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lobby - Page 2067

  • Conférence : «Crise ou offensive du capital ?» le samedi 14/12/2013 dans le Nord

    Le 14 décembre 2013, le Cercle Non Conforme et Terre et Peuple organisent dans le Nord (59) à partir de 18h30 une conférence ayant pour thème: Crise ou offensive du capital ? Les invités seront Roberto Fiorini, secrétaire général de Terre et Peuple, grand connaisseur des questions socio-économiques, et Xavier Eman, journaliste non-conforme et militant associatif.

    Informations et réservations sur le blog de Roberto Fiorini

  • Les actionnaires accaparent 60% des bénéfices des grandes entreprises

    L’équivalent de 60% de leurs bénéfices : c’est ce qu’ont versé à leurs actionnaires les 47 grandes entreprises françaises cotées en bourse que nous avons étudiées. Alors même que les suppressions de postes se multiplient et que l’investissement est en berne, plusieurs grands groupes hexagonaux continuent de redistribuer une proportion considérable de leurs profits aux actionnaires – y compris lorsque ces profits sont faibles voire inexistants. Notre enquête sur ce « coût du capital » révèle également que l’Etat est un actionnaire aussi gourmand que les autres.

    Les actionnaires nuisent-ils à la « compétitivité » de leur entreprise ? Combien coûte la rémunération du capital pour les entreprises cotées ? Chaque année, les dividendes versés aux actionnaires s’élèvent de quelques dizaines de centimes à plusieurs euros par action. Insignifiant ? Loin de là. Car les grandes entreprises françaises sont plutôt très généreuses avec leurs actionnaires.

    En moyenne, les 47 entreprises que Basta ! et l’Observatoire des multinationales ont étudiées (elles figurent parmi les plus grosses sociétés cotées en France, voir notre tableau ci-dessous) ont versé en 2012 l’équivalent de 60% de leurs bénéfices aux détenteurs de leur capital. Soit 32 milliards d’euros environ sur les 54 milliards de « résultats nets » des entreprises, après acquittement de l’impôt. Le montant total de ces dividendes varie de 15 millions d’euros (Atos) à près de 5,3 milliards (Total). Huit grandes entreprises françaises ont choisi de verser à leurs actionnaires des dividendes supérieurs à leurs bénéfices.

    Pour les conseils d’administration, maintenir un dividende élévé permet, en théorie, de fidéliser les actionnaires. Plusieurs administrateurs y consentent d’autant plus facilement qu’ils détiennent eux-mêmes une forte participation au capital de l’entreprise. Parmi notre panel, seule une poignée de groupes sont plutôt raisonnables, redistribuant moins de 20% de leurs bénéfices.

    Rémunérer fortement le capital, c’est se priver de financements qui auraient pu bénéficier à la recherche, à de nouvelles stratégies industrielles, à la réduction des impacts environnementaux ou à l’amélioration des conditions de travail.

    Priorité aux financiers, quoiqu’il en coûte

    Plusieurs groupes sont d’une générosité à toute épreuve à l’égard de leurs investisseurs. Même en perdant de l’argent, ils leur distribuent des dividendes ! Chez ArcelorMittal, ST Micro, Accor et Areva, à tous les coups, les actionnaires gagnent.

    Malgré une perte de 2,8 milliards, le n°1 de l’acier a ainsi ponctionné 910 millions d’euros au profit de ses actionnaires ! La fortune de la famille Mittal, qui détient près de 40% du groupe sidérurgique – et donc perçoit environ 40% des dividendes, soit 360 millions d’euros – passe avant tout. Les métallos sont les grands perdants. En 2013, le groupe supprime 1 600 emplois en Belgique après avoir fermé, l’année précédente, l’aciérie de Florange en Moselle.

