Né en 1956, écrivain et essayiste, Paul-Marie Couteaux, ancien conseiller de Philippe Seguin de 1993 à 1996, fut député européen souverainiste de 1999 à 2009, sous les couleurs du Rassemblement pour la France, puis du Mouvement pour la France. En 2011, il fonde le parti Souveraineté, indépendance et libertés (SIEL).
Monde et Vie : Pensez-vous qu'il existe une différence de nature entre la droite et la gauche ?
Paul-Marie Couteaux : Il faut savoir sur quel plan je dois vous répondre : car il n'y a pas une mais deux oppositions dans le débat politique, et je crois qu'il faut les distinguer clairement pour mettre à sa juste place le clivage droite/gauche.
Une opposition première porte sur le cadre politique lui-même. C'est ce que l'on pourrait appeler « le préalable politique » : en gros, il faut savoir comment faire pour qu'il y ait de la politique, c'est-à-dire un gouvernement, une souveraineté, une légitimité, des règles. Cela semble aller de soi, mais il n'a pas toujours existé un État français, et il a connu de terribles « trous », des années d'anarchie noire... En somme, il n'y a pas toujours « de la politique », au sens où la politique signifie le gouvernement et, par lui, la participation des hommes aux affaires du monde. La plupart des hommes sur la terre n'ont aucun accès à la politique - ne serait-ce que la majorité des États n'ont pas assez de souveraineté pour mener une politique.
Donc, première question, la construction d'un cadre légitime et souverain, qui dépasse de haut le clivage droite/gauche.
Un autre clivage existe depuis au moins trois siècles (et non deux), entre les Classiques et les Modernes, d'où dérive l'actuel clivage droite/gauche : il est bien plus contingent, ressort davantage d'une mise en scène, celle d'un couple toujours métamorphosé et toujours renaissant, moins capital et pourtant plus passionné et mobilisateur. Ses frontières et ses enjeux bougent constamment : aujourd'hui, il n'est plus aussi social que par le passé ; son ingrédient essentiel n'est plus économique, n'en déplaise à la batterie d'économistes plus ou moins professionnels qui envahissent le discours politique et l'ennuient. L'enthousiasme et la colère sont ailleurs, dans les questions de civilisation que le trio infernal dominant notre époque, le système technicien, la mondialisation et le relativisme moral multiplient jusqu'à l'hallucination. À des urgences déjà anciennes comme la faillite de l’Éducation nationale ou la croissance vertigineuse de l’immigration s'ajoutent les délires du multiculturalisme et ces autres délires qui sortent de la théorie du « genre » et poussent sous nos yeux comme champignons après la pluie.
Au fond, pour les nations comme pour les individus, c'est désormais la question de l'être qui est en jeu : sur ce registre l'opposition est maximale entre la droite comprise comme héritière des Classiques et l'actuelle gauche, où je situe le libéralisme, qui est largement, depuis le XVIIIe, du côté des Modernes.
Il y a une opposition irréconciliable entre l'homme « construit » de la gauche (et quelquefois construit de toutes pièces, selon les élucubrations existentialistes d'où sortent la théorie du genre, le mariage génétiquement modifié et ce qui s'ensuit) et l'Homme héritier, conforme à une essence humaine dont nul ne peut s'échapper - je dis essence pour reprendre la conception platonicienne, essentialiste, finalement chrétienne qui est la mienne.
Entre existentialisme et essentialisme, pas de comptabilité possible : il en découle de fondamentales oppositions dans les sujets de civilisation. Exemple : c'est parce que l'homme n'est pas une matière plastique que l'illusion moderne sur l'intégration atteint si vite ses limites.
Le cosmopolitisme, l'internationalisme, vous paraissent-ils constitutifs de la gauche ?
Il faut revenir sur ces mots, tant les mots politiques sont trompeurs - c'est à vous dégoûter d'en faire ! Il faut ne pas savoir ce que l'on dit pour faire de l'internationalisme une justification du dépassement des nations (par exemple dans le cadre européen), au point de faire de l'internationalisme une sorte d'équivalent du mondialisme, voire un mélangisme général. Au contraire, en simple logique, l'inter-nationalisme suppose des nations, et des nations qui osent être ce qu'elles sont.
Un véritable inter-nationalisme suppose le respect de la nature de chaque nation et de leur merveilleuse diaprure : un Japon qui soit vraiment japonais (et non américain) ; un Brésil qui soit brésilien (idem) ; une Europe européenne, une Italie italienne et... une France française !
