- Page 46
-
-
Islamisme : naufrage de la gauche collabo, par Ivan Rioufol
Le gratin des collabos de l’islamisme a signé son entrée dans l’Annuaire de Honte. En effet, plus de cinquante personnalités ont appelé, vendredi dans Libération, à manifester contre l’islamophobie, le 10 novembre à Paris. Alors que bilan officiel des actes racistes en France pour 2018 a recensé 100 actes antimusulmans, soit le plus bas niveau depuis 2010, les signataires assurent : “Depuis des années, la dignité des musulmanes et des musulmans est jetée en pâture (…) Depuis des années, les actes qui les visent s’intensifient”. En réalité, seuls les actes antisémites (541) ont bondi de 74% en 2018, majoritairement sous la pression de la judéophobie islamique. Les actes antichrétiens (1063) sont restés stables. Mais le récent attentat contre la mosquée de Bayonne par un vieux cinglé, ajouté à la remarque faite par un élu RN à une mère portant le hidjab dans une enceinte publique, ont suffi à ces militants de l’islam pour faire passer les musulmans de France pour les victimes d’un racisme “en raison de leur foi”.
La lutte contre l’islamophobie n’est plus seulement la bannière des fondamentalistes, qui cherchent à criminaliser la critique de l’islam politique et à réintroduire le délit de blasphème. Ce combat est devenu également celui d’une gauche qui s’est perdue dans la flatterie d’une idéologie totalitaire, violente, sexiste, judéophobe. A côté d’organismes infiltrés par l’islamisme comme le CCIF ou l’Unef, ou de militants comme Yassine Belattar, Rokkaya Diallo ou Edwy Plenel, se retrouvent dans Libé les noms de Jean-Luc Mélenchon (LFI), Philippe Martinez (CGT) Yannick Jadot (EELV), Olivier Besancenot (NPA)…
Ce pacte entre l’islamisme et la gauche communautariste n’est, à dire vrai, pas une surprise. Ces deux mondes partagent une même détestation de l’Occident et de ses libertés. Mais ce front vient opportunément consolider la stratégie de victimisation de l’islam politique, qui pousse les exaltés à la confrontation avec leurs opposants. Samedi, une manifestation islamiste anti-Zemmour, organisée devant CNews, a laissé déborder un ahurissant flot de haine et de menaces. Abdelaziz Chaambi, militant de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie et fiché S, a tout d’abord dénoncé “la poignée de sionistes” qu’il croit voir dans une partie du PS. Il a ensuite rendu hommage à ses “frères de Gaza“. “Gaza, c’est l’islam qui résiste et qui se bat contre l’armée sioniste”, a-t-il déclaré sous les applaudissements d’une petite foule. “Maintenant il faut se battre !“. Parlant d’Eric Zemmour, Chaambi l’a présenté comme “un bâtard né d’un mariage incestueux entre les politiques et les médias“.
Il a poursuivi : “Ils ont fabriqué un monstre. Une bête immonde, quand elle est nourrie de nourriture avariée, elle nous chie sur la gueule. Quand elle mange de la nourriture franco-française, elle nous chie des Caroline Fourest, des Bruckner, des Praud, des Zemmour, des Morano, des Rioufol, des Clavreul, des Bouvet, des Odoul. Et quand ce monstre mange du couscous ou de la harissa il nous chie des Zohra Bitan, des Lydia Guirous, des Zineb El Rhazoui “.
Voici avec qui la gauche traîtresse et ses censeurs ont choisi de faire cause commune. Est-il besoin de commenter davantage ce naufrage?Ivan Rioufol
Texte daté du 4 novembre 2019 et repris du blog d’Ivan Rioufol
https://fr.novopress.info/215919/islamisme-naufrage-de-la-gauche-collabo-par-ivan-rioufol/
-
Pour « sauver la planète », l'industrie tue les campagnes
Au nom de la transition énergétique, les campagnes s’industrialisent à grande vitesse. L’autrice de cette tribune raconte la métamorphose de la Haute-Marne, autrefois vivante et dorénavant colonisée par les éoliennes, les méthaniseurs, les plantations de biomasse
Il est minuit, ma maison vrombit, mon cœur est écrasé, mon crâne résonne. Les fenêtres fermées, les boules Quies ne font qu’empirer les choses. Où aller ? Au fond des bois ? Les infrasons des éoliennes industrielles ne connaissent pas les frontières. Elles sont partout. Mon corps est à bout.