    Même ambiance chez l’hôtelier Accor. Malgré une perte de 600 millions d’euros l’année dernière, le groupe (Sofitel, Novotel, Ibis, Mercure…) a versé 269 millions d’euros de dividendes… Ce qui ne l’a pas empêché de lancer un « plan d’économie en Europe de 100 millions d’euros » et de supprimer 172 postes en France en 2013. Bref, priorité aux financiers. En l’occurrence, le fonds d’investissement Colony Capital, allié au fonds Eurazeo, premiers actionnaires d’Accor avec 21% du capital. Le nouveau PDG du groupe, Sébastien Bazin, en est d’ailleurs issu. « D’autres emplois sont menacés. Chaque fois ce sont des compétences fortes qui disparaissent en même temps que des collègues qui perdent leurs emplois. Dans le même temps l’entreprise continue de distribuer de forts dividendes », dénonce de son côté la CGT au sein de ST Micro. Et pour cause, la direction a maintenu le versement de 273 millions d’euros de dividendes malgré un résultat négatif de 903 millions en 2012. La réduction des dettes, c’est pour les autres.

    Entreprise

    Résultat net (en millions d’euros)

    Dividendes distribués (en millions d’euros)

    Montant des dividendes comparé au résultat net (en %)

    Montant des dividendes par salarié (en euros)

         
    TOTAL 10694 5288 49 54445
    BNP PARIBAS 6553 406 6 2153
    SANOFI 4967 3487 70 31141
    AXA 4152 1720 41 18227
    LVMH 3424 1448 42 13616
    EDF 3316 2125 64 13303
    L’OREAL 2868 1268.2 44 17459
    VIVENDI 2550 1245 49 21447
    SCHNEIDER ELECTRIC 1927 919 48 6031
    VINCI 1916.7 951.9 50 4940
    DANONE 1787 835 47 8154
    RENAULT 1772 338 19 2660
    AIR LIQUIDE 1609 803 50 16222
    MICHELIN 1571 378 24 3523
    GDF SUEZ 1550 1887 122 8603
    CARREFOUR 1233 257 21 704
    EADS 1228 379 31 2699
    PERNOD RICARD 1201 411 34 22449
    ORANGE 1104 3632 329 21298
    KERING (PPR) 1048 473.3 45 14154
    SAFRAN 1025 300 29 4796
    BOLLORE 804.3 132.6 16 2387
    ALSTOM 802 243 30 2616
    SOCIETE GENERALE 774 508 66 3299
    SAINT-GOBAIN 766 700 91 3631
    PUBLICIS 737 189 26 3287
    SOLVAY 710 278 39 9552
    BOUYGUES 633 504 80 3767
    ESSILOR 584 176.6 30 3485
    CASINO 564 332 59 1042
    TECHNIP 543.1 172.6 32 4728
    SODEXO 525 221 42 524
    LEGRAND 507 245 48 6950
    LAFARGE 432 145 34 2254
    VEOLIA ENVIRONNEMENT 393.8 353.8 90 1111
    CAPGEMINI 370 154 42 1264
    SUEZ ENVIRONNEMENT 251.4 601 239 7555
    ATOS 228 14.9 7 194
    VALLOUREC 216.8 150.5 69 6494
    GEMALTO 201 26 13 2600
    ILIAD 186.5 21.2 11 3259
    ERAMET 8 59 738 4111
    AREVA -99 112   2408
    ACCOR -599 269   2009
    ST MICRO -903 273   5634
    ARCELORMITTAL -2826 910   3716
    PEUGEOT -5010 0 0 0

     

    Sur les cinq entreprises déficitaires de notre panel, seul Peugeot a renoncé à rémunérer ses actionnaires. Mais c’est surtout pour sauver l’activité financière du groupe, la Banque PSA Finance, que la famille Peugeot, actionnaire à 25%, ne s’est pas versée un seul euro de dividendes. En échange d’une garantie de l’État sur 7 milliards d’euros d’emprunts, le groupe a promis en octobre 2012 de « ne pas procéder à des distributions de dividendes ou à des rachats d’actions, et à ne pas attribuer aux membres du directoire d’options de souscription ou d’achat d’actions ni d’actions gratuites ». Et ce, pendant trois ans. De leur côté, les salariés de PSA paient le prix fort : plus de 8 000 emplois sont supprimés, l’usine d’Aulnay-sous-Bois en région parisienne a fermé, celle de Rennes est menacée. Au printemps 2012, les effectifs de l’activité automobile s’élevaient à 67 100 personnes. Selon les syndicats, ils devraient fondre à 55 900 employés d’ici à mi-2014. Les actionnaires, eux, devraient de nouveau percevoir des dividendes en 2015. Les salariés au chômage arriveront, eux, en fin de droits.

