysées toutes les sornettes relevant de la transition énergétique - solaire, éolien, biomasse qui dans leur esprit seront avec les biocarburants, les algocarburants, la chimie verte etc., la colonne vertébrale de l'agriculture de demain les auteurs évoquent en 17 lignes « une stratégie alimentaire pour la France ». Laquelle ressemble assez à ce qu'ils sont en train de nous préparer sous couvert des « états généraux de l'Alimentation » D'entrée on est averti que tout cela doit se faire sous l'autorité de l'Europe « L'alimentation reste sur le plan quantitatif et qualitatif une priorité pour la France. Aussi une attention toute particulière devra-t-elle être portée aux nouvelles évolutions de la Politique agricole commune (PAC) qui devra désormais mieux intégrer dans son concept de préférence communautaire les valeurs de sécurité alimentaire, d'environnement et de protection sociale ». Le vocabulaire n'a pas changé si le cultivateur et l'éleveur n'existent plus qu'à titre de variable d'ajustement. Ce qui compte désormais ce sont les industriels de la mécanique I et de l'électronique qui feront l'agriculture de demain une machine à nourrir 11 milliards d'êtres humains. Non sans avoir décuplé la fortune des profiteurs. Cinq multinationales de l’agro-chimie-pharmacologie (Bayer - ! 82 milliards de $ en 2016 - Syngenta-Chem-China - 19 milliards de $ en 2015) etc. Ceux qu'on appelle les "ABCD", les quatre géants mondiaux du commerce céréalier : Archer Daniels Midland (ADM - 40 milliards de $ en 2016), Bunge (57 milliards de $ en 2014), Cargill (56 milliards de $ en 2017), tous les trois américains et notre petit "français", le Groupe Louis Dreyfus (60 milliards de $ en 2011). Sans compter tous les seconds couteaux comme Monsanto (20 milliards de $ en 2016).
Et avec un cynisme qui ne s'épuise jamais, ils continuent à nous asséner que ce qui compte pour eux ce sont « les valeurs de sécurité alimentaire, d'environnement et de protection sociale ». Il y a dix ans MM. Attali, Macron et consorts disaient à peu près la même chose. Mais dans les 17 lignes qu'ils consacraient à l'alimentation, il était surtout question d'OGM, des recherches scientifiques qui devaient être faites pour rassurer les peuples, des énormes possibilités qu'elles offrent pour le futur. Pas un mot des valeurs de travail, d'économie, de permanence, de transmission, de sauvegarde, de conservation, d'expérience qui ont accompagné pendant des siècles la paysannerie de nos provinces, soutenu nos identités culturelles, renforcé notre civilisation. Offert à nos ancêtres des nourritures dont notre mémoire biologique garde le souvenir de chaque parfum, de chaque texture et de chaque couleur. Pour le reste. Les patronymes de nos annuaires n'ont plus rien de commun avec les appellations de nos villages et sur les monuments aux morts il y a longtemps que les noms inscrits ne sont plus ceux des enfants des écoles voisines.
Petrus Agricola. Rivarol du 27 juillet 2017
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Le dernier numéro de Monde et Vie est consacré au thème de l'écologie. Voici un extrait de l'entretien avec Frédéric Rouvillois :
Quels sont les présupposés idéologiques de ce progressisme qui, aujourd'hui, conjugue les sciences et le règne de l'Argent, de cette maximisation de la possession individuelle plutôt que de la recherche du Bien commun ? Il y a, bien sûr, la fameuse formule de Benjamin Franklin : « Time is money » (1), qui explique, par elle-même, tant de choses, et pas des meilleures, et signale le véritable renversement (2) de la compréhension, ou plutôt de l'appréhension humaine du temps, désormais ramené à la valeur monétaire de ce qu'il peut « rapporter » : une désacralisation du temps conjuguée à une valorisation exclusive de l'Argent, qui devient la véritable aune du monde et du temps, de son « utilité » matérielle. C'est le triomphe de l'utilitarisme, rapporté au « profit » individuel et matériel, dans un sens de plus en plus financier, l'argent devenant le vecteur privilégié des relations sociales et celui de la nouvelle hiérarchisation des classes sociales et des personnes : le « gagneur » est alors privilégié au dépens du « meilleur », Bernard Tapie ou Rockfeller au dépens de saint François d'Assise ou des bénévoles...
