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lobby - Page 1147

  • L’éolien n’est qu’une « pompe à fric » pour escrocs avec des bénéfices scandaleux que nous payons dans le surcoût de nos factures EDF.

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    Marc Rousset

    Macron veut vendre à l’Inde 12 réacteurs, dont une centrale nucléaire de 6 réacteurs du type EPR à Jaitapur, en Inde. Début 2018, 449 réacteurs sont en fonctionnement dans le monde, et 56 en construction.

    Les énergies renouvelables, en France, ne survivent que parce que subventionnées d’une façon éhontée par l’usager. Le prix de vente de l’électricité issue de l’éolien terrestre est trois fois plus élevé que celui du nucléaire ; le solaire photovoltaïque peut être jusqu’à quinze fois plus cher. Quant à l’éolien en mer, il est six fois plus cher que le nucléaire.

    L’éolien n’est qu’une « pompe à fric » pour escrocs avec des bénéfices scandaleux que nous payons dans le surcoût de nos factures EDF. L’État garantit, en effet, un revenu de base de huit centimes par kWh. L’éolien n’est en aucune façon un investissement écologique pour le développement du pays. Combattre les éoliennes qui polluent, avec leurs matériaux et les politiciens locaux corrompus, c’est aussi préserver la beauté et l’environnement de la France.

    Les éoliennes, ainsi que les panneaux photovoltaïques, sont importés dans notre pays, ce qui accroît le déficit catastrophique de notre balance commerciale. Ce sont, de plus, des sources d’énergie intermittentes (absence de vent ou de soleil) dont la production d’électricité n’est pas stockable. Elles nécessitent donc la production d’une énergie de secours équivalente pour permettre au réseau de répondre à tout moment à la consommation, d’où (en Allemagne) les centrales de lignite polluantes dont ne parle jamais Nicolas Hulot et la nécessité de construire 4.000 kilomètres de lignes de haute tension entre l’énergie éolienne de la mer du Nord et le sud de la Bavière. Les réseaux haute tension français sont déjà construits depuis longtemps.

    Si l’EPR est une folie, pourquoi les Chinois en construisent-ils ? Pourquoi les Anglais et les Indiens sont-ils très intéressés ? Flamanville, c’est une seule fois dix milliards d’euros pour produire, pendant quatre-vingts ans, avec une disponibilité de 80 %, soit un coût d’un centime par kilowattheure. Le problème des déchets est définitivement réglé à Bure.

    Les énergies renouvelables, c’est, au contraire, un surcoût de dix milliards d’euros payés tous les ans par les contribuables français à partir de 2020. Là est le scandale ! En Allemagne, le surcoût est déjà de vingt-quatre milliards d’euros chaque année, et il ne cesse d’augmenter ! Mme Merkel ne s’est pas seulement « plantée » pour l’immigration, mais aussi pour son tournant énergétique (« Energiewende ») démagogique. À Fukushima, le nucléaire n’a causé aucun mort, contrairement au tsunami.
     
    Fermer Fessenheim entraînerait une perte d’exploitation de sept milliards d’euros pour EDF. La centrale pourrait être prolongée sans problème pour une durée de soixante ans, comme sa sœur jumelle de Bear Valley, aux États-Unis. Fermer Fessenheim, c’est supprimer 2.200 emplois non délocalisables, priver les Français d’une électricité rentable et bon marché, obliger l’Alsace à importer d’Allemagne 12 térawattheures par an.

    L’électronucléaire en France, c’est l’équivalent de vingt milliards d’euros d’importation de pétrole, dix fois moins de rejets de gaz à effet de serre qu’en Allemagne, une industrie pourvoyeuse d’emplois, exportatrice et de haute technologie, un prix compétitif d’énergie.

    Les éruptions du soleil et les éruptions volcaniques, pas le CO2(gaz carbonique), sont responsables des variations climatiques. L’avenir énergétique du XXIe siècle, pour la France, c’est en fait le nucléaire avec des réacteurs à neutrons rapides utilisant l’uranium 238 présent à 99,3 % dans l’uranium naturel, contrairement à l’uranium 235 présentement utilisé (0,7 %).

    Pour les énergies renouvelables, comme pour le réchauffement climatique, le libre-échangisme mondialiste et l’immigration, les bobards, ça suffit ! Peuple de France, réveille-toi !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Les soutiens de Marion Maréchal-Le Pen écartés au FN

    6a00d83451619c69e201bb09fb2b38970d-800wi.jpgAlors que Marine Le Pen envisage de nouer des alliances externes, il semblequ'en interne elle ait écarté les soutiens de la branche "marioniste". Un cadre explique :

    "Traditionnellement, on laisse un strapontin à chaque sensibilité. Là, ce sont surtout les 'marinistes' qui sont représentés".

