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France et politique française - Page 3661

  • La droite a eu tort de ne plus défendre la Nation, l'autorité, l'identité, la souveraineté

    A l'occasion de la sortie de son livre De gaulle au présent, Henri Guaino a accordé un long entretien à FigaroVox. Extraits : 

    "[...] L'idée de fusionner tous les peuples européens, toutes les nations européennes en un seul peuple, en une seule nation, au mépris de l'Histoire, de la culture, ne conduit qu'à la révolte des citoyens, à la crispation identitaire et à la résurgence des populismes et des extrémismes dans une Europe qui avait pourtant douloureusement appris les leçons de l'entre-deux-guerres. L'échec se lit dans la politique internationale et le conflit entre la Russie et l'Ukraine où l'Europe et les Etats-Unis n'ont pas pris en compte la géographie et la culture. L'échec est encore dans le chaos du Moyen-Orient qui ne cesse de s'étendre. Dans la politique économique on a occulté les leçons de la grande crise et celles du volontarisme gaullien des 30 glorieuses. L'idée selon laquelle l'économie est une force contre laquelle on ne peut rien conduit également à l'échec qui se reflète dans le désordre financier, monétaire, social et politique. Au regard des crises que nous affrontons le volontarisme gaullien retrouve toute sa valeur face au laisser-faire et au laisser-aller. Jamais peut-être, depuis les années 70, la combinaison, qui avait eu tant de succès au début de la Ve République, entre le Colbertisme et une forme civilisée de libéralisme, cette capacité à combiner initiative privée et publique, à chercher à maitriser la situation économique, plutôt qu'à la subir n'a été autant d'actualité alors que l'Europe est le continent du monde où la dépolitisation de l'économie est la plus avancée. 

    Derrière la polémique du volontarisme, la question qui a toujours été au cœur de la démarche gaullienne,celle de la souveraineté des peuples,est de nouveau posée à tous les responsables politiques. Les peuples peuvent-ils toujours se gouverner, écrivent-ils leur propre histoire ou cette histoire est-elle écrite par d'autres? C'est la question la plus grave de ce début de XXIe siècle qui conduit à la montée de tant d'extrémismes. [...]

    Mais, la droite, peut-être tétanisée par Mai 68 et contaminée par la vague libéralo-libertaire qui a submergé l'occident,a eu tort de ne plus défendre suffisamment, pendant des décennies, la Nation, l'autorité, l'identité, la souveraineté du peuple. Il est clair aussi que le volontarisme gaullien et la morale gaullienne ont déserté la vie politique française. Il est clair que de plus en plus la pratique politique s'éloigne de celle de la République gaullienne pour se rapprocher de celle de la fin de la IVe République. [...]

    L'Europe ne pouvait pas se construire contre ces derniers. Elle ne peut pas se construire dans la négation totale de la souveraineté des peuples qui la composent. Elle ne peut pas se construire sur les ruines des identités, des cultures et des histoires nationales.Il faut être capable de dire «non» lorsque c'est nécessaire, ce qui oblige tout le monde à faire des efforts pour trouver de nouveaux accords. Etre capable d'opposer un refus à ce qui menace d'asservir une personne ou un peuple, voilà, la première leçon du Gaullisme qu'on pourrait appliquer à la refondation de l'Europe. Ce n'est d'ailleurs pas seulement vrai pour l'Europe.Est-on obligé d'accepter tous les diktats de la finance et du libre-échange?Lorsque le traité transatlantique va être mis que la table, nous ne serons pas obligés de tout accepter. Nous ne sommes pas obligés d'accepter de nous ouvrir lorsque les autres ne s'ouvrent pas, d' accepter que les charges sur les travailleurs détachés soient calculées selon les règles du pays d'origine, ni d'accepter la disparition totale des frontières, ou de renoncer à notre mode de vie, à nos valeurs, à nos principes: «Seul l'esclave dit toujours oui!» [...]

