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lobby - Page 1802

  • Le cinéma français sous la coupe des bien-pensants

    Propagande. Avec la sortie de “Samba”, comédie à la gloire des sans-papiers et de ceux qui les aident, le cinéma français s’enfonce une nouvelle fois dans un moralisme qui ne date pas d’hier mais se fait de plus en plus pesant, utilisant la fiction pour changer les mentalités.

    Il existe un pays merveilleux où les immigrés ne posent pas le moindre problème mais ne sont qu’une source incontestable d’enrichissement mutuel ; une contrée enchantée où, tous sans exception ou presque, ils sont gentils, travailleurs, modestes, laïcs, avides de s’intégrer sans rien renier, naturellement, de leurs racines (car tout peut se concilier, la contradiction n’existant pas dans ce pays de cocagne), généreux, chaleureux, ne connaissant de la violence que celle qu’ils subissent de la part d’une minorité d’autochtones aussi racistes que lâches, et d’une police qui s’obstine à les traquer sans raison valable. Ils sont certes un peu truqueurs, brandissent parfois de faux papiers ou des identités fictives, mais ce n’est qu’un hommage à ce pays fabuleux où ils rêvent de vivre pour de bon, et où ils mèneraient une vie paisible si une législation absurde ne persistait à leur refuser l’accueil fervent qu’ils méritent.

    Songerie que tout cela, me direz-vous, au regard d’une actualité où chaque jour apporte son lot de nouvelles qui contredisent ce tableau idyllique et nous confirment hélas, de djihadisme en faits divers en passant par des manifestations croissantes d’un communautarisme agressif, que l’intégration paisible de millions d’immigrés d’origine extraeuropéenne relève plus de la douce utopie que de la promenade de santé, quand bien même une majorité d’entre eux la souhaiteraient : ce pays n’existe pas, ne peut pas exister. Eh bien si, ce pays existe : c’est le cinéma français.

    S’il abrite heureusement des provinces plus réalistes, où la vie quotidienne est affrontée dans sa complexité, de la Haine à la Désintégration en passant par Pierre et Djemila, notre cinéma national s’est en effet fait le chantre, depuis quelques années, d’une vision hagiographique de l’immigration, visant à sanctifier notamment les clandestins et à culpabiliser les Français qui ne se montreraient pas assez accueillants voire racistes. Sur nos écrans depuis le 15 octobre, Samba, d’Éric Toledano et Olivier Nakache, en fournit une variante exemplaire. Écrit et réalisé par les auteurs d’Intouchables, le film semble promis à un vaste succès qui, à la manière du récent Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?, devrait lui permettre de marquer durablement les esprits.[....]

    Laurent Dandrieu 

    La suite sur Valeurs Actuelles

  • Le cinéma français sous la coupe des bien-pensants

    Propagande. Avec la sortie de “Samba”, comédie à la gloire des sans-papiers et de ceux qui les aident, le cinéma français s’enfonce une nouvelle fois dans un moralisme qui ne date pas d’hier mais se fait de plus en plus pesant, utilisant la fiction pour changer les mentalités.

    Il existe un pays merveilleux où les immigrés ne posent pas le moindre problème mais ne sont qu’une source incontestable d’enrichissement mutuel ; une contrée enchantée où, tous sans exception ou presque, ils sont gentils, travailleurs, modestes, laïcs, avides de s’intégrer sans rien renier, naturellement, de leurs racines (car tout peut se concilier, la contradiction n’existant pas dans ce pays de cocagne), généreux, chaleureux, ne connaissant de la violence que celle qu’ils subissent de la part d’une minorité d’autochtones aussi racistes que lâches, et d’une police qui s’obstine à les traquer sans raison valable. Ils sont certes un peu truqueurs, brandissent parfois de faux papiers ou des identités fictives, mais ce n’est qu’un hommage à ce pays fabuleux où ils rêvent de vivre pour de bon, et où ils mèneraient une vie paisible si une législation absurde ne persistait à leur refuser l’accueil fervent qu’ils méritent.

    Songerie que tout cela, me direz-vous, au regard d’une actualité où chaque jour apporte son lot de nouvelles qui contredisent ce tableau idyllique et nous confirment hélas, de djihadisme en faits divers en passant par des manifestations croissantes d’un communautarisme agressif, que l’intégration paisible de millions d’immigrés d’origine extraeuropéenne relève plus de la douce utopie que de la promenade de santé, quand bien même une majorité d’entre eux la souhaiteraient : ce pays n’existe pas, ne peut pas exister. Eh bien si, ce pays existe : c’est le cinéma français.

    S’il abrite heureusement des provinces plus réalistes, où la vie quotidienne est affrontée dans sa complexité, de la Haine à la Désintégration en passant par Pierre et Djemila, notre cinéma national s’est en effet fait le chantre, depuis quelques années, d’une vision hagiographique de l’immigration, visant à sanctifier notamment les clandestins et à culpabiliser les Français qui ne se montreraient pas assez accueillants voire racistes. Sur nos écrans depuis le 15 octobre, Samba, d’Éric Toledano et Olivier Nakache, en fournit une variante exemplaire. Écrit et réalisé par les auteurs d’Intouchables, le film semble promis à un vaste succès qui, à la manière du récent Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?, devrait lui permettre de marquer durablement les esprits.[....]