Seules deux vallées ne sont pas encore attaquées à proximité de chez moi. Les mâts des éoliennes et les méthaniseurs poussent aussi vite que tombent les forêts ! Il n’y a plus de refuge. La campagne s’industrialise.
J’ai passé le week-end chez moi, face aux collines, dans mon village de 70 habitants, la maison dans laquelle mes enfants ont grandi, qu’on a restaurée ensemble. J’avais beaucoup à faire, je n’ai rien fait ou presque, je n’ai pas eu besoin de regarder la météo pour savoir d’où venait le vent. Mon corps n’avait qu’une tension, fuir ce lieu inondé par un poison vibratoire. Du sud au nord, en passant par l’ouest, plus de 70 éoliennes industrielles de 150 mètres. À l’Est, six, 183 m de haut, diamètre 150 m, bientôt 29. Partout, des centaines en projet ou prêtes à sortir de terre. Du haut de la colline, j’ai dit adieu aux couchers de soleil il y a neuf ans, et récemment aux levers. Adieu à la nuit pure. Les promenades sur le plateau rendent fou.
Les bois qui n’ont pas encore été rasés sont dépouillés depuis qu’on ne parle plus de forêts, mais de biomasse
À 200 m de la maison, deux fermes, « normales » il y a peu, incarcèrent désormais douze mois sur douze quelques centaines de vaches sous les tôles. Ventilateurs, tanks à lait, robots de traite, engins qui désilent, mélangent, transportent, paillent, distribuent, curent, et retransportent. Les bruits de moteur sont incessants. Vaches à méthane ou vaches à lait, toutes ont le même sort, les riverains aussi !
Marie, une riveraine, est à bout, sur sa petite route de campagne. Sept jours sur sept, les tracteurs passent pour alimenter le méthaniseur voisin en fumier collecté dans un rayon de 60 km, les prés ont été retournés pour planter le maïs qui servira à nourrir le méthaniseur et les vaches prisonnières qui fournissent la manne. La paille aussi voyage. Sous la canicule, les vaches enfermées hurlent, tapent nuit et jour dans la ferraille qui les enferme, l’ensilage pue.
Où aller ? Au fond des bois ? Quels bois ? Ceux qui n’ont pas encore été rasés sont dépouillés depuis qu’on ne parle plus de forêts, mais de biomasse. De mes fenêtres, je vois clair au travers des collines. Plus de sous-bois, des champs de troncs. Le long des chemins, les arbres trop jeunes, condamnés à ne pas devenir des chênes centenaires, s’alignent, en attendant d’être déchiquetés avec beaucoup d’énergie, recollés en pellets, voire transformés en carburant ! Il y a quelque temps, un bûcheron s’inquiétait : « Dans dix ans, il n’y aura plus rien ! » Sur les photos aériennes, une bande boisée au bord des routes, pour tromper le peuple, mais c’est une coquille vide. Dix ans, c’était optimiste. Qui ose encore signer les pétitions contre la déforestation de la forêt amazonienne ? Le poumon vert de la France, ça ne compte pas ?
Officiellement, on n’a plus le droit de retourner les prairies [pas pour leur flore et leur faune, on s’en moque, mais comme pièges à carbone, fixateurs de sol…] Jamais on n’en a retourné autant que depuis les débuts de la « transition énergétique » ! Pour le maïs des méthaniseurs, le colza des carburants… Qui ose encore signer les pétitions contre l’huile de palme ?
« C’est une violence inouïe ! » m’a dit ce citadin reconverti à l’agriculture bio. Pour moi, c’est un viol. Un viol de ce pays qui m’a vue grandir, que mes ancêtres paysans ont soigné, que j’ai parcouru jusque dans ses moindres recoins… Un viol de mon droit au silence, ce bien le plus précieux. Depuis bientôt dix ans, hormis quelques nuits glaciales sans vent, pas une heure sans bourdonnement de moteur ou d’éolienne, dans ma maison dont les murs tremblent de cette maladie galopante.
Je bondis en lisant une phrase de l’association NégaWatt : « Nous avons également de vastes zones peu peuplées qui permettent l’installation [d’éoliennes]. » Ben voyons ! Nos élus comptent aussi remplir ainsi la « diagonale du vide ». Mais le vide n’est pas vide, nous y vivons, la nature y vit. Nous ne sommes pas un territoire à coloniser ! Pour eux, nous sommes une poignée de sauvages qui empêchent l’expansion de projets, qu’ils n’osent plus appeler « progrès », mais ont rebaptisé « transition énergétique », et font passer pour une « reconversion écologique ». Nous préférions être abandonnés : au moins, on nous laissait tranquilles !