    Comme le disait déjà le général de Gaulle, aujourd'hui, les féodaux ne sont plus dans les donjons, mais dans les partis, dans les groupes de pression et dans les médias. Ils sont aussi dans les principautés qu'on est en train de faire renaitre à travers ces régions soi-disant de taille européenne.Les féodalités sont dans les autorités indépendantes, dans les bureaucraties, dans les organisations qui prétendent s'exprimer au nom de minorités ou de communautés, dans les corps intermédiaires lorsque ces derniers sortent de leur rôle, lorsqu'ils confisquent la parole et la souveraineté du peuple.Lorsque l'institution judiciaire s'érige en contre-pouvoir en guerre contre le pouvoir politique, elle devient une féodalité qui confisque la démocratie. C'est ce qui s'est passé avec les conséquences dramatiques que l'on sait, à la fin de l'ancien régime avec les Parlements qui étaient les cours de justice de l'époque. C'est pour empêcher cette dérive que le général de Gaulle a voulu l'élection du président de la République au suffrage universel et le référendum. Cela a provoqué à l'époque l'opposition violente de tous les corps intermédiaires qui ont hurlé au Césarisme et à la forfaiture. Ils sont, bien sûr, nécessaires à l'équilibre de la société. Mais le fait est qu'ils ont repris une place excessive au fur et à mesure que reculait l'autorité de l'Etat. Ils font de nouveaux écrans entre le souverain et le peuple rendant indispensable un retour à la pratique référendaire. 

    Comme sous l'ancien régime, cela peut-il mal se terminer? 

    Quiconque ne voit pas que la profondeur des crises, la colère et la souffrance de tant de Français et tant d'Européens peut mal se terminer, et même très mal, est aveugle. Ceux qui ne mesurent pas l'importance des questions intellectuelles et morales qui sont posées aujourd'hui à la politique et l'impérieuse nécessité qui lui est faite d'y apporter des réponses ne comprennent rien à l'état de la société et conduisent la France et l'Europe à l'abîme. L'urgence n'est pas seulement de reconstruire la République mais aussi de reconstruire une Nation tant l'effritement de la société, la balkanisation du pays, le désordre qui s'installe dans toutes les institutions mettent en péril notre capacité à bien vivre ensemble, à être solidaires, à assumer un destin collectif."

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Vendredi 10 avril « Le rôle et la place de la France dans la construction européenne » par Olivier Gohin

     
    Nous accueillerons ce vendredi 10 Avril, le Professeur Olivier Gohin, Professeur à Paris II-Assas, qui nous parlera du rôle et de la place de la France dans la construction européenne Nous vous attendons nombreux.

  • Augmentation des péages autoroutiers : non non, jurait Ségolène. C’est oui oui.

    Madame Royal est ministre de l’Écologie. C’est une grande spécialiste des éoliennes, ces modernes girouettes : pareille à elles, elle tourne avec le vent.

    Madame Royal est ministre de l’Écologie. C’est une grande spécialiste des éoliennes, ces modernes girouettes : pareille à elles, elle tourne avec le vent.

    En décembre dernier, quand s’annonçaient les frimas et que commençait à souffler la bise des augmentations – celles qui arrivent chaque année en janvier après la galette des rois et les soldes du blanc (électricité, gaz, SNCF, timbre, métro, etc.) –, Ségolène Royal nous l’avait juré craché par terre : pas question d’augmenter les tarifs autoroutiers comme le demandaient ces requins qui nous ponctionnent à chaque péage.

    Quand la ponction tombait encore dans l’escarcelle de l’État, on se faisait une raison. On se disait que, d’une certaine manière, cela sortait de notre poche pour y retourner. Naïf, d’accord, mais il faut bien garder quelques illusions si l’on ne veut pas être tenté par le suicide. Mais avec le coup de génie du poète Galouzeau de Villepin, l’État s’est débarrassé à vil prix des bijoux de famille au moment où ils commençaient à devenir rentables. Transfert de bénéfices, adieu le retour sur investissement. Une fois de plus, le contribuable s’est retrouvé cocu.

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  • STX : notre secteur naval est aussi menacé

    Par Aymeric Chauprade. Source : Realpolitik.tv - Le 12 décembre dernier, le ministre des Finances, M. Michel Sapin, évoquait l’intérêt du chantier italien étatique Fincantieri pour STX-France, les anciens Chantiers de l’Atlantique. Depuis, plusieurs articles de presse – Les Échos, le site spécialisé Mer & marine, etc – ont repris l’information. Si cet intérêt italien pour STX-France n’est en rien surprenant, en revanche, la réaction des pouvoirs publics français fait craindre un abandon pur et simple d’un joyau industriel français. Un abandon qui n’aurait rien de surprenant de la part de l’actuel gouvernement : le secteur aéronautique a été bradé en 2000 lorsque le gouvernement Jospin a octroyé 50% du capital d’EADS alors que les Allemands – en quasi banqueroute – en demandaient seulement 30% ; le secteur terrestre l’est depuis la loi Macron avec le projet Kant qui livrera Nexter aux appétits de Krauss-Maffei Wegmann avec les mêmes conséquences que pour EADS : opacité de la gouvernance, délocalisation et destruction des emplois et conduite des programmes désastreuse (voir l’A400M, le NH-90 et le Tigre) ; est-ce désormais le tour du secteur naval d’être livré aux Italiens de Fincantieri ou aux appétits d’un Daewoo ? Les déclarations de M. Sapin et les silences de l’Administration de Bercy (APE, Trésor, budget) le laissent penser.