    Laurent Dandrieu 

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  • Mensonges d’Etat : l’affaire du sang contaminé

    En avril 1991, la journaliste Anne-Marie Casteret publie dans l’hebdomadaire L’Événement du Jeudi un article prouvant que le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) a sciemment distribué à des hémophiles, de 1984 à la fin de l’année 1985, des produits sanguins dont certains étaient contaminés par le virus du sida. L’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius et les anciens ministres socialistes Georgina Dufoix et Edmond Hervé ont comparu du 9 février au 2 mars 1999 devant la Cour de justice de la République pour « homicide involontaire ». Cette cour a rendu son verdict par un arrêt qui les innocente.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Emmanuel Todd: les libéraux occidentaux doivent applaudir les Russes

    Ex: http://zejournal.mobi

    L'historien et sociologue français Emmanuel Todd n'a jamais été prisonnier des idéologies, bien qu'il les ait minutieusement étudiées du point de vue scientifique. Auteur de nombreux livres et monographies, il a accepté de répondre aux questions de Rossiïskaïa gazeta.

    Le monde occidental est parti en guerre contre la Russie, l'accusant de tous les péchés capitaux et de mauvaises intentions. Qu'en pensez-vous?

    Emmanuel Todd: Avant les événements ukrainiens déjà, j'avais attiré l'attention sur cette tendance antirusse, manifestement planifiée, dans les médias occidentaux. Les premières attaques régulières contre Moscou ont porté sur le "rejet" des minorités sexuelles. Ensuite, de nombreux articles ont avancé que la politique de Poutine était "impossible à comprendre" et qu'il était "imprévisible". Pour être franc, cela m'a beaucoup amusé. Car à mon avis, la ligne politique du gouvernement russe est au contraire très rationnelle et réfléchie. Les Russes sont fiers d'être Russes et s'ils disposent des moyens nécessaires, ils font tout pour éviter la cabale. Ainsi, le soutien affiché à la population russophone dans le sud-est de l'Ukraine s'inscrit parfaitement dans cette logique.

    En ce qui concerne les préoccupations des Baltes ou des Polonais, persuadés que demain Moscou compte les engloutir, elles sont complètement infondées. Cela n'a absolument aucun sens. La Russie a déjà suffisamment de soucis pour aménager son vaste territoire.

    Cela fait longtemps que vous vous intéressez à la Russie - essentiellement comme anthropologue et sociologue. En 1976 déjà, à l'âge de 25 ans, vous avez écrit un livre intitulé La Chute finale où vous évoquiez les causes susceptibles de désintégrer l'URSS. Ce livre, qui a fait beaucoup de bruit, n'a pas été pris au sérieux à l'époque. Quelle est votre vision de la Russie contemporaine?

    Emmanuel Todd: Si vous vous penchez sur l'histoire de la Russie, vous comprenez que son rôle dans les affaires mondiales - et en particulier européennes - a toujours été positif. La Russie a subi une humiliation dans les années 1990, juste après l'effondrement de l'URSS. L'attitude de l'Ouest fut alors insupportable et injuste mais en dépit de cela, la transition a pu se faire dans une certaine dignité. Aujourd'hui, ce pays a retrouvé sa place dans les affaires mondiales et a atteint un équilibre interne. Il a atteint une stabilité démographique et enregistre même une croissance de sa population plus élevée que dans le reste de l'Europe. L'espérance de vie augmente. A terme, le taux de mortalité infantile sera inférieur à celui des États-Unis selon les statistiques. Le fait que la Russie attire un flux d'immigrés en provenance des pays voisins montre qu'elle revêt pour eux un intérêt économique.

    À mon avis, la Russie joue un rôle particulier dans les affaires internationales, dont elle a hérité de la Guerre froide, qui est d'assurer l'équilibre mondial. Grâce à son arsenal nucléaire, la Russie est aujourd'hui le seul pays capable de contenir les Américains. Sans elle, le monde aurait connu un sort catastrophique. Tous les libéraux occidentaux devraient l'applaudir: contrairement aux démocraties européennes, elle a accordé l'asile à Edward Snowden. Quel symbole explicite: la Russie, bastion des libertés dont les pays européens se veulent les porte-drapeaux.

    En 2002 sortait votre livre Après l'Empire, où vous évoquez les causes de l'affaiblissement, lent mais sûr, des USA. Qu'en est-il aujourd'hui?

    Emmanuel Todd: En effet, j'ai écrit à l'époque que l'agressivité de l'Amérique n'était absolument pas une manifestation de sa puissance. Au contraire, elle cachait la faiblesse et la perte de son statut dans le monde. Ce qui s'est passé depuis a confirmé mes conclusions de l'époque. Et cela reste exact aujourd'hui également. Ne croyez pas que j'ai été motivé par un anti-américanisme quelconque. Pas du tout. Néanmoins, je constate que l'"empire" américain est en phase de déclin. Et cela peut être vu particulièrement dans la manière dont les États-Unis, à chaque fois qu'ils perdent l'un de leurs alliés, prétendent que rien de significatif ne s'est produit. Prenez l'exemple de l'évolution des relations de Washington avec l'Arabie saoudite. Les échecs permanents des Etats-Unis au Moyen-Orient sont flagrants pour tout le monde, notamment à travers les derniers conflits en Irak et en Syrie. Et Riyad, qui était autrefois leur plus proche allié dans la région, est en fait sorti du contrôle américain, même si bien sûr personne ne l'admet. Même chose pour la Corée du Sud, qui s'éloigne des États-Unis pour coopérer de plus en plus activement avec la Chine. Le seul véritable allié loyal des Américains en Asie reste le Japon. Mais à cause de sa confrontation avec Pékin, ce pays ne sait plus où se mettre.

