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international - Page 1265

  • Chômage : 40.000 nouveaux inscrits à Pôle emploi en avril

    Addendum du 31/05/2013 – Zone euro : Nouveau record du taux de chômage, à 12,2% en avril

    Quelque 19,37 millions de personnes étaient au chômage en avril dans les 17 pays de la zone euro, précise Eurostat dans un communiqué. En un mois, 95.000 personnes sont venues grossir les rangs des chômeurs au sein de l’Union monétaire et environ 1,64 million en un an.

    Dans l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage était à 11% en avril, comme le mois précédent. Au total, 26,58 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE en avril. En comparaison, le taux de chômage était de 7,5% en avril aux États-Unis.

    Un retournement de situation n’est pas en vue“, estime Martin Van Vliet, analyste pour la banque ING. “Même si la zone euro sort de récession plus tard cette année, le marché du travail risque lui de rester en dépression jusqu’à l’année prochaine“.

    Boursorama

    Alors que les chiffres du chômage pour avril seront publiés ce jeudi soir à 18 heures, il faut s’attendre à « plus de 40.000 » nouveaux inscrits à Pôle emploi le mois dernier, indique une source gouvernementale.

    Les chiffres « ne seront pas bons », a déclaré ce jeudi matin Jean-Marc Ayrault. Dans une interview au groupe de presse Ebra (Le Dauphiné Libéré, Le Progrès, Dernières nouvelles d’Alsace, etc), le Premier ministre explique  :

    « Nous sortons d’une période de deux trimestres d’une récession qui touche la France et toute la zone euro. Dans ces conditions, le marché de l’emploi ne peut repartir ».

    Jean-Marc Ayrault appelle « les entreprises, les salariés, les collectivités, les missions locales, les services de formation » à se « saisir des  mesures d’accompagnement que l’État met à leur disposition » (emplois d’avenir , contrat de génération…).

    Si tous les acteurs se mobilisent, « il n’y a pas de fatalité à voir le chômage augmenter perpétuellement », assure-t-il. Tout en reconnaissant qu’il faudra du temps « avant que ces réformes de structure produisent leurs effets ».

    En mars, le chômage avait atteint de nouveaux records. Le nombre d’inscrits à Pôle emploi a progressé de 36.900 en mars, à 3,224 millions. Si l’on y intègre aussi les demandeurs d’emploi ayant travaillé dans le mois, le nombre de chômeurs dépasse alors les 5 millions.

    Les Échos  http://fortune.fdesouche.com

  • « La modernité à l’épreuve de l’image » de Jure Georges Vujic

    L’obsession visuelle de l’Occident.
    Nouveau livre de Jure Georges Vujic, « La Modernité à l’épreuve de l’image / L’obsession visuelle de l’Occident », aux Editions l’Harmattan.
    A travers la métaphore du « Narcisse » du Caravage, l’auteur nous retrace les dérives de la culture visuelle et numérique contemporaine, en nous livrant les principales matrices philosophiques, sociales et métapolitiques de l’« occidentalo-scopie », à savoir le mental scopique de l’Occident hypermoderne, dans lequel s’est opérée depuis la Renaissance jusqu’à nos jours une vaste mutation du « regardant » collectif et individuel. (l’Harmattan)
    À la suite de son livre Un ailleurs européen-Hestia sur les rivages de Brooklyn ( éditions Avatar) Jure Ggeorges Vujic, écrivain franco-croate non conformiste signe aux Editions l’Harmattan son dernier et nouveau livre  La modernité à l’épreuve de l’image  : A travers la métaphore du « Narcisse » du Caravage, l’auteur nous retrace les dérives de la culture visuelle et numérique contemporaine, en nous livrant les principales matrices philosophiques, sociales et métapolitiques de l’ « occidentalo-scopie », à savoir le mental scopique de l’Occident hypermoderne, dans lequel s’est opéré depuis la Renaissance jusqu’à nos jours une vaste mutation du « regardant » collectif et individuel. Selon l’auteur, il s’agit bien ici de la grimace du regard « occidental » contemporain, à savoir l’image spéculaire et déformante qui a de la sorte aliéné et soumis l’ensemble de l’épistémè de la modernité occidentale à une pulsion scopique généralisée.
    L’auteur nous dévoile à travers de nombreuses références philosophiques, artistiques et sociologiques comment la modernité dans le sillage des Lumières a bouleversé la question de la visibilité. L’hypermodernité contemporaine correspond à une conquête obessionnelle de la sphère symbolique par l’image, ce qui a indéniablement bouleversé les lois de la perception. L’emprise de l’image dans notre culture hypermoderne est révélatrice d’un tournant non seulement iconique dans les nouvelles formes de perception et de représentation, mais aussi d’un tournant épistémologique qui remet en cause les fondements de  la sociologie de l’art comme élément structurant de la réalité sociale et culturelle. L’hypermodernité n’est peut être que le symptôme d’une profonde coagulation socio-culturelle d’un nouveau paradigme post-épistémologico-culturel, lequel sera inévitablement précédé par un vaste processus de décomposition des fondements modernistes de l’art.L’auteur considère que l’Occident constitue  avant tout une dimension mentale, un vécu à la fois collectif et subjectif avant d’être une catégorie politique ou géopolitique. Selon lui, l’Occident représente un gigantesque « Vidéo Corridor » qui relie des écrans de TV superposés á l’expérience interactive de spectateurs qui sont en quelque sorte plongés et imprégnés en temps réeel dans la virtualité télévisuelle, l’illusion de l’interactivité étant elle même générée par l’interpassivité consumériste. Le « simulacre » force « le malin génie de l’image » à accaparer l’espace privé et public. L’événement retransmis en temps réel est en quelque sorte cannibalisé par les stratégies de l’excès. La stratégie de l’excès conduit par conséquent à un univers hyper-visuel absurde, privé de valeur et surtout de hiérarchie, puisque tout est aplati au même niveau, du fait le plus insignifiant au meurtre le plus sanglant.
    Dans la seconde partie de l’ouvrage, l’auteur se livre au jeu des miroirs déformants et tente de démystifier l’opposition entre la modernité et l’antimodernité. En effet, pour l’auteur « L’antimodernisme, tel qu’il nous est légué par la tradition philosophique et intellectuelle représentée par J.Evola, L.Klages, T.S. Eliot, D.H. Lawrence, F.Nietzsche, M.Heidegger, R.Wagner, E.Junger, E.Pound, R.M. Rilke, Ortega et Gasset, bien qu’ancré dans une critique épistémologique du projet révolutionnaire progressiste et illuministe des Lumières, n’en demeure pas moins contaminé de l’intérieur par un systéme de pensée et de valeurs qui appartient éminemment á la modernité. Ainsi, même si l’antimodernisme se réclame de l’héritage intellectuel et spirituel romantique et d’un certain pessimisme tragique á l’égard d’une modernité mobilisatrice, ce courant d’idée, in fine, ne partage pas les affinités passéistes et pré-modernes du courant contre-révolutionnaire ». Vujic, dans une optique néoheideggerrienne, estime que les postures anti-modernes et modernes-progressistes sont illusoires. L’être, tout comme les peuples ont toujours été versés dans le monde du devenir. Dans cette perspective, l’auteur opte pour une supramodernité synthétisante qui conjugue une approche terceriste, historiciste et différentielle du monde.  L’auteur se livre à une critique acerbe et documentée de la «légo-démocratie» et du mythe atlantiste et constuctiviste de la «nation building»         en tant que nouveaux despotismes éclairés. L’auteur déconstruit  tour à tour les mécanismes du nouveau despostisme financialiste néoliberal et plonge les lecteurs dans le méandres de ce qu’il nomme le nouvel «eugénisme libéral» comme figure de proue du «racisme global»: l’auteur d’autre part tente avec courage de réactualiser la posture évolienne du «Chevaucher le tigre» en la soumettant à l’epreuve de l’époque et des  faits contemporains. L’auteur  prend part à une innovation conceptuelle dans le domaine de la réflexion métapolitique et propose un recours à ce qu’il nomme  une nouvelle politique archi-texturale en tant qu’« approche qui  permettrait d’identifier et de rassembler de façon moléculaire dans le monde global uniformisé, la multitude des « devenirs », « des fritures de résistance » dispersées, déterritorialisées, latentes ou manifestes, qui s’opposent à la stratégie globale inflationniste et molaire de la forme capitale et néolibérale, vecteur de marchandisation totale. Cette même stratégie « oblique » constituerait une sorte de « main droite » supramoderne, implosive et postfuturiste néo-évolienne. Un auteur à suivre et un ouvrage de référence pour mieux décrypter notre époque.
    A.L. Mai 2013 http://www.polemia.com/

