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économie et finance - Page 482

  • Prime d’éthique spéciale racaille !

    (Présent 8547)

    8574P1.jpgNon seulement ils gagnent des millions d’euros de salaire même s’ils sont devenus à des périodes régulières des sortes d’intermittents du spectacle milliardaires qui n’en foutent pas une dans les cages, mais en plus ils touchent des primes « d’éthique ».
    C’est la belle affaire Serge Aurier (voir Présent d’hier) qui rappelle l’existence de « primes d’éthique » au PSG comme dans d’autres clubs français. En effet le joueur franco-ivoirien venu du 93 va la perdre cette année, le pauvre chéri, pour avoir insulté son coach. Elle s’élève à 160 000 euros pour l’année. Cinq ou six ans de salaire d’un travailleur lambda. Et encore si Aurier était titulaire, elle serait de 40 000 euros par mois.

    Une prime spécialement adaptée aux mœurs de racaille puisqu’elle récompense financièrement les joueurs quand ils ont un comportement… normal. C’est-à-dire quand ils arrivent à l’heure, n’insultent pas le coach, n’organisent pas de grève en pleine Coupe du Monde, ne font pas de doigt d’honneur, n’agressent pas les journalistes ou les supporters ou ne crachent pas sur le club qui les entraîne… S’ils respectent ces « codes » occidentaux de bonne conduite en société, les joueurs touchent la « prime d’éthique » qui vient gonfler encore leurs revenus et leurs autres primes. Il faut les payer pour les tenir. Précision utile : la « prime d’éthique » implique « l’absence publique de toute propagande politique ou religieuse qui pourrait nuire à l’image et l’unité du club ». Publique… Parce que dans les vestiaires et les cantines c’est autre chose.

    « La prime d’éthique s’est intensifiée dans les clubs. Ça entre dans les usages », précise Philippe Piat, président de la FIFpro. Claude Michy, le président du Clermont Foot, avait déclaré pour sa part qu’il voulait « inciter les joueurs à rester exemplaires, mais aussi montrer qu’ils sont bien élevés ».
    Pour démontrer cela, tout à fait artificiellement, il faut mettre le paquet. Et encore ça ne marche pas ! Malgré la prime (ou plutôt à cause de, car c’est un système totalement pervers, la Charte du football professionnel permet déjà de sanctionner les mauvais comportements) les mœurs de voyous des footballeurs et la multiplication des faits communautaristes font de plus en plus régulièrement la une.

    Caroline Parmentier

    http://fr.novopress.info/

  • Trente-cinq ans de destruction agricole

    Début des années 80, je travaillais à la Préfecture. Comme à chaque manifestation prévue, les cars de CRS étaient stationnés sur le parking intérieur. Les fenêtres de mon atelier étaient ouvertes et la discussion s’engagea avec un CRS :

    • « On attend qui, aujourd’hui ? »
    • « Les agriculteurs légumiers du nord du Département qui vont venir foutre le bordel »

    Et sans que je lui demande quoi que ce soit, ce policier me déballa tout le bien qu’il pensait de ce genre de manifestation et des méthodes de « maintien de l’ordre » auxquelles il était astreint, lui et ses collègues.

    • « On sait par où ils arrivent et ce qu’ils vont faire. Les renseignements généraux les suivent et nous informent de leur avancée, de leur dispositif et de leurs intentions. Ils ont monté leurs fourches sur leurs tracteurs et leurs remorques sont pleines de légumes qui baignent dans le lisier et ils vont en foutre partout, en attendant de s’en prendre aux bâtiments publics. On aura l’ordre de ne pas bouger jusqu’à ce soir et puis on nous demandera de charger pour dégager les accès et vous permettre de sortir. Voilà, c’est toujours comme ça que ça se passe avec les agriculteurs, alors qu’on pourrait facilement les arrêter en rase campagne. On n’a qu’à nous laisser faire un peu et croyez-moi, quelques phares ou rétroviseurs de tracteurs pêtés avec nos matraques, ça leur ferait réfléchir à deux fois avant de revenir ».

    Il parlait cash notre CRS et les choses se sont passées globalement comme il le disait et même en pire.