La nature est aussi victime de ce nouvel état d'esprit, dont Benjamin Franklin n'est que l'interprète et qu'il puise dans une culture anglo-saxonne et protestante qui fût, au XVIIIe siècle, « l'idéologie dominante » du monde ouest-européen et qui se confond avec les fameuses « Lumières » dont il n'est pas certain que nombre d'écologistes actuels aient bien mesuré les effets logiques sur la gestion de l'environnement et l'état d'esprit des populations consommatrices.
Le Bulletin d'AF Reims de janvier 1971 dont les lignes suivantes sont extraites revient sur les racines de la situation déplorable faite à la nature par la société de consommation, et, en deux paragraphes, développe l'état d'esprit qui, en ces temps contemporains, explique les attitudes capitalistiques, si néfastes pour l'environnement, attitudes qui rompent avec l'esprit d'un Moyen âge qui, à travers les faits et idées de saint François d'Assise, respecte plus la nature donnée (ou « confiée aux hommes ») par le Créateur (selon la tradition catholique) ,dont ses créatures animales et végétales, que l'esprit né de la Réforme. En effet, sans rentrer dans un débat théologique, ce dernier semble assujettir la nature aux hommes sans contreparties ou simple respect de celle-ci, esprit qui survalorise les humains au détriment d'une humilité pourtant nécessaire à l'équilibre des sociétés et à leurs bons rapports avec la nature environnante... Cela n'empêche pas nombre de protestants, à l'image de Jacques Ellul (3), de faire une critique tout aussi virulente d'une société capitaliste de consommation oublieuse de la juste mesure et du cadre environnemental. Mais, désormais, le capitalisme lui-même s'est largement émancipé de sa matrice « réformée » et ce n'est plus l'homme en lui-même qui est valorisé, mais bien plutôt l'individu consommateur et « quantifiable »...
« D'où viennent ces attitudes ? Comment s'explique cette situation ?
Pour répondre, il nous faut élargir le débat.
« La nature est faite pour l'homme » : tel est l'esprit de la Réforme et du capitalisme. La richesse matérielle acquise sur terre est le seul moyen pour l'homme de se persuader qu'il possède la Grâce. Pour y parvenir, tous les moyens que nous donne Dieu sont bons. La destruction de la nature est un droit inaliénable ; l'extermination des Indiens et des bisons s'est faire Bible en poche. On peut fort bien inonder le monde de gaz toxiques si l'argent que procure cette noble activité de libre entreprise permet l'achat d'une installation privée d'air conditionnée.
Et la lutte elle-même, entreprise actuellement contre les nuisances, s'effectue dans le même esprit ; il s'agit de vaincre une bonne fois ce genre de déséconomies externes pour gagner encore plus d'argent ensuite. Plus qu'une lutte du système pour sa survie, c'est un moyen pour lui d'augmenter sa puissance, d'exploiter toujours davantage (4).
A l'Action Française, nous considérons [ndlr : au contraire des lignes précédentes, représentatives du nouvel esprit capitaliste] que le milieu naturel n'est pas à notre disposition, n'est pas un citron à presser. C'est un élément de notre héritage, un élément essentiel de notre patrimoine. Nous savons qu'il est vain et dangereux de vouloir lutter contre les lois de la nature mais qu'il faut, au contraire, s'y plier pour pouvoir réellement progresser, non de la manière factice propre aux libéraux. L'environnement est une des composantes de la politique naturelle. Il nous faut le défendre par tous les moyens, et prévenir sa récupération par le système. L’État républicain, esclave des groupes de pression, incapable de mener une politique cohérente à long terme, ne pourra agir que quand cela sera trop tard. L'héritage en sera amputé d'autant. Pour éviter cela, à nous de ramener l'héritier. »

L'affiche d'une candidate royaliste aux législatives de 2012.
