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  • Fraude fiscale: « l’extension du tabou sur la finance fantôme »

    Était-il louable de maintenir en fonction le ministre du Budget, en dehors même du principe légitime de la présomption d’innocence, alors que ce dernier, tout en en affirmant dans ces discours officiels qu’il entendait faire cracher les mauvais payeurs et que les Français devaient se serrer la ceinture,   était accusé par le site  Mediapart  depuis plusieurs mois de détenir des comptes bancaires à l’étranger afin de s’y livrer à du « blanchiment de fraude fiscale » ?  Cette question le chef de l’Etat et son Premier ministre auraient été inspirés de se la poser il y déjà bien longtemps, avant l’ouverture d’une enquête par  le parquet de Paris cette semaine, bref, avant qu’ils  décident  de se priver le 19 mars des services de Jérôme Cahuzac. D’autant que cette mise à pied tardive accrédite de facto toutes les mauvaises rumeurs,  voire les convictions des journalistes ayant mené les investigations qu’ils estiment accablantes pour l’ex ministre du Budget, car apportant la preuve que ce dernier aurait menti.

     Autre question centrale, le  gouvernement savait-il depuis un mois et demi que le ministre du budget détenait comme Mediapart l’affirme et comme M. Cahuzac le dément formellement, ses fameux  comptes bancaires dits « offshore » à Singapour et en Suisse ?  C’est en effet à cette date que le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a refusé de rendre public la réponse des autorités  helvétiques à sa demande de précisions sur la réalité de la possession par  son  ami et  collègue socialiste de ce compte suisse…

     Nous le savons, le gouvernement  cherche de l’argent…principalement  dans la poche des classes moyennes qui n’en  peuvent, plutôt que de s’attaquer réellement à la fraude sociale qui coûte à l’Etat et partant,  aux contribuables, plusieurs dizaines de milliards d’euros; plutôt que d’en finir avec la folle politique d’immigration de peuplement  (73 milliards d’euros pris chaque année dans la poche des Français). Pour ne rien dire des gras et gros  fromages républicains, divers  et variés, servant à  caser et nourrir  les copains, les élus, les associations amies,  à Paris comme en province…

     Mais pour en revenir à la fraude fiscale proprement dite, les croisades verbales initiées en leur temps par le PS, et notamment en s’en souvient par  Arnaud Montebourg, alors député,  contre les paradis fiscaux,  ne sont plus guère  d’actualité depuis l’arrivée de M Hollande à l’Elysée qui là aussi, met ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy. Il est urgent de ne rien faire et vive la sociale !

     Grand reporter à La Croix , Antoine Peillon a publié au Seuil il ya  tout juste un an  une enquête remarquable,  « Ces 600 milliards  qui manquent à la France » consacrée à se sujet. Dans son livre, il s’arrête longuement sur l’affaire Bettencourt et  principalement  sur  la manière dont la banque suisse UBS jouerait  « un rôle leader  dans l’évasion fiscale en France » des (très) grosses fortunes… avec une impunité qui laisse songeur.

     M. Peillon  tire la sonnette d’alarme sur des pratiques qui ont de lourdes conséquences pour tous les Européens.

     « Pour les spécialistes, affirme-t-il,  l’évasion fiscale pèse très lourd sur les finances publiques : les avoirs dissimulés au fisc français sont presque de l’ordre de toute la recette fiscale annuelle du pays. Ils représentent même presque cinq fois le produit de l’impôt sur le revenu en 2010. » « La recette fiscale totale (recettes nettes du budget général) de la France en 2010, est de 267,2 milliards d’euros. Celle de l’impôt sur le revenu est de 54, 7 milliards d’euros, toujours en 2010 »

     « Or les avoirs français placés sur des comptes non  déclarés en Suisse ne dorment pas (…), ils produisent de substantiels dividendes, grâce à leur placement presque systématique dans des fonds d’investissements  domicilies principalement au Luxembourg. »

     « Cette masse considérable d’avoirs et de dividendes  non déclarés, qui avoisine 10% de la richesse privée des nations européennes, fausse lourdement les comptes internationaux de toute la zone euro. « Selon  le Boston Consulting Group »et le très jeune économiste parisien  « Gabriel Zucman (prix de la fondation Eni Enrico Mattei en 2011),  en 2010, pas moins de 2275 milliards d’euros n’entrent pas ainsi dans les comptes de l’Europe, ce qui génère des distorsions importantes dans les statistiques mondiales et dégrade  gravement la qualité des politiques économiques de l’Union européenne et des Etats ».

      M. Zicman dénonce le fait que « pour l’Europe, cela produit l’idée absurde que cette région est pauvre, endettée vis-à-vis de pays émergents comme la Chine, alors qu’elle est encore la plus riche de la planète ! Si la richesse manquante, revenait à sa source on améliorerait beaucoup l’impôt et cela contribuerait à résoudre de façon substantielle les problèmes de financements publics. Cela fait partie des solutions à la fameuse dette publique ! »

      Il  évoque ainsi  « le rapport  annuel sur la corruption dans le monde  publié par l’association Transparency International (le 1er décembre 2011),  (qui) estimait que les difficultés économiques de la zone euro sont  en partie liées à l’incapacité de pouvoirs publics à lutter contre la corruption et l’évasion fiscale qui comptent  parmi les causes principales de la crise. »

     Même s’il s’agit de relativiser ce jugement en ce que la zone euro nous apparaît plus largement et pour  bien  d’autres raisons  comme une zone économique non viable,  l’auteur n’utilise pas la langue de  bois pour souligner pus largement  les pratiques des partis dits de gouvernement.

     « Le gouvernement  expliquait-il, évite la cruelle épreuve du contrôle fiscal et, pis encore, d’enquêtes plus poussées sur d’éventuels compte offshore à celles et ceux qui paient, en liquide si possible, leur cotisation au parti politique  qui à l’heur d’être au pouvoir. (…) ».

     « Cette sorte d’immunité, éventuellement couverte par le secret défense, s’est progressivement révélée si constante, si puissante, voire si risquée à dévoiler que j’en arrivais parfois à douter que je vivais dans une République digne de ce nom. Au profit de qui ? Oui, à qui profite l’évasion fiscale, en France ? A qui profitent les 590 milliards d’euros d’avoir placés à l’abri du fisc, en Suisse, au Luxembourg, à Singapour, dans les îles Caïmans et autres paradis fiscaux, et les au moins 30 milliards d’euros qui manquent, en conséquence, chaque année, aux finances publiques ?  Au-delà même de ces « Français fortunés qui utilisent quelque 150 000 comptes non déclarés en Suisse selon le ministère de  l’Economie et des Finances (…). »

     « Ce sont les mêmes qui, pourtant,  poursuit-il, ont vu aussi leur charge fiscale allégée de 77, 7 milliards d’euros entre 2000 et 2010, du fait de la réduction de l’impôt sur le revenu (selon le rapport d’information du député UMP Gilles Carrez du 30 juin 2010) pour les plus hautes tranches, l’évaporation de l’impôt sur la solidarité sur la fortune (environ 2 milliards d’euros de manque à gagner pour les finances publiques en année pleine à partir de 2012), la mise en œuvre du fameux  bouclier fiscal  après 2007 (plus de 600 millions d’euros soustraits au fisc chaque année), la réduction des droits de succession et de donation (quelques 2, 3 milliards d’euros chaque année) ; Sur la base de calculs peu contestables, le journaliste Samuel Laurent a même estimé à 71 milliards d’euros les cadeaux fiscaux du quinquennat de Nicolas Sarkozy.»

     Si l’on peut tout à  fait  juger comme Bruno Gollnisch  qu’une fiscalité écrasante (confiscatoire), trop lourde, génère de nombreux effets pervers et s’avère au final contre-productive, comment ne pas être d’accord avec Antoine Peillon quand il relève, qu’au-delà même de la question du poids de l’imposition, «c’est surtout l’immunité judiciaire presque totale dont bénéficient les évadés fiscaux  de haut vol qui pose la plus grave question.»

     « Lors des G20 les appels rituels à la rigueur budgétaire, à la réduction de la dette et…à la liquidation des paradis fiscaux » sont de mise. « Mais chaque fois j’ai constaté que la diplomatie imposait, in fine, l’extension du tabou sur la finance fantôme.»

     «Ainsi, à la veille du G 20 de Londres, par exemple, Jersey, Guernesey et l’île de Man disparaissaient, comme par enchantement, de la  liste grise  des territoires fiscalement « non coopératifs » établie par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ; de même depuis 2010 (…) l’organisation internationale Tax Justice Network s’étonnaient que le Liechtenstein, le Luxembourg, la Suisse, l’Etat américain du Delaware ou la City de Londres ne figurent plus dans les listes noires ou grises de l’OCDE, alors que ce réseau d’associations indéniablement compétent en matière de paradis fiscaux considère toujours ces pays comme des centres offshore (entités juridiques créées dans un autre pays que celui où se déroule l’activité génératrice d’une richesse, afin d’optimiser la fiscalité ou la gestion financière de ces capitaux)  toxiques ».

     « De même,  le Comité catholique contre la faim et le développement-Terre solidaire (CCFD) dénonce  (…) l’impact humanitaire dramatique de l’évasion fiscale qui prive, selon cette association, les pays en voie de développement de 600 à 800 milliards d’euros,  soit près de dix fois l’aide  au développement octroyés par l’ensemble des pays riches »…

     « La lecture du mémoire Gabriel Zucman m’a convaincu écrit encore  Antoine Peillon, que la fraude et l’évasion fiscales sont un facteur majeur de la crise économique du monde ». « Il y était  démontré, scientifiquement, que 8% de la richesse financière des ménages du monde entier sont détenus dans des paradis fiscaux (soit 6000 milliards d’euros en 2011))  et qu’ « un tiers de cette richesse mondiale manquante est géré en Suisse.»

     Facteur majeur peut être, principal certainement pas.  Mais cette enquête révèle au plus haut point les duplicités de ce  monde de la finance internationale et mondialisée, qui au-delà des cas particuliers traités ici, constate le président de l’AEMN,  asservit les peuples et les nations. Et ce  sans que les partis euromondialistes au pouvoir ne combattent vraiment, et pour cause, ce Système qui les protège et les nourrit si bien…

    http://fr.aemn.eu

  • Redresser et humaniser notre société

     

    - Bloc-notes de campagne -

    Nous continuons la présentation du « programme électoral » de l'Alliance royale qui lance 34 candidats aux législatives. Le premier volet (Des idées dans un programme) modifiait les institutions et le mandat de député, le deuxième (Une vie chaque jour plus facile) cataloguait les réformes les plus essentielles en dehors des questions institutionnelles et ce troisième volet vise à humaniser notre société en s'appuyant sur le pivot de la famille.
    Une société plus humaine est plus compliquée qu'un pieux slogan. L'Alliance royale articule assez bien son dispositif. Le pivot en est la cellule familiale qu'elle entend protéger mais qui réclame un environnement favorable à son épanouissement pour le succès de sa fonction. Le texte en italique est celui de l'Alliance royale.

    Une famille plus sûre
    Refonder une véritable politique familiale pour soutenir les familles ; reconnaître leur place première dans l’éducation, la transmission des valeurs et la solidarité
    Est-ce à l'État de refonder une politique familiale ou doit-il s'en tenir à subventionner la démographie ? Vaste débat.
    Incorrigible libertarien, moins je LE vois, mieux je me porte. Mais tout le monde dans notre pays n'est pas en capacité de suppléance. Le maître-mot est subsidiarité avec son compère indissociable la responsabilité. Accorder un pouvoir politique à la famille par la création d'un collège électoral spécifique renvoie l'État à son rôle naturel d'arbitre en dégageant le champ des responsabilités au niveau local.

    Une éducation partagée
    Sans opposer le régime aux familles, quoique la tentation ait été forte au début de la III° République de caporaliser la jeunesse sous la houlette des Hussards Noirs, les tenants de l'ordre régnant se prévalent souvent de la sous-qualification des familles à l'éducation de leurs enfants pour dépasser la simple instruction publique et se substituer à elles à l'école. D'où le nom terrible du ministère ad hoc, "Education nationale". Ce n'est pas entièrement faux, mais pourquoi donc l'alphabétisation de la vieille France était-elle meilleure à la veille de la Révolution par le travail des maîtres d'école nourris par les bourgs et villages, qu'elle ne le fut sous le Premier empire ?  Par exemple en Bas-Languedoc, il fallut attendre la fin du Second empire pour retrouver le niveau d'alphabétisation obtenu par les clercs modestes de l'Ancien régime.
    A contrario, les valeurs transmises par les familles sont-elles toujours celles que nous recherchons ? Le "pays réel" est bien différent du pays rêvé et certaines orientations "familiales" sont inadmissibles en classe. Que l'on songe aux collèges des zones multi-ethniques où s'affrontent les haines rancies de l'arc méditerranéen.
    On embraye ici directement sur la carte scolaire, qui bloque le choix d'inscription au collège. Sa destruction est l'incitation la plus sûre aux écoles communautaires. Est-ce bien ce que nous cherchons, le communautarisme ? Il y a un réglage à peaufiner entre liberté d'organisation au niveau local et diversité des consciences. Pas simple.
    Ceci étant posé pour l'éducation, il s'agit de cerner les conditions de vie :

    Respecter la Vie
    Protéger la vie et la dignité de la personne humaine, notamment celle des enfants à naître, des handicapés et des personnes âgées.
    Développer une politique d’accueil des personnes en détresse, des mères et de la petite enfance. Faciliter l’adoption en France.