Il en va des nations comme des individus, d'ailleurs, qui ne peuvent échanger, communiquer, coopérer qu'à une condition première, être ce qu'ils sont - le verbe être est pour moi la clef de tout. Rien n'est plus beau que cette phrase de Claudel qui devrait tant aider les nations, et pour commencer les individus, à vivre ensemble, ou vivre tout court : « Ce que chacun peut apporter de meilleur au monde, c'est lui-même. » La première responsabilité qui incombe à chaque être au regard du monde, c'est être. Pour cela savoir qui il est, accepter qui il est (c'est, dans l'ordre individuel, le beau travail de la psychanalyse, dans l'ordre politique le sentiment de la dignité nationale), enfin et pour couronner le tout, être maître de lui-même : ce que j'ai appelé, dans l'ordre politique, souverainisme, mais qui est aussi une morale personnelle...
Peut-il exister au sein des droites un « dénominateur » commun, voire un principe fédérateur comparable à l'utopie égalitariste au sein de la gauche ?
Oui, il est simple et découle de ce qui précède : ce principe fédérateur est la reconnaissance et la défense de la nature des choses, que tout autour de nous s'ingénie, par matérialisme mercantilisme, progressisme ou existentialisme à corrompre dans des proportions inouïes. Un exemple, la question cardinale de la liberté : pour un esprit de droite, la Liberté est la faculté d'être ce que l'on est, conformément à sa nature propre, sans vouloir « se changer » ou « sortir de soi-même », c'est-à-dire de son être propre (exister), vaste tartufferie de l'époque. Si la liberté ne veut plus rien dire aujourd'hui, au point d'être en grand danger, c'est qu'elle est devenue le droit ou la faculté de faire ce que l'on veut (et souvent ce que le marché veuille que l’on veuille...) ou de faire ce qui vous passe par la tête, chose évidemment impossible sur une planète de huit milliards d'humains qui aboutit au totalitarisme moderne partout florissant - en France notamment. Annah Arendt disait que le slogan « tout est possible », qui fleurit en 68 et dont François Mitterrand a fait le slogan de sa campagne de 1974, était nihiliste et totalitaire : c’est exactement ce que l'on voit sous nos yeux.
Propos recueillis par Eric Letty monde&vie août 2013
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Jean Claude Michéa - Le complexe d'Orphée ( Répliques/France Culture)
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Police politique : l’appartement de Nicolas Bernard-Buss aurait été saccagé deux jours avant son arrestation
Par la rédaction d’E&R avec la revue Faits & Documents
Nicolas Bernard-Buss a été arrêté et emprisonné le 17 juin suite aux manifestations pacifiques contre le mariage des homosexuels. Cette affaire a mis en lumière les méthodes brutales et antidémocratiques du pouvoir socialiste, qui semble instrumentaliser la police pour ses basses besognes politiques.
On se souvient que le directeur général de l’hebdomadaire Valeurs actuelles Yves de Kerdrel ainsi que son rédacteur en chef adjoint avaient déjà affirmé que la revue était placée sous surveillance et avait subi des attaques dans le cadre de son enquête sur Nicolas Bernard-Buss. Comme l’indique Le Figaro, l’entourage du ministre de l’Intérieur Manuel Valls avait évidemment jugé ces accusations « sans fondement ».
Voici ce que l’on apprend par la plume d’Emmanuel Ratier à la lecture de Faits & Documents n°360 (15 juillet-1er septembre 2013) :
« Il semble que le pouvoir socialiste dispose désormais de son propre réseau de barbouzes, sans nul doute interne à la police. Nicolas Bernard-Buss, condamné à quatre mois de prison dont deux fermes, pour rébellion et fourniture d’une identité fictive, et à 1 000 euros pour refus de prélèvement ADN, était surveillé depuis plusieurs semaines par ce réseau. Il était en effet l’un des principaux organisateurs des actions non-violentes anti-mariage homosexuel.
Quarante-huit heures avant son arrestation le 17 juin, son appartement avait été “visité”, avec vol de son ordinateur crypté, de ses six téléphones portables et de divers documents. Il ne s’agissait pas de cambrioleurs ordinaires : aucun objet de valeur n’a été dérobé tandis que l’appartement a été quasiment mis à sac avec lit et sièges tailladés au cutter, plancher de bois arraché, etc. »
Manuel Valls dispose-t-il d’une police politique ? Il semble en tout cas que le pouvoir ait décidé d’utiliser certains fonctionnaires pour des activités de répression contre ceux qui contestent l’idéologie dominante et ses réformes anticivilisationnelles.
