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Le terrorisme jihâdiste, pain béni pour les psychiatres
De Bernard Antony : "On ne cesse de nous en persuader : heureusement le terrorisme jihâdiste n’a rien à voir avec l’islam. C’est la grande et heureuse affirmation historico-politico-religieuse et psycho-sociologique de ce mois d’août. Elle déferle sur toutes les chaines. Allah soit loué, la baliverne de l’islamisme terroriste est enfin déconstruite. Tous les terroristes sont simplement des déséquilibrés sociaux.
Et ce n’est donc pas avec des policiers et des soldats que l’on viendra à bout du terrorisme qui tue partout au cri fallacieux « d’Allahou akbar » mais avec des psychiatres.
Et notre brillant ministre de l’Intérieur, frère Gérard Collomb, d’en appeler, pour en finir avec les bombes, ceintures d’explosifs et camions-béliers, à plus de collaboration avec sa collègue du ministère de la Santé. Car il s’agit de mettre en œuvre autant de psychiatres qu’il faudra, dans les quartiers et dans les prisons pour déceler, dissuader, soigner, éduquer et insérer tous les malheureux jeunes terroristes poussés à commettre, sous prétexte de jihâd, des tueries certes regrettables mais dues à la misère psychologique sinon matérielle dans laquelle ils vivent.
Certes la thérapie psychiatrique de masse, surtout au moyen de la psychanalyse, est de longue haleine mais elle est le prix à payer pour la paix.
Le bon docteur Freud n’avait ainsi pas prévu l’immense débouché de ses analyses dans la prévention du terrorisme. Pourtant, de son vivant agissaient des myriades de terroristes : anarchistes, nihilistes bakouniniens, bolcheviques staliniens, pré-nazis de la Sainte Vehme, Serbes tchetniks et Croates oustachis, Irlandais de l’I.R.A., juifs de l’Irgoun et de la Haganah, Arméniens de l’Asala et allaient venir les Basques de l’E.T.A. C’est que ces terrorismes étaient, il est vrai, inhérents à des causes plus ou moins justes.
Mais, objecteront certains, le modèle mythique des terrorismes n’était-il pas pour tous, des siècles auparavant, celui des haschischins islamistes du « Vieux de la Montagne » en ses forteresses d’Alamut ? Non, on peut certes imputer à bien des idéologies, à bien des nationalismes, à bien des anticolonialismes, les causes des terrorismes. Mais pas à l’islam ! Car, comme le dit François, « les textes sacrés de l’islam sont des livres de paix et de tolérance ». Lisez donc le Coran et les Hadîths et vous en serez persuadés. Et lisez aussi la Sira (biographie) du prophète, ce doux pacifiste intégral. Et bien sûr ceux qui osent affirmer que tous les salafismes, ceux des wahhabites et autres Frères musulmans, d’Al-Qaïda et de l’État Islamique sont l’imitation du prophète, ne sont évidemment que des menteurs.
Enfin, ça y est, on le sait définitivement, répétons-le, le terrorisme n’a vraiment rien à voir avec l’islam ! Ce que l’on appelle le jihâdisme n’est que le fait d’une dénaturation de l’islam par conditions sociales oppressives entraînant des pathologies psychiatriques. On comprend l’effervescence jubilatoire qui désormais ne cesse de grandir parmi les psychiatres et dans leurs syndicats. Le chômage ne menace pas de sitôt leur profession ! Le gouvernement français va en recruter encore et encore. Et espérons que les autres gouvernements de l’Europe de l’Ouest en feront autant. C’est hélas moins sûr en Russie où les hôpitaux psychiatriques ont déjà servi et où Poutine a des idées bien personnelles trop peu humanistes peut-être sur la question du traitement des terroristes.