    Et l'Europe?

    Emmanuel Todd: Le processus est similaire en Europe. La principale évolution que le Vieux continent ait connue ces dernières années est la montée en puissance de l'Allemagne. Avant, je pensais que l'Europe allait continuer à se développer, tirée par la locomotive d'intégration Berlin-Paris. Mais les choses se sont passées autrement. Tout d'abord, l'Union européenne ne s'est pas transformée en union des nations "libres et égales", comme le rêvaient ses fondateurs. Elle a pris la forme d'une structure hiérarchique sous l'égide de l'Allemagne, qui a largement dépassé sur le plan économique tous les autres pays de l'UE. Par nature, les Allemands ne peuvent pas percevoir le monde autrement qu'à travers un prisme hiérarchique. Cette ascension de Berlin s'est accélérée notamment après la crise financière de 2008. Aujourd'hui, l'Europe est contrôlée par l'Allemagne. Les premiers signes d'une perte de contrôle sur Berlin par les Américains sont apparus au début de la guerre en Irak quand Paris, Moscou et Berlin, qui marchaient jusque-là dans le sillage des USA, s'y sont opposés. Ce fut une étape fondamentale.

    Depuis, dans un domaine aussi crucial que l'économie internationale, l'Allemagne mène sa propre ligne pour défendre ses intérêts nationaux. Elle ne cède pas à la pression des Américains, qui croient que tout le monde devrait jouer selon leurs règles et insistent pour que les Allemands renoncent, par exemple, à leur politique d'austérité budgétaire. Cette ligne est imposée sous la pression de Berlin à l'ensemble de l'Union européenne, et les Etats-Unis ne peuvent rien y faire. Dans ce domaine, les Allemands n'accordent pas d'importance à l'avis des Américains. Nous pouvons aussi rappeler les récents scandales impliquant les écoutes téléphoniques, quand les Allemands – un cas sans précédent – ont expulsé le chef de la CIA à Berlin. Mais l'économie reste le plus important. Les Américains n'adoptent pas, dans ces circonstances, une attitude menaçante. Pas parce qu'ils ne veulent pas, mais parce qu'ils ne peuvent pas. En l'admettant tacitement, ils reconnaissent en quelque sorte que leur pouvoir touche à sa fin. Cela ne saute probablement pas aux yeux, mais c'est la réalité.

    Néanmoins, certains pensent que les USA restent une puissance dirigeant les affaires mondiales, notamment européennes.

    Emmanuel Todd: Il y a l'ancien monde et le nouveau monde. L'ancien monde, c'est la vision héritée de l'époque de la Guerre froide. Elle reste bien ancrée dans la conscience des faucons américains, dans les pays baltes et en Pologne. Il est clair que l'expansion de l'OTAN vers l'Est après la chute du mur de Berlin est un exemple typique de l'inertie de la pensée dans l'esprit de la Guerre froide, peu importe les termes employés. Dans l'ancien monde, l'Allemagne jouait plutôt un rôle de modérateur, d'élément rationnel préconisant une solution pacifique aux problèmes et favorable au partenariat économique. Mais un nouveau monde est apparu et il n'est plus contrôlé par les Américains.

    Après le mur de Berlin, le mur des sanctions

    L'Europe a aujourd'hui sa propre dynamique. Elle n'a pas d'armée, mais elle est dirigée par l'Allemagne. Et tout se complique, car cette dernière est forte, mais elle est instable dans ses concepts géopolitiques. A travers l'histoire, le pendule géopolitique allemand a oscillé entre une approche raisonnable et des élans mégalomanes qui ont conduit, rappelons-le, à la Première Guerre mondiale. C'est la "dualité" de l'Allemagne. Par exemple, Bismarck cherchait la paix universelle et l'harmonie avec la Russie, alors que Guillaume II, dans l'esprit "l'Allemagne est au-dessus de tous", s'est brouillé avec tout le monde, à commencer par la Russie. Je crains que nous retrouvions aujourd'hui cette dualité. D'une part, l'ancien chancelier Schröder a prôné l'expansion des relations avec Moscou et il a maintenant beaucoup de partisans. D'autre part, on constate une position étonnamment ferme de Merkel dans les affaires ukrainiennes. L'agressivité du monde occidental envers la Russie ne s'explique donc pas uniquement par la pression des Etats-Unis.

    En effet, tout le monde s'attendait à une médiation active de Berlin dans la crise ukrainienne, mais ce n'a pas été le cas.