    L’État, un actionnaire aussi gourmand que les autres

    L’État, directement ou via l’une de ses institutions – Caisse des dépôts, Fonds stratégique d’investissement (FSI), Commissariat à l’énergie atomique (CEA)… – est présent au capital d’une vingtaine d’entreprises de notre panel. Dans neuf d’entre elles, la puissance publique pèse plus de 10% des actions, donc des voix (Areva, EADS, EDF, Eramet, GDF Suez, Orange, Renault, Safran, ST Micro). Comment se comporte l’État actionnaire ? Est-il aussi gourmand que les gros fonds ou portefeuilles d’actions privés ?

    Le cas Areva montre que l’État peut privilégier ses propres intérêts financiers, quel que soit l’état de santé de l’entreprise. Actionnaire à plus de 85% du champion du nucléaire, via notamment le CEA, l’État a empoché la plus grande part des 112 millions d’euros de dividendes, quand le fabricant de combustible nucléaire déplore une perte de 99 millions.

    Areva n’est pas le seul exemple. En plus des multinationales déficitaires, quatre autres grands groupes français ont distribué à leurs actionnaires davantage d’argent qu’ils n’en ont gagné. Ils ont un point commun : l’État est très présent au sein du capital. Eramet, l’une des rares sociétés minières hexagonales, a ainsi versé l’équivalent de 738% de ses bénéfices en dividendes ! Parmi ses actionnaires figurent le FSI et le Bureau de recherche géologique et minière, un établissement public (27% à eux deux). Les actionnaires d’Orange – dont l’Etat et le FSI (toujours 27%) – peuvent également se réjouir : ils ont perçu 328% des bénéfices du principal opérateur de téléphonie. Un pactole non négligeable : 3,6 milliards d’euros. La rémunération, longtemps fixée à 1,4 euro par action, a entravé les investissements et a provoqué de sérieux remous en interne. « Depuis dix ans, Orange a versé 27 milliards d’euros de dividendes, c’est plus que son poids en Bourse aujourd’hui ! », dénonçait la Confédération générale des cadres lors de la dernière assemblée générale des actionnaires fin mai 2013. Une proposition de baisse des dividendes à 0,78 euro par action a plusieurs fois été refusée par les actionnaires… avec le soutien de l’Agence de participation de l’État, qui représente le ministère des Finances. Elle est désormais en vigueur.

    Même scénario pour GDF Suez. Prétextant une hausse des coûts d’approvisionnement, GDF Suez ne cesse de réclamer – et d’obtenir – de nouvelles hausses des tarifs du gaz. Tout en redistribuant des dividendes représentant 122% de ses bénéfices à ses actionnaires, au premier rang desquels l’État (39% avec la Caisse des dépôts). Quand à Suez environnement, elle a distribué 239% de son résultat après impôt, dont un bon tiers à son principal actionnaire… GDF Suez.

    Enfin, EDF, la seconde entreprise cotée en bourse, avec Areva, où l’État est majoritaire (84%), a reversé l’équivalent des deux tiers de ses bénéfices à ses propriétaires, soit 2,1 milliards d’euros. Toujours ça que les énergies renouvelables n’auront pas ! Reste à voir comment seront répartis les résultats de l’exercice 2012 pour vérifier si le gouvernement socialiste infléchit ces pratiques. Ou s’il préfère de l’argent frais à court terme quitte à fragiliser des entreprises.

    Sept mois de salaires pour les actionnaires

    S’il existait en France la palme du salarié le plus rentable au regard de l’argent qu’il fait gagner aux actionnaires de son entreprise, elle serait remise aux salariés de Total.

    Chacun des 97 126 employés du groupe pétrolier a rapporté plus de 54 000 euros de dividendes aux propriétaires de l’entreprise en 2012 ! Soit les trois quarts de ce que le groupe pétrolier dépense en moyenne par salarié chaque année. Et l’équivalent de trois années de Smic ! Total est aussi celle qui, parmi les 47 entreprises que nous avons étudiées, a reversé à ses actionnaires les plus gros dividendes : 5,3 milliards d’euros, soit quasiment la moitié de ses bénéfices.