    Une fois arrivés, les agriculteurs ont commencé à vider leurs bennes sur la quatre voies qui jouxtait la Préfecture en écrasant et étalant bien les légumes souillés et ont commencé à labourer le terre-plein central dont le gazon commençait juste à pousser et ont arraché les arbres qui agrémentaient ce terre-plein.

    Après le casse-croûte, vint l’heure de la réunion avec le Préfet, rituel incontournable, duquel dépendait la suite des évènements et là il faut croire que les instructions données à ce fonctionnaire ne correspondaient pas aux attentes des manifestants puisque quelques instants plus tard, une cohorte de tracteurs entoura la Préfecture et commença à s’attaquer aux grilles avec leurs fourches.

    A notre grande stupéfaction, les grilles de cette Préfecture inaugurée l’année précédente qui n’avaient visiblement pas été conçues pour résister à un tracteur normal s’effondrèrent les unes après les autres provoquant la stupéfaction du personnel et l’agitation soudaine des forces de polices qui jusque-là étaient restées l’arme au pied. 

    Commença alors la riposte qui dura assez longtemps, les forces de l’ordre n’étant pas assez nombreuses. Leur faible équipement en grenades lacrymogènes nécessita même l’appel à un hélicoptère de la gendarmerie qui put atterrir sur la piste du parc de la Préfecture pour les ravitailler.

    La charge finale fut violente et ponctuée de jets de grenades offensives au bruit caractéristique et lorsque nous pûmes sortir de l’enceinte de la Préfecture, un spectacle de désolation s’offrit à notre vue et une réflexion nous vînt immédiatement à l’esprit : « Comment avait-on pu laisser faire ? »

    Aujourd’hui, rien n’a changé. Des recettes de impôts et des sièges de la MSA brûlent, des dégradations affectent les voiries, des tonnes de matériaux (plastiques, palettes, plaques d’amiantes, bidons,…) sont déversés dans les rues. Tout cela aux frais des contribuables.

    Trente-cinq ans après les faits que je relate, les agriculteurs, enfin ceux qui croient encore au modèle proposé par la FNSEA et les banques qui repose sur l’endettement et le productivisme (la France est en tête des utilisateurs de pesticides), continuent à chaque crise des cours à casser et à détruire le patrimoine commun et à pénaliser le citoyen lambda avec l’assentiment de fait des pouvoirs publics.

    Trente-cinq ans que les élus et les gouvernements successifs s’accusent mutuellement de n’avoir rien fait lorsqu’ils étaient au pouvoir, qui accusent « Bruxelles » ou qui somment aujourd’hui leurs concurrents politiques d’agir vite (point de vue de P. Méhaignerie dans Ouest France du 17/02) alors qu’ils ont toujours caressé dans le sens du poil cet électorat qui vote de moins en moins pour eux et part désormais en bataillons serrés vers le FN.

    Trente-cinq ans qu’on présente cette image d’Epinal d’une agriculture respectueuse et qui préserve la nature, immédiatement démentie pas les exactions de ceux qui, empêtrés dans le système syndical et bancaire, ne savent plus comment s’en sortir.

    Trente-cinq ans d’élevage intensif hors sol qui favorise la propagation des maladies et l’abattage de troupeaux l’appauvrissement des terres, la pollution de l’eau et la propagation des algues vertes.

    Trente-cinq ans de faillite politique. Lorsqu’on est confronté à une crise industrielle, on parle (un peu) accompagnement, reconversion, indemnisation et si des salariés, d’aventure, se montrent un peu violent ou retiennent un dirigeant d’entreprise pendant 24 heures, le bras armé du maintien de l’ordre et de la justice s’abat sur eux sans trembler : il n’est pas question de laisser faire, alors que pour les exactions de syndicalistes agricoles égarés, on fait preuve d’une grande tolérance pour ne pas dire de laxisme.

    Trente-cinq ans que ça dure. J’aimerais bien que chacun prenne enfin ses responsabilités, en particulier la FNSEA, qui sous couvert de protection des agriculteurs, les mène inexorablement à leur perte. 

    par Michel DROUET (son site)

    http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/trente-cinq-ans-de-destruction-177781

  • Angers : Le FNJ 49 à la rencontre des agriculteurs en colère!

    Hier, mercredi 27 janvier, Aurore LAHONDES, responsable du FNJ du Maine et Loire est allée à la rencontre des agriculteurs manifestants devant la préfecture. Elle a pu discuter et questionner la moitié des personnes présentes.