    Emmanuel Todd: Il me semble que l'Allemagne s'engage de plus en plus dans une politique de force et d'expansion voilée. La réalité de l'Allemagne après la réunification est qu'elle a miné les structures étatiques fragiles en Europe. Rappelez-vous la défunte Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, et aujourd'hui il semble que ce soit le tour de l'Ukraine. Pour la plupart des Européens, l'Ukraine n'a aucun intérêt particulier. Pas pour les Allemands. Depuis l'époque de la réunification, l'Allemagne a mis la main sur la quasi-totalité de l'ancien espace de domination soviétique et l'utilise à ses propres fins économiques et industrielles. En c'est, je pense, l'un des secrets de la réussite de l'économie allemande. Face à un grave problème démographique et un taux de fécondité faible, elle a besoin d'une main-d'œuvre qualifiée et bon marché. Donc, si vous restez dans cette logique, obtenir par exemple les deux tiers des travailleurs ukrainiens est une opération très bénéfique pour Berlin.

    D'ailleurs, le 23 août, Angela Merkel a été la seule des chefs d'Etats de l'UE à se rendre en visite à Kiev à l'occasion de la célébration de l'indépendance de l'Ukraine.

    Emmanuel Todd: D'après moi, c'était un événement marquant. Et je pense que Moscou l'a également remarqué.

    Pourquoi, d'après vous, les États-Unis montrent-ils un tel zèle dans les affaires ukrainiennes?

    Emmanuel Todd: Parce que leur stratégie vise à affaiblir la Russie. En l'occurrence par la crise ukrainienne. Mais n'oublions pas qui l'a provoquée. Après tout, le point de départ était la proposition de l'UE de conclure un accord d'association avec Kiev. Puis l'Union européenne a soutenu le Maïdan conduisant au coup d'Etat, qui s'est déroulé avec le consentement silencieux des capitales européennes. Quand les événements en Crimée se sont produits, les Américains ne pouvaient pas rester à l'écart, au risque de "perdre la face". Les "faucons", partisans des idées de la Guerre froide, sont alors passés au premier plan pour définir la politique américaine vis-à-vis de la Russie. Je ne pense pas que les Américains souhaitent l'exacerbation de ces conflits, mais nous devons suivre de près jusqu'où pourrait aller leur désir de "sauver la face".

    - Source : Ria Novosti

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Alain Juppé crée un « Observatoire de l’égalité ». Pour quoi faire ?

    Suite à l’article de Nicolas Bonnal, désignant Alain Juppé comme le deuxième candidat du PS, la création par ce dernier, à Bordeaux, d’un Observatoire de l’égalité, hélas, le confirme. Cet observatoire, énième « comité Théodule », composé d’universitaires en sciences sociales et politiques, en droit, et d’acteurs associatifs, se donne pour mission de réaliser un diagnostic sur le territoire de Bordeaux, afin d’établir « un plan local de lutte contre les discriminations ». C’est comme les ABCD de l’égalité, mais pour adultes : du Alain Belkacem, quoi !

    Si Alain Juppé se prépare ainsi à remporter les primaires de l’UMP, il vise indubitablement la présidentielle. Et que reste-t-il à ce parti – aussi européiste et mondialiste que le PS, alors que 80 % des décisions en France sont dictées par Bruxelles et Washington – comme programme politique ? De politique, aucun. De sociétal, presque plus rien, l’UMP ayant d’ores et déjà annoncé qu’il n’était pas question de revenir sur le mariage homosexuel, qui ne ferait que diviser à nouveau les Français, disait Juppé. Quant à la PMA, on sait ce qu’il en est : la Chancellerie a accordé l’adoption de 281 enfants nés de cette dernière. Et rien ne permet de penser que la GPA n’empruntera pas le même chemin. Les mœurs évoluent, dit le PS. Le maire bordelais aussi.

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  • Les élites du monde, le néo-marxisme et l’idéologie sexualiste

     

     

    Alexey Komov, Directeur des affaires internationales de la Fondation Saint Basile le Grand , Représentant russe du congrès mondial des familles (WCF), Ambassadeur du WCF auprès de l’ONU, Président de FamilyPolicy.ru, a prononcé une conférence lors d'une table ronde organisée par la Fédération des Associations Familiales Catholiques (AFC) à Paris, lundi 13 octobre. La voici :

    "Avant de commencer à travailler sur des projets à l’international, j’étais dans le management et le conseil en immobilier. Durant plusieurs années j’ai ensuite travaillé au Département des relations ecclésiastiques extérieures de l’Eglise orthodoxe russe, en tant que responsable des relations avec les institutions de la société civile à l’étranger, m’exprimant entre autres lors de différentes conférences internationales. Aujourd’hui dans ce domaine, je continue à coordonner les activités internationales de la Commission patriarcale pour la Famille, la protection de la maternité et de l’enfance sous la direction de mon père spirituel, l’archiprêtre Dimitri Smirnov, chef de ce ministère de l’Eglise (au même titre que Mgr Paglia l’est au Vatican).