    Cet interlocuteur en veut pour preuve la non-intégration de deux étoiles montantes du parti, "suspectées d'être proches de Marion Maréchal-Le Pen", au Conseil national: Antoine Mellies et François de Voyer. Le premier est conseiller régional FN et fondateur du collectif Audace, dont la présidence a récemment échu au second. Autre absence: celle de Thibaut Monnier, secrétaire départemental de l'Isère et une autre figure d'Audace. Cette structure de "jeunes actifs patriotes" a pour ambition de séduire les entrepreneurs et échange notamment avec Jean-Frédéric Poisson. Mauvais signe pour un parti qui veut nouer des alliances.

    Non élus au Conseil national, Antoine Mellies et François de Voyer n'ont pas été repêchés par la Marine Le Pen. Thibaut Monnier est le président de l’Issep, l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques qui est en train de se mettre en place à Lyon avec l’appui de Marion...

    Interprétation lapidaire d'un cadre:

    "les 'marionistes' ont été exécutés ce week-end".

    Un élu du sud confirme :

    "Mais s'il y a des perdants et des gagnants à l'issue du congrès, les proches de 'Marion' font partie de la première catégorie". "Comme il n'y a plus personne pour les protéger, les 'marionistes' se sentent clairement menacés".

    Marine Le Pen refuse de voir se développer une contestation qui la fragiliserait. Il semble qu'elle ne cherche à s'entourer que de flatteurs. 

    Nicolas Bay est également dans le collimateur de l'état-major:

    "D'aucuns voient en lui le cheval de Troie des identitaires dans un contexte où Marine Le Pen veut réduire leur influence". "Bay est la cible numéro un de l'entourage de Marine Le Pen".

    Addendum 14/03 - Dans un tweet, François de Voyer indique qu'il a lui-même demandé de ne pas intégrer le Bureau national, par manque de temps :

    J’ai moi même demandé à @MLP_officiel de ne pas figurer au Bureau National parce que je ne pouvais plus soutenir ma charge de travail en tant qu’entrepreneur et pdt du collectif @Audace_France !!! https://twitter.com/romain_herreros/status/973618710278787072 

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • LE NOMADISME CITÉ PAR MARINE LE PEN COMPARÉ AU RACISME

    marine-le-pen-front-national-france-1250x660.jpg

    J’ai écouté, ce lundi matin, « L’Heure des pros », consacrée au nouveau nom du Front national. Autour de Pascal Praud, six invités dont Jean Messiha, membre du Bureau national du Front national, qui a dû faire face aux arguments éminemment orientés de ces hommes qui se considèrent hors parti, donc sans opinion politique, mais dont nous savons tous qu’ils sont liés de près à la gauche ou au macronisme. Maurice Szafran, Clément Viktorovitch, Jacques Séguéla, Béligh Nabli et – hors jeu – Élisabeth Lévy.

    Le « spécialiste en rhétorique », Clément Viktorovitch, pensant renvoyer dans ses filets l’invité FN du plateau, a sorti une phrase du long discours de Marine Le Pen lors du congrès du Front national, dimanche à Lille, dans laquelle elle a évoqué le problème principal d’Emmanuel Macron. Celui d’errer, de butiner tout en étant un immigrationniste irréductible. Selon Marine Le Pen, Macron, c’est le prototype d’un nomadisme forcené : « Le nomadisme remet en cause l’idée même de devoir, de fidélité, de respect de la parole donnée… Le nomadisme, c’est l’inverse de nos valeurs de civilisation. »

    Alors là, le jeune Clément Viktorovitch, habitué du plateau de Pascal Praud, prend la France à témoin. Il monte sur son grand cheval blanc pour prouver combien Marine Le Pen reste toujours l’éternelle raciste ! « J’ai choisi cet extrait car il m’a glacé les sangs. » Pauvre chou ! Et de poursuivre, le regard inquisiteur sous ses lunettes de minet barbu – et çà vaut la peine de le citer in extenso : « On a là, stricto sensu, l’expression d’un cliché raciste qui est attaché aux populations errantes, les Roms aujourd’hui, les Juifs hier. Pour moi ce n’est pas du tout un hasard. On voit Marine Le Pen reprendre à son compte un implicite nauséabond et qui est cohérent avec tous les clichés que charrie le pire de la fachosphère autour d’Emmanuel Macron, un nomade mondialiste associé aux puissances de l’argent, et notamment celles de Rothschild, le grand banquier d’affaires sous influence de l’argent juif. »

    Effrayante traduction d’une phrase qui ne voulait dire que ce qu’elle signifiait selon le dictionnaire Le Robert : « Tendance à l’instabilité d’habitat et aux déplacements par nécessité de se procurer des moyens de subsistance. »

    Pascal Praud lui a, d’ailleurs, contesté cette interprétation : « Je n’ai pas entendu ce que vous nous dites. » 

    Mais, lui répond Clément Viktorovitch, « c’est le principe même de l’implicisme ». Et vlan, fermez le ban !

    Je note à son intention personnelle que ce mot « implicisme » n’existe pas dans notre belle langue française. Une invention, sans doute, du novlangue de cette jeune génération de gens sortis de brillantes études politiques.

