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Syrie : Hollande à la remorque des Américains avec la complicité du pays légal
Communiqué : C’est avec la plus grande inquiétude que l’Action française voit François Hollande se ranger aux côtés des Etats-Unis dans la volonté d’engager une intervention militaire en Syrie en vue de "punir" l’Etat syrien.
Alors qu’aucun élément objectif ne permet d’attribuer à l’Etat syrien l’emploi d’armes chimiques contre son peuple , cette "nouvelle guerre pour le droit" rappelle trop les prétextes fallacieux ayant servi à justifier les agressions contre la Serbie et contre l’Irak pour que l’Action française ne condamne pas une politique va-t-en guerre contraire à la souveraineté d’un Etat, à l’équilibre déjà précaire du Proche-Orient, aux bonnes relations internationales de la France, notamment avec la Russie, et aux intérêts fondamentaux du pays.
Manifestement, les leçons afghane et libyenne n’ont servi de rien au pays légal.
Conformément à sa longue tradition atlantiste, et afin de détourner l’opinion française des graves soucis de l’heure (insécurité, réforme des retraites, situation économique, politique migratoire offensive), le gouvernement socialiste se lance dans une aventure dont l’onde de choc risque d’atteindre rapidement la France.
Il appartient à la diplomatie d’imposer en Syrie une solution politique, la seule à même de mettre un terme à un conflit dont les ressorts fondamentaux n’ont aucun rapport avec le respect des droits de l’homme.
L’Action Française http://www.actionfrancaise.net/craf/?Communique-Syrie-Hollande-a-la
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Les veilleurs pacifiques à Nantes
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Comité de Lépante : NON à l’intervention française en Syrie !
COMMUNIQUÉ du Comité de LépanteDans la situation confuse et terrible qui est celle de la Syrie, où les ennemis et les amis sont indissociables, où ils le sont tour à tour, et où chacun peut avoir commis l’attaque chimique servant de prétexte à l’opération militaire en préparation, le comité de Lépante s’élève :Contre l’engagement de la France aux cotés des combattants d’Al Quaïda que nous combattons au Mali.Contre l’insupportable compagnonnage qui s’en suivrait avec des tueurs d’enfants et de chrétiens opérant en Syrie en se drapant dans les oripeaux d’une liberté qu’ils n’accordent pas à leurs victimes civiles qu’ils tuent sauvagement.Contre le dévoiement de notre Armée au service d’une administration américaine présidée par Barak Hussein Obama, soutien des Frères musulmans, et attelée à la destruction des États-Unis et de l’Europe.Contre le risque de voir des nations européennes ou d’origine européenne et chrétienne comme les USA, la France, l’Angleterre et la Russie s’opposer ou se détruire au profit de la barbarie musulmane des pays du golfe et du Moyen Orient en général.Contre les dépenses invraisemblables que cette expédition va entraîner pour un pays exsangue et dont le taux de chômage est au plus haut.Dans cette opposition à la guerre stupide qui menace, le Comité de Lépante rejoint Résistance Républicaine dans son appel à manifester devant les mairies et souhaite qu’un rassemblement national se tienne dans les plus brefs délais. -
Ce chapeau de pierre qui ridiculise les évolutionnistes
Il faut des millions d’années pour faire d’une roche sédimentaire meuble, comme le sable, l’argile ou le calcium, une roche dure comme le grès, l’ardoise ou le calcaire. C’est un des points fondamentaux de la vulgate évolutionniste, qui suppose donc la validité des fameuses "longues durées" fixant l’âge de la Terre à quatre milliards d’années, voire cinq... ou plus si affinités.
Or, des chercheurs australiens(1) ont développé un nouveau procédé par lequel des roches sédimentaires meubles peuvent, en quelques jours, être transformées en roche dure(2).
Cette découverte ne fait pas appel à des matériaux synthétiques. Elle reproduit seulement des procédés naturels, et démontre que la formation des roches dures n’est pas affaire de durée mais de circonstances.
Les roches dures se composent de grains de sédiments. Ces grains sédimentaires peuvent être des minéraux (argile, quartz, calcite, etc.)(3) collés par un ciment minéral (calcite, quartz, fer) assurant la solidité et les couleurs de la roche.
Ces grains peuvent être microscopiques comme pour l’argile, ce qui explique son étanchéité quand elle est humide, ou plus gros comme le sable, les grains peuvent être de même taille "well sorted" ou de différentes grosseurs "poorly sorted".
Les roches sédimentaires sont généralement poreuses. Des cavités minuscules ou pores observées entre les grains captent les fluides comme l’eau, le pétrole ou le gaz.
Parfois les roches sédimentaires sont si bien cimentées, compactées qu’elles forment une roche uniforme, prisée pour le bâtiment, comme le grès de Gobertange dans le Waals-Brabant ou à Hakesbury Sandstone près de Sydney. Quand le sédiment n’est pas régulièrement réparti, la couche est friable. Dans ce cas le sédiment peut être confiné dans de petites poches. Il forme alors des concrétions, des petites sphères très dures composant des formes particulières.