    A ce concours des salariés les plus « stakhanovistes » du point de vue de la rentabilité boursière, le personnel de Sanofi arrive en deuxième position : chacun des 112 000 employés du labo pharmaceutique, dont 28 000 en France, a permis à ses actionnaires d’engranger plus de 31 000 euros. Mais le capitalisme financier ne connaît pas la gratitude : entre 900 et 1 500 postes devraient être supprimés en France d’ici 2015, en particulier dans la recherche. Parallèlement, 70% des bénéfices, soit près de 3,5 milliards, ont été distribués aux actionnaires du groupe.

    Les salariés de Pernod Ricard, de Vivendi et d’Orange ont également fait gagner plus de 20 000 euros à leurs actionnaires. Pour la moitié des opérateurs et techniciens de l’ancienne France Télécom, qui gagnent moins de 2 950 euros bruts, cela représente sept mois de salaire ! Ils récupéreront cependant l’équivalent d’un mois de salaire au titre de l’intéressement, et se consoleront peut-être en se rappelant que les salariés, via un fonds commun de placement, possède environ 4% des actions d’Orange.

    Ces actionnaires qui en profitent le plus

    La bourse est un vaste monde. Les petits actionnaires et leurs PEA (Plan d’épargne en actions) y côtoient les grandes fortunes, françaises mais aussi belges, états-uniennes, égyptiennes ou russes. On y croise une multitude de gestionnaires de portefeuilles d’actions des grandes banques françaises ou nord-américaines, des fonds de pension, des fonds souverains norvégiens, koweïtiens ou qataris, des États – la France bien sûr mais aussi l’Italie (dans le capital de ST Micro), l’Allemagne (EADS) ou le Grand Duché du Luxembourg (ArcelorMittal). Les salariés de plusieurs groupes y détiennent, via les fonds communs de placement de leur entreprise, des participations parfois non négligeables : chez Bouygues (23%), Safran (15%), Vinci (10%), Essilor (8%), ou Vallourec (7%) [1] Y apparaissent aussi quelques « humanitaires », comme le fonds britannique « Children’s Investment Fund Management » (Fonds d’investissement pour les enfants) qui possède une petite participation dans le groupe Safran, spécialiste en matière de défense et de drones. Et des multinationales elles-mêmes actionnaires d’autres multinationales. Tous sont unis vers un même objectif : percevoir des dividendes.

    Si l’État est loin d’être le dernier à profiter du « coût du capital », plusieurs grosses entités bénéficient pleinement de ce généreux régime de redistribution. Le Groupe Bruxelles Lambert est ainsi présent en force : au sein de Lafarge (20,9%), de Pernod-Ricard (7,5%), de Suez environnement (7,2%), de GDF Suez (5,1%) et de Total (4%). Il s’agit d’une holding détenue par le milliardaire belge Albert Frère et la famille du milliardaire canadien Paul Desmarais, décédé en octobre. Tous deux étaient proches de l’ancien président Nicolas Sarkozy.

    Du CAC 40 aux sociétés coopératives

    Le groupe Arnault, qui gère les intérêts de la première fortune de France, possède 46,2% de LVMH, qui a reversé 1,4 milliard d’euros de dividendes à ses actionnaires, et 15,6% de Carrefour (en alliance avec Colony Capital, très présent dans Accor). La société Wendel, dans laquelle officie l’ancien président du Medef Ernest-Antoine Seillières, possède 19,4% du groupe industriel Legrand et 17,4% de Saint-Gobain. Cette dernière est l’une des sociétés du CAC 40 les plus généreuses avec ses actionnaires. Ils se sont vu accordés des dividendes équivalent à 91% des bénéfices, soit 700 millions d’euros. Famille Bouygues ou Bettencourt, Financière Pinault… La liste des autres gros propriétaires de capitaux est loin d’être exhaustive.

