Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 38

  • Comment faire face à la désinformation publicitaire ? Sixième Journée de réinformation de Polémia le 26 octobre

    Pourquoi s’attaquer à la publicité ?

    Parce que c’est le plus formidable moyen de contrôle des esprits : 2% du PIB y sont consacrés, c’est considérable. Dans beaucoup d’entreprises, le deuxième poste de dépenses après les salaires c’est la « com » ! Staline ne disposait pas du dixième des moyens de persuasion dont usent – et abusent – les grands oligopoles publicitaires. Certes, Staline avait le goulag mais nous, c’est dans un goulag mental que nous sommes enfermés.

    Un goulag mental contrôlé par des oligopoles !

    Oui, en France les messages publicitaires (ce qui entre dans nos têtes) et les achats d’espace (ce qui fait vivre ou mourir les médias) dépendent du bon vouloir de deux grands opérateurs-prédateurs : Publicis (Maurice Lévy et la famille Badinter) et Euro-RSCG (Stéphane Fouks, l’ami de DSK, le publicitaire de Hollande et Valls).

    Et la fusion de Publicis et d’Omnicom (le géant américain) va créer un mastodonte mondial capable d’aligner 130.000 agents de propagande ; 130.000 propagandistes chargés de formater l’opinion en créant des besoins d’achat superficiels et en véhiculant le message idéologique dominant : mondialisme, antiracisme, rupture des traditions.

    Que va apporter la Journée de réinformation de Polémia ?

    Une description clinique et construite de la situation : Michel Geoffroy analysera « la publicité comme élément clé de l’idéologie dominante » ; Romain Le Cap présentera dans un diaporama « 10 ans de conditionnement politiquement correct » ; Bruno Gabriel décortiquera « les techniques de manipulation publicitaire ».

    La Journée apportera-t-elle aussi des éléments positifs ?

    Une première remarque d’abord : décrire, dénoncer une tyrannie, c’est déjà l’affaiblir. Voilà une première utilité de cette journée. Mais, vous le savez, apporter du positif est dans le génome de Polémia. Nous ferons des propositions pour aider les Français à échapper à l’ahurissement publicitaire. Robert Ménard, créateur de Boulevard Voltaire, apportera un message sur « comment se libérer de la tyrannie publicitaire ? ». Quant à J.H. d’Avirac, il ouvrira des perspectives sur « marketing de l’offre et marketing de niches : peut-on réconcilier publicité et identité ? ».

    Rendez-vous samedi 26 octobre.

    J.Y. Le Gallou  http://fr.novopress.info

    - Samedi 26 octobre 2013, Salle Dosnes-Thiers, Place Saint-Georges, Paris (IXe).

    Source : Polémia.

  • 2015, l’année du grand effacement des dettes publiques

    Par Bruno Colmant, professeur à l’université de Louvain, membre de l’Académie royale de Belgique

    En 2015, la dette publique de la zone euro devrait frôler 100 % du PIB, auxquels il faut ajouter l’endettement caché, c’est-à-dire la partie non financée du coût du vieillissement de la population. En un an, les dettes publiques européennes ont augmenté de 400 milliards d’euros et, depuis 2007, de 3.000 milliards d’euros ! Les critères de Maastricht ayant fixé le seuil d’une dette publique supportable à 60 % du PIB, cela signifie que l’excédent de la dette publique européenne atteint aussi 3.000 milliards d’euros, soit l’équivalent du PIB allemand. C’est insupportable.

    La question n’est plus de savoir si les Etats de la zone euro sont en défaut : la plupart le sont, dans la mesure où le poids des dettes publiques n’est plus transposable dans le futur. Ce n’est pas la dette en tant que telle qui importe, mais sa cohérence avec la prospérité et les revenus futurs. Or la dette publique ne bénéficie plus en rien aux générations futures, alors que le remboursement est mis à leur charge. Cette dette ne finance d’ailleurs plus des investissements mais des transferts sociaux. Au surplus, comment expliquer qu’une crise de l’endettement se règle à coups de rigueur budgétaire et de chômage, c’est-à-dire au détriment de ceux qui devront la rembourser ?