    Elle est allée demander pourquoi ils étaient présents ce soir-là, et quelle était la cause de la révolte agricole. Elle souhaitait obtenir une réponse directe, sans le prisme déformant des médias subventionnés par le pouvoir : ce que les journalistes n’évoqueraient pas.

    La manifestation était organisée par deux syndicats, les JA (jeunes agriculteurs) et la FNSEA, les plus importants syndicats agricoles Français. « Au départ, je n’étais pas forcément la bienvenue, ces syndicats étant souvent affiliés à l’ex UMP. Mais après quelques échanges, l’accueil fut favorable : Nos amis agriculteurs avaient enfin une oreille pour les écouter sans opportunisme aucun ».

    Aurore a pu ainsi se rendre compte du désarroi des agriculteurs : « A bout, ils m’ont raconté que quoiqu’ils fassent ils perdraient au minimum 10 000 € chacun cette année. Les solutions proposées cet été par le président Hollande ne servant à rien puisqu’aucun d’entre eux n’en avait vu la couleur. »

    « Ils m’ont expliqué que le problème venait du fait qu’on leur demandait d’aligner leurs prix sur le marché européen mais qu’on ne leur donnait pas les moyens pour le mettre en œuvre. » Ces agriculteurscroulent sous les normes à respecter que certains autres pays européens n’ont pas à subir.

    Aurore continue à questionner, on lui expose « qu’en Espagne les agriculteurs ont le droit de doper les bêtes trop maigres avec des hormones, qu’en France personne ne le sait et que les agriculteurs Français ne peuvent pas lutter contre ça. »

    Mais, « Même si on les laissait utiliser ce genre de méthodes, ils n’en voudraient pas afin de préserver la qualité des produits que l’on trouve dans nos assiettes. »

    Pour nos amis agriculteurs deux solutions sont possibles pour sortir de cette impasse :

    • Soit la France reste dans l’Union Européenne et il faut que tous les pays lissent les normes pour garantir une vraie compétitivité, mais forcément la question se pose alors de la qualité des produits. Remarquez qu’avec l’arrivée du traité transatlantique mieux vaut ne pas se poser la question de ce qui se trouve dans nos assiettes, traité qui signerait d’ailleurs sans aucun doute possible la mort de tous nos petits agriculteurs.
    • Soit, et c’est la deuxième solution, La France sort de l’Union Européenne, ce machin technocratique : Privilégier la production française aux autres. Il n’y aurait ainsi plus ce couperet qui pèse si lourd sur nos agriculteurs ainsi ils pourraient vivre de leur travail en garantissant aux consommateurs la qualité qu’ils méritent.

    « Pourtant ils ont bon cœur nos agriculteurs, ils voudraient pouvoir embaucher, faire appel à des gens extérieurs qui dépendent de leurs filières, ils voudraient pouvoir prendre des apprentis et partager leur savoir. » poursuit Aurore,  « Cependant ils ne peuvent pas, n’ayant même pas les moyens de se verser un salaire. Ce soir-là ils ne demandaient pourtant pas grand-chose devant cette préfecture, théâtre de leur colère, seulement pouvoir vivre de leur travail. Et encore ils ne voulaient pas beaucoup, la plupart demandaient 800€ par mois comme salaire, pour qu’on leur donne l’envie de continuer le travail de la terre.

    Il y un an encore la tonne de lait valait 380€, elle tourne aujourd’hui autour de 250€. Cependant, vous l’avez sans aucun doute remarqué, le prix n’a pas le moins du monde baissé en magasin, ce serait plutôt le contraire ! Le problème vient des entreprises de transformation et des grandes surfaces qui préfèrent augmenter leurs marges plutôt que de faire vivre nos agriculteurs.

    Aurore a entendu de la bouche de tous qu’ils ne voulaient plus d’aides : Ils veulent tirer un salaire de leur travail, et qu’ils soient reconnus pour ça, ils ne supportent plus cet état de dépendance dans lequel l’état Français les a plongés.

    Le constat est sans équivoque, les agriculteurs demandent une refonte totale du système agricole qui est aujourd’hui invivable pour eux.

    Aurore conclu « Pour finir j’ai été remerciée par des agriculteurs ne partageant pas les opinions frontistes, pour m’être déplacé, pour les avoir écoutés, parce que les politiques n’écoutent plus leurs citoyens et que le front national était dans la rue avec eux ce soir-là ».