    Le père Dimitri Smirnov a été le premier à lever la voix contre l’avortement et pour la défense des valeurs de la famille en Russie, et ce, même à l’époque de l’Union Soviétique, il y a de cela 25 ans.Il est en quelque sorte le parrain du mouvement pro-vie et pro-famille russe, et l’un des prédicateurs les plus populaires de l’Eglise orthodoxe russe. Il y a quatre ans il m’a béni d’avoir établi des contacts avec le reste des chrétiens de l’ouest,résistant aujourd’hui aux idéologies athées néo-libérales du Genre et aux droits des LGBT. Depuis lors,de nombreux contacts ont été développés au sein de 80 payset, du 10 au 12 septembre dernier, se tenait ainsi à Moscou, un grand forum international sur le thème « Famille nombreuse et avenir de l’humanité », au cœur même du Kremlin et à la principale cathédrale de Russie, la cathédrale Saint Sauveur. Construite grâce aux dons du peuple pour commémorer la victoire sur Napoléon, puis détruite par les communistes athées dans les années 1930, elle vit se construire sur ses ruines une immense piscine extérieure, le Seigneur n’ayant pas permis que se finalise le projet communiste de créer sur ces lieux un gigantesque palais de congrès communiste sur le haut duquel devait trôner une statue géante de Lénine. De 1994 à 1997, la cathédrale du Christ sauveur a été reconstruite sous une forme encore meilleure que l’originale.Cette cathédrale est un véritable symbole de la renaissance spirituelle de la Russie, au cours de ces 20 dernières années : lorsqu’ont été ouverts plus de 30 000 églises et 800 monastères, des millions de jeunes gens vinrent à l’église. C’est un miracle évident après 70 années d’athéisme  militant de l’Union Soviétique, et des millions de nouveaux martyrs  et c’est en réalité pour les chrétiens occidentaux modernes. Il prouve que cette renaissance miraculeuse du christianisme est également possible pour l'Occident, qui connaît aujourd'hui une lourde vague de propagande anti-chrétienne et d’apostasie.

    Nous voyons aujourd’hui ces initiatives d’imposer sur toute société les idéologies radicales et révolutionnaires, en particulier la théorie du genre qui dit que le sexe d’une personne n’est pas donnée par Dieu, mais est plutôt une sorte de construction sociale. Selon différentes versions il y a cinq, ou même plus, genres différents (LGBTQI) que toute personne a le droit de choisir librement. C’est une attaque contre l’être humain lui-même, contre les fondements mêmes de la nature humaine. Toutes ces théories artificielles ne sont par prouvées par la véritable science et ne sont que les manipulations idéologiques des faits. Mais cela ne dérange personne et nous constatons que les élites internationales répandent ces idées étranges par les  Nations Unies, l’UNICEF et d’autres organisations internationales.

    Pourquoi tout cela ? je pense que dans le passé beaucoup d’énergie a été consacrée au combat de la « guerre froide » entre pays capitalistes et pays socialistes. Il y a 20 ans le monde s’est uni idéologiquement et les élites mondiales ont commencé la diffusion de leur agenda à travers le monde. Nous pouvons voir leur opiniâtreté à imposer les idées révolutionnaires dont beaucoup ont clairement des racines néo-marxistes.Et cela s’est en grande partie produit en raison des activités de l’école de la pensée dite « de Francfort », très active dans les années 1920-1940. Les théoriciens de cette école -Marcuse, Adorno, Horkheimer, Fromm, etc- ont fusionné les idées de Karl Marx et de Sigmund Freud, donnant naissance au concept de la révolution sexuelle des années 1960, aux drogues, psychédéliques et autres « révolutions « et « émancipations ».

    De là, provient aussi l’idéologie du mouvement radical « vert », le mouvement des droits des animaux (au détriment des droits des peuples), pour la forte incidence des avortements et –plus récemment- pour l’idéologie du genre et pour la révolution homosexuelle, qui développe toujours plus les idées du féminisme radical et tant d’autres. Leurs racines remontent au néo-marxisme, à ce désir de transformer la société de façon révolutionnaire.

    De là, cette idéologie alimentée par un puissant mouvement mondial pour la réduction de la population (néo-malthusianisme), pour contrôler le marché de la nourriture (plantes génétiquement modifiées ne pouvant se reproduire d’une année à l’autre, et des géants tels que « Monsanto » ayant le contrôle).

    Lire la suite "Les élites du monde, le néo-marxisme et l’idéologie sexualiste"

    Michel Janva

     

     

  • Ce souci qui s'efface

    Les Français n'ont pas confiance, en rien ; et surtout pas dans leurs gouvernements. Quant aux élites, elles n'ont pas confiance dans les Français mais sont très confiantes quant au reste : Constitution, République, Europe, OTAN, autant de matelas protecteurs.

    François Hollande a interprété avec beaucoup d'humour le vote de confiance accordé à Valls par l'Assemblée nationale, le 16 septembre. Il a assuré y avoir vu cette épreuve décisive qu'il appelait de ses vœux... en 2006. « Je préconise un exercice de vérification démocratique au milieu de la législature. [... ] Si d'aventure, à l'occasion de cette vérification, une crise profonde se produisait, ou des élections législatives intervenaient, contredisant l'élection présidentielle, nous en tirerions toutes les conséquences en quittant la présidence. » (Devoirs de vérité, éd. Stock, 2006, en collaboration avec Edwy Plenel) Cette « vérification », formule brumeuse, consiste donc, pour un président qui n'a tenu aucune de ses promesses qui est désavoué par son camp et vomi par les Français, à demander à des députés, effrayés à l'idée de perdre leur place, de voter pour un gouvernement qui vient d'être nommé et n'a pas pu faire ses preuves. On voit qu'il s'agit d'une véritable ordalie.