La roche mal cimentée ne peut pas être utilisée pour les fondations des grandes constructions. On y infiltre alors des solutions chimiques non toxiques pour l’environnement qui pénètrent rapidement le matériau et forment à la surface de chaque grain sédimentaire des cristaux de calcite qui cimentent les grains entre eux et donnent à la roche une nature compacte et dure. Le procédé prend de 1 à 7 jours pour que la solution pénètre parfaitement le matériau.
Cette méthode est utilisée dans la fortification de fondations et des tunnels, la stabilisation des digues. Une des premières applications fut la restauration d’un vieux tunnel connu dans l’ouest de l’Australie et qui, constituant un danger, avait été fermé au public. Trois applications seulement de la solution à base de calcite suffirent à la restauration.
Le métro de Londres a appliqué cette méthode avec succès pour stabiliser une de ses digues. Ce procédé est également utilisé dans la restauration des monuments historiques.
Ces pratiques contredisent la théorie évolutionniste affirmant que la formation de la roche dure nécessite des millions d’années.
Quand l’association AiG-Australia (Answers in Genesis)(4), organisation créationniste australienne, entendit parler de cette découverte, elle écrivit au Dr. Ed Kucharski pour obtenir plus de détails sur ses expériences. Il n’y eut aucune réponse mais les membres de l’AiG furent tout surpris de lire dans la revue scientifique Construction News(5) ces lignes ahurissantes du Dr. Ed Kucharski : « Nous avons reçu des questions qui nous semblent bien étranges. En les étudiants de plus près, je me suis rendu compte quelles provenaient d’un groupe créationniste qui s’oppose à la théorie de Darwin sur l’évolution. Je n’ai pris aucun contact avec ce groupe ».
Le malheureux docteur était visiblement terrifié de découvrir que ce qu’il croyait une simple amélioration technique débouchait sur une remise en question du credo évolutionniste et mettait en danger son statut dans la mafia scientifique.
Mais même si cela doit lui déplaire, les travaux du prudent docteur Kucharski prouvent que les roches peuvent se former très rapidement. Ce qui coïncide parfaitement, encore une fois, avec la lecture de la Genèse, établissant que l’âge de la Terre a entre 6 000 et 10 000 ans au lieu de plusieurs milliards d’années.
La clé qui permet d’expliquer la relative rapidité de la formation des roches est l’existence d’une catastrophe que tous les scientifiques connaissent mais dont bien peu osent parler en public parce que cela reviendrait à accréditer l’historicité du récit biblique : le Déluge sans lequel, bien des observations de la nature, des interprétations scientifiques demeurent sans voie(6).
C’est le Déluge qui a transporté de nombreux minéraux et déposé d’énormes quantités de sédiments dans les fonds.
L’absurde hypothèse évolutionniste des périodicités très longues (en milliards d’années), qui est appliquée à la création des roches dures, est également développée pour expliquer la formation des stalactites et des stalagmites.
Nous avons tous appris à l’école que les stalactites naissent de gouttes d’eau souterraine fortement minéralisées et qui apparaissant par infiltration au plafond de la cavité, y déposent une partie de ces minéraux transportés avant de tomber et de laisser le reste de leur charge sur le sol. Elles font ainsi apparaître des stalactites (avec un T comme "tomber" disait l’instituteur) et des stalagmites (avec un M comme "monter").
Ce processus supposant des millénaires d’attente, bien entendu.
Or, il existe en Grande Bretagne, dans le Yorkshire, à Knaresborough, une attraction touristique connue depuis 1630 sous le nom de "la caverne de la mère Simpson" où l’on trouve un puits pétrifiant. Ce Petryfing Well(7) permet d’observer la pétrification très rapide de divers objets. Un parapluie, un ours en peluche, un chapeau deviennent de pierre après une immersion de trois à cinq mois seulement. C’est l’eau extrêmement riche en minéraux qui dépose sur les objets que l’on y plonge du carbonate de calcium mélangé d’une grande quantité d’autres minéraux. La durée de pétrification dépend de la taille et de la porosité de l’objet. Les objets les plus connus, entièrement transformés par ce processus dans le Petryfing Well sont un chapeau d’époque victorienne et un bonnet. Ils furent immergés dans la cascade en 1853.
Un autre lieu connu lui aussi est le sous-sol du mémorial Lincoln à Washington. Là des stalactites ont "poussé de 1,50 mètre en moins de cinq ans(8).
En maints autres lieux des Etats-Unis et en Australie depuis l’époque de la Ruée vers l’or, on montre des stalactites et des stalagmites qui ont atteint une taille importante en moins de 150 ans. Sur son site Internet(9), Pierre Danis montre ainsi une stalagmite qui a emprisonné une chauve-souris avant même que celle-ci ait le temps de se décomposer.
Encore une fois la Bible apporte les premiers éléments d’une réflexion sérieuse. Selon le livre des origines (la Genèse), la terre a été entièrement recouverte d’eau il y a environ 4 500 ans pour punir l’humanité rebelle contre le Créateur.
A la fin du déluge, la boue en suspension dans l’eau s’est déposée au fond, puis l’eau s’est engouffrée dans les fosses océaniques qui venaient de s’affaisser. Après le déluge, les sédiments ont séché et durci et des cavités se sont formées dans le calcaire, par endroits. Ensuite l’eau de pluie, qui est légèrement acide, a traversé le calcaire en dissolvant celui-ci, et les gouttes l’ont déposé au plafond des grottes, en formant les stalactites. Puis des stalagmites se sont formées sur le sol des grottes, et ont parfois rencontré des stalactites, formant ainsi des colonnes.