    Plus récemment, il est évoqué à mots couverts dans les milieux de la défense et les cercles industriels une possible alliance entre DCNS et Fincantieri soit disant afin d’éviter des concurrences sur les marchés français et export. Alliance censée faire passer cette opération pour un progrès de l’Europe de la Défense.

    STX-France doit redevenir les Chantiers de l’Atlantique, c’est-à-dire une société française à capitaux français, basée en France (Saint-Nazaire, Lanester) et concevoir des bâtiments en France. Les raisons en sont simples : STX France, outre son activité civile (croisières, offshore), est une entreprise stratégique : elle est un partenaire de la Marine nationale non seulement pour ses BPC, mais également pour ses futurs programmes-clés : ravitailleurs (4 unités du programme FlotLog) et frégates de surveillance NG destinées à la protection de nos DOM-TOM ; ses produits ont ensuite un impact sur notre diplomatie de défense. Le BPC est ainsi un enjeu des relations franco-russes et peut le devenir pour nos relations avec l’Inde (projet de 4 unités), le Brésil (projet également de 4 unités), le Chili, la Malaisie, etc. Au-delà de l’outil industriel exceptionnel, STX-France est un actif de souveraineté pour notre marine et notre diplomatie de défense.

    Des solutions nationales existent pour préserver ce fleuron : reprise de STX France par un investisseur privé (comme le groupe Privinvest déjà actionnaire actif des CMN qui est candidat comme un article de presse l’a révélé) et alliance entre STX-CMN et DCNS sur le segment des bâtiments de surface (des intercepteurs aux BPC). Toute autre solution que nationale serait de la forfaiture pure et simple.

    Aymeric Chauprade
    Géopolitologue, député européen

    http://fr.novopress.info/

  • "100% des lieux de radicalisation sont des mosquées"

    Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur, a appelé samedi à doubler le nombre de mosquées d'ici à deux ans. Il y a actuellement 2.200 mosquées en France. Le vice-président du FN Florian Philippot a réagi :

    «Je pense qu'il y en a suffisamment. J'ai entendu la demande de Dalil Boubakeur: ça veut dire trois mosquées par jour, une mosquée toutes les huit heures, ce serait le plus grand chantier de France.» «Je crois que ce n'est pas motivé par le besoin de mosquées, mais par les règles internes du CFCM, mis en place par Nicolas Sarkozy: plus vous avez de mètres carrés de mosquées, plus vous avez d'influence». «Toutes les mosquées ne sont pas des lieux de radicalisation, mais 100% des lieux de radicalisation sont des mosquées».

    Abderrahmane Ghoul, le vice-président du Conseil régional du culte musulman de PACA, déclare par ailleurs :

    "Il y a des ressources. La viande halal, par exemple. Les grandes boucheries paient une taxe. Avec elle, on peut avancer de grands projets".

    Vous êtes prévenus.

    Michel Janva

  • Déni de réalité par François Hollande sur les massacres anti-chrétiens au Kenya

    François Hollande, nouveau Ponce Pilate ? Est-ce pour éviter le sacro-saint « pas d’amalgame » ?

    Le président de la République dans son communiqué en date du 2 avril 2015 condamne le massacre de 148 Kenyans. Il omet de préciser deux réalités :

    ils ont été tués à cause de leur Foi chrétienne

    les coupables sont des musulmans qui ont agi au nom d’Allah en épargnant les étudiants musulmans.

    http://www.elysee.fr/communiques-de-presse/article/attaque-terroriste-au-kenya/

    Attaque terroriste au Kenya

    Le président de la République exprime sa solidarité avec le peuple kenyan, qui doit faire face au terrorisme le plus abject, celui qui s’attaque à la jeunesse, au savoir et à l’éducation. 

    Il s’associe à la douleur des nombreuses victimes de l’attaque contre l’Université de Garissa et présente ses condoléances au Président du Kenya, Uhuru Kenyatta. 