    Le modèle d’Etat providence par endettement constitue la racine de cette situation. La dette publique s’est aussi enflammée à cause de la crise économique et des sauvetages bancaires. Elle est aussi alourdie par l’absence de croissance économique, tandis que la monnaie unique a fourni à tous les Etats européens qui l’ont adoptée des conditions d’emprunt allemandes, c’est-à-dire anormalement basses.

    Comment sortirons-nous de ce piège infernal ? Nombreux sont ceux qui invoquent la sortie « par le haut et par l’extérieur » de l’endettement public, c’est-à-dire par la croissance (qui diminue le poids relatif de la dette publique) ou par l’inflation (qui dilue la valeur de la dette). Malheureusement, il n’y a pas de croissance et l’obstination politique allemande écarte l’inflation, alors que cette orientation est poursuivie par les Etats-Unis, l’Angleterre et le Japon.

    Sans inflation, nous sortirons de cette crise d’endettement public « par le bas et par l’intérieur », c’est-à-dire par une diminution du pouvoir d’achat de la monnaie elle-même. Seuls les pays qui ont eu des monnaies de réserve mondiales (l’Angleterre au début du XX e siècle, les Etats-Unis actuellement) peuvent se permettre d’imposer leur dette publique au reste du monde. Avec une monnaie adolescente, l’Europe est loin d’être dans cette posture.

    Concrètement, si l’absence d’accès aux marchés financiers de certains pays du sud de l’Europe se confirme, il faudra alors se préparer à un effacement des dettes. Ce ne sera pas un défaut généralisé de la dette européenne, mais des dissolutions et compensations nationales de dettes. Il s’agira de défauts « internes », comme la Russie l’a effectué en 1998 sous forme d’un probable rééchelonnement (c’est-à-dire d’une élongation forcée des maturités) des dettes publiques avec un allongement simultané des engagements vis-à-vis des assurés et pensionnés (les capitaux se transformant en rentes, etc.).

    Ce scénario d’effacement des dettes n’est plus de la science-fiction car de nombreux indices sont décelables. Parmi ces derniers, les dettes publiques ont re-migré vers leur pays d’origine (la dette publique portugaise a été rachetée par des banques portugaises, etc.). Les transferts financiers du nord vers le sud ont été parcimonieux, tandis que l’idée d’eurobonds a été écartée. Cela rejoint la logique allemande, qui veut que les dettes d’un pays soient strictement financées par l’épargne domestique.

    En conclusion, nous longeons les abîmes de grands chocs socio-économiques. Il faut cesser d’entretenir de pathétiques illusions sur l’attrition naturelle des dettes publiques par une croissance qu’on ne voit pas. Au sud de l’Europe, il est naïf d’imaginer que la monnaie, les dépôts bancaires et les réserves d’assurance garderont un pouvoir d’achat stabilisé alors que leur contrepartie se trouve dans des dettes publiques impayables.

    Les Echos

    http://fortune.fdesouche.com

  • Délitement communautariste de la France : nouvelles lois contre les « discriminations »

    PARIS (NOVOpress via Kiosque courtois) – C’est en effet la question que l’on peut légitimement se poser avec les deux propositions de lois déposées mardi au Sénat et à l’Assemblée nationale. A l’initiative du député PS de Seine-Saint-Denis Razzy Hammadi (photo) et de la sénatrice Europe Ecologie Les Verts Esther Benbassa, ces propositions de lois visent à mettre en place un recours collectif en matière de discrimination.

    Ces recours sont inspirés des modèles américains des « class actions ». Ces derniers offrent la possibilité, pour des personnes s’estimant victime d’un préjudice commercial, environnemental, social ou encore sanitaire, lié à son genre, son orientation sexuelle, son handicap ou son origine ethnique, de déposer plainte de façon collective. Aux Etats-Unis, ces recours collectifs ont abouti sur une « judiciarisation » exponentielle de la société : tout devient désormais sujet de possibles condamnations devant les tribunaux.