    Si Marine Le Pen lui a glacé les sangs, j’avoue que sa prestation à l’émission très recommandable de Pascal Praud sur C8 m’a passablement agacé. Il a dû fouiller loin dans ses documents pour trouver du racisme dans ce nomadisme. Et je ne sais pas ce qui lui a pris d’aller chercher de l’antisémitisme en citant Macron et Rothschild dans une démonstration qui le ridiculisait. Jean Messiha, né en Égypte, n’a pas pu s’empêcher de lui répondre qu’il était fort sympathique de nous faire ainsi partager ses obsessions !

    Je note que, depuis dimanche 16 h 15, fin du long discours de Marine Le Pen, c’est une avalanche de désinformation sur l’ensemble de nos chaînes, désinformation due aux interprétations effectivement les plus obsessionnelles de nos « chers confrères en écriture ».

    http://www.bvoltaire.fr/nomadisme-cite-marine-pen-compare-racisme/

  • Yann Moix, élu Bobard d’Or 2018 par 700 personnes !

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    Ce lundi 12 mars 2018, le Théâtre du Gymnase Marie Bell (Paris Xe) a presque fait salle comble. Le chiffre historique de 700 présents à cette 9e édition de la cérémonie des Bobards d’or confirme la volonté de plus en plus de Français de contester, par le rire, ceux qui les intoxiquent régulièrement. C’est Yann Moix qui a remporté le prix tant convoité ! Le chroniqueur a été primé dans le cadre de son reportage journalistique sur Calais et les déclarations qui ont entouré son tournage. Yann Mhoax devance de peu le Bobard Matraquage de l’affaire Théo et le Bobard Protéiné de Lisa Beaujour, Nora Bouazzouni et Aude Lancelin.

    Face à la bien-pensance des médias, au matraquage de désinformation quotidien et au panurgisme des journalistes d’un conformisme à toute épreuve, les Bobards d’Or distinguent et récompensent les plus assidus et consciencieux journalistes de propagande, le fleuron des Tartuffe de l’information et des paresseux intellectuels. Si l’événement est assurément parodique et humoristique, il révèle cependant les sérieux problèmes déontologiques qui gangrènent la profession journalistique. Pour nous épauler dans cette difficile délibération, le jury réunissait cette année Gabrielle Cluzel, Édouard Chanot, Caroline Parmentier, Vivien Hoch et Floriane Jeannin.

    Parmi les 14 bobards en lice sur notre site internet, le vote des internautes a distingué ses 5 bobards préférés entre lesquels le public a dû délibérer. Et le cru, placé sous le haut patronage du « chasseur de Fake News » Emmanuel Macron, était cette année encore de qualité ! Le Bobard Matraquage de l’affaire Théo distinguait l’ensemble des médias dominants pour leur couverture de l’« affaire Théo », décidément très partiaux lorsqu’il s’agit de juger les « jeunes de cité ». L’AFP fut nommée par le Bobard Double Dépêches pour la publication erronée du nombre de participants à la Marche pour la vie, rectifiée très tardivement. L’inénarrable Yann Moix était également présent avec le Bobard Yann Mhoax, rendant hommage à son imagination prolixe dans l’invention de preuves pour défendre les migrants de Calais. Le Bobard Point de vue distinguait Fabrice Valery de l’AFP (décidément !) pour son prétendu « bain de foule » d’Emmanuel Macron à Toulouse, tandis que le Bobard Protéine était représenté par Lisa Beaujour, Nora Bouazzouni et Aude Lancelin pour leurs intox devenue virale : les femmes sont plus petites que les hommes car ces derniers les ont privées de protéines depuis la nuit des temps.

    Après la présentation de ces cinq bobards, pimentée par les truculents commentaires du jury, la délibération du public fut très serrée pour départager la première et la seconde place. Le Bobard d’or est finalement décerné à Yann Moix, tandis que le Bobard Matraquage remporte le Bobard d’argent. Le Bobard Protéine clôt ce palmarès 2018, obtenant le Bobard de bronze. De plus, le jury a tenu à remettre un prix spécial à l’AFP (renommée pour l’occasion Agence France Presque) pour sa fidèle et constante participation au fil des éditions. Félicitations à eux !

    Laissant un instant de côté le ton de la plaisanterie, nous avons accueilli trois représentants des médias de réinformation, enjeu crucial de ces dernières années, qui portent de vraies alternatives contre les médias de propagande. Pour mener à bien notre combat contre la tyrannie hégémonique médiatique, toutes les actions contre la désinformation doivent être encouragées : la Fondation Polémia et les Bobards d’Or ne sont pas seuls. Le président de l’OJIM (Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique) Claude Chollet, Michel Janva pour le Salon Beige et Yann Vallerie pour Breizh-Info se sont donc exprimés sur scène pour présenter leurs médias respectifs.

    Un des autres moments forts de la cérémonie fut l’intervention de Raheem Kassam de Breitbart Londres, que nous avions reçu l’an dernier lors de la 8e édition dont il était ressorti particulièrement enthousiasmé. Il a donc expliqué au public français comment la cérémonie des Bobards d’Or a traversé l’Atlantique, inspirant les Fake News Awards remis par le président américain Donald Trump.