Rappelons tout de même que certains CRS et commissaires ont déjà exprimé leur mécontentement à l’égard de leur instrumentalisation.
Une question pour Manuel Valls : jusqu’à quand les corps constitués supporteront-ils la manipulation dont ils sont l’objet ?
Retrouvez Emmanuel Ratier et la revue Faits & Documents sur Kontre Kulture :
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C’est eux ou nous…
Il est Bolivien, il vit seul dans les Andes à plus de 4 000 mètres d’altitude, mâche des feuilles de coca: à 123 ans, selon les registres officiels de son pays, Carmelo Flores Laura serait l’homme le plus vieux du monde. Nous ne savons pas à quoi carbure la technocratie socialiste, mais leur mauvaise potion achève de mettre notre pays à genoux et nous ne parierons pas sur la grande longévité du PS au vu de son état général. En pleine dissension interne, en pleine guerre Manuel Valls-Christiane Taubira au sujet de la future réforme pénale, à quelques jours d’une rentrée politique qui s’annonce particulièrement délicate et lourde de menace, le parti socialiste multiplie les bourdes et les diversions grotesques. Les éléphants s’agitent pour tenter maladroitement d’esquiver au regard des Français l’incapacité de ce gouvernement à éviter la course vers l’abîme dans laquelle nous entraîne sa politique euromondialiste.
Dernier débat en date qui agite l’aile gauche des partis du Système, le PS a pondu un communiqué dimanche suppliant le Parti communiste de se dissocier des « outrances » de Jean-Luc Mélenchon, accusé, crime des crimes, de vouloir taper le PS au portefeuille en « (tentant) d’empêcher l’unité de la gauche si nécessaire face à la montée de l’extrême-droite » dans la cadre des élections municipales de l’année prochaine.
Dans un entretien accordé au JDD, le conducator du Front de Gauche prend parti pour Mme Taubira dans la passe d’armes qui l’oppose à M. Valls, reproche à François Hollande son néosarkozysme européiste, d’avoir « rompu avec tout ce qui était le programme de la gauche traditionnelle » et affirme que « Madame Le Pen est à deux doigts de gagner son pari».
En effet assène-t-il, « non seulement, elle (Marine Le Pen, NDLR), a séduit la plus grande partie de la droite, mais elle a aussi contaminé Manuel Valls. Or, c’est lui qui donne le ton au gouvernement. Voyez comment il a pollué une partie de l’été avec la question du voile. Les musulmans dans notre pays font l’objet d’une stigmatisation insupportable. » « Lui a décidé de manière cynique d’utiliser cette situation malsaine pour installer son personnage : un dur et violent qui chasse sur les terres de Madame Le Pen » ajoute-t-il.
Le porte-parole du PS, David Assouline, fort de la gestion de son fond de commerce anti-extrémiste dont il s’est fait une spécialité, a répliqué que « Jean-Luc Mélenchon n’a d’ennemis qu’à gauche (…), haro sur les socialistes, avec un style et des mots qui ne fracassent rien d’autre que le débat démocratique ».
Vieux procès en illégitimité démocratique que le PS intente systématiquement à ceux qui portent une critique de fond sur ses options politiques, l’idéologie qui l’anime ; anathèmes qui frappent aujourd’hui un Jean-Luc Mélenchon, une Marine Le Pen, il y a quelques jours encore un Bruno Gollnisch; accusations dont firent l’objet hier un De Gaulle ou un Jean-Marie Le Pen.
Si M. Mélenchon est condamné pour exister à taper sur son (ex ?)allié socialiste, il risque surtout, et cela le PS ne l’ignore pas en mettant le doigt là ou ça fait mal, de fracasser un Front de Gauche au sein duquel le Parti Communiste ne doit encore un semblant d’existence électorale que grâce au bon vouloir du PS.