Il n’a pas fallu pour cela des milliards d’années mais des milliards de gouttes d’eau !
Mais pourquoi les évolutionnistes s’entêtent-ils à nier cette évidence et à soutenir que seules la loi des "longues durées apporte une explication satisfaisante ?
Pourquoi persistent-ils, au risque du ridicule, à dater de centaines de millions d’années l’apparition de la vie sur Terre ou à soutenir qu’il a fallu des millions d’années pour creuser le Grand Canyon ou faire naître les chutes du Niagara ?
La réponse est de caractère préternaturel. Le but visé est l’éloignement de l’homme de son Créateur. Satan veut régner. Il y parviendra comme le prophétise la Bible parce que les hommes ne veulent pas se convertir et préfèrent essayer toutes les mauvaises solutions. Les "savants" donnent d’ailleurs eux-mêmes une assez bonne image de leur propre comportement en expliquant que statistiquement si l’on fait taper des milliers de singes sur des milliers de machines à écrire pendant une très longue durée, l’un d’entre eux finira par écrire la Bible.
Cette prétendue science ressemble au numéro d’un prestidigitateur maladroit qui crierait très fort pour impressionner son public. On a eu un témoignage récent dans le courrier du Libre Journal avec l’excommunication fulminée par un athée totalitaire et plus récemment encore le professeur Routier, du conseil scientifique du Front national, s’est désabonné « pour ne pas financer la publication d’articles » non conformes à sa conception de la vérité scientifique.
Ainsi, à coups de mythes historiques, d’escroqueries médicales, de trucages expérimentaux, de délires astronomiques, d’idéologies aveugles et de menaces qui terrorisent des "docteurs Kucharski" au point de leur interdire tout débat de crainte d’être "faurisonnisés" les menteurs conduisent les peuples à leur perte.
Jamais l’intelligence et le discernement n’ont été en tel péril de mort. Le créationnisme est un révisionnisme essentiel pour une libération de l’intelligence, c’est-à-dire une approche et une connaissance profonde de Dieu Créateur à travers une observation admirative et réfléchie de la Nature et de ses Lois.
Laurent Blancy http://www.france-courtoise.info/05/356/page.php?id=18div(1) Kucharski, E., Price et Joer dans "Proceedings of the 7 th Australia New Zealand Conference on Geomechanics", pp. 102-107, 1996.(2) Kucharski, E., Price, G., Li, H. et Joer, H., "Engineering properties of sands cemented using the calcite in situ precipitation system (CIPS), Exploration and Mining Research News" 7:12-14, Janvier 1997.(3) Les cristaux de calcite (CaCO3) ont une forme prismatique. Ils peuvent être rayés avec un couteau. Le quartz (SiO2) est plus dur qu’un couteau. Le corail et les coquillages se composent de calcite comme le sont la plupart des stalactites et stalagmites dans les grottes. Habituellement le calcite est incolore ou blanc Mais plus rarement, Il peut être jaune, rose, brun ou vert.(4) "Réponses dans la Genèse".(5) Octobre 2001.(6) "L.L.J." n° 352 du 09 juin 2005 : "Les chutes du Niagara et les datations bibliques".(7) "Le puits pétrifiant". www.answersingenesis.org/creation/v24/i3/stone_bears.asp - Creation n° 24 (Juin 2002).(8) Dennis R. Petersen dans "Unlocking the Mysteries of Creation", p. 53 (2002).(9) www.aucommencement.net. -
Comment les socialistes veulent garder le pouvoir en modifiant le corps électoral
Manuel Valls, lui-même naturalisé tardif (à l’âge de 20 ans) veut doubler le nombre de naturalisations
Son objectif, transmis aux préfets, est de revenir à au moins 100.000 acceptations de dossiers par an, contre 46.000 en 2012.
Après la Marianne Femen, la prochaine Marianne ?
Lu dans Le Figaro pour les benêt de droite qui voient dans Valls un sauveur !
Un coup à droite, un coup à gauche. Après avoir dénoncé les périls du projet de loi Taubira, Manuel Valls, qui clamait à La Rochelle sa fierté d’être socialiste, le prouve sur les naturalisations. Ce mercredi, en Conseil des ministres, il a présenté un décret visant à accentuer la reprise en main de préfets. Afin qu’ils soient encore plus souples dans l’instruction des demandes des étrangers.
Les préfets de région devront ainsi veiller à la bonne application des consignes dans les départements, à travers des plateformes régionales d’instruction des dossiers. Les premières seront installées à Nancy, Besançon et Beauvais. Déjà, l’Intérieur dévoile les chiffres qui attestent d’un changement de cap : + 14 % de naturalisations sur un an, entre juillet 2012 et juillet 2013.
