
Par Gérard Leclerc
L’abbé Donnissan, le curé d’Ambricourt… Les figures sacerdotales qui peuplent l’œuvre de Georges Bernanos doivent beaucoup au saint patron des curés.
Sous le soleil de Satan, le premier roman de Georges Bernanos, est paru en 1926. On peut faire le rapprochement de cette publication avec la canonisation du saint Curé d’Ars qui est de l’année précédente, bien que l’écrivain ait commencé à écrire son livre au lendemain de la Première Guerre mondiale. Cela n’empêche pas que la figure de Jean-Marie Vianney soit bien présente, avec le personnage de l’abbé Donissan, qu’il appelle « le saint de Lumbres ». C’est que, selon le témoignage de son ami et confident Robert Vallery-Radot, Bernanos aurait lu la vie du Curé d’Ars et en aurait été très marqué : « Ce saint qui avait failli ne pas recevoir les ordres à cause de son manque de moyens intellectuels, et cependant avait bouleversé son temps, attiré le monde entier à son confessionnal de petit curé de village, prédit l’avenir, guéri les malades, lu dans les âmes, lutté corps à corps avec le démon, lequel, de rage, avait brûlé sa paillasse. Ce saint ravissait [Bernanos] par la seule simplicité de son cœur d’enfant qui n’aimait que Dieu et les âmes des pécheurs. »
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