    Il n'est pas bien vu de dire qu'une société qui tue ses bébés et ses vieillards est gravement malade. Quand elle s'avise de marier les invertis dans la salle des mariages de la mairie, et d'offrir des enfants-jouets à des paires stériles par construction préalable, elle est en décadence et nous rappelle la pente irrésistible du Bas-Empire. Qui dans le champ politique aura la force de s'opposer à ces extravagances ? Pas grand monde dès lors que les modes de vie signalés sont ceux de clientèles électorales particulièrement actives dans le lobbying, relayées par la presse affairée au "progrès de l'humanité". On touche du doigt les vices de la démocratie d'étage national qui a substitué à la raison les envies de chacun. Lorsqu'elles précipitent en groupe de pression elles aboutissent au Parlement qui en prend acte.
    Contre cela nous sommes impuissants sauf à cibler les causes premières de ces désordres. L'avortement n'aura pas grand avenir dans ce pays si nous constituons les structures d'accueil des enfants non désirés en nombre suffisant, et en accompagnant les mères jusqu'à terme. On n'annulera pas les IVG de rattrapage d'une contraception loupée, sachons-le, mais au moins la société aura fait du mieux possible entre la liberté "moderne" et l'éthique sociale de l'espèce.
    A l'autre bout de la vie est la vieille guenille d'un corps dépassant bientôt sa date de péremption. Laisser souffrir les malades condamnés à brève échéance est insupportable lorsqu'on y est directement confronté, mais qui qualifie la certitude de la condamnation et la brièveté du délai restant ? c'est tout le problème. On mesure là l'inanité, l'imbécillité des lois universelles, quand elles font commerce de compassion. Ne peut-on laisser juges les médecins, juges des patients, juges des "ayant-droits" ? Faut-il légiférer sur tout jusqu'à laisser la main à des juges non-experts ? Question très difficile dont la prégnance va augmenter avec le vieillissement de la société et l'accroissement des coûts conséquents, car nous ne vivrons pas plus longtemps, mais nous vieillirons plus tard et longtemps. L'Europe asile de vieillards ? Il faut redresser la pyramide démographique. Se pose déjà la question de la santé :

    Une carte sanitaire performante
    Instaurer des services sociaux et hospitaliers de proximité
    En une ligne, on touche à la définition de la Sécurité sociale nationale française qui a cru réussir le mariage de la carpe et du lapin, la carpe étant le service public déboursant sur prescriptions du lapin privé faisant carrière. Les déficits énormes de cette belle construction communiste autorisent à reconsidérer le dispositif et à préconiser un nouveau système de soins élémentaires peu dispendieux et généralisé. Pour cela il faut des centres médicaux municipalisés convenablement dotés en personnel et matériel, et gratuits sans conditions de ressources. On les appelait jadis des dispensaires. On les a tués en les affublant de tous les maux pour faire place à la médecine de ville. Je connais beaucoup de gens qui s'en contenteraient, même si leurs prestations sont basiques. A la fin de l'histoire, tout part à l'incinérateur, n'est-ce pas ? Et pour beaucoup au paradis, alors ?
    A côté du réseau des dispensaires, croîtront et embelliront les lourdes machines de l'exploit que sont les centres hospitaliers à qui l'on demandera une gestion équilibrée des patients et des moyens, dans les limites des subventions possibles et consenties par les contribuables. Pas d'argent, pas de Suisses ? Faudra-t-il arrêter scanners et IRM le quinze novembre de chaque année pour que le peuple en manque de protection assimile la hauteur du défi budgétaire ?
    C'est un gros sujet, mais on ne peut "américaniser" le dispositif sanitaire français comme y poussent les compagnies d'assurances. Pour s'en prémunir, il faut sortir de l'idéologie d'une économie mixte, tout remettre à plat et appeler un chat un chat. L'essentiel est que tous les habitants de ce pays aient accès aux soins de base (dentaires et ophtalmologiques inclus), quelle que soit la couleur du chat. Ce qui pose la question de la démographie médicale à laquelle s'affronte avec courage d'ailleurs le Conseil de l'Ordre tant sont grands les déséquilibres. Après, pour monter en première classe, il faudra acheter le ticket en travaillant.

    Conclusion : un trou dans le décor
    Calé au fond du fauteuil et fermant les yeux sur notre belle société, je me dis que si mes grand-pères revenaient comme on le fait dans les films de science-fiction, ils n'en croiraient pas leurs yeux. S'être fait casser la gueule pour arriver à ça ? Que le régime politique soit assourdi par le défilé des casseroles de nos élites, passe encore, les barbichus de la Troisième étaient des experts en concussion ; mais que soient promus des comportements sociaux aberrants les sidérerait.
    "Notre" directeur général du FMI, complètement débordé par une pathologie de priape fou, était le champion socialiste à la présidentielle ! Le président élu est l'amant d'une dame mariée et la promène partout comme que le faisaient jadis sur les allées Paul Riquet de leur cocotte les gros marchands de vin de Béziers. Leurs épouses se poussaient du coude en terrasses à jauger les mérites rebondis des gourgandines. Le "couple" présidentiel normal emmènera-t-il au bassin du Luxembourg ses sept enfants ? Le premier ministre a pris six mois de prison (mais avec sursis comme toujours dans une affaire politique) pour favoritisme éhonté. Il a été réhabilité plus tard comme si le procès avait eu lieu à Prague. A en citer trois de l'équipe en place, nous choisirions l'amant de Mme Pulvar, mais il va s'accabler lui-même assez dans les semaines à venir, sur son projet ubuesque de "Redressement progressif", qu'il est inutile de lui tirer dessus.
    Un président normal disait le candidat Hollande, dans un gouvernement irréprochable ! Où ça donc ?
    On se plaît à rêver à un chef d'État normal, éduqué, poli, bien marié, entouré d'une famille normale et nous représentant dignement à l'étranger, sans en faire non plus une gravure sulpicienne ; mais arrivant à l'heure par exemple. Cette pointe de pyramide s'appelle ailleurs un roi, une reine, dont l'exactitude est la politesse, disait Louis XVIII.
    Pourquoi pas chez nous ?

    http://royalartillerie.blogspot.fr

  • L’impérialisme américain face à la sagesse chinoise

    « Si nous voyons que l’Allemagne est en train de gagner, nous devons aider la Russie. Si nous voyons que la Russie est en train de gagner nous devons aider l’Allemagne. Dans les deux cas nous devons les laisser se tuer le plus possible » disait Truman au New York Times, un mois après l’opération « Barbarossa » lancée par l’Allemagne contre l’Union Soviétique. C’est l’attitude constante américaine contraire aux normes de la morale.

    Avant la guerre de sécession, les États-Unis se sont repliés sur eux-mêmes pour construire et se reconstruire. Leur première intervention extérieure était une ingérence dans les affaires du Mexique en 1865 pour dissuader la France et l’Achat de l’Alaska à la Russie.

    Depuis, les États-Unis mènent une politique impérialiste, parfois de façon douce, parfois de façon arrogante et brutale, dont l’objectif est d’exercer une influence dans les domaines politiques, militaires, économiques et culturels à l’échelle mondiale. Elle est fondée d’abord sur la doctrine Monroe (1), « l’Amérique (du Sud et du Nord) aux Américains », et Roosevelt (2) qui s’arroge le droit d’intervenir partout pour défendre les intérêts de son pays. Ces doctrines s’appuient sur le dollar qui ouvre la voie à l’intervention économique,en favorisant les investissements des capitaux américains sous la pression diplomatique.

    Après la deuxième guerre mondiale, l’Union Soviétique communiste est devenu trop menaçante pour les intérêts américains en Europe et dans le monde, dit en voie de développement.

    Aux États-Unis, un débat eut lieu pour endiguer le régime communiste. L’usage de la force fut écartée au profit d’une stratégie qui consistait à l’encerclement de l’URSS par l’OTAN à l’ouest, le Pacte de Bagdad au Moyen-Orient, l’Organisation du Traité de l’Asie au Sud-est (3). La course aux armements (projet de la guerre des étoiles) fut relancée dans les années 1980 et les relais (médias, organisations), pour dénoncer les atteintes aux droits de l’homme, réactivés. Le résultat est l’effondrement de l’URSS 10 ans plus tard.

    1- STRATÉGIE POUR CONTRER LE DÉFI CHINOIS

    Deux décennies après la chute de l’Union Soviétique, la suprématie américaine est remise en cause par la montée en puissance de la Chine tant au plan économique que militaire en Asie-Pacifique. Pour faire face à ce défi chinois, Barack Obama développa une stratégie géopolitique globale. Si la stratégie américaine contre l’URSS était connue, celle réservée à la Chine n’est pas aussi détaillée. Toutefois, selon le décryptage des déclarations des officiels Américains, les relations que les États-Unis consolident avec les pays de l’Extrême –orient et le déploiement des troupes américaines, nous pouvons supposer que cette stratégie est repose sur :

    Le contrôle des besoins énergétiques de l’adversaire

    La croissance forte de la Chine qui ne dispose pas de ses propres ressources en énergie suffisantes pour son développement, nécessite une grande consommation d’énergie. Elle doit donc importer de plus en plus accroissant sa dépendance de l’extérieur essentiellement du Moyen-Orient dont elle importe 60% de leur production et pourrait atteindre 90% en 2015. Pour empêcher tout éventuel rapprochement de ce pays à ses fournisseurs du Moyen-Orient, les États-Unis mènent une politique qui renforce sa mainmise sur les principaux fournisseurs de la Chine qui sont l’Arabie Saoudite, le Koweït, l’Irak et l’Iran.

    Dans la perspective de rendre difficile l’accès à une source d’approvisionnement alternative au Golfe-Persique, les États-Unis envahissent l’Afghanistan coupant ainsi la route qui mène de la Chine à la mer Caspienne et cherchent à pousser la Russie à s’orienter vers l’Europe plutôt que vers l’Asie. Ils cherchent ardemment à faire passer l’Irak et l’Iran sous leur emprise mettant la Chine en difficulté pour alimenter son industrie en pétrole. Leur hégémonie dans la région passera-t-elle par résurrection due pacte de Bagdad en lui ajoutant les micros États issus de l’éclatement de la Syrie et du Liban en États communautaires.

    La rupture des relations russo-chinoises ou la dislocation du groupe de Shanghai

    Pour briser l’influence américaine dans le continent asiatique une organisation intergouvernementale régionale asiatique menée par l’alliance sino-russe est née. Connue sous l’appellation du Groupe de Shanghai (4).

    Les États-Unis pensent que l’affaiblissement ou la dislocation de ce Groupe accroît l’encerclement de la chine. Pour ce faire et sous le prétexte fallacieux faire front avec l’OTAN contre l’islamisme montant dans la région, ils cherchent par tous les moyens à faire basculer la Russie vers l’Europe tout en espérant une entente sur le partage des hydrocarbures avec ce pays. La Russie devrait faire un choix stratégique rejoindre l’atlanti-europe ou consolider ses relations avec la Chine en renforçant notamment le Groupe Shanghai en vue de lui donner la capacité de faire face à l’OTAN. Au vu de la situation géopolitique qui prévaut il semble que la Russie se rapproche encore plus de la Chine. Leur position vis-à-vis de la crise syrienne le confirme.

    L’Inde constituerait un allié notoire pour cette politique d’encerclement de la Chine et, pour cette raison que les États-Unis développent des relations notamment dans le domaine militaire comme le fait aussi Israël avec ce pays. Il constituera un substitut au Pakistan qui n’a pas encore tranché sur son éventuelle adhésion à cette conception américaine

    La mise en place par un réseau d’alliances

    En Extrême – Orient, les États –Unis comptent sur la Corée du Sud et du Japon considérés comme bases avancée américaines. La Corée du Nord , dont l’arsenal militaire est intéressant, doit être « récupérée » et annexée à la Corée du Sud

    La présence géostratégique américaine repose sur des régions sécuritaires dites « pivot », d’une part le canal de Panama qui relie l’Atlantique au Pacifique, deuxièmement les installations militaires maritimes de San Diégo à Hawaï jusqu’à Guam et de Guam au Japon et à la Corée du sud et enfin la ligne maritime de Bornéo à Singapour Ce système sécuritaire a deux têtes de pont, le Japon et Taïwan et surveille les 6000 navires qui sillonnent l’océan indien transportant le pétrole vers la Chine.

    Neutraliser sa capacité de menace nucléaire

    Rompant avec « l’équilibre de la terreur », les États-Unis se dotent d’un bouclier intercepteur de missiles atomiques lancés sur le territoire des USA. Avec ce bouclier, les USA croient bien pouvoir déclencher une attaque contre un pays nucléaire sans craindre une riposte sérieuse.