  • Notre avant-guerre ?

    ISLAMISTES-EN-SYRIE-BIS.jpgUn climat d’avant guerre. Pour faire oublier une crise multiforme qui cogne sec et redonner le moral aux Français (?), le ministre du droit des femmes  (sic), Najat Vallaud-Belkacem,  était présente hier à Montpellier pour assister au premier mariage entre deux hommes en France depuis  que la loi Taubira a été votée. Pendant que certains dansent au bord du précipice, la très tolérante (affaissée) sociale-démocratie suédoise découvre à Stockholm les limites de l’angélisme multiculturaliste avec les violentes émeutes immigrées de ces derniers jours. « La faute au chômage »  affirment « nos » médias… Un soldat Français, après un homologue britannique  à Londres , a été victime en début de semaine, heureusement, lui,  sans y laisser la vie, d’un jeune musulman arrêté hier qui a voulu lui trancher la gorge et qui se serait également, le mot est à la mode, « auto-radicalisé »… Pas de quoi surprendre outre mesure nos compatriotes qui subissent quotidiennement agressions et insultes anti-françaises de la part des bandes de jeunes. C’est donc de « la faute de personne », et certainement pas le résultat de quarante années de politique laxiste et d’alternance « gauche droite » à la tête de l’Etat. Pour parfaire le tableau, et de cela Bruno Gollnisch se félicite puisqu’il fut le premier à attirer l’attention sur le rôle de ce personnage, le juge Pierre Estoup a été mis en examen hier pour « escroquerie en bande organisée » dans le cadre l’affaire Lagarde-Tapie. Il souhaite que les investigations de la justice soient poussées à bout.  Mais les contribuables Français reverront-ils la couleur de leur argent ?

    Si trois excitées du groupuscule extrémiste Femen- deux Françaises et une Allemande- se sont dépoitraillées pour la première fois hier au Maghreb à Tunis (Tunisie) pour réclamer la libération d’une militante tunisienne et dénoncer la condition de la femme musulmane – provocation particulièrement imbécile et contre-productive en terre d’islam – les regards sur  le monde arabe sont surtout tournés vers  la Syrie.

    Pour renforcer sur le terrain les opposants au régime de Bachar el-Assad, et avant l’éventuelle tenue le 1er août de la conférence dite Genève 2, -à laquelle la Russie souhaite notamment  associer l’Iran-  visant à  aboutir à un règlement de ce conflit, l’Union européenne, avec le feu vert  de Washington,  a voté la  levée  de l’embargo sur les livraisons d’armes aux rebelles. Celles-ci pourraient être effectives  d’ici deux mois

    Avec quels risques ?  Contrairement notamment aux mensonges assénés par un spécialiste du genre comme Laurent FabiusFabrice Balanche, directeur de recherche et d’études à la Maison de l’Orient,   affirme sur le site JOL  que les voeux de l’UE de livrer des armes  traçables « et exclusivement à destination des groupes respectueux des valeurs de démocratie et de laïcité » étaient  dérisoires.

    « Dans la pratique, ces conditions sont impossibles à respecter. D’une part les groupes  modérés  au sens européen du terme n’existent pratiquement pas et les armes vont forcément arriver entre les mains des groupes les plus puissants, c’est-à-dire les djihadistes. Un exemple récent, les armes livrées par les américains fin 2012, en provenance de la Croatie et à des groupes modérés  ont été retrouvées entre les mains du Front Al Nosra. »

    Pour quelle efficacité? Sur le site de TF1, Didier Billon directeur adjoint de l’Iris,  note que « depuis plusieurs semaines, l’armée de Bachar el-Assad est à l’offensive et reprend du terrain. Les insurgés sont quant à eux sur la défensive, en partie car ils manquent effectivement d’armes -il ne faut néanmoins pas omettre de signaler qu’ils en reçoivent grâce au Qatar et à la Turquie. Mais ils sont surtout totalement divisés, aussi bien sur le plan politique que militaire avec une Armée syrienne libre (ASL) qui n’a d’armée que le nom et dont les homme se livrent aussi à des exactions. Résultat : dans la situation actuelle, livrer des armes ne changerait pas grand-chose. »

     Cette décision de levée d’embargo  a-t-elle été prise naïvement  au nom des « droits de l’homme »? Cela semble bien  improbable  également pour  Paulo Pinheiro,  le président de la Commission d’enquête de l’Onu sur la Syrie (formée également de Karen AbuZayd,  Carla del Ponte et  Vitit Muntarbhorn),  mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’Onu.

    Une dépêche de l’agence Ria Novosti publiée aujourd’hui rapporte que  lors d’une conférence de presse à Paris (non couverte « curieusement  » par les médias français?),   M. Pinheiro  a affirmé qu’en Syrie  »Les combattants démocratiques historiques, qui véritablement croyaient dans la mosaïque syrienne, l’Etat laïc, l’Etat pour tous, sont aujourd’hui minoritaires (…). La majorité des rebelles est très loin de penser à la démocratie. Ils ont d’autres inspirations ».