On n’a pas le droit d’avouer que quelque chose cloche dans ce qui est présenté comme la seule issue
L’écologie, c’est ce que nous avions, avant. Du silence, de vraies nuits, des forêts gérées avec sagesse en mode cueillette, avec respect pour leurs bêtes, grandes et petites. Celles qui ne peuvent pas fuir crèvent désormais au soleil de vastes étendues rasées, les autres ne savent plus où aller. L’écologie, ce n’est pas ce monde industriel qui se cache derrière des noms aguicheurs.
Ce monde, on nous l’impose sans démocratie, avec le plus profond déni de notre citoyenneté, des enquêtes publiques, qui sont des mascarades, les rares refus préfectoraux étant cassés par les tribunaux administratifs. Les enquêtes surviennent sans annonce claire, il faut surveiller les sites préfectoraux, qui ont changé de page sans l’annoncer clairement, supprimé les dates, lieux, natures d’activité ; certains se retrouvent avec des éoliennes derrière chez eux sans jamais en avoir entendu parler. Lors des plaintes, les promoteurs sont juge et partie, seules leurs conclusions sont retenues. La notion de conflit d’intérêts disparaît, les directives régionales sont piétinées, les lois faites sur mesure pour faciliter l’invasion…
Nous sommes dépossédés de notre territoire, sans droit à la parole, sans droit de nous défendre, la proie de lobbies qui manipulent le pouvoir. On nous accuse de « retarder la transition énergétique » avec nos vaines rébellions ; retarder, c’est tout, on se défend, mais on se fait quand même dévorer ! La démocratie est bafouée.
Ceux qui pleurent à cause du bruit, des acouphènes, du cœur qui s’emballe au rythme des pales osent rarement témoigner. Ils ont honte, ce ne serait pas politiquement correct, il faut accepter de souffrir pour « le bien de la planète ». On n’a pas le droit d’avouer que quelque chose cloche dans ce qui est présenté comme la seule issue. Ils ont peur, aussi. Alors que l’électrosensibilité peine à se faire reconnaître, on se gausse de la sensibilité aux infrasons, trop méconnue, qu’on fait passer pour une maladie psychique.
On assiste à un parfait écocide, discret, se cachant sous de pseudo « bonnes intentions »
« Les opposants retardent la transition énergétique. » Mais qui se penche sur nos vies brisées, nos investissements et nos projets tués ? Les vergers que nous ne plantons plus, la maison devenue invivable et invendable, nos promenades quotidiennes, les circuits de randonnée, le panorama d’une ville touristique… L’âme de nos campagnes, notre silence, notre sommeil, notre santé, notre capacité de concentration et celle des enfants des écoles, notre efficacité au travail, les étoiles, le noir de la nuit, nos forêts, nos prairies, la liberté des vaches, le relief, écrasé, ce qu’on n’a plus la force de faire. Tout est tué brutalement ou à petit feu.
Et les ressources ! Que de pétrole pour nourrir avec l’ensilage et l’enrubanné de l’an dernier des vaches qui il y a peu broutaient dehors, là où on cultive le maïs qu’elles ingurgiteront l’an prochain ; pour ériger ces monstres blancs trois fois plus hauts que nos collines, qui, ici, ne fonctionnent qu’à 18 % de leur capacité, de façon intermittente et aléatoire ; pour couper, transporter, déchiqueter nos trop jeunes arbres, cultiver le maïs et le colza. Pour fuir ! Que de sols détruits ! Nous sommes assez près de notre terre pour constater au quotidien cette tromperie que les citadins ne voient pas !
Si au moins tout cela servait à autre chose qu’engraisser sur nos deniers des lobbies et ceux qui leur ouvrent grand les portes. Nous sommes sacrifiés sur l’autel d’une idéologie capitaliste qui veut vendre les engins nécessaires à son accomplissement. Jamais nous n’avons vu autant de machines, entendu autant de moteurs dans nos campagnes, nos forêts, planer sur nos têtes… La « croissance verte » tue l’idée de décroissance, autant que nos territoires, pour justifier ses objectifs.
On assiste à un parfait écocide, discret, se cachant sous de pseudo « bonnes intentions », ou pire, sous une injonction de « sauver la planète ». Mais on s’est trompé de ministère, la production d’énergie pour le confort humain, ce n’est jamais de l’écologie, c’est de l’industrie !
Comme chaque fois que le vent vient du nord-ouest, ma maison vrombit plus que les autres jours. Mon corps ne sait où aller, je pleure. Dans quelques mois, le vent d’est sera lui aussi un poison. Arrêtez la torture ! Laissez-nous vivre ! VIVRE !
