« L’homme de ce temps a le cœur dur et la tripe sensible », écrivait Bernanos, en 1936.
Autres temps, autres circonstances, mais le constat est le même. Depuis quelques jours, nous assistons à la médiatisation larmoyante des verbatim de candidats français à la GPA, que la fermeture des frontières empêche de réceptionner la livraison du bébé commandé. On peut « admirer » la puissance du lobby pro-GPA qui leur assure une couverture médiatique de première importance. Mais n’ayons crainte, dans quelques années, lorsque les enfants achetés par GPA saisiront les tribunaux pour dénoncer la violation de leurs droits fondamentaux, ces mêmes médias pousseront des cris de vierge effarouchée comme ils le font, aujourd’hui, autour des scandales de pédophilie mondaine.
Cœur dur et tripe sensible privent l’homme moderne de ses capacités de raisonnement. Ainsi, dans ces tristes affaires, il détourne les concepts et vide les mots de leur sens : il parle d’humanité et d’intérêt de l’enfant pour justifier des processus qui ne sont rien d’autre que de l’exploitation de la misère humaine et du trafic d’êtres humains. Il se noie dans une obsession victimaire, caractérisée par « du ressentiment, des jérémiades sans fin, un médiocre apitoiement »[1] pour des personnes qui s’autoproclament indûment victimes.