    « Selon M.Pinheiro, la commission qu’il préside dispose de preuves de crimes affreux commis en Syrie par les deux parties en conflit. Il a également dénoncé la combinaison de sectarisme, de radicalisation et d’escalade des violations des droits de l’homme » en Syrie. »

    La volonté de l’UE de livrer des armes aux milices anti Assad, a été  dénoncée avec force par le Front National via un communiqué de Marine Le Pen,  mais aussi mercredi par  le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.   La levée de l’embargo  - illégitime par principe , le droit international n’autorisant pas de livraisons d’armes autres qu’à un État – rend la situation encore plus difficile, et met de sérieux obstacles à la tenue d’une conférence internationale sur la Syrie« , a déclaré le chef de la diplomatie de Vladimir Poutine.

     Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a  annoncé clairement hier que Moscou  ne permettra pas  un déséquilibre dans le rapport des forces entre son allié et  les rebelles soutenus par les pays de l’Otan,  le Qatar et  l’Arabie Saoudite.  Lors  d’une visite en Finlande, M. Choïgou a affirmé que « toute décision est à double tranchant. Si une des parties lève les restrictions, alors l’autre partie peut considérer qu’elle n’est plus tenue d’observer les obligations prises auparavant »… 

    Acteur central, majeur dans la région, Israël, par la voix de son Premier ministre Benyamin Netanyahu, a averti que Tsahal frapperait  de nouveau la Syrie si les fournitures d’armes au Hezbollah  se poursuivaient…tout en assurant que l’objectif poursuivi n’était pas le renversement du régime laïc en place à Damas.

    Le magazine Times  a  cité un  diplomate israélien qui  a souligné le risque pour l’Etat hébreu de  l’installation d’un régime islamiste à sa porte.  Mais selon  des  fuites  publiées (orchestrées?)  par le New York Times , Tel-Aviv  aurait averti   qu’il renverserait le régime à Damas si jamais « il osait répondre aux raids israéliens contre des caches ou des convois d’armes sur son territoire ». 

     Alors, quelle sortie  de crise en Syrie ? Le risque d’une internationalisation  accrue du conflit est il toujours majeur ? « Toute guerre civile introduit l’étranger dans les affaires d’un pays ». « Quand une guerre civile a en outre un principe religieux, elle prend un caractère international ». Cette remarque de Jacques Bainville dans sa remarquable Histoire de France,  est transposable à la situation actuelle dans ce pays.

    Pour Fabrice Balanche, cité plus haut, « La conférence de Genève 2 ne donnera aucun résultat concret. Le régime de Bachar el-Assad commence à reprendre du terrain tandis que les oppositions civiles et militaires sont de plus en plus divisées malgré les milliards de dollars d’aides en provenance des pays du Golfe et le soutien diplomatique occidental. »

    « Dans ces conditions le régime et ses alliés – la Russie et l’Iran – n’accepteront pas un compromis en leur défaveur. Les Occidentaux ne veulent pas s’engager directement dans le conflit, mais ils refusent de s’incliner trop facilement devant Moscou. Par conséquent, ils devraient continuer à soutenir l’option militaire encore quelque temps, d’autant que Qatar et Arabie Saoudite font de la chute du régime syrien un point d’honneur. »

     « Nous sommes en Syrie dans une lutte à mort. Le régime de Bachar el-Assad se bat pour sa survie et il n’acceptera pas d’abandonner le pouvoir indique-t-il encore. Il a la capacité de gagner et peut compter sur le soutien ferme de la Russie et de l’Iran. Dans ces conditions il existe peu de place pour la négociation. L’erreur des Occidentaux est d’avoir cru que le régime tomberait facilement comme celui de Ben Ali et de Moubarak. »

    « Pour les pays du Golfe, la majorité sunnite devait forcément l’emporter sur la minorité alaouite au pouvoir. C’était sans compter sur le nationalisme syrien qui transcende les communautés et la solidité d’un système de pouvoir qui, s’il est dominé par les alaouites, n’intègre pas moins beaucoup de sunnites. A partir de cette erreur d’appréciation, les anti-Bachar se sont enfermés dans un raisonnement manichéen : il doit partir parce qu’il est méchant. »

    Bref, constate Bruno Gollnisch, cette guerre en Syrie rend une  nouvelle fois visible le jeu tortueux de Washington, de Bruxelles ,  de l’Otan, bras armé du nouvel ordre mondial. Les dizaines de milliers de morts civils du conflit syrien sont aussi, comme les centaines de  milliers de morts irakiens depuis 2003, les millions depuis 1990,   de la responsabilité directe des chancelleries sous domination Etats-uniennes.

    Nos grandes consciences n’hésitent pas à maquiller leurs projets les plus infâmes sous couvert des  grands et immortels  principes. En s’appuyant en Syrie pour l’occasion  sur des régimes bailleurs de fonds du terrorisme wahhabite et du prosélytisme islamiste le plus obscurantiste, que l’on voit désormais à l’oeuvre également sur notre sol français et européen. Via l’immigration de peuplement soutenue par les mêmes…

    http://www.gollnisch.com

  • France : « Il faut baisser le SMIC de 300 euros ! »

    La semaine dernière, The Economist a consacré un papier au salaire minimum, se demandant s’il en fallait un et si oui, à quel niveau il fallait le mettre. Une plongée glaçante dans la pensée néolibérale.

    Les penseurs néolibéraux ont au moins un mérite. Ils osent tout. L’économie n’est qu’une science abstraite faite de chiffres, totalement désincarnée et déshumanisée. C’est bien ce qui ressort de ce papier de la bible des élites mondialisées sur le salaire minimal. The Economist cite Milton Friedman, pour qui il est « une forme de discrimination contre les travailleurs sans qualification ». Qualifier de « discrimination » le fait d’empêcher de payer un salaire de misère en dit déjà long…

    Mais l’hebdomadaire souligne que d’autres économistes affirment que quand les employeurs ont un fort pouvoir, ils peuvent fixer les salaires à un niveau trop faible, ce qui a poussé les gouvernements à instaurer un salaire minimal dans un nombre grandissant de pays.

    La Nouvelle-Zélande a été la première en 1894, suivie par les États-Unis de Roosevelt en 1938, la Grande-Bretagne patientant jusqu’en 1999. Le SMIC étasunien, très bas, a été relevé de 40% depuis 2007.

    Les économistes ont mené des études divergentes sur le niveau du salaire minimum aux États-Unis, du fait des différences entre États. Deux économistes ont démontré que les différences de niveau du salaire minimum n’ont pas d’impact sur le niveau de l’emploi dans la restauration entre 1990 et 2006 mais deux autres ont démontré l’inverse. En Grande-Bretagne, les études sont plutôt positives et soulignent un effet d’entraînement pour les salaires supérieurs au SMIC.

