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  • Le catholicisme, combien de divisions ?

    Au cours du XXe siècle, les catholiques français ont irrigué les mouvements politiques, de droite comme de gauche, du Sillon au CDS, en passant par l'Action française et le PSU.
    La compréhension du rapport actuel des catholiques français avec la politique nécessite de remonter historiquement au moins au Ralliement de 1893, c'est-à-dire à la possibilité donnée par Léon XIII aux catholiques français, un siècle après la Révolution française, d'accepter le régime républicain, jusque-là logiquement assimilé à la franc-maçonnerie et à l’anticléricalisme par la papauté et la plus grande partie du clergé. Paradoxalement, le Pape du catholicisme social (élaboré par les Légitimistes français) et de l'encyclique Rerum Novarum, cédait ainsi aux sirènes républicaines chères aux catholiques « libéraux » (c'est-à-dire de gauche) héritiers de Lamennais. De nombreux royalistes seront ainsi à l'origine de la démocratie chrétienne en France !
    Action Française contre Sillon
    Ainsi, alors que la grande majorité des royalistes français va se rassembler derrière l'Action française (qui ne fut jamais un mouvement confessionnel) de Charles Maurras, créée en 1899, les catholiques « ralliés », groupés autour des députés Albert de Mun et Jacques Piou, créent en 1901 l'Action libérale populaire (conservatrice), tandis que les plus avancés rejoignent le Sillon de Marc Sangnier, fondé en 1894.
    En 1905, la séparation de l’Église et de l’État cause un nouveau traumatisme chez les catholiques français, les relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège étant suspendues de 1904 à 1921, ce qui n'empêche pas la papauté d'intervenir dans les choix politiques des catholiques.
    Ainsi, saint Pie X condamne le Sillon en 1910, avant que l'Action française ne soit à son tour sanctionnée par Pie XI en 1926 (la condamnation sera levée par Pie XII en 1939). L'Histoire retiendra de cette période la lutte entre le croyant Sangnier et l'agnostique Maurras pour séduire la jeunesse intellectuelle catholique.
    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'Action libérale cède sa place au centre droit au Parti Démocrate Populaire (PDP), fondé en 1924, qui voit émerger les figures de Francisque Gay ou Georges Bidault. Ne dépassant pas une vingtaine de députés, le PDP diffuse ses idées à travers le quotidien L'Aube et la revue La Vie catholique (devenu de nos jours La Vie). Plus à gauche, pour remplacer le Sillon, Marc Sangnier a fondé dès 1912 la Jeune République, d'obédience socialiste, qui soutiendra ultérieurement le Front populaire.
    L'année 1924, celle de l'arrivée au pouvoir du Cartel des gauches voit aussi la création de la Fédération Nationale Catholique (FNC) du général de Castelnau, très conservatrice mais qui refuse de s'organiser en parti politique et de se prononcer sur la nature du régime. Elle aura pour orateurs, jusqu'en 1940, des députés comme Philippe Henriot ou Xavier Vallat. Pour autant, le général de Castelnau et son bras droit, le colonel Navel, se montreront critiques à l'égard du gouvernement de Vichy et très hostiles à toute forme de collaboration avec l'Allemagne. Le journal de la FNC, France Catholique, paraît toujours aujourd'hui.
    Du MRP à l'UDI : centrisme et construction européenne
    A la Libération, en 1944, le Mouvement Républicain Populaire (MRP), successeur du PDP, devient, toujours au centre-droit, l'un des principaux partis politiques français. Obtenant aux élections législatives jusqu'à 28 % des voix (en juin 1946), il a pour emblème la Croix de Lorraine et le bonnet phrygien.