    Dans cette optique, ils installent des systèmes d’interception des missiles balistiques et des missiles de croisière chinois en Asie et au Moyen-Orient. Quatre systèmes antimissiles Patriot sont déployés au Japon, en Corée du Sud, à Taïwan et aux Émirats Arabes Unis. Pour augmenter l’efficacité de ces systèmes, ils projettent d’installer un nouveau radar de signes avant – coureurs aux Philippines en plus de celui se trouvant au Japon. Les navires de guerre capable de porter les missiles antimissiles passeront de 26 à 38 d’ici 2018 dont la moitié sera déployée en Asie et au Pacifique

    Instrumentalisation des conflits ethniques et des droits de l’homme

    La Chine, avec ses 56 ethnies, est une diversité de croyances culturelle et d’influence spirituelle. Cette diversité peut s’avérer dangereuse pour elle ou tout autre pays similaire si la liberté d’expression et de religion n’est pas respectée. Les Tibétains et les Ouighours et les Mongols de la Mongolie-intérieure sont les minorités qui affichent le plus des revendications indépendantistes. Les États-Unis trouvent dans la géographie chinoise les éléments suffisants pour favoriser des soulèvements

    a) – Le Tibet revendique son autonomie. Le soulèvement du Tibet en 1959, à travers des preuves confirmées, n’était pas du tout complètement spontané selon ses partisans mais bien l’œuvre soit de la CIA soit des chefs Khampa (5) voire les deux. A. Tom Grunfeld (6) l’a annoncé dans une conférence en 2000 lors d’un congrès mondial de l’Association internationale de sciences politiques. La fuite du Dalaï Lama en 1994 est organisée pour l’utiliser contre le gouvernement chinois.

    b) – Les Ouighours revendiquent leur musulmanité. Les Ouighours sont un musulman turcophone qui représente plus de 45% de la population de la province de Xinjiang. Pour Pékin, le Xinjiang est parmi les priorités stratégiques pour des raisons économiques (la présence d’importants gisements de matières premières) et géopolitique, la région a 5 000 km de frontières avec huit pays dont l’Inde, le Pakistan, le Kazakhstan et le Kirghizstan.

    Ils demandent que soit respectée leur spécificité culturelle et religieuse surtout pendant le Ramadan et les fêtes religieuses d’une part et de mettre fin à la politique d’assimilation menée par Pékin qui favorise l’installation des Hans ethnie non musulmane dans la province. Leur soulèvement est pour des raisons identitaires.

    La révolte de février 1975 et 2001 a fait 167 et celle de 2001 a été sévèrement réprimes par les autorités chinoises révoltes en considérant le soulèvement de la province comme actes terroristes. De 2001 à nos jours des émeutes éclatent donnant des affrontements entre les musulmans et les Hans. Les Américains notamment sont accusés d’être les manipulateurs de ces manifestations.

    c) – Les Mongols de la Mongolie-intérieure. Ils se sentent menacés dans leur culture par la migration des Hans sur leurs terres. L’exportation minière intensive détruit leur cadre et leur mode de vie pour lesquels la colère gronde.

    Ils ont intégré dans leur stratégie de déstabilisation l’élément internet persuadés que les moyens de communication ont un rôle prépondérant dans la direction des événements dans le sens souhaité tout en suivants en temps réel les événements. Aussi, est- il devenu impératif de repenser le cyberespace en cyber-sécurité. (Stratégie internationale pour le cyberespace).

    2- OBAMA VANTE L’IMPÉRIALISME AMÉRICAIN DU XIXème SIÈCLE

    En annonçant sa nouvelle stratégie globale en Extrême-Orient le président Américain donne l’impression de faire retourner les États-Unis au 18e siècle où le concept impérialisme prenait tout son sens dans ce pays. L’historien américain, John Gerassi, dans un article des temps modernes de septembre 1967, affirme « la politique étrangère des USA a été toujours dominatrice et impérialiste depuis 1823 ». Une tradition politique américaine pour cette région du globe. En effet, depuis ce siècle, l’Extrême-Orient constituait déjà un espace pour les États-Unis où leur suprématie ne doit pas être discutée.

    Aussi bien les politiques, les académiciens que les religieux encourageaient l’expansion de leur pays parfois au détriment des valeurs morales voyaient dans zone pacifique et extrême–orient une importance décisive.

    Le Secrétaire d’État Steward en 1852 disait « l’Océan pacifique, ses rivages, ses iles et la vaste région au-delà, deviendront le principale théâtre des événements dans le grand futur monde », et John Hay, secrétaire d’État en 1860 : « (…) Qui comprend la Chine tient la clé de la politique internationale des 500 ans à venir ».

    Selon John Fiske, philosophe et historien, professeur à Harvard la politique américaine est fondée sur le principe de « la race anglaise dont les deux branches ont la mission de fonder à travers la plus grande partie du monde plus élevée et un ordre politique plus durable qu’aucun autre dans le monde » Le Pasteur Josiah Strong dans son livre « our contry » annonce que la race anglo-saxonne est élue par Dieu pour civiliser le monde et que les USA ont une responsabilité essentielle »

    Les doctrinaires américains justifient leur politique impérialiste par :

    La nécessité de trouver des débouchés. Ils prétendent que les usines américaines produisent plus que le peuple utilise. Le sol américain produit plus qu’il ne peut consommer. La destinée nous a tracé notre politique : le commerce mondial doit être et sera à nôtre.

    La supériorité de la race anglo-saxonne. Ils croient que Dieu a chargé la race anglo-saxonne de gouverner les peuples séniles et barbares et diriger la régénération du monde.

    Nature religieuse. Les colons ayant quitté l’Europe, vont s’installer dans le nouveau monde car ils ne pouvaient plus exercer leur culte. Dans le nouveau monde , ils vont s’atteler à l’établissent du royaume de Dieu sur terre. L’élément religieux est omniprésent dans la politique américaine, la devise de ce pays est « In god we trust » (en Dieu nous croyons). Le président Wilson ne prêchait-il pas une croisade contre l’Europe ? Pour eux, seules leurs valeurs sont universelles, et il faut les répandre dans le monde ; Tocqueville considérait ces valeurs comme étant la démocratie.

    3- LA CHINE SE PRÉPARE A LA CONFRONTATION

    Une guerre aura lieu probablement dans le Pacifique, mais quel en sera le motif ? Sur quel litige éclatera-t-elle ? On ne peut donner de réponse.

    Andrew Marshall, un des principaux conseillers du Pentagone, en réponse à une question sur son avis sur ce qui se passe en Irak, dira « Je ne regarde pas ça de trop près. Je suis occupé à planifier la future guerre avec la Chine d’ici vingt ans sous l’eau ou dans l’espace » (7). Bush Junior affirmait que « la Chine est une rivale et non un partenaire stratégique » (8).

    « La Chine est trop grosse pour que les Américains l’envoient dans la lune. Les chinois sont bien sur terre depuis 5 000 ans et y resteront à jamais » (9) répond Sha Xukang négociateur chinois sur le désarmement. Phrase calculée et diplomatique, mais qui contient des menaces…

    La Chine a parfaitement compris que le Pacifique et l’Extrême–orient sont des espaces vitaux déterminants pour leur prospérité aussi bien pour elle que pour les États-Unis et qu’ils ne peuvent être partagés. Elle se prépare.

    Hausse des dépenses militaires. pour l’année 2011, le gouvernement prévoit un budget de 20 milliards d’euro « les dépense militaires sont 2 à 3 fois plus élevées que les chiffres officiels avoués » (10). La dotation budgétaire passera à plus de 300 milliards de dollars en 2015 et revalorise les soldes des militaires pour les motiver.

    La Chine n’a pas accru ses effectifs des forces terrestres car elle sait que la confrontation ne sera pas frontaliers mais une guerre post- moderne centrée sur la guerre électronique, les missiles, les avions, les sous-marins et les satellites et même une guerre nucléaire.

    Elle muscle sa flotte marine et sous marine, lance des portes avions, et modernise son aviation.

    • Elle améliore ses capacités nucléaires et balistiques, et met en orbite des satellites espions.

    • Elle se prépare à faire face à tout mouvement d’agitation à l’instar de ce qui se passe dans le monde Arabe. Lors de l’Assemblée annuelle du congrès national du peuple de l’année 2011, le gouvernement a annoncé une hausse importante du budget consacré au maintien de l’ordre.

    SERAGHNI LAID http://www.cercledesvolontaires.fr

    Référence :

    1. James Monroe. Sa doctrine, exposée dans une déclaration du 2 décembre 1823, s’articule sur deux principes :

    a) – Les États-Unis s’abstiennent de toute intervention en Europe,
    b) – Les États-Unis ne tolèrent aucune intervention de l’Europe en Amérique.

    2. Théodore Roosevelt né le 27 octobre 1853 a New York, historien, naturaliste, explorateur, écrivain et soldat, il est le 26ème président des États-Unis. Sa doctrine dite « big stik » (gros bâton) est inspirée d’un proverbe africain qui dit « parlez doucement et prenez un gros bâton avec vous, vous irez loin »

    3. Créée à Manilles le 8 septembre 1954, cette organisation comprend les Philippines, la Nouvelle Zélande, du Pakistan, la France, de la Grande Bretagne, l’Australie, la Thaïlande et des États-Unis.

    4. L’organisation de coopération de Shanghai, appelée groupe de Shanghai, créée le 14 et 14 juin 2002, comprend la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan. Le Pakistan, l’Inde et l’Iran sont des membres observateurs.

    5. Khampa est un bourg tibétain situé au Nord de la frontière avec l’État indien du Sikkim.

    6. A. Tom Grunfeld est professeur d’histoire à l’université d’État de New York spécialisé dans l’histoire moderne de l’Asie orientale notamment et plus particulièrement de la Chine et du Tibet.

    7. M. Wietzmann, « Le mal de l’Irak aux intellectuels américains ». Le Monde 2, 17 février 2007.

    8. Mondialisation du 24 octobre 2008.

    9. Gerald Fouchet, politologue, écrivain et journaliste : « Vers une nouvelle guerre froide Chine-USA ».

    10. Le Mmonde du 7 mars 2001.

  • Bruxelles vole les Chypriotes – par Marc Noé

    Le plan dit « de sauvetage » qui vient d’être signé entre Chypre et l'Eurogroupe lundi va entrainer des sacrifices importants de la part des banques de l'île mais aussi de leurs plus gros déposants parmi lesquels figurent de « nombreux étrangers ». Comme si cette expression prenait tout à coup des allures de suspicion tout en servant d’excuse fallacieuse pour camoufler un vol planifié.
    Pour temporiser, l'Eurogroupe assure que les détenteurs de dépôts bancaires de moins de 100 000 euros (pour un total de 30 milliards d'euros) seront épargnés. Pour les eurocrates, au-delà de cette somme, un Chypriote est donc considéré comme un « riche » ! Pour travestir la manipulation, il n'est désormais plus question de « taxe sur les dépôts », mais de « perte contrainte et forcée » sur les comptes de plus de 100 000 euros. Question de vocabulaire… et d’hypocrisie ! La ponction ainsi opérée sur ces «gros comptes» dans les deux principales banques du pays devrait favoriser l’extorsion de 4,2 milliards d'euros.¢
    Dans ce montage frauduleux, la « Bank of Cyprus », première banque du pays, sera « sauvée » par la recapitalisation opérée à leur corps défendant par les détenteurs de comptes supérieur à 100 000 euros. Ceux-ci se verront alors amputés de 30 à 40% de leur épargne qu’ils seront ensuite « autorisés » à récupérer. Quelle délicatesse ! On parle bien d’argent privé ici. S’accaparer le bien d’autrui sans son consentement, c’est bien du vol… non ?
    Quant à la « Laiki Bank », la seconde de l’île, elle est maintenant purement et simplement mise en faillite. Les comptes inférieurs à 100 000 euros et les prêts de la Banque centrale européenne (pour un montant de 9 milliards d'euros) sont appelés à former la partie saine de la banque, la « good bank », qui sera, elle, intégrée à la « Bank of Cyprus ». Le reste est mis en liquidation. Les déposants n’auront plus que leurs yeux pour pleurer avec le maigre reliquat qui leur reviendra. « Que le Peuple s’amuse ! » Un Peuple qui n’est pourtant absolument pas fautif ni responsable des errements de ses « dirigeants ».
    Bruxelles joue ici sur du velours. Le Parlement de Nicosie ayant voté, vendredi dernier, une loi sur les faillites bancaires, l'accord de Bruxelles n'a plus besoin d'être approuvé… démocratiquement.
    Mais le diktat de l’Eurogroupe ne s’arrête pas là : privatisations, hausse de l'impôt sur les sociétés dans une fourchette de 10 % à 12,5 %... Tout cela sera précisé dans un « protocole » prévu pour le mois d’avril prochain. C’en est fini du caractère attractif pour les capitaux étrangers.
    Les Chypriotes n’ont pas fini d’en baver et les européistes s’en moquent. À moins que…¢
    © Marc NOÉ pour FPI-Le Gaulois
    Ancien Maire-Conseiller Général de Seine-et-Marne
    FPI-Le Gaulois

  • Crise de la zone euro : Faisons sauter les paradis fiscaux !

     La crise chypriote a révélé au grand jour le statut fiscal particulier de l’île au sein de la zone euro. Mais il n’est pas très différent de celui d’autres pays européens, comme le Luxembourg ou les îles Anglo-Normandes : des aberrations qu’il faudrait purement et simplement abolir.

    Pourquoi fait-on couler Chypre, alors que les autres paradis fiscaux – le Luxembourg ou les petites îles britanniques comme Man et Guernesey – ne sont pas inquiétés ?

    Cette attitude de victime qu’adopte Chypre est assez bête. Si quasiment personne ne va fouiller dans ces enclaves, c’est parce qu’elles ne demandent pas à leurs partenaires européens de les sauver de la faillite.

    Ce n’est pas tout, en revanche, car le cas chypriote est tout de même hallucinant. Jusqu’en 2007, c’est tout juste si l’île collectait des impôts. Dans les années 1990, c’est à Chypre que Slobodan Milosevic est venu cacher les 800 millions de dollars qu’il avait raflés dans les caisses yougoslaves. Ce sont les banques chypriotes qui placent, blanchissent et réinjectent l’argent sale venu de Russie, et notamment les capitaux issus de la spéculation pétrolière. Selon la CIA, l’île participe aussi à la traite de femmes philippines et dominicaines pour leur exploitation sexuelle. Le grand port de Limassol est la capitale des navires qui échappent aux réglementations et dont les activités sont opaques et irresponsables, car ils profitent du pavillon chypriote – qui s’apparente presque à un drapeau pirate.