Quoi qu’il en soit, il faut d’abord voir en face la scandaleuse dénaturation de l’islam, en soi si bienfaisant, par l’injustice sociale source de pathologies psychiatriques terroristes. Selon le bon docteur Dalil Boubakeur de la Mosquée de Paris, ce sont hélas, en France, les jeunes qui sont les plus affectés par les virus de la dénaturation salafiste. Selon des sources d’analyse comportementale convergentes, c’est sur un cinquième de la population musulmane qu’ils progresseraient, soit bien plus d’un million de « fidèles ». Mais ce n’est que dix sur cent environ de ce million qui seraient gagnés par une « radicalisation » plus dangereuse que celle du vieux parti de Jean-Michel Baylet.
Cela aboutit, pour le moins, à un effectif de cent cinquante mille fanatiques prêts à passer à l’acte pour tuer des roumis. Or, on ne peut demander à un psychiatre de « suivre » sur la durée plus de dix jihâdistes à la fois, sans compter que ce n’est pas de tout repos et qu’il y a même des risques… Le recrutement de quelque neuf mille nouveaux psychiatres simultanément imams de préférence, s’impose donc.
On le constate, le traitement psychiatrique du jihâdisme, c’est vraiment pain bénit chez nous pour les psychiatres dont la profession ne risquera plus le chômage.
Mais quid de l’ensemble de l’Oumma islamique avec son milliard et demi de fidèles quand on doit bien constater que comme ses pays « phares », Arabie, Iran et Turquie, nombre de ses États et plus des trois quarts de sa population admirent ou appuient le jihâdisme. C’est dire comme le véritable, l’authentique islam, pacifique et tolérant, est rare en pays d’islam ! Mais là, comment mettre au travail et de surcroit sans l’appui des de la plupart des gouvernements, tous les psychiatres nécessaires pour éradiquer les pathologies psychiatriques dues aux virus de la radicalité propagées du Nigeria à l’Indonésie ?
Comme ces pathologies affectent le tiers au moins de la population, la démonstration peut être facilement établie que ce n’est pas moins de… vingt millions de psychiatres qu’il faudrait, une fois guéris les gouvernants, pour ramener vers les douceurs de l’islam authentique les quelques deux cents millions de personnes chroniquement en proie à des psychoses jihâdistes.
Mais heureusement tout de même qu’il n’y a aucun lien de cause à effet entre l’islam et le terrorisme."
par Michel Janva
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La liberté d'expression selon la "dissidence" Doc#6
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L’euro va mal, merci pour lui!
En une semaine, les mauvaises nouvelles se sont accumulées pour l’euro. Ces nouvelles sont essentiellement politiques. On ne reviendra pas ici sur les problèmes économiques de la monnaie unique, qui ont été décrits et analysés, sur mon blog, dans plusieurs notes1.
Ces nouvelles viennent pour certaines d’Italie, ce qui n’étonnera personne vu la situation dans ce pays, que l’euro étrangle véritablement. Mais, le point important est aussi que ces nouvelles nous viennent d’Allemagne. Cela est plus intrigant, et mérite explication.
Les mesures de la BCE anticonstitutionnelles?
La cour constitutionnelle de Karlsruhe, qui est en réalité l’équivalent de la Cour constitutionnelle, a reconnu que les mesures de la Banque centrale européenne (BCE) que l’on appelle le PSPP (ou Public Sector Purchase Program) pourraient constituer une violation de la Constitution allemande. La Cour de Karlsruhe a déclaré, dans ses attendus, que des « raisons significatives existaient pour que l’on considère que la BCE a outrepassé son mandat ».
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Vive l'Europe : Ludovic Lefebvre, nouvelliste et dramaturge (août 2017 )
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Un FN menaçant? Un FN bien vivant!