Blandine Vue
https://reporterre.net/Pour-sauver-la-planete-l-industrie...
Blandine Vue est docteur ès lettres, diplômée en sciences du langage, lauréate de la Fondation Nicolas Hulot pour ses activités pédagogiques de terrain. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Histoire des paysages (éd. Errance) et un roman, La Colonie (éditions L’Harmattan). -
Dimanche 10 novembre à 14 h 30 : le Parti de la France participera au rassemblement de soutien à Eric Zemmour devant C News à Boulogne-Billancourt
Le Parti de la France invite ses militants et sympathisants à participer au rassemblement pour la liberté d'expression d'Éric Zemmour, organisé dimanche 10 novembre à 14h30 par Riposte Laïque et Résistance républicaine devant le siège de la chaîne CNews (1, Rue les Enfants du Paradis, Bâtiment C, Boulogne-Billancourt).
Alexandre Simonnot, Conseiller municipal de Taverny, prendra la parole au nom du Parti de la France.
-
Révélation sur l'affaire Alstom : le parquet national financier se saisit de l'affaire...
La messe est dite pour les travailleurs de Belfort : lundi 21 octobre, une majorité de salariés a adopté à main levée le plan de licenciement de la direction de General Electric.
Au lieu de virer 792 salariés du site de Belfort, comme initialement prévu, la multinationale américaine n’en vire que 495 ! La belle affaire ! Une technique de négociations somme toute assez classique lorsque les partis sont déséquilibrés : tu sauves ton bras, mais tu n’as plus ta main.
En 2014, la branche énergie du groupe Alstom est rachetée par l’américain General Electric. Cinq ans plus tard, cette cession continue de faire couler beaucoup d’encre.
Le parquet national financier, notamment, a récemment indiqué s’être saisi de l’affaire après qu’un député a émis des soupçons quant à un potentiel «pacte de corruption» impliquant Emmanuel Macron.
Action française Toulon
-
Les cent ans de la fausse paix de Versailles
En cette année du centenaire, on aurait imaginé qu’un peu plus de relief puisse être donné aux anniversaires du traité de Versailles. Ce furent successivement sa signature le 28 juin 1919, et sa ratification par un vote de la chambre des députés le 2 octobre qui auraient dû intéresser les éphémérides. Aucune revue spécialisée n’a daigné s’y intéresser.
À peine une émission historique destinée au grand public envisage-t-elle l’ensemble de cette paix avortée : elle insiste, à juste titre, sur les conséquences du découpage fantaisiste, arbitraire et pétrolier, effectué dans le Proche-Orient sur les ruines de l’empire ottoman. Mais, à la vérité, il s’agit là des traités de Sèvres de 1920, puis celui de Lausanne de 1923, conséquences et compléments des illusions et des outrances de Versailles.
Nous tenterons de contribuer à combler un vide par la publication du livre d'Emmanuel Beau de Loménie "la Ratification du traité de Versailles"[1]
La philosophie d’ensemble de ce système venait en grande partie d’outre-Atlantique, et plus précisément des cercles les plus utopistes du parti démocrate représentés par le président Wilson. Pour la résumer on retiendra sa volonté d’entrer dans l’ère des bons sentiments et d’organiser le monde, pas seulement l’Europe, sur la base de la loi décidée par le camp du Bien.
Mais en son temps, à Paris, la Ville Lumière un instant victorieuse d’un conflit mondial, l’intérêt se portait avant tout sur la dimension hexagonale de la sortie de guerre.
Un débat parlementaire assez virulent se déroula, au Palais Bourbon et dans la Presse du 24 août au 1er octobre. Il fut suivi d’un vote, le 2 octobre et fut confirmé quelques jours plus tard, très rapidement, entre le 9 et le 11, par le Sénat.
Or, c’est à partir de cette date, que fut scellé pour la France le cadre constant des 20 années qui conduisirent à la reprise en 1939 des hostilités. Les inconstances gouvernementales, les inconsistances politiques, les inprévoyances militaires aggravèrent un déclin qu’il aurait été indispensable d’enrayer pour maintenir ou redresser la situation.
Le pays semblait militairement victorieux mais il se révélait moralement et physiquement détruit. Incapable dès lors d’assumer les responsabilités d’une grande puissance, il n’en possédait plus guère que les charges. Il avait perdu les moyens de les assumer.