    Souveraineté de papier

    Les journalistes qui ont entendu cette interprétation n'ont d'ailleurs pas bronché. Car il est devenu évident que le peuple ne détient aucune souveraineté, qu'il ne délègue plus rien, que la responsabilité n'est plus une norme, que la légitimité n'est plus un souci. Les inquiétudes qu'on prête à François Hollande sur son mandat, les graves interrogations des politologues prédisant dissolution ou démission, les indignations courroucées des membres de l'opposition officielle ou effective, tout cela n'est que bavardage.

    La constitution de la Ve République, et surtout sa pratique post-gaullienne, permet de ne pas se préoccuper du peuple et permet de gouverner sans la chambre (décrets, article 49-3, etc.). L'appartenance à l'Europe permet de ne consulter ni le peuple ni les assemblées - surtout après l'obligation de transcrire les directives directement dans notre corpus législatif. La dose de démocratie participative instillée récemment a montré, en France comme en Europe, son inutilité : la question au CESE a été déclarée irrecevable avant le vote de la loi Taubira, l'initiative « un de nous » a fait l'objet d'un veto de la part de la Commission.

    Des interrogations floues

    Il est donc acquis que les vraies questions ne sont pas : « L'Assemblée nationale va être dissoute ? Manuel Valls va-t-il réussir à gouverner ? François Hollande ira-t-il à la fin de son mandat ? » Oui, le pays légal continuera à transformer le pays réel en sa caricature, en dépit du bon sens, au mépris du bien commun, non pas pour détruire mais pour le conformer au nouvel ordre mondial qui exige des consommateurs dociles d'un pôle à l'autre.

    Et les vraies questions ne sont pas non plus « L'Europe nous laissera-t-elle faire filer les déficits ? » ou tout autre grave interrogation sur notre destin européen : la France est nécessaire à l'Europe légale, la France est nécessaire à l'OTAN - c'est-à-dire aux Etats-Unis, la France est nécessaire à la bonne marche des affaires. Car la France ne vote pas, au parlement européen comme dans les autres institutions internationales, pour la limitation des fonds vautour - elle vote pour la finance internationale. Car la France ne vote pas pour le respect de l'identité des peuples - elle vote pour l'indifférenciation et contre les nations. Car la France vote toujours et partout pour l'avènement du citoyen mondial standardisé et asexué, et le vieil et nouvel ordre mondial a besoin de la

    voix de la France, conseil de sécurité de l'ONU, G5, G8 et G20, pour asseoir sa domination et contrer les pays non alignés.

    Sans intérêt commun...

    Les vraies questions, la vraie question serait plutôt: pour combien de temps encore garderons-nous l'apparence de la liberté ? Car enfin, les Français ne sont respectés ni dans leurs opinions, ni dans leurs expressions, ni dans leurs votes. Les élites théorisent même à longueur de colonnes et en arpentant les couloirs des ministères, la nécessité, toujours renouvelée, de ne pas laisser le peuple à lui-même et de le guider malgré lui sur la voie du Bien, du Bon et du Beau. On appelle à une VIe République, qui permettrait à la caste politique de confisquer définitivement le pouvoir. On propose de museler la liberté d'expression, pour lutter contre le « terrorisme » qu'on attise. On conteste à tous le droit de contester la Loi, plus que jamais positive, définitive, avec un nappage de moralisme grotesque pour prouver sa force. Tout se modifie sans débat, tout se décrète, tout s'impose sans même qu'il soit besoin de justifier.

    Le souci du bien commun français s'est effacé, Valls ne le prend pas en compte, ni Hollande, ni Sarkozy avant eux, ni Juppé demain. Lesouci de la souveraineté de la France s'est effacé. Le souci de la civilisation française s'est effacé. Ne nous laissons pas leurrer par les faussesinquiétudes d'un gouvernement qui tient sesfrondeurs en laisse, le peuple en mépris, lesFrançais en horreur. Le souci de la confiances'est lui aussi effacé.