Le combat royaliste est ainsi le corollaire indispensable du combat écologiste : en cela, la Monarchie est le moyen institutionnel de l'écologie intégrale en France ; elle est, en somme, « l'écologisme intégral ». La République, elle et malgré les louables efforts d'un Nicolas Hulot aujourd'hui à la tête d'un ministère d’État, reste trop sensible aux pressions des grands groupes financiers et industriels pour pouvoir, en définitive, assumer et assurer, sur le long terme, ce « souci environnemental » qui est, malgré les idéologies « progressistes » et consuméristes, le fondement de toute « mesure » (au sens grec du terme, comme la traduction de pan metron : « de la mesure en tout ; jamais trop, toujours assez ») nécessaire à la vie et à l'équilibre des sociétés humaines, à la justice sociale elle-même.
Que l'on ne s'étonne donc pas que le lys puisse être le meilleur symbole, aujourd'hui, de ce combat écologique qui s'avère désormais une cause politique d'urgence, non de la précipitation et de l'éphémère mais de l'enracinement et du temps long...
Notes : (1) : « Le temps c'est de l'argent », formule qui donne son sens même au capitalisme désinhibé qui rompt avec ce vieux « capitalisme » (le terme est-il exact, d'ailleurs ? La question mériterait d'être posée) encore familial et traditionnel qui se reconnaissait quelques limites et pouvait accepter un certain partage des fruits de l'économie, tout en valorisant le travail des producteurs et pas seulement « la » seule production, sans limites, ni sociales ni environnementales...
(2) : un renversement dont les conséquences se verront dès le XVIIIe, siècle dit « des Lumières », et encore plus dans les siècles suivants avec les révolutions industrielles et économiques d'une part, et « l'imposition douce » de la société de consommation d'autre part.
(3) : Jacques Ellul (1912-1994), historien et sociologue, contempteur de la société technicienne et l'un des précurseurs du courant de la décroissance.
(4) : N'est-ce pas là la définition même du « capitalisme vert », aujourd'hui qualifié de « développement durable » ? Car il s'agit de « faire des affaires » en réparant les dommages du « développement » et d'une société de consommation que celui-ci, pourtant, tend à atteindre « pour tous » et à donner « à tous », non selon leurs besoins véritables mais selon leurs désirs suscités par cette même société séductrice de consommation, si tentatrice par le biais de la publicité et du crédit, autre nom sympathique de l'endettement...
Le souci environnemental s'intègre dans la réflexion plus large sur les conditions de la vie en société et celles de la pérennisation de la Cité nécessaire aux citoyens et à leurs libertés civiques, et, tout bonnement, au bon ordonnancement de la vie en société elle-même : c'est une constante de la politique des royalistes (avec sans doute quelques exceptions pour ces derniers) de s'inquiéter de « ce qui doit durer », en particulier en l'absence angoissante d'une dynastie qui inscrive le temps du moment dans un temps plus long, en amont comme avec la promesse de l'aval. En somme, les royalistes assument une forme de régence idéologique, « en attendant l'héritier », et elle se marque par la volonté de « préserver l'héritage » dont l'environnement, dans tous ses aspects et éléments, est une énorme part et, plus encore, le cadre de vie et de mouvement des sociétés françaises et humaines.