    Les groupes de pression « antiracistes », dont les pouvoirs sont déjà exorbitants, vont en sortir encore renforcés

    Comme le soulignent leurs initiateurs, ces propositions sont le fruit d’un long « lobbying » du milieu associatif, et tout particulièrement du président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), Louis-George Tin, ainsi que de la LICRA.

    Lorsqu’une condamnation pour discrimination sera prononcée, ces recours collectifs permettront à toute personne estimant avoir subi un préjudice similaire de se manifester dans les six mois qui suivent, et de prétendre être indemnisée. Ainsi, un immigré qui s’estime victime d’un délit de faciès pourrait être indemnisé sur la base d’une condamnation déjà existante. D’autre part, ces propositions renforcent le pouvoir des associations antiracistes puisque les victimes doivent passer par leur biais pour être reconnue comme telle. Ces associations avaient déjà vu leurs pouvoirs renforcés avec la possibilité de se constituer partie civile lors d’une discrimination, débouchant sur une véritable traque des citoyens. L’instauration de tels recours en France laisse donc présager d’importantes dérives.

    http://fr.novopress.info

  • Le mariage de l'homme et de la femme : un bien pour tous

    Lu sur le blog de L'Homme Nouveau :

    "Dans une lettre adressée au cardinal Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne, à l'occasion de la 47ème Semaine sociale des catholiques italiens, le Pape François a réaffirmé la nécessité de défendre la famille dans la perspective du bien commun. Il souhaite ainsi que soit mis « en évidence le lien unissant le bien commun à la promotion de la famille fondée sur le mariage, au-delà des préjugés et des idéologies ». Le Saint-Père a réaffirmé la vérité catholique sur l'institution familiale : « En tant qu'Eglise, nous proposons une conception de la famille qui est celle du Livre de la Genèse, de l'unité dans la différence entre homme et femme. Dans cette réalité, nous reconnaissons un bien pour tous, la première société naturelle, comme elle est aussi reconnue dans la Constitution de la République italienne ». De ce fait, écrit le pape la famille « ainsi conçue » reste le « premier et le principal sujet qui construit la société et une économie à mesure d'homme, et, comme telle, mérite d'être effectivement soutenue». [...]

    Le pape rappelle également dans cette lettre au cardinal Bagnasco que « les conséquences, positives ou négatives, des choix de caractère culturel et politique concernant la famille touchent à divers pans de la société ». Il évoque le problème démographique qui est « grave pour tout le continent européen et en particulier pour l'Italie », sans oublier d’autres questions celle de l’économie et du travail, de la croissance des enfants et même la « vision anthropologique à la base de notre civilisation ». Une allusion très claire au unions civiles homosexuelles. Dans ce sens, « Soutenir et défendre la famille, valoriser son rôle fondamental et central, c’est œuvrer pour un développement équitable et solidaire ». [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • TF1 : omnibulé par le FN, Hollande dérape sur la fiscalité et s’enlise en Syrie