    La France se tient aux côtés des autorités kenyanes et est prête à coopérer avec elles dans la lutte contre le terrorisme.

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  • L'UMP donne le top départ de la primaire pour 2017

    La charte adoptée à l'unanimité par le groupe de travail dirigé par Thierry Solère doit être validée aujourd'hui par le bureau politique de l'UMP.

    Les rivaux de Nicolas Sarkozy qui le soupçonnaient de vouloir enterrer la primaire ont dû l'admettre: le patron de l'UMP n'a pas usé de ses prérogatives pour détourner à son profit le processus de désignation du candidat de la droite et du centre à la présidentielle de 2017. «Ceux qui réclamaient la primaire au départ ne lui trouveront peut-être pas le même charme à l'arrivée, mais elle s'imposera à tous», ironise Brice Hortefeux dans Le Journal du dimanche.

    Le projet de charte soumis cet après-midi au bureau politique a été adopté à l'unanimité par le groupe de travail animé par Thierry Solère et qui regroupe des représentants de tous les candidats déclarés ou potentiels, sauf deux: Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez, respectivement vice-présidente déléguée et secrétaire général du parti. NKM a fait savoir qu'elle jugeait trop élevé le nombre de parrainages de parlementaires demandé pour se présenter à la primaire. Il en faut au moins 25 pour valider une candidature, alors que 13 suffisaient lors de l'élection à la présidence de l'UMP.

    Fillon ne trouve rien à redire

    Invité dimanche du «Grand rendez-vous i-Télé-Le Monde-Europe 1», Thierry Solère a rappelé qu'entre les députés, les sénateurs et les eurodéputés, l'UMP comptait «près de 400 parlementaires». «Après, on peut discuter le trait du crayon, 25, 20, on verra bien», a concédé le député des Hauts-de-Seine.

    Mais pour lui, la primaire ne peut pas être «uniquement un tour de chauffe». «Si vous n'arrivez pas à convaincre 25 parlementaires de votre famille politique que vous êtes un candidat à la présidence de la République, a-t-il estimé, ce sera difficile de convaincre une majorité de Français.» Proche de Bruno Le Maire, Thierry Solère s'est par ailleurs déclaré «certain» que l'ex-ministre de l'Agriculture sera candidat à la primaire.

    Sur la question des parrainages de parlementaires, Xavier Bertrand devrait joindre sa voix à celle de NKM. Candidat déclaré à la primaire, l'ex-ministre de la Santé juge lui aussi la barre trop haute. Le député maire de Belfort, Damien Meslot, son représentant dans le groupe Solère, n'en a pas fait un casus belli. Il a préféré «préserver l'esprit de cohésion qui a prévalu pendant tous les travaux» plutôt que de «faire la guerre». «Un chiffre entre 15 et 20 serait préférable, explique-t-il au Figaro. Ce serait assez pour éviter les candidatures farfelues, et pas suffisamment élevé pour ne pas donner l'impression que la primaire est réservée à deux ou trois candidats. Mais on a décidé d'un commun accord que ce serait au bureau politique de trancher.»

    François Fillon, lui, ne trouve rien à redire aux propositions du groupe de travail. En déplacement en Jordanie, il ne participera pas au bureau politique, mais il a fait savoir que le projet de charte, «préparé de façon collective», lui convenait. Édouard Philippe, député maire du Havre et représentant d'Alain Juppé au sein du groupe, n'a pas non plus émis d'objection. Représenté par le député de la Manche Philippe Gosselin, qui a également approuvé le projet de charte, Hervé Mariton juge qu'il répond «globalement» aux conditions requises pour réussir une «primaire ouverte», mais souhaiterait des «précisions».

    Source : Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuklFukEpuCxdDyBZV.shtml

  • Axel Tisserand : « Un état fort est respectueux du pays réel »

    Essayiste et historien, Axel Tisserand a publié Charles Maurras, soixante ans après et une biographie de Pierre Boutang.

    Monde et vie : Axel Tisserand, les notions de droite et de gauche vous paraissent-elles avoir un sens aujourd’hui ?