    Enfin, Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia et des Bobards d’Or, a clôturé la soirée en offrant quinze conseils aux journalistes pour assurer au mieux leur vrai rôle d’informateur.

    Un véritable succès sur lequel nous ne manquerons pas de revenir dans les prochains jours !

    Crédit photo : Talita1 [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

  • Les médias à la source de la diabolisation

    Le FN est donc parti pour changer de nom et, pour les médias de propagande, c'est le grand jeu de rapprochement avec des mouvements d'il y a 70 ans.

    L'Obs :

    CaptureFrance Culture :

    0

     Évidemment, les médias n'avaient pas fait cet exercice très partisan lorsque Emmanuel Macron avait créé La France en Marche :

    F

    M

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’Union Européenne s’attaque aux « fake news »

    Le comité d’experts sur les fake news mis en place en novembre dernier par la Commission Européenne vient de rendre public son rapport. Issu de quatre réunions et d’intenses échanges, il survient alors que les études scientifiques sur la diffusion préférentielle des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux comme Twitter ont fait la Une de la revue Science vendredi dernier (lire une analyse de ces études ici). Ou qu’Emmanuel Macron annonce une intervention législative favorisant l’action judiciaire contre la diffusion de fausses informations.

    Ce texte de 46 pages (lire en fin de note l’interview de Divina Frau-Meigs, membre du groupe d’experts) met d’emblée le sujet au niveau d’un «risque pour nos processus démocratiques, la sécurité nationale, le tissu social, et peut miner la confiance dans une société de l’information et le marché unique numérique». Un risque dont l’origine est précisée rigoureusement : la propagation volontaire d’information fausses, imprécises ou trompeuses conçues et diffusées pour nuire au public ou pour en obtenir un profit économique, financier, politique (en particulier lors des élections) ou idéologique. Le rapport ne s’intéresse donc que très peu à la propagation d’une fausse information par des personnes ne les ayant pas identifiées comme telles, et donc victimes de la désinformation.

    Crise de confiance

    En revanche, il insiste pour placer le problème dans une vision large de la manière dont l’information est produite, distribuée dans la sphère publique. Une vision qui inclut le journalisme, les média numériques et la montée des plate-formes (Facebook, Google, Twitter…) mais aussi le contexte de crise de confiance des citoyens envers les institutions publiques nationales et européennes. Cette vision s’interroge sur le rôle des médias numériques mais tout le monde en prend pour son grade.

    Tweet-Trump-climat.jpgLes responsables politiques pour disséminer de fausses informations (ci-contre un exemple célèbre) ou vouloir contrôler la presse à leur profit. Les journaux qui n’ont pas tous «le même standard de professionnalisme ou d’indépendance éditoriale». Voire les acteurs de la société civile, comme les ONG qui peuvent certes jouer un rôle de fact-checking ici, mais aussi désinformer à leur tour là. Quant aux « platforms US-based » – le texte désigne ainsi Facebook, Twitter, Google… – leur « pouvoir croissant » dans la circulation de l’information en font les vecteurs principaux des fake news et doit aller avec un responsabilité croissante, estiment les experts européens.

    « fake news » ou « false news »

    La «désinformation» doit être affrontée tout «en respectant la liberté d’expression, de recevoir et de donner de l’information», posent en préalable les 39 experts nommés par la Commissaire Européenne en charge de « la société et l’économie numérique » Mariya Gabriel. Ils ne sont donc pas très chauds pour une intervention législative lourde… Alors que de son côté Tim Berners-Lee, l’un des créateurs des protocoles logiciels du web au Cern, appelle à une régulation des plate-formes. Une pierre dans le jardin d’Emmanuel Macron. Leur rapport s’inscrit dans une démarche résumée ci-dessous :

    Le texte se heurte d’emblée à un problème de vocabulaire puisque toute cette action de la Commission Européenne a été présentée sous l’appellation « fake news », et est d’ailleurs titré « Rapport du groupe d’expert de haut niveau européen sur les fake news » dans sa version draft. Or, les experts recommandent justement de ne pas utiliser ce terme, en particulier en raison de son utilisation par des politiciens pour désigner une couverture médiatique à leur désavantage. Il est à craindre que cette volonté de pureté de vocabulaire soit d’une totale inefficacité dans la sphère médiatique, même non anglophone, tant la formule « fake news » se coule dans le moule journalistique : court, évocateur, attractif et tranchant.

    couv-Science-fakes-news.jpgLes articles de Science se heurtaient à ce même problème, mais si les éditeurs de la revue scientifique l’ont contourné dans leur titre de Une (utilisant la formule «false news») il est à parier qu’ils ne seront guère suivis par la presse généraliste (démonstration avec le titre de cette note….).

    Transparence des algorithmes

    Très dense, ce rapport émet de nombreuses analyses et recommandations qu’il est difficile de résumer. Je vais donc en choisir quelques unes, un choix sans rapport avec l’équilibre du texte, qui montrent à quel point l’action proposée est vaste et va se heurter à des résistances.