L’Histoire officielle dominante se montre très peu disposée à évoquer les débats pourtant décisifs de 1919 sur la ratification du traité. Celui-ci résultait, en effet, des négociations entre deux interlocuteurs principaux. La Conférence de la Paix avait été dirigée par le président des États-Unis Harold Wilson, bailleur de fonds des Alliés, et le chef du gouvernement français, Georges Clemenceau, représentant de l’armée victorieuse.
Ce petit livre, dense et vivant, qu’Emmanuel Beau de Loménie consacre à la Ratification du traité de Versailles fut imprimé le 30 juin 1945. Certains aspects peuvent nous en paraître surprenants, voire choquants, de nos jours. Le contexte demeurait marqué par les suites de l’antagonisme franco-allemand. Ce vieux cauchemar semble aujourd’hui anachronique et scandaleux. Il avait constitué l’un des plus puissants ingrédients, mais non le seul, des deux conflits mondiaux.
Rappelons aussi que quelques jours plus tard, du 17 juillet au 2 août, à Potsdam, les conditions de la paix future allaient être discutées. Elles appliqueraient les bases convenues à Téhéran puis à Yalta. En cette année 1945, les accords des trois empires victorieux, et leur entente fragile, n’allaient prendre l’avis d’aucun des six pays qui signeront plus tard le traité de Rome de 1956. Les ruines du Vieux Continent attestaient, alors encore fumantes, à Berlin comme à Varsovie, du désastre occasionné par l’échec des sorties de guerres précédentes.
Tout l’édifice de l’après-guerre allait être artificiellement bâti sur l’illusion mondialiste de la Société des Nations. Dans le discours de la plupart des politiciens de gauche français, radicaux et socialistes, dans les raisonnements de journaux, on retrouve ce lancinant refrain qui ne débouchera hélas sur aucune autre réalité concrète que la paralysie de la république jacobine.
Accessoirement, dès septembre 1919, on allait découvrir que les États-Unis qui avaient posé le principe de la Société des Nations n’y adhéreraient pas, et qu’ils ne souscriraient pas non plus à l’ensemble du traité lui-même.
Or, dans le débat français de la Ratification, deux questions principales s’enchaînaient autour desquelles se construisaient aussi bien les rhétoriques politiques que les conditionnements médiatiques.
1° C’est d’abord, la question des réparations qui primait alors, en réalité, l’ensemble du point de vue gouvernemental parisien. Les destructions matérielles de la guerre avaient surtout ruiné le Nord de la France et la Belgique. Paradoxalement, l’Allemagne vaincue n’avait subi aucune occupation avant l’armistice de 1918. Ceci avait non seulement accrédité le sentiment d’une trahison commise par les "criminels de novembre". Mais aussi le slogan absurde, pour ne pas dire criminel, selon lequel "l’Allemagne paiera", fut inventé par Klotz ministre des finances de Clemenceau. Il supposait à la fois la prospérité du débiteur et le développement des excédents de son commerce extérieur. Entretenant le rêve impossible d’une reconstruction sans quelques nouveaux sacrifices, on s’ingéniait ainsi à promouvoir une politique impossible, contradictoire et par conséquent illusoire.
Bien plus, toutes les perspectives restreignant la puissance centralisatrice se heurtaient aux nécessités de
D’autre part, le débat parlementaire le montre à l’évidence, on devait envisager un recours à de nouveaux emprunts, les besoins de la reconstruction étant immédiats, et d’ailleurs surévalués, et les perspectives de dédommagements étant différés.
L’échafaudage s’écroulera. En 1924, le plan Dawes allait drainer un financement vers l’industrie allemande. En 1929 le plan Young allait conduire à un nouvel aménagement de la dette allemande. En 1931 le moratoire Hoover suspend les paiements. Enfin la conférence de Lausanne de 1932 met pratiquement un terme aux réparations intergouvernementales. Les 132 milliards de reichsmarks dus par l’Allemagne sont alors ramenés à 5 milliards, que Hitler parvenu au pouvoir en 1933 ne paiera pas. Cependant, vis-à-vis des banques, ce ne sera qu’en 2010, soit 92 ans après l’armistice de 1918 que l’État allemand réunifié solda ce qu’il devait encore aux banques et aux prêteurs internationaux.
Du fait de cette illusion des réparations, la France allait se retrouver de plus en plus corsetée par la finance internationale, ses velléités, toujours subsidiaires, d’intervention au secours des nations de l’Europe centrale auxquelles allaient donc se trouver désarmées.
2° C’est dans ce contexte qu’allait être abordée la question du statut punitif imposé à une Allemagne dont on maintenait l’unité.