    Ses chevaux de bataille sont la liberté scolaire (la défense de l'enseignement libre) et la construction européenne, prônée par l'un de ses principaux dirigeants, Robert Schuman, les autres étant Henri Teitgen, Pierre Pfimlin, André Colin et Jean Lecanuet. Le MRP s'effondre après l'instauration de la Ve République en 1958, passant sous la barre des 10 %. Après son succès personnel en 1965 (plus de 15 % à l'élection présidentielle), Lecanuet le transforme en Centre Démocrate, puis en Centre des Démocrates Sociaux (CDS) qui co-fonde l'UDF en 1978, avec le Parti républicain de Valéry Giscard d'Estaing. Les héritiers du CDS se retrouvent aujourd'hui au Modem (François Bayrou), à l'UDI (Jean Arthuis, Pierre Méhaignerie) à l'UMP (Christine Boutin et son parti associé, le PCD).
    Aux sources de la Deuxième gauche
    Du côté socialiste (voire communiste), les catholiques ne sont pas inactifs : ce sont eux (via la Jeunesse Etudiante Chrétienne, ou JEC) qui font basculer à gauche l'UNEF, alors seul syndicat étudiant, au milieu des années 1950. De même, ils font éclater la CFTC en 1964 et fondent le syndicat CFDT.
    De son côté, toujours aussi faible politiquement, le mouvement de Sangnier, Jeune République, intègre en 1957 l'Union de la Gauche Socialiste (UGS), puis en 1960 le PSU de Michel Rocard, parti qui se sabordera en 1990. Toute cette mouvance socialiste autogestionnaire et anticolonialiste animera et irriguera ce que l'on appellera la Deuxième gauche, autour de personnalités intellectuelles comme Jacques Julliard et de journaux comme Témoignage chrétien (qui vient de cesser de paraître). Elle est aujourd'hui en nette perte de vitesse.
    Renouveau à droite ?
    Partis de notables, le CNIP de Pinay ou l'UDR gaulliste n'étaient pas à proprement parler des partis catholiques, même si les catholiques étaient nombreux en leur sein.
    Au Front National s'organisera au milieu des années 1980 une aile nationale-catholique autour du Centre Charlier animé par Bernard Anthony (qui a depuis quitté le FN), de sensibilité traditionaliste. Tout en reconnaissant les racines chrétiennes de la France, Marine Le Pen insiste aujourd'hui sur l'orientation laïque du FN.
    Enfin, le MPF de Philippe de Villiers, fondé en 1994 et qui compte encore aujourd'hui trois parlementaires en Vendée, demeure sociologiquement et par les valeurs qu'il défend un parti catholique.
    Jacques Cognerais monde & vie 15 janvier 2013

  • Chronique de la guerre périphérique… entre Océania et Eurasia❄

    Nous sommes en guerre, ne l'oublions pas. Une guerre qui à chaque instant peut embraser la poudrière proche-orientale. Conflit dont l'onde de choc pourrait se propager jusqu'à nos rivages. Seule la Méditerranée nous sépare en effet des zones de guerre vive. Or nul de sait comment une Europe incertaine, ébranlée par une crise sociétale sans précédent, serait amenée à réagir. Tous les cas de figures sont possibles et dans une telle conjoncture, le meilleur est rarement aussi probable que le pire ! Cela même si la Maison-Blanche vient de nommer le Républicain Chuck Hagel au poste de Secrétaire à la Défense. Ce conservateur qui préfère le dialogue à la menace, n'a certes pas l'heur de plaire aux va-t'en-guerre de Tel-Aviv et à leurs comparses de Washington, tous prompts à l'invective. Cependant quelque chose semble pouvoir changer... jusqu'à ce qu'une nouvelle provocation, un nouveau massacre d'enfants ne vienne renverser la tendance. Telle est notre crainte. Dimanche 6 janvier 2013, au 21e mois d'une guerre civile alimentée par une coalition associant les États-Unis, la Ligue arabe et l'Otan, le président syrien el-Assad prononçait son premier discours public depuis le 3 juin dernier lorsqu'il s'était exprimé devant son Parlement. Discours raisonnable dans lequel il propose aujourd'hui un plan de paix "politique" négocié avec les oppositions tant intérieures qu'extérieures, un processus de renouvellement législatif « selon les termes de la Constitution »... mais un plan impliquant son maintien au pouvoir, ce que rejettent catégoriquement tous ceux dont les ambitions et les appétits convergent pour l'éliminer. En fait el-Assad, et c'est là son plus grand tort, ne veut ni plus ni moins que bénéficier en 2014 de la possibilité d'être lui-même candidat à sa propre succession.