    L’oubli de l’homme

    Ce qu’il y a de terrifiant dans ce papier, c’est son aspect clinique, froid et finalement inhumain. Aucune question n’est posée sur le niveau du seuil de pauvreté, ou même de l’évolution du salaire médian (qui baisse), base contre laquelle il faudrait fixer le SMIC. Réfléchir à l’impact que tout cela a sur les travailleurs pauvres ne semble pas effleurer une seconde l’auteur du papier. La conclusion est glaçante : « Quels que soient leurs défauts, les salaires minimums vont persister ».

    Il est difficile de ne pas y voir un regret de la part de The Economist, comme s’il indiquait qu’il n’était malheureusement pas possible politiquement de les supprimer… Mais le pire est à venir au sujet du niveau souhaitable du SMIC. L’hebdomadaire néolibéral indique que pour l’OCDE et le FMI, « un salaire minimum modéré fait probablement plus de bien que de mal », avant de préciser que la définition d’un salaire minimum modéré signifie entre 30 et 40% du salaire médian.

    The Economist reconnaît que le cas britannique (à 46% du salaire médian) démontre que l’on peut aller un peu plus haut. Les États-Unis et le Japon restent sous le cap des 40% alors que la France se distingue avec le niveau le plus élevé de la sélection avec un SMIC à 60% du salaire médian.

    Bizarrement, pas d’information sur les pays scandinaves. En clair, pour The Economist, en France notre SMIC est trop élevé de 25 à 30% ! Cela veut dire qu’avec un SMIC à 1118 euros nets par mois, ils recommandent une baisse d’environ 300 euros. Voilà le fond de la pensée néolibérale…

    Voilà sans doute pourquoi Pierre Moscovici valorise la miniscule hausse du SMIC de juin, pourtant trois fois moins importante que celle de Jacques Chirac en 1995. On aimerait que les donneurs de leçon néolibéraux essaient de vivre ne serait-ce que quelques semaines avec le SMIC qu’ils recommandent…

    Marianne  http://fortune.fdesouche.com

  • Syrie : l’UE autorise la livraison d’armes aux rebelles

     

    Syrie : l’UE autorise la livraison d’armes aux rebelles

    PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) - Au terme d’une journée de négociations marathon, les vingt-sept pays de l’Union européenne ont réussi in extremis à trouver un compromis quant au renouvellement des sanctions imposées à la Syrie.

     

     

    Qu’a‑t‑il été décidé ?

     

    Le Royaume‑Uni et la France militaient pour une levée de l’embargo sur les armes afin de pouvoir armer la rébellion, pourtant de plus en plus composée de djihadistes internationaux. En face, l’Allemagne, les Pays‑Bas, l’Autriche, la Tchéquie ou encore la Roumanie souhaitaient un renouvellement des sanctions pour tout le monde. Finalement, l’accord maintient toutes les sanctions économiques et financières, mais soustrait de cette réglementation européenne la possibilité de livrer des armes à la rébellion islamiste.

     

    Mais que se passe‑t‑il sur le terrain ?

     

    L’armée arabe syrienne, l’armée gouvernementale, a enregistré des succès notables ces dernières semaines en reprenant des bases militaires occupées par les rebelles, ou des postes‑frontières. Peut‑être le retour sur le devant de la scène des fameuses armes chimiques n’est‑il pas anodin. Deux journalistes du Monde ont ainsi ramassé des échantillons qu’ils auraient trouvés par terre. Ces échantillons vont être étudiés par la police afin de tenter de prouver la présence d’armes de destruction massive en Syrie.

     

    Cela peut‑il apaiser la situation ?

     

    Certes non, car en représailles la Russie a livré des missiles sol‑air S300 au gouvernement syrien afin de lui permettre de répondre aux attaques étrangères, comme par exemple celle faite par Israël contre un dépôt d’armes sans aucune somation. Moscou et les puissances occidentales proposent désormais l’organisation d’une conférence Genève 2 pour réunir autour de la table les différents protagonistes.

     

    Crédit image : DR.http://fr.novopress.info

  • Après Chypre, au tour de la Slovénie…, par François Reloujac*

     

    (La suite économique de François Reloujac)

    Il ne fait pas bon être un petit pays en Europe. Après Chypre, la Slovénie est dans l’œil du cyclone des financiers internationaux et des autorités européennes : exemple frappant qui illustre les dangers de l’euro pour la souveraineté des nations. 

    Début avril, alors que l’on commençait à peine à entrevoir la solution à mettre en œuvre pour « sauver » l’économie chypriote, les opérateurs financiers ont montré des signes d’inquiétude sur la situation des banques slovènes. Depuis l’entrée de la Slovénie dans l’Union européenne, ses entreprises industrielles se sont considérablement endettées afin d’investir dans de nouvelles chaînes de production pour alimenter les nombreux marchés qui s’ouvraient à elles (italien et allemand en priorité). Ces investissements ont encore augmenté lorsque le pays est entré dans l’euro en 2007. Mais la crise économique qui frappe l’Europe a rendu ces investissements démesurés et fragilisé les entreprises industrielles qui les avaient réalisés. 

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     Alenka Bratusek, président du gouvernement slovène, et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. Les discussions sont engagées...

    Vers la faillite ?

    Les autorités européennes ont ainsi constaté que les créances fragiles des banques slovènes représentaient près de 20 % du total des crédits qu’elles avaient accordés. Si ces créances ne sont pas remboursées à leur échéance, celles-ci perdront plus de 7 milliards d’euros. La faillite assurée ! Le FMI, l’agence de notation Fitch, la Bank of America ou encore Merrill Lynch, s’accordent à penser que, pour sécuriser le système bancaire, il convient d’augmenter le capital des trois principaux établissements publics slovènes.

    Le problème est que, selon ces observateurs internationaux, le gouvernement slovène n’a pas les moyens de faire face à cette obligation. Le secrétaire général de l’OCDE, Yves Leterme, a cependant une solution : il suffirait de « privatiser » – c’est-à-dire de placer sous contrôle étranger – les établissements viables et de démanteler les autres.  

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    Les raisons d’un échec

    Comment la Slovénie s’est-elle trouvée dans une telle situation ? A-t-elle, comme Chypre, un système bancaire surdéveloppé ? Non ! Ses actifs bancaires ne représentent qu’à peine plus que son PIB contre huit fois pour Chypre et trois fois pour la moyenne des pays européens (plus de vingt fois pour le Luxembourg). Par ailleurs, les trois principales banques, dont le capital est détenu par l’état, ont essentiellement prêté aux entreprises industrielles slovènes. Son taux de chômage est-il, comme celui de l’Espagne, très élevé ? Non ! Il n’était même que d’un peu plus de 5,8 % au moment où la crise a commencé à atteindre le pays, en 2009. Son endettement public est-il, comme celui de la France ou de l’Italie, proche de la valeur de son PIB annuel ? Non ! Avec moins de 60 % d’endettement (moins de 40 % en 2010), la Slovénie est même encore l’un des rares pays de la zone euro à respecter les critères de Maastricht. Sa politique économique est-elle aventureuse ? Non ! Depuis plus de trois ans, le gouvernement a adopté la politique de rigueur imposée par l’Europe. Alors de quels maux souffre donc l’économie slovène ?