Aux siècles précédents, une très ancienne préoccupation capétienne s’était opposée, de façon constante à la domination, au sein de l’espace allemand du pouvoir impérial sur les quelque 300 royaumes, principautés ou villes libres qui composaient le Saint-Empire. On citera ainsi la politique de Richelieu fixée sur la théorie des libertés germaniques lors de la Diète de Ratisbonne de 1635, ou bien, sous le gouvernement de son successeur Mazarin les traités de Westphalie mettant fin en 1648 à la guerre de Trente Ans.
Mais de longue date cette ambition dominante au temps du Royaume des Lys, en passe d’être ressuscitée sous le règne des radicaux-socialistes, présente dans les arrière-pensées d’un Clemenceau, lui-même plus particulièrement acharné contre la maison de Habsbourg et l’Autriche-Hongrie, était devenue inaudible. Elle sonnait de manière insupportable aux oreilles de nos Alliés et bailleurs de fonds.
En réalité, ni les États-Unis sans l’intervention desquels en 1917, l’Entente franco-anglaise, après la défection de la Russie, n’eût jamais triomphé des Empires centraux, ni l’allié britannique ne voulaient en aucun cas d’une évolution géopolitique rendant la France maîtresse du continent.
Il ne fallait pas seulement maintenir la structure unitaire du Reich bismarckien. Sa constitution se trouvait renforcée paradoxalement par la disparition des monarchies régionales, en Bavière, Saxe, Wurtemberg etc. Les identités en avaient été, d’ailleurs, largement fondues dans la lutte commune entre 1914 et 1918.
Dans ses cours, comme dans ses livres, le très prolixe professeur franco-allemand Alfred Grosser*[2], mettait en lumière une évolution majeure. Sous la Troisième république, en effet, l’adversaire numéro un, et pratiquement le seul que se désignait le gouvernement de Paris, appuyé en cela par les instruments de l’opinion publique, se situait outre-Rhin. Sous la Quatrième république un premier tournant fut amorcé, partiellement, par Robert Schuman, comme président du Conseil en 1947-1948, et surtout comme Ministre des Affaires étrangères inamovible des 9 gouvernements qui lui succèdent, en moins de 5 ans, de juillet 1948 à janvier 1953[3]; mais sa politique alors concertée avec ses homologues démocrates chrétiens italiens, belges, néerlandais ou allemands, reçut un coup d’arrêt lors du rejet par la chambre des députés le 30 août 1954 de leur projet une Communauté Européenne de Défense.
Or, sous la Cinquième république, ce fut paradoxalement à l’homme du 18 juin que revint de sceller la réconciliation, symboliquement à Reims en juillet 1962, puis juridiquement par le traité de l’Élysée de janvier 1963, avec le chancelier Konrad Adenauer.
On ne saurait mesurer cette démarche sans se souvenir du parcours de son interlocuteur. Il gouverna, de 1949 à 1963, l’Allemagne d’après guerre et contribua puissamment à sa reconstruction. Auteur, avec Ludwig Erhardt du redressement économique de son pays, mais également de son ancrage atlantiste et européen, on peut le considérer comme le fondateur de l’Allemagne contemporaine.
Or, à l’inverse de son prédécesseur Bismarck, il n’est ni un Prussien, ni un luthérien, ni un militant de l’unité, mais un Rhénan, un catholique et un fédéraliste. Bourgmestre de Cologne de 1917 à 1933 il avait pris position à partir de 1919, en faveur de l’autonomie de la Rhénanie vis-à-vis de la Prusse.
Cette question nous semble aujourd’hui entièrement hors de propos. Elle éclaire une partie, mais une partie seulement des discours critiques développés par le nationalisme français dans le débat de ratification du traité de Versailles, qui prendront parti, comme Maurice Barrès en faveur du séparatisme rhénan, sinon pour une occupation stratégique de la Sarre et du Palatinat, ces provinces de la rive gauche du Rhin, considérée comme une garantie, notamment en vue du paiement des réparations.
C’est en gardant présente à l’esprit cette logique de l’époque que l’on doit aborder le très vivant drame classique de ce débat.
Il fut autopsié avec la précision de l’horloger par le plus décapant des historiens français du xxe siècle, Emmanuel Beau de Loménie. Certes, on ne se penche jamais sur les introductions, préfaces, et avant-propos des livres que l’on découvre. Alors que l’auteur, jeune combattant revenu du front rédigeait, à l’époque de ces débats, une thèse de doctorat d’Histoire, on pourrait imaginer qu’il les a couverts pour un libre journal de l’époque.
