
Le graphiste de la préfecture de police de Paris s’est-il déjà promené aux abords de la tour Eiffel ? Ce 6 août, l’institution a publié sur ses réseaux sociaux une affiche afin d’appeler à la vigilance vis-à-vis des vendeurs à la sauvette. « Ne vous laissez pas tenter ! N'achetez aucun objet à des vendeurs à la sauvette. Vous alimentez des réseaux clandestins et illégaux », précise la préfecture. Ce message a priori anodin, notamment en période estivale dans la capitale, a suscité un véritable tollé. En cause, le visuel de l’affiche, bien éloigné de la réalité. On y voit un homme, le regard tentateur, proposer à un autre individu une miniature de la dame de fer. Seulement, la représentation du vendeur apparaît bien éloignée du profil typique des vendeurs à la sauvette qui, dans les rues de la capitale, proposent toutes sortes de gadgets aux touristes. En effet, selon une enquête réalisée par Le Parisien en 2019, ces vendeurs sont souvent originaires d’Afrique : « Mali, Guinée, Cameroun… » « Il s'agit d'hommes plutôt jeunes ayant quitté leur pays en crise pour tenter leur chance en Europe, sans papiers. » Une conclusion similaire à celle établie par France Info, quatre ans plus tard. « Ce sont souvent de jeunes hommes, originaires du centre de l'Afrique : Sénégal, Gabon, Mali, Tchad, Cameroun », détaille alors le journaliste. Un profil bien éloigné, donc, du visage a priori européen assigné au vendeur à la sauvette sur l’affiche de la préfecture.