Ce sera le gros dossier chaud de cette rentrée, laLoi travail voit se dresser contre elle de nombreuses oppositions dont celle très résolue du Front National. Selon un partage des rôles qu’affectionne les médias qui attribue à cette tendance politique une légitimité sociale qu’elle n’a plus depuis longtemps, l’extrême gauche communiste, mélenchoniste, socialo-trotskyste entend préempter ce débat. Quand bien même porte-t-elle par ses trahisons, ses errances idéologiques, voire sa haine de la France française, la responsabilité historique que l’on sait dans la paupérisation et la tiers-mondisation des salariés et des catégories populaires. L’opposition nationale elle, s’oppose vigoureusement à la réforme du code du Travail, certes nécessaire mais très mal menée ici et imposée dans ses modalités par l’Europe de Bruxelles. Une opposition sur la méthode (le choix des ordonnances pour échapper au débat et aux questions qui fâchent) et surtout sur le fond en ce que le FN estime qu’elle accroîtra l’insécurité des salariés et les problèmes des entreprises.
Nous contestons notamment la volonté du gouvernement de mettre en place des accords d’entreprise qui vont augmenter le pouvoir de syndicats très peu représentatifs, orientés, démonétisés, mais aussi générer dans chaque secteur une concurrence déloyale, en lieu et place des accords de branche défendus par Marine lors de la campagne présidentielle. Une Loi travail que la présidente du FN évoquera certainement lors de son grand discours de rentrée politique à Brachay (Haute-Marne) le 9 septembre et lors de l’université d’été frontiste à la fin de ce même mois; même si les commentateurs sont nettement plus excités par les hypothétiques divisions du Front National possiblement générées par des différences de vues sur la stratégie, la tactique, les idées, le programme à mener dans le cadre de la refondation annoncée.
Elu grâce au soutien du FN en 2014, (l’efficace) maire de Béziers, Robert Ménard, partisan attitré et militant de l’union des droites a publié mardi dans Le Figaro une tribune très radicale ( Lettre ouverte à mes amis du Front National) dans laquelle il réaffirme son souhait de voir le FN se rendre « plus fréquentable » auprès de la droite «classique » et de « ne pas mettre tous les responsables des Républicains dans le même panier ». Bruno Gollnisch juge lui que le FN est tout à fait fréquentable et il a par ailleurs, comme tous les frontistes, une claire conscience de l’extrême hétérogénéité des idées qui animent les rangs d’un parti comme LR.
Cela étant dit, Robert Ménard déplore aussi le retrait de Marion Maréchal-Le Pen, prône un renouvellement des personnalités à la tête du FN, lui demande de s’ouvrir à une nouvelle génération militante issue notamment de la Manif pour tous, de s’inspirer du réel, de l’action des élus locaux divers droite. Surtout, il ne ménage pas ses critiques vis-à-vis de la campagne présidentielle de Marine et attaque « cette vieille chimère d’une alliance possible avec les souverainistes de gauche, une ligne incarnée aujourd’hui par Florian Philippot ». Ce à quoi Florian lui a répondu mercredi dernier sur France 2 qu’ il n’existait « aucun doute » sur la légitimité de la présidence du FN par Marine et qu’ « On ne va pas faire l’union des droites avec des gens qui nous ont trahis méthodiquement quand ils sont arrivés au pouvoir (…) et qui par ailleurs sur les positions économiques et européennes sont aux antipodes des nôtres ».
Interrogé sur LCI, Nicolas Bay, a estimé que « quand on mène une réflexion de fond sur notre stratégie – ce qui est parfaitement légitime, c’est même une preuve de maturité politique -, il ne faut pas tomber dans une espèce de dérive qui consisterait à tout remettre en question ». Et de noter encore: que Marine est « la plus à même de nous représenter et de nous diriger » après avoir « porté le Front National à un niveau historiquement jamais atteint dans son histoire »
C’est en effet le fond du débat tant il est vrai que c’est à l’aune des dernières campagnes présidentielle et législatives que sont formulées les critiques, les réflexions, qui encore une fois sont légitimes, ne doivent pas être écartées si elles sont constructives et entendent mener nos idées au pouvoir, à l’encontre de la direction du Front National
Or, il s’agit aussi d’analyser lucidement, les résultats de cette séquence électorale, sans satisfecitdéplacé mais sans auto-flagellation excessive qui le serait tout autant. Il nous parait intéressant de relayer ici quelques extraits de l’article d’un militant savoyard du NPA, Laurent Ripart, « Enseignant-Chercheur en histoire du Moyen Age » à Chambéry , paru dans l’Anticapitaliste, la revue mensuelle de ce petit parti trotskiste et repris par Médiapart dont le sieur Ripart est un contributeur régulier.