    Hubert Champrun monde & vie 1 octobre 2014 

  • Le port de Calais en état de siège face aux migrants

    Le « Far West ». Une situation « hors de contrôle ». Une « zone de non-droit ».
    A Calais, le port et la ville sont « en état de siège », désespèrent autorités et riverains face à la dégradation de la situation, avec l’explosion du nombre de clandestins et l’intensification de leur détermination à rejoindre l’« eldorado » anglais.
    Malgré le récent accord franco-britannique prévoyant une coopération des deux gouvernements pour mieux gérer la pression migratoire transmanche, une agressivité nouvelle et des pratiques jamais vues jusque-là se déploient sur le terrain, où se multiplient incidents et débordements.
    Sont en cause notamment, ces phénomènes d’intrusion massive où 300 à 400 migrants prennent d’assaut le port ou la rocade autoroutière qui le dessert. Le mercredi généralement, comme le 17 septembre dernier, jour où le trafic de camions est le plus important, il se crée des ralentissements opportuns pour monter à leur bord.
    Dès l’aube, des ombres encapuchonnées se détachent sur les talus qui ceinturent la rocade A16-A26 surplombant le port. Dans le soleil montant, elles s’allongent et se démultiplient jusqu’à laisser apparaître de vraies colonies d’hommes aux aguets, qui serpentent et s’éparpillent dans un faux désordre. Chaque poste est choisi. Au moindre signal, ils fondent sur l’asphalte, s’accrochent aux portes des poids lourds, se glissent sous les essieux, parfois même dans les cabines. « Incroyable ce qu’ils sont vifs et habiles!, s’étonne un CRS en poste sur la rocade. En moins de deux secondes ils ont embarqué.» Le chauffeur tchèque qui passe sur la route inférieure vient de s’arrêter pour les faire descendre de son chargement. A l’ouverture des portes, trois jeunots s’extirpent des palettes, sans heurts cette fois, tandis que deux autres en profitent pour se glisser dans la cabine. Philosophe, le chauffeur répond à leur sourire. « Sans rancune », semblent-ils se dire, comme après une défaite au jeu. À cet endroit, où sont concentrées les stations-service pour poids lourds, le manège est incessant. Un camion à la pompe, c’est un assaut d’une vingtaine de clandestins. Comme à chaque fois la police surgit, comme à chaque fois la volée d’étourneaux se disperse… avant de revenir.
    A quelques pas de là, postés dans les herbes folles des dunes, ce sont deux migrants isolés qui tentent d’escalader la clôture barbelée du port. L’autre jour ils étaient 250 à la franchir, certains se sont même jetés à l’eau près des ferries.
    Des scènes de panique pour les routiers mais aussi les familles et les touristes, malgré le renfort policier de 60 hommes 24 heures sur 24. Un millier d’interpellations ont lieu chaque semaine, confie le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin. Mais malgré les contrôles systématiques de camions au détecteur de CO2 et de battements cardiaques, «il en passe chaque semaine», dit un responsable de la brigade cynophile de la police aux frontières (PAF).
    « Des filières structurées »
    Les opérations de démantèlement des deux gros camps du centre-ville, fin mai et début juillet, n’ont fait que déplacer le problème. Les squats dans les biens privés et publics du centre-ville se sont multipliés, des tentes se sont plantées dans le sable du «cordon dunaire», près du port, et deux énormes camps se sont reconstitués en périphérie: la «jungle» qui compte plus de 500 migrants, dans l’usine en activité Huntsman Tioxide, au pied de la rocade, et le camp «Vandamme», un site de recyclage de métaux désaffecté où ils seraient 150, selon le préfet.
    Ces réinstallations dans les deux gros camps sont « clairement l’œuvre des “no borders”, ces altermondialistes prônant la vie “sans frontières”», déplorent les autorités qui les estiment à une trentaine. Ils organisent la vie des camps jusque dans leurs loisirs. Comme, depuis peu, ces matchs de foot dans les stades de la ville qui ont déclenché les foudres du maire (UMP) de Calais, Natacha Bouchart.
    Les passeurs, eux, sont ici des spectres. Des marionnettistes à distance qui officient par téléphone depuis l’Angleterre, avec « des relais locaux ici à Calais », et « un représentant par langue ».« Le migrant qui arrive seul, ça n’existe pas, dit Denis Robin, le préfet. Il vient toujours via des filières très structurées. » Des migrants qui ont déjà « payé beaucoup » pour arriver jusque-là, et qui pour traverser la Manche doivent encore régler en moyenne 2000 €, dit-on.
    Certains, plus nantis, séjournent à l’hôtel. Les Albanais surtout. Dans des baskets de marque, pendus à leur téléphone portable jusque tard le soir, ils opèrent un drôle de manège dans le hall de cet établissement du centre. La gérante les connaît bien. « On en a tout le temps, dit-elle, 8 à 10 par semaine, de une à sept nuits », à 70 euros la nuitée. « Ils payent sans problème ceux-là, dit-elle. Moi qui travaillais à Tourcoing avec la racaille… avec eux ça se passe bien. Sauf quand ils font entrer en douce 5 à 6 autres personnes dans leur chambre pour passer la nuit ». Aucune chance de les retrouver dans le centre d’accueil de jour de 400 places prévu par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve… Un projet qui déroute les Calaisiens, en attente de « vraies solutions politiques ».
    Le phénomène s’étend à d’autres villes
    Selon certains responsables publics et des transporteurs qui empruntent différents ports français d’embarquement vers la Grande-Bretagne, le phénomène des migrants s’étendrait à d’autres villes que Calais. Le patron d’une société de Bordeaux évoque ainsi des ports de Bretagne et de Normandie. « On en voit de plus en plus dans l’Ouest, c’est un phénomène qu’on n’observait pas avant », dit-il.
    A Dunkerque, selon des sources policières et portuaires, «on détecte aujourd’hui deux fois plus de migrants qu’il y a un mois».
    La capitainerie de Cherbourg confirme la présence de clandestins, dans de bien moindres proportions, toutefois, qu’à Calais. « C’est un mouvement épisodique et qui se déplace, les migrants sillonnent plusieurs ports pour les tester, pour voir comment ça réagit, dit un responsable en reprenant l’explication que la police aux frontières (PAF) lui a donnée. Cette année, quelques-uns ont tenté de monter sur les ferries, nous avons même dû secourir l’un d’entre eux qui était tombé à l’eau. »
    Au Havre, deux épisodes sont survenus cette année. «Un bateau a été loué au port pour faire traverser des Ukrainiens, qui ont finalement été appréhendés en Angleterre, et un navire russe, acheté en Hollande pour passer les migrants du Havre en Angleterre, a été abandonné chez nous après avoir été repéré», comptabilise un responsable du port.
    Interrogée par Le Figaro, la Direction générale de la police nationale (DGPN) n’a pas souhaité commenter ce phénomène ni l’éclairer de chiffres.
    Delphine de Mallevoüe, 30/09/2014
    Source : Figaro.fr