    Apaiser les Français en proie au "ras le bol" fiscal et réaffirmer sa détermination dans le dossier syrien : François Hollande s'est livré dimanche sur ces deux fronts à un exercice de pédagogie télévisé. Sans convaincre !
    Très attendu sur la Syrie alors que la France, aux avant-postes lorsque des frappes semblaient imminentes, a été tenue à l'écart de l'accord russo-américain intervenu samedi, le président l'a assuré sur TF1 : il s'agit d'une "étape importante, pas le point d'arrivée".
    "L'option militaire doit demeurer, sinon il n'y aura pas la contrainte", a souligné le chef de l'État, qui espère une prochaine résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, endossée par Moscou.¢
    Cette résolution, a poursuivi François Hollande, qui ne s'était pas exprimé longuement à la télévision depuis le 14 juillet, pourrait être votée "avant la fin de la semaine". Elle prévoirait explicitement "la menace de sanctions" contre le régime de Bachar al-Assad en cas de "manquement" à sa parole.
    Dès lundi, a-t-il rappelé, les chefs des diplomaties américaine, britannique et française, John Kerry, William Hague et Laurent Fabius, se retrouveront autour de lui à l'Élysée pour "mettre en forme" cette résolution.
    L'étape suivante, selon lui, serait la recherche d'une "solution politique" qui pourrait être au menu de l'Assemblée générale des Nations unies fin septembre à New York.
    Pour François Hollande, qui s'était déclaré "déterminé" à "punir" le régime syrien, la menace de frappes "a porté", conduisant le président russe Vladimir Poutine à "prendre une initiative" afin de rechercher une issue sur le tapis vert avec Washington.
    Le président de la République s'est attaché à convaincre une opinion publique rétive, loin de lui apporter le même soutien que pour l'intervention au Mali. Dans un récent sondage BVA, 60% des Français se disaient insatisfaits de sa gestion de la crise syrienne.
    HOLLANDE OMNIBULÉ PAR LE FN
    Sur le plan intérieur, le chef de l'État, qui avait promis une "pause fiscale" en 2014, a tenté d'apaiser le ras-le-bol des Français. Les premières tranches du barème de l'impôt sur le revenu, a-t-il confirmé, seront "allégées".
    "Aucune taxe nouvelle" ne sera imposée pour améliorer les comptes de la Sécurité sociale, a-t-il promis, écartant de facto la possibilité, évoquée dans la presse, de taxer des produits comme les cigarettes électroniques ou l'aspartame.
    "Très prochainement", a-t-il également déclaré, un crédit d'impôt sera accordé pour la rénovation thermique tandis que, selon lui, la future contribution climat énergie montera en puissance "de manière limitée" et n'aura "pas d'effet en 2014".
    Sur l'éventuelle taxation du diesel, objet d'un nouveau et substantiel couac gouvernemental, il est resté en revanche évasif, se contentant de noter que "ce n'est pas rendre service à l'écologie (...) que de la réduire à des impôts".
    Quant aux responsables écologistes qui avaient menacé de ne pas voter le budget si le diesel n'était pas davantage taxé, il les a appelés à ne pas se déterminer par rapport à "des congrès ou d'autres rendez-vous, mais par rapport à l'intérêt de la France".
    Autre sujet chaud sur lequel François Hollande était interrogé, le changement de cap de l'ex-Premier ministre UMP François Fillon sur l'attitude à adopter en cas de duel face PS-FN. Il y a "des règles, des digues, des principes", a-t-il observé.
    François Hollande a rappelé avoir appelé à voter Jacques Chirac lors de la présidentielle de 2002 alors que le candidat socialiste, Lionel Jospin, avait été éliminé au premier tour, laissant Jean-Marie Le Pen face au président sortant pour le deuxième tour.
    "Je ne me suis pas posé de questions, je n'ai pas regardé qui était le plus ou moins sectaire, la question ne se posait même pas", a-t-il dit.
    "Il y a un moment où ce qui nous rassemble - que se soit des gaullistes, des libéraux, des radicaux, enfin des républicains- (?), c'est une conception commune de la France et de la République, et c'est mon rôle de le rappeler", a ajouté le président.
    Sur le front du chômage, il l'a assuré : "On est tout près du but", à savoir une inversion de la courbe d'ici à la fin de l'année, "nous y sommes presque".
    Au centre, Jean-Louis Borloo, président de l'UDI, a dénoncé une "désinvolture (...) complètement délirante" sur l'emploi, le chômage et la fiscalité.
    Pour Michèle Tabarot, secrétaire générale de l'UMP, l'interview a "confirmé l'inconstance et l'inconsistance du chef de l'État". "Le seul point à retenir" est l'annonce "de nouvelles hausses d'impôts en 2014", la "pause fiscale n'étant qu'un leurre".
    A l'inverse, pour Bruno Le Roux, patron du groupe PS à l'Assemblée, "le président de la République a fait taire ses contempteurs en délivrant une vision claire et nette de son action.
    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/2013/09/tf1-omnibule-par-le-fn-hollande-derape.html#more

  • Maaloula, village chrétien martyr

     

    La Syrie n’a pas terminé son chemin de croix.

    C’est un village assis sur le versant sud des pentes de la chaîne montagneuse de l’Anti-Liban, un village connu pour ses refuges troglodytes.