    Axel tisserand : A l’origine, la droite, c’est, au début de la Révolution, la place occupée par rapport au président de la Constituante, par les députés royalistes favorables à un exécutif fort, incarné par le Roi, dont le droit de veto n’était plus qu’un succédané de l’indépendance. Dès lors, en système républicain, seuls les royalistes incarnent théoriquement la « droite ». Mais avec le temps et son reniement progressif de la figure du roi, la droite parlementaire a perdu toute identité et donc toute légitimité : elle ne se définit plus que par rapport à la gauche, qui représente le mouvement perpétuel et a imposé son ordre moral. On dira qu’aujourd’hui la gauche a rejoint les valeurs du libéralisme. Justement ! Les libéraux ont méthodiquement sapé la Restauration, puis une Monarchie de Juillet qu’ils avaient pourtant portée sur les fonts baptismaux. Le libéralisme libertaire n’est qu’un retour à une gauche authentique, longtemps occultée par le marxisme, maladie infantile du libéralisme - leur origine matérialiste et consumériste est la même. S’il s’agit d’évoquer l’UMP et le PS, l’opposition entre une droite et une gauche également européistes, oligarchiques et mondialistes n’a effectivement aucun sens. Revenir aux notions fondamentales implique de dépasser les faux clivages qui engraissent le pays légal.

    Vous avez écrit une biographie du philosophe royaliste Pierre boutang. Lui-même estimait que « notre société n’a que des banques pour cathédrales ; elle n’a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs ». » Comment se positionnait-il par rapport aux conservateurs ?

    Les conservateurs - « un mot qui commence mal » pour le duc d’Orléans - dégoûtaient profondément Pierre Boutang. Il voyait dans ces adeptes de la peau de chagrin l’incarnation de l’imposture. Si de cette société minée par l’usure, « rien n’est à transmettre » et donc, à conserver, quel peut être le rôle des conservateurs, sinon de servir, comme au royaume-Uni avec Thatcher, de caution au règne de l’argent et à la dissolution de la société ? Thatcher a aidé, dans l’opposition, les travaillistes alors au pouvoir à légaliser l’avortement et c’est Cameron qui a dénaturé le mariage. L’oeuvre de mort de Giscard pour la France doit-elle être rappelée ? Dans son Précis de Foutriquet, Boutang rappelle que Thiers « avait inventé, sur le tas, la « république conservatrice » comme notre Foutriquet a inventé la « société libérale avancée ». » Boutang opposait évidemment aux conservateurs la figure révolutionnaire du Prince chrétien. Engagée au premier rang du printemps français de 2013, toute une jeunesse renie aujourd’hui les reniements de ses ainés. Espérons qu’elle aille jusqu’au terme de sa contre-révolution spontanée. d’ailleurs, où sont aujourd’hui les conservateurs ?

    Que peut attendre de l’Etat un homme de droite ?

    Un homme de droite ? Je ne le sais que trop bien, s’il est membre de l’UMP : l’effacement progressif de l’Etat français au profit du Léviathan européen, la forfaiture du traité de Lisbonne en 2008 puis celle du traité budgétaire européen en 2011, sans oublier au milieu le retour dans le commandement intégré de l’OTAN : trois traités de Troyes en trois ans, cela fait tout de même beaucoup ! Il n’y en a eu qu’un en mille ans de monarchie française. Et encore, Charles VI était fou : autant dire qu’il ne pouvait plus « raison garder » - la devise des Capétiens. En revanche, s’il s’agit d’évoquer l’Etat pour un royaliste, alors je rappellerai ce mot de Maurras ! « L’Etat est le fonctionnaire de la société ». Autant dire que le Prince est là non pas pour fonder la société qui lui préexiste, mais pour lui donner forme et dépasser, en les hiérarchisant, le faux clivage entre intérêt général et intérêts individuels - on sait comment, d’un côté, les libéraux et, de l’autre, les fascistes et les communistes, le résolvent : soit en donnant tout à l’intérêt privé, le public étant chargé de solder les comptes, soit en donnant tout à l’Etat ou au parti, censés « incarner », ou plutôt désincarner, la société : c’est la définition du totalitarisme. Alors que l’Etat est là pour assurer le Bien commun, qui peut prendre différentes formes selon les époques, tout en ayant le devoir de laisser la personne, créée à la ressemblance et à l’image de Dieu, faire son salut. En ce sens, l’ »homme de droite » est thomiste. Assurer les conditions vivre-ensemble, comme on dit aujourd’hui, sans empiéter sur les droits fondamentaux, qui sont avant tout d’ordre moral et spirituel. Les questions relatives au statut de la fonction publique, à l’Etat stratège ou au périmètre de son sont d’ordre simplement technique. Nos rois ont toujours fait preuve, en la matière, du plus grand pragmatisme. C’est ainsi qu’un royaliste ne sera ni favorable ni opposé, par principe, à une nationalisation ou à une privatisation : ne prévaut que la nécessité du moment. En revanche, il sera attaché à une véritable décentralisation - Maurras fut royaliste parce que fédéraliste - et au respect de l’autonomie éducative des familles. Un état fort est respectueux du pays réel.