    TROIS ÉTAPES POUR UN RETOUR À L'ORDRE ET À LA PAIX CIVILE
    El-Assad tout en refusant de négocier avec « des gangs terroristes qui prennent leurs ordres de l'étranger » propose trois étapes pour rétablir le calme et la sécurité sur le territoire syrien. Ce qui ne pourra se faire évidemment sans un engagement de la part des États soutenant et finançant le "terrorisme" de cesser ces pratiques hostiles. À ce moment seulement, l'armée syrienne mettra un terme à ses opérations, cependant « tout en conservant le droit de répliquer »... Ce qui semble bien la moindre des choses. Ces conditions remplies, pourra alors s'ouvrir « une conférence de dialogue et de réconciliation nationale ». Conférence qui se verra confier la mission de rédiger une « Charte nationale » ultérieurement soumise à référendum, tandis qu'un nouveau Parlement et un nouveau gouvernement seront appelés à sortir des urnes.
    Bref, rien que de très raisonnable dans tout cela qui s'est malgré tout heurté sans surprise à un refus intransigeant de tout compromis de la part des oppositions, attitude évidemment reprise par Washington où le discours de M. Assad est considéré comme « une nouvelle tentative du régime pour s'accrocher au pouvoir [...]et une initiative déconnectée de la réalité » [AFP 7 janvier]. À Téhéran, autre son de cloche : « La République islamique soutient l'initiative du président Assad pour une solution globale de la crise » tout en appelant tous les protagonistes impliqués dans le conflit ainsi que la Communauté internationale à « saisir l'occasion offerte par ce plan de rétablir la sécurité et la stabilité en Syrie afin d'éviter l'extension de la crise à la Région ».
    Mais apparemment le reste du monde - hormis la Russie - s'est donné la mot pour repousser la main tendue par la présidence syrienne... l'opposition intérieure représentée par le Comité de coordination pour le changement national et démocratique ayant à son tour récusé ce lundi toute participation à ce dialogue national auquel elle vient pourtant d'être conviée [Damas AFP 7 janvier] « Nous ne participerons pas au dialogue national avant l'arrêt des violences, la libération des détenus, la garantie que l'aide humanitaire peut parvenir aux régions touchées et que soient apportés des éclaircissements relatifs au sort des disparus » dixit Hassan Abdel Azim, chef du CCCND, à l'occasion d'une conférence de presse à Damas. « Toute négociation, et pas seulement le dialogue, doit se placer sous l'égide de l'envoyé spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe [Lakhdar Brahimi] car il n 'y aura pas de négociation ou de dialogue directs entre nous et le régime ». C'est bien ce qui s'appelle une fin de non-recevoir... de la part d'un homme à l'évidence épris de paix et de progrès !
    À Paris, le Quai d'Orsay fait servilement écho au Département d'Etat et dénonce un « déni de réalité » de la part du président el-Assad... « Les propos de Bachar el-Assad illustrent à nouveau le déni de réalité dans lequel il s'est muré pour justifier la répression du peuple syrien... Ces déclarations qui interviennent peu après la publication par les Nations unies d'un rapport mettant en lumière les exactions commises par son clan ne trompent personne... Le départ de Bachar el-Assad reste une condition incontournable de la transition politique » ! Quant au Foreign Office, il juge que ce discours va « au-delà de l'hypocrisie », parce que comme toujours, l'Hôpital se moque de la Charité.