    ► Le rapport souligne la nécessité d’un accès des chercheurs et des autorités d’enquête ou d’audits aux origines et chemins de dissémination des informations sur les réseaux numériques. Autrement dit, un peu comme le secret commercial est inacceptable lorsque la santé publique est en jeu, les experts estiment que la « santé politique » de nos sociétés s’oppose à toute tentative de secret des Facebook, Twitter ou Google sur le fonctionnement de leurs réseaux. Cette transparence, y compris pour les médias qui doivent être informés lorsque les algorithmes de classement sont changés, sera nécessairement un objet d’affrontement violent mais elle est jugée indispensable par les experts.

    ► Les experts soulignent la puissance des technologies dans la propagation de l’information (vraie ou fausse) mais également qu’aucune technologie ne peut résoudre seule un problème social et politique et que des personnes sont responsables de la manière dont ces technologies sont développées. Bref, ils récusent l’excuse « c’est pas Zuckerberg, c’est le robot ».

    ► Il faut créer une culture de l’information et des médias numériques – autrement dit une lecture critique de leurs contenus, le texte anglais utilise le mot literacy qui peut se traduire par alphabétisation, mais je préfère « culture » car il faut aller bien au delà d’un apprentissage primaire – et la diffuser, à l’école et dans la société, tant près des jeunes que des adultes. Elle doit devenir une «compétence essentielle» pour une citoyenneté active et la participation à la sphère publique numérique. Le texte insiste sur le caractère «préventif» de cette action vis à vis des fausses informations. Le « vaccin » est donc jugé plus efficace que le « médicament » avalé après exposition au risque de la fausse information. Cette culture doit être introduite «à une échelle massive» dans les programmes scolaires et la formation des enseignants, précise le texte.

    ► Les pouvoirs publics doivent favoriser l’environnement d’une presse pluraliste, tant privée que publique (le nombre de journalistes titulaires de la carte de presse a chuté de 37 390 en 2009 à 35 047 en 2017.  Et ils sont de plus en plus souvent précaires, partent de moins en moins souvent en reportages.) Le communiqué de la Commission européenne accompagnant la publication du rapport précise que «Selon la dernière enquête Eurobaromètre (environ 26 000 personnes interrogées), le public a le sentiment que beaucoup de fausses informations circulent dans l’UE, 83 % des participants indiquant que ce phénomène représente un danger pour la démocratie. Cette enquête met également en exergue l’importance de la qualité des médias: les participants voient dans les médias traditionnels la source d’information la plus fiable (radio 70 %, télévision 66 %, presse écrite 63 %). Les sources d’information en ligne et les sites d’hébergement de vidéos seraient les moins dignes de confiance, 26 % et 27 % des participants, respectivement, leur accordant du crédit.»

    ►Les pouvoirs publics doivent soutenir la création de centres de recherches publiques sur la véracité des informations sur les affaires d’intérêt général (politique, santé, science, éducation, finance…), l’identification et la cartographie des sources de désinformation et les mécanisme de leur amplification numérique.

    ► Il faut « démonétiser » la diffusion de fausses informations (interdire la publicité sur des pages internet dont le contenu est faux). Voir l’analyse des décodeurs du Monde sur ces sites commerciaux dont le modèle économique accentue leur propension à diffuser des informations fausses mais qui attirent du clic par leur contenu « insolite ». C’est l’application au monde numérique du vieil adage journalistique «un chien mort un homme, rien, un homme mort un chien, un papier». Ces usines à fausses informations doivent être frappées au portefeuille si l’on veut stopper la machine infernale. Même motif même punition pour Facebook, la plus puissante source de fake news.

    ►Informer clairement l’internaute de ce qu’une information, surtout présentée en priorité a été payée, par qui et dans quels objectifs (publicité commerciale, propagande politique…) et donc qu’elle ne provient pas d’une source journalistique. Egalement informer de l’intervention d’un robot ou d’un paiement dans l’amplification de la diffusion d’une information.

    Sylvestre Huet

    Source Blog Le Monde

    https://www.patriote.info/actualite/societe/lunion-europeenne-sattaque-aux-fake-news/

  • L’ONU via Le Monde : « une migration bien gérée est à l’avantage de tout le monde »

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    C’est sous ce titre anodin et en apparence facilement partagé par beaucoup de monde que le quotidien du soir interroge (numéro daté du 4/5 mars 2018) Louise Arbour représentante spéciale de l’ONU pour les migrations internationales. En juillet 2017 nous analysions les « recommandations » de l’Union Européenne concernant les « bons usages journalistiques » face à la question migratoire. Dimitri Avramopoulos, commissaire européen aux Migrations et aux Affaires Intérieures, affirmait de son côté à la Tribune de Genève en mars 2017 : « L’Europe va avoir besoin de 6 millions d’immigrés. Nous allons ouvrir des bureaux (pour les permis de séjour) dans tous les pays de la rive sud de la Méditerranée et en Afrique de l’Ouest ». Un langage assez proche de celui de Madame Barbour. Extraits commentés.