    Anne Cheyvialle a donné une première réponse dans Le Figaro, daté du 11 avril 2013 : « économie très ouverte, la Slovénie souffre d’une trop forte dépendance aux exportations (véhicules, pièces détachées, machines…) dont l’essentiel est destiné à la zone euro avec l’Italie comme deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne. » La bonne santé de l’économie slovène provenait donc de ses exportations vers l’Europe, notamment vers l’Italie et l’Allemagne. Mais ses clients – y compris ses clients allemands – sont aujourd’hui touchés par la crise. Facteur aggravant : le plan d’austérité adopté dès février 2012 – qui a entraîné la suppression du 13e mois de salaire de tous les fonctionnaires avant d’être déclaré illégal par le tribunal de Ljubljana le 8 avril 2013 – a cassé la demande intérieure. En a résulté une triple conséquence : baisse du PIB qui pourrait atteindre aux alentours de 2 % en 2013, augmentation rapide du taux de chômage qui pourrait grimper jusqu’à plus de 9,5 % et déficit budgétaire qui, dans ces conditions, devrait atteindre au moins 3,5 % du PIB. Sans compter un changement de gouvernement et un mécontentement social loin d’être apaisé.

    La priorité du nouveau gouvernement est de faire face à la dégradation de la situation des banques qui ne peuvent plus répondre aux demandes d’investissement des entreprises, lesquelles ont pourtant un urgent besoin de nouveaux débouchés. D’où la pression des opérateurs financiers qui refusent désormais de prêter aux banques et à l’état à un taux supportable. Et, compte tenu de la situation générale, faire porter sur les contribuables de nouvelles charges est inenvisageable.

    Depuis son entrée dans la zone euro en 2007, la Slovénie a pourtant mis en œuvre toutes les réformes prônées par l’Union européenne, notamment en ce qui concerne les retraites et le fonctionnement du marché du travail. Mais l’état n’ayant pas les moyens de relancer seul la machine économique et ses banques n’ayant plus véritablement accès aux marchés financiers internationaux, la « sortie de crise » dépend en fait du seul bon vouloir de la BCE.

    Trouver de nouveaux investisseurs

    La marge de manœuvre du gouvernement est faible. C’est pourquoi le Président de la République socialiste slovène, Borut Pahor, a confirmé que le capital de l’une des trois grandes banques nationales allait être ouvert aux investisseurs étrangers : « Entre garder une mauvaise banque nationale ou avoir une banque solide appartenant à l’étranger, je préfère la seconde solution », s’est-il justifié. Cela ne suffira cependant pas à relancer l’économie des principaux clients de la Slovénie qui, au-delà de l’Italie et de l’Allemagne, sont actuellement la Croatie, la Hongrie et la Serbie. Vivant d’exportations industrielles mais n’ayant pas la puissance de frappe de l’Allemagne, la Slovénie doit avant tout diversifier ses partenaires économiques, au risque que les investisseurs étrangers qui auront consolidé temporairement une de ses banques nationales la liquident.

    L’exemple slovène, après l’exemple chypriote, montre combien il est devenu impossible à un petit pays membre de la zone euro de mener une politique économique indépendante. Et, pour autant, la solidarité des grands ne leur est pas automatiquement assurée ! 

    SLOVENIE ECONOMIE.jpg 

    * Analyse économique parue dans le n° 118 de Politique magazine, Mai 2013.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Benoît XVI et les Katholik parks

     

    J’ai écrit ce texte il y a deux ans, le 16 avril 2011, après avoir découvert deux sublimes passages écrits par l’ancien pape, et qui m’ont renforcé dans une intuition déjà ancienne maintenant. L’oasis de la foi face au désert mondain de la société païenne avancée. La situation était déjà grave ; elle devient désespérée, mais pas désespérante. On va voir pourquoi maintenant.

    Il y a un moment où l’on croit que l’on peut encore changer le monde, le métamorphoser, en ralentir la course folle. Car on a peur sinon de se montrer égoïste, de tourner le dos au réel, de ne pas assez lever sa coupe de champagne en l’honneur de la république ou de la démocratie-marché mondialisée.

    Les récentes décisions de l’assemblée et du sénat de droite concernant l’eugénisme ou la culture de l’être humain comme semis ou pièce de rechange précisent le débat. Jamais une société, jamais des pouvoirs, même plus occultes d’ailleurs, n’avaient à ce point défié le divin, le vivant et l’humain. Pour eux nous sommes des machines, ou de la volaille en batterie. Il vaut mieux le savoir et en prendre son parti. On peut toujours espérer mieux. Mais, comme le rappelle Soljenitsyne :

    « Nous avons tendance à attendre les instructions d’un monarque, ou d’un guide, ou d’une autorité spirituelle ou politique ; or, cette fois, il n’y a rien, personne, que du menu fretin qui s’agite dans les hautes sphères. »

    ***

    C’est ici que je repense à tous mes amis, pères de famille plus ou moins nombreuses, mais au moins nombreuses, et qui ont appris depuis une trentaine d’années, à vivre en marge, à s’organiser en réseaux, comme on dit, ou en communautés ; pas dans la volonté de constituer des sectes mais dans celle de créer un monde, comme dit Chesterton, où l’on crée et l’on aime ses citoyens. Ce monde, c’est la famille chrétienne, c’est tout ce que la démocratie-marché va nous laisser, jusqu’à ordre ou désordre nouveau, qu’on se le dise. Mes amis créent alors leurs écoles, leurs communautés parallèles, leurs Katholik parks qui finissent vite par rassembler des centaines d’écoliers. On se surprend aussi en France à voir ces photos de familles où l’on dénombre cent ou deux cents têtes blondes autour du ou des arrière-grands-parents : et l’on se dit qu’il y a encore dans la terre de France des forces de résistance concrètes qui affrontent la culture de mort et de destruction.

    Et c’est Benoît XVI, pape de l’après-chrétienté, honni puis ignoré des médias, qui vient nous consoler et nous montrer la route à suivre ("L’Essence de la Foi, une parole pour tous") :

    « Etant donné qu’il existe une culture hédoniste qui veut nous empêcher de vivre selon le dessein du Créateur, nous devons avoir le courage de créer des îlots, des oasis, puis de grands terrains de culture catholique, dans lesquels vivre les desseins du Créateur. »

    Dans "le Sel de la terre", le cardinal Ratzinger écrivait déjà :

    « L’Eglise prendra d’autres formes. Elle ressemblera moins aux grandes sociétés, elle sera davantage l’Eglise des minorités, elle se perpétuera dans de petits cercles vivants où des gens convaincus et croyants agiront selon leur foi. Mais c’est précisément ainsi qu’elle deviendra comme le dit la Bible, le sel de la terre. »

    Je vois d’ici nos cathos bien modernes et bien bourgeois, bien intégrés à la société moderne, bons cadres mondialisés, bons électeurs de Bayrou ou Simone Veil, hausser les épaules : "ce pape est vieux, on le remplacera, il y en aura un plus cool". Mais ce ne sont pas eux qui lui survivront. Ceux qui lui survivront, ce seront ceux qui n’ont pas voté le PACS, qui n’auront pas succombé au désespoir, et qui auront eu des enfants dans une cité chrétienne. La culture de l’amour contre l’inculture de la mort. La vierge sage contre la vierge folle.