     

    Là, à Maaloula, se réunissaient les premiers chrétiens persécutés pour célébrer leurs cultes il y a deux mille ans. On y trouve le monastère grec-catholique de Mar Takla ombragé par un arbre dont la tradition fait remonter les racines à sainte Thècle. Ce témoin de la foi, disciple de l’apôtre Paul, selon un récit apocryphe, « Les actes de Paul et Thècle », y a son tombeau. C’est l’une des trois dernières localités dans le monde où l’on parle encore l’araméen, la langue du Christ. C’est un village symbole pris d’assaut par la frange islamiste de l’opposition à Assad. Déterminée, elle a assassiné des chrétiens après avoir vainement exigé qu’ils se convertissent à l’islam. Le village devait célébrer la fête de l’Exaltation de la Croix hier.

    Maaloula est un nom désormais largement connu en Occident. Cette localité de quelques milliers d’âmes à 55 kilomètres de Damas, est un village martyr. Au petit matin, le 4 septembre dernier, les rebelles islamistes ont lancé une attaque contre la bourgade jusque-là épargnée au milieu du conflit. Les rebelles, dont des djihadistes du Front al-Nosra associés à Al-Qaïda, avaient auparavant envoyé un véhicule militaire conduit par un kamikaze contre le barrage de l’Armée syrienne régulière, tuant les huit soldats qui protégeaient le village. Une fois la localité privée de protection militaire, les rebelles le surplombant ont tiré des obus et à la mitrailleuse anti-aérienne sur son centre. Le nombre de victimes varie selon les sources, ainsi que les méthodes d’assassinat, une agence d’information officielle iranienne parlant même de décapitations de chrétiens, sans confirmation des villageois. [...]

    Jean Degert - La suite sur Causeur

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Maaloula-village-chretien-martyr

  • Le secret des gaz israéliens

    Ce sont les recherches israéliennes sur les armes chimiques et biologiques qui ont poussé historiquement la Syrie à rejeter la Convention interdisant les armes chimiques. C’est pourquoi la signature par Damas de ce document risque de mettre en lumière l’existence, et éventuellement la poursuite, de recherches sur des armes sélectives destinées à tuer les seules populations arabes.

    Les médias occidentaux paraissent stupéfaits du revirement des États-Unis face à la Syrie. Alors qu’ils annonçaient tous, il y a deux semaines, une campagne de bombardements et la chute inéluctable du « régime », ils restent sans voix devant la reculade de Barack Obama. C’était pourtant probable, comme je l’écrivais dans ces colonnes, l’engagement de Washington en Syrie n’a plus de mobile stratégique important. Sa politique actuelle est d’abord guidée par le souci de conserver son statut d’hyper-puissance unique.

    En prenant au mot, ce qui n’était à l’origine qu’une boutade de John Kerry, et en proposant l’adhésion de la Syrie à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, Moscou a satisfait la rhétorique de Washington sans que celui-ci ait à faire une guerre de plus, en période de crise économique. Les États-Unis conservent en théorie leur statut, même si chacun voit bien que c’est désormais la Russie qui mène le jeu.

    Les armes chimiques ont deux usages : soit militaires, soit pour exterminer une population. Elles ont été utilisées lors des guerres de tranchées, de la Première Guerre mondiale à l’agression irakienne contre l’Iran, mais elles ne servent à rien dans les guerres modernes, dont le front est toujours mouvant. C’est donc avec soulagement que 189 États ont signé la Convention les interdisant, en 1993 : ils pouvaient ainsi se débarrasser de stocks dangereux et inutiles, dont la garde leur était onéreuse.
    Un second usage est l’extermination de populations civiles avant la colonisation de leur territoire. Ainsi en 1935-36, l’Italie fasciste conquiert une large partie de l’Érythrée en éliminant sa population au gaz moutarde. Dans cette perspective coloniale, de 1985 à 1994, Israël finança secrètement les recherches du docteur Wouter Basson au laboratoire de Roodeplaat (Afrique du Sud). Son allié, le régime d’apartheid, cherchait à y mettre au point des substances, chimiques et surtout biologiques, qui n’auraient tué que les individus selon leurs « caractéristiques raciales » (sic), qu’il s’agisse des Palestiniens en particulier et des Arabes en général, ou des personnes à la peau noire. La Commission Vérité et Réconciliation n’a pas été en mesure de déterminer les résultats obtenus par ce programme, ni ce qu’ils sont devenus. Tout au plus a t-elle montré l’implication dans ce vaste projet secret des États-Unis et de la Suisse. Il a été établi que plusieurs milliers de personnes sont mortes comme cobayes du docteur Basson.