    Un titre biaisé

    « Une migration bien gérée est à l’avantage de tout le monde », le titre peut paraître neutre mais il induit dans son intitulé que la migration est une donnée incontournable et qu’elle doit se poursuivre. Seuls son rythme et son intensité sont discutables. Louise Arbour met de côté ceux qu’elle appelle les « réfugiés » (vrais ou faux, les Nigérians qui ont dépecé une jeune italienne en février 2018 n’étaient pas des réfugiés) et dont elle estime le nombre à 25 millions. Ceux ci ont droit « à la protection de la convention de 1951 … qui fait partie de notre histoire ». Une convention internationale signée il y a 67 ans, à une époque où les migrations ne représentaient pas la même problématique. Elle ajoute que la « mouvance migratoire » (hors réfugiés) représente 225 millions de personnes. Ces personnes par défaut « sont appelés migrants économiques. Mais cette appellation véhicule la perception qu’ils sont un fardeau ou une menace… ». Si nous comprenons bien c’est la perception qu’il faut faire évoluer.

    Opinion publique et démocratie

    Alors que le secrétaire général de l’ONU veut présenter celle-ci comme un « atout pour la société », Louise Arbour constate que les opinions publiques ne sont pas à l’unisson. « Les hommes politiques dans les pays démocratiques nous disent toujours “Notre opinion publique n’est pas en mesure de suivre“. Je pense que c’est là le plus gros défi… » . Et elle ajoute ingénument « Convaincre les décideurs politiques serait relativement facile s’il était possible de changer cette perception négative ». Traduisons : les élites oligarchiques mondialisées ont déjà intégré l’impératif politique et moral migratoire, reste à convaincre les peuples. Les résultats des élections du 5 mars 2018 en Italie avec la poussée du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue de Matteo Salvini ne semblent pas aller dans ce sens.

    Pacte mondial en préparation

    Les opinions publiques sont vent debout et il faudra « un certain courage politique » (sic) pour les convaincre ou les contraindre car (ces pays) « devront s’ouvrir à une main d’œuvre étrangère », dont il faudra « améliorer les conditions de travail » et bien entendu « combattre la xénophobie et le racisme ». L’objectif de la représentante de l’Onu c’est un « pacte mondial pour la migration ». Un pacte en théorie non juridiquement contraignant mais qui permettra aux partisans de l’immigration d’avoir un discours moral encore plus impératif. In fine Louise Arbour dévoile le fonds du discours onusien « Il faut arrêter de parler des pays comme pays d’origine, de transit ou de destination, il sont tout cela à la fois ». Plus d’origine, plus de destination, plus de pays non plus, tout est dans tout et réciproquement. Amen.

    Texte repris du site OJIM

    https://fr.novopress.info/

  • Les think tanks s’installent au cœur de l’Etat : Des réseaux d’experts s’efforcent de neutraliser toute résistance au dogme néolibéral

    par Dostena Anguelova* et Roland Gori,** France

    Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

    «La technique est désormais notre destin, au sens où Napoléon le disait,  il y a cent cinquante ans, de la politique, et Marx, il y a un siècle, de l’économie1

    L’installation d’un Conseil scientifique de l’Education nationale par le ministre Jean-Michel Blanquer a provoqué quelques légitimes inquiétudes, dont la presse s’est fait l’écho. Voilà un ministre qui met parfaitement en œuvre les décrets d’application de l’expression présidentielle «en même temps».2
    Tout en chantant les louanges de l’humanisme, et en se référant à la méthode Montessori qui préconise l’«auto-éducation» de l’élève, «en même temps» le ministre Blanquer installe un conseil scientifique à la tête duquel il nomme Stanislas Dehaene, éminent professeur de psychologie cognitive et expérimentale au Collège de France, entouré d’une «brochette» de positivistes assumés.
    Ces «experts» piloteront et corrigeront au mieux par IRM [Imagerie par résonance magnétique] et protocoles «randomisés» la pratique pédagogique du «million d’employés»,3 comme les nomme Stanislas Dehaene, chargés de les encadrer. Rien ne sera laissé au hasard, à la contingence et à l’imprévu. Ce sera le règne de «la mesure»4 et de l’«efficacité» qui guideront les pas des «écoliers-machine», et des «employés» en charge de leurs «apprentissages».
    Les métiers de l’éducation enfin, après bien d’autres, seront efficaces et mesurés, leurs actes rationalisés, décomposés, organisés et prescrits par des décideurs, bref, taylorisés.5 Les «experts» fourniront les guides pratiques nécessaires. Le sacre de l’élève, parfaite machinerie cognitive et neuronale prompte à épeler et à calculer, pourra advenir. Les tests internationaux et autres rankings pourront l’attester. Cela n’empêchera pas les rhétoriques de propagande humaniste et l’appel mystique à la Nation.
    Une nation start up qui, là comme ailleurs,6 impose des pratiques sociales férocement aliénantes, enserrées aux deux extrêmes par l’économisme et le scientisme. Mais, ces nouveaux dispositifs d’encadrement de nos manières de vivre ne sont pas des phénomènes isolés. Ils constituent un fait de notre civilisation européenne normalisée toujours davantage par les standards américains.
    C’est dans la niche écologique de cette culture qu’émergent les think tanks: centres d’expertise privés qui accueillent des universitaires d’élite et prétendent représenter la société civile face à l’Etat. Dans cette révolution symbolique (Pierre Bourdieu) les «experts», favorables au néolibéralisme, fournissent des recettes de bonne «gouvernance», apte à éclairer l’opinion publique des démocraties, libérales ou en voie de le devenir.7
    Au cours de cette «transition démocratique», ces thinks tank, «indépendants» et «objectifs», ont pour charge politique d’éviter aux peuples de ces démocraties libérales, ou en cours de «libéralisation», la nostalgie d’idées socialistes ou souverainistes. Il faut une fois pour toutes dire, et répéter ad nauseam, qu’il n’y a pas d’autre alternative que celle d’un néolibéralisme auquel même les «partis de gauche» de la social-démocratie se sont ralliés. La preuve par l’exemple!
    Ces «clans» de «l’extrême centre», formés dans les réseaux du soft power américain, ont réussi à incarner leur rêve dans le parti du président Macron. Le programme présidentiel avait en effet pour «grand ordonnateur» Jean Pisani-Ferry – fondateur et ancien directeur du très influent think tank européen Bruegel [«Brussels European and Global Economic Laboratory»]. Claude Bébéar, le fondateur d’un think tank libéral de droite – l’institut Montaigne – rend public pour la première fois son choix de vote dans «Les Echos»: Emmanuel Macron est la solution pour la France! Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne, travaille également sur le programme du futur président, notamment dans le domaine de l’éducation, d’où est issu le ministre Jean-Michel Blanquer, vieux compagnon de route de l’Institut Montaigne.