    Alors aujourd’hui au nom de la France et de ses citoyens malheureux, Aurore demande aux gouvernants de se tourner vers la rue, de regarder ce qui s’y passe et pour le bien des Français d’écouter les cris de douleurs qui se multiplient !

    http://fn-49.fr/2016/01/28/angers-le-fnj-49-a-la-rencontre-des-agriculteurs-en-colere/#more-1310

  • Pour 2017, Le Front national envisage de se financer de nouveau à l'étranger

    LE SCAN POLITIQUE - Malgré ses bons scores électoraux, les banques rechignent toujours à prêter au parti de Marine Le Pen, en conséquence notamment du rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy après 2012.

    À l'approche de chaque élection, c'est la même angoisse pour les trésoriers des partis politiques: comment trouver, garantir et rembourser les fonds nécessaires pour mener campagne? Un problème récurrent pour les candidats qui sont parfois contraints de trouver leurs fonds à l'étranger comme ce fut le cas pour le Front national en 2014. Le parti de Marine Le Pen s'était adressé à une banque russe, la First Czech Russian Bank (FCRB) basée à Moscou, pour trouver 9 millions d'euros. Comme révélé par Europe 1 ce mardi, la question se pose à nouveau, un an avant la présidentielle et les législatives de 2017, mais cette fois les sommes nécessaires sont trois fois plus importantes. Contacté par le Scan, le trésorier Wallerand de Saint-Just confirme que le Front national envisage à nouveau de s'adresser «à des banques étrangères, et pourquoi pas russes», pour trouver au minimum 27 millions euros qui doivent servir à financer les deux échéances.

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  • Canal + ne diffusera plus de reportages « dérangeants »

    « Volkswagen, entreprise de tous les scandales », « Le monde selon YouTube », « François Homeland » (sur le chef de l’Etat et les guerres), « Attentats : Les dysfonctionnements des services de renseignement », « Les placards dorés de la République » (consacrés aux emplois fictifs dans la fonction publique), « La répression made in France » (dédié à l’exportation, par la France des matraques électriques et autres outils de répression), « Nutella, les tartines de la discorde » Autant de sujets d’enquêtes que vous ne verrez pas à la télévision. En tout cas, pas sur Canal +.

    Jean-Baptiste Rivoire, rédacteur en chef adjoint de Spécial Investigation, l’émission de Canal +, a confié sur le plateau d’arretsurimages.net que toutes ces propositions d’enquêtes ont été retoquées par la chaîne cryptée. Selon le journaliste, la direction a fait savoir qu’elle tenait « avant tout à défendre les intérêts du groupe Canal et estime qu’il est préférable d’éviter certaines attaques frontales ou polémiques à l’encontre des partenaires actuels ou futurs du groupe ».

    « Il n’y aura plus d’enquête sur le monde bancaire » 

    « Autant vous dire qu’on reçoit beaucoup moins de projets d’investigation », déplore Jean-Baptiste Rivoire en expliquant que « les agences de presse qui essaient de travailler pour Canal + se creusent la tête pour essayer de savoir qui sont les partenaires actuels ou futurs éventuels de Vincent Bolloré [le président du conseil de surveillance du groupe Canal +]. »

    Le journaliste de Canal + avance ainsi qu’« il n’y aura plus d’enquêtes sur le monde bancaire » diffusées sur l’antenne de la chaîne cryptée. Le reportage consacré au Crédit Mutuel et l’accusant d’évasion fiscale a semble-t-il fait jurisprudence. Rejeté par Canal +, il avait finalement été diffusé sur France 3, en octobre, dans le magazine Pièces à conviction.

    Jean-Baptiste Rivoire raconte que Vincent Bolloré s’est exprimé sur cette censure le 3 septembre en comité d’entreprise (CE) : « Il a assumé en disant : « Ce n’est pas de la censure, c’est de la connerie. (…) Il ne faut pas embêter les partenaires du groupe, attaquer la BNP ou le Crédit Mutuel, c’est débile » ». Des propos qui figureraient dans le compte-rendu écrit du CE.