L’absence d’accord PS-PC, notamment au second tour des élections municipales, ne ferait ni les affaires de la rue de Solferino ni celle de la place du Colonel Fabien. Nous touchons là aux limites des grosses colères homériques de M. Mélenchon, coincé dans son alliance avec le PC et qui n’a pas vraiment tout seul les moyens de ses ambitions…
Quelques militants du Parti de Gauche mélénchoniste et du NPA avaient pourtant choisi de dénoncer mercredi dernier, dans les mêmes termes que le ministre de l’Intérieur criant à la « récupération », la manifestation organisée par le Front National à Marseille. Ils se sont rendus sur les lieux de celle-ci de pour y scander des slogans de haine anti FN.
Menés par Stéphane Ravier, Conseiller régional de PACA, responsable marseillais, candidat aux municipales dans cette ville et membre du Bureau Politique du FN, les militants frontistes avaient tenu à protester symboliquement « contre l’insécurité et la barbarie » devant la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Ils entendaient réagir au décès de Jérémie Labrousse, un étudiant de 22 ans poignardé à mort le 9 août dans la capitale phocéenne.
« Le meurtre de Jérémie n’est pas la faute à pas de chance’ », a déclaré Stéphane Ravier qui a rappelé sa proposition de tripler les effectifs des policiers municipaux et qu’ils soient armés.
« Le laxisme dogmatique de la gauche n’a rien à envier à la couardise et à la veulerie de la droite ». « Aujourd’hui, on tue à Marseille à 200 mètres du commissariat central : c’est le résultat d’une longue politique de déni de la réalité » de la municipalité UMP, a relevé l’élu frontiste. Il faut envoyer « un signal fort à la crapulocratie, aux barbares qui commettent des crimes de sang », et dénoncer « l’hyperviolence pour un portable, un collier ou une voiture ».
.Deux jours après ce rassemblement, toujours à Marseille, deux frères ont été gravement blessés par balles et hier, c’est un jeune de 18 qui a été de nouveau poignardé au thorax dans le cours Jean-Ballard, à proximité immédiate du Vieux-Port par trois ou quatre jeunes racailles. Ils ont ensuite poignardé, à l’avant-bras, un infirmier de l’hôpital de la Conception, avant de prendre la fuite, estimant que le personnel mettait trop de temps à s’occuper leurs blessures consécutives à cette rixe…
Alors oui, réaffirme Bruno Gollnisch, ce ne sont pas les options défendues par les laxistes de l’UMP, Valls, Taubira ou Mélenchon qui permettront de stopper la déferlement de la barbarie dans notre pays, mais bel et bien le programme global de salut public proposé par le Front National. Cet enjeu sécuritaire devra être aussi au cœur des réflexions de nos compatriotes avant d’aller glisser leur bulletin dans l’urne l’année prochaine.
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GOLDOFAF - Le rêve parisien
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Le père Paolo Dall’Oglio : martyr de la révolution islamique
Le père Paolo Dall’Oglio (s.j.) a bien été exécuté par ses « frères » de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), il y a trois jours, a confirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une officine des Frères musulmans basée à Londres sous la protection du MI6.
Figure de la « Révolution syrienne », dont il était devenu le porte-parole dans les médias internationaux, le jésuite italien était honni par les chrétiens syriens qui lui reprochaient de se comporter en missionnaire occidental et d’avoir trahi leur pays. Pour bien marquer son appartenance, les « révolutionnaires » lui avaient consacré un vendredi de prière, en 2011. Il était soutenu en Occident d’abord par les journalistes pro-israéliens, puis par la presse catholique.
Chargé d’organiser la jonction entre les deux branches d’Al-Qaïda en Syrie et les partis kurdes afin de renverser le gouvernement, il s’était rendu illégalement à Rakka en passant par la frontière turque. Mais il n’a pas réussi à convaincre les islamistes de l’opportunité de cette alliance.
Source : Reseau Voltaire
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CRISE DU CAUCASE - Une menace pour la stabilité internationale ? (arch 2008)
Jean-Michel Vernochet, journaliste -indépendant, politologue, écrivain, expert en questions internationales, est intervenu dans le cadre des XXle Universités d'été du Front National. Il nous livre ici une brève synthèse de sa conférence. Ses propos sont ceux d'un esprit libre.
Sarah Palin, bientôt peut-être vice-présidente des États-Unis derrière John Mc Cain, vient de proclamer : « La guerre contre la Russie pourrait constituer une option pour l'Otan ». Une telle annonce doit inspirer quelques réflexions.