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    Le paganisme, l’irrespect de la vie, les tyrannies ont toujours existé. Mais pour la première fois un défi scientifique est lancé à l’humanité : celui de la remplacer. Il est anglo-saxon, comme d’habitude, la démonologie matérialiste étant une spécificité britannique, qu’il s’agisse de la "Nouvelle Atlantis" de Bacon, de son scientisme et de ses biotechnologies, ou du capitalisme luciférien si bien illustré par Milton (relire le chant I du "Paradis perdu", qui est programmatique à cet égard).

    En marge de cette cité d’ennui et de terreur, propre à effarer en leur temps les visionnaires William Blake ou Hugo, on peut rêver de ces Katholik parks, formulation provocatrice pour ces communautés de chrétiens, ces oasis de la foi, qui seront les cités de demain, quand ce monde crépusculaire, tant du point de vue financier que démographique ou culturel aura disparu. Dans mon livre sur "Tolkien", publié en 1998, et qui m’a permis de rencontrer ma femme, chrétienne orthodoxe élevée secrètement dans le cadre des persécutions communistes, j’avais souligné le rôle fondamental de ces mondes elfiques marginaux comme Melian ou Gondolin, et qui servent de refuge contre le Mordor industriel et technoscientifique de la Fin des temps. Je ne pensais pas que l’on devrait si vite y arriver, dans nos bonnes vieilles démocraties sociales et libérales, dont la seule pierre de fondation, m’a dit un jour un chartreux espagnol témoin de l’anéantissement de son vieux pays, est l’antichristianisme.

    ***

    Je donnerai une dernière fois la parole au Saint-Père, aussi savant que poète, qui lui a décidé de ne plus prendre de gants pour rassurer ses brebis égarées ou non :

    « Nous avons besoin d’îles où la foi en Dieu et la simplicité interne du christianisme vivent et rayonnent ; d’oasis, d’arches de Noé dans lesquelles l’homme peut toujours venir se réfugier. Les espaces de protection sont les espaces de la liturgie. Reste que même dans les différents mouvements et communautés, dans les paroisses, dans les célébrations des sacrements, dans les exercices de piété, dans les pèlerinages, etc., l’Eglise cherche à offrir des forces de résistance, puis à développer des zones de protection dans lesquelles la beauté du monde, la beauté de l’existence possible, devient de nouveau visible en contraste avec tout ce qui est abîmé autour de nous. »

    (Benoît XVI, "Lumière du monde")