    Au cœur de l’Etat, des dispositifs de contrôle et de normalisation

    Ces nouveaux lobbies que sont les thinks tank vident de leur sens le cadre institutionnel traditionnel de la démocratie républicaine. Ils installent au cœur de l’Etat les dispositifs de contrôle et de normalisation aptes à répondre aux exigences de l’économie et de l’opinion du néolibéralisme.
    Cette révolution symbolique, accomplie au nom de l’humanisme, des droits de l’homme, de la modernisation, de la transition démocratique (dans les pays de l’Est), ou encore de la «nouvelle économie de la connaissance», aiderait le peuple à survivre dans la féroce compétition du marché mondial.
    C’est ainsi que la réforme de l’éducation et des universités en Europe (stratégie de Bologne) a été initiée dans les coulisses par des experts de think tanks et des Centres d’études avancés, créés en Europe à partir du modèle du fameux Center for Advanced Study in the Behavioral Sciences (CASBS). Fondé en 1954 par la fondation du grand industriel Ford, ce centre incarne l’idée de son sponsor que les sciences sociales devraient contribuer au contrôle de la société devenant «plus proches des sciences naturelles, plus expérimentales dans leur orientation empirique et plus formelles dans leur orientation théorique».
    Les réseaux de ces experts devaient surtout lutter contre la tradition philosophique et historique européenne en favorisant leur dépolitisation et assurant la neutralité axiomatique du discours scientifique en le réduisant à une simple technique. Neutralité dont le grand historien Johann Gustav Droysen disait qu’elle était une «neutralité d’eunuque».
    Les grands commis de l’Etat cèdent leur place à une élite d’experts, réformiste et «progressiste», au service du système déshumanisant du capitalisme industriel, puis financier. Cette hybridation du public et du privé confisque les conditions d’une libération du politique. Et ce jusqu’à l’assistance économique et sociale aux plus pauvres qui, sous l’influence des contrats à impact social, transforme l’esprit de solidarité nationale en investissement lucratif.8
    Reste à savoir si la société aura encore la capacité de réagir ou si «l’élite d’ombre» des experts des think tanks a déjà réussi à neutraliser toute forme de résistance intellectuelle? Aujourd’hui, l’opposition droite/gauche tend à se redoubler d’un conflit sourd entre deux visions du monde. Une métaphysique transhumaniste d’un cyber-futur (l’homme-robot gouverné par des experts) et un désir, encore mal défini politiquement, de liberté et de fraternité pour qui «la pluralité des humains est la loi de la terre» (Hannah Arendt).    •

    Source: https://www.politis.fr/articles/2018/02/les-think-tanks-s...  du 4/2/18

    *    Dostena Anguelova, chargée de cours en anthropologie politique à l’Université de Strasbourg. Derniers ouvrages: Les Experts de la tradition, 2010, Iztok Zapad; Think tanks: imposteurs de la démocratie, CS éditions Paris, coll. Exote, 2018 (à paraître).
    3305335574.png**     Roland Gori, psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie clinique à Aix-Marseille Université, président de l’Association Appel des appels. 
    Derniers ouvrages parus: La Dignité de penser,Paris, 2011; La Fabrique des imposteurs, Paris, 2013, Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux? Paris 2014; L’Individu ingouvernable,Paris 2015; Un monde sans esprit. La Fabrique des terrorismes, Paris 2017.