Les commentateurs autorisés repoussent l'idée d'une Guerre froide recommencée et font semblant de ne pas entendre les déclarations qui se multiplient à Washington, présentant la Russie comme un État voyou au même titre que la Corée du Nord, le Soudan ou l'Iran... Comme si de tels propos ne résultaient que de l'émotion due à la gravité de la crise - notamment humanitaire : plus d'un millier de victimes - qui a frappé la Géorgie le 8 août.
Cette crise a été engendrée par une criminelle erreur d'appréciation du président géorgien Saakachvili, poussé volontairement à la faute par ses commanditaires américains, sans doute en vue de tester la capacité de réaction des forces russes face à une éventuelle offensive contre l'Iran qui prendrait au Nord la Géorgie comme point d'appui. Mais l'aventure a au final fort mal tourné.
La Russie, jugée a priori trop faible pour soutenir les indépendantistes ossètes en cas d'intervention géorgienne et continuellement discréditée par les basses œuvres médiatiques, a pourtant démontré qu'elle pouvait agir et réagir sans délais alors même que M. Poutine, chef du gouvernement russe, assistait à Pékin à l'ouverture des jeux d'été. La rapidité et la détermination de la réponse russe ont marqué son retour en puissance sur la scène internationale.
Le thermomètre de la tension internationale n'a depuis fait que monter, après que l'intervention de Saakachvili a créé l'irréparable. Dans le prolongement de la crise caucasienne, le président bolivien Moralès, puis son homologue vénézuélien Chavez étroitement liés avec Moscou, viennent de déclarer persona non grata les ambassadeurs américains et les ont renvoyés à Washington. Chavez menaçant en outre les É-U d'interrompre ses approvisionnements pétroliers - certes uniquement en cas de conflit -. Il crée ici les conditions d'un quasi casus belli... Car en jetant dans la balance les intérêts vitaux des É-U (à l'heure actuelle ce sont 1,5 million de barils vénézuéliens qui partent chaque jour vers les É-U soit 15% environ de ses importations), et même si l'on désamorce les propos de Chavez en parlant de rodomontades, celui-ci profère stricto sensu une menace insupportable pour la sécurité des É-U... Un défi équivalent à celui de l'Iran menaçant de fermer le détroit d'Ormuz en cas d'attaque américaine ou israélienne de ses installations nucléaires.
Pourtant les É-U ne réagiront pas, au moins dans l'immédiat. Enlisés dans les affaires d'Irak et d'Afghanistan, économiquement déstabilisés par le krach bancaire de Lehman Brothers, engagés dans le dernier « quart d'heure » de l'élection présidentielle, ils doivent encaisser ces camouflets. Il est donc assuré que le sommet de l'Otan qui s'ouvre dans la capitale géorgienne Tblissi, ne peut qu'amorcer une décrue à la crise.
Mais comme dans tout séisme majeur, nous devons maintenant nous attendre à des répliques qui nécessairement surviendront...
Jean-Michel Vernochet Au Front septembre 2008
http://vernochet.blogspot.comLien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, insécurité, international, lobby 0 commentaire -
Olivier Delamarche: Croissance: un avion sans moteur se crashe - 13 Août 2013
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"Impostures intellectuelles"
Vivement septembre. Je n’apprécie guère les périodes de l’année, vacance ou fête, durant lesquelles se trouvent mise entre parenthèse les passions et autres centres d’intérêt. Dès lors où l’on est vraiment passionné, c'est-à-dire qu’au sens philosophique on subit, il n’y a pas de pause acceptable ni d’ailleurs possible. Je m’amuse donc de voir autrui, soi-disant passionné, mettre entre parenthèse sa passion au simple motif d’un soleil radieux. Septembre, ce sera donc la sortie d’un état second, et le retour aux tristes réalités du monde contemporain qui se traduiront probablement par une rentrée sociale dont je pense que le gouvernement n’en sortira pas indemne.
Bien peu à exprimer, tout au moins en politique intérieure (En Egypte, en revanche, ça chauffe !), en cette fin de semaine si ce n’est peut être le décès de Jacques Vergès dont on pourra penser ce que l’on voudra mais dont on remarquera la constance dans les idées – c’est un anti-système – et les capacités hors normes dans le cadre de l’exercice de sa profession qui ont fait de lui l’un des tous premiers.