Baptisé « Front National un échec électoral en trompe l’œil », sa longue tribune n’est pas dénuée de données factuelles auxquelles nous pouvons adhérer, abstraction faite des scories de la langue de bois antifasciste. Que dit-il ? Il constate qu’ « avec 7,6 millions de voix, le FN a obtenu en 2017 son meilleur résultat au premier tour d’une présidentielle, Marine Le Pen améliorant son score de 2012 de 1,2 million de voix, ce qui signifie qu’elle a accru en 5 ans ses résultats de 19,5 %. Une nouvelle fois, le FN démontre qu’il se trouve sur une dynamique ascendante de longue durée : si l’on fait exception de son trou d’air de 2007, il n’aura cessé depuis 20 ans d’améliorer son score à chaque présidentielle, progressant à un rythme annuel moyen d’environ 200 000 voix par an. Si cette croissance n’est pas rapidement enrayée, le FN devrait être en mesure d’arriver dans une dizaine d’années à réunir 10 millions de voix au premier tour, ce qui constitue sans doute le seuil nécessaire pour lui permettre d’accéder au pouvoir. »
« Le Front National peut nourrir d’autant plus d’espoirs poursuit-il, que ses résultats en demi-teinte sont pour une grande part liés à des causes conjoncturelles » – l’affaire des assistants parlementaires, un manque de précision « dans l’entre-deux-tours vis-à-vis de l’euro et des institutions de l’Union Européenne », « la dynamique de la campagne Mélenchon »… Or, « chacun de ces éléments ne relevant pas d’un problème structurel, le FN semble donc disposer d’une importante marge de progression qu’il devrait pouvoir faire fructifier pour peu que le contexte lui soit plus favorable et qu’il parvienne à crédibiliser davantage le discours de sa candidate. »
« Marine Le Pen a amélioré son score d’un tour à l’autre de 3 millions de voix, attirant 17 % des suffrages qui s’étaient portées au premier tour sur François Fillon et 9 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon Les élections présidentielles de 2017 ont ainsi démontré que le Front National était désormais capable de rassembler bien au-delà de lui, le ralliement entre les deux tours de Dupont-Aignan ne constituant que le symbole d’une nouvelle réalité : pour une frange notable de l’électorat de droite, le vote FN peut désormais être perçu au second tour comme une option crédible. »
Certes, « pour le FN, les résultats des élections législatives peuvent à première vue sembler très décevants »( 2,9 millions de voix au premier tour, 13,1 % des suffrages, un demi-million de voix en moins par rapport à 2012). « Si Marine Le Pen a reconnu (…) que ces résultats étaient extrêmement décevants , ils sont toutefois loin d’être totalement négatifs. Le très fort niveau de l’abstention a en effet rendu ces élections législatives très particulières (…) alors qu’en 2012 les deux députés du FN avaient été élus dans des triangulaires, les huit députés de 2017 ont en revanche tous été élus dans des duels. Ces victoires sans précédents sont fondamentales, dans la mesure où elles témoignent de la capacité toute nouvelle du FN à l’emporter dans le cadre d’un scrutin majoritaire à deux tours. Marine Le Pen ne s’y est d’ailleurs pas trompée, puisqu’elle s’est empressée de souligner, non sans pertinence, que ces résultats démontraient que le fameux plafond de verre, censé condamner le FN à échouer toujours au second tour, n’existait désormais plus. Les législatives ont ainsi confirmé ce que les présidentielles avaient déjà laissé paraître, autrement dit que le FN est désormais capable d’impulser une dynamique de rassemblement entre les deux tours, ce qui ne s’était jusqu’à présent jamais produit dans son histoire électorale. »
Last but not least, cette progression s’accompagne parallèlement d’un essoufflement très marqué de l’impact des campagnes de diabolisation du Mouvement national note encore Laurent Ripart : « à la différence de 2002, la présence cette année de Marine Le Pen au second tour n’a guère suscité d’émotion dans la société française, si l’on en juge en particulier par l’absence de toute mobilisation d’ampleur. Cette séquence électorale aura ainsi démontré que la direction du FN a réussi son opération de dédiabolisation ».