  • Infographie : Démantèlement de l’Armée Française en 2015

    Dans cette infographie, la Dissidence Française récapitule l’ensemble des « restructurations » connues pour l’année 2015 et qui affecteront les trois armes. Un démantèlement qui met désormais en péril notre Défense Nationale et aggrave durablement le potentiel opérationnel de nos armées.

    La Dissidence Française rappelle son attachement inébranlable à l’Armée Française et exige la restauration complète de ses capacités, de ses moyens et de ses effectifs.

  • Le modèle français de laïcité n’existe pas, ou les six laïcités françaises

    Jean Baubérot est Professeur émérite de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité » à l’Ecole pratique des Hautes Etudes, Paris

    Dans le débat actuel au Québec sur le projet d’une « Charte de la laïcité », on se réfère souvent à un « modèle français de laïcité », soit pour le louer, soit pour le critiquer. En décembre dernier, il en a été question lors de la rencontre au sommet entre Pauline Marois et François Hollande. Mais, le propos est resté très vague. Et dans les études qui précisent un peu ce que serait ce fameux « modèle français », seuls certains aspects de la laïcité française sont pris en compte. D’autres aspects fort importants de la réalité historique et actuelle de la laïcité en France sont ignorés. Ma thèse est donc qu’il n’existe pas un modèle français de laïcité, mais plusieurs modèles divergents ou, plus exactement, plusieurs représentations présentes chez les différents acteurs sociaux, individus et groupes. Les conflits et les tractations entre acteurs se nouent en référence à ces représentations politico-idéologiques qui constituent autant de «sociétés idéales» au sens d’Emile Durkheim. Le dispositif idéologique, juridique et politique de la laïcité française est marqué par les rapports de force entre les partisans de ces représentations.

    Ces différentes représentations ont émergé dans un processus de laïcisation qui s’est effectué dans un conflit frontal avec le catholicisme, religion d’État sous l’Ancien Régime, et régi au XIXe siècle par un Concordat entre le Saint-Siège et l’État français. Il existe alors un régime semi-officiel de « cultes reconnus » où le catholicisme, mais aussi le protestantisme et le judaïsme, voient leur clergé payé par l’État, et doivent se conformer à un certain contrôle de celui-ci. Ce système pluraliste est, cependant, surdéterminé par un conflit politico-religieux, le conflit des « deux France » qui oppose les tenants de la France nouvelle issue de la Révolution, et fondée sur les « valeurs de 1789 », à ceux de la France traditionnelle, qualifiée de « fille aînée de l’Église (catholique) ». Ce conflit est une source d’instabilité politique de la France de cette époque. Sous le Second Empire (1852-1870), il met aux prises certains catholiques, refusant les idéaux de la modernité, suivant en cela le Syllabus, et les adeptes de la libre-pensée, celle-ci pouvant se définir par le refus de toute religion organisée.

    Ce refus a un coût social élevé. Être libre penseur peut, alors, conduire à la perte de son emploi, à une mise en quarantaine si l’on est un commerçant, à des conflits familiaux, à une perturbation des relations sociales. Bref, quand les libres-penseurs combattent pour la liberté de conscience, c’est avant tout une lutte contre les atteintes à leur liberté de conscience. Mais la République devient stable, en France, à partir des années 1880, et prend des mesures « anticléricales » pour combattre la domination politique et sociale du catholicisme. La question de la liberté de conscience des catholiques se pose alors. Diverses représentations s’affrontent lors du processus qui conduit à la « loi de séparation des Églises et de l’État » en 1905. Cette loi ne représente pas la totalité de la laïcité française, mais elle se trouve, encore maintenant, au cœur de cette laïcité.

    Il a existé, à l’époque, quatre façons différentes de relier la liberté de conscience, objectif premier de la laïcité, et la séparation de la religion et de l’État, qui en est le moyen principal. Chaque position peut être symbolisée par un parlementaire républicain (qui étaient tous, par ailleurs, des adeptes de la libre-pensée). Aujourd’hui, adaptées à un nouveau contexte, ces quatre représentations ont persisté et se situent dans la filiation de celles qui se sont affrontées en 1905. S’y ajoutent deux autres représentations différentes. Je propose donc de classer en six représentations-type ce que l’on appelle « la laïcité » en France. Pour les quatre premières, j’indiquerai d’abord la position adoptée lors de la discussion de la loi de « séparation des Églises et de l’État » et, ensuite, celle qui prédomine aujourd’hui. Pour les deux dernières, naturellement, je procèderai un peu autrement.

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