Sous l’effet de la loi Guéant, celles-ci s’étaient effondrées, passant de 95.000 en 2010 à 46.000 en 2012. Mais dès sa nomination, Manuel Valls est revenu à des critères moins contraignants dans une circulaire en octobre 2012. Plus besoin d’être forcément détenteur d’un CDI pour espérer obtenir la nationalité française. Un CDD ou contrat d’intérimaire suffisent. Le fait d’avoir été un clandestin n’est plus un obstacle. Les étudiants étrangers et les moins de 25 ans qui résident depuis au moins dix ans France ont également droit à plus de compréhension. Enfin, si l’exigence d’un niveau de français équivalent à celui d’un élève de troisième n’est pas formellement supprimée, le questionnaire sur les connaissances de la culture et des valeurs françaises l’a été ce mercredi.
« Devenir français, c’est une fierté »
L’objectif de Manuel Valls est limpide : revenir à un rythme annuel de 100.000 naturalisations par voie réglementaire. Il faudra y ajouter les naturalisations par mariage, qui bénéficient annuellement à 20.000 personnes.
Le bilan de toute l’année 2013 dépassera les 14% de hausse de juillet. Déjà, la Place Beauvau se félicite que là où les demandes obtenaient 40 % d’avis favorables des préfets en 2011, le taux est remonté à 61 % aujourd’hui.
Né en Espagne et naturalisé français à 20 ans en 1981, le ministre de l’Intérieur défend ces « nouvelles orientations » : « Il faut combiner droits et devoirs, mais être Français, devenir Français, c’est une fierté », assure-t-il.
Pour le député UMP de l’Yonne, Guillaume Larrivé, qui œuvra longtemps au cabinet de Brice Hortefeux, « Manuel Valls souhaite augmenter le nombre de naturalisations afin, dit-il, de faciliter l’intégration des immigrés, alors que devenir Français doit être le résultat d’un parcours d’assimilation à la communauté nationale ».
Et l’élu de citer un exemple qui illustre, à ses yeux, les errements de la politique actuelle : « Le 17 juin dernier, j’ai assisté, confie-t-il, en préfecture d’Auxerre, à la cérémonie de naturalisation d’une dame portant un voile islamique. » Était-elle vraiment « assimilée à la communauté française » au sens du Code civil ? Le député en doute. L’administration Valls n’y a vu, pour sa part, aucun obstacle.
Le Figaro via http://www.actionfrancaise.net/craf/?Comment-les-socialistes-veulent
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Erdogan, la Turquie et le néo-ottomanisme face à une Europe déboussolée (arch 2011)
Nous avions déjà maintes fois abordé le problème turc, dans de multiples allocutions antérieures : pour souligner le conflit millénaire qui oppose l’Europe, héritière des « Romaniae » romaine et byzantine, à la Turquie, héritière et de tous les mouvements vers l’ouest amorcés dans l’histoire par les peuples ouralo-altaïques de la steppe centre-asiatique et du califat islamique ; ensuite ppour analyser les ingrédients de la mosaïque turque actuelle et les conflictualités qui en découlent (47 groupes ethniques et religieux, dans toutes les combinatoires possibles !). Aujourd’hui, nous analyserons plus en détail l’émergence d’un nouvel islamisme « démocratique » ou « modéré » selon le langage des médias favorables à l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne. D’Erbakan à Erdogan, cet islamisme particulier a des racines, que nous évoquerons parce qu’elles nous expliquent bien des positions prises récemment par le gouvernement turc, et qu’elles se combinent habilement avec le néo-ottomanisme du nouveau ministre des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Cette diplomatie néo-ottomane se déploie tous azimuts : vers le Croissant fertile, vers les Balkans, l’Egypte et la Libye, le Caucase, etc., suscitant en bout de course plus d’inimitiés que d’alliances durables. Le glissement vers l’islamisme erdoganien et le néo-ottomanisme davutoglien implique une liquidation de l’héritage kémaliste et laïque et du nationalisme turco-centré ou panturquiste. Cette liquidation s’est manifestée lors de la fameuse affaire de l’Ergenekon, ce groupe de militaires fidèles au double héritage kémaliste et panturquiste (ou pantouranien). Autre avatar inquiétant de cette mutation importante dans les idéologies dominantes qui structurent la machine étatique turque :la politique d’immixtion dans les affaires intérieures des Etats-hôtes, qui accueillent une forte immigration turque, suite aux deux discours d’Erdogan tenus en Allemagne, à Cologne et à Düsseldorf, en 2008 et en 2011. La nouvelle idéologie dominante à Ankara rompt avec la retenue traditionnelle des cercles diplomatiques, exactement comme les néoconservateurs américains avaient fustigé la diplomatie des Etats européens et de la Russie lors de l’intervention de 2003 en Irak. Le « mobbing » contre la Suisse s’inscrit également dans cet abandon, par les Etats marqués par l’un ou l’autre fondamentalisme idéologique ou religieux, des critères de comportement habituels de la diplomatie. La politique d’immixtion , inacceptable pour ceux qui entendent préserver la souveraineté pleine et entière des Etats, conduit à des phénomènes inquiétants de désagrégation sociale dans les Etats qui ont jadis accepté des migrants d’origine turque. Nous analyserons ces phénomènes de désagrégation. Nous bénéficierons, pour étayer nos arguments, d’un dossier exceptionnel, composé par Jürgen P. Fuss, ancien éditeur du seul hebdomadaire turc en langue allemande (Aktuelle Türkische Rundschau), revenu dans son pays natal, après que le système Erdogan se soit bétonné en Turquie, ne permettant plus une réelle liberté d’expression et de ton. Ce livre sera présenté à un public non germanophone pour la première fois depuis sa parution, au printemps 2011.