Il rappelle aussi que « la stratégie d’alliance » annoncée par Marine au lendemain de l’élection présidentielle, la « perspective de construction d’un rassemblement des patriotes ne relève (…) en rien d’une rupture dans l’histoire du FN, puisqu’elle ne constitue qu’une simple remise à l’ordre du jour de sa vieille politique de rassemblement de la droite nationale, qui constituait déjà en 1972 le projet fondateur du Front National. (…) Si toutes ces expériences ont échoué, puisque le FN a dû à chaque fois se contenter de quelques rares débauchages individuels, force est de constater que les circonstances actuelles n’ont jamais été aussi favorables à la mise en place d’un tel projet. L’affaiblissement et l’éclatement de la droite républicaine, désormais divisée en deux groupes à l’Assemblée Nationale, dotent le FN d’une attractivité nouvelle et lui offrent une occasion unique d’imposer son leadership à une droite, qui pourrait bien vite constater qu’elle est trop affaiblie pour pouvoir exister toute seule. »
Bref conclut-il, « le FN n’a en réalité jamais été aussi menaçant. Si ses résultats ne sont évidemment pas à la hauteur de ses espérances, il a réussi à conserver un bloc électoral dont la puissance est d’autant plus remarquable qu’il se dresse sur un champ politique transformé en un champ de ruines (…). Le Front National est aujourd’hui en mesure de constituer au second tour un pôle de rassemblement d’autant plus inquiétant que sa nature profonde n’a rien à voir avec le visage rassurant qu’il s’attache à présenter » (sic).
Bruno Gollnisch l’a dit ces derniers mois et il l’a rappelé sur RTL , Marine a mené « une très bonne campagne », même si elle le « reconnaît, elle a raté le débat, plus d’ailleurs peut-être dans le ton que dans le fond » et le FN est en ordre de bataille pour cette rentrée politique et discuter sereinement de ses orientations, aux côtés de la présidente du FN. Car précisait-il encore sur cette même radio , au FN « nous fonctionnons dans le cadre d’une amitié, d’une identité de convictions qui est très forte même si c’est vrai qu’il y a des nuances» mais « ce sont des nuances par rapport à tout ce qui nous unis ». Alors oui le FN n’a jamais été aussi menaçant pour le Système, à charge pour lui de ne pas perdre de vues ses objectifs fondamentaux et de gérer avec maturité sa crise de croissance.
https://gollnisch.com/2017/08/25/fn-menacant-fn-bien-vivant/
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La mondialisation est un méfait. Partie 1 : la définition du mot "mondialisation".
J'ai jadis écrit que « la mondialisation est un fait, mais pas forcément un bienfait », mais, sur cette question, je suis sans doute moins conciliant désormais, et je n'hésite plus à écrire que la mondialisation est, en définitive mais dès ses origines, un méfait, ce qui ne m'empêche pas de rappeler, et la nuance mérite aussi d'être entendue, que « l'enfer est pavé de bonnes intentions ». Ces quelques semaines d'été passées à Etel, sur la côte morbihannaise et à l'écoute permanente des habitants locaux comme des voyageurs de vacances, ont renforcé cette conviction, en plus de mes lectures estivales, et de quelques informations récentes glanées sur tous les médias.