    Dans un monde parallèle au capitalisme financier, une autre répartition des richesses est à l’œuvre. Tout n’est pas parfait au sein des 2 000 sociétés coopératives et participatives (Scop) qui existent en France. Mais un autre partage de la valeur créée y est pratiquée entre détenteurs du capital et les 43 800 salariés qui y travaillent. « En 2011, 43,2 % des excédents nets ont été distribués aux salariés sous forme de participation, 44,1 % ont été mises en réserve et 12,7 % ont rémunéré le capital investi dans les entreprises », explique la Confédération générale des Scop. L’État actionnaire pourrait, au moins, s’en inspirer.

    _____________________________________________________________

    Notes

    [1Des fonds communs de placement existent dans plusieurs autres grandes entreprises mais ils dépassent rarement les 5% du capital.

    Méthodologie du tableau

    Pour élaborer ce classement, l’Observatoire des multinationales et Basta ! ont étudié les documents de référence 2012, remis à l’Autorité des marchés financiers, de 47 grandes entreprises cotées. Nous avons comparé le montant des dividendes versés au résultat net, équivalent au bénéfice après impôt, de chaque entreprise. Cela permet de donner une idée des choix des dirigeant d’entreprise : favoriser la rentabilité financière à court terme ou consacrer davantage de bénéfices à de nouveaux investissements futurs.

    Nous avons ensuite rapporté ces dividendes à l’effectif salarié du groupe dans le monde pour donner une idée des dividendes généré par chaque employé. Et pour que celui-ci constate, au vu de son salaire, la part de la richesse créée qui part rémunérer le capital. Exemple ? Un ouvrier de Renault au Smic générera presque l’équivalent de deux mois de son salaire en profits pour les actionnaires.

    Précisons que les grands groupes non cotés en bourse ( comme Auchan) n’ont pas l’obligation de publier leur document de référence. Ils n’apparaissent donc pas dans ce panel.

    Bastamag!

    http://fortune.fdesouche.com/337151-les-actionnaires-accaparent-60-des-benefices-des-grandes-entreprises

  • Laïcité : Thibaud Collin à L’AF : "La laïcité est un régime de fermeture"

    Nos lecteurs connaissent bien Thibaud Collin : il nous avait déjà fait l’amitié de nous accorder un entretien sur son précédent livre : Les lendemains du mariage gay (Editions Salvator). Nous sommes revenus à lui pour qu’il nous présente, dans le cadre d’un dossier de L’AF "Pour en finir avec la laïcité", son dernier ouvrage : Sur la morale de Monsieur Peillon (Editions Salvator, 14,50 euros).

    L’AF 2875 : Vincent Peillon veut remettre à l’honneur la « morale laïque ». Or sa laïcité n’est-elle pas surtout une contre-religion ?

    Thibaud Collin : Notre Ministre est philosophe de métier. A ce titre, il a une connaissance approfondie de la tradition républicaine. Il a écrit sur Edgar Quinet, l’un des premiers théoriciens de l’école laïque, sur Jaurès, sur Ferdinand Buisson, celui qui a dirigé l’enseignement primaire pendant des années et a mis en œuvre les orientations de son ministre, Jules Ferry. Or que nous disent ces auteurs sur la laïcité en général et sur l’école et la morale laïque en particulier ? Ils tiennent en fait un discours à double-fond. Le premier consiste à dire que la laïcité est une forme juridique rendant possible la coexistence pacifique de citoyens ayant des croyances religieuses différentes (ou pas de croyances religieuses du tout). La laïcité se présente alors comme la propriété d’un régime politique et de sa législation par laquelle la question religieuse est mise entre parenthèses. Mais il existe une autre dimension de la laïcité qui la rapproche de fait d’une religion (en l’occurrence une contre-religion ou une irréligion), c’est que la laïcité contient une dogmatique par laquelle elle prétend correspondre à la vérité et au bien humain.

