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économie et finance - Page 849

  • Entretien avec Marion Sigaut - Les Lumières et l'essor du capitalisme

     Entretien avec Marion Sigaut - Les Lumières et l'essor du capitalisme

    Marion Sigaut, historienne, nous explique comment le mouvement des Lumières a activement promu le capitalisme montant et attaqué frontalement les protecteurs du peuple : l'Eglise Catholique et la royauté.
    Une occasion également pour faire le lien avec le contexte politique et économique actuel.

    Source : http://www.avantgardeeconomique.fr

    Page Facebook : http://www.facebook.com/Avantgardeeconomique

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com

  • LEAP : 2013, les premiers pas dans un « monde d’après » en plein chaos

    Communiqué public du LEAP (Laboratoire Européen d’Anticipation Politique), 15 décembre 2012

    Sur la péninsule de Rockaway, dans la quartier du Queens à New York, après le passage de l’ouragan Sandy, fin octobre 2012

    La dislocation géopolitique actuelle, largement anticipée par le LEAP depuis février 2009, se traduit par une fragmentation du monde qui va s’accélérer l’année prochaine sur fond de récession mondiale. La fin du leadership des anciennes puissances va provoquer en 2013 un chaos mondial, duquel commence déjà à émerger le monde d’après.

    Ce sera une année sombre pour les États-Unis, perdant leur statut d’unique superpuissance et incapables d’influencer la construction d’une nouvelle gouvernance mondiale. Car, si tous les acteurs cherchent désespérément des solutions pour tirer leur épingle du jeu, seuls les pays et régions qui se sont préparés à affronter ce choc peuvent espérer peser dans l’émergence du monde d’après. Des alliances de toute nature (CELAC, UNASUR, MERCOSUR, ALBA, CAN, ALADI, ALENA, OEA, UA, NEPAD, SADC, COMESA, CEDEAO, UEMOA, CEMAC, Ligue Arabe, UE, AELE, ASEAN, APT, EAC, BRICS, CASSH, Union Eurasienne, etc.) reflètent ainsi ces tentatives ; mais celles-ci sont plus ou moins avancées, plus ou moins homogènes, et résisteront plus ou moins à la tempête qui s’annonce.

    Avec l’Euroland, né de la crise et se renforçant à chaque tempête telle une usine marée motrice, l’Asie et l’Amérique du Sud sont les mieux armées pour sortir gagnants du grand « remaniement » mondial, tandis que les vieilles puissances, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, Israël, le Japon, etc…, qui ratent tous les trains de l’adaptation au monde multipolaire de l’après-crise, se retrouvent totalement démunies. Car on assiste à une extraordinaire ouverture du jeu mondial, qui offre de nombreuses opportunités aux acteurs prêts à les saisir. On le voit au Moyen-Orient où les peuples tentent d’en profiter pour modifier la région selon leurs aspirations ; on le voit aussi avec les BRICS bien sûr qui avancent leurs pions face aux puissances déclinantes ; on le voit enfin en Europe à qui chaque nouvel assaut de la crise procure l’énergie pour s’adapter aux défis de demain.

    Puisque la situation économique (récession) et géopolitique (tensions extrêmes au Moyen-Orient, mais aussi en Asie (1), etc.) rend l’année 2013 difficile et très dangereuse, et les dérapages probables, les régions relativement plus stables bénéficieront de cette situation qui les rendra plus attractives. Tout est relatif bien sûr mais la violence du monde en 2013 fera apparaître l’Euroland comme un des rares havres de paix, de stabilité, de confort… et pour les investisseurs comme l’un des rares lieux dans le monde offrant une certaine visibilité sur l’avenir (2). Cette réalité constituera un puissant moteur de sortie de crise pour l’Europe en 2013.

    Un rapprochement de l’Euroland avec les BRICS, autre formation porteuse d’avenir, pèserait ainsi favorablement dans l’indispensable (3) réforme de la nouvelle gouvernance mondiale. La tenue du prochain G20 en septembre à Saint-Pétersbourg, hors de l’influence occidentale pour la première fois, est l’occasion de traiter enfin ces sujets primordiaux de gouvernance mondiale et notamment du système monétaire international. Car en 2014, les régions les mieux adaptées seront déjà en route pour le monde d’après.

    Proportion des pays dans la consommation mondiale, 2000-2050 – Source : Business Insider/OCDE

    Dans ce [numéro], notre équipe analyse cette fragmentation et cette restructuration en commençant par la région qui catalyse les tensions actuellement, le Moyen-Orient. Une large part est aussi dévolue à l’Europe qui, via l’Euroland, poursuit son entrée dans le monde d’après. Pour comprendre les évolutions de l’Euroland, il faut comprendre celles de l’un de ses acteurs majeurs, l’Allemagne, et nous menons donc une étude approfondie du paysage politique en Allemagne et des élections de 2013. Nous présentons également notre évaluation annuelle des risques-pays et l’évaluation de nos anticipations de 2012, avant de donner nos recommandations opérationnelles et les résultats du GlobalEuromètre.

    Dans ce communiqué public, notre équipe a choisi de présenter ses analyses concernant l’Euroland.

    Le profilage de l’Euroland dans le monde d’après la crise

    La guerre médiatique contre l’euro a eu ceci de bon qu’elle a forcé l’Euroland à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour surmonter la crise. Bien sûr, pas de révolution ici, on joue selon les « règles du jeu » (4), c’est-à-dire sans effaroucher les marchés. Pas non plus de déclarations fulgurantes, mais des compromis (5) trouvés au bout de longues discussions, suivis d’actions solides. Et petit à petit les structures sont en place pour renforcer l’Euroland. Le contraste avec l’immobilisme américain est saisissant.

    Cela ne doit pour autant pas occulter les difficultés de la Grèce et de l’Espagne par exemple : personne n’a dit qu’il était indolore de se remettre de l’éclatement d’une bulle immobilière historique et d’une crise systémique globale, et ces pays bénéficieraient d’ailleurs de plus d’aide technique ou d’expertise de la part des autres pays européens. Mais globalement la situation s’améliore, la nouvelle restructuration de la dette grecque est un succès (6), les déficits diminuent en Grèce et en Espagne (7), l’Italie a été remise sur les rails par Monti (8), les médias anglo-saxons eux-mêmes ne parlent plus d’une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro et, fait nouveau, les médias américains font même l’éloge des progrès européens (9)…

    Que l’on ne se méprenne pas, 2013 sera difficile pour une Europe en récession. Mais que ce soit grâce à l’union bancaire qui entrera en fonction début 2014, à l’intégration politique accrue ou au mécanisme européen de stabilité (MES), l’indépendance de l’Euroland s’affirme (10). On le voit par exemple par les désaccords avec le FMI au sujet de la Grèce (11) : d’ici 2015, le MES aura suffisamment de crédibilité et de compétences pour renvoyer le FMI s’occuper des pays en voie de développement (ou de sauver les États-Unis ou l’Angleterre) et traiter seul les problèmes européens. Ce découplage avec les institutions du « monde d’avant » et les États-Unis permet à l’Euroland d’aller de l’avant en engageant une dynamique constructive pour s’adapter au « monde d’après » grâce à des outils taillés sur mesure.

    Signe visible du découplage et de l’indépendance de l’Euroland, malgré les vives critiques, les solutions adoptées face à la crise sont aux antipodes de celles pratiquées aux États-Unis. C’est en effet « l’austérité » (12) qui prévaut en Europe et qui lui évite le dérapage budgétaire US.

    La résistance de l’Euroland passe aussi par la mutualisation des dettes publiques. Avec le lancement des « project bonds » (13) destinés à financer des projets d’infrastructure dans l’Union Européenne, une mutualisation accrue est en cours et la voie est ouverte aux euro-obligations. Une chancelière allemande affaiblie après les élections de 2013, comme nous le verrons, aura peu de latitude pour refuser des euro-obligations demandée par le SPD qui se retrouvera dans la coalition gouvernementale. Puisque seule la voix de l’Allemagne manquait à ce sujet, au-delà de l’union bancaire, 2014 sera donc l’année des euro-obligations. D’ailleurs Angela Merkel lâche déjà du lest au sujet de la dette grecque (14), cédant sur un sujet sensible pour les Allemands malgré l’approche des élections ; c’est bien sûr dans son intérêt de s’assurer du bon fonctionnement de la zone euro, large débouché de ses exportations.

    Enfin, loin d’être un repoussoir comme aimeraient le faire croire les médias anglo-saxons, la zone euro est au contraire attractive malgré la crise : la Pologne souhaite devenir membre (15), les éventuelles velléités séparatistes régionales n’envisagent pas l’avenir sans l’euro (16)… Signe de plus qu’elle fait partie du monde d’après et qu’elle est une zone de visibilité dans cette crise, elle permet en outre d’abriter les pays membres des tensions géopolitiques.