    Enfin le Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies déclare disposer désormais d'une liste de 59 648 personnes tuées en Syrie depuis le début du conflit en mars 2011 jusqu'à novembre 2012 [AFP 7 janvier]. Or comme le dit si bien Louis Denghien : « Comment être si précis quand presque toutes les catégories de victimes sont l'enjeu de propagandes adverses : le nombre de soldats et policiers tués en service n 'est pas le même selon le gouvernement et l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Lequel OSDH continue d'injecter la plupart des combattants rebelles tués dans la rubrique "civils" de ses bilans sous prétexte qu 'ils ne sont pas des déserteurs de l'armée. Quid aussi des vraies victimes civiles de la rébellion de plus en plus nombreuses ? Et où sont, dans ces chiffres, les combattants rebelles venus de l'étranger dont le nombre lui aussi a crû exponentiellement en 2012 ? Et celui des personnes disparues et/ou enlevées ? » [InfoSyrie 3 janvier]. De bonnes questions qui n'intéressent pas à l'évidence les rapporteurs des Nations Unies qui préfèrent imputer à la seule responsabilité du régime les morts de tous bords.
    GUERRE INEXPIABLE ET CONFLIT INTERNATIONAL DE BASSE INTENSITÉ
    D'après DEBKAfile [2 janvier 2013] et à Londres le quotidien Al-Qods al-Arabi, des responsables israéliens de Tsahal se concertent régulièrement en Jordanie avec des chefs rebelles syriens... autant dire des chefs de katibas d’Al Nosra puisque l'Armée syrienne libre - ASL - ne compte que pour du beurre. Ceci sans doute dans la perspective d'une éventuelle opération israélo-américaine visant à protéger les collines du Golan, occupé en 1967 et annexé en décembre 1981... et aussi, peut-être, à neutraliser d'éventuelles réserves d'armes chimiques de l'armée syrienne. D'invérifiables . « sources émanant des renseignements européens, dont certaines françaises et russes » selon le site communautariste, auraient « révélé des affrontements nocturnes entre forces spéciales américaines, jordaniennes, israéliennes et des rebelles syriens d'une part et forces spéciales syriennes d'autre part », chacune s'efforçant d'acquérir ou de conserver le contrôle de secteurs frontaliers d'intérêt stratégique... pour le cas où « le conflit syrien déborderait à l'extérieur des frontières », autrement dit s'étendrait en impliquant le voisinage, Jordanie et Israël pour ne pas les nommer.
    Toujours suivant DEBKA qui n'a aucun intérêt à trop en dire, « au moins cinq camps en Jordanie servent à l'entraînement d'unités d'élite de l'opposition syrienne, formation supervisée par des instructeurs militaires britanniques, français, tchèques et polonais ». Excusez du peu ! C'est dire que l'Union européenne, peu ou prou, se trouve profondément engagée dans un conflit auquel elle est officiellement étrangère. Étrange démocratie que la nôtre où les décisions les plus graves se prennent dans l’in-transparence la plus totale.
    Il s'agirait entre autres de maintenir la frontière ouverte pour les combattants du camp de Zaatari en territoire jordanien - lequel accueille quelques 60 000 '"réfugiés" - ainsi que d'assurer la protection des voies de transit des armes destinées à l'insurrection... « la police des frontières syrienne ayant saisi récemment une vaste quantité d'armes, certaines de fabrication israélienne, destinées à l'armée syrienne libre de la ville de Deraa » ! Les choses sont claires, n'est-ce pas ? À côté de cela, sur les plateaux de télévision, les mêmes journalistes continueront à vous dire, la main sur le cœur, que la révolte est strictement syrienne, sans aide extérieure et qu'elle se meurt de ne pas recevoir d'armes de la part d'une Communauté internationale assez égoïste pour laisser égorger le peuple de Syrie par les milices de Damas... À chacun son credo !