    Liste noire

    Par ailleurs, l’élite financière maintient, tout comme en Irlande, des relations incestueuses avec la droite politique : c’est le ministre des Finances, Michalis Sarris, qui a cherché à faire ami-ami avec Moscou pour apaiser les blessures des banques ; c’est aussi lui qui, en 2012, était président du conseil d’administration de l’institution financière dont l’état est le plus catastrophique, le groupe Laïki.

    En réalité, Chypre n’est pas un paradis fiscal, si l’on se fie à la définition vague de l’OCDE. Il est vrai que les impôts sont extrêmement bas, condition sine qua non pour être inscrit sur la liste noire. Pourtant, l’île ne répond pas aux deux autres critères nécessaires : l’opacité totale et l’impossibilité pour les pays tiers d’obtenir des informations fiscales.

    D’autres petits détails enlaidissent et fragilisent l’île. Son secteur financier a une ampleur démesurée (les actifs équivalent à 7,1 fois le PIB) – tout comme l’Irlande, dont le sauvetage était aussi lié à la taille de l’économie –, soit le double de la moyenne européenne (où les actifs atteignent 3,5 fois le PIB) et de l’Espagne (3,1), mais le tiers du Luxembourg (21,7).

    Ainsi, Chypre n’est pas un paradis fiscal au strict sens juridique du terme, même si elle n’en n’est pas loin, tout comme le Luxembourg, bien que les deux ne soient plus inscrits sur la liste grise de l’OCDE.

    Le mal chypriote couve

    Le Luxembourg ? Parlons-en. Le Grand-Duché est le pays le plus riche au monde, grâce à 200 banques étrangères et plus de 3.000 milliards d’euros en actifs financiers extraterritoriaux (sur les 20.000 milliards existants dans le monde), qui bénéficient d’un système fiscal extrêmement généreux. La situation actuelle n’est plus aussi paradisiaque que l’ancien régime dont bénéficiaient les entreprises de type “Holding 1929″, qui étaient exemptes de tout impôt et retenue. Toutefois, depuis 2007, certaines sociétés de gestion de patrimoine familial (SPF), qui ne sont redevables à aucun moment de leurs rentes, leur patrimoine ou de la TVA, se voient tout de même prélever quelques retenues et une taxe de 0,25 %. Voilà ce qu’on pourrait appeler les limbes fiscaux.

    Un jour, peut-être que le Luxembourg, la Suisse et les égouts insulaires de Londres (et… de Singapour) contracteront le mal chypriote. Ces territoires couvent déjà la maladie, en un sens. Ainsi, pour éviter de faire appel au contribuable allemand ou espagnol pour les sauver et pour empêcher que les détenteurs de dépôts non garantis ne paient les pots cassés, il y a une solution : dynamiter les limbes fiscaux.

    Comment ? Il faut mettre en œuvre une grande harmonisation fiscale, qui complétera la partie consacrée aux recettes dans le traité budgétaire, dont l’objectif est la maîtrise des dépenses. La stratégie consiste à harmoniser les types d’impôts et les bases imposables en ce qui concerne les taxes sur le capital, mais aussi à mettre en place des tranches plus petites pour l’impôt sur le revenu, éliminer les exceptions à la TVA, harmoniser à la hausse l’impôt sur les sociétés, taxer les bénéfices engrangés dans les limbes fiscaux par les sociétés marchandes étrangères et imposer une taxe progressive sur les transactions financières.

    De telles transformations ne seront pas simples. Au sein de l’UE, les accords fiscaux nécessitent l’unanimité. Ceux qui profitent des limbes fiscaux et tous leurs amis ont un droit de veto. Et ils s’en servent, pour l’instant. Dynamitons aussi ce veto. Faites passer le mot.

    - Article original en espagnol : El País

    - Traduction française : Presseurop

    http://fortune.fdesouche.com

  • Lessive géopolitique… A qui profite la situation coréenne ?…

    Pertinente analyse des experts russes, qui mène à l’éternelle question à 10 Euros: A qui tout cela profite t’il ? Il est clair que la Corée du Nord ne fait rien sans l’aval de la Chine, donc, gigoter de la sorte donne un prétexte au pays du goulag levant de renforcer son dispositif militaire en Asie pour isoler la Chine plus avant. Ceci immanquablement va étirer l’armée de l’empire et la rendre bien plus inefficace sur les théâtres de conflit au Moyen-Orient et en Afrique. D’un autre côté on peut toujours se demander à quel jeu joue vraiment la Chine ? Son rapprochement récent avec la Russie est-il un leurre ? Vu les énormes intérêts économiques en jeu et l’intérêt que porte l’oligarchie à la Chine depuis plus de 40 ans, tout ceci n’est-il pas qu’un leurre ? La Chine jouera t’elle à terme dans le camp de l’empire ? Cette nouvelle monté de mayonnaise façon américano-sino-coréenne est encore un air de pipeau pour faire monter le sentiment d’insécurité de plusieurs crans… Dans quel but ?

    A suivre de près…

    – Résistance 71 –

    La Russie redoute une situation hors de contrôle en Corée du Nord (Lavrov)

    Al Manar, Le 29 Mars 2013

    url de l’article original : http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=104220&cid=19&fromval=1&frid=19&seccatid=33&s1=1

    La Russie a mis en garde vendredi contre des « actions unilatérales » qui risquent de faire « perdre le contrôle de la situation » en Corée du Nord, où le régime prépare ses missiles pour d’éventuelles frappes contre les Etats-Unis.
   
 »Nous pouvons perdre le contrôle de la situation, elle s’engage dans la spirale d’un cercle vicieux », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, au cours d’une conférence de presse.
   
 »Nous sommes préoccupés par le fait que des actions unilatérales, consistant à intensifier les activités militaires, sont entreprises autour de la Corée du Nord parallèlement à la réaction appropriée du Conseil de sécurité de l’ONU et à la réaction collective de la communauté internationale », a-t-il ajouté.

    La Russie appelle tous les pays « à s’abstenir de montrer leur force militaire et à ne pas utiliser la situation actuelle pour atteindre des objectifs géopolitiques dans la région par des moyens militaires », a-t-il encore dit.

    Selon un expert militaire russe interrogé par l’agence de presse Interfax, la Corée du Nord multiplie les « provocations » sans avoir les moyens d’atteindre les Etats-Unis.
   
 »Pour le moment, la Corée de Nord ne dispose pas de lanceur qui pourrait atteindre les Etats-Unis ou leurs bases dans l’océan Pacifique », a déclaré l’expert sous couvert de l’anonymat.
   
 »Les Coréens du Nord sont aussi loin de fabriquer des têtes nucléaires qui pourraient équiper un missile intercontinental balistique », a-t-il ajouté.

    L’expert a estimé que les photos publiées vendredi par les médias nord-coréens semblant témoigner de projets d’attaque des Etats-Unis étaient de « nouveaux épouvantails » agités par Pyongyang.
   
 »Je ne crois pas à la possibilité de telles frappes. Les Nord-Coréens ont eu recours périodiquement à telles menaces, déjà avant Kim Jong-Un », a-t-il souligné.
   
 »Les déclarations de la Corée du Nord, qui relèvent de la provocation, donnent en réalité un très bon prétexte à Washington pour étendre ses capacités de défense anti-missile dans la région Asie-Pacifique », a encore dit l’expert russe.

    http://resistance71.wordpress.com/

  • Afghanistan : l’insurrection qui vient (première partie)

    Le retrait des troupes de l’ISAF [en français, Force internationale d'assistance et de sécurité, FIAS] et ses conséquences telles que le transfert complet des responsabilités en matière de sécurité aux forces afghanes, la situation sécuritaire, politique et sociale du pays, la corruption endémique ainsi qu’une présence sans cesse réaffirmée des Talibans laissent entrevoir un avenir sombre pour l’Afghanistan.

    2014 : l’année de tous les dangers

    Le retrait total des troupes de l’ISAF et plus particulièrement américaines prévu pour 2014 suscite de nombreuses appréhensions, notamment au sein de la population afghane. Contrairement aux souhaits du haut commandement militaire américain en Afghanistan, Barack Obama a privilégié un retrait total (le fameux « zero option ») et rejeté l’idée de maintenir une présence militaire minimale afin de soutenir le gouvernement afghan. Le « zero option » d’Obama a suscité de vives réactions au sein de la classe politique afghane et certains parlementaires comme Naim Lalaï (Kandahar) n’ont pas hésité à déclarer que « Si les Américains retirent leurs troupes sans un plan, la guerre civile des années 1990 se répétera. (…) Cela permettra aux Talibans de l’emporter militairement » [1].

    De nombreux doutes ont été émis sur la capacité des forces afghanes à assumer seules la pacification du pays : ces questions ne concernent pas seulement les compétences opérationnelles de l’armée ou de la police afghane mais aussi le soutien et la légitimité dont elles jouissent au sein d’un pays encore tribal et gangrené par la corruption. Un récent sondage mené par les Nations Unies sur un échantillon de 7000 Afghans a montré que 80% de ceux-ci pensaient que les forces de sécurité afghanes n’étaient pas prêtes à prendre le relais de l’ISAF [2]. Cette enquête du PNUD a montré que seulement 2 Afghans sur 10 pensent que les forces de police locales peuvent assumer leurs fonctions et pour la majorité des sondés la corruption est un problème majeur [3].

    La formation des forces afghanes (3500 000 hommes) s’est accélérée mais un transfert total des responsabilités en matière de sécurité semble être prématuré. Pour de nombreux experts et militaires occidentaux, les forces afghanes ne sont pas encore aptes à assumer leur mission sans un soutien étranger conséquent. Ce sentiment est aussi partagé par différents parlementaires afghans : pour Mirwais Yasini, « Si les forces américaines quittent l’Afghanistan sans entraîner adéquatement les forces de sécurité afghanes, et sans les équiper, ce sera un désastre » [4]. Sentiment partagé par la parlementaire Shukria Barakzaï qui ajoute que pour les Etats-Unis, cela équivaudra à reconnaître leur « défaite » [5]. Conscients que le « zero option » prôné par Obama pourrait s’avérer catastrophique, certains hauts fonctionnaires américains affirment que Washington compterait cependant maintenir une présence militaire de 3000 à 9000 hommes en Afghanistan après 2014 [6].

    Cette éventualité a été confirmée et précisée du début du mois de janvier 2013 par le Général John R. Allen : trois options ont été formulé, chacune ayant une conséquence sur la conduite de la lutte antiterroriste ainsi que l’avenir du pays. La première option consisterait à maintenir 6000 soldats dont la mission serait de mener des opérations spéciales contre les Talibans [7]. Dans le cadre de ce plan l’Armée Nationale Afghane ne recevrait qu’un soutien logistique et une formation limités : cette première option est considérée comme comportant un « haut risque d’échec » [8]. La seconde option propose un déploiement de 10,000 G.I.s et un renforcement de l’entraînement des forces afghanes ; elle est considérée comme comportant un risque moyen d’échec [9]. La dernière option, qui comporterait un risque d’échec faible, prévoit un déploiement de 20,000 soldats américains auquel s’ajouterait un contingent de l’US Army chargé de patrouiller dans des zones précisément délimitées [10]. Comme l’ont rappelé des membres du Ministère de la Défense américain, le succès de leur implication et du conflit ne repose pas uniquement sur des facteurs militaires mais aussi sur la capacité d’un gouvernement corrompu à fournir à la population afghane les services et infrastructures de base dont elle a terriblement besoin [11]. Contrairement aux souhaits du Général John R. Allen, Barack Obama reste pour l’instant déterminé à ne maintenir en Afghanistan qu’un contingent de 3000 à 4000 soldats américains [12]. Pour certains experts comme Nazif Shahrani de l’Université d’Indiana, le nombre de soldats américains qui sera effectivement déployé après 2014 sera proche de l’estimation la plus basse dans la mesure où il sera difficile de faire accepter à l’opinion publique américaine le maintien ou le redéploiement d’une large force armée en Afghanistan [13].

    Hamid Karzaï n’est pas opposé au maintien de forces américaines après 2014 mais des points de discorde existent avec Barack Obama dans la mesure où le président afghan souhaite que les soldats américains soient responsables de leurs actes et ne soient plus couverts par une immunité juridique – ce qui est inacceptable pour les Etats Unis [14]. Les relations afghano-américaines se sont tendues au cours des derniers mois et au cours de sa visite à Washington, en janvier 2013, Hamid Karzaï a réitéré ses demandes en y ajoutant le souhait de voir les forces américaines opérer hors des villes et villages afghans [15]. Ces revendications sont cependant limitées par le fait que Karzaï doit négocier avec Washington la fourniture aux forces afghanes d’armes lourdes, d’engins aériens modernes et d’équipement médical [16]. Dans le même temps le montant de l’aide, des investissements et des dépenses des Etats Unis (120 milliards de Dollars américains en 2011) en Afghanistan pourrait se réduire considérablement à cause du contexte économique américain, du retrait des troupes de l’ISAF et du degré de corruption affectant le pays [17].