En réalité, c’est avec le recul du désastre de 1940 qu’il écrit, alors qu’à partir de 1943 il avait commencé d’explorer ce qu’il appelle les Responsabilités des dynasties bourgeoises, au débit desquelles il impute le déclin du pays. Les égoïsmes et les aveuglements du gros argent et de l’affairisme accapareur ne restent jamais absents de son réquisitoire.
Avec la patience et le doigté d’un entomologiste, il les a ressuscités à partir des archives de presse et des collections de ce J.O., qu’il appelle toujours l’Officiel, ce qu’il expose dans son introduction de 1945.
JG Malliarakis
Apostilles
[1]Ce livre de 198 pages au prix de 20 euros paraîtra fin novembre, on peut souscrire avant parution au prix de 18 euros franco de port sur la page catalogue des Éditions du Trident.
[2]Cf. Alfred Grosser La IVe République et sa politique extérieure, 1961, 440 pages, ed. Armand Colin. Il allait consacrer au autre ouvrage à La Politique extérieure de la Ve républiqueédité en 1965 au Seuil. Il a publié, depuis, sur ce thème de nombreux autres ouvrages de référence.
[3]Gouvernements présidés par : André Marie, radical, du 26 juillet 1948 au 5 septembre 1948 ; Henri Queuille, radical-socialiste, du 11 septembre 1948 au 28 octobre 1949 ; Bidault, MRP, du 29 octobre 1949 au 2 juillet 1950 ; à nouveau Queuille du 2 au 12 juillet 1950 ; René Pleven, UDSR, du 12 juillet 1950 au 10 mars 1951 ; encore Queuille, du 10 mars au 11 août 1951 ; de nouveau Pleven du 11 août 1951 au 20 janvier 1952 ; Edgar Faure, radical-socialiste, du 20 janvier au 8 mars 1952 et enfin Antoine Pinay, CNI, du 8 mars 1952 au 8 janvier 1953.
-
Émeutes urbaines: la répétition générale.
Après Issy-Saint-Léger, Champigny-sur-Marne, Étampes, Émerainville, Grigny, Les Mureaux, Mantes-la-Jolie, Trappes, en région parisienne, mais aussi Toulouse ou Béziers, les scènes de guérilla urbaine qui viennent de se dérouler à Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines, ne sont que les premiers feux d'un embrasement général qui viendra tôt ou tard.Qualifier, comme vient de le faire le Premier ministre Édouard Philippe, cette flambée de guet-apens contre la police et les pompiers de "violences commises par de petites bandes d'imbéciles et d'irresponsables" relève au mieux du déni, au pire du foutage de gueule.Dans les deux cas, l'impuissance de l'Etat à maintenir l'ordre en usant, avant qu'il ne soit trop tard, de tous les moyens de répression nécessaires, est criminelle car elle ouvre grand la porte aux prémices d'une guerre qui, pour se dérouler sur notre sol, ne sera pas, pour autant, une guerre civile.Les bandes ethniques organisées et offensives qui passent désormais délibérément à l'action le font par haine globale et viscérale de la France. Une France qu'ils rêvent de voir à feux et à sang.Nous n'en sommes encore qu'au stade de la répétition générale. Quand la pièce se jouera il sera trop tard pour regretter de n'avoir pas agi a temps. -
WikiLeaks Les documents accablants sur MACRON
-
Immigration : en même temps, ça continue ! – Journal du mardi 5 novembre 2019
Immigration : en même temps, ça continue !
Mercredi, le gouvernement dévoilera son plan sur l’immigration. Vingt mesures dont les premières fuites sont déjà apparues dans la presse ce mardi en guise de ballon d’essai. Derrière un durcissement de façade, l’impact des propositions semble ténu… De quoi assurer que la situation migratoire en France n’est pas prête de changer.
Trump officialise sa sortie de l’accord de Paris sur le climat
Donald Trump une nouvelle fois au cœur des critiques avec l’officialisation de la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Des critiques concentrées sur le chef d’Etat américain alors que d’autres pays semblent paradoxalement épargnés… C’est le cas notamment de la Chine où le président Macron multiplie les courbettes face à son homologue Xi Jinping.
Sophie le Tan, nouvelle victime de l’humanisme judiciaire?
Alors que les enquêteurs s’affairent à confondre le meurtrier de Sophie Le Tan, les preuves s’accumulent contre le principal suspect, Jean-Marc Reiser, déjà condamné par le passé. Une affaire qui pourrait mettre en lumière les nombreuses failles de l’appareil judiciaire.