En 1971, l'on ne parle pas encore de « Trente glorieuses », ni de « Trente ravageuses », mais les royalistes rémois, eux, marquent leur défiance à l'égard, d'une part, d'une société qui oublie les limites de la biosphère et, d'autre part, d'un État qui, pris dans le grand mouvement de la société de consommation confondu, à tort, avec une juste prospérité (le gaspillage est une forme de la démesure, de l'hubris, de la consommation), ne sait comment réagir aux excès d'un système de plus en plus hégémonique. C'est ce que le Bulletin d'AF Reims de janvier 1971 souligne, dans une perspective éminemment politique et royaliste :
« Mais la mise en chantier d'une politique efficace de lutte contre les nuisances nécessite l'utilisation d'importants moyens de financement. Où les trouver ? Les entrepreneurs incriminés ne veulent supporter à eux seuls l'investissement immédiatement improductif que constitue par exemple la construction d'une unité de filtrage. Ils évoquent, souvent avec raison, le handicap qui en résulterait face à la concurrence étrangère (1). C'est à l’État seul, disent-ils, de se charger d'un tel financement. Là, comme ailleurs, le problème est donc politique d'abord.
Or, force est de constater que pendant très longtemps aucune force politique n'a fait mention dans son programme, de la défense du milieu naturel. Sauf, de par son origine, l'Action Française, comme nous le verrons plus loin.
Pour les bureautechnocrates (2), la lutte pour la préservation de l'environnement n'est que l'une des difficultés liées au passage à la civilisation de post-consommation (3). Le progrès des sciences et des techniques amènera inéluctablement des mutations irréversibles jusque dans l'homme lui-même (4). La transformation sera douloureuse et il faudra bien y perdre tout ce à quoi nous étions attachés dans le cadre de la société de « pénurie ». C'est ainsi que certains envisagent froidement la suppression totale de toute agriculture (5), la chimie pouvant subvenir à nos besoins alimentaires, la suppression des campagnes puisque la population du monde sera telle que la ville s'étendra partout (6); si d'aucuns s'avéraient trop souffrir du complexe de « Cérès » (7), il serait possible de leur allouer une vache qu'ils pourraient élever à loisir.
Si tous ne vont pas jusque là, très nombreux sont ceux qui, éloignés depuis longtemps du monde naturel, s'accommodent fort bien de sa déprédation. La finance vagabonde y a encore gros à gagner (8). Un exemple parmi tant d'autres : un important trust pharmaceutique international fait actuellement pression sur les autorités européennes (9), lesquelles ne font pas la sourde oreille, pour que, dans le cadre de la nouvelle législation viti-vinicole, l'addition d'enzymes soit autorisée dans les vins : chose qui représente un marché colossal. »
Hélas, mille fois hélas : ce texte royaliste de 1971 n'est pas démenti, bien au contraire, par les 46 années qui nous séparent du temps de sa rédaction...
(à suivre)
Notes : (1) : Un argument toujours valable, d'ailleurs, même s'il sert parfois aussi d'alibi à quelques sociétés multinationales pour délocaliser dans des pays peu regardants sur la question environnementale (et sociale), sociétés toujours à la recherche du plus grand profit, en particulier sous la pression d'actionnaires peu soucieux de Bien commun et d'écologie.
(2) : La bureautechnocratie est l'un des éléments majeurs et dominants de la société des années 1960-70, synthèse de la technocratie modernisatrice « à tout prix » et souvent progressiste par principe, par idéologie même, plus encore que par raison, et de l'administration (volontairement ?) kafkaïenne de la République, centralisatrice et liberticide par essence, si l'on en croit la critique maurrassienne. Sous la Cinquième, plus encore que les partis, elle constitue l'armature, la superstructure même du système de domination et de contrôle de la société. C'est le penseur royaliste Pierre Debray qui en forge, dans les milieux monarchistes français, la compréhension la mieux assurée et la critique la plus convaincante.