    En outre, contrairement à ce que les média voudraient nous faire accroire par leur silence, la question des armes chimiques syriennes n'a pas du tout été oubliée et constitue toujours, potentiellement, un prétexte de choix à une entrée des Atlanto-islamistes dans la danse. Ainsi « les forces spéciales américaines, Tsahal et les armées turques et jordaniennes » attendent le doigt sur la queue de détente « qu'Assad donne l'ordre aux chefs de son armée de lancer une offensive chimique sur les concentrations de troupes rebelles » en Syrie ou dans les pays voisins... « Les camps d'entraînement des rebelles en Jordanie apparaissant comme les premières cibles probables » des forces assadiennes. Effectivement, le dos au mur, le régime pourra être tenté de recourir à des armes redoutables que la morale réprouve mais auxquelles les Anglais furent les premiers à recourir dans la région, en l'occurrence « le général Allenby en 1917 contre les Turcs dans le Sinaï » [Robert Fisk The Independent 8 décembre 2012]. Un bon exemple à suivre ?
    PROTOCOLE DE DOHA
    Ce dont nos média si moraux ne parlent jamais est bien de savoir à quelle sauce sera mangée la Syrie. Pour cela il suffit de se reporter à la « feuille de route » en treize points connue sous le doux nom de « Protocole de Doha » adoptée en marge de la 18e Conférence internationale sur le climat [Alger — L'Expression 6 décembre 2012]. Cela sous le parrainage de l'Émir du Qatar, Cheikh Hamad bin Jassim bin Jaber al-Thani, de toute évidence l'homme fort de la Péninsule arabique et l'interlocuteur privilégié de la superpuissance euratlantique.
    turques et jordaniennes » attendent le doigt sur la queue de détente « qu 'Assad donne l'ordre aux chefs de son armée de lancer une offensive chimique sur les concentrations de troupes rebelles » en Syrie ou dans les pays voisins... « Les camps d'entraînement des rebelles en Jordanie apparaissant comme les premières cibles probables » des forces assadiennes. Effectivement, le dos au mur, le régime pourra être tenté de recourir à des armes redoutables que la morale réprouve mais auxquelles les Anglais furent les premiers à recourir dans la région, en l'occurrence « le général Allenby en 1917 contre les Turcs dans le Sinaï » [Robert Fisk The Independent 8 décembre 2012]. Un bon exemple à suivre ?
    PROTOCOLE DE DOHA
    Ce dont nos média si moraux ne parlent jamais est bien de savoir à quelle sauce sera mangée la Syrie. Pour cela il suffit de se reporter à la « feuille de route » en treize points connue sous le doux nom de « Protocole de Doha » adoptée en marge de la 18e Conférence internationale sur le climat [Alger - L'Expression 6 décembre 2012]. Cela sous le parrainage de l'Émir du Qatar, Cheikh Hamad bin Jassim bin Jaber al-Thani, de toute évidence l'homme fort de la Péninsule arabique et l'interlocuteur privilégié de la superpuissance euratlantique.