Robert Steuckers -
Nécessaire démondialisation car impossible mondialisation par le haut !
Par Marc Rousset, écrivain, économiste, auteur de « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou »
« Plutôt que la démondialisation, la mondialisation par le haut ! « Tel est le titre d’une chronique irréaliste du Professeur Emmanuel Combe à l’Université de Paris-I dans le Figaro du mardi 1er Novembre qui revient en fait à défendre le libre échange mondialiste ! Que Madame Laurence Parisot du MEDEF et Monsieur Maurice Levy dans son rapport du B20 à Cannes défendent cette contre-vérité, cela est compréhensible car ils ne font que défendre les stock options de l’oligarchie managériale ainsi que les profits des multinationales dans les pays émergents, mais qu’un Professeur défende ces thèses par manque de bon sens et favorise donc le chômage en France ainsi que la désertification industrielle, c’est triste !
Les défenseurs du libre échange mondialiste et de la mondialisation par le haut ne font que reprendre en fait la vieille antienne que l’on nous rabâche depuis 30 ans comme quoi, à nous les Européens, l’innovation , les produits sophistiqués propres à haute valeur ajoutée et aux pays émergents les produits polluants de faible intérêt technologique . Tandis que la France attend en vain le messie salvateur de l’innovation depuis 30 ans ,Saint Thomas ,lui, constate qu’elle déjà perdu en réalité pendant cette période 3 millions d’emplois industriels ! Faudra t-il, après déjà avoir laissé partir tant de technologie et de savoir faire d’une façon irréversible que l’on attende encore quelques années pour reconnaitre trop tard ces mensonges et ces inepties ? Faudra t-il le désert industriel bien réel et presqu’absolu de l’Hexagone pour reconnaître la stupidité et la vanité de ces thèses ?
Aujourd’hui 78% des embauches en France se font en CDD ! Le taux de chômage n’a jamais été aussi élevé en Europe avec son plus haut historique de 10,2% ! Quant à l’Allemagne, il ne faut pas oublier que 60% de ses exportations sont réalisées en Europe et que l’excédent de ses exportations vient de son « Mittelstand » industriel avec des niches spécialisées, des machines outils, et surtout avec ses voitures haut de gamme ; ces dernières , fabriquées aujourd’hui en Allemagne , sont exportées en Chine et dans les pays émergents, mais elles sont appelées demain à être fabriquées dans ces pays. A moyen terme, le numéro un mondial de la voiture haut de gamme, l’allemand BMW, veut produire autant de véhicules en dehors de son pays d’origine , notamment en Chine, aux Etats-Unis et au Brésil qu’à l’intérieur , a déclaré Frank-Peter Arndt, son directeur de la production à la revue Automotive News Europe.BMW produit actuellement 58% de ses voitures en Allemagne contre 70% en 2002. L’Allemagne ne sera que le dernier des pays européens à demander la fin du libre échange mondialiste , mais son tour viendra inexorablement car les Chinois un jour fabriqueront les machines outils, les voitures haut de gamme et les exporteront aussi en Allemagne !De même arrêtons de croire comme des benêts et de prendre pour argent comptant les dernières déclarations du Président Sud- coréen Lee Myung-bak ,en vue du G20 à Cannes , comme quoi le « protectionnisme conduit à la récession » !Cela est peut être vrai pour la Corée et la Chine , mais certainement pas pour l’Europe ! Les Chinois devront de toute façon dans un avenir immédiat acheter de Airbus ou des Boeing et tant pis si demain l’ industrie du luxe des parfums, des foulards et des sacs en cuir qui repose uniquement sur le bluff imaginaire du Marketing ,suite à des dépenses colossales publicitaires et non pas dans la valeur industrielle ajoutée des fabrications (moins de 10% ou de 5% de la valeur du produit pour les parfums , comme l’a très bien montré Capital dans son numéro d’octobre 20II) ne vend plus en Chine ou au Japon. Mais la France recommencera à fabriquer, ce qui est beaucoup plus important des espadrilles dans le pays basque, des chaussures à Romans, des produits textiles dans le Nord et dans les Vosges , et des biens de consommation durables.
Il faut donc arrêter de rêver et pour parodier De Gaulle « cesser de sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’innovation, l’innovation ! ». Il faut arrêter de croire que le seul mot innovation va suffire à nous guérir de tous nos malheurs. La Chine vient de réussir son premier rendez-vous spatial ! China Aviation Industry Corp, après avoir lancé l’avion régional ARJ-21 de 80 places, compte fabriquer un avion de 150 places pour rivaliser avec l’A320 et le Boeing 737.Un ordinateur sur deux vendus dans le monde porte le label chinois qui ne concerne plus seulement les tee-shirts. Un des derniers slogans chinois « Chuangxin !» : « Innovation ! » du Parti communiste chinois avait pour but de transformer le pays « d’une Chine qui fabrique en une Chine qui innove », ce qui devrait finir par ouvrir les yeux des naïfs. La part du « high tech » dans les exportations chinoises est de 30% et, depuis 2004, la Chine est le premier exportateur mondial de nouvelles technologies devant les Etats-Unis ! La Chine non seulement copie, mais innove avec des dépenses de recherche et développement en augmentation de 20% par an qui ont dépassé celles du Japon et se situent au deuxième rang mondial derrière les Etats-Unis. 7,1 millions d’étudiants en science, médecine et ingénierie en 2004, 750 centres multinationaux de recherche et 1731 universités en 2007, 45 milliards de dollars en 2010 et 113 milliards de dollars en 2020 pour la recherche ! Le discours sur la salutaire spécialisation dans l’économie de l’immatériel pour les pays de la « vieille Europe » n’a donc aucun sens.