(3) : La formule de « civilisation de post-consommation » est-elle la plus appropriée ? Car, en définitive, nous vivons en une civilisation toujours fondée sur la « société de consommation » dans laquelle il faut « consommer pour produire » et qui, ainsi, entraîne le gaspillage et la surenchère technologique autant que consumériste, aujourd'hui plus encore qu'hier. L'auteur a sans doute voulu signifier que le temps d'établissement de la société de consommation était désormais en passe d'être révolu dans notre pays, en cette année 1971, et que l'on entrait dans un monde qui, ayant intégré la logique de ce système, ne se posait plus la question de savoir s'il était légitime ou non... Ce processus de passage est fini, au moins depuis les années 1970 en France, ce qui n'empêche pas les contestations, évidemment (et heureusement). Là encore, ce texte vieux de 46 ans a vu juste...
(4) : le transhumanisme et les rêves d'une « humanité augmentée » (surtout pour ceux qui auront les moyens financiers de cette « augmentation »...), aujourd'hui portés par de grandes multinationales des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) : quand la réalité dépasse (ou cherche à le faire) la (science)fiction...
(5) : Les projets de quelques experts de la Commission européenne ne sont-ils pas de diminuer toujours plus la population agricole en Europe et ne voit-on pas, en Allemagne ou en Chine, la mise en place d'une agriculture constituée de « méga-fermes » qui sont plus de l'ordre de l'usine à produire de la viande ou des légumes que de la culture et récolte de produits nourriciers ? Et certaines bonnes âmes de Bruxelles y voient « l'avenir de l'agriculture européenne », au nom de « l'adaptation » à la mondialisation...
(6) : L'urbanisation galopante dans les pays émergents et la rurbanisation non moins effrayante dans nos pays, qui entraîne la bétonnisation de 82.000 hectares de terres agricoles chaque année en France, soit environ 26 mètres carrés chaque seconde.
(7) : Cérès est, en Grèce ancienne, la déesse de l'agriculture et des moissons, qui apprit aux hommes, selon la tradition mythologique, à cultiver la terre et à faire du pain à partir du blé moissonné. Le « complexe de Cérès », c'est le besoin ressenti par les hommes de travailler la terre et de faire fructifier la nature par eux-mêmes.
(8) : Les multinationales monopolisent de plus en plus toute production agricole, de l'amont à l'aval, des semences à la grande distribution ou à la restauration rapide. Le système agro-alimentaire est aussi nommé « agrobusiness », terme anglo-saxon qui est sans doute moins hypocrite que sa traduction française : ce « business », c'est aussi le triomphe de l'Argent dans le domaine agricole, et il s'agit bien, dans ce système, de « faire de l'argent » plus encore que de nourrir les hommes en toute mesure et équilibre (l'obésité désormais endémique dans notre société de consommation le prouve à l'envi).
(9) : les groupes de pression du secteur pharmaceutique et du secteur de la chimie freinent encore les efforts des associations de sauvegarde de la santé et des États responsables (ils ne le sont ni tous ni toujours, malheureusement) pour empêcher les diverses pollutions et malversations sanitaires : il suffit de considérer l'impossibilité concrète du Parlement européen de tenir une ligne indépendante des grands groupes agro-industriels et, plus grave encore, de constater ses votes qui, conjugués avec les « conseils » de la Commission européenne, sont en train de vider de tout sens l'agriculture biologique, de moins en moins « biologique » et naturelle, pour le plus grand bonheur des « marchands de soupe » qui « récupèrent » ce secteur pour le transformer en toute autre chose que ce qu'il devrait être...
Alors qu'une récente étude de trois chercheurs états-uniens et mexicain évoquent l'accélération de la sixième extinction de masse des espèces animales sur la Terre, étude sur laquelle il nous faudra revenir et qui appelle des réactions appropriées qui, pour l'heure, ne viennent pas ou restent trop timides, y compris en France malgré la bonne volonté de nombre d'associations et de particuliers, et malgré les tentatives de M. Hulot, il n'est pas inutile de rappeler qu'il n'y a sans doute pas d'écologie constructive ni efficace sans la prise en compte par le politique de cet enjeu vital qu'est la préservation de la nature et de ses différents éléments : c'est ce que, très tôt et malgré la priorité donnée alors à d'autres problématiques, quelques royalistes ont compris et développé à travers des articles et des réflexions dont il n'est pas inutile, en définitive, de rappeler les termes, non seulement pour alimenter les archives du royalisme mais surtout pour en tirer quelques leçons et en montrer toute l'actualité, parfois de toute éternité...