    Quels peuvent être les rapports entre une vraie droite et le peuple ?

    Une vraie droite… C’est-à-dire, si je comprends bien, une droite qui aurait recouvré ses fondamentaux et, de plus, réussi à restaurer le Roi… « Je pense en principe chrétien, j’agis en prince français » : telle est la devise du dauphin de France. Le reste viendra par surcroît. En attendant, il s’agit de tenir, aux Français, un discours de vérité. C’est la seule façon d’être démocrate, ou plutôt démophile.

    Propos recueillis par Eric Letty monde&vie de décembre 2014

    Boutang, coll. Qui suis-je ? éd. Pardès, 2013, 12€

     

    Charles Maurras, soixante ans après, éd. Pierre Téqui, 2013, 20€

  • M. Sapin : venez sur les bancs de mon école d’économie

    Avant d’invectiver les entrepreneurs, vous devriez peut-être vous poser des questions sur votre propre logiciel.

    Monsieur Le Ministre,

    Je vous ai écouté vendredi dernier sur une grande antenne de radio, et on sent bien que vous vous impatientez. Au petit matin, vous avez largement tancé un entrepreneur qui vous interpellait sur la croissance soi-disant retrouvée.

    Votre réponse en a laissé plus d’un pantois. Comme si les entreprises privées se laissaient aller aux délices de la prospérité paresseuse, vous lui avez demandé – ou plutôt exigé de lui – qu’il investisse. Vous l’avez même accusé de ne pas avoir changé de logiciel comptable, car il avait l’outrecuidance de se plaindre de ne pas ressentir la baisse des charges annoncée !

    C’est vrai, pourquoi nos entreprises n’investiraient pas ? À vous entendre, grâce à votre politique économique, nous avons retrouvé un « bon niveau de taux de marge ».

    Allez, Monsieur le Ministre, prenez quelques jours et venez sur les bancs de mon école d’économie.

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  • Adinolfi aux « Ronchons » : « Il faut plus d’Europe ! » par M.A.S. – SUD-OUEST

    La petite salle des « Ronchons » était bien remplie, ce jeudi 5 mars au soir, et aucune table n’était plus libre pour le dîner-débat organisé autour d’Années de plomb et semelles de vent, les mémoires d’exil de Gabriele Adinolfi dont nous avons déjà commenté la parution dans notre article du 17 décembre dernier. 

    Après une rapide présentation de l’auteur, les convives ont été invités à partager un excellent repas (dont le plat principal, délicieux et inhabituel, traduisait le bon goût et la créativité de la sympathique équipe de ce petit restaurant typiquement parisien), puis à poser leurs questions à l’invité du soir (sur le plan de l’organisation, peut-être eût-il été préférable de commencer les questions pendant le repas, certains camarades habitant loin de Paris ayant été obligés de quitter le restaurant avant la fin des débats). 

    Nous présentons ci-dessous, de mémoire, en le structurant, ce que nous avons retenu des réponses apportées par Adinolfi à ces questions, qui, pour l’essentiel, ont porté sur trois thèmes :

    1 – Du fascisme mussolinien à CasaPound Italia

    « Qui y a-t-il de plus difficile lorsque l’on est en cavale ? », fut l’une des premières questions posées à l’auteur de ces mémoires de cavale, essentiellement en France et pendant vingt ans, que sont Années de plomb et semelles de vent. « C’est le retour, répondit immédiatement Adinolfi, parce que l’on est alors contraint de renouer avec une certaine routine ». Et l’esprit routinier n’est pas précisément la caractéristique principale du fondateur et animateur de Terza Posizione, mouvement phare de la droite radicale italienne des années 70, laquelle était apparue dans le cadre d’une évolution historique en trois phases :

    — la première avait été celle du fascisme mussolinien, mis sur pied et développé par des militants qui appartenaient au camp des vainqueurs de la Première Guerre mondiale; 

    — la seconde fut celle du M.S.I., après la Seconde Guerre mondiale, dont les dirigeants appartenaient, cette fois-ci, au camp des vaincus et cherchaient une revanche; Adinolfi estime que, si l’extrême droite italienne d’alors a pu se maintenir à un niveau d’audience relativement important, ce n’est pas grâce à la qualité de ses propositions, mais parce que les réalisations de la période fasciste, dont cette extrême droite se réclamait, avaient laissé un souvenir positif dans la mémoire du peuple italien;

    — la troisième fut celle d’une tentative de dépassement révolutionnaire de la précédente, tentative dontTerza Posizione fut l’une des illustrations les plus emblématiques, qui reprenait à son compte l’ensemble de l’héritage fasciste, tout en lui adjoignant des éléments idéologiques issus de l’expérience péroniste, comme, par exemple, la nécessité de soutenir la lutte des peuples contre l’impérialisme.