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info

  • L’Occident compliqué face à l’islam, par Christian Vanneste

    L’assassinat à Londres d’un soldat britannique par deux musulmans, sujets de sa Majesté, eux aussi, mais d’origine nigériane, fait immédiatement penser à la série de meurtres commis par Mohamed Merah en France et à l’attentat commis à Boston par les frères Tsarnaev.
    Dans les trois cas, il s’agit de crimes perpétrés « au nom de la foi islamique », par des membres de la communauté nationale contre laquelle les actions étaient à l’évidence menées. Auparavant, une vie « normale », sans pratique ostentatoire de la religion, des faits de délinquance, des voyages à l’étranger dans des zones de conflits politico-religieux, ou une conversion n’avaient pas attiré suffisamment l’attention des services de renseignement et de sécurité.¢
    On mesure la difficulté de tout prévoir et les obstacles au déploiement d’une surveillance de personnes apparemment sans importance. La réponse de Pierre Cohen, le maire de Toulouse, avait été de créer un Conseil de la laïcité. Il s’agissait d’un réflexe désuet sans rapport avec la situation présente.
    L’intolérance à l’encontre du christianisme dans les États musulmans s’est accentuée.
    Celle-ci doit s’analyser à plusieurs niveaux. Il faut d’abord être aveugle pour ne pas voir qu’une ligne de conflits parcourt la planète à la limite du monde musulman, à la frontière entre le Dâr al-Islam et le Dâr al-harb, la terre de la guerre. Du sud des Philippines jusqu’au Nigéria, des groupes armés musulmans pratiquent la guerre sainte contre les mécréants, catholiques philippins, bouddhistes thaïlandais ou birmans, hindouistes indiens, juifs israéliens, orthodoxes russes ou serbes, coptes éthiopiens, chrétiens du Soudan et du Nigéria.
    Dans le Dâr al-Islam, le monde musulman, deux évolutions sont remarquables : en premier lieu, le prétendu « printemps arabe » a fait basculer plusieurs pays d’un nationalisme arabe dictatorial vers des gouvernements islamistes. La chute de Saddam Husayn en Irak avait été l’annonce de ce renversement, c’est-à-dire de la victoire des héritiers d’Al Hasan Al Bannâ, le fondateur des Frères musulmans sur ceux de Michel Aflaq, ce chrétien qui en Syrie avait créé le parti du Baas, celui de Asad, aujourd’hui menacé.
    Dans ces pays, à commencer par l’Irak, « libéré » par les Américains, la liberté religieuse a reculé et les chrétiens, installés dans cette région depuis l’aube du christianisme, c’est-à-dire des siècles avant l’arrivée de l’islam, sont nombreux à devoir s’expatrier. De manière générale, la dissymétrie entre la tolérance envers les autres religions dans les États de culture chrétienne et l’intolérance à l’encontre du christianisme, en particulier, dans les États musulmans s’est accentuée.
    En second lieu, l’ensemble du monde musulman est parcouru par des conflits. La violence y est endémique. Elle est liée, soit à des oppositions ethniques, avec les Kurdes, par exemple, soit à des confrontations religieuses comme la lutte à laquelle se livrent sunnites et chiites du Pakistan au Liban, soit encore à une hostilité à toute forme de présence étrangère.
    L’Afghanistan offre un condensé de ces ingrédients. La zone de fracture entre musulmans et chrétiens en Afrique se double de celle entre Arabes ou Berbères « blancs » du nord, et « noirs » du sud. Là encore, il faut être très distrait pour ne pas voir que l’islam et le christianisme, comme le rappelait Benoît XVI, avec une infinie délicatesse, à Ratisbonne, n’entretiennent pas les mêmes rapports avec la violence et ne professent pas la même attitude à l’égard de « l’Autre ». La Turquie « laïque » est parvenue à réaliser son unité en chassant et en massacrant Arméniens et Grecs. Elle connaît toujours la question Kurde, et des esprits pour le moins dérangés voudraient la faire rentrer dans l’Europe… Il y a eu bien des horreurs dans le monde chrétien, mais on aurait beaucoup de mal à en trouver les prémisses dans les Évangiles, alors que Mahomet, c’est une évidence, était aussi un chef de guerre.
    Au sein des mosquées se forme une communauté religieuse (l’Umma) qui s’estime plus légitime que la Nation
     En face, dans le Dâr al-harb, la mondialisation, associée à un vieillissement de l’Europe et à une politique irresponsable de ses dirigeants, a développé trois phénomènes : d’abord, une immigration massive en provenance de pays musulmans ; ensuite l’arrivée de capitaux des riches pays sunnites du Golfe, dont certains sont liés aux Frères musulmans, d’autres dominés par le wahabisme, particulièrement intolérant ; enfin le développement d’une idéologie inconsistante, mêlant repentance, renoncement à l’identité autochtone et reconnaissance appuyée des identités « étrangères », pacifisme et soutien à des interventions militaires confuses et contradictoires dans lesquelles on perçoit l’intérêt parfois compliqué des États-Unis, beaucoup moins celui de l’Europe. Le résultat est consternant : au sein des mosquées financées souvent par des pays étrangers auxquels elles demeurent liées se forme une communauté religieuse (l’Umma) qui s’estime plus légitime que la nation, sans d’ailleurs que cette appartenance n’aille parfois de pair avec des rivalités nationales d’origine… Des « convertis » en quête de repères que la bouillie européenne ne risque pas de leur fournir, des « paumés » de banlieue à la recherche d’un tuteur pour les faire tenir debout et leur donner la puissance dont ils se sentent frustrés après films et jeux-vidéos, des fanatiques et des trafiquants, enfin, surgissent dans ce désert culturel scintillant de richesses et de dépravations, dont ils sont tenus à l’écart comme l’immense majorité de la population, mais avec une haine et un mépris qui les arment et les différencient. Al Bannâ écrivait : « l’islam est dogme et culte, patrie et nationalité, spiritualité et action, Coran et sabre ». Il n’est pas difficile de comprendre qu’une pareille formule n’est compatible ni avec le christianisme, ni avec la laïcité, ni avec l’idée d’une nation républicaine dont les citoyens respectent la loi et ne s’opposent à elle lorsqu’elle blesse leur conscience que par des moyens non-violents. Et pourtant, la mère de Imad Ibn Ziaten, l’un des soldats français de confession musulmane assassinés par Merah, a dit du meurtrier de son fils qu’il déshonorait l’islam et se dit bouleversée par la mort du militaire britannique. C’est en comparant ces deux attitudes qu’il faut chercher la solution.
    « Les « droits » des individus ne doivent pas conduire à altérer ceux des citoyens, au nom de je ne sais quelle discrimination positive. »
    La multiplication des prétendus « loups solitaires » qui ont le plus souvent fréquenté des mosquées fondamentalistes, effectué des voyages suspects et en tout cas noué des rapports avec la mouvance extrémiste via Internet, est le pendant intérieur du départ pour les « fronts » du djihad, en Afrique ou au Moyen-Orient de combattants islamistes convertis ou non, mais apparemment intégrés aux sociétés occidentales et à la société française, en particulier. Ces phénomènes ne sont pas massifs, mais ils signifient clairement que la guerre entre l’islam et le monde développé chrétien est pour certains ce qui donne un sens à la vie. L’Occident est désemparé face à une situation qu’il a créée en employant pour chasser les soviétiques d’Afghanistan la formule magique d’un apprenti-sorcier : armes américaines, argent saoudien, soutien de l’armée pakistanaise et moudjahidines venant se battre pour leur foi. Comme toujours, l’apprenti sorcier a été dépassé par un sortilège qui lui échappe et se retourne contre lui. C’est l’histoire d’Al-Qaïda et de ses métastases. L’ennemi n’est plus seulement le russe, lequel n’est d’ailleurs plus matérialiste ni athée. C’est aussi et surtout le chrétien occidental, allié à Israël, arrogant par sa richesse, mais affaibli par sa décadence morale sur lequel peuvent se focaliser les souvenirs légendaires des guerres contre les croisés, la mémoire plus récente de l’humiliation coloniale et les frustrations des « indigènes » des quartiers sensibles.
    Les puissances occidentales ne peuvent soutenir longtemps, sur des terres étrangères, des guerres coûteuses en hommes et en moyens, et dont le résultat politique demeure douteux.
    La solution n’est ni économique, ni sociale. Elle est politique et culturelle.
     La mauvaise conscience coloniale, la hantise des démocraties contemporaines d’être confrontées à des pertes humaines importantes, la préférence pour l’économie les poussent à mettre fin aux conflits, quitte à abandonner le terrain en continuant à menacer les ennemis au moyen de drones. Faute d’avoir pu faire de l’Irak ou de l’Afghanistan des démocraties à l’occidentale, pris dans des alliances équivoques avec des pays islamistes, l’Occident connaît une double prise de conscience : en premier lieu, il ne peut vouloir une

     

     chose et son contraire, aider les extrémistes en Syrie et les combattre ailleurs; en second lieu, il ne peut pas davantage nourrir une conception juridique, libérale et formelle de la citoyenneté et accepter dans la communauté nationale des individus qui sont animés par un fanatisme communautaire religieux, faire des citoyens de papier avec des gens pour qui ce papier n’est qu’un chiffon sans valeur.
    La solution n’est ni économique, ni sociale. Elle est politique et culturelle. La lecture de Malika Sorel doit nous redonner espoir à condition de larguer une fois pour toutes l’idéologie aveugle qui va de pair avec une ouverture excessive des frontières. Que nous dit-elle ? D’abord, que c’est au migrant à s’adapter à la société dans laquelle il veut vivre, et non l’inverse. Ensuite, que « l’intégration se joue entièrement sur le registre affectif et moral ». Ceux qui veulent vivre en France et plus encore, ceux qui veulent devenir Français, doivent sentir un pays fier de lui, de son passé de grande nation chrétienne, résolument tournée vers la construction d’un avenir fondé sur le bonheur sain des familles qui la composent. Les immigrés doivent avoir pour objectif de s’intégrer en considérant comme un progrès personnel le fait de s’assimiler par leur mode de vie à l’ensemble de la population. La pratique religieuse est libre. Elle ne peut en aucun cas servir de prétexte à des provocations ou à des revendications déplacées. Un fichu sur la tête est acceptable. Un niqab ne l’est pas car il est avant tout un défi à la société et non un signe de foi. De même, les services publics qui doivent veiller à leur neutralité n’ont pas à obéir à des exigences alimentaires ou vestimentaires d’ordre confessionnel. Enfin, l’école doit clairement inscrire l’amour de la France à son programme.
    La politique d’immigration doit être avant tout fondée sur l’intérêt national.
     « L’abandon de la théorie de la victimisation-repentance est une absolue nécessité », nous dit encore Malika Sorel. La balance des réalisations médicales et scolaires, des infrastructures, des souffrances endurées par les rapatriés, et de la participation aux conflits des troupes « indigènes » doit permettre un respect mutuel. Le choix de vivre en France pour améliorer son niveau de vie et peut-être celui de la famille restée au pays doit éveiller de la reconnaissance pour le pays d’accueil, et non de l’agressivité. Sans complexe, la politique d’immigration doit être avant tout fondée sur l’intérêt national. Le canal qui doit être privilégié de manière quasi-exclusive est le travail, en fonction des offres non pourvues et avec des quotas fondés sur des besoins dans le temps et l’espace. De même, des quotas doivent être établis en fonction de l’origine nationale et une politique très directive du logement doit être mise en œuvre afin que ne se constituent pas des regroupements au sein desquels se développent des solidarités contraires à l’intérêt du pays. La citoyenneté doit être exclusivement réservée à la nationalité. L’accès à cette dernière doit être étroitement limité à l’expression de la volonté manifestée aussi par un respect absolu des lois. La pluri-nationalité doit être encadrée : limitée à l’intérêt national le plus possible, et avec un recours très large à la déchéance pour ceux qui ont failli à leur engagement envers le pays. Les « droits » des individus ne doivent pas conduire à altérer ceux des citoyens, au nom de je ne sais quelle discrimination positive. Cette conception ferme et réaliste est la seule qui puisse faire en sorte qu’il y ait encore des Imad Ibn Zaïten et plus du tout de Merah.
  • Scandale du fisc américain : les racines du mal