    Elle s’identifie alors au régime mental et institutionnel des peuples enfin « autonomes », qui ont su « se libérer » de la tutelle des institutions autoritaires, au premier chef de l’Eglise catholique et de la monarchie. Il y a donc une dimension de « libération » spirituelle et morale dans la laïcité qui de facto la place au même niveau que la croyance religieuse. Les républicains de la Troisième hier ou Vincent Peillon aujourd’hui auront beau jeu de dire que la laïcité n’est pas anti-religieuse, qu’elle respecte les croyances individuelles, leur lutte contre ce qu’ils nomment le « cléricalisme » n’est pas seulement mue par la reconnaissance d’une juste distinction entre le temporel et le spirituel. La laïcité est ici vraiment « un nouveau pouvoir spirituel ». D’ailleurs Peillon désigne ainsi l’école de la République. La volonté d’être la matrice englobant et accueillant la diversité des croyances religieuses lui attribue, qu’on le veuille ou non, une position transcendante.

    « Quelle morale dispenser dans une société laïque ? », demandez-vous. L’Etat seul ne devrait-il pas être laïque ?

    Oui, bien sûr. Comme je viens de le dire la laïcité adéquatement prise ne concerne que l’Etat et non pas la société civile qui comme telle est le lieu d’expression de toutes les dimensions de l’être humain, et donc au premier chef de cette recherche de la vérité sur le bien ultime. Cependant aujourd’hui la laïcité est de plus en plus vue comme une norme exigeant de la part des individus une privatisation de leur croyance religieuse et de ses implications sociales et culturelles. Cette dualité est à interroger. C’est la personne dans son unité qui adhère à une doctrine ou à une personne comme étant vraie et cela engendre une conversion dans la manière de vivre, de se rapporter à soi-même et aux autres.

    Vous soulignez, à l’encontre de la pensée dominante, que « la laïcité est essentiellement fermeture ». Pourquoi ? [...]

    Propos recueillis par François Marcilihac

    La suite de l’entretien et du dossier "Pour en finir avec la laïcité" dans L’AF 2875 :

    - Entretien avec Thibaud Collin
    - "Retrouver l’identité nationale" par Elie Hatem
    - "Affaire Baby-Loup : un imbroglio juridique" par Elie Hatem
    - "Le procès du voile intégral" par Grégoire Dubost

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Laicite-Thibaud-Collin-a-L-AF-La

     

     

  • Les Mères Veilleuses interpellent Dominique Bertinotti

    Communiqué des Mères Veilleuses :

    "Non à la promotion de tous les types de « familles » oui à l’aide à la famille durable

    Inquiètes de l’état d’esprit dans lequel s’élabore le projet de loi familles, les Mères Veilleuses se réuniront lundi 9 décembre à 12 heures devant le mur de la Paix, sur le Champ de Mars à Paris, puis apporteront une lettre au ouverte à la ministre déléguée à la famille.

    Après la loi Taubira, qui a pour conséquence de priver délibérément certains enfants de leur père ou de leur mère, les Mères Veilleuses s’inquiètent du projet de loi familles, qui vise à ériger en modèles équivalents pour l’enfant toutes les formes de familles, comme l’a exprimé Dominique Bertinotti : « Si nous avons besoin d’une loi famille, ou plutôt d’une loi familles, ce n’est pas pour être dans la défense la famille, mais pour garantir la promotion de toutes les familles. » Les Mères Veilleuses respectent et accueillent toutes les formes de familles, mais estiment que la famille fondée sur l’altérité sexuelle et la filiation naturelle doit demeurer la référence, au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant.

    Il est ainsi incompréhensible d’entendre la ministre vouloir faire la promotion de la famille monoparentale, quand on sait les difficultés et les souffrances que connaissent bien souvent les mères ou les pères seuls, ainsi que leurs enfants !

    Les Mères Veilleuses s’inquiètent en outre d’un projet élaboré sans les associations familiales, mais offrant des tribunes à nombre de personnalités marquées par une idéologie des plus libertaires en matière de filiation. Elles demandent à être reçues par Dominique Bertinotti, afin de contribuer à l’élaboration du projet de loi, et veulent l’assurance que ce dernier n’ouvrira pas aux couples homosexuels la PMA et la GPA, afin que jamais une femme ne soit amenée à louer son ventre.

    Les mères veilleuses vous donnent rendez-vous le lundi 9 décembre au Mur de la Paix, sur le Champde- Mars à Paris, pour un point presse à 12h30. Elles seraient heureuses d’y rencontrer les médias, afin de faire entendre, loin des clichés véhiculés, leurs voix de mères qui souhaitent défendre l’égalité des enfants. Elles porteront ensuite à Madame Bertinotti une lettre ouverte.