    Malheureusement, Terza Posizione n’eut guère le temps d’approfondir l’originalité de ses choix idéologiques. Les années 70 en Italie furent en effet celles d’une quasi-guerre civile, qui fit des centaines de victimes. Dans ce contexte, il fallait faire face au jour le jour et il n’était pas question de prendre le temps de « s’asseoir pour réfléchir ».

    Après les « Années de plomb », les années d’exil et le retour d’Adinolfi en Italie, les esprits étaient un peu plus apaisés, et c’est donc dans une ambiance plus favorable au travail idéologique que fut mis au point le projet de la CasaPound. On connaît la magnifique réussite dudit projet et son énorme impact au sein de toutes les droites radicales européennes. On sait également que C.P.I. (CasaPound Italia), la structure de coordination de cette initiative militante sur l’ensemble du territoire italien, a conclu, fin 2014, un accord avec l’ex-Ligue du Nord, devenue la « Lega », accord dont la première application concrète a été la réussite d’une imposante manifestation, le 18 octobre dernier à Milan (cf. notre commentaire du 24 octobre 2014), contre la politique d’immigrationnisme forcené que subit le peuple italien, dont la patrie est l’une des premières destinations favorites des immigrants clandestins. Où en est-on, à l’heure actuelle, de ce rapprochement entre la Lega et C.P.I., et que peut-on en attendre ?

    2 – L’impasse populiste

    À ces deux questions, Adinolfi n’apporte pas, hélas, de réponses incitant à l’optimisme, alors qu’il avait considéré avec faveur le rapprochement entre la Lega et la CasaPound et estimé que les premières actions menées en commun allaient dans le bon sens. Si, en effet, la mobilisation de Milan a été une réussite, il n’en a pas été de même, plus récemment, de celle de Rome, où le leader de la Lega, Matteo Salvini, pourtant un homme intelligent, a cru bon de montrer une certaine distance avec le fascisme, alors que rien ne l’obligeait à adopter une telle attitude. Une attitude qui risque évidemment de créer assez vite des tensions avec C.P.I., d’autant plus que la Lega est soumise à d’évidentes influences sionistes.

    La persistance de celles-ci est le signe que la Lega a du mal à se défaire de ses racines populistes, comme le prouve son programme qui, mis à part son refus de l’immigrationnisme, se caractérise par des thèmes très négatifs, représentés par des slogans comme « Non à l’euro ! », « Non à l’Union européenne ! », etc., c’est-à-dire des thèmes qui sont non seulement contraires à l’intérêt bien compris de l’Italie et de l’Europe (laquelle doit être défendue et développée, même si ses institutions et sa monnaie doivent, entre autres choses, être profondément réformées), mais aussi peu susceptibles de mobiliser l’opinion italienne, d’autant plus que Matteo Renzi, le Premier ministre italien, qui se présente en défenseur de l’U.E. et de l’euro, obtient des résultats et que l’opinion s’en aperçoit. Le seul thème positif à mettre au crédit de la Lega est donc la lutte contre l’immigrationnisme et la défense du droit du sang. Mais, comme il n’est pas du tout certain que Renzi s’aventure à promouvoir le droit du sol, on ne voit pas très bien ce qui pourrait amener laLega à percer durablement dans l’opinion. En l’état actuel, le populisme de la Lega n’est donc même pas une bonne machine de guerre contre le système en place en Italie. 

    Il en va différemment en France, où le Front national est devenu, à l’évidence, une excellente machine à détruire le système U.M.P.S., qui domine la vie politique française depuis des décennies. Mais pour faire quoi, une fois la destruction terminée ? Car c’est bien là, maintenant, la question centrale. Or, le F.N. est presqu’autant empêtré dans ses fantasmes populistes que la Lega, dont il est d’ailleurs l’allié au sein du Parlement européen. Et, en ce qui concerne l’Europe, justement, le Front affirme, tout comme son alliée italienne, qu’il faut sortir de l’euro et de l’Union européenne : est-ce bien cela que doivent souhaiter les Français, les Italiens et les autres peuples européens ? 