    Euroland : en route vers l’union politique

    Ainsi, avec les progrès accomplis et malgré une légère récession en 2013, selon le LEAP, la fin de l’année prochaine marquera la sortie de crise de l’Euroland. La tempête mondiale de 2013 chahutera mais ne déstabilisera pas un Euroland bien arrimé et de plus en plus solide. S’ils ne seront pas encore tous visibles, les mécanismes de sortie de la crise se mettront en place dès 2013 pour traverser cette période en continuant à se renforcer, et permettront une claire reprise en 2014.

    Pour que la sortie de crise soit durable néanmoins, la nécessaire démocratisation doit être entreprise. C’est d’ailleurs ce que demande le parlement européen (17). Paradoxalement, celle-ci est aidée par la marginalisation des partis nationaux classiques : en France, l’UMP explose (18) comme anticipé dans le [numéro d'avril 2012] ; au Royaume-Uni, Ukip fait de l’ombre aux Tories (19) ; en Allemagne, la CSU et la CDU sont elles aussi empêtrées dans « leurs » scandales (20)… Cette marginalisation s’explique par l’intégration accrue de l’Euroland : il est devenu désormais évident aux yeux de tous que le pouvoir se situe au niveau européen et non plus aux niveaux nationaux. C’est donc naturellement que les partis s’européanisent, et Barroso a demandé aux partis politiques de présenter aux élections européennes un même « candidat principal » dans l’ensemble des pays (21), une vraie révolution après 30 ans de complète surdité aux questions de démocratisation (22) des institutions européennes ! Ces élections de 2014, année de la reprise, seront ainsi le catalyseur de l’émergence de l’Euroland.

    Un mot du programme Erasmus, aujourd’hui menacé de baisse budgétaire en conséquence des mesures d’austérité. Les politiques n’ont tout de même plus beaucoup le sens politique !! En pleine crise de l’Euro, gérée certes efficacement mais à l’encontre de tout principe démocratique, au prix de plans de rigueur parfois très pénibles pour les populations et dans un contexte de chômage endémique, en particulier celui des jeunes, le seul et unique repère positif européen, à savoir le programme Erasmus, va perdre non seulement des moyens financiers (23) mais encore son nom (24)… Si une réforme en profondeur de ce programme de mobilité étudiante, vieux de plus de 20 ans, s’impose pour l’adapter aux immenses enjeux de l’Europe au XXIème siècle (25), son nom doit bien évidemment être conservé (on ne se sépare pas d’une équipe qui gagne) et son budget suffisamment augmenté pour garantir sa pérennité sur la nouvelle période budgétaire qui va tout de même de 2014 à 2020, et donc bien au-delà de la crise. Un peu de vision que diantre !

    Cliquer sur le graphique pour l’agrandir

    Nombre d’étudiants Erasmus chaque année ; objectif de 3 millions d’étudiants cumulés – Source : Europa.eu

    Cependant les logiques politiques nationales sont bien sûr toujours à l’œuvre également, et les avancées européennes se font aussi à l’aune du rapport de force entre les pays. L’arrivée de François Hollande, en redonnant une voix à la France que Nicolas Sarkozy, totalement affidé à Merkel, lui avait fait perdre, a permis à d’autres voix de s’élever, a cassé la polarisation entre le moteur franco-allemand et les autres, bref a rouvert le débat en Europe, et il était temps. Mais la puissance économique de l’Allemagne, en comparaison notamment de la morosité de l’économie française, confère à Angela Merkel une influence certaine.

    Nous analysons d’ailleurs dans la partie suivante l’avenir politique de l’Allemagne et notamment les élections fédérales qui se tiennent à l’automne 2013. D’ici là, la chancelière sera en campagne et évitera tout risque inutile ou toute proposition qui pourrait déplaire à ses électeurs. Dans une année difficile, il faudra alors que les autres chefs de gouvernement réussissent à convaincre une chancelière hésitante. Dans une moindre mesure, cette situation perdurera ensuite car Angela Merkel sera fragilisée après les élections. À cet égard, le déblocage des discussions multilatérales en Europe est un signe très positif.

    —————

    Notes :

    (1) Par exemple le lancement de la fusée nord-coréenne (source : The Guardian, 13 décembre 2012) ou la dispute sino-japonaise autour des îles controversées (voir par exemple Le Monde, 13 décembre 2012).

    (2) En cela, l’Euroland dans le chaos mondial de 2013 présentera bien des ressemblances avec la Suisse pendant les guerres européennes du siècle dernier.

    (3) « Indispensable » car, comme l’a conclu le séminaire Euro-BRICS organisé les 27-28 septembre dernier à Cannes par le LEAP et le MGIMO, sans gouvernance mondiale rénovée intégrant harmonieusement la nouvelle diversité des puissances globales, le chaos de 2013 aboutira à un monde non plus multipolaire mais constitué de blocs concurrents porteurs d’immenses dangers géopolitiques.

    (4) Tout en modifiant lentement ces « règles » pour qu’elles ne soient plus uniquement celles des marchés : régulation bancaire, encadrement des agences de notation, etc.

    (5) Comme prévu par le LEAP, l’élection de François Hollande en France a permis la reprise des débats et discussions en Europe. Cela contraste avec Sarkozy qui suivait aveuglément Merkel et frustrait ainsi tous les autres pays qui n’avaient pas leur mot à dire face à ce « moteur » franco-allemand. L’arrivée du nouveau gouvernement a été vécue par la totalité des autres européens comme un véritable soulagement et une bouffée d’oxygène.

    (6) Source : Le Monde, 13 décembre 2012

    (7) Sources : Greek Reporter (11 décembre 2012) et Business Standard (05 décembre 2012).

    (8) Monti devrait rester influent malgré le coup de théâtre de Berlusconi qui a peu de chances d’être élu. Source : Le Nouvel Observateur, 11 décembre 2012

    (9) Lire par exemple Bloomberg (11 décembre 2012), CNBC (23 novembre 2012), FoxBusiness (28 novembre 2012), etc.

    (10) Les médias US en parlent eux-mêmes : CNBC (26 novembre 2012) titre The Euro Zone Is ‘Shaping Up Quite Well’ en relatant un rapport sur les progrès accomplis par l’Euroland.

    (11) Source : Der Spiegel, 21 novembre 2012

    (12) L’austérité reste toutefois mesurée dans beaucoup de pays ; dans les autres, il s’agit d’obtenir les mêmes effets qu’une dévaluation monétaire que les règles de la zone euro ne permettent pas de réaliser.

    (13) Source : Parlement européen, 05 juillet /2012

    (14) Source : Le Monde, 03 décembre 2012

    (15) Source : Le Monde, 30 novembre 2012

    (16) C’est d’ailleurs en partie ce qui peut expliquer la différence entre les sondages et les résultats des élections en Catalogne : à la dernière minute, le débat s’est porté sur le risque de sortie de l’Europe et de la zone euro de l’éventuelle nouvelle région souveraine (source elPeriodico, 22 novembre 2012). À eux deux, les partis séparatistes CiU et ERC ont alors perdu un siège au total contrairement aux craintes du raz-de-marée séparatiste annoncé.

    (17) Source : RTBF, 20 novembre 2012

    (18) Source : Le Figaro, 26 novembre 2012

    (19) Source : The Guardian, 26 novembre 2012

    (20) Voir infra.

    (21) Source : Euractiv, 17 septembre 2012

    (22) Nous savons de quoi nous parlons : pendant près de 30 ans, la démocratisation de l’Union Européenne fut de cheval de bataille de notre Directeur des Etudes et de la Stratégie, Franck Biancheri, décédé le 30 octobre dernier, qui mena un combat bien inégal contre des institutions et des systèmes politiques européens et nationaux complètement rétifs à toute évolution dans ce domaine. Il y a 6 ans, en voyant s’amonceler à l’horizon les nuages de la crise systémique globale, Franck Biancheri sut qu’il tenait enfin l’outil de cette démocratisation : la crise elle-même allait débloquer le projet d’intégration politique en mettant sur les rails un nouveau moteur de la construction européenne, allégé du Royaume-Uni et donc à nouveau apte à faire avancer l’union politique : l’Euroland.

    (23) Source : Le Monde, 05 octobre 2012

    (24) Le regroupement des différents programmes éducatifs européens (Comenius, Leonardo, Erasmus, etc…) a d’abord donné lieu au nom d’ « Erasmus pour tous » puis à celui de « Yes for Europe ». Apparemment, il existe des Européens à Bruxelles pour estimer que, pour un programme éducatif européen, le nom du grand humaniste néerlandais du XVème siècle ce n’est pas assez bien… il fallait au moins un « Yes for Europe », peut-être même un « Yeah-rope » !! Il est urgent de ramener à la raison ce genre de « saboteur d’Europe »…

    (25) En 2003, Franck Biancheri, qui fut aussi l’un des pères d’Erasmus, écrivait par exemple cet article intitulé : « Erasmus… et après ? » – Europe 2020

    Laboratoire Européen d’Anticipation Politique

    http://fortune.fdesouche.com

  • Le livre noir du libéralisme (P. Larrouturou)

    Je suis membre de l’association d’Alain Soral, « Egalité et Réconciliation ». Du coup, je fréquente des gens de gauche. Du coup, ils me font lire des bouquins écrits par des gens de gauche. Du coup, j’ai lu « le livre noir du libéralisme », de Pierre Larrouturou (PL).