    Source

    http://www.contre-info.com/canal-ne-diffusera-plus-de-reportages-derangeants#more-41003

  • Révolution numérique : miracle ou imposture ? 1ère partie

    Cet  article de fond, qui sera publié en quatre parties distinctes au cours de ce mois de février, pose la question : la révolution numérique et Internet ne seraient-ils pas des faux-semblants, qui n’amènent pas d’améliorations substantielles mais au contraire compliquent les choses ? Cette hypothèse incorrecte doit être soigneusement examinée.   

    La petite musique de l’utopie numérique

     Le journaliste économique Jean–Pierre Robin, assez sceptique envers les promesses de cette révolution numérique, écrit dans Le Figaro : « L’utopie est au coin de la rue. À moins qu’elle ne transmue en son contraire, la dystopie, dont la plus célèbre, Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley  semble avoir anticipé très exactement le nôtre : moyens de surveillance tentaculaires, perte de confidentialité, grégarisme des comportements ».

     La révolution numérique nous promet aussi la transplantation d’organes artificiels fabriquées par des imprimantes 3D, la robotique généralisée, les nanomatériaux, (le graphène, 100 fois plus résistant que l’acier), l’Internet des objets, la connexion aux capteurs (un milliard de capteurs prévus  en 2025) et des tas d’autres merveilles, notamment le fameux ”surhumanisme”. Nous verrons plus loin, dans le cours de cet article, qu’il s’agit souvent de plaisanteries.  

     Dans The Fourth Industrial Révolution, Klaus Schwab, l’organisateur des forums de Davos, explique que cette quatrième révolution techno-industrielle est caractérisée par trois facteurs  : «  sa rapidité (contrairement aux autres révolutions industrielles, son évolution est exponentielle et non pas linéaire) ; son amplitude (de multiples techniques sont à l’œuvre) ; son impact systémique (sur les entreprises, les pays et la société »).

    Selon deux chercheurs du MIT, Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, nous entrons dans « le deuxième âge de la machine ». Cette révolution technologique pourrait « rendre les hommes inutiles », notamment les moins qualifiés et provoquer des inégalités ingérables. Jusqu’à présent, selon eux, la performance instrumentale des machines progressait de 2% à 5% par an. Actuellement, elle aurait doublé.  

    La révolution numérique serait porteuse d’ « innovations disruptives », terme crée en 1995 par l’Américain Clayton Christensen (« disruptive technology »), c’est-à-dire de ruptures technologiques qui modifient le fonctionnement de l’économie et bouleversent les modes de vie. Ce fut déjà le cas avec la machine à vapeur, l’électricité et l’ordinateur.

    C’est précisément ce que je conteste : la révolution numérique n’est pas ”disruptive ”. Ses bouleversements sont beaucoup moins puissants que ceux des précédentes révolutions industrielles. Et surtout, ses effets négatifs sont inquiétants.  

    Le mythe de la ”quatrième révolution industrielle”

    La première révolution industrielle – début du XIXe siècle– s’organisait autour de la machine à vapeur, la deuxième (fin du XIXe) autour de l’électricité, la troisième autour de l’informatique (milieu XXe). La quatrième révolution (début XXIe), issue des deux dernières, l’électrique et l’électronique, concernerait la généralisation d’Internet et des connections universelles numériques par le web. Le concept de « 4e révolution industrielle » est né après la foire de Hanovre en 2011, où l’on a célébré la naissance de l’ ”usine connectée” ; cette dernière, entièrement ”webisée” et branchée directement sur les clients, est robotisée et emploie de moins en moins de salariés. On a créé l’expression abstraite d’ ” industrie 4.0”. C’est un concept assez creux : à quand, l’ ”industrie 5.0” ?

    Un des gourous néo-romantiques de cette « 4e révolution industrielle » est – comme indiqué plus haut – le Pr. Klaus Schwab, fondateur et animateur du forum économique mondial de Davos. Le colloque de janvier 2016 a été consacré à la 4e révolution industrielle. Au programme : l’intelligence artificielle, la robotique, les objets connectés, les nanotechnologies, des innovations « révolutionnaires ». Pourquoi pas ? Ce qui est à la fois intéressant  mais par ailleurs comique, c’est que tous les médias, sans aucun recul, ont cru sur parole les conclusions (idéologiques plus que scientifiques) de ce forum de Davos. Personne ne s’est posé la question de savoir quelles améliorations concrètes apportait cette miraculeuse économie numérique qui est pourtant parallèle d’une dégradation de la situation mondiale.  L’invasion migratoire qui déstabilise l’Europe, la montée du djihad islamique, l’effondrement des cours du pétrole, l’accélération planétaire de tous les types de pollution ne furent pas des sujets abordés. La ”révolution numérique” est censée résoudre tous les problèmes. C’est la croyance aux miracles, qui relève plus de la pensée magique que de la réflexion rationnelle. 