Un très grand nombre d’Européens, crétinisés par les médias, établissent très souvent la comparaison entre le protectionnisme et la ligne Maginot, croyant ainsi mettre très rapidement un terme aux discussions avec leur interlocuteur, essayant de lui faire comprendre que la messe est dite ! Or, à la réflexion , la ligne Maginot en mai 1940 n’a pas été prise et a parfaitement joué son rôle ! La seule véritable erreur a été de commettre sur le plan militaire le même pêché de naïveté qu’aujourd’hui sur le plan économique, à savoir de respecter la neutralité de la Belgique et de ne pas écouter De Gaulle avec ses divisions blindées mécanisées, tout comme l’on respecte encore les bobards libre-échangistes ! La véritable erreur a été ne pas achever la construction de la ligne Maginot jusqu’à Dunkerque pour éviter la trouée de Sedan, dont l’équivalent économique actuel serait le rétablissement de la préférence communautaire avec des droits de douane ! L’Allemagne de la « Blitzkrieg » avait aussi en 1939 sa ligne Maginot défensive , la ligne Siegfried, qui a parfaitement joué son rôle fin 1944-début 1945 ! S’il faut être offensif, innovateur et essayer de prendre des marchés à l’exportation, il faut donc aussi savoir se défendre économiquement !
Bref, il y a ceux qui attendent le désert industriel le plus complet pour reconnaître, mais trop tard qu’ils se sont trompés, tout comme ceux qui attendent le début des violences et une guerre civile inexorable d’ici une vingtaine d’années pour reconnaître que l’immigration extra-européenne est une grave erreur ! Un peu de bon sens, de courage, d’honnêteté, de réalisme et d’intelligence pragmatique pour ne pas laisser « crever » les classes moyennes et le peuple de France, voila ce dont ont besoin d’une façon urgente l’UMPS ainsi que les lâches et stupides élites françaises !
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L’Europe au tribunal des multinationales
Washington et Bruxelles négocient un traité qui autoriserait les investisseurs à attaquer les États. Une évolution majeure peu médiatisée pour le moment.
Après des années de discussions entre hauts fonctionnaires, industriels et financiers, les États-Unis et la Commission européenne ont donc officialisé des négociations sur un nouveau traité, portant à la fois sur le commerce et sur les investissements. Un texte de très grande portée qui devrait façonner le monde des années à venir. Barack Obama a donné le coup d’envoi en février 2013 dans son discours sur l’état de l’Union. Aussitôt, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, l’organe qui négocie pour les 28 États de l’Union européenne (UE) a dit son « intention de progresser rapidement. Le contexte économique actuel nous oblige à unir nos forces (…). » Dans la foulée, le Parlement européen a voté en faveur de l’ouverture de ces négociations, et son président, Martin Schulz, a même prévu qu’« une heureuse conclusion aurait, pour les deux côtés, des avantages faramineux ».
Faramineux ? La Commission européenne attend un gain de 0,5 % de croissance pour l’UE. Et encore, il faudra attendre 15 ans… si, d’ici là, les hypothèses de José Manuel Barroso ne sont pas une nouvelle fois prises en défaut. C’est ce qu’ont relevé quelques voix socialistes, le Front de gauche et les écologistes. Ces critiques anticipent surtout le détricotage probable des normes européennes en matière écologique, sanitaire et sociale. Ils redoutent aussi les ravages d’une agriculture américaine hypersubventionnée sur les paysans européens.
Ces risques sont réels, mais le projet de Traité transatlantique comporte en plus une véritable bombe, qui, elle, est passée inaperçue du grand public : Américains et Européens veulent donner aux entreprises le droit de traduire les États en justice. Ainsi, trois arbitres trancheraient souverainement les « différends entre les États et les investisseurs », dans le jargon bruxellois.« Les entreprises pourront obtenir une compensation si un État prive l’une d’entre elles d’un investissement qu’il avait préalablement autorisé. Rien de plus », tempère Pascal Kerneis, le président du Forum européen des services (Fes), réseau de grandes entreprises (Veolia, Deutsche Bank, Ernst & Young…) et d’organisations patronales (Medef…) qui revendique 50 % du PIB européen. Tout dépend, bien sûr, de ce qui se cachera derrière le mot « investissement ». Sur ce point, Susan George, présidente honoraire de l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac), est inquiète. « Il y a tout à parier que la définition la plus large sera retenue : l’investissement classique, mais aussi les actions, les obligations et tous les instruments spéculatifs ; sans oublier la propriété intellectuelle, foncière, et les ressources naturelles. Comme pour l’Accord multilatéral sur l’investissement, qui a heureusement été abandonné. »
Ce nouveau mécanisme juridique serait à même de « rassurer les marchés financiers ». Ce qui, justement, n’est pas forcément rassurant. Les procès se multiplient aux États-Unis, au Canada et au Mexique depuis l’adoption, en 1994, de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Ainsi, par exemple, la société Metalclad a obtenu des millions de dollars d’indemnités à la suite du refus par des autorités mexicaines d’autoriser ses activités d’enfouissement de déchets toxiques sur un site qu’elle avait acquis. De même, la compagnie américaine Lone Pine Resources réclame 250 millions de dollars au Québec, qui a interdit l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique. « Les États-Unis pourraient chercher à imposer ce modèle durant les négociations avec l’UE », reconnaît Pascal Kerneis.