    Surprise : c’était une lecture vraiment intéressante. Il reste de la vie intelligente à gauche, finalement.

    PL est un ancien du cabinet Andersen. Un moment proche de l’UDF, passé par le PS au temps du rocardisme, en était parti après la mise au placard de Rocard, y revint après le 21 avril 2002 sur l’invitation de F. Hollande (qui préférait le savoir à l’intérieur de la structure plutôt qu’à l’extérieur, au moment où le PS vacillait). PL vient de fonder « Nouvelle Gauche », une association qui se propose de « réveiller le PS » (tout un programme…)

    « Le livre noir du libéralisme » est divisé en trois parties : le constat (le néolibéralisme nous conduit au désastre absolu), la solution (un New Deal européen), et le blocage (l’état tragicomique du PS français).


    PLAN

    1.1 - La fausse croissance américaine

    1.1.1 - La dette, moteur d’une fausse croissance
    1.1.2 - L’immigration, remède temporaire aux inégalités

    1.2 - Du désastre américain à la récession mondiale ?

    1.3 - Du rêve chinois au cauchemar belliciste ?

    1.4 - L’arnaque Sarkozy

    1.4.1 - Retraites : le faux médicament
    1.4.2 - Chômage : la fausse guérison

    2 - LA SOLUTION

    2.1 - Abandonner les illusions rassurantes

    2.1.1 - Pas de miracle de la croissance
    2.1.2 - Pas de miracle sur le chômage
    2.1.3 - Pas de miracle protectionniste

    2.2 - Faire naître une nouvelle société

    2.2.1 - Un nouveau modèle européen
    2.2.2 - Une Europe sociale
    2.2.3 - Un nouveau Bretton Woods

    3 - LE BLOCAGE

    3.1 - Le PS est autiste

    3.1.1 - Zéro débat
    3.1.2 - Zéro projet
    3.1.3 - Zéro ambition

    3.2 - Vers un nouveau mai 68 ?

    4 - MES CRITIQUES

    4.1 - Une vision trop limitative

    4.1.1 - Tout l’Occident est en crise
    4.1.2 - La question identitaire
    4.1.3 - Une crise de civilisation

    4.2 - Une certaine ignorance des rapports de force


    RESUME ET CRITIQUES


    1 - LE CONSTAT

    PL démonte pour commencer quelques-uns des mythes contemporains. Cette partie du bouquin en fait la valeur : beaucoup d’informations, des analyses parfois péremptoires, mais en tout cas dérangeantes.

    1.1 - La fausse croissance américaine

    Pour PL, la croissance américaine n’est due qu’à deux moteurs : la dette et l’immigration.

    1.1.1 - La dette, moteur d’une fausse croissance

    Les USA connaissent, depuis 25 ans, une phase de concentration des richesses très marquée. Les 5 % les plus riches sont de plus en plus riches, le reste de la population s’appauvrit. D’où la dette des particuliers : pour pouvoir continuer à consommer, il faut que les pauvres s’endettent. Voilà la voie « néolibérale » vers laquelle veut nous entraîner une partie de notre classe dirigeante euromondialiste.

    Cette voie est à long terme une impasse. La dette totale américaine (privée et publique y/c secteur financier) se monte à 340 % du PIB. A titre de comparaison, à la veille de la grande récession de 1929, la dette totale n’était « que » de 140 % du PIB. Il y a un risque sérieux de crise majeure à brève échéance.

    La bonne santé de l’économie américaine est totalement artificielle. On nous parle de plein emploi : en réalité, le nombre d’heures travaillées moyen par emploi est plus faible aux USA (33,7 heures) qu’en France (36,2 heures). S’il y a moins de chômeurs aux USA, c’est parce que toute une Amérique survit d’une fiche de paye à l’autre, en travaillant 10 heures par semaine sur des emplois de service sous-payés.

    Le contenu de la croissance américaine est malsain. Le PIB par tête est gonflé par de faux revenus, qui sont aussi de vrais déficits. Par exemple : les frais de santé par tête sont deux fois plus élevés aux USA qu’en France et pourtant, l’espérance de vie est plus faible là-bas qu’ici. Pourquoi ? Entre autres choses, parce que les « frais généraux » du système de santé américain sont très lourds. C’est l’endettement des plus pauvres qui, pour l’instant, permet de financer ce système inefficient, dont le gonflement artificiel crée optiquement de la « croissance ».

    En somme, la crise des subprimes n’est que la partie émergée d’un formidable iceberg de dettes non provisionnées. Comme les pauvres, de plus en plus pauvres, ne peuvent plus consommer qu’à crédit pendant que les riches, de plus en plus riches, ont besoin de faire tourner la machine économique pour rentabiliser leurs placements, l’Amérique doit fabriquer constamment de nouvelles bulles spéculatives pour cacher chaque dette avérée sous une nouvelle cascade d’emprunts. C’est exactement le mécanisme qui conduisit jadis à la crise de 1929 : tôt ou tard, on ne peut plus continuer à dissimuler la faillite collective, et donc, ça craque.

    1.1.2 - L’immigration, remède temporaire aux inégalités

    Une échappatoire, cependant…

    Pour continuer à faire croître leur marché intérieur alors que les inégalités croissantes empêchent les pauvres de consommer, les USA ont de plus en plus recours à un subterfuge : l’immigration, qui permet d’augmenter la consommation totale alors que les salaires stagnent. Voici en effet un fait peu commenté par les thuriféraires du modèle américain : hors croissance démographique lié à une immigration clandestine d’abord, régularisée ensuite, le PIB américain augmenterait moins vite que celui de l’Europe. Et cela, malgré son financement par la dette !

    En somme, le modèle américain contemporain, eh bien ça ne marche pas. Tout simplement.

    1.2 - Du désastre américain à la récession mondiale ?

    Le capitalisme dérégulé des Chicago boys fabrique des bulles financières à répétition depuis 25 ans (envolée boursière pré-1987, mirage de la nouvelle économie dans les années 90, bulle immobilière des années 2000, bulle sur les matières premières en voie de formation…).

    Le triomphe de ce capitalisme-là risque au final d’être de courte durée : il en train de crever de sa victoire. Partout, des montagnes de cash s’accumulent, mais il n’y a plus d’investissement productif, faute de marché solvable. Le ratio investissement sur PIB est à son plus bas niveau historique dans les pays du G7. Il y a un risque sérieux de déflation mondiale soudaine.

    1.3 - Du rêve chinois au cauchemar belliciste ?

    En pendant ce temps-là, hors d’Amérique…

    En Chine : la situation de l’empire du Milieu version 2007 rappelle celle de l’Allemagne des années 30, avec un cocktail explosif de force extrême (développement industriel, croissance très rapide des capacités militaires) et de faiblesse extrême (déséquilibre social, dépendance envers l’investissement étranger).

    La Chine est en état de grande tension : le soi-disant « miracle chinois » n’a été possible que grâce à l’esclavagisation d’une grande partie de la population (main d’œuvre au rabais). Chaque année, 24 millions de personnes supplémentaires arrivent dans les villes pour trouver du travail, et la moitié n’en trouve pas ou peu. Pour l’instant, ce pays au bord de l’explosion se rééquilibre grâce à un développement rapide mais malsain, tiré par la demande américaine. Moralité : si les USA cessaient d’importer, la Chine devrait piloter un atterrissage douloureux.

    Or, l’Amérique va réduire ses importations. Assise sur une montagne de dettes, Washington va déprécier le dollar, c’est inéluctable. D’où le scénario catastrophe : comme la croissance chinoise dépend d’une consommation américaine financée par la dette, l’implosion financière des USA provoquera l’implosion sociale de la Chine, et cette implosion poussera les dirigeants chinois à la guerre – parce qu’ils n’auront pas d’autre porte de sortie.

    1.4 - L’arnaque Sarkozy

    En pendant ce temps-là, hors d’Amérique et loin de la Chine…

    En France, la réaction des « élites » est de présenter la crise française comme une conséquence des carences de notre pays. Ce discours n’est, selon PL, que poudre aux yeux. Les carences supposées de notre économie ne sont pas le vrai problème. Le discours officiel ne sert qu’à justifier l’alignement de la France sur un modèle néolibéral qui est, lui, le vrai problème.

    Pour PL, la crise du modèle français n’est due qu’à la collision entre notre modèle et le désastre social mondialisé. Certes, un RMIste aujourd’hui gagne autant qu’un travailleur à temps partiel sur un emploi précaire. Mais qu’est-ce que ça prouve, sinon que les revenus du travail doivent être réévalués ?

    La rigidité française est un mythe : le taux de rotation de la main d’œuvre est plus élevé en France (23%) qu’en Allemagne (16 %), et il est presque aussi élevé qu’aux USA (24 %). Nous sommes les champions des horaires atypiques, ce qui nous permet une durée d’utilisation des équipements dans l’industrie de 54 heures par semaine, record du monde.