L’actualité en bref
https://www.tvlibertes.com/immigration-en-meme-temps-ca-continue-journal-du-mardi-5-novembre-2019
-
Pour une défense de la civilisation gréco-chrétienne. Retour sur le 1er colloque d’Academia Christiana
Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître assurément pour les organisateurs du premier colloque d’Academia Christiana qui a réuni des personnalités aussi différentes que Jean-Pierre Maugendre, Alain de Benoist, l’abbé Telisson, Philippe Conrad, Guillaume Bernard, Jean-Yves Le Gallou ou Laurent Dandrieu, invités à parler enracinement, mémoire de l’Europe chrétienne, théologie du migrant ou grandes batailles des Européens qui surent, à un moment donné de notre histoire, s’unir pour préserver leur identité.
Il y a quelques années, une telle réunion aurait relevé d’une vision chimérique ou du mariage impossible de l’eau et du feu. Aujourd’hui, c’est désormais chose possible, les animateurs de la Nouvelle Droite et certains représentants du courant catholique identitaire s’étant décidés à rebâtir ensemble les bases d’une civilisation pérenne, face à la double menace de l’islam et du tsunami migratoire organisé par les champions de l’économie mondialiste.
Défense du christianisme
D’entrée de jeu, les responsables de ce cénacle, notre ami Julien Langella et Victor Aubert se sont définis comme « les représentants d’une génération de déshérités, de déracinés et de blessés » qui ont découvert la foi chrétienne en « rentrant par effraction dans les églises catholiques » afin de retrouver les racines chrétiennes de l’Europe. Des racines que Guillaume Bernard a rappelées en apportant son éclairage sur l’universalisme chrétien. Les abbés Telisson et Raffray ont, pour leur part, traité du christianisme incarné et de saint Thomas d’Aquin dont la pensée s’inscrit dans la tradition de la sagesse aristotélicienne et qui intégra la vision grecque de la nature dans la conception chrétienne du monde.
Religion du progrès et migrantocentrisme
Alain de Benoist fit le procès du progrès, « processus accumulant des étapes dont la plus récente est jugée meilleure que la précédente », et rappela que, pour Georges Sorel, le progrès était une « doctrine bourgeoise ». Constatant que notre monde moderne place la richesse et la marchandisation au-dessus de tout, Guillaume Travers montra combien tout cela est en rupture totale avec la conception traditionnelle de l’économie médiévale. Un des morceaux de bravoure de ce symposium est incontestablement l’intervention de Laurent Dandrieu, auteur en 2017 d’un remarquable livre, Église et immigration : le grand malaise, qui a rappelé que, depuis des décennies, le Vatican s’est livré à une véritable canonisation de l’immigré, de Jean XXIII à Benoit XVI en passant par Jean-Paul II. Mais la palme revient incontestablement au pape François qui, après l’inauguration récente d’une statue représentant 140 migrants, a élevé ces derniers à une figure rédemptrice et s’est livré à une véritable canonisation de l’immigré. Ce même François qui, en 2017, reprochait au Européens de défendre leur identité.
Pour une identité commune
Il revenait à Jean-Pierre Maugendre de défendre les racines grecques de l’Europe chrétienne et à Philippe Conrad de montrer tout ce que la chrétienté médiévale, longtemps présentée comme une période d’obscurantisme, doit également à la grécité et à la romanité. Qu’est-ce qu’un héros grec et un saint chrétien ? C’est à cette double question qu’a répondu Nicolas Degroote qui a opposé curieusement Agamemnon à Abraham, faisant ainsi référence à Kierkegaard, pour lequel « le sacrifice d’Abraham marque une séparation entre le moral et le divin qu’ignorait le héros grec ». Il restait à Jean-Yves Le Gallou le soin de brosser la fresque des grandes batailles des Européens, des guerres médiques à Lépante en passant par les Thermopyles, les guerres puniques, la bataille de Poitiers ou la Reconquista. Des batailles qui permirent à nos peuples de repousser l’envahisseur perse, arabe ou ottoman et d’affirmer leur identité européenne.
Au terme de cet après-midi studieux, chacun a pu constater que, contrairement à ce que peuvent penser certains, la métapolitique est, tout autant que le militantisme politique ou associatif, une des armes des victoires futures. Elle est indispensable pour affronter les combats de demain et permettre à chacun de savoir pourquoi il faut construire des digues et être du bon côté de la barricade. Comme le disait le grand philosophe Gustave Thibon, « rien ne prédispose plus au conformisme que le manque de formation ».
Françoise Monestier 01/11/2019
Source : Présent
https://www.polemia.com/defense-civilisation-greco-chretienne-colloque-academia-christiana/