C’est un entretien avec Jean Baubérot, publié par le site 20minutes (1) qui a surtout retenu mon attention. Il ne s’agit pas de remettre en cause la valeur intellectuelle de l’homme qui est certaine puisque dans son domaine d’investigation initial, il est probablement le meilleur, mais de s’interroger sur la prise de position qui est la sienne.
On sait que le Haut Conseil à l'Intégration (Hci), sachant qu’il a prôné dans le cadre d’un rapport l'interdiction du foulard islamique dans l'enseignement supérieur, a été mis en cause. Et Jean Baubérot de se joindre à la liste de ses détracteurs.
Je tiens ici à faire remarquer au lectorat qu’une personnalité, quand bien même disposant de grandes aptitudes dans son domaine d’investissement intellectuel, ne devrait plus avoir la moindre aura dès lors où elle s’exprime sur un autre sujet. C’est une des caractéristiques justement de la postmodernité que d’interroger une personnalité hors du champ de ses compétences. Et par exemple, d’interroger sportifs et artistes sur des sujets qui n’ont pas trait au sport, comme par exemple la politique ou la diplomatie, dans lesquelles à l’évidence, ils n’ont aucune compétence. Même dans le champ intellectuel, le fait a été mis en exergue par un ouvrage publié voici une quinzaine d’années (2), fustigeant les « impostures intellectuelles ».
Là où on peut le brillant universitaire, c’est sur le fait que la laïcité en France est sélective, et il ne trompe pas lorsqu’il affirme :
« Il existe en France une laïcité à deux vitesses. On paie avec nos impôts les prêtres, pasteurs et rabbins d’Alsace-Lorraine, on respecte les jours chômés des fêtes catholiques… La laïcité devient un cache-sexe pour dissimuler l’islamophobie. Le HCI n’a d’ailleurs rien dit à propos de l’Alsace-Lorraine , il ne tape que sur l’islam. »
L’analyse s’avère ici partiale parce que partielle. Pourquoi ne pas évoquer la construction des mosquées avec de l’argent républicain, c'est-à-dire justement laïc ? Qu’a-t-on à faire des recommandations du Hci que la plupart des Français méconnaissent alors que les hommes politiques qui sont eux – malheureusement – écoutés, célèbrent l’islam nonobstant la laïcité ? C’est quand même l’actuel président de la république qui, à peine élu, a jugé bon de souhaiter un bon ramadan au musulmans français. Laïcité ? Socialisme ? Il faut avoir lu l’entretien accordé par Alexandre Douguine (3) pour être conforté dans l’idée qu’en effet « Les forces radicales dans l’islam servent les intérêts des Américains ». Et qu’en matière de géostratégie, la France depuis belle lurette, n’est qu’un valet des yankees. Pourquoi ne pas aussi évoquer la Turquie, pays à la fois musulman, mais autrement plus laïc que le nôtre ?
De façon similaire, lorsque Jean Baubérot déclare qu’ « Une extension de l’interdiction du voile islamique à l’université serait très dangereuse. Parce que de nombreux étudiants et étudiantes ne mettraient plus les pieds à la faculté. Ce qui favoriserait l’ignorance. », il oublie que dans le cadre islamiste, le savoir est placé bien en deça de la religion et se trouve mis à son service. Quid du prosélytisme ? Quid de la mise au ban de certaines disciplines ou de certaines théories scientifiques au motif que l’islam les rejette ?
L’argumentation de type humaniste et/ou progressiste ne tient pas. Cela me rappelle l’histoire des prêtres-ouvriers investis dans l’industrie afin de christianiser le prolétariat : ce dernier n’est pas devenu chrétien mais en revanche ces prêtres, bien souvent, ont été convertis au marxisme. Je crains qu’il n’en soit de même pour la laïcisation de l’islam. Elle ne fonctionnera pas mais cependant et malheureusement, nous obtiendrons le résultat contraire : l’islamisation progressive de l’université, tolérante dans un premier temps, puis oppressive par la suite.Childéric Fonteney http://www.voxnr.com/cc/politique/EFZylElkFZkatoHSpO.shtml
Notes :
1) http://www.20minutes.fr/societe/1207497-20130806-jean-bauberot-la-laicite-devient-cache-sexe-dissimuler-lislamophobie
(2) Impostures intellectuelles, Alan Sokal, Jean Bricmont, Odile Jacob
(3) « Les forces radicales dans l’islam servent les intérêts des Américains » : http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFZyVFklkkIbIscPJK.shtml -
Flagrant délit d'opinion !
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