    La finalité ? Elle est fort simple. Sous couvert d'évincer le "clan Assad" au pouvoir - la famille Assad s'est imposée à l'origine contre d'autres composantes alaouites - il s'agit de faire disparaître la Syrie en tant qu'Etat national souverain, comme ce fut le cas pour la Fédération yougoslave, l'Afghanistan, l'Irak, la Libye... Ceci par le truchement de forces mercenaires et de fanatiques « venus de nombreux pays arabes, d'Afghanistan, de Somalie ou du Pakistan, bien armées qui déciment la population civile syrienne et se battent contre l'armée aux côtés d'une poignée de déserteurs ». À Doha donc, après avoir restructuré l'opposition syrienne en la dotant d'un semblant d'unité et de visibilité - opposition créée de toutes pièces à Istambul le 1er octobre 2011 par la France, le Qatar, les États-Unis et la Turquie - il s'est agi de tracer sa ligne de conduite. Autrement dit l'encadrer et pour ce faire établir un cahier des charges afin de fixer ses objectifs... assignés en fonction des attentes lancinantes et des besoins pressants de ses commanditaires et bailleurs de fonds. À savoir : à l'issue du processus démocratique l'armée syrienne devra avoir disparu, avoir été réduite à la portion congrue, c'est-à-dire à moins de 50 000 personnels (l'équivalent de l'armée française bonne à tout faire !) ; la Syrie s'engage à ne faire valoir ses droits sur le Golan que par des moyens exclusivement politiques, les deux parties, israélienne et syrienne, devant parvenir (à la Saint Glinglin ?) à la signature d'accords de paix sous l'égide des États-Unis et du Qatar ; en outre, la Syrie détruira, sous la supervision des États-Unis, la totalité de ses armes chimiques, bactériologiques et de ses missiles ; renoncement définitif au profit de la Turquie du Sandjak d'Alexandrette et de certains villages turkmènes dans les provinces d'Alep et d'Idlib ; le Parti des travailleurs du Kurdistan étant inscrit au nombre des organisations terroristes, expulsion de tous les membres du PKK, parmi lesquels ceux qui font l'objet de poursuites seront livrés au bras séculier turc ; annulation de tout accord et convention signés avec la Russie et la Chine dans les domaines de la recherche ou l'exploitation des hydrocarbures et de l'armement ; autorisation du passage à travers le territoire syrien d'un gazoduc qatari à destination de la Turquie et de l'Europe ; de la même façon permettre le transit des aqueducs provenant du barrage Atatürk au profit d'Israël ; exclusivité des chantiers de reconstruction de la Syrie dévastée accordée au Qatar et aux Émirats arabes unis qui détiendront également le monopole de l'exploitation des gisements de pétrole et de gaz syriens ; gel immédiat des relations avec l'Iran, la Russie et la Chine ; rupture des relations avec le Hezbollah et les mouvements de résistance palestinienne ; le nouveau  régime   syrien   sera  islamique modéré et non "islamiste"...   Protocole devant entrer en vigueur dès la prise du pouvoir par l'opposition adoubée par son Excellence Jaber al-Thani.
    En tout état de cause, nous avons là un résumé assez saisissant des raisons et motifs, géoéconomiques et géopolitiques, de l'acharnement des  puissances  coalisées contre la malheureuse Syrie. Puissances qui se comportent comme des bandits de grands chemins sous l'ahurissant et ignominieux prétexte de la "morale" et des « droits humains ». On comprend d'ailleurs que ce type d'information sorte prioritairement dans la presse d'un pays comme l'Algérie auquel un tel catalogue - à quelques détails géographiques près ! - pourrait finalement s'appliquer. De sombres nuées ne sont-elles pas en train de s'accumuler au sud du Sahara, au Mali par exemple ? Orage islamiste qui pourrait bien déferler quelque jour sur le nord. Alger serre les fesses, et ajuste titre !
    LE DÉPEÇAGE DE LA SYRIE
    Encore qu'avant de vendre la peau de l'ours faut-il déjà l'avoir tué. La détermination et le sang froid d'el-Assad laissent augurer que la chose ne sera pas facile. En juin dernier le Jérusalem Post évoquait avec précision un "agenda" - un plan - secret israélo-américain se donnant pour objet le démantèlement territorial de la Syrie (1). Une réédition en quelque sorte des accords Sykes-Picot signés le 16 mai 1916 par Londres et Paris avec l'assentiment de Rome et de Moscou en vue d'un partage de l'Empire ottoman à la fin des hostilités. Le texte de ces accords sera transmis en janvier 1918 à la Sublime Porte par les bons soins des révolutionnaires bolcheviques qui se sont aussitôt saisis des archives diplomatiques tsaristes.
