Pierre Cassen, l'un des fondateurs de Riposte laïque, est l'une des voix les plus percutantes de la résistance contre le rouleau compresseur de la conquête islamiste.
—Travaillez-vous à l'implantation d'une branche du mouvement allemand Pegida en France ?
— Non. Riposte laïque a son existence propre, avec quelques belles réussites à son actif, dont ses Assises et les très populaires « apéro saucisson pinard ». Faire du Riposte laïque, qui est tout de même une référence, sous l'appellation de Pegida, n'offre aucun intérêt. Toutefois, s'il y avait eu plusieurs courants de notre bord décidés à unir leurs forces pour lutter contre l'islamisme sous le label de Pegida, nous l'aurions fait. Ce n'était pas le cas. Pourquoi alors faire du neuf quand nous avons de l'ancien bien établi et en pleine croissance ?
—Le mot d'ordre de Pegida, « Non à l'islamisation, nous sommes le peuple » ne fait-il pas écho à « la France aux Français », lancé par le FN il y a quarante ans ?
—La condamnation de l'immigration par le FN est effectivement constante depuis la création de celui-ci, en 1972. Mais Jean-Marie Le Pen a longtemps considéré que l'islam était compatible avec les valeurs de la République. Il y a là une conception propre à la génération qui s'est battue pour l'Algérie française et qui se souvient notamment des harkis, demeurés fidèles à la France. « On est français par le sang reçu ou versé. » Certes... Mais ces musulmans avaient reçu un enseignement fiançais, qui les avait en partie occidentalisés. Le colonialisme avait quelque peu rogné les serres de l'islam.
Ce dernier, qui a aujourd'hui retrouvé toute sa vigueur conquérante et son intolérance pathologique, n'a plus grand-chose à voir avec celui que pratiquaient les peuples arabes sous administration coloniale. L'islam contemporain, c'est celui du ressentiment de la revanche, de la conquête, du fanatisme et d'une haine anti occidentale sans limite. C'est celui qu'expriment ces djihadistes nés en Europe, dont plusieurs milliers d'entre eux en France, devenus des tueurs et des bourreaux de l'Etat islamiste.
—Marine Le Pen pas assez virulente donc, selon vous, contre l'islam ?
Le FN m'a toujours paru beaucoup plus hostile à l'immigration, dans son ensemble, qu'à l'islam en particulier. En outre, devenu l'un des trois grands partis de France, il représente aujourd'hui une alternative sérieuse au pouvoir. Ce qui oblige ses dirigeants, et on peut très bien le comprendre, à pondérer leurs discours. Par exemple, Marine Le Pen tenait il y a quelques années, sur l'interdiction du voile dans l'espace public, des propos beaucoup plus clairs et plus fermes qu'actuellement. Un parti aspirant à gouverner a besoin, pour arriver au pouvoir, d'une stratégie électorale plus consensuelle. Mais tout de même : lorsque, dans un sondage du Monde, 74 % des Français estiment l'islam incompatible avec les valeurs de leur pays, on peut regretter que le principal parti qui incarne l'indépendance nationale se trouve sur cette question primordiale un peu en dessous de ce que ressent une grosse majorité de nos compatriotes. Et je ne parle pas des discours chevènementistes particulièrement imbéciles que tiennent certains dirigeants de second rang, mais à l'influence grandissante, selon lesquels ce n'est pas l'islam qui pose problème, mais seulement ses extrémistes. Pour ceux qui ne supportent plus l'envahissement de l'espace public, tout voile dehors, par les sectateurs de Mahomet l'exécutoire de leur exaspération et de leur colère, en dehors de leurs appartenances politiques, ce sont des mouvements comme Riposte laïque ou Pegida.
—Face à l'immigration, une seule solution ; la remigration ?
— Même si nous fermions aujourd'hui le robinet de l'immigration, ce qui n'est pas à l'ordre du jour, par le seul fait du dynamisme démographique évoqué ci-dessus, le cauchemar annoncé par Zemmour, Onfray, Houellebecq et beaucoup d'autres arriverait de façon inéluctable, mais un peu plus tardivement : dans cent ans au lieu de cinquante... Ce qui s'est produit depuis plusieurs décennies, la déferlante d'une immigration massive, sauvage, incontrôlée, sans intégration et majoritairement islamisée, apparaît comme un accident de l'histoire sur lequel les Français non jamais eu à se prononcer. Notamment parce que leurs dirigeants leur ont menti en trichant délibérément sur les statistiques. Et en imposant une sorte d'embargo sur ce sujet. Pour éviter que les musulmans ne deviennent majoritaires chez nous, à court terme ou à moyen terme, oui, la remigration s'impose.
—Par quels processus ?
—A périodes exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Mêmes si celles-ci peuvent être conflictuelles. Il existe plusieurs parallèles historiques, par exemple la population germanophone des Sudètes ou celle des pieds-noirs d'Algérie... Nous disposons de trains, d'avions et de bateaux. Expulsons vers leurs pays d'origine, sans violence mais fermement, tous ceux qui se comportent mal dans nos hôpitaux et nos écoles, tous les délinquants, tous les propagandistes du djihad, tous ceux qui multiplient les revendications communautaires... Il y a dans le monde 57 pays musulmans où ces gens-là pourront vivre en toute conformité avec leurs idéaux. Faisons donc leur bonheur, malgré eux s'il le faut...
Propos recueillis par Jean Cochet PRESENT Hors-série Avril-mai 2015
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