    En 25 ans, en France, la part des salaires dans le PIB est passée de 79 % à 67 %. Voilà concrètement ce qui provoque la crise française. Et ce phénomène n’a rien d’exceptionnel : au niveau de l’économie occidentale, la part des salaires vient d’atteindre un plus bas depuis… 1929.

    1.4.1 - Retraites : le faux médicament

    Pour cacher la véritable nature de la crise, à l’UMP, le mensonge est de rigueur. Fillon se vante d’avoir réussi la réforme des retraites : en fait, l’âge moyen de départ à la retraite, qui était de 62 ans en 2001, vient de passer sous la barre des 61 ans. C'est-à-dire que tout en allongeant la durée de cotisation, le pouvoir a laissé s’installer une situation où les gens sont poussés à prendre leur retraite de plus en plus tôt (d’où, bien sûr, la baisse prévisible du pouvoir d’achat des retraités).

    1.4.2 - Chômage : la fausse guérison

    Autre exemple du mensonge UMP : les chiffres du chômage sont bidonnés. En réalité, il reste 3,3 millions d’inscrits à l’ANPE en catégorie « immédiatement disponibles », 0,4 million en catégories « chômeurs en formation » ou « emplois aidés », 0,2 million de chômeurs Outre-Mer, 0,4 millions de plus de 55 ans dispensés de recherche d’emploi, 1,2 millions de RMIstes (dont la moitié n’émarge pas à l’ANPE). Au final, il y a en France au moins 4,5 millions de chômeurs. On est loin des 2 millions officiels… En fait, la « baisse du chômage » officiellement proclamée ne résulte que du basculement d’une partie des chômeurs vers des catégories non comptabilisées dans les statistiques. On a caché la poussière sous le tapis, c’est tout.

    Les chiffres de création d’emplois sont également faussés : en fait, l’intérim et les boulots précaires explosent. C'est-à-dire qu’une France est en train de naître, où l’on vit d’une feuille de paye sur l’autre, avec 15 heures au SMIC par semaine. PL estime que c’est là le vrai problème français, celui qui risque effectivement d’avoir un jour des conséquences politiques très graves. Les émeutes de novembre 2005 furent d’ailleurs, si l’on en croit les RG, la conséquence de ce désastre social, alignement sur la société inégalitaire en voie de formation aux USA.

    Un alignement mondial, bien sûr : au Japon aussi, par exemple, la proportion d’emplois à temps partiel explose. En Allemagne, 6 millions de salariés survivent avec 400 euros par mois. 7 millions d’Allemands vivent sous le seuil de pauvreté… Ce que nous venons de dire pour la France est vrai pour toutes les économies développées.

    C’est la marche au désastre.

    2 - LA SOLUTION

    Pour PL, la solution passe d’une part par la prise de conscience collective de la situation réelle (nous sommes au bord du gouffre), d’autre part par la naissance d’une nouvelle société.

    2.1 - Abandonner les illusions rassurantes

    2.1.1 - Pas de miracle de la croissance

    Tout d’abord, savoir que : l’Europe, toutes choses égales par ailleurs, ne peut dans les décennies qui viennent que connaître une croissance faible (moins de 1 % par an), pour des raisons structurelles, démographiques en particulier. Savoir en outre qu’une récession est très possible, sachant que le prix du baril de pétrole pourrait dépasser 300 $ en 2015, si l’épuisement des gisements est confirmé (risque à ce stade mal connu). Ensuite savoir que : le type de mesure envisagé par Sarko relève :

    • soit du court-termisme (par exemple le déblocage de l’épargne salariale, qui a fait bondir le PIB d’un demi point sur un trimestre, puis entraîna une baisse compensatoire le trimestre suivant),
    • soit du financement par la dette des ménages, comme aux USA (ce que Sarkozy appelle une France de propriétaires, c’est en réalité une France de surendettés).

    Moralité : il n’y a pas de croissance miracle à espérer.

    2.1.2 - Pas de miracle sur le chômage

    La réduction du chômage par l’effet de la démographie est une simple illusion d’optique. On ne fera que vider le problème « chômage » en remplissant le problème « retraites ». En pratique, l’allongement de la vie active est inévitable, donc il n’y aura pas de baisse de la population active, donc pas de baisse du chômage réel. La baisse de la population active, vu la pyramide démographique, ne devrait commencer vraiment qu’en 2050, quand la population totale commencera à diminuer sensiblement.

    Moralité : l’effet « baisse du chômage » n’existe que dans les discours de nos hommes politiques.

    2.1.3 - Pas de miracle protectionniste

    La tentation protectionniste doit, estime PL, être repoussée. Le déficit de l’UE avec la Chine est de 110 milliards d’euros en 2006, ce qui commence à devenir vraiment préoccupant. Pour continuer à gagner des parts de marché à l’exportation, la Chine ne cesse de faire baisser ses salaires réels (c'est-à-dire que le développement de l’économie chinoise en volume est financé par l’appauvrissement des Chinois ordinaires). Comment éviter cette mise en concurrence avec une Chine dont le modèle de développement est malsain ?

    Un protectionnisme pur et dur ouvrirait la porte ouverte à une crise terrible en Chine. Donc à moins de trouver une autre voie, nous avons le choix entre :

    • regarder l’Europe se désindustrialiser (ce qui impliquera tôt ou tard une catastrophe chez nous)
    • ou regarder la Chine exploser (avec à la clef une guerre mondiale).

    A priori, la situation est sans issue.

    2.2 - Faire naître une nouvelle société

    L’issue existe pourtant, estime PL, mais elle suppose une véritable réforme. Une société nouvelle doit naître, dit PL. S’il y a crise, c’est justement parce que le « Nouveau » est empêché de naître.

    Les remèdes sont en réalité bien connus : hausse des salaires (fordisme), protection sociale (Beveridge), soutien de l’Etat (Keynes). Contrebalancer la concentration morbide des richesses par un système de redistribution : voilà la solution, en France et dans le monde (y compris en Chine). Et si cette solution n’est pas appliquée, c’est tout simplement, juge PL, faute de volonté politique.

    2.2.1 - Un nouveau modèle européen

    L’Europe doit montrer la voie en conduisant une véritable révolution du travail. Il faut prendre acte de la formidable hausse de la productivité opérée ces dernières décennies pour réduire enfin sérieusement et mieux partager le temps de travail ( la France possède probablement la plus forte productivité au monde par heure travaillée). PL propose de mettre en place la semaine de 4 jours / 32 heures (son cheval de bataille). D’après lui, cette mesure serait finançable assez facilement (il propose de dispenser de cotisations chômage les entreprises ayant mis en place la semaine de 4 jours – cette partie du livre fait un peu « réclame pour la méthode Larrouturou », alors je vous passe les détails).

    PL en appelle également à une grande politique publique de recherche développement. Il faut que les commandes publiques décuplent dans ce domaine pour que l’Europe rattrape les USA (recherche publique : 250 milliards de dollars par an). Le financement doit être rendu possible par un impôt européen – un simple alignement de la fiscalité européenne sur celle des USA dégagerait des recettes fiscales considérables, car l’impôt sur les bénéfices est de 40 % aux USA, paradis supposé du libéralisme, contre 25 % en Europe, enfer supposé du fiscalisme !

    (Au passage, une remarque : PL fait observer qu’aucun pays européen ne peut remonter son taux d’imposition de manière isolée, puisque les entreprises fuiraient son sol. Cela n’est vrai que parce que l’Europe constitue une zone économique unifiée. C'est-à-dire qu’en créant un espace économique unifié sans créer de fiscalité européenne, l’Europe de Bruxelles a mis les Etats européens en concurrence fiscale. De là le différentiel d’imposition entre l’UE et les USA en matière de bénéfices, et de là, donc, entre autres choses, le déficit de financement public de la recherche en Europe. Cela dit pour ceux qui n’auraient pas encore compris ce qu’est en réalité l’Europe de Bruxelles…)

    Outre un nouveau modèle du travail et une grande politique de recherche, PL propose diverses mesures. Par exemple : que le fonds de réserve des retraites soit utilisé à la construction de logement social, un « placement » plus efficace à long terme que la bourse (qui va imploser à partir de 2010 au plus tard, quand les baby-boomers vendront les actions destinées à financer leurs retraites). Dans la même optique (privilégier l’économie réelle contre l’économie financiarisée), il suggère des investissements massifs dans une grande politique de l’énergie.

    Bref, ce que nous propose PL, c’est un nouveau New Deal, à l’échelle de l’Europe. Ni plus, ni moins.