Ainsi, au début 1971, le Bulletin d'AF Reims, supplément local de la revue royaliste étudiante AFU(AF-Université, anciennement Amitiés Françaises Universitaires, fondée en 1955 et disparue en 1973), publiait en première page un grand article titré «L'environnement », article qui résume la pensée écolo-royaliste avant même que le mot d'écologie ne connaisse le succès qu'on lui reconnaîtra ensuite et que Jean-Charles Masson ne théorise, dans les colonnes du mensuel Je Suis Français, publié par l'Union Royaliste Provençale dans les années 1970-1980, la notion de « l'écologisme intégral ». Cet article mérite d'être reproduit intégralement, avec quelques commentaires (en notes), et en rappelant bien qu'il n'est pas écrit aujourd'hui, mais il y a 46 ans...
« Environnement est, ô combien, le terme à la mode ; traduction directe de l'américain, il rassemble en un seul vocable tout ce qui a trait au milieu naturel en relation avec la société humaine. La préservation de ce milieu naturel est indispensable à la survie de l'homme. Le combat pour la défense de l'environnement est le nôtre ; il s'intègre parfaitement dans notre contestation globale du système démo-libéral.
Pendant longtemps, les déchets industriels de toute sorte ont été déversés dans l'atmosphère, dans les cours d'eau, les océans, considérés comme des gouffres sans fond. Aujourd'hui, en bien des points du globe, ces poubelles sont pleines et commencent à déborder. Ainsi les grands lacs américains sont biologiquement morts. L'émotion provoquée par le désastre du Torrey Canyon (1) n'a pas empêché la plupart des pétroliers à vidanger leur soute en pleine mer (2). Des milliers d'espèces animales et végétales ont disparues au cours de ces dernières années (3). Les insecticides utilisés par milliers de tonnes se révèlent être de puissants poisons (4). Les emballages en plastique qui font fureur aujourd'hui ne sont pas réintégrables dans le cycle naturel et continueront à flotter sur les océans pendant des millénaires (5). Tout ceci n'est guère réjouissant et conduit en général le lecteur non informé aux limites de l'angoisse. Essayons d'analyser le problème d'une façon scientifique. On distingue à la surface de la terre deux mondes différents : tout d'abord la biosphère antérieure à l'homme qui est capable de se suffire à elle-même et d'absorber ses propres déchets ; d'autre part, la technosphère bâtie par l'homme qui vit en parasite de la biosphère dont elle se sert à la fois comme source de nourriture et comme dépotoir. Or le délai nécessaire à la transformation des équilibres naturels s'exprime en unité géologique ; la biosphère mourra empoisonnée bien avant de pouvoir « digérer » la technosphère. Pour éviter cette issue fatale, il est nécessaire de favoriser sans retard l'action des mécanismes régulateurs existants et d'arrêter la pollution. Plus précisément, les sources d'énergie propres (nucléaire (6), hydraulique, solaire etc. (7)) doivent être totalement substituées à celles qui conduisent à augmenter le pourcentage de gaz carbonique dans l'atmosphère (8) ; les forêts doivent être reconstituées dans l'état du début de notre ère ; toutes les productions humaines (plastiques, etc.) doivent être biodégradables, c'est à dire pouvoir réintégrer le cycle naturel de transformations. »
Non, vous ne rêvez pas : c'est bien en 1971 que ces lignes ont été écrites et publiées dans la presse royaliste ! Considérez, en les relisant lentement, le temps que la République a fait perdre à la nécessaire préservation de l'environnement, de notre environnement français en particulier... Et que l'on ne nous dise pas, une fois de plus, que l'on ne savait pas ou que rien n'avait été vu, ni proposé comme remèdes : la simple reproduction de cet article royaliste prouve à l'envi que le souci environnemental, souci éminemment politique, était bien présent, en particulier dans les milieux royalistes « traditionalistes »...
