
Un peu comme en Italie, nous avons en France une véritable tradition du polar. Jean-Pierre Melville, Alain Corneau, Henri Verneuil, Gilles Grangier et Georges Lautner en furent les principaux représentants dans la France d’après-guerre. Seul héritier véritable de cet âge d’or, Olivier Marchal assura la relève dès le début des années 2000 avec Gangsters, film nerveux à petit budget, injustement méconnu et souvent mésestimé – y compris de son auteur… Depuis, cet ancien flic de la PJ, passé par la brigade criminelle et l’antiterrorisme dans les années 80, s’est fait le spécialiste du polar aux dialogues fleuris et aux héros abîmés, passablement alcoolos et victimes expiatoires d’une administration trop soucieuse de son image publique. On pense évidemment à 36 quai des Orfèvres, son film le plus abouti à ce jour, mais également à Borderline et à MR 73, qui marquait sa seconde collaboration avec Daniel Auteuil. Par ailleurs, bien que Les Lyonnais et Carbone s’écartaient de la police, son domaine d’expertise, le cinéaste y faisait montre du même savoir-faire dans la mise en scène – leur qualité globale fut, cependant, nettement moindre…