    1    Anders, Günther. L’Obsolescence de l’homme. Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle [1956], Paris, Ivrea, 2001, p. 22.
    2    Gori, Roland. «‹En même temps›, ou le grand écart du nouveau président», Libération du 23/7/17; «De quoi ‹En même temps› est-il le symptôme», 
    Le Media du 30/1/18.
    3    Dehaene, Stanislas. L’invité-actu par Caroline Broué, France Culture, 13/1/18.
    4    Dehaene, Stanislas. France Culture, ibid.
    5    Gori, Roland. «Dans le monde du travail, le spectre de Taylor rôde encore», Libération du 10/5/16.
    6    On se référera par exemple à la transformation du travail social et éducatif sous l’effet des contrats à impact social.
    7    Anguelova, Dostena. Les Experts de la tradition, 2010, Iztok Zapad, Sofia; Anguelova, Dostena. Think tanks: imposteurs de la démocratie, CS éditions Paris, coll. Exote, 2018.
    8    Alix, Jean-Sébastien; Autès, Michel; Coutinet, Nathalie; Garrigue, Gabrielle. «Les contrats à impact social: une menace pour la solidarité?», www.laviedesidées.fr, 16/1/18.

    Que voulons-nous? Renforcer la solidarité humaine et la formation des individus ou bien consolider les stratégies de pouvoir et l’économie néolibérale?


    684163438.jpegjpv/rmh. Depuis sa prise de fonction, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale du gouvernement français présidé par Emmanuel Macron, a annoncé les nouveaux changements envisagés dans le système scolaire français allant à l’encontre des «réformes» de son prédécesseur socialiste Najat Vallaud-Belkacem (2014–2017). Selon Blanquer, voici les apprentissages fondamentaux au premier plan pour les élèves français: lecture, écriture et calcul. Au primaire, il y aura à nouveau la dictée, la grammaire et les fables de La Fontaine. Tout établissement aura sa chorale. Au collège, l’enseignement du latin et les classes bilingues seront réintroduits. On parle d’uniformes scolaires et de l’interdiction des portables. Le discours humaniste du ministre porte sur des noms tels Montaigne et Montessori et les notions humanisme et nation réapparaissent fréquemment. Au ministère de la rue de Grenelle, il a baptisé une salle de réunion du nom de Louis Germain, l’instituteur d’Albert Camus. Une partie des enseignants, très critiques envers les réformes entreprises par l’ancienne ministre, espèrent – suite au discours du nouveau responsable – un changement positif pour l’enseignement de leurs élèves.
    Cependant, tout comme le président Macron, Jean-Michel Blanquer est proche des personnalités du CAC 40, le groupe des plus grandes sociétés françaises côtées en bourse. Il souhaite rapprocher l’école des entreprises. La présence des entreprises dans les conseils d’administration des établissements professionnels et l’autonomie des établissements scolaires, gérés comme une entreprise par un patron soucieux des ses objectifs de performances et maître de son recrutement.
    Le dernier ouvrage publié par Blanquer en 2016 «L’école de demain»* est un livre emblématique pour la présidence de Macron, coécrit avec le think tank néolibéral «Institut Montaigne»: le système scolaire doit recourir à trois piliers: l’expérience, la comparaison internationale et la science.
    Le domaine de la science revêt la plus grande importance: la révolution digitale et les sciences cognitives sont décisives pour l’efficacité maximale de l’enseignement en référence à l’immense potentiel du cerveau humain. L’importance des relations humaines entre l’enseignant et ses élèves pour la réussite de l’apprentissage disparaît totalement.
    Les directives de l’OCDE, les évaluations PISA, le système de Bologne sont d’autres points de repères importants pour M. Blanquer. Les neurosciences, les compétences, l’autonomie, l’innovation, l’expérimentation et l’évaluation sont d’importants mots-clés.
    Le livre «L’école de demain» est clairement structuré et traite les différents types d’établissements selon trois critères: «Ce que nous enseigne l’expérience. Ce que nous enseigne la comparaison internationale. Ce que nous enseigne la science. Ce qu’il faut faire». Suivent des mesures-clés pour chaque type d’établissement. Le système éducatif et la carrière des enseignants sont ensuite analysés selon les mêmes critères.
    A l’école maternelle, il prévoit d’élaborer des dispositifs de diagnostic précoce pour distinguer les enfants problématiques des enfants promettant un avenir réussi et performant.
    Les personnes à l’esprit critique et les pédagogues travaillant quotidiennement avec leurs élèves se demandent sérieusement quels sont les intérêts primordiaux du nouveau ministre de l’Education nationale. Quels objectifs la stratégie du «en même temps» poursuit-elle?

    *    Jean-Michel Blanquer, «L’école de demain. Propositions pour une éducation nationale rénovée.» Paris 2016

    http://euro-synergies.hautetfort.com/