    Né le 21 avril 2013, le collectif des Mères Veilleuses rassemble plus de 1000 femmes dans toute la France. Chaque première semaine du mois, elles proposent dans plusieurs villes des espaces de rencontres et d’échanges en profondeur. Ce qui les réunit, c’est leur détermination à protéger pacifiquement le plus faible, l’enfant. Elles défendent le droit de l’enfant à connaître ses parents biologiques et, chaque fois que c’est possible, à être élevé par eux."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Acte II de l’offensive contre l’embryon en Europe (résolution Estrela) le 10 décembre

    Les députés français sont appelés à s’y opposer !

    Le débat en séance sur la résolution Estrela aura bien lieu…

    Dans notre précédent message nous vous informions que la résolution Estrela pouvait être présentée au vote en séance plénière le 10 décembre au Parlement européen.

    Malheureusement, ce sera le cas. Les vices de procédures qui entachent ce texte n’ont pas été pris en compte, du coup, ce vote n’est pas reporté. Il faut donc se mobiliser jusqu’au 10 décembre pour interpeller tous les parlementaires français européens afin qu’ils se mobilisent contre ce texte.

    Il est encore temps de se mobiliser !

    Tout est encore possible car le résultat du vote s’annonce serré. D’après des observateurs européens, plusieurs parlementaires ne se sont pas encore prononcés sur ce texte. Trois demandes à formuler aux députés européens pour contrer la résolution Estrela :

    - 1/ Voter le renvoi en commission (la résolution Estrela étant présentée comme un nouveau texte, les députés peuvent bien demander son renvoi en commission).
    - 2/ Si ce renvoi n’est pas voté, il faut demander aux parlementaires de voter l’un des deux projets alternatifs portés par le PPE et l’EFD (si ces projets alternatifs sont adoptés, la résolution Estrela est annulée).
    - 3/ Si ces projets alternatifs ne sont pas adoptés, demander aux parlementaires de rejeter l’intégralité de la résolution Estrela.

    Il faut donc montrer aux parlementaires que les citoyens européens sont majoritairement opposés à ce texte. Pour cela, vous pouvez mener 4 actions :
    - Interpeller tous les parlementaires français européens pour leur formuler les 3 demandes ci-dessus. Vous trouverez en cliquant ici le tableau avec les contacts (adresse électronique et téléphone) ;
    - Placer en copie Martin Schulz, Président du Parlement européen, pour qu’il se souvienne que ce texte ne relève pas de la compétence de l’Union martin.schulz@europarl.europa.eu ;
    - Demander à Joseph Daul, président du parti PPE, de se prononcer publiquement pour souligner les vices de procédure qui entachent la réputation du Parlement européen : joseph.daul@europarl.europa.eu ; +33(0)3 88 17 55 25.

    Si vous avez le courage et le temps, vous pouvez doubler vos envois par des appels téléphoniques. Voici le numéro du standard du Parlement : +33 (0)3 88 17 40 01.

    Il y a urgence à se mobiliser d’ici le 10 décembre.

    Un très grand merci à tous.

    L’équipe UN DE NOUS France

    Pourquoi se mobiliser contre la résolution Estrela ?

    En raison de ses implications politiques sur UN DE NOUS.

    L’Initiative Citoyenne Européenne UN DE NOUS demandait à l’UE de cesser le financement communautaire des activités liées à l’avortement et à la recherche sur l’embryon, en respectant la jurisprudence européenne (C-34/10 Brüstle c. Greenpeace). Le rapport Estrela s’oppose à cet objectif politique précis. Sur le plan administratif, les deux procédures sont bien distinctes : une initiative citoyenne européenne n’est pas un rapport d’initiative du Parlement européen. Toutefois, par le contenu politique et le calendrier de sa mise en œuvre, le rapport Estrela (s’il était adopté) interviendra avant même que UN DE NOUS ne soit officiellement reconnu par la Commission européenne. La mise en œuvre ultérieure des demandes formulées par UN DE NOUS sera donc politiquement neutralisée en raison d’une résolution du Parlement européen. Avant d’être une question procédurale ou juridique, les implications pour UN DE NOUS sont d’ordre politique. C’est pourquoi les députés européens doivent rejeter le rapport Estrela.