    Le néo–scientisme et l’écologisme

    Les prophéties sur la révolution de l’économie numérique, avec ses mots fétiches, cloud, big data,transhumanisme, etc, appartiennent à une idéologie néo–scientiste qui risque de déboucher sur des désillusions terribles. Or, ce néo-scientisme sans prise de recul, comme celui de la fin du XIXe siècle, cohabite curieusement, chez les mêmes, avec un anti–progressisme écologiste. Il est aussi stupide que les théories de la ”décroissance : il relève du même extrémisme.

     Ce romantisme néo-scientiste est l’exact pendant de celui de la fin du XIXe siècle – relisez Jules Vernes et Victor Hugo –  où l’on s’imaginait l’avenir en rose sous l’influence du concept magique et au fond peu rationnel de ”Progrès”. À la fin de son poème La légende des siècles, Victor Hugo brossait une vision idyllique du XXe siècle.

    Les erreurs des pronostics technologiques sont une habitude. Jules Vernes prévoyait qu’en 1960, les habitants des villes se déplaceraient en engins volants individuels. Mais il n’avait pas prévu l’automobile.  Et, dans les années 60, on pronostiquait des bases humaines nombreuses sur la Lune et sur Mars, astronomiques et d’extraction minière, la généralisation des transports aériens supersoniques et hypersoniques stratosphériques ainsi que la diffusion de l’énergie de fusion nucléaire. Bien des pronostics sur le futur de la ”révolution numérique” relèvent probablement des mêmes erreurs utopiques de jugement.

    L’utilité marginale déclinante de l’économie numérique

    Le téléphone, l’électrification, le chemin de fer et l’automobile, l’aviation comme la radio et la télévision, la pénicilline, l’anesthésie, etc. ont été des bonds technologiques énormes, de par leurs conséquences, bien plus qu’Internet ou l’économie numérique. Le binôme numérique/ informatique offre moins de facilités qu’on ne croit ; parce qu’il complique les processus autant qu’il ne les simplifie. Les innovations technologiques de la ”révolution numérique” ne répondent pas dans la pratique quotidienne, à leurs promesses. Elles sont inférieures en terme d’avantages marginaux aux innovations des précédentes mutations techno–industrielles.   

    Les systèmes de communication, d’écriture et de transmission de tous types de données par Internet et les techniques numériques amènent des avantages inférieurs à ce qu’on croit. Et pas seulement pour une raisons d’obsolescence des matériels, à remplacer sans cesse, ou de course à des ”innovations. 

    La fréquence des ”bugs” des pannes, la fragilité des transmissions, rendent les nouveaux modes de communication moins fiables que les anciens. Certes, ils sont plus rapides et instantanés mais a-t-on réellement besoin d’une telle rapidité ? 90% des messages entre les humains ne sont pas urgents. 

    La thèse que je défends est celle de l’utilité marginale déclinante des avancées de l’économie numérique. Autrement dit, le ”progrès”, en termes d’avantages économiques et pratiques, a été beaucoup plus important au cours des trois précédentes révolutions industrielles, surtout les deux premières, que depuis l’arrivée de l’informatique puis du numérique. On observe un ralentissement des avantages procurés, voire une stagnation ou un recul. 

     Il faut se fonder sur la notion, centrale en économie, d’utilité marginale croissante – ou décroissante. Quel avantage objectif (et non pas subjectif ou spectaculaire) amène une innovation ? À la fois en termes de coûts, de bien–être et de commodités : c’est-à-dire de percées concrètes, de facilitations réelles. À cet égard, l’économie numérique et connectée peut-être soupçonnée de ne pas être à la hauteur. Nous verrons dans la deuxième partie de cet article (1) que ses innovations sont souvent des gadgets et qu’elle comporte nombre d’inconvénients, à côté bien sûr de ses indéniables avantages.