    Les Etats-Unis ont décidé de réduire drastiquement leur effectif militaire et civil présent ainsi que l’ensemble de l’aide financière ou les dépenses militaires et civiles affecté à l’Afghanistan: le personnel militaire et civil américain ne devrait plus qu’occuper 5 bases ou infrastructures à la fin de 2014 (contre 90 à la fin 2011) et ces importantes coupes budgétaires pourraient à terme sérieusement affecter leur sécurité [18]. Washington devrait cependant dépenser 150 milliards de Dollars supplémentaires à la fin 2014 [19]. Aucun progrès militaire significatif n’a été réellement enregistré [20] et la stratégie de transition est en fait une stratégie de retraite souvent perçue comme étant floue [21]. Aussi bien le Département d’Etat que USAID n’ont pu, en dépit de leurs efforts, convaincre, démontrer et mesurer concrètement les effets ou les progrès produits par le volet civil du “surge” ainsi que les différents programmes d’aide civile, reconstruction et développement [22].
    Comme le rapportent la Banque Mondiale et des officiels afghans, le gouvernement afghan, “est si dépendant de l’aide extérieure et des dépenses militaires dans le pays que le gouvernement entier et l’effort de guerre pourraient s’effondrer au cours de 2014 et des années qui suivent sans efforts d’aide extérieure effectifs” [23]. Les élections de 2014 sont une échéance cruciale mais peu d’espoirs quant à un changement positif ou un sursaut qualitatif existent: le futur chef de l’Etat afghan “présidera une législature afghane corrompue et divisée dont les pouvoirs sont trop faibles pour être effectifs et une structure politique au sein de laquelle les gouverneurs ainsi que les chefs locaux sont nommés et n’ont pas de réelle légitimité populaire” [24].

    Face à ces contraintes et à l’évolution du contexte politique, Karzaï semble vouloir se montrer indépendant et diversifier ses alliés: le président afghan a ainsi refusé de signer un accord militaire contraignant et de long terme avec les Etats Unis car ce traité était perçu comme une menace sur la souveraineté de l’Afghanistan [25]. Dans cette optique Karzaï souhaite mettre fin à l’immunité couvrant les soldats américains et s’est indigné du fait que des Afghans soient enfermés dans des centres militaires de détention contrôlés par les Etats Unis et ce, sur le territoire afghan [26].

    La Police Nationale Afghane : un pilier fragile

    A l’image d’une grande partie de la classe politique afghane et des administrations d’Etat, la police est affectée par la corruption. Ce phénomène sape sa légitimité et toute confiance de la part de la population. La corruption au sein de la police est le résultat de la conjonction de différents facteurs tels que la pauvreté générale du pays, les bas salaires, un manque de professionnalisme, des problèmes propres à l’organisation et à la structure interne des services de police mais aussi propres au fonctionnement de l’Etat ainsi qu’au népotisme généralisé.
    Alors que l’Armée Nationale Afghane avait éclaté suite à la chute du régime communiste et à la guerre civile des années 1990 – causant ainsi sa disparition en tant qu’organe de l’Etat remplacé par divers groupes armés puis reconstituté quasiment ex-nihilo avec le soutien de l’ISAF – la police afghane n’a jamais disparu [27]. Echappant au contrôle de Kaboul durant de nombreuses années, celle-ci a poursuivi une existence autonome au sein des provinces où certains combattants se sont imposés comme officiers de police et responsables des services de police locaux [28]. Les salaires dans la police restent peu élevés en comparaison des salaires versés par les firmes de sécurité privée et la paie versée aux policiers en service dans les zones dangereuses ou en conflit est peu attractive. Les bakchichs sont vus comme un moyen d’améliorer l’ordinaire (alors qu’ils introduisent de graves brèches dans le dispositif policier et sécuritaire afghan) et certains services comme la police routière ou les garde-frontières sont extrêmement demandés de par leur fort potentiel lucratif.

    Le sentiment de méfiance à l’égard de la police est encore plus fort au sein des populations pachtounes bien que de nombreux membres de cette communauté servent au sein de la Police Nationale Afghane. Représentant 1/4 de la population, les Tadjiks se sont taillés la part du lion au sein des forces de police afghane et sont surreprésentés au sein de l’Académie de Police : en 2003 ils constituaient 90% de l’effectif des étudiants [29]. En juillet 2007, sur 223 sous-officiers promus, 167 étaient Tadjiks et le reste était composé de 37 Pachtounes, 11 Hazaras, 6 Sadats, 1 Ouzbek et 1 Gujar [30]. Sur les 376 officiers promus, 210 étaient Tadjiks, 144 Pachtounes, 15 Hazaras, 3 Ouzbeks, 3 Sadats et 1 Pashaï [31]. Pour des raisons salariales ou sécuritaires de nombreux officiers refusent de servir dans les provinces dangereuses et ce sentiment d’insécurité est particulièrement fort parmi les Tadjiks ou Ouzbeks servant dans le Sud. Dans les provinces méridionales de nombreux chefs de la police ont été recrutés localement et pour certains cela peut poser un problème en terme de loyalisme envers les autorités centrales. Le caractère multiethnique des unités de police ou de l’armée est un moyen de renforcer un sentiment d’unité nationale mais peut aussi poser certains problèmes en termes de fonctionnement : ainsi il peut arriver que des tensions inter-communautaires éclatent entre membres des forces de l’ordre et dégénèrent en fusillades se soldant par des morts. De tels drames peuvent aussi se produire pour des raisons criminelles (trafics, corruption), politiques ou personnelles. A la fin du mois d’octobre 2012, de tels incidents avaient entraîné la mort de trois policiers dans la province de Khost [32] et de trois autres de leurs collègues dans la province de Baghlan [33]. Au cours de la même période, dans la province de Herat, un officier de police avait été assassiné par son épouse à cause de son comportement considéré comme déshonorant (consommation d’alcool et mœurs jugées légères) [34].

    En dépit des efforts fournis, la composition ethnique de la Police Nationale Afghane et le comportement de certains de ses policiers reste une source de mécontentement pour de nombreux Pachtounes. Les véhicules provenant des provinces à majorité pachtoune sont sujets à de fréquents contrôles à l’entrée de Kaboul et ces contrôles sont souvent ressentis de manière discriminatoire. De nombreux Pachtounes se rendant dans la capitale afghane pour affaires, raisons familiales ou médicales se sont fréquemment plaints du racket exercé à leur encontre par des policiers souvent décrits comme Tadjiks ou Ouzbeks [35].

    L’Armée Nationale Afghane : un miroir des relations inter-ethniques

    Les forces armées afghanes qui ont un rôle crucial à jouer dans la pacification du pays sont aussi sujettes aux mêmes problématiques : les Pachtounes, majoritaires au sein de la population afghane, y sont sous-représentés alors que les Tadjiks dominent largement le corps des officiers. En prenant en considération le contexte social, politique et sécuritaire de l’Afghanistan, il n’est pas déraisonnable de penser que « Le changement massif dans la composition ethnique de l’ANA au cours des dernières années (…) [peut] mener à une autre guerre civile, entre les Pachtounes et une coalition anti-pachtoune dirigée par les Tadjiks, similaire à celle qui a suivi la chute du régime soutenu par les Soviétiques en 1992 » [36].

    Pour les Pachtounes ce poids des Tadjiks est perçu comme un déni de leur rôle historique et autrefois dominant alors que les Tadjiks restent méfiants voire hostiles envers les Pachtounes qu’ils considèrent comme des alliés objectifs des Talibans [37]. Depuis sa création en 2002 l’ANA et plus particulièrement son corps d’officiers est dominé par les Tadjiks mais la composition de la troupe reste plus ou moins équilibrée ou représentative. Les recommandations du Général Karl Eikenberry ainsi que les efforts produits dans ce domaine par l’armée américaine ont permis, selon une étude de la RAND Corporation, d’arriver à recruter en 2008 40% de volontaires pachtounes et moins de 30% de volontaires tadjiks [38]. L’année suivante un rapport de l’Inspecteur Général Spécial pour l’Afghanistan montrait cependant que les effectifs de troupes entraînées comptaient 41% de Tadjiks (environ 25% de la population) pour 30% de Pachtounes [39].

    La forte présence de Tadjiks au sein de l’ANA est notamment due aux problèmes de recrutement dans les zones rurales des provinces pachtounes de Kandahar et du Helmand [40]. Ainsi, dans la province de Zaboul, le nombre de Pachtounes servant au sein des « kandaks » (bataillons) locaux ne s’élevait qu’à environ 5% des effectifs [41]. En dépit d’un accord conclu entre Hamid Karzai et l’armée américaine prévoyant de corriger ce problème de composition ethnique, les cadres de l’ANA et du Ministère de la Défense, placés par le Maréchal Fahim et ayant servi pour la plupart au sein de l’Alliance du Nord, continuent de dominer l’appareil militaire afghan [42]. Malgré la disgrâce de Fahim en 2004, la prééminence des Tadjiks a été sauvegardée par la présence du Général Bismullah Khan à la tête des forces armées et de l’état-major afghan [43].

    En 2008 au moins 70% des kandaks étaient commandés par des Tadjiks et dans la province pachtoune de Zaboul 2 commandants de kandaks sur un total de 6 étaient d’origine pachtoune [44]. Cet état de fait serait le précurseur d’une possible guerre civile : de nombreux Pachtounes refusent de servir au sein de l’ANA et le fait que le Dari soit devenu de facto la langue de l’ANA a accru le sentiment parmi les Pachtounes que cette dernière est une institution étrangère [45]. Les réformes menées afin d’arriver à un certain équilibre ethnique n’ont pas eu nécessairement les effets escomptés : les craintes ou la méfiance des Pachtounes à l’égard de l’ANA ont fait place à celles des Tadjiks, Ouzbeks ou Hazaras. Mohammed Mohaqiq, un des leaders de la communauté hazara, a affirmé que « L’armée est ethniquement structurée d’une manière à ce qu’elle ne puisse pas combattre les Talibans. Il est possible qu’ils [les soldats afghans] se rendent lorsque les Talibans attaqueront » [46].

    Pour certains analystes américains l’ANA est incapable d’empêcher l’éclatement d’une guerre civile et elle ne pourra que l’atténuer [47]. Pour Matthew Hoh, cette guerre civile est proche et ira en s’aggravant à moins que l’accent ne soit mis sur « la réconciliation politique afin « d’intégrer tous les éléments de la société au sein du gouvernement afghan et des forces de sécurité » [48] – une priorité essentielle et pourtant négligée par les précédentes conférences internationales [49]. Hoh se souvient aussi d’un fait marquant dont il avait été le témoin à Zaboul au cours de la fête de l’indépendance nationale : l’ANA semblait être pour les officiers tadjiks leur création et un avatar de l’Alliance du Nord dans la mesure où, au cours des cérémonies officielles regroupant militaires et policiers, des portraits des commandants de l’Alliance du Nord – dont feu Ahmad Shah Massoud – avaient été installés alors qu’aucun portrait de Hamid Karzaï n’était visible [50]. Dans la province de Zaboul, le Major Général Jamaluddin Sayed (Tadjik) de l’ANA a démis de leurs fonctions l’ensemble des policiers pachtounes qu’il soupçonnait d’entretenir des relations avec les Talibans et a demandé à ce que le recrutement de policiers se fasse à l’extérieur de cette province : « Si nous recrutons des membres de la Police Nationale Afghane originaires de la province de Zaboul, ils auront probablement des relations avec les Talibans » [51].

    Quand l’allié se fait ennemi : la recrudescence des actes de félonie

    Si de nombreux afghans sont craintifs quant à l’avenir du pays après 2014, une part tout aussi importante de la population éprouve une lassitude envers les réalités politiques de l’Afghanistan démocratique (corruption, népotisme, abus de pouvoir, etc.) et certains aspects de la présence militaire étrangère (« dommages collatéraux », atteintes aux biens faisant pourtant généralement l’objet de réparations matérielles ou compensations financières, attitude parfois irrespectueuse de certains militaires, etc.). Cette lassitude a pu se transformer en réelle hostilité suite à des événements tels que la profanation de Corans à Bagram en février 2012. S’il est peu aisé de mesurer précisément l’étendue ou l’évolution de cette hostilité et plus particulièrement la possible radicalisation de certaines parties de la population, une nouvelle tendance inquiétante permet de saisir certains aspects de ce phénomène. Marginales par le passé, le nombre d’attaques menées par des membres des forces de sécurité afghanes contre leurs collègues de l’ISAF n’a cessé d’augmenter.

    L’année 2012 a été particulièrement significative. A la fin du mois de janvier 2012 quatre soldats français perdirent la vie suite à un acte de félonie. A la fin du mois de février 2012 deux officiers américains furent abattus dans l’enceinte du Ministère de l’Intérieur à Kaboul par un garde afghan alors que dans le village de Robat (district de Spin Boldak, province de Kandahar) le capitaine Feti Vogli et le caporal Aleksandr Peci furent assassinés par des policiers afghans alors qu’ils se rendaient à l’inauguration d’un dispensaire et de deux écoles [52]. Le meurtre des deux militaires albanais (un autre militaire étranger de l’ISAF fut blessé) mena à l’arrestation de 11 policiers afghans [53].

    Au cours de la même année, une altercation éclatant dans une salle de sport entre militaires américains et afghans fut conclue par une fusillade ; durant le Ramadan des militaires américains furent abattus lors d’un repas par un collègue afghan ; en août 2012 des militaires américains perdirent la vie suite à un incident similaire dans le Helmand [54]. Ce type d’attaques n’a pas épargné les forces de sécurité afghanes: à la fin des mois de mars et décembre 2012 des policiers félons abattirent respectivement 9 puis 17 de leurs collègues, durant leur sommeil, dans les provinces d’Oruzgan et Paktika [55].