Précisons néanmoins le vocabulaire pour éviter tout malentendu : la mondialisation n'est pas la simple internationalisation des échanges ou le dialogue entre les voyageurs et les sédentaires locaux, mais bien plutôt, et comme son nom semble l'indiquer, la réduction du monde à une seule entité globale. Est-il si surprenant, d'ailleurs, que les Anglo-saxons utilisent principalement le terme de « Globalization » pour désigner cette fameuse mondialisation et non un terme qui pourrait être la traduction de la «planétisation » évoquée par le théologien chrétien Teilhard de Chardin dans les années 1920 ? Le terme de globalisation serait aussi mieux adapté pour saisir le phénomène d'extension de la Société de consommation à la totalité du monde (société de consommation née et surtout développée aux États-Unis dès le début du XXe siècle) mais il était considéré, il y a quelques années, comme plus anxiogène que celui, apparemment plus « neutre » de mondialisation : comme le soulignait quelques linguistes, le terme de mondialisation a une connotation favorable et une résonance plutôt positive dans les sociétés francophones quand le terme de globalisation est plus « alarmant », le globe étant parfois ressenti comme l'enfermement dans un bocal aux parois glissantes, une impression qui avait, chez les royalistes rennais d'Action Française du début des années 1990 (précurseurs du Groupe d'Action Royaliste des années 2010), provoqué en réaction la naissance du terme et de la notion de «globalitarisme ».
Ainsi, la mondialisation, dont le discours officiel et dominant nous rebat sans cesse les oreilles et qui nous en fait une obligation au nom d'une modernité et d'un progrès eux aussi valorisés avant même que d'être définis et expliqués ou simplement débattus, paraît bien être ce processus, non de simple communication entre des civilisations ou des sociétés reconnues et se reconnaissant les unes les autres, mais d'imposition d'un modèle né en un lieu « nationalement institué » et d'une société qui se veut, ou se prétend, au nom d'un « Bien » qui est d'abord le sien et ne peut être commun à tous, le modèle « universel et unique »à suivre pour être « sauvé » ou, simplement, « accepté »... Mais ce modèle a une grande propension à être assimilé par nombre de récepteurs et pas forcément sous les mêmes traits et formes que l'émetteur premier, ce qui explique que, désormais, la Chine revendique plus encore que les pays d'Europe « la » mondialisation, comme on a pu le constater lors du dernier forum mondial de Davos en janvier 2017, profitant aussi du fait que les États-Unis, longtemps promoteurs d'une mondialisation qu'ils avaient suscitée et abondée, semblaient, au moins à la tête de l’État politique, plus « réservés » envers leur « créature »... Pourtant, que la mondialisation échappe aux mains de Washington (du moins du Pouvoir de la Maison Blanche), elle n'en reste pas moins fidèle à ses grands principes qui voient surtout le triomphe de l’Économique sur le Politique ; de l'Individu sur la personne et la société ; de la Consommation illimitée sur la « mesure » humaine et les lois de la nature ; du « globish » sur les diversités linguistiques et langagières ; de l'Argent sur tous et tout...
Il est, dans les manuels scolaires et universitaires, évoqué des mondialisations plus anciennes, le terme s'appliquant à des processus historiques que l'on nommait autrement jadis, de la romanisation du bassin méditerranéen sous l'Antiquité à l'occidentalisation des Amériques après leur « découverte », jusqu'à la colonisation de l'Asie et de l'Afrique au XIXe siècle par quelques puissances européennes et « l'achèvement » de l'exploration de toutes les terres habitées (ou non) par les géographes et autres scientifiques navigateurs et voyageurs... Toutes ces mondialisations sont des conquêtes et pas seulement des découvertes, et aucune ne fut pacifique en tant que telle. Elles ont même entraîné des exterminations massives, volontaires ou non (le choc microbien n'est pas toujours le résultat d'une intention du conquérant), et la fin de grandes et anciennes civilisations, pour le meilleur parfois comme pour le pire souvent : si la romanisation des Gaules pouvait être considérée comme une « chance » par un Jacques Bainville (en réaction aux discours chauvinistes et « néo-Gaulois » des républicains et des bonapartistes du XIXe siècle), la destruction des peuples indiens par les Conquistadores peut bien être compris comme un ethnocide culturel doublé d'un populicide humain...