    Si l’on comprend les raisons pour lesquelles ni la Syrie, ni l’Égypte n’ont signé, en 1993, la Convention, l’opportunité offerte à Damas par Moscou de la rejoindre aujourd’hui est une aubaine : non seulement, elle met fin à la crise avec les États-Unis et la France, mais elle permet aussi de se débarrasser de stocks inutiles devenus de plus en plus difficiles à défendre. À toutes fins utiles, le président el-Assad a spécifié que la Syrie agissait à la demande de la Russie et non pas sous la contrainte des États-Unis ; une manière élégante de souligner la responsabilité de Moscou de protéger à l’avenir le pays d’une éventuelle attaque chimique israélienne.

    En effet, la colonie juive de Palestine n’a toujours pas ratifié la Convention. Cette situation pourrait rapidement devenir un poids politique pour Tel-Aviv. C’est pourquoi John Kerry s’y rend aujourd’hui, dimanche, pour en discuter avec Benjamin Netanyahu. Si le Premier ministre du dernier État colonial est habile, il devrait sauter sur l’occasion pour annoncer que son pays reconsidérera la question. À moins, bien sûr, que Wouter Basson n’ait trouvé de gaz ethniquement sélectifs et que les faucons israéliens envisagent toujours d’en faire usage.

    Source : Al-Watan (Syrie)

  • L’armée de tous par Georges FELTIN-TRACOL

    Le 22 septembre prochain, les électeurs suisses seront convoqués à une votation nationale. Ils décideront d’approuver ou non l’abrogation du service militaire obligatoire. Hormis le Parti chrétien-social, les organisateurs de l’initiative référendaire et les tenants du oui se recrutent à gauche (Parti socialiste), à l’extrême gauche et chez les Verts. Relayés par le fameux Groupe pour une Suisse sans armée (G.S.s.A.), ces militants veulent abandonner pour des raisons idéologiques un système original de défense nationale.

    Les premiers sondages indiquent que les Suisses ne sont pas prêts à renoncer à une de leurs spécificités. Désireux de renforcer cette tendance, Jean-Jacques Lagendorf, grand spécialiste de stratégie et d’histoire militaire, assisté par Mathias Tüscher, vient de publier aux Éditions Cabédita qui s’intéressent depuis un quart de siècle à l’histoire, au patrimoine, à la mémoire et à l’actualité de l’aire arpitane (Suisse romande, Franche-Comté, Savoie, Val d’Aoste, espace rhodanien), un vibrant plaidoyer en faveur du système militaire suisse en vigueur.

    Les auteurs défendent en effet le système de milice qui a fait la renommée militaire de la Confédération helvétique. Cette notoriété date au moins du Moyen Âge, mais, comme ils le déplorent, qui se soucie de nos jours de l’histoire ? Celle-ci « n’est plus enseignée ou est à l’agonie (p. huit) » dans presque tous les États d’Europe occidentale, victime d’un assassinat puisque sa « suppression, ou [s]a réduction, […] dans les programmes scolaires a pour effet, et c’est d’ailleurs le but recherché, de participer à la décérébration universelle (p. 9) ». Connaître l’histoire aide à comprendre la vie de la cité, c’est-à-dire la politique.

    Favorisées par la géographie et des paysages montagnards alpins qui renforcent la cohésion villageoise (une telle solidarité aurait-elle été possible dans de grandes plaines à champs ouverts ?), « dès le XIIIe siècle, les communautés de paysans libres se révoltent contre les Habsbourg qui, en s’appuyant sur différentes forces locales, par alliances mais aussi par achats ou en profitant de conditions anarchiques, s’étendent en Suisse centrale (p. 7) ».