    3 – Une initiative européenne

    Pour répondre à cette question, il faut, remarque Adinolfi, commencer par constater que ce qui compte aujourd’hui dans le monde, ce sont les grands ensembles. Il est donc parfaitement illusoire d’espérer que les nations européennes puissent jouer un rôle quelconque sur la scène internationale si elles agissent en ordre dispersé. C’est si vrai que, même l’U.E. d’aujourd’hui, si imparfaite soit-elle, pèse, quasi-mécaniquement, d’un poids propre vis-à-vis des autres grands ensembles, de par sa seule existence. Il en va de même pour l’euro, que Wall Street combat de toutes ses forces, parce qu’il empêche le dollar de retrouver sa suprématie absolue. C’est d’ailleurs parce qu’il défendait l’euro que Strauss-Kahn a été politiquement éliminé par la finance new-yorkaise, alors qu’il disposait par ailleurs de tous les atouts, y compris son appartenance communautaire, pour continuer sa (trop) brillante carrière.

    À une auditrice qui lui indiquait que, de son point de vue, c’était l’U.E. qui bridait la France et l’empêchait de retrouver la voie de son identité et de son destin, Adinolfi répondit que, compte tenu de son poids au sein de l’U.E., la France serait tout à fait capable, si elle en avait la volonté, d’orienter différemment l’Union et d’y trouver les conditions d’un nouveau développement. Et d’ajouter que, si la France n’a pas la volonté de changer l’U.E., elle n’aura pas non plus celle d’accomplir les changements révolutionnaires qui s’imposent aussi chez elle-même. 

    Car c’est bien de révolution dont il s’agit ici. Si, en effet, les campagnes populistes contre l’Europe recouvrent, pour une bonne part, la volonté de charger un bouc émissaire pour dédouaner des impuissances nationales, cela ne signifie pas pour autant, bien entendu, qu’il faille se contenter de l’Union européenne telle qu’elle se présente aujourd’hui. Il faut, en fait, « plus d’Europe », mais en donnant à celle-ci une orientation enfin conforme à son identité et à ses intérêts légitimes; il est donc indispensable de provoquer la naissance, en Europe, d’une sensibilité révolutionnaire capable d’orienter les choses dans le sens souhaitable. Pour y parvenir, la seule solution est de créer une coordination entre tous les nationalistes qui, au sein de l’U.E., sont effectivement ouverts à l’idée impériale européenne. Un premier pas dans ce sens consisterait à les réunir autour d’un document de base accepté de tous, qui pourrait constituer une sorte de manifeste de la nécessaire révolution européenne. À cet effet, et comme nous l’annoncions déjà dans notre article du 17 décembre dernier, Adinolfi a lancé la traduction, pour commencer en français, en allemand, en anglais et en espagnol, de l’un de ses ouvrages de formation parus en italien et titré L’Europe.

    La parution de L’Europe, la version française de cet ouvrage, devrait intervenir prochainement et permettre le lancement, en France, de l’initiative de coordination des nationalistes d’Europe souhaitée par Adinolfi, une initiative qui paraît d’autant plus urgente et bienvenue que nombreux sont, en Europe, les terrains à déminer, d’où proviennent ces crises à répétition que savent si bien attiser les adversaires de notre continent : il est plus que temps que nos peuples se prémunissent contre ces pièges grossiers, mais efficaces, et retrouvent la voie de l’identité et du développement européens. Nous attendons donc avec impatience la parution de L’Europe, tout en conseillant vivement à ceux de nos lecteurs qui ne l’ont pas encore fait de se procurer Années de plomb et semelles de vent; il s’agit d’un livre très vivant, bien enlevé, plein d’humour et dont l’auteur a quand même vécu une aventure qu’il n’a pas été donné à tout le monde de vivre : 

    ALORS, BONNE LECTURE ET VIVE LA RÉVOLUTION EUROPÉENNE !

    M.A.S. – Sud-Ouest

    • D’abord mis en ligne sur M.A.S. – Sud-Ouest, le 23 mars 2015.

    • Gabriele Adinolfi, Années de plomb et semelles de vent. 20 ans de cavale !, Les Bouquins de Synthèse nationale, 227 p., 27 €, frais d’envoi inclus, chèque à l’ordre de Synthèse nationale, 116, rue de Charenton, 75012 Paris.

    http://www.europemaxima.com/?p=4282