Aujourd'hui, la mondialisation rencontre de multiples résistances de par le monde mais sa capacité d'attraction paraît la plus forte : elle apparaît comme l'illusion de la prospérité générale quand elle n'est, en fait, que la justification des injustices sociales et de la démesure, en particulier financière, dont l'épisode Neymar de cet été n'est qu'un exemple parmi d'autres...
(à suivre)
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Cette année là #2 évoque : 1981 et la sortie du livre « l’idéologie française » de BHL
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Dans le quotidien PRÉSENT d'aujourd'hui : un entretien avec Thierry Bouzard, auteur du livre "Notre identité en chansons" (Les Bouquins de Synthèse nationale)
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Niquez vos (prétendues) races !
Voici une intéressante et pertinente tribune [Causeur, 23.06] sur fond d'intelligence, de subtilité et d'humour. Elle suscite ainsi - sur un sujet en fait grave et sérieux - la réflexion plutôt que la polémique facile. Catherine Rouvier a participé à quelques unes de nos réunions en Provence. Et nous en gardons un très bon souvenir ... LFAR
Un décret remplace désormais la notion de race, « qui n’est pas applicable aux êtres humains », par celle de « prétendue race »
Depuis le 3 août, un décret relatif aux provocations, diffamations et injures non publiques présentant un caractère raciste ou discriminatoire « substitue à la notion de race, qui n’est pas applicable aux êtres humains, celle de « prétendue race » » et « améliore la lutte contre les manifestations de racisme, de sexisme et d’homophobie dans des conditions similaires à ce qui a été prévu par la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 ».
Allons bon, cette loi de janvier, on ne l’avait pas vue passer. Car depuis janvier, on a été vraiment très très occupés. C’était les primaires, et on allait se geler sur des places ventées et pluvieuses pour soutenir des candidats élus par nous mais lâchés par leur parti… Puis ce furent les élections présidentielle puis législatives.
Ignorance crasse
Mais là… c’est le calme plat. A l’Elysée, à l’Assemblée, ils sont tous en vacances. Un tweet compassionnel par-ci, une photo de presse par-là, et ils retournent prendre l’apéro sur le vieux port, escalader le col de Bavella ou faire du surf à Hossegor. Circulez, y a rien à voir…
Et du coup nous, les citoyens, temporairement privés de spectacle, nous passons tous nos vacances, forcément, à lire les lois et leurs décrets que « nul n’est censé ignorer » sur nos iPhones, entre le bain de mer et l’apéro. A fortiori les journalistes.
Dès lors il est incompréhensible qu’après l’attentat de Barcelone, Mounia, chroniqueuse sur Beur FM, ait tweeté : « Niquez vos races, ceux qui s’indignent parce qu’ils auraient pu être victimes, mais qui n’ont rien dit pour l’attentat de Ouagadougou ».
Sur le fond du propos on ne peut qu’être d’accord. Le silence coupable des médias sur cette attaque sanglante en Afrique est coupable, quand ils en font des tonnes dès que c’est près de chez nous.
Mais sur la forme… Mounia, Mounia, a quoi ça sert que Hollande, puis Macron, se décarcassent ? Vous avez bien écrit : « Niquez vos races ? »
Déraciner Voltaire
Alors déjà, Mounia, de race il n’y en a qu’une. C’est la race humaine. Avant on disait l’« espèce humaine », et on la divisait en « races ». Le dictionnaire Littré de 1878 nous l’apprend en citant Voltaire lui-même, qui écrit dans son Essai sur les mœurs et l’esprit des nations : « la race des nègres est une espèce d’hommes différant de la nôtre, comme la race des épagneuls l’est des lévriers ». Mais ça c’était avant, et la statue de Voltaire va sans doute bientôt trembler sur socle.