    2.2.2 - Une Europe sociale

    Ce New Deal européen ne sera possible que si l’Europe se fait pour de bon. PL est manifestement favorable au type de solution proposé par l’Allemand Joschka Fischer en 2000 : une fédération d’Etats-nations, avec un parlement européen souverain pour toutes les questions nécessitant une action commune (monnaie, défense, affaires étrangères) – les parlements nationaux ne conservant que les attributions relatives aux matières locales (instruction publique, urbanisme, par exemple). C’est à peu de choses près la structure des USA – curieusement, PL ne semble pas se rendre compte qu’il propose de décalquer ici, en Europe, les solutions institutionnelles dont il dénonce la faillite économique et sociale outre-Atlantique…

    PL estime la construction de ces Etats-Unis d’Europe incontournable, puisque, dit-il, nos problèmes viennent d’abord de l’Allemagne, laquelle a fortement baissé ses coûts salariaux et augmenté sa TVA (d’où baisse de la consommation, donc des importations). Une Allemagne de plus en plus néolibérale et de moins en moins européenne, qu’il faut « encadrer » par un traité européen (un de plus !), un traité fait pour obliger les économies de l’Euroland à converger vers le haut en matière sociale.

    2.2.3 - Un nouveau Bretton Woods

    Pour que cette convergence de l’Europe vers le haut en matière sociale n’entraîne pas un nouveau mouvement de délocalisation vers la Chine, et sachant qu’il refuse tout protectionnisme « hard », PL préconise un nouveau Bretton Woods. Il s’agit de négocier avec la Chine un système de montants compensatoires qui permettrait de gérer la transition progressive de l’empire du Milieu vers un modèle de développement autocentré. C’est la généralisation à l’échelle du globe du mode de fonctionnement de l’Europe monétaire dans les décennies qui ont précédé la mise en place de l’Euro, tout bonnement.

    3 - LE BLOCAGE

    Ces remèdes rooseveltiens, nous dit PL, sont bien connus. Comment se fait-il alors que le PS ne les propose pas ? – Réponse : parce que le PS, c’est zéro débat, zéro projet, zéro ambition.

    3.1 - Le PS est autiste

    3.1.1 - Zéro débat

    Le PS n’a aucun débat d’idées au plus haut niveau. Les dirigeants se bunkérisent dans un autisme déconcertant. PL raconte qu’un ponte du PS (dont il tait le nom, hélas) lui a déclaré, avant le référendum de 2005, que ça ne servirait à rien de demander un complément social au traité européen, parce que de toute façon, « le politique ne peut rien faire sur le chômage, sur le logement ou sur l’illettrisme. » D’où l’on peut effectivement déduire, avec Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, que le rôle du politique, c’est de remplir les pages people…

    3.1.2 - Zéro projet

    Dans ces conditions, et PL le dit explicitement, le but de la direction du PS est de donner l’impression qu’elle fait quelque chose, alors qu’elle ne fait rien.

    Absolument rien.

    Où l’on reparle de la pathétique querelle de ménage Hollande – Royal, etc. Je vous épargne cette partie du bouquin, parce qu’on ne tire pas sur une ambulance en panne.

    3.1.3 - Zéro ambition

    En fait, le choix du PS est tout simplement de gagner les collectivités locales (fromages, assiette au beurre, yabon copinage) tout en laissant la droite d’affaire gérer l’implosion de la société française. Le PS, c’est un parti centré sur la lutte des places. Au point que PL juge possible qu’un jour, l’UDF de Bayrou remplace le PS comme « force de gauche » – conclusion qui, je l’avoue, me ferait bien rire…

    3.2 - Vers un nouveau mai 68 ?

    PL voudrait que le PS porte un projet de société, et même qu’il travaille avec le SPD pour construire un véritable projet européen. Pour sortir ce parti cataleptique de son sommeil, il appelle de ses vœux une sorte de « mai 2008 bis » – avec, en arrière-plan, l’idée qu’une gauche « remise en mouvement » pourrait enfin surmonter ses divisions. Au besoin, il envisage de lancer un mouvement sur le modèle du très drôle « Vaffanculo day » inventé par l’acteur italien Beppe Grillo (chaque semaine, des milliers de personnes s’assemblent pour dire à la classe dirigeante d’aller se faire f… Une sorte de manif anti-CPE permanente, si vous voulez).

    Une suggestion en forme de provoc à deux balles, à mon avis bien révélatrice de la crise de nerfs qui guette le Parti Socialiste !

    4 - MES CRITIQUES

    PL est un économiste visiblement sérieux, qui creuse ses sujets et sait de quoi il parle. Mais je formulerais deux critiques lourdes : une vision trop limitative, une certaine ignorance des rapports de force.

    4.1 - Une vision trop limitative

    4.1.1 - Tout l’Occident est en crise

    Tout à sa volonté de rédiger un « livre noir du libéralisme », PL a tendance à oublier que le modèle d’économie mixte à la Française reproduit largement les errements du néolibéralisme mondialisé (à petite échelle, il est vrai). Remarque : la dette publique française est de 70 % du PIB officiellement, probablement 160 % si l’on réintègre les retraites par répartition (et il faut les réintégrer, parce que c’est bel et bien une traite sur l’avenir, donc une dette). Par des voies différentes de celles des USA (endettement caché par les retraites plutôt que dette privée), nous avons en fait pratiqué à peu près la même politique qu’eux.

    Au fond, c’est toute une civilisation qui est en crise, et cette crise ne renvoie pas seulement à la question du libéralisme. Cela, le mondialisme néolibéral, ce n’est que la forme principale prise actuellement par une crise beaucoup plus globale (au sens de : qui concerne tous les domaines en tous lieux).

    4.1.2 - La question identitaire

    Limitatif, PL l’est aussi en ignorant complètement la question identitaire en France et en Europe. Son monde semble peuplé d’ « homo economicus » mathématiquement égalisés. Cet angle mort lui fait, parfois, manquer des éléments de diagnostic cruciaux. Par exemple, il s’étonne du différentiel de performance entre le système éducatif finlandais et le système français. Mais à aucun moment, il ne s’intéresse à la diversité ethnique respective des deux pays…

    PL semble persuadé que l’homme est indéfiniment modelable par le système social. Il croit que le niveau de compétence académique moyen a fortement augmenté en France, puisque, dit-il, les effectifs de l’enseignement supérieur ont augmenté. Et de toute évidence, il s’imagine qu’une nouvelle hausse ferait semblablement monter le niveau. Tout cela paraît bien théorique, déconnecté du réel. PL vit dans un monde économétrique, mathématisable – le monde de Jacques Attali, la conscience en plus.

    PL ne semble pas remarquer que la catastrophe qu’il décrit prend forme au moment précis où l’Occident comme civilisation implose démographiquement, culturellement, politiquement. Il ne pose à aucun moment la question du lien éventuel entre la « mauvaise croissance » étatsunienne et l’individualisme organique américain, paroxysme de la modernité bourgeoise. Il y a, de toute évidence, un refus chez PL de voir dans sa globalité la question contemporaine, d’élever cette question jusqu’à remettre en cause la finalité même de l’expérience sociale, telle que le matérialisme contemporain la formule.

    4.1.3 - Une crise de civilisation

    PL ne voit que l’aspect économique des problèmes. La question civilisationnelle n’est qu’effleurée dans son essai – il constate que l’un des blocages en matière de réduction du temps de travail, c’est que le travail est devenu un des divertissements qui permettent à l’homme occidental contemporain de se fuir. Mais comment faire cesser cette fuite ? – A cette question, PL ne tente même pas de répondre.

    C’est pourquoi, s’il a bien vu que le néolibéralisme est une pathologie, il ne cherche pas à remonter jusqu’à la cause profonde de cette pathologie. PL parle du point de vue de quelqu’un qui veut continuer à faire fonctionner un système sur le point d’entrer en crise fatale – mais mon avis, mon avis à moi, je l’avoue, c’est que ce système est la crise. En lui-même.

    Derrière la catastrophe prévisible qui marquera l’implosion cataclysmique du modèle mondialiste néolibéral, il y a, à mon humble avis, la faillite d’un mode de pensée systématique et désincarné (Hobbes), individualiste et dualiste (Descartes), matérialiste et amoraliste (Adam Smith). La reproduction presque trait pour trait du désastre de 1929, reproduction qui semble bel et bien être au programme de la prochaine décennie, confirme que la crise du modèle occidental moderne est structurelle, qu’elle ne pourra que se reproduire à intervalles réguliers, et que seule l’existence d’un contrepoids puissant (l’URSS entre 1945 et 1985) a permis temporairement de borner les tendances auto-amplificatrices de ce système incohérent, spontanément porté à opérer une division de l’humanité entre détenteurs du capital et masses aliénées.

    4.2 - Une certaine ignorance des rapports de force

    La vision limitative adoptée par PL l’empêche de formuler une réponse à sa propre critique en termes de rapports de force effectifs. PL pense, ou affecte de penser, que la catastrophe latente qu’il décrit dans la première partie de son essai n’est que l’incidence fâcheuse d’une politique conduite par des inconscients. Vision rassurante, mais que rien ne vient étayer…

    Il existe une vision alternative à celle de PL. Selon cette vision, la violence faite aux peuples par le mondialisme néolibéral n’est pas le prix à payer pour le déploiement du système économique en tant que finalité : c’est le système économique qui est au contraire le moyen, et la violence qui est le but. Dans cette optique, l’idéologie mondialiste néolibérale est un outil, outil qui permet d’exercer une violence délibérée sur les peuples, violence qui constitue la fin dernière du pouvoir.