    UN DE NOUS est porté en France par quatre structures : Alliance Vita, Fondation Jérôme Lejeune, AFC, CPDH.

    * 1 exemple de message électronique :

    Madame, Monsieur le député,

    Le rapport Estrela sur la santé et les droits sexuels et génésiques (SDSG) va être voté en séance plénière le 10 décembre prochain.

    Ce texte ne relève pas de la compétence de l’Union, comme il en a déjà été décidé précédemment : “compte tenu de la dimension éthique, sociale et culturelle de l’avortement, il appartient aux États membres d’élaborer et de faire appliquer leurs politiques et leur législation en la matière. La Commission n’entend pas compléter les politiques nationales de santé publique dans ce domaine.” (Réponse du Commissaire à la santé Dalli du 30 avril 2012).

    Par ailleurs, la résolution Estrela soutient le financement de programmes détruisant l’embryon humain. Or, 2 millions de citoyens européens ont signé l’Initiative Citoyenne Européenne UN DE NOUS pour demander précisément l’arrêt du financement par l’Union européenne des programmes menaçant l’être humain déjà conçu. En tant que député européen, vous ne pouvez ignorer cette mobilisation citoyenne massive à travers toute l’Europe, et inédite sur le sujet.

    Je vous demande donc de voter le renvoi en commission de la résolution Estrela, comme ce fût le cas le 22 octobre dernier. Si ce renvoi n’est pas adopté, je vous demande de voter pour les 2 motions de résolution alternative portées par le PPE et l’EFD, qui rappellent une décision de la Cour de Justice de l’Union européenne (C-34/10) sur l’obligation de protection de l’embryon au nom de son humanité. Ils rappellent également le droit fondamental à la liberté de conscience et à l’objection de conscience.

    Si malgré tout, les motions de résolution alternative ne passent pas, je vous demande de rejeter le rapport Estrela.

    Confiant dans votre souci de l’intérêt général, je vous prie de croire, Madame, Monsieur le député à l’expression de ma considération.

    SIGNEZ ICI !

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Acte-II-de-l-offensive-contre-l

  • Et si nous faisions l’Union sacrée contre le racisme anti-blanc ?

    Nos gouvernants veulent voir disparaître notre histoire, chassée des manuels scolaires, remplacée par celle des empires africains.

     
     

    Nous avons touché le fond de la haine anti-Français, de la haine anti-blanc, la semaine dernière quand un certain Joyce, se disant surveillant en école primaire, a tweeté sa jubilation parce que, systématiquement, il punit les petits « babtous » (toubab, en verlan, comprendre « tout blanc », mot originaire d’Afrique de l’Ouest).

    Résistance républicaine n’aura les 5 ans requis pour porter plainte au tribunal contre le racisme qu’en 2015 : nous avons donc signalé la chose au procureur de la République.

    Lire la suite....

  • Qui n'aime pas la France ?

    L’histoire se répète et c’est souvent bien triste.

    Hier, les révolutionnaires s’emparaient de la notion de « patrie », accusant les royalistes de trahir la France au motif que ceux-ci avaient pris les armes contre une révolution régicide et déicide.

    Hier, ces mêmes révolutionnaires décrétaient, non sans suffisance, qu’eux seuls représentaient la France, voire « qu’ils étaient » la France. Toute honte bue, ils accusaient leurs adversaires - lesquels appartenaient pourtant à des familles qui avaient servi le pays durant des siècles dans les institutions comme sur les champs de bataille - d’être des apatrides. S’arrogeant un magistère insupportable, ils refusaient l’idée que des hommes pussent encore défendre un système à leurs yeux archaïque, alors que les « philosophes » avaient su faire passer la France des ténèbres à la lumière. Ils oubliaient qu’avant eux, la France était le pays phare de l’Europe, le pays qui rayonnait, que tout le monde enviait, que tout le monde s’efforçait d’imiter. [...]

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