(à suivre)
Notes : (1) : Le naufrage du Torrey Canyon est l'une des premières grandes marées noires qui touchent la France, par la Bretagne, avant celles provoquées par les naufrages de l'Amoco Cadiz (1978), de l'Erika (1999) et du Prestige (2002), entre autres.
(2) : Les fameux dégazages qui, chaque année, selon une étude du WWF publiée en 2000, représentent pour la seule Méditerranée, plus de 1,5 million de tonnes de produits pétroliers, soit l'équivalent de 75 « Erika »...
(3) : Un mouvement qui s'accélère sur la planète ces dernières années : une espèce disparaît toutes les vingt minutes, soit plus de 26.200 espèces par an, si l'on en croit les études sur le sujet... L'article, lui, a été écrit en 1971 : le calcul sur la période 1971-2017, évidemment à contextualiser et parfois à relativiser, est tout de même terrifiant !
(4) : Hélas, ce problème des insecticides et des pesticides reste encore d'une sinistre actualité, et n'a toujours pas trouvé sa résolution, malgré les efforts gouvernementaux des dernières années, entravés par l'action des groupes de pression qui interviennent et réussissent mieux encore à Bruxelles qu'à Paris...
(5) : Ces plastiques, à l'époque non recyclables et pas du tout biodégradables, envahissent la société depuis les années 60-70 : aujourd'hui, les déchets plastiques ont formé, dans le Pacifique nord, le « septième continent » (mais aussi un huitième dans le nord de l'Océan Atlantique), et constituent 90 % des déchets flottants sur les mers du globe.
(6) : Là, il y a, de la part du rédacteur, une erreur partielle de perspective sur l'énergie nucléaire : si, effectivement, elle ne rejette pas dans l'atmosphère une pollution de gaz à effets de serre, visible et immédiatement nuisible, elle reste la source d'une autre pollution particulièrement embarrassante et, sans doute, fort dangereuse pour un (très) long temps... D'autre part, la gestion des déchets radioactifs, fort coûteuse, n'est pas véritablement assurée et sécurisée !
(7) : Des sources d'énergie auxquelles on peut rajouter les énergies éolienne, géothermiques et marines, ces dernières étant extrêmement diverses et très prometteuses si l'on prend les moyens d'investir dans la recherche et l'innovation en ce domaine, ce qui est loin d'être suffisamment le cas aujourd'hui.
(8) : En somme, ce que demandent les royalistes de Reims de cette année 1971 rejoint ce que propose, en matière de transport automobile, M. Nicolas Hulot pour 2040 !
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Alban d’Arguin a fait une carrière de management et de direction générale à l’international dans un grand groupe financier. Il est retiré aujourd’hui dans l’Ouest de la France où il travaille à la restauration d’un domaine entouré de vergers anciens. Il collabore épisodiquement à plusieurs revues sous forme de chroniques.
Passionné par l’ornithologie et les questions environnementales, il a participé récemment à la création d’une association opposée à l’implantation d’un parc industriel dans sa région. Confronté à l’aberration de ce projet « d’énergie du vent », il a décidé d’instruire objectivement et exhaustivement la question de l’éolien en France et des puissants lobbies qui en font la promotion.
Ce livre a pour objet de fournir au lecteur une vision aussi complète que possible de ce problème de l’éolien dans notre pays et démasque les alibis qui étayent la thèse du bienfait du développement de l’éolien, soi-disant indispensable à la France : la lutte contre le « réchauffement » climatique, l’extinction « imminente » des énergies fossiles et la « nécessaire » sortie du nucléaire.