Basé à Bruxelles, ce dernier a participé à la préparation des négociations transatlantiques aux côtés d’autres organismes, comme Business Europe, qui regroupe les organisations patronales de toute l’UE. Que se dit-il dans ces conciliabules ? L’information est confidentielle. Deux associations qui scrutent l’activité des lobbyistes à Bruxelles – l’Observatoire de l’Europe des entreprises (Corporate Europe Observatory, CEO) et l’Institut transnational (Transnational Institute, TNI) – ont utilisé une procédure administrative qui leur a permis de recevoir les documents internes des services de la Commission européenne qui préparent ce traité. Ils sont édifiants (le rapport en anglais du CEO et du TNI : A Transatlantic Corporate Bill of Rights est disponible sur www.corporateeurope.org ou www.tni.org). Ainsi, dans un e-mail que La Vie a consulté, un haut fonctionnaire rapporte à ses collègues des propos qu’aurait tenus le même Pascal Kerneis, le 8 juillet 2011, lors d’une réunion avec la délégation de la Chambre américaine du commerce auprès de l’UE : « La protection de l’investissement ne devrait pas être sacrifiée pour des objectifs de politique publique, y compris les droits humains et du travail. »
Interrogé, Pascal Kerneis ne se souvient pas, sur le moment, de cette réunion mais il assure n’avoir « jamais dit cela. D’autant que mes attributions n’ont rien à voir avec les droits relatifs au travail… » Pour lui, la position du Fes est claire : le traité n’aurait pas d’intérêt si des secteurs d’activité comme le transport aérien ou maritime, par exemple, étaient exclus de la protection des investissements au cours des traditionnels marchandages qui ponctueront l’élaboration du texte.
Certes, mais le rapport du CEO et du TNI comprend d’autres propos similaires. Ainsi, Peter H. Chase, vice-président de la Chambre américaine du commerce en Europe estime que, dans les négociations, « la partie américaine devrait être capable d’expliquer clairement pourquoi une définition large de l’investissement est nécessaire ; ainsi que les dangers des exemptions superflues que souhaite le Parlement européen en matières sociale, environnementale et de régulation ». C’est donc bien de la vie de tout un chacun qu’il est question finalement sous le vernis technique de ce traité. Comme le remarque Pia Eberhardt, chercheuse au CEO : « Pourquoi faudrait-il que les législateurs attribuent au monde des affaires un outil capable de peser autant sur l’intérêt général ? ».
Un traité similaire refusé par la France en 1998
Il y a 15 ans, en octobre 1998, Lionel Jospin annonçait le retrait de la France des négociations menées par les pays riches en vue de la mise en place de l’Accord multilatéral sur l’investissement (Ami). Ce texte prévoyait déjà la libéralisation accrue des échanges et, surtout, la possibilité pour les multinationales de traduire en justice des États qui auraient lésé leurs « investissements ». Par ce geste politique, celui qui était alors le Premier ministre de Jacques Chirac a donné le coup de grâce à un texte qui était négocié en secret depuis des années et qui, par bien des aspects, sert aujourd’hui de moule au futur Traité transatlantique. L’Ami avait coalisé contre lui des députés européens, les milieux de la culture, des syndicats, des associations écologistes, de solidarité entre le Nord et Sud, de défense des droits de l’homme, etc.
http://www.lavie.fr/hebdo/2013/3547/l-europe-au-tribunal-des-multinationales-21-08-2013-43319_527.php -
« Ils ont dit la vérité. Ils seront exécutés. » ✻
« En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » G. Orwell.
Polémia a reçu d’un correspondant étranger un texte émanant d’un essayiste britannique qui illustre parfaitement ce qui se passe aujourd’hui au sujet de la Syrie. Une fois encore, avec des desseins non avoués, les grands de ce monde, dans la plus profonde hypocrisie, s’érigent en shérifs planétaires, lancent leurs accusations sans la moindre preuve et se convainquent de « punir » un chef d’Etat souverain sans même attendre le résultat de la commission d’enquête onusienne. La dite commission a reçu pour mission de découvrir qui de Bachar Al-Assad ou des rebelles sont les auteurs de l’attaque chimique du 21 août. Le cynisme de Messieurs Hollande et Fabius est incommensurable. Peu leur chaut le résultat de l’enquête onusienne, pour eux, il n’y a aucun doute : le coupable c’est Bachar El-Assad. Or si la réalité peut être tout autre, le prétexte est bon pour détruire la Syrie comme ont été détruits l’Irak et la Libye.