    À la fin du Moyen Âge, les armées suisses sont réputées dans toute l’Europe pour leur invincibilité du fait de leurs écrasantes victoires sur les ducs d’Autriche et le Grand Duc d’Occident, le Bourguignon Charles le Téméraire. « Vers la fin du XVe siècle, la population confédérée est évaluée à 230 000 hommes avec environ 50 000 hommes aptes à porter les armes, ce qui est énorme (p. 10). » Ces troupes détonnent par rapport aux jeunes armées permanentes des États territoriaux naissants : les combattants élisent leurs commandants et conservent avec eux en temps de paix leurs armes. Les entraînements sont réguliers et tous se connaissent si bien qu’au son des cloches, les paroisses peuvent vite se mettre en défense !

    Jean-Jacques Langendorf et Mathias Tüscher ne cachent pas que « tous les avantages et désavantages d’une armée de milice sont déjà présents : rapidité de la mobilisation, cohésion du groupe mobilisé, car tout le monde connaît tout le monde, forte motivation, car l’on défend quelque chose de concret, que ce soit sa famille, son lopin de terre, ses biens, son honneur mais en revanche tendance au relâchement de la discipline, affrontements personnels […], désir de rentrer à la maison quand les choses tournent mal, etc. (p. 11) ».

    L’invincibilité suisse est finalement brisée au cours des Guerres d’Italie (1494 – 1516) et par la célèbre bataille de Marignan. Si la Confédération proclame dorénavant sa neutralité permanente, elle n’en garde pas moins ses milices populaires armées. Leurs membres maintiennent la tradition civique antique pratiquée en Grèce et à Rome : elle exige que le citoyen – s’il a le droit de participer à la vie politique – a en contrepartie le devoir de défendre son sol natal. Des féministes s’indignent encore que la Confédération helvétique n’ait accordé le droit de vote aux femmes qu’en 1971. Elles oublient que dans la logique de la Cité antique, si le citoyen – l’homme – porte les armes, la femme porte, elle, les enfants. Donnant la vie, les femmes ne peuvent pas apporter la mort et sont donc de facto exclues la vie publique. L’obtention par les femmes du droit de vote impliquerait normalement leur intégration dans les milices ou, pour le moins, leur participation à un service national ou civique…

    Malgré d’indéniables défauts, le système de milice intrigue l’Europe et est parfois cité en exemple. Machiavel et Jean-Jacques Rousseau le célèbrent. Les insurgés américains s’en inspirent largement dans leur guerre contre le colonisateur britannique, puis contre les tribus amérindiennes. De cette expérience formatrice sera voté en 1791 le deuxième amendement de la Constitution étatsunienne autorisant le port d’arme par les citoyens. Puis est fondée en 1913 la Garde nationale, cette force armée présente dans chaque État fédéré dirigé par le gouverneur ou, en cas d’urgence, par le président des États-Unis. En Europe, les États allemands imitent leur voisine méridionale. Vaincue par Napoléon Ier, la Prusse se lance dans de vastes réformes structurelles et se donne « une Landwehr rassemblant tous les hommes de 17 à 40 ans ne servant pas dans l’armée permanente, d’un Landsturm qui regroupe tous les hommes de 15 à 60 ans qui ne servent ni dans l’armée permanente, ni dans la Landwehr (pp. 23 – 24) ».

    Le système suisse de milice correspond par conséquent à une troisième voie entre l’armée de métier préconisée par les conservateurs et le système français de conscription à durée limitée (assortie au XIXe siècle d’un tirage au sort et d’une exemption pour les plus aisés). L’exemple suisse est vanté par les ancêtres idéologiques (le socialiste français Jean Jaurès) de ses actuels détracteurs. Ainsi, les auteurs rappellent-ils que les « “ libéraux ”, regroupant les socialistes et toutes les tendances de gauche (sauf une frange marxiste) […] considèrent d’un œil favorable l’armée de milice (p. 34) ». Le système helvétique n’a pas qu’une vocation militaire. Grâce à sa souplesse et à sa forte symbiose avec la population, il assure aussi d’autres missions  fondamentales telles la protection civile, l’aide aux victimes de catastrophes naturelles ou industrielles, voire, en cas de subversion intérieure, le maintien de l’ordre public.