    Comme l’explique Matthew Rosenberg, la recrudescence de ce type d’attaques refléterait l’hostilité croissante d’une partie de la population à l’encontre de la présence étrangère en Afghanistan : « De nombreux officiels de haut rang de la Coalition et afghans considèrent qu’après presque 12 ans de guerre, la vision qu’ont les Afghans des étrangers en est venue à refléter celle des Talibans » [56]. Les réalités du nouvel Afghanistan suscitent désormais plus de lassitude et de haine que d’espoir au sein d’une partie de la population. Anonymement, un officier de haut rang de l’ISAF a expliqué qu’un grand pourcentage de ces actes de félonie étaient motivés par une perception du conflit proche de celle des Talibans, à savoir chasser les « infidèles » d’Afghanistan [57].

    A l’origine, ces actes de félonie (appelés « green on blue attacks » ou « insider attacks » en anglais) semblaient être marginaux mais leur fréquence, ce qu’ils reflètent et la publicité qui en découle traduisent une tendance lourde et profonde. La faiblesse de l’appareil d’Etat afghan et la radicalisation d’une partie de la population inscrivent l’avenir du pays dans une perspective sombre et bien éloignée des spéculations les plus optimistes. Le 11 mai 2012, un jeune soldat afghan de 22 ans nommé Mahmoud ouvrait le feu sur des membres des forces américaines sur une base de la province du Kunar (un mort et deux blessés) [58]. Fier de son acte, Mahmoud put fuir et rejoindre un groupe de combattants Talibans qui l’accueillit chaleureusement [59].

    En mai, Mahmoud avait contacté des Talibans et leur avait fait part de son projet d’assassiner des militaires américains lors de leur prochain passage à son checkpoint [60]. Le soldat félon leur avait aussi demandé de l’accueillir en cas de fuite mais ces derniers s’étaient montrés plutôt sceptiquesdans la mesure où, par peur, de nombreux militaires afghans avaient finalement refusé de passer à l’acte [61]. Mahmoud a confié qu’il avait des camarades partageant ses opinions au sein de l’ANA mais a ajouté qu’il a tenu son projet secret afin que celui-ci ne soit pas éventé [62]. Le soldat félon a grandi à Tajikan, un village du Helmand situé dans une zone sous contrôle taliban en dépit des offensives britanniques et américaines [63]. Le Colonel Khudaidad, qui est en charge du centre de recrutement de l’ANA pour le Helmand, a déclaré que Mahmoud avait été recruté il y a environ quatre ans et provenait d’un milieu modeste: travaillant chez un tailleur afin d’aider les sept autres membres de sa famille, il avait vu dans l’armée la chance de recevoir un salaire régulier, d’apprendre à lire et à écrire ainsi que d’avoir de nouvelles perspectives d’avenir [64]. Mahmoud portait rarement une barbe mais a déclaré qu’il avait grandi et été éduqué dans l’idée que les Américains, les Britanniques et les Juifs "sont les ennemis de notre pays et de notre religion“ [65].

    Au début de l’année 2012 Mahmoud avait été envoyé dans le district de Ghaziabad (Kunar) où la population locale, exaspérée par les abus commis par des militaires américains et l’inaptitude des soldats afghans à assurer la sécurité au-delà du périmètre de leurs postes avancés, avait de fortes sympathies pour les insurgés talibans [66]. Influencé par les sentiments de la population de Ghaziabad, le jeune soldat afghan a progressivement acquis la certitude que les Américains avaient causé la mort de trop d’Afghans et avaient insulté le prophète Mahomet à de trop nombreuses occasions [67]. Résolu à venger dans le sang ces affronts, Mahmoud put contacter les Talibans par l’intermédiaire d’un villageois peu disposé à l’aider et qui se contenta de demander aux insurgés de ne pas abattre le soldat félon en cas de fuite réussie [68]. Le jour fatidique, le soldat félon attendit que certains de ses collègues américains déposent leurs gilets pare-balles et leurs armes avant d’ouvrir le feu: surpris, ces derniers se crurent attaqués de l’extérieur et Mahmoud profita de la confusion générale pour s’enfuir [69]. Traité en héros, Mahmoud reçut le titre honorifique de „Ghazi“ de Ghaziabad, des colliers de fleurs et fut acclamé par une foule d’anciens (les „barbes blanches“), de Talibans et d’hommes de différents âges [70].

    La vidéo de propagande de la défection de Mahmoud et son « interview » par un journaliste du Kunar ont eu un impact considérable. Jusqu’à cet événement les membres des forces afghanes qui souhaitaient faire défection pouvaient hésiter de passer à l’acte dans la mesure où ils n’étaient pas sûrs du traitement qui leur serait infligé par les Talibans. Avec la défection de Mahmoud et la diffusion de cette vidéo les Talibans ont clairement invité les membres de l’ANA ou de l’ANP à faire de même et les ont assuré de leur bienveillance. Les Talibans entendent exploiter ce nouveau type d’attaques et les intégrer à une stratégie cohérente : affaiblir l’ANA et l’ANP ainsi que l’Etat afghan, augmenter le sentiment d’insécurité et d’incertitude au sein des forces de la Coalition mais aussi de tous les acteurs de la présence étrangère dans le pays et enfin recruter de nouveaux combattants (qui ont l’avantage d’avoir fait défection avec leur arme ou une partie de leur équipement, d’avoir reçu une formation militaire et surtout de connaître les dispositifs de l’ANA, de l’ANP ou de l’ISAF). Les Talibans ont non seulement pu infiltrer avec succès les forces de sécurité afghanes mais ils peuvent compter désormais sur le ralliement à leur cause de militaires ou de policiers afghans prêts à s’en prendre aux forces étrangères [71].

    Au cours du mois d’août 2012 six G.I.s furent tués par leurs collègues afghans dans le Helmand puis deux attaques similaires coûtèrent la vie à deux soldats américains et dix militaires afghans [72]. Le dimanche 30 septembre 2012 un militaire américain, un “contractor” et trois de leurs collègues afghans furent tués dans le district de Saidabad (province du Wardak) [73]. A l’approche d’un checkpoint tenu par sept militaires afghans, un groupe de soldats américains menant une mission de recherche biométrique fut touché par un tir de mortier et répliqua, tuant 3 soldats de l’ANA et en blessant 3 autres [74]. Les autorités du Wardak et les officiels de l’ISAF ont présenté des versions différentes de cet incident et de ses causes. D’après le seul soldat afghan qui n’a pas été blessé au cours de l’attaque, une dispute aurait éclaté et le félon aurait ouvert le feu sur la patrouille américaine avant que celle-ci ne réplique et qu’un soldat américain ne jette une grenade dans le checkpoint afghan (le témoin s’étant entre temps réfugié derrière un Humvee de l’ANA) [75]. Le porte-parole des autorités provinciales du Wardak, Shahidullah Shahid, a déclaré qu’après avoir reçu un tir de mortier provenant d’insurgés talibans, une patrouille américaine s’est crue attaquée par des soldats de l’ANA et a ouvert le feu sur le checkpoint de ces derniers, menant à une fusillade et à ce drame [76]. Le Ministère de la Défense afghan a sobrement affirmé de son côté que ce dramatique incident était le résultat d’une „incompréhension“ entre militaires américains et afghans [77].

    D’après la version officielle de l’ISAF, des soldats américains ont eu une courte conversation avec leurs collègues afghans avant d’être la cible de tirs blessant mortellement un GI et tuant un „contractor“ civil [78]. Trois soldats de l’ANA furent tués dans la fusillade qui s’en suivit [79]. Le commandant en second des forces de l’ISAF, le Lieutenant-Général Adrian Bradshaw, a confirmé que l’incident se serait produit après une courte discussion entre militaires américains et afghan mais il a aussi ajouté que „Ce qui a été rapporté à l’origine comme étant une suspicion d’acte de félonie est désormais compris comme ayant possiblement impliqué des tirs provenant des insurgés“ [80]. En plus de cet incident, 3 policiers afghans furent tués par des Talibans lors de l’attaque de leur checkpoint dans le Helmand le 30 septembre 2012 [81].

    Ces actes de félonie ne sont plus à considérer comme des actes marginaux et encore moins comme le fait d’individus instables ou isolés : ces actes sont devenus un des phénomènes majeurs de violence les plus typiques de l’année 2012 [82] et ont coûté la vie à 63 soldats de l’ISAF (sur un total de 405 soldats étrangers tués en 2012) [83]. Le quart des soldats britanniques tués dans la province du Helmand ont perdu la vie au cours d’attaques de ce type et les 6 soldats britanniques décédés au cours des six derniers mois ont tous été victimes d’attaques similaires (439 soldats britanniques ont perdu la vie en Afghanistan depuis 2001) [84]. Ces actes de félonie sont en croissance : ils ont coûté la vie à 5 soldats britanniques en 2009 et à 14 autres en 2012 [85]. Une tendance nette s’est dessinée : le taux de mortalité au sein des forces de l’ISAF imputable aux actes de félonie était de 6% en 2011 et en 2012 il a atteint 15% alors qu’il n’était que de 2% au cours des dernières années [86]. Le Pentagone a recensé 45 actes de félonie entre 2007 et la fin 2011 et estime que 75% de ceux-ci se sont produits entre 2010 et 2011 [87]. En 2012 seulement, 47 de ces actes furent recensés alors qu’en 2011 on en avait compté 21 coûtant la vie à 35 soldats [88].

    D’après les officiers de haut rang de l’ISAF, 25% des attaques de ce type peuvent être imputées directement ou indirectement aux Talibans [89]. A Washington on s’inquiète aussi des effets perturbateurs produits par cette nouvelle forme de violence sur le processus de formation des forces de sécurité afghanes et qui est un des éléments clés de la stratégie de retrait des Etats Unis [90]. Ainsi, suite à la recrudescence d’actes de félonie, la formation des nouvelles recrues de la police afghane par des membres des forces spéciales a été suspendue au cours du mois de septembre 2012 [91].

    Après le retrait de l’ensemble des forces combattantes de l’ISAF, les forces afghanes verront leur accès à certaines ressources considérables telles que la force aérienne (reconnaissance, drones, hélicoptères et avions de combat, transport de troupes ou de matériel) ou l’aide médicale se réduire drastiquement [92]. Il n’est pas inutile de préciser que les Talibans disposent d’informateurs au sein des administrations d’Etat, entreprises (comme ce fut le cas en 2008 au sein de la compagnie de télécommunications « Roshan ») et évidemment au sein des organes répressifs afghans : ce dernier élément peut s’avérer être critique dans la mesure où, conjugué aux actes de félonie et les défections de militaires ou de policiers, il pourrait donner naissance à une stratégie visant à saper durablement et profondément l’ANA et l’ANP. Les Talibans ne cessent d’affirmer qu’ils ont infiltré les forces de sécurité afghanes et se sont toujours empressés de revendiquer ces attaques mais ils reconnaissent cependant que dans les faits, ces actes sont majoritairement spontanés et imputables à des soldats ou policiers frustrés par le contexte politique afghan et la présence étrangère [93].

    Ainsi, au début du mois de janvier 2013 un soldat afghan nommé Sheikh (Qasim d’après une vidéo de source talibane) et originaire de Laghman a ouvert le feu sur ses collègues afghans et britanniques sur la base avancée de Hazrat (district de Nahr-e Saraj), dans la province troublée du Helmand [94]. Le soldat félon a pu tuer un soldat britannique du 28ème Régiment du Génie et en blesser 6 autres avant d’être abattu [95]. Ce soldat avait été recruté il y a environ un an et était connu pour son caractère pieux, il dirigeait souvent la prière comme l’ont rapporté certains de ses camarades [96]. Cette attaque (la 73ème de ce type depuis janvier 2008) [97] a été aussitôt revendiquée par les Talibans qui ont précisé que le soldat félon était un militant infiltré [98] mais le gouvernement afghan s’est empressé de démentir cette affirmation: ce drame serait la conséquence d’une dispute entre soldats de l’ANA [99]. La province du Helmand a été le théâtre de 18 attaques similaires au cours des 5 dernières années et au début du mois de juillet 2012, 3 conseillers militaires britanniques et un autre membre de l’ISAF avaient déjà perdu la vie dans le même district de Nahr-e Saraj suite à l’attaque d’un policier afghan félon [100].

    Au cours des trois années précédentes les effectifs des forces armées afghanes ont grossi au point d’attendre 195000 hommes mais le processus de vérification des nouvelles recrues s’est avéré être quasi-inexistant [101]. Conscients de la menace représentée par l’infiltration et les actes de félonies, les forces de la Coalition et le NDS (services afghans de renseignement) ont déclaré intensifier leurs efforts de contre-espionnage en matière de contrôle et de vérification des nouvelles recrues: les soldats afghans revenant de permission devront ainsi être interrogés sur de possibles menaces ou tentatives d’inflitration les ayant visé ou ayant visé leurs familles [102]. Pour Quentin Sommerville, il s’agit « de la reconnaissance du fait que les Talibans contraignent ou obligent les militaires afghans à attaquer les soldats étrangers. Et d’une acceptation sinistre de la part des commandants de l’ISAF que les attaques internes ne peuvent être complètement prévenues » [103]. Les insurgés Talibans peuvent recruter des informateurs et pousser des policiers ou soldats félons à passer à l’acte pour des raisons idéologiques ou plus précisément religieuses, par le biais d’affiliations claniques ou tribales, par la contrainte (menaces de mort sur la personne ou ses proches, enlèvement d’un proche, chantage) ou par la corruption. Ce dernier moyen est facilement utilisable par les Talibans qui disposent d’importantes ressources financières provenant de la production et du trafic d’opium dans leurs bastions du sud : les Talibans peuvent aisément corrompre et recruter un félon en lui versant une somme bien supérieure à sa solde [104].