    Cette question du caractère volontaire de la crise, question que PL refuse d’aborder, est pourtant centrale. Si l’optique alternative est la bonne, alors il ne sert à rien d’expliquer à la classe dirigeante euromondialiste que sa politique nous conduit au désastre : ça ne sert à rien, parce que dans cette hypothèse, la classe dirigeante veut le désastre. Donc, dans cette hypothèse, il ne s’agit pas de convaincre les dirigeants de l’utilité d’une politique réformiste, il s’agit de préparer leur renversement, ou tout au moins de construire un rapport de forces qui les obligera à des concessions.

    Enfermé dans son positionnement d’économiste perturbateur au sein de la gauche dite réformiste, PL s’interdit de poser les vraies questions, en particulier dans la troisième et décisive partie de son bouquin. D’où vient en réalité le blocage qu’il dénonce ? Et si, en avouant que le politique est impuissant, les hiérarques du PS ne faisaient que dire la vérité ?

    Avec la disparition de la menace soviétique et la déconstruction méthodique des faits nationaux, donc des nations, donc des peuples, donc des masses populaires en tant que collectivités soudées capables de prendre conscience d’elles-mêmes comme forces agissantes, avec aussi le déplacement des capacités d’intégration logistique depuis les organisations territoriales vers les organisations non territoriales, les mondialistes néolibéraux se retrouvent en situation de toute puissance : voilà le vrai problème.

    PL ne se demande pas ce qu’est l’Europe de Bruxelles, ce qu’est sa nature. C’est quoi, cette Europe de Bruxelles qui ne réagit pas quand les USA organisent, par leur politique de change, la désindustrialisation de leur principal concurrent géostratégique ? Les USA se sont auto-désindustralisés, et à présent ils exportent leur modèle... Est-ce que cette Europe de Bruxelles est une expression de la souveraineté européenne ? Ne serait-ce pas plutôt un proconsulat de l’empire mondialiste ? – Poser la question, c’est y répondre. En proposant de renforcer l’échelon européen avant d’avoir traité cette question de la souveraineté, PL prend le risque de renforcer l’ennemi qu’il croit combattre. A quoi ça sert de faire enfin fonctionner l’Europe, si l’Europe n’est pour finir qu’un auxiliaire de l’empire ?

    Faute de poser ces questions fondamentales, PL se condamne à tourner autour du pot, sans jamais s’en approcher vraiment. Son « mai-68 bis » ne convaincra personne. Qu’est-ce qui se passerait si le peuple de France descendait dans la rue ? – Ma foi, il y trouverait sans doute le sous-prolétariat violent qui s’est déjà défoulé lors des manifs anti-CPE, en 2006, et dans l’hypothèse où cela ne suffirait pas à faire sagement rentrer la classe moyenne inférieure à la maison, on peut supposer que l’oligarchie n’hésiterait pas à faire monter le niveau de violence interethnique jusqu’au point où une reprise en main autoritaire du pays deviendrait possible – au nom, bien entendu, de la tolérance et des Droits de l’Homme.

    PL se croit en démocratie alors qu’il n’y a plus de peuple : voilà son problème. PL veut sauver la gauche réformiste, alors que le Capital n’a plus aucune raison de se réformer : voilà son impasse. PL veut croire que la classe dirigeante souhaite l’égalité, alors qu’elle veut l’inégalité, l’injustice même. PL veut réveiller le PS, lui enseigner ce qu’il ne sait pas. Mais je crains, moi, que les dirigeants du PS n’aient hélas compris, de leur côté, quelque chose que PL, malgré toute sa science, malgré toute sa finesse, n’a fait qu’entrapercevoir…
    Michel Drac http://www.scriptoblog.com

  • La vérité au fond du puits

    Au motif qu’il convient de s’entêter à maintenir la zone euro sous respiration artificielle, un accord a été trouvé tard hier soir à Bruxelles, aboutissement de discussions initiées quelques mois plus tôt, autour des modalités de la création d’un superviseur européen unique pour toutes les banques de la zone euro. Angela Merkel s’est félicitée cette soumission encore plus accrue à l’hydre supranational sous pilotage allemand, François Hollande aussi… Une Europe bruxelloise, grise, sans âme et qui plus est destructrice de nos économies, dont le président de la République, malgré ses formules creuses et certainement à son corps défendant, a parfaitement décrit l’insondable médiocrité technocratique dans l’entretien qu’il a accordé au Monde en date d’aujourd’hui…

     Au motif qu’il convient de ne pas fâcher l’Algérie (qui pourrait nous compliquer la tâche au Mali ?) et de ne pas irriter plus avant les Algériens français de papier, M. Hollande a fait preuve de révisionnisme historique. Il a reconnu  la responsabilité de la police française dans la mort de dizaines de manifestants musulmans à Paris lors de la manifestation organisée à Paris par ce mouvement terroriste le 17 octobre 1961.Un bobard médiatique monté de toute pièce par le FLN et le Parti communiste, comme nous le rappelions l’année dernière à l’occasion de la « commémoration » de son cinquantième anniversaire – http://www.gollnisch.com/2011/10/17/11647/

     Au motif qu’il faut complaire, encore et toujours au lobby immigrationniste, et diluer toujours plus avant les identités nationales selon les vœux mêmes des cénacles mondialistes qu’il connait bien, Manuel Valls a annoncé jeudi la suppression des critères de naturalisation « les plus discriminatoires ». La circulaire envoyée jeudi aux préfets prévoit en particulier de prendre en compte les contrats à durée déterminée ou le travail intérimaire, et plus seulement les CDI, dans l’appréciation de l’insertion professionnelle du candidat à la naturalisation

     Le ministre de l’Intérieur entend ainsi accroître le nombre de personnes qui pourront acquérir la nationalité française… et voter socialiste. Ni plus ni moins la stratégie préconisée par du cercle de réflexion socialiste Terra Nova qui enjoignait la direction du PS pour conquérir le pouvoir et y rester à gagner l’appui des différentes communautés et minorités Au détriment de ces salauds de pauvres et autres ringards de souche qui s’entêtent à ne pas comprendre toutes les joies de la mondialisation…

     Au motif qu’il faut devancer les désirs et obéir aux docteurs Folamour du Nouvel ordre mondial et aux pétromonarchies , le gouvernement socialiste, comme avant lui celui de l’UMP, s’entête à soutenir l’insoutenable en Syrie.

    Hier, Lakhdar Brahimi, envoyé commun de la Ligue arabe (LA) et des Nations unies (ONU),  a réaffirmé son appel à un arrêt des combats en Syrie pour la fête de l’Aïd al-Adha. « Si la crise syrienne se poursuit, son impact ne sera pas restreint à l’intérieur de la Syrie, mais il affectera toute la région et le monde », a-t-il déclaré.

     De son côté, le Vatican tente aussi de sauver ce qui peut l’être, et d’éviter l’irréparable. Alors que se déroulait les travaux du Synode sur La nouvelle évangélisation, -voir notre article en date du 12 octobre- le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État du Saint-Siège, a annoncé l’ envoi d’une délégation à Damas pour exprimer la « solidarité fraternelle » du pape avec la population syrienne.

     C’est Benoît XVI , dans l’esprit même du discours qu’il a tenu lors de son déplacement à Beyrouth le 16 septembre qui a pris cette décision. « Nous ne pouvons rester de simples spectateurs d’une tragédie comme celle qui se déroule en Syrie », a souligné le cardinal Bertone ; il s’agit d’encourager « tous ceux qui sont engagés dans la recherche d’un accord respectueux des droits et devoirs de tous avec une attention particulière à ce que prévoit le droit humanitaire ».

     Car si les djihadistes, les fous d’Allah téléguidés, financés, équipés et manipulés par les extrémistes Wahabbites, l’Arabie Saoudite et le Qatar l’emportent , ce ne sont pas seulement les chrétiens d’orient qui subiront la terreur islamiste affirme Bruno Gollnisch, mais toutes autres minorités, les Kurdes, les chiites, et même au-delà les musulmans sunnites modérés.

    Faut-il le rappeler, la carte des barbus fanatiques utilisés hier par Washington, pour combattre l’Union soviétique en Afghanistan, abattre le parti Baas de Saddam Hussein en Irak et plus récemment les autocrates au pouvoir en Egypte, en Tunisie et en Libye revient trop souvent à ouvrir la boite de Pandore.

     Ces mêmes fanatiques djihadistes soutenus par nos amis financiers qataris qui ont rasé les tombeaux des saints de Tombouctou au Mali, qui détiennent des otages français et qu’il conviendrait d’aider en Syrie !

     Certes, il se murmure que le gouvernement n’est plus dupe de sa tragique erreur qui l’a vu confondre les aspirations d’une partie du peuple syrien à plus de libertés avec ceux qui parlait en son nom. Est-ce vraiment en connaissance de cause que la diplomatie des Juppé et Fabius a cru en la capacité du Conseil national syrien (CNS), encadré par les Frères musulmans, reçu en grande pompe l’Elysée mais miné par de fortes dissensions internes, à incarner une alternative au régime de Bachar el-Assad ?