    Jean-Jacques Langendorf et Mathias Tüscher estiment que la milice suisse est la mieux adaptée aux temps chaotiques qui s’annoncent en Europe. Le triomphe de l’individualisme, du consumérisme, du « tout à l’égo » et de l’eudémonisme corrompt et ronge les sociétés occidentales. Si la Suisse fait figure d’heureuse exception en matière de démocratie directe, elle n’est pas immunisée des affres du politiquement correct (les lois liberticides ont été adoptées par votation et on y trouve de nombreux centres légaux d’injection toxicomane…). Toutefois, l’esprit suisse garde encore une vitalité certaine. Dans un environnement d’instabilité croissante montent à l’horizon des menaces multiples.

    Véritable château d’eau de l’Europe, la Suisse pourrait susciter des convoitises de la part de puissances avides de posséder la grande richesse du XXIe siècle : l’eau douce. Les auteurs avertissent dès à présent leurs concitoyens. « La Suisse n’est pas aimée car, en général, les bons élèves ne le sont jamais par les cancres de la classe. Sa démocratie directe ainsi que son fédéralisme fonctionnent, son économie tient infiniment mieux la route que celle de l’U.E., son esprit innovateur la place en seconde position après les États-Unis […]. Tous ces éléments attisent envie et convoitise, l’envie des petits malfrats qui passent la frontière pour réaliser un coup juteux mais aussi celle d’États voisins qui dissimulent leurs convoitises en se drapant dans les oripeaux de la diplomatie. […] Ceux qui estiment, dans le camp des chevaliers de l’illusion, qu’en cas de crise majeure l’U.E. nous viendrait en aide se trompent cruellement. Le lâchage par cette dernière, lors de la crise Suisse – Libye, à partir de 2009, en est une illustration éloquente (p. 67). »

    Le havre de paix et de prospérité attirera la convoitise certaine soit des États en faillite, soit – si s’effondrent les structures étatiques – des bandes territorialisées surarmées et pillardes. Dans cette perspective inquiétante, le conflit prendrait une tournure nouvelle, celle de « guerre rampante (p. 73) », l’hybridation post-moderne de la guerre conventionnelle et de la guérilla. On peut par exemple imaginer que les troubles qui affectent aujourd’hui Marseille et Colombe (près de Paris) atteignent un jour Lyon, Grenoble ou Annecy. Afin de contenir les razzias vers les paisibles contrées suisses, les citoyens-soldats helvètes effectueront des opérations ponctuelles contre les Minguettes à Vénissieux, Vaulx-en-Velin ou le quartier lyonnais de La Duchère…

    La Suisse dispose encore d’« un instrument adapté, souple (mais qui pourrait l’être encore plus), bien instruit et commandé, immédiatement mobilisable, possédant à la maison son arme de service avec la munition, doté du matériel idoine, qui connaît admirablement ses compagnons d’armes, le terrain, qui est rompu au combat urbain, complètement implanté dans la population, puisqu’il est lui-même la population. En outre, avec les spécialistes civilo-militaires qu’il compte dans ses rangs, il peut offrir un renforcement bienvenu aux spécialistes militaires de la cyber-guerre, de la guerre chimique, de la technique de désinformation, de la guerre économique… (pp. 74 – 75) ». Les auteurs redoutent cependant le succès du oui. Ses conséquences seraient dévastatrices tant la milice appartient à l’esprit suisse lui-même. « La milice, écrivent-ils, c’est la responsabilité partagée entre tous (p. 37). » Or partager la responsabilité entre tous, n’est-ce pas une formule synonymique pour définir une démocratie – l’ultime ? – consciente d’elle-même ?

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

    • Jean-Jacques Langendorf (avec la collaboration de Mathias Tüscher), Une digue au chaos. L’armée des citoyens, préface de Philippe Leuba, Cabédita, Bière (Suisse) – Divonne-les-Bains (France), 2013, 78 p., 18