Alban d’Arguin passe au crible le développement de l’éolien pour en comprendre les origines, les raisons, les objectifs avoués et inavoués, et les conséquences nuisibles de sa réalisation complète si elle n’est pas stoppée. Il fournit ainsi un outil de combat pour ceux qui désirent ardemment mettre fin à ce scandale d’Etat qui mêle atteinte à la santé et corruption organisée.
Eoliennes un scandale d'Etat, Alban d’Arguin, éditions Synthèse Nationale, 178 pages, 20 euros
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Les grandes armes de la déstructuration et de l'uniformisation des sociétés traditionnelles sont le Réchauffement Climatique anthropogénique, les énergies renouvelables, la migration de masse et le développement durable dont la biodiversité est depuis le sommet de Rio de 1992 le vrai poumon... À la condition toutefois qu'elle ne concerne que les écosystèmes, les espèces et les gènes mais justement pas les races-qui-n'existent-pas que l'on entend fusionner au plus vite. Afin qu'en effet, noyées dans un magma global, elles cessent d'exister.
D'où l'importance qu'ont prises ces notions dans l'économie du monde au point que plus l'on accuse les banques et le système militaro-industriel de financer les organisations climato-sceptiques et anti-mondialistes et plus en réalité elles sponsorisent l'imposture écologiste par le truchement de leurs Fondations.
Si on pouvait encore en douter le parcours du charlatan Hulot serait là pour le démontrer. Deux rappels historiques devraient y suffire.
Sa nomination par Hollande en décembre 2012 au poste « d'envoyé spécial pour la protection de la planète », avec à la clé son rôle majeur dans l'organisation de la COP 21. « Les objectifs de cette mission, dira-t-il, seront de sensibiliser, d'informer et de mobiliser la communauté internationale sur la crise écologique mondiale et les moyens pour y faire face, notamment là où ces enjeux ne sont pas suffisamment pris en compte ». En 2002 déjà il avait accompagné Jacques Chirac au Sommet Mondial du Développement Durable de Johannesburg. « La maison brûle », s'était écrié celui-ci, omettant de préciser que c'était peut-être la conséquence des masses qui y pullulaient. Ils y rencontrèrent longuement le Saint des Saints, Mandela.
La lune de miel avec Sarkozy dura moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Entre le retrait de la loi carbone pour l'un et la porte du Grenelle de l'Environnement claquée par l'autre, il y a toute la différence existant entre l'écologie utopiste et la réalité d'un monde qui roule vers ses 11 milliards de terriens. Mais c'est également toute la futilité du message de Hulot, étranger à la tragédie à laquelle est confrontée notre planète. Il est vrai que ce nouveau ministre d'opérette, détesté de la plupart des véritables écologistes, n'a jamais cessé d'être un mercenaire des intérêts corporatistes transnationaux. Ayant été stipendié au cours de sa carrière par Bouygues, EDF, L'Oréal, Veolia, Volvo, Autoroutes du Sud, Telekom, TF1, Valoplast, Apple, Décathlon, Lafarge, St Gobain, Tetra Pak, Sanofi, le Groupe Accor, Vinci etc... Eva Joly qui le détestait le disait « candidat des multinationales ». D'autres moins aimables parlèrent « d'escrologiste ». Ou encore de "télécologiste" ou de "hélicologiste". Il faut en effet se garder d'oublier que ce brave garçon, pendant des années, fut payé par TF1 33 000 euros par mois pour quatre émissions annuelles d’Ushuaïa d'une durée d'une heure, sponsorisées par Rhône-Poulenc, véritable archétype d'entreprise capitaliste pollueuse et destructrice de l'environnement.
Pour trouver aussi profondément inféodé au monde de l'argent et de l'industrie toxique sans doute faut-il aller chercher du côté du WWF et de Greenpeace. Et encore...
R. B. Rivarol du 6 juillet 2017