Dans son article, Joseph Couture analyse les motivations profondes de Manning, Assange et Snowden, mais ils ne sont plus en état de révéler les véritables mobiles d’Obama, de Cameron, de Hollande, suivis de Merkel et consorts. Ils ont été définitivement muselés.
Nous produisons ci-dessous la traduction du texte de Joseph Couture.
Polémia
Trois héros, une erreur.
Dans quel piège le soldat Bradley Manning, Julian Assange et Edward J. Snowden sont-ils tombés tous les trois ? C’est d’avoir cru que, d’une certaine manière, le simple fait de dévoiler une injustice aurait une sorte de pouvoir correcteur magique et inhérent.
Chacun d’entre eux avait dû croire, de tout son cœur, que si seulement les gens savaient « la vérité », les choses changeraient. Ce n’est pas vrai.
L’histoire récente a prouvé que, en réalité, c’est le contraire qui est vrai. Ensemble, Bradley Manning et Julian Assange ont révélé les crimes de la machine de guerre américaine en Irak. Sans doute cette action est-elle l’une des raisons principales pour lesquelles les Américains ont mis fin au conflit. Ces dénonciateurs auraient pu partir « la tête haute », mais ils ont été contraints de le faire en plein milieu de la nuit, la queue entre les jambes.
Quelles ont été les conséquences de la révélation au monde de ces crimes? En gros, la guerre est plus ou moins oubliée et passée par pertes et profits, comme une grosse boulette, au lieu d’être vue comme l’atrocité qu’elle a vraiment été.
Aucune personne de quelque envergure n’a été tenue pour responsable de quoi que ce soit et tout un tas d’entrepreneurs militaires se sont enrichis. Le prix qu’ont payé Manning et Assange a été la perte de leur liberté à jamais. Manning ne verra probablement plus jamais la lumière du jour maintenant qu’il a été condamné pour espionnage pour avoir révélé les crimes commis par les vrais criminels. Assange aura de la chance si son pire destin reste de ne jamais plus quitter les limites de l’ambassade de l’Equateur.
Et puis, il y a d’autres exemples où l’on constate un accroissement de la « prise de conscience du public ». Comme quand les Américains ont pris conscience du fait que leur gouvernement enlève régulièrement des gens partout dans le monde et les envoie dans des pays tiers pour y être torturés. La conséquence de tout cela n’a été qu’une question de sémantique. Ils ont présenté leurs péchés sous une autre forme pour qu’ils sonnent mieux. En effet, les « méthodes d’interrogatoire renforcées » et les « extraditions extraordinaires » sonnent vraiment beaucoup mieux que les tortures et les enlèvements. Une fois le vocabulaire nettoyé, les gens ont commencé à en parler ouvertement. On a même vu des membres du Sénat américain appeler publiquement à torturer le survivant et suspect des attentats de Boston. Ce dernier est un garçon qui, en tout cas, est toujours citoyen américain et innocent jusqu’à preuve du contraire. Mais être citoyen du plus grand pays de la Terre ne semble pas beaucoup compter aujourd’hui.
Et voilà que maintenant on discute ouvertement du programme américain des drones visant des individus (y compris des Américains) pour les assassiner sans le moindre procès, sans la moindre surveillance ou sans la moindre responsabilité.
Il fut un temps où il y eut de grandes controverses, au moment où ces histoires ont éclaté. Maintenant, c’est banal, une routine que beaucoup acceptent comme quelque chose de normal. Arrive Edward Snowden, un jeune idéaliste qui pensait que le fait de révéler le système orwellien de surveillance dans lequel nous vivons en provoquerait en quelque sorte la fin. Ses actes ont certainement fait couler beaucoup d’encre. Il y a eu une quantité considérable de discussions sur les capacités exactes et l’ampleur des projets menés actuellement dans le monde entier.
Quel en a été le véritable résultat ? Les gens ont été très sensibilités, c’est sûr. Mais cette sensibilisation n’a pas apporté le changement espéré par Snowden. Au contraire, elle a apporté une indifférence à grande échelle et une résignation défaitiste chez le public américain majoritairement apathique.
Maintenant, comme l’avait voulu Snowden, tout le monde sait la vérité – et on n’en a pas tenu compte. Ce qui est presque toujours le cas.
Ah, si ! Il y a une chose sur laquelle vous pouvez compter : ils qualifieront le messager de traître et le pourchasseront jusqu’au bout du monde.
On connaît la célèbre citation : « En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire ». Ici nous avons trois révolutionnaires qui ont un simple et unique but : ils voulaient que le monde sache la vérité sur ce qui était fait en leur nom. Ils espéraient sûrement du fond du cœur que la justice suivrait. Cela n’a pas été le cas. Prenez-moi pour un cynique, mais je pense que cela ne se produira pas.
Ce qui résulte de leur courage, c’est l’aggravation des crimes réels grâce à la complaisance du public.
Ces hommes ont eu autant d’impact qu’il était possible de l’espérer.
Mais, semble-t-il, cet impact n’a eu absolument aucun impact.
Joseph Couture
Auteur londonien
Collaborateur de l’agence QMI
8/08/2013
Traduction par René Schleiter pour Polémia
✻ Guy Beart
http://www.polemia.com/ils-ont-dit-la-verite-ils-seront-executes-guy-beart/Titre original : Couture: Whistle-blowers like Snowden are turned into
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