    (1) La deuxième partie de cet article comme la 3e et la  4e seront publiées au cours de ce mois de février, pas nécessairement à la suite les unes des autres. Le prochain article, quant à lui, à paraître très bientôt, sur un tout autre sujet, s’intitulera : « Un projet de génocide des peuples européens ? » 

    http://www.gfaye.com/revolution-numerique-miracle-ou-imposture-1ere-partie/

  • Qui paye les factures téléphoniques des demandeurs d’asile ? Les contribuables !

    « Les autochtones doivent payer pour les frais de téléphone des réfugiés». Ce message a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux autrichiens. Une demande de l’association Caritas vient étayer cette affirmation.

    Caritas est une ONG internationale aux mains de chrétiens de gauche. Elle avait initialement pour but de venir en aide aux victimes de catastrophes naturelles et aux pauvres. Aujourd’hui, ses différentes antennes en Europe se consacrent quasi exclusivement aux « migrants ». 

    En Autriche, Caritas a demandé au gouvernement d’attribuer une subvention pour payer les frais de téléphone des demandeurs d’asile. 

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  • Troquer la monnaie unique pour une monnaie commune ?

    Pour mobiliser leurs concitoyens au premier tour des prochaines élections présidentielles, les candidats souverainistes partisans d’une sortie de l’Europe actuelle et de son évocation démonstrative la plus emblématique – l’€uro -, doivent user d’un argumentaire qui ne heurte pas majoritairement leurs électeurs potentiels. Car pas moins de 56 % des Français sont opposés à la disparition de l’€uro et au retour au franc, suivant un sondage OpinionWay.
    L’exemple suisse offre un support discursif d’opportunité. La Tribune du 30 décembre 2015 publie un article de Romaric Godin sous le titre : « Les Suisses voteront pour ôter aux banques leur pouvoir de création monétaire. » Pour nous, n’est-ce pas le fondement d’une initiative stratégique qui viserait à démanteler insidieusement le mythe de l’€uro qui persiste dans l’esprit du public français ?
    Depuis plusieurs mois, l’inquiétude des épargnants s’accentue. Leur support privilégié, le Livret d’épargne populaire, est délaissé, les pauvres n’ont jamais été aussi nombreux, les déficits ne cessent de s’accentuer au profit des organismes financiers. La directive sur le redressement et la résolution des crises bancaires (BRRD) est perçue comme une spoliation par les épargnants sur les réseaux sociaux. Le gouvernement actuel et ses représentants, ainsi que les médias, ont été étrangement silencieux sur les répercussions des défaillances récentes auprès des déposants en Grèce et à Chypre, en ignorant les débats traitant de ces sujets, en Islande ainsi qu’en Irlande. Le gouvernement Valls a ainsi passé sous silence l’ordonnance n° 2015-1024 signée en catimini le 20 août 2015. Il l’a fait au mépris des Français qui estiment, à 71 %, que les banquiers n’ont pas tiré les leçons de la crise et qui adhèrent, à 74 %, à l’idée selon laquelle les banques n’accordent pas suffisamment de crédits aux entreprises.
    Pour mener ce combat, les partis qui sont et qui ont été au pouvoir ne peuvent être qu’inopérants face aux lobbys bancaires euro-atlantistes dont ils sont dépendants, non seulement par leurs supports logistiques, mais surtout par la collusion de leurs élites. Les règles changent, mais les initiés ne cessent d’innover pour les transgresser.
    La création monétaire doit redevenir un privilège de l’État-nation, pour que le déficit budgétaire qui enrichissait autrefois les sujets cesse d’appauvrir aujourd’hui les citoyens. La réappropriation par référendum de ce privilège royal doit systématiquement provoquer la sortie de l’eurogroupe et l’adoption d’une monnaie nationale avec, en contrepartie, un €uro monnaie commune.
    Les récents événements vécus par les Grecs et leur nouveau gouvernement qui s’est agenouillé devant les représentants de la BCE, du FMI et de la Commission européenne doivent nous inciter à prendre garde.
    Il convient d’assortir la proposition soumise à référendum d’un complément : le rétablissement de la fonction bancaire du Trésor public, indispensable support logistique de gestion étatique des transitions.

    Jean-Augustin Vincent - Le Parisien :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EuVVuyZFupcTiIEDkh.shtml