    Des affrontements armés entre différents bandes de l’Armée syrienne libre (ASL) se sont d’ailleurs déjà produits dans la région d’Alep. Une ASL dont les brigades portent des appellations qui sont déjà  tout un programme : « Les libérateurs des mécréants », « Les descendants du prophète », « L’unification divine »…

     Mais de tout cela, nos faiseurs d’opinions aux ordres ne disent rien ou si peu : quels « grands » medias en France, exemple parmi des dizaines d’autres, a évoqué les viols et les massacres commis par les djihadistes, les « combattants de la liberté » de l’ASL dans quatre villages chiites (Fouaa, Fatimah Azahra, Noubbol, la région des Magawlas) entre Alep et la Turquie ? Mais non, il s’agit encore et toujours de faire entendre un seul son de cloche, de marteler la même propagande.

     Europe de Bruxelles, immigration, inféodation aux pires aberrations du projet mondialiste…: qui d’autre que l’opposition nationale  pourra demain  sortir la vérité du puits et faire triompher le retour au bon sens ?

    http://www.gollnisch.com

  • Gérard Depardieu, un vrai socialiste français

     Il y a bien longtemps que le PS a rendu son passeport tricolore

    Gérard Depardieu est-il parti s’installer aux Iles Caïmans ? Est-il allé se réfugier dans une Hacienda au Paraguay, emportant avec lui toute sa fortune en lingots d’or ? Non, il est parti habiter en Belgique, à 50 kilomètres de Bruxelles.

    Gérard Depardieu ne fait absolument rien d’illégal, il applique à la lettre l’Acte unique européen qui prévoit la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes.

    Qui a négocié et mis en place cet Acte unique ? Le gouvernement alors dirigé par Laurent Fabius. Qui a négocié le traité de Maastricht ? Qui a entériné toutes les négociations du Gatt (la future Organisation Mondiale du Commerce) prévoyant l’ouverture intégrale des frontières ? Qui a appelé à voter oui au traité constitutionnel européen ? Qui a soutenu le traité de Lisbonne ? Qui soutient et négocie le mécanisme européen de stabilité prévoyant de transférer à Bruxelles le contrôle du budget français, donc des impôts ? De Delors à Lamy, de Mitterrand à Hollande, des socialistes, des socialistes, toujours des socialistes.

    On comprend que Gérard Depardieu soit outré de se voir traiter de minable par Jean-Marc Ayrault. Il se vit comme Européen et se déclare citoyen du monde. Il ne fait en cela que répéter une antienne que les socialistes rabâchent depuis 40 ans. Il ne fait en cela qu’épouser la politique socialiste qui avec constance depuis 30 ans déshabille le pouvoir national pour en transférer des pans entiers aux régions ou à Bruxelles. Il ne fait en cela que se partager la vision internationaliste du monde des socialistes. Comment lui reprocher d’aller au bout de cette logique ?

    Gérard Depardieu rend son passeport français ? Il y a bien longtemps que les socialistes ont rendu le leur. Gérard Depardieu est un vrai socialiste français.

    Causeur via http://www.actionfrancaise.net

     
  • Afghanistan : les impératifs budgétaires se paient à prix de sang

    Rouffignac est le pseudonyme d'un officier français rentré récemment d'Afghanistan, Pour Monde & Vie, il analyse le contexte dans lequel dix soldats français ont été tués lors d'une embuscade tendue par les Talibans,

    « C'est dégueulasse ! » soupire le jeune lieutenant. « Comment ça c'est dégueulasse ? C'est la guerre... et ils savent la faire... ! » Répond le sous-officier au regard d'acier penché sur son chef de section mortellement blessé dans une embuscade Viêt-minh. Chacun aura reconnu la scène finale de la 317e section, le film sans doute le plus célèbre de Pierre Schoenderffer.
    Monsieur Javier Solana, haut représentant de l'Union européenne, n'a sans doute jamais vu la 317e section et il se trompe lourdement lorsqu'il qualifie l'embuscade meurtrière du 18 août dernier en Afghanistan d'acte « indigne et barbare »(1). Une attaque suicide sur un marché est un acte indigne et barbare ; une embuscade est un acte de guerre mené par des combattants contre d'autres combattants. La confusion des mots n'a jamais facilité la compréhension de la réalité. Tout au plus peut-on reprocher aux Talibans d'avoir commis une faute de goût en troublant la conscience assoupie des Français en cette période estivale. La France est en guerre, mais nos compatriotes ne le savent pas. C'est normal, ils n'ont pas été mis au courant - c'est tellement moins important que le pouvoir d'achat ou les JO de Pékin - et d'ailleurs il n'y a pas eu de déclaration de guerre, ni de débat au Parlement (2) comme le veut la Constitution... Et pourtant, nous sommes bel et bien en guerre !
    A une cinquantaine de kilomètres à l'Est de Kaboul, la route qui mène à Jalalabad débouche sur un carrefour de vallées, non sans avoir franchi des défilés rocheux d'une hauteur vertigineuse, là même où furent massacrés 16 000 soldats de sa Majesté lors de la première guerre anglo-afghane durant l'hiver 1841. C'est dire que l'embuscade est aux Afghans ce que le mensonge est à la politique politicienne : quelque chose de consubstantiel !

    Les Français n'ont plus pratiqué la guérilla depuis l'Algérie

    A ce carrefour de vallées situé dans le district de Surobi, il y a, sur un promontoire, un poste avancé digne du désert des tartares et armé par une compagnie d'une centaine d'hommes. Ces soldats sont chargés de surveiller, en collaboration avec les forces afghanes, le barrage permettant l'alimentation en eau de la capitale et le nœud routier vers Jalalabad. De ce carrefour et remontant vers le nord, part une vallée secondaire, interminable et parsemée de quelques villages, la vallée d'Uzbin. C'est au fond de cette vallée de l'Indu Kush, à l'approche d'un col, qu'une section de reconnaissance du 8e RPIMa est tombée dans une embuscade qui lui a coûté 9 morts et 18 blessés (3), dans l'après-midi du 18 août dernier.
    Le choc est rude, mais seuls seront surpris ceux, hommes politiques ou chefs militaires, qui le veulent bien. Des moudjahidin combattant les Soviétiques aux Talibans, la tactique de guérilla en montagne n'a pas fondamentalement varié. Encore faut-il lire et tirer les leçons du passé !
    Le sang à peine séché, les polémiques enflent déjà : l'armée, et spécialement le 8e RPIMa, se sont préparés à cet engagement, avec toute la rigueur possible, conscients d'affronter un ennemi pas ordinaire. Ils ne sont pas partis la fleur au fusil, mais les faits sont là : à l'exception des forces spéciales, les unités, davantage accoutumées aux conflits africains ou au maintien de la paix dans les Balkans, n'ont guère eu l'occasion de pratiquer la guérilla depuis l'indépendance de l'Algérie. Ceci explique cela... En partie seulement !
    Déjà l'on pointe un doigt accusateur sur les lacunes réelles ou supposées de l'opération : la radio ne fonctionnait pas, les renforts n'étaient pas à l'heure, il y a eu des tirs fratricides, etc. L'accumulation brutale des problèmes est malheureusement la loi du genre et, si polémique il y a, ce n'est pas à ce niveau qu'elle doit se situer.

    Des choix militaires opérés en fonction d'impératifs budgétaires

    Le véritable problème se dissimule à la charnière du politique et du militaire : est-ce que le contingent militaire français est équipé, matériellement et mentalement, pour mener une lutte de contre-guérilla ou est-ce que l'on bricole à coup d'expédients ? On peut s'étonner de voir un convoi progresser en plein jour sur une piste de montagne sans véritable possibilité de manœuvre et sans capacité de réaction. Où sont les drones qui permettent d'avoir du renseignement ? Où sont les hélicoptères de manœuvre qui héliportent sur les sommets une compagnie d'infanterie en moins d'une heure pour prendre l'ennemi à revers ? Où sont les hélicoptères d'attaque armés de canon de 20 mm, capables d'appuyer la progression ou le désengagement d'une unité d'infanterie clouée au sol par le feu de l'ennemi ? Où sont les canons d'artillerie ou les mortiers de 120 mm ? Où sont les sapeurs capables de dégager une piste ? Ces questions en appellent d'autres : pourquoi ferme-t-on les centres d'entraînement au combat en montagne ? Que font les paras eu haute montagne et les chasseurs alpins au Tchad ? La confusion du terrain reflète ici de manière cruelle celle des états-majors et de nos dirigeants.
    La réalité est que, dans toutes les opérations, le contingent militaire est taillé d'abord en fonction d'impératifs budgétaires et que son format est défini par les politiques, à charge aux états-majors de trancher. Les choix sont donc faits au profit de ce qui permet de remplir la mission au jour le jour et au moindre coût - les unités de mêlée, infanterie et cavalerie, et la logistique -, au détriment de ce qui ne sert qu'occasionnellement et qui coûte cher : les hélicoptères, l'artillerie, le génie. C'est le b-a ba de tous les exercices militaires : une troupe combat avec ses propres appuis, sans dépendre exclusivement de l'année de l'air. Mais ce qui est bon pour les exercices ne l'est plus dans la réalité, à cause d'un calcul sordide et faux à long terme, les pensions versées aux familles coûtant sans doute plus chères que les quelques hélicoptères supplémentaires qui auraient permis à la section de se dégager. L'embuscade sanglante du 18 août marque la limite de ce genre de raisonnement et on peut légitimement se demander s'il n'y a pas un devoir moral du chef militaire à refuser une mission sans avoir manifestement les moyens de la remplir. Le choc est brutal, espérons qu'il soit salutaire pour l'armée, ceux qui nous gouvernent et nos concitoyens.
    Rouffignac monde & vie. 30 août 2008
    1). Article du journal Le Monde du 21 août 2008.
    2). Débat enfin inscrit à l'ordre du jour lors de la session extraordinaire de septembre.
    3). Le bilan global de l'opération est de 10 morts et 21 blessés.