    La “malédiction du second mandat”, dont plusieurs présidents américains ont été victimes, menacerait-elle Barack Obama ? Le scandale de l’Internal Revenue Service (IRS ; le fisc américain) sera-t-il un jour comparé par les politologues à l’affaire Lewinsky pour Bill Clinton, à l’ouragan Katrina pour George W. Bush, voire au Watergate pour Richard Nixon ?

    Cette fois, l’affaire de l’IRS menace le président américain parce qu’elle met en cause deux idées-forces de sa campagne électorale victorieuse de 2012 : la confiance en l’Etat et l’honnêteté politique.

    En ciblant les groupes locaux du Tea Party désireux d’obtenir une exemption fiscale, l’IRS a fait montre, en 2011 et 2012, d’une volonté d’intrusion dans les milieux les plus conservateurs du Parti républicain, les plus hostiles à la réélection du président. Une discrimination politique dans un domaine – l’impôt – qui est un marqueur historique de l’histoire politique américaine. Le nom du mouvement Tea Party ne fait-il pas référence à la révolte de 1773 à Boston contre la taxation imposée par le colonisateur anglais ? L’affaire évoque en outre celle du Watergate, lorsque, dans les années 1970, Richard Nixon avait utilisé le même IRS pour abattre financièrement ses adversaires démocrates.

    Mais les retombées politiques potentiellement ravageuses de cette affaire masquent ses véritables racines : le déferlement sans précédent de “cash” dans la vie politique américaine depuis l’arrêt “Citizen United” de la Cour suprême. Une décision qui, en 2010, a supprimé toute limitation au financement par les entreprises des “Super Political Action Committees” (“comités d’action politique”, Super-PAC).

    La seule obligation de ces Super-PAC consiste à publier l’identité des donateurs. Leur succès a transformé ces entités en grosses cagnottes de la présidentielle 2012 qui, avec plus de 6 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros), a battu tous les records, notamment en matière de publicité politique télévisée. Barack Obama, qui avait tempêté contre la décision de la Cour suprême, allant jusqu’à défendre l’idée d’un amendement à la Constitution pour l’infirmer, s’y est rallié de fait en acceptant que sa campagne 2012 soit financée par le Super-PAC créé par ses amis, “Priorities USA Action“.

    Le déferlement de fonds a été si massif qu’il ne s’est pas arrêté aux Super-PAC. D’autres supports, comparables aux “associations loi 1901″ françaises et baptisés “501 (c) (4)”, en référence à l’alinéa du code fiscal qui les exempte d’impôts, ont proliféré. Leur attractivité est double : exonérés d’impôts, ils sont aussi dispensés de publicité sur les noms de leurs donateurs. Et les avantages des deux formules se combinent ! Les associations “501 (c) (4)”, théoriquement consacrées au “bien-être général” (“social welfare“), peuvent financer… un Super-PAC qui, lui, soutient un candidat. Ce qui permet un financement à la fois illimité et anonyme, car seule l’appellation sibylline du “501 (c) (4)” apparaît alors au titre de donateur. Les deux candidats à la présidentielle 2012, Mitt Romney et Barack Obama, ont ainsi disposé de la combinaison de ces deux formules juridiques, chacun de leurs Super-PAC étant doublé par une association jumelle “501 (c) (4)” au nom presque semblable.

    Mais, alors que les Super-PAC sont placés sous le contrôle de la très discrète Commission électorale fédérale (FEC) chargée depuis l’affaire du Watergate d’éplucher les comptes de campagne, les associations “501 (c) (4)” ressortissent directement au fisc. D’où l’actuel scandale lié à ce moment de l’histoire juridico-politique qui a conduit des centaines de millions de dollars vers des entités conçues pour gérer des activités associatives. Et le fisc américain, à contrôler de facto des financements politiques, sans que personne n’en ait vraiment décidé.

    A l’origine, le statut “501 (c) (4)” et son privilège fiscal étaient réservés aux associations telles que les clubs sportifs, les groupes de pompiers volontaires ou de défenseurs de l’environnement, soit 44.000 structures au total. La célèbre National Rifle Association (NRA) ou la puissante association des retraités AARP en bénéficient.

    Les gestionnaires des campagnes électorales ont su tirer parti de l’incroyable flou qui entoure la “dose” de politique acceptée par l’IRS pour maintenir l’exonération fiscale. Aux yeux du fisc, les associations en question ne doivent pas être “principalement engagées” dans l’action électorale. L’ambiguïté de la formule est devenue un énorme problème politique depuis qu’en 2011, une débauche de “cash” a déferlé. C’est aujourd’hui le centre du scandale : tandis que l’IRS traquait les groupes locaux du Tea Party qui, sous couvert d’éducation du citoyen, faisaient campagne contre Barack Obama tout en demandant le bénéfice de l’exonération, le fisc restait coi face aux agissements des “grosses” associations politiques prétendument charitables. Celles qui, en réalité, brassaient les millions de dollars de la publicité électorale des deux candidats : non seulement “Crossroads GPS” créée par le stratège républicain Karl Rove, mais aussi “Priorities USA“, qui roulait pour le président.

    Barack Obama aura d’autant plus de mal à dénoncer les méfaits de la dérégulation dans ce domaine que “Organizing for Action“, la nouvelle entité qui gère son compte Twitter et son site Web, se présente comme l’une de ces associations vouées au “bien-être général“.

    Le Monde  http://fortune.fdesouche.com