    Les forces de l’ISAF ont réagi à ces risques en renforçant leurs protocoles de sécurité sur leurs bases avancées et lors des patrouilles : des soldats de la Coalition appelés « anges gardiens » ont désormais la tâche de veiller sur leurs compatriotes et de prévenir tout acte de félonie [105]. Lorsqu’ils sont en opération ou en présence de leurs collègues afghans, les soldats de la Coalition doivent porter un gilet pare-balles et ne doivent jamais quitter leur arme qui doit toujours être chargée [106].

    En février 2012 l’Armée américaine a distribué à ses troupes un manuel de 35 pages (« Inside the wire threats – Afghanistan ») devant les préparer à faire face à ces nouveaux risques [107]. De manière saisissante, ce manuel se référait fréquemment au cas de la lutte menée par l’Armée Rouge contre les Moudjahidines et qui à bien des égards semblait refléter les appréhensions et la situation actuelles : « L’Armée afghane était un allié non-fiable. (…) Elle fit face à des constantes défections dès le début, pas seulement d’individus ou d’unités mais aussi de divisions entières qui rejoignirent les Moudjahidines, prenant leur équipement personnel et leurs fusils ainsi que des tanks et des véhicules blindés » [108]. Ledit manuel ajoutait que « Le plan soviétique originel consistant à pousser l’Armée afghane sur le terrain pour combattre les Moudjahidines fut écarté. Les effectifs limités, le manque d’entraînement et les loyautés douteuses de l’Armée afghane rendirent ce projet trop risqué à mettre en œuvre » [109].

    La crainte et la méfiance croissantes des militaires de l’ISAF à l’encontre de leurs collègues afghans a mené à une dégradation de leurs relations (notamment au cours d’opérations conjointes) mais d’un côté comme de l’autre, les officiels de l’ISAF et des forces afghanes s’accordent à dire que les actes de félonie sont le résultat d’un « clash des cultures » [110]. De nombreux soldats afghans seraient outrés par la décadence occidentale et frustrés de recevoir des ordres de militaires étrangers, ce qui en mènerait certains à passer à l’acte et constitue ainsi un vivier de recrutement potentiel pour l’insurrection talibane [111]. De plus, ces sentiments se sont renforcé suite à la profanation des Corans à Bagram et des cadavres de combattants talibans par des militaires américains ainsi qu’aux raids nocturnes ayant causé de nombreux morts civils [112]. Une enquête menée en 2011 par l’Armée américaine a révélé de son côté qu’ « en moyenne, les soldats américains pensent que 50% de l’ANA est composé d’islamistes radicaux » vulnérables à un possible recrutement taliban [113]. Les résultats de cette enquête ont donné lieu à un rapport non classifié intitulé « Une crise de confiance et d’incompatibilité culturelle » (« A crisis of trust and cultural incompatibility ») et citant de nombreux soldats américains dont un affirmant qu’ « Un reporter attaché à mon peloton m’a dit que durant une conversation avec des soldats de l’ANA, ces derniers ont dit que si les Talibans commençaient à gagner la guerre, ils changeraient de camp et rejoindraient les Talibans » [114].

    Ce « choc des cultures » est à l’origine de certains actes de félonie impliquant des soldats ou policiers afghans outrés par le comportement irrespectueux des militaires américains qu’ils côtoient (mépris de la culture et des traditions afghanes, comportement abusif lors de contrôles ou d’opérations, etc.) [115]. Matthew Rosenberg rapporte que „Dans certains cas, le comportement abusif et corrompu des officiers afghans pousse le tueur à s’en prendre aux Américains, qui sont vus comme soutenant les commandants locaux“ [116]. Il arrive aussi qu’un nombre marginal de ces attaques soit dénué de toute raison logique ou motivation rationnelle, comme ce fut le cas lorsqu’une policière afghane tua à la fin du mois de décembre 2012 Joseph Griffin, un „contractor“ américain de DynCorp International travaillant pour le programme de l’OTAN visant à former la police nationale afghane [117].

    A la fin de l’été 2012 le nombre d’opérations conjointes avec les forces afghanes et impliquant des unités inférieures à la taille d’un bataillon (de 400 à 800 soldats) a été réduit (alors que l’ensemble de ces opérations conjointes mobilise principalement des unités américaines inférieures à un bataillon) et celles-ci doivent désormais être approuvées par un général commandant une des six régions militaires du pays [118]. Le Lieutenant-Général Adrian Bradshaw a expliqué que ces nouvelles règles n’étaient pas le fruit de la recrudescence d’actes de félonie mais était une mesure de précaution après le scandale causé par le film américain calomniant le prophète Mahomet sur Youtube [119].

    Gilles-Emmanuel Jacquet

    À propos de l’auteur
    Titulaire d’un Master en Science Politique de l’Université de Genève et d’un Master en Études Européennes de l’Institut Européen de l’Université de Genève, Gilles-Emmanuel Jacquet s’intéresse à l’Histoire et aux Relations Internationales. Ses champs d’intérêt et de spécialisation sont liés aux conflits armés et aux processus de résolution de ces derniers, aux minorités religieuses ou ethnolinguistiques, aux questions de sécurité, de terrorisme et d’extrémisme religieux ou politique. Les zones géographiques concernées par ses recherches sont l’Europe Centrale et Orientale, l’espace post-soviétique ainsi que l’Asie Centrale et le Moyen Orient.

    Source : Realpolitik.tv. 

    Notes
    [1] Hamid Shalizi, « Afghans say total U.S. pullout would trigger disaster, Reuters », 09/01/2013
    [2] « Afghans Feel Police Not Ready for Security Control », Voice of America, 31/01/2012
    [3] Ibid.
    [4] Hamid Shalizi, « Afghans say total U.S. pullout would trigger disaster, Reuters », 09/01/2013
    [5] Ibid.
    [6] Ibid.
    [7] « As Plans for Afghan Exit Are Sketched, Hope Turns to Hatred », At War, 04/01/2013
    [8] Ibid.
    [9] Ibid.
    [10] Ibid.
    [11] Ibid.
    [12] Frederick et Kimberley Kagan, « How to Waste a Decade in Afghanistan », The Wall Street Journal
    [13] « British Soldier Killed in Afghan ‘Insider’ Attack », Voice of America, 08/01/2013
    [14] Ibid.
    [15] Quentin Sommerville, « British soldier killed by Afghan army gunman in Helmand », BBC, 08/01/2013
    [16] Ibid.
    [17] Ibid.
    [18] Anthony Cordesman, « A Mindless Debate over U.S. Troops in Afghanistan », War News Update, 05/01/2013
    [19] Ibid.
    [20] Anthony H. Cordesman, « The War In Afghanistan at the End of 2012: The Uncertain Course of the War and Transition », Center for International and Strategic Studies, 22/01/2013
    [21] Anthony Cordesman, « A Mindless Debate over U.S. Troops in Afghanistan », War News Update, 05/01/2013
    [22] Ibid.
    [23] Ibid.
    [24] Ibid.
    [25] Quentin Sommerville, « British soldier killed by Afghan army gunman in Helmand », BBC, 08/01/2013
    [26] Ibid.
    [27] « Reforming Afghanistan’s police », Asia Report n°138, 30/08/2007, International Crisis Group
    [28] Ibid.
    [29] Ibid.
    [30] Ibid.
    [31] Ibid.
    [32] Sajad, « Clashes among Afghan leaves 3 dead in Khost province » , Khaama, 20/10/2012
    [33] « Clashes among Afghan police leave three dead », The News, 27/10/2012
    [34] Ibid.
    [35] Antonio Giustozzi, Decoding the New Taliban, Insights from the Afghan field, Hurst and Company, 2009
    [36] Gareth Porter, « Tajik Grip on Afghan Army Signals New Ethnic War », Dissident Voice, 30/11/2009
    [37] Ibid.

    [38] Ibid.
    [39] Ibid.
    [40] Ibid.
    [41] Ibid.
    [42] Ibid.
    [43] Ibid.
    [44] Ibid.
    [45] Ibid.
    [46] Rob Taylor et Mirwaïs Harouni, «
    Afghan Hazara leader skeptical of Taliban peace », Reuters, 30/01/2012
    [47] Gareth Porter, « Tajik Grip on Afghan Army Signals New Ethnic War
    », Dissident Voice, 30/11/2009
    [48] Ibid.
    [49] Gilles-Emmanuel Jacquet, « Les conférences internationales sur l’Afghanistan : une décennie d’approche diplomatique erronée ? », Realtpolitik.TV, 27/11/2012
    [50] Gareth Porter, « Tajik Grip on Afghan Army Signals New Ethnic War », Dissident Voice, 30/11/2009
    [51] Ibid.
    [52] « Afghan police suspected of killing Albanian soldier », Telegraph, 21/02/2012 ; Talia Ralph, « Albanian soldier dead after men in Afghan police uniforms open fire on NATO forces », The Global Post, 20/02/2012 et « First two Albanian soldiers killed in Afghanistan », Xinhua, 21/02/2012

    [53] Ibid.
    [54] Gilles-Emmanuel Jacquet, « Les conférences internationales sur l’Afghanistan : une décennie d’approche diplomatique erronée ? », Realtpolitik.TV, 27/11/2012
    [55] « Afghan policeman kills 9 sleeping fellow officers
    », The Telegraph, 30/03/2012 et Rod Nordland, « Betrayed while asleep, 17 Afghan policemen killed », The New York Times, 27/12/2012

    [56] « As Plans for Afghan Exit Are Sketched, Hope Turns to Hatred », At War, 04/01/2013
    [57] Matthew Rosenberg, « An Afghan Soldier’s Journey From Ally to Enemy of America », The New York Times, 04/01/2013
    [58] « As Plans for Afghan Exit Are Sketched, Hope Turns to Hatred », At War, 04/01/2013
    [59] Ibid.
    [60] Matthew Rosenberg, « An Afghan Soldier’s Journey From Ally to Enemy of America », The New York Times, 04/01/2013
    [61] Ibid.
    [62] Ibid.
    [63] Ibid.
    [64] Ibid.
    [65] Ibid.
    [66] Ibid.
    [67] Ibid.
    [68] Ibid.
    [69] Ibid.
    [70] Ibid.
    [71] Ibid.
    [72] Emma Graham-Harrison, « Six US soldiers killed by Afghans », The Guardian, 11/08/2012 et Qadir Seddiqi, « Afghan security forces kill 2 U.S. troops, 10 Afghan soldiers in 2 attacks », CNN, 27/08/2012
    [73] Ron Nordland, « 5 Are Dead After Clash Between U.S. and Afghan Troops », The New York Times, 10/01/2012
    [74] Ibid.
    [75] Ibid.
    [76] Heidi Vogt et Rahim Faiez, « US and Afghan forces clash, leaving 5 dead », Associated Press, 30/09/2012
    [77] Ibid.
    [78] Ibid.
    [79] Ibid.
    [80] Ron Nordland, « 5 Are Dead After Clash Between U.S. and Afghan Troops », The New York Times, 10/01/2012
    [81] Heidi Vogt et Rahim Faiez, « US and Afghan forces clash, leaving 5 dead », Associated Press, 30/09/2012
    [82] « As Plans for Afghan Exit Are Sketched, Hope Turns to Hatred », At War, 04/01/2013
    [83] « British Soldier Killed in Afghan ‘Insider’ Attack », Voice of America, 08/01/2013 ; Mina Hasib, « Individual in Afghan uniform kill NATO soldier in South », Khaama, 08/01/2013 ; Paul Sperry, « Afghan Allies, Now even top officials in the Kabul government vow to kill Americans », The New York Post, 29/12/2012 et Conflict Barometer 2012, Heidelberg Institute for International Research Conflict (HIIK), 2012, p.103
    [84] Quentin Sommerville, « British soldier killed by Afghan army gunman in Helmand », BBC, 08/01/2013
    [85] Ibid.
    [86] Lisa Lundquist, « Afghan soldier kills 1, wounds 6 in latest insider attack », The Long War Journal, 08/01/2013
    [87] « Afghan police suspected of killing Albanian soldier », The Telegraph, 21/02/2012
    [88] Paul Sperry, « Afghan Allies, Now even top officials in the Kabul government vow to kill Americans », The New York Post, 29/12/2012
    [89] Mina Hasib, « Individual in Afghan uniform kill NATO soldier in South », Khaama, 08/01/2013
    [90] « As Plans for Afghan Exit Are Sketched, Hope Turns to Hatred », At War, 04/01/2013
    [91] Ron Nordland, « 5 Are Dead After Clash Between U.S. and Afghan Troops », The New York Times, 10/01/2012
    [92] « As Plans for Afghan Exit Are Sketched, Hope Turns to Hatred », At War, 04/01/2013
    [93] Matthew Rosenberg, « An Afghan Soldier’s Journey From Ally to Enemy of America », The New York Times, 04/01/2013
    [94] Quentin Sommerville, « British soldier killed by Afghan army gunman in Helmand », BBC, 08/01/2013 et Lisa Lundquist, « Afghan soldier kills 1, wounds 6 in latest insider attack », The Long War Journal, 08/01/2013
    [95] Quentin Sommerville, « British soldier killed by Afghan army gunman in Helmand », BBC, 08/01/2013
    [96] Lisa Lundquist, « Afghan soldier kills 1, wounds 6 in latest insider attack », The Long War Journal, 08/01/2013
    [97] Ibid.
    [98] « British Soldier Killed in Afghan ‘Insider’ Attack », Voice of America, 08/01/2013
    [99] Quentin Sommerville, « British soldier killed by Afghan army gunman in Helmand », BBC, 08/01/2013
    [100] Lisa Lundquist, « Afghan soldier kills 1, wounds 6 in latest insider attack », The Long War Journal, 08/01/2013
    [101] Quentin Sommerville, « British soldier killed by Afghan army gunman in Helmand », BBC, 08/01/2013
    [102] Ibid.
    [103] Ibid.
    [104] Stuart Ramsay, « Afghanistan: Green On Blue Attacks Rising », 08/01/2013
    [105] Ibid.
    [106] Ibid. et Ron Nordland, « 5 Are Dead After Clash Between U.S. and Afghan Troops », The New York Times, 10/01/2012
    [107] Paul Sperry, « Afghan Allies, Now even top officials in the Kabul government vow to kill Americans », The New York Post, 29/12/2012
    [109] Ibid.
    [110] Stuart Ramsay, « Afghanistan: Green On Blue Attacks Rising », 08/01/2013
    [111] Ibid.
    [112] Ibid.
    [113] Paul Sperry, « Afghan Allies, Now even top officials in the Kabul government vow to kill Americans », The New York Post, 29/12/2012
    [114] Ibid.
    [115] Matthew Rosenberg, « An Afghan Soldier’s Journey From Ally to Enemy of America », The New York Times, 04/01/2013
    [116] Ibid.
    [117] Ibid. ; Rod Nordland, « Motive Unclear in Killing by Woman in Afghan Force », The New York Times, 25/12/2012 et Alexandra Zavis et Hashmat Baktash, « Georgia man identified as victim of suspected Afghan insider attack », The Los Angeles Times, 24/12/2012
    [118] Ron Nordland, « 5 Are Dead After Clash Between U.S. and Afghan Troops », The New York Times, 10/01/2012
    [119] Ibid.