Sous Hollande, on a assorti l’usage du mot « race » d’une notice explicative ou - comme on dit en droit – d’une clause restrictive d’interprétation : « race, ok, mais alors au singulier ».
Dans les écoles, les maîtresses ont tenté de l’expliquer : « Il n’y en a qu’une, vous entendez ? Et ne me regardez pas comme s’il y existait des différences entre les humains. On a tous le même ADN, vous entendez ? Et du reste, des découvertes scientifiques ont prouvé que toute l’humanité était noire, et qu’on s’est en partie décolorés avec le temps ». « Et les asiatiques, Madame, leurs yeux bridés, c’est venu avec le temps ça aussi ? »
L’antiracisme, Littré n’y avait pas pensé
Bref, c’était compliqué, et les « petits races », comme on appelait les enfants au XVIIIème siècle (Littré toujours), étaient durs à convaincre.
Alors, avec Macron, on est passé au plan B. Désormais il n’y a pas « une seule race humaine », il n’y en a plus du tout.
Le texte du décret du 5 août est formel : « la notion de race (…) n’est pas applicable aux êtres humains ». Interdire absolument d’appliquer le mot race aux humains aurait, d’après le décret, une vertu : ça « améliore (…) la lutte contre les manifestations de racisme ».
Ça, l’antiracisme, Littré n’y avait pas pensé. Il faut dire qu’à son époque le mot « racisme » n’existait pas. L’émergence, quelques cinquante ans plus tard, de cet « isme » qui, partout et en tous temps, signale la théorisation, sent le dogme à plein nez et précède de peu l’idéologie, a changé la donne.
Ainsi, le « raciste » ne se contente pas seulement de noter les différences. Il trie, il range, il catalogue, il hiérarchise. Pire, il peut dans les cas extrêmes, rêver d’appliquer la vision eugéniste de certains éleveurs de chiens ou de chevaux aux êtres humains. Sont considérés comme « de race » écrit Littré – car les élevages existaient déjà à son époque – ceux qui « descendent directement de la souche, de la race, sans croisements ».
« Ouais, mais ça fait un peu long quand même »
Au pire du pire, celui qui croit encore qu’il y a des races peut même, quand on lui propose une PMA, et si un jour on lui propose une GPA, vouloir choisir sur catalogue le géniteur ou la génitrice afin d’avoir une chance d’avoir un enfant blanc s’il est blanc, noir s’il est noir, etc.
Pas de ça Lisette ! C’est pour éviter de telles dérives que le décret « substitue à la notion de race la notion de prétendue race ». Donc Mounia, il aurait fallu écrire « Niquez vos prétendues races ».
Alors, bien sûr, on peut aussi chercher une autre formule, qui prenne en considération les différences morphologiques sans plus prononcer le mot maudit. Pour ma part, j’ai trouvé ! C’est chez Buffon. On ne fait pas plus « scientifique »… Il s’agit des « variétés dans l’espèce humaine ». Je suis fière de ma découverte.
« Ouais, mais ça fait un peu long quand même », me dit Mohamed qui joue au foot avec son pote, et à qui je tente de communiquer mon enthousiasme. Sans comprendre la vraie portée de cette remarque, je me replonge dans la passionnante lecture de l’« Histoire naturelle », tandis qu’il reprend son jeu. Mais soudain, tombé par terre sur le gravier coupant après un croche pied vicieux de son copain Martial, il hurle « Nique ta race ! » Je corrige : « Ta prétendue race, Mo’, ta prétendue race »… C’est vrai que « nique ta variété dans l’espèce humaine », c’était « un peu long ».