  • SMIC : le choc de précarité n'est pas une fatalité !

    Communiqué de Presse de Marine Le Pen, Présidente du Front National
    La quasi-stagnation du SMIC est un nouveau mauvais coup porté aux travailleurs français et une incohérence de plus au moment où le gouvernement annonce une légère revalorisation du RSA.
    Si le RSA augmente, alors le SMIC aussi doit augmenter, parce que le travail doit payer.
    Engagé dans un modèle économique désastreux, le même que celui de l’UMP, le gouvernement socialiste condamne les Français à la baisse du pouvoir d’achat, à la précarisation des salariés, des petits fonctionnaires et des retraités. 
    Ce choc de précarité n’est pourtant pas une fatalité.
    La hausse nécessaire des salaires et des pensions pourra se faire quand nous nous donnerons les moyens de recréer de la richesse.
    Cette politique de croissance suppose une rupture avec les dogmes de l’Union européenne, pour permettre la ré-industrialisation de la France. C’est la voie du réarmement de notre pays face à la mondialisation, par des frontières qui protègent de la concurrence déloyale et par le patriotisme économique en soutien à la production française.

     

  • Civilisations : Changer ou disparaître ?

    Le Dessous des Cartes” s’interroge sur l’avenir de notre civilisation et sa capacité à protéger son environnement. L’utilisation abusive des ressources naturelles ou “écocide” semble expliquer la chute de certaines civilisations, notamment les civilisations khmer et maya. À travers ces deux exemples, “Le Dessous des Cartes” s’interroge sur l’avenir de notre civilisation et sa capacité à protéger son environnement pour ne pas s’effondrer à son tour.

    http://fortune.fdesouche.com

  • “Etat en faillite”, “Audace démocratique”: l’UMPS ose tout…

    Sans surprise, Christiane Taubira a demandé hier la levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen -voir notre article en date du 12 décembre- et sans surprise non plus Jean-François Copé et François Fillon ont fini par s’accorder hier sur un nouveau vote des adhérents de l’UMP en septembre 2013. En effet relevions nous le 7 décembre, en plein accord avec la journaliste suisse Catherine Dubouloz, c’est bien la crainte « d’offrir un boulevard électoral à l’extrême droite», de précipiter l’inévitable recomposition politique du paysage français, qui « est peut-être (sûrement) l’une des raisons pour lesquelles la scission de l’UMP n’est pas encore totalement consommée -http://www.gollnisch.com/2012/12/07/un-vainqueur-qui-sappelle-le-front-national/. Pour autant les deux ténors sortent considérablement affaiblis de cette crise.

    Si cette guerre des égos de MM. Copé et Fillon a été sévèrement jugée par l’opinion, l’UMP arrive cependant encore à capitaliser sur la dégringolade de MM. Hollande et Ayrault dans les sondages. Ce qui lui assure par contrecoup des succès électoraux lors des partielles, ce parti réussissant, comme à Béziers dimanche dernier, à rassembler à l’évidence au second tour une majorité des électeurs frontistes du premier, pour éliminer nettement le candidat du PS.

    Cela dit, le doublement prévu des équipes à la tête de appareil UMP pour respecter l’équilibre entre fillonistes et copéistes sera la manifestation tangible d’une guerre civile qui va perdurer, distiller son poison jusqu’en septembre. La pire des dates d’ailleurs pour retourner aux urnes à l’UMP, huit mois avant les municipales et en pleine période de désignation des têtes de listes; cela promet de beaux déchirements en perspective…

    Signe parmi d’autres de cette déliquescence, de cette perte de repères à l’UMP, Yanick Paternotte, soutien de Jean-François Copé et président de la Commission nationale des recours du parti, a été condamné la semaine dernière à quinze mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité pour « abus de faiblesse » par le tribunal correctionnel de Nanterre.

    Maire UMP de Sannois (Val-d’Oise), M. Paternotte s’est vu reprocher d’avoir « accepté le 1er octobre 2004 un bien immobilier d’une valeur de 210.000 euros. Cette somme correspond aux 3/10e de la propriété en indivision de la victime présumée – alors âgée de 91 ans, une vieille dame décédée en 2008 après avoir été placée sous tutelle. » Le symbole est tout de même de taille…

    A dire vrai, les Français sont surtout préoccupés par cette incapacité de la gauche, qui fait écho à celle de la droite précédemment au pouvoir, à améliorer leur quotidien. Nos compatriotes perçoivent bien qu’UMP et PS pratiquent en fait exactement la même politique euromondialiste, dont les médias dominants martèlent qu’il en est pas d’autre possible.

     Le Monde relayait le 4 décembre le premier rapport de l’Observatoire de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), relevant que le taux de pauvreté des 18-24 ans atteindrait 22,5% (14% pour l’ensemble de la population) et que plus d’1 million de jeunes seraient aujourd’hui confrontés à une situation de grande précarité ; les jeunes représentent 22 % de la population active mais 40% des chômeurs.

     Chômeurs qui seront ravis d’apprendre que Jean-Marc Ayrault, à l’occasion de son voyage au Maroc qui s’est achevé le 12 décembre, a vanté sur place les mérites des délocalisations des entreprises françaises ! Le terme même de délocalisation, à la connotation trop anxiogène, a été rebaptisé à cette occasion par les « champions » de son service de presse sous le vocable de colocalisation ! Un sommet d’hypocrisie.

     Le Premier ministre, a la tête d’un « Etat en faillite » comme l’avait avoué M. Fillon en son temps, a promis dans ce contexte des efforts supplémentaires contre la pauvreté, qu’il a chiffré entre 2 et 2,5 milliards d’euros d’ici à 2017. Le RSA-socle, qui a remplacé le RMI, sera revalorisé de 10 % dans ce même laps de temps.

     Alors que les retraités notamment, voient leur pouvoir d’achat s’éroder chaque mois davantage, Le Bulletin d’André Noël relève que « Matignon voudrait que cette politique soit plus distributive. En clair : diminuer les prestations, au demeurant déjà maigres, dont bénéficient les classes moyennes pour les redéployer au profit des plus pauvres , constituées d’une forte majorité d’immigrés»…pour consolider les votes en faveur des socialistes de ceux d’entre eux qui ont déjà leur carte d’électeur.

     A cette fin, même si le droit du sol  et les naturalisations de masse fabriquent automatiquement des Français de papier, le PS entend bien formaliser une promesse du candidat Hollande:  le droit de vote des étrangers non communautaires.  Une mesure d’ores et déjà approuvée par les amis de Jean-Louis Borloo.

     Même sil faut pour cela modifier la Constitution, ce qui implique de disposer au Parlement d’une majorité des 3/5èmes des élus, la gauche espère entraîner dans son sillage les centristes et les nombreux députés UMP qui y sont favorables –mais qui craignent cependant les réactions de leur électorat traditionnel.

     Dans son courrier adressé aux parlementaires en faveur du droit de vote des immigrés, le patron du PS, Harlem Désir a lancé à ses potes et aux autres un véritable appel à la lutte contre l’Opposition nationale : « Alors que les discours extrémistes, l’intolérance et la xénophobie sont nourris par la crise, j’appelle tous les démocrates et les humanistes (sic) à se rassembler autour d’une grande loi de progrès, d’égalité et de fraternité. Mesdames et messieurs les parlementaires (…), faisons preuve de courage politique et d’audace démocratique ! »

     La véritable  audace démocratique  constate Bruno Gollnisch, consisterait surtout à donner la parole au peuple par référendum, non seulement sur cette question là, mais plus largement sur la politique de substitution de population menée avec constance depuis 1975 par les partis du Système.

     Un « grand remplacement » comme dirait Renaud Camus, sur lequel nos compatriotes n’ont jamais été invités à donner leur avis. Car le brave Harlem et ses amis humanistes connaissent par avance la réponse qui serait apportée par les Français et se garderont donc bien de les interroger.

    http://www.gollnisch.com