    http://fr.novopress.info

  • Énergie : Le futur à contre courant

    Puisant sans frein dans ses stocks d’énergies fossiles, le monde s’achemine-t-il vers un gigantesque black out ? Aux quatre coins de la planète, chercheurs et citoyens militent pour un autre scénario. Une passionnante enquête sur la nouvelle donne énergétique.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • L'Italie eurosceptique de Beppe Grillo

    Surprise à l'italienne : aux dernières législatives, le meneur du Mouvement cinq étoiles, a recueilli près de 25 % des suffrages aux élections législatives et sénatoriales de février 2013. Sa particularité: être hostile à l'Europe de Bruxelles.
    Il est Italien, s'appelle Beppe Grillo, et est connu comme humoriste. Ce qu'il est... mais pas seulement. Preuve en est que, le mois dernier, la formation politique de Beppe Grillo, le M5S, a remporté environ un quart des voix transalpines, faisant jeu égal, ou presque, avec Silvio Berlusconi - qu'on disait, pour sa part, fini.
    Devant eux, ce n'est pas Mario Monti, mais la coalition de gauche. Quant à l'ex-président du Conseil imposé à l'Italie par Bruxelles, contraint à la démission au vu des résultats de sa politique, les Italiens, en ne lui accordant que 10 % de leurs suffrages, l'ont renvoyé dans les cordes. Il est vrai qu'aller de Goldman Sachs au Palais Chigi, à Rome, en passant par la Commission européenne, et sans la faveur d'une élection, ne prédispose pas à la popularité.
    Bruxelles, justement, en a des sueurs froides, qui croyait la démocratie devenue son jouet sur l'étendue de son territoire. Or voilà qu'un homme réputé anti-européen, et que l'on voudrait bien traiter de clown - comme certains politiques allemands l'ont fait à leurs dépens -, réussit, par le seul mérite de sa popularité et de sa gouaille, à mettre KO debout son champion - qui ne se gênait pas, jusque-là, et malgré sa situation délicate, pour faire la leçon à son homologue britannique David Cameron. Et par là, à rendre l'Union européenne plus impopulaire encore qu'elle ne l'était...
    En attendant, et malgré les tentatives de certains politiques de relancer le système des urnes, une large majorité d'Italiens manifeste son souhait qu'on lui donne un nouveau gouvernement, plutôt que de recommencer ce qui pourrait bien ressembler à une farce électorale. Et ce, malgré les analyses plus ou moins savantes qui déclarent l'Italie ingouvernable...
    Beppe Grillo ne semble pas étranger à ce sentiment populaire. Non que son programme soit apparemment très clair aux yeux de ses électeurs. Mais il a le mérite de leur dire qu'on ne leur imposera pas, lui présent, plus d'Europe qu'ils n'en peuvent supporter. Raison pour laquelle, notamment, il a renvoyé Pier Luigi Bersani, patron de la coalition de gauche, à son rêve impossible, en refusant de lui prêter main forte pour une alliance gouvernementale. Ni même d'accorder le vote de confiance à un gouvernement, quel qu'il soit, dirigé par ledit Bersani... On ne saurait être plus clair. Et la raison affichée de ce refus est très nette : c'est encore l'Europe.
    L'Italie « K.O. debout »
    Certes, Grillo se défend d'être anti-européen. Il affirme souhaiter seulement un plan B pour l'Europe... mais c'est quasiment la même chose, puisque les européistes les plus convaincus, quelle que soient leur origine, sont d'accord pour affirmer qu'il n'y a jamais eu - mieux : qu'il ne peut pas y avoir - de plan B pour l'Europe. « Qu'est-il advenu de l'Europe ? », répond-il.
    Pour le savoir, il veut remettre la question européenne entre les mains de ses concitoyens : « Je ferai un référendum en ligne sur l'euro, sur la directive Bolkenstein, sur le traité de Lisbonne - tous ces sujets, pour lesquels notre Constitution a été laissée de côté. » Ça ne laisse effectivement guère de place à l'idée d'une coalition avec la gauche de Bersani... à tel point qu'il affirme avoir décidé de quitter la scène politique si les élus de son parti décidaient, contre son avis, d'une telle alliance.
    Il y a à cette volonté de revoir l'Europe une raison essentielle. Et c'est au quotidien économique allemand Handelsblatt notamment, qu'il est allé la donner, en soulignant que l'Italie est « de facto déjà sortie de la zone euro », qu'elle est « KO debout », et qu'il lui faudra « cinq à dix ans » pour retrouver la croissance.
    D'où la nécessité qu'il affirme de renégocier la dette italienne. « Quand les intérêts atteignent cent milliards d'euros par an, on est mort », affirmait-il voilà quelques semaines. Et, précisait-il, la situation est à ce point précaire en Italie que « dans six mois (…) on ne pourra plus payer les retraites et les salaires du service public ».
    Alors, quand on lui parle du soutien de l'Europe, Beppe Grillo rigole. Il est convaincu que les pays en mesure d'aider l'Italie ne le feraient que le temps nécessaire « pour récupérer les investissements de leurs banques dans les obligations italiennes ».
    « Après, claironne-t-il, ils vont nous laisser tomber. »
    Il ne faut pas chercher plus loin la raison de son succès. Voilà un langage, proche de leurs préoccupations, que comprennent les Italiens !
    Olivier Figueras monde & vie 19 mars 2013

  • Champs-Élysées, 24 mars 2013 : la fracture

    La gauche, arrivée au pouvoir sans que nul n’y prenne garde, avec seulement 30% des inscrits, s’arroge le droit et le devoir de changer la civilisation.
    Les Français, étrangers dans leur propre pays par la grâce des gouvernements des quarante dernières années, privés de leur souveraineté et de leur monnaie, endettés par les largesses à crédit de gouvernants qui comblèrent ainsi l’insatiable appétit des syndicats, abêtis par une régression intellectuelle orchestrée par « l’éducation nationale », se voient imposer, toujours au nom de « l’égalité », une transgression morale qui videra de tout sens leur mode de vie.¢
    À force d’être dupés, par leur vote pour des potentats locaux, et ensuite de se trouver parqués par ces élus pour une fin de vie silencieuse, les Français ont perdu les modes opératoires de la révolte et ceux de la défense du Bien et de sa liberté.
    Or voilà qu’à l’appel d’un groupe improbable d’animateurs sociaux, ils délaissent leur confort et descendent en masse dans les rues de Paris le 13 janvier 2013 pour réclamer qu’on les respecte.
    Et ils croient que les totalitaires qu’ils ont placés au gouvernement vont les entendre, mieux, les écouter.
    Mais ceux-là qui sont ministres, sont aussi marxistes, gramcistes, voire trotskistes, et pensent qu’ils sont le Bien, au moins l’Avenir, et qu’eux dans la rue, sont la piétaille enfermée dans ses traditions morbides, et qu’ils doivent les en extraire.
    On va leur changer la vie.
    On va les faire changer de civilisation.
    Et ce sont des incultes venus de bien des régions du monde qui veulent accoucher d’une « civilisation » qui illuminera ces Gallo-Romains attardés.
    Alors, ces derniers constatent qu’on se moque d’eux et se réveillent. Certes il est un peu tard pour ceux qui depuis vingt ans les appellent à la lucidité, mais enfin, les écailles leurs tombent des yeux et ils reviennent à Paris le 24 mars, plus nombreux.
    Les autres, ceux qui sont installés dans les palais nationaux, les ignorent. Celui qui a la charge du maintien de l’ordre se rend au spectacle. Monsieur Valls, applaudit madame Valls quand plus d’un million de citoyens le conspue : c’est dire s’il s’en inquiète !
    Les voici ces Français, entassés dans un corral allant de l’Arc de Triomphe de l’étoile à celui de la Défense.
    Et quelques chefs de patrouille affublés d’une femme de spectacle, les ont dotés de bleu pastel, de rose bonbon et de blanc seringua.
    On leur dit qu’ils ont raison, que c’est intolérable, mais qu’il faut respecter la loi, alors qu’on les a conviés à la contester, et même encouragés à y désobéir si d’aventure elle devait être adoptée.
    Au  pied du podium sur-sonorisé, certains ont apporté des drapeaux français. Pensez-vous qu’ils soient naïfs ! Comme s’il s’agissait de défendre la Patrie !
    Mais eux sont venus sauver la France du désastre. Rien d’autre ne pouvait réunir autant de peuple.
    Et les plus jeunes, qui savent que les illégitimes sont ceux qui écrivent la loi veulent l’imposer, passent les barrières et se répandent sur la place de l’Etoile en chantant la Marseillaise et en criant « Hollande démission ».
    Les policiers, gendarmes et CRS n’y croient pas, ne s’opposent pas vraiment, mais ferment les Champs-Élysées en hâte.
    La grande masse ne suit pas, écoutant les joueurs de flûte sur leur podium perchés. Il y a même des Raffarin pour oser venir leur faire la leçon, alors qu’il approuvait il n’y a guère le mariage entre messieurs et entre dames. Mais devant un million de votants, on n’est pas à un mensonge près.
    Avenue Foch, des Français appuyés contre les barrières sont aspergés, les yeux dans les yeux, par d’autres Français casqués qui épinglent à leur tableau de chasse un vieil homme, peut-être leur père, et quelques enfants (Neveux, cousins, frères, fils ?).
    Est-il possible que derrière la tenue de samouraï du 21ième siècle on perde toute affection, toute fidélité ? Même certains mercenaires ont plus d’honneur.
    Enfin, on laisse libre la moitié de l’Etoile mais on empêche la venue de ceux des avenues Foch et Carnot. Sur quel prétexte, ceux-là plutôt que ceux-ci ?
    D’ailleurs, ayant remis en place un cordon de CRS en haut de la Grande Armée là où la brèche a été ouverte et alors que l’Etoile est toujours occupée par des centaines de manifestants que l’on ne chasse pas, on le retire aussitôt.
    Alors qu’on croit bloquer les Champs-Élysées à l’Etoile et qu’on fait le méchant avenue Foch, on laisse ouvertes les rues donnant sur les Champs-Élysées et par lesquelles la foule s’y rend sans encombres.
    Çà et là, des escouades de gendarmes ou de CRS parlent aux citoyens en colère, ailleurs, à quelques dizaine de mètres on les matraque, la police discute calmement avec les manifestants ici, avec un brassard elle réprime violemment là.
    On sent les ordres et les contre-ordres, les sympathies et les antipathies, c'est-à-dire une confusion et une déchirure au sein même de l’appareil de maintien de l’ordre.
    Enfin, on comprime ceux qui sont installés au Rond-point des Champs-Élysées et que l’immense foule de leurs amis n’a pu rejoindre sur l’ordre d’une Barjot en rose qui réclame de l’autorité qu’elle charge les « fachos » qui sont sur les Champs-Élysées.
    Si cette masse avait suivi, la cinquième république eût vécu sa dernière nuit et le pays aurait peut-être pu reprendre en main son destin.
    L’Histoire dira s’il s’est agi d’une erreur des organisateurs ou de leur volonté d’empêcher l’aboutissement du mouvement.
    S’il s’avère qu’ils étaient en « mission », leur responsabilité sera lourde et il faudra qu’ils rendent des comptes. Car, au point où nous en sommes, la Constitution est morte, et seul un nouveau régime, réécrivant les règles de l’état et ne signant que les engagements nécessaires après s’être retiré des traités, pourra offrir un avenir au nom de France.
    En 1958, cela s’est accompli grâce à la révolte et dans l’illégalité jusqu’à la régularisation offerte par un homme d’état nommé René Coty.
    En 2013, rien de tout ceci n’existe, ni hommes d’état, ni armée patriote et forte. Du Peuple seul pourra surgir l’âme qui refondra la nation.¢
    Georges Clément, Écrivain, Membre du Comité de Lépante
    Ancien membre du Conseil national souverainiste
    Ancien vice-président de la Voix des Français
    Ancien président de SOS Spoliations et violences
    Ancien président du Comité francilien de défense du Franc