    Par une singulière coïncidence c'est justement le 16 mai 2012, dans un article signé par un certain Jonathan Spyer (2) - toujours dans le Jérusalem Post mais un siècle moins quatre ans plus tard — qu': « un politicien kurde chevronné en appelle à Israël pour soutenir l'éclatement de la Syrie » ! Sherkoh Abbas, président de l'Assemblée Nationale Kurde de Syrie - ANK - dont le siège se trouve aux États-Unis, sollicite en effet l'État hébreu afin qu'il soutienne un processus de partition de la Syrie sur une base ethnoconfessionnelle... ceci aboutissant à la formation d'entités politiques relativement autonomes, sunnites, alaouites, kurdes et druzes. Écoutons Michel Chossudovsky : « La balkanisation de la République Arabe Syrienne doit être menée à bien en soutenant des divisions sectaires qui conduiront éventuellement à une guerre civile sur le modèle de l'ancienne Yougoslavie ». Vaste programme !
    À ce propos, encore selon Chossudovsky, des entretiens auraient eu lieu en mai 2012 au Département d'État entre des représentants du Conseil National Kurde, Robert Stephen Ford, dernier ambassadeur américain en poste à Damas, et Jeffrey Feltman, Secrétaire d'État adjoint pour le Proche-Orient. Les trois hommes jouent ou ont joué un rôle déterminant dans l'aide à la rébellion et entretiennent des liens soutenus avec l'Armée Syrienne Libre (ASL) et le Conseil National Syrien, créé par ses bons soins le 15 septembre 2011, CNS qui, en raison de son impotence, devait se fondre le 11 novembre dernier à Doha au sein d'une Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution... et ce de manière très opportune afin de lui faire avaliser le fameux "Protocole" susmentionné.
    Notons que les positions adoptées par Sherkoh Abbas sont loin de refléter ou de représenter les vues des quatre ou cinq cent mille Kurdes que compte la Syrie. Lesquels s'efforcent jusqu'à présent de se tenir à l'écart des combats, quand ils n'interviennent pas eux-mêmes aux côtés des forces loyalistes. Un « Grand Kurdistan » est un rêve immémorial pour les Kurdes qui l'ont historiquement laissé à plusieurs reprises s'échapper de leurs mains, notamment quand le Kurde Salâh ad-Dîn - Saladin - eut les moyens au XIIe siècle leur donner ce royaume tant désiré. Au demeurant, lorsque l'ont veut diriger les hommes, il faut savoir à bon escient manier leurs rêves et leurs espoirs. Or si l'Administration américaine fait miroiter une part de rêve aux Kurdes compradores, en réalité, elle se bat l'œil des aspirations d'indépendance de la Nation kurde, ce qu'elle veut c'est « aider l'opposition kurde à construire une opposition plus cohérente contre Assad ». Là est le fin mot : faire tomber le régime !
    Si donc « Grand Kurdistan » il devait y avoir, ce serait à l'évidence au détriment premier de la Turquie. Même si nul n'en parle mais le sujet est à l'étude et depuis de longues années, mais il n'est pas la priorité. Un projet qu'il faut resituer dans un ensemble plus vaste, celui du remodelage général de l'Orient islamique. Ce plan se nomme « Initiative Greater Middle East » et nous le voyons en ce moment même se réaliser sous nos yeux, étape après étape, pays après pays, guerre après guerre. Le résultat n'étant malgré tout guère convaincant - des champs de ruines, des nations et des économies dévastées ! - sauf peut-être pour l'État hébreu qui voit son périmètre de sécurité s'élargir à chaque fois que les missiles et les bombardiers de Washington sèment le chaos. Reste que ce Grand Kurdistan n'est pas vraiment à l'ordre du jour, d'abord la chute de Damas, il sera bien temps de voir après la victoire sur l'Axe du Mal. Un concept non encore abrogé?!
    ESCALADE ET GUERRE ÉLARGIE AU PROCHE-ORIENT
    Le 14 décembre 2012, Léon Panetta, Secrétaire américain à la Défense, signait l'ordre de déploiement au sud de la Turquie de S-400 servant de deux systèmes sol-air Patriot. « Les États-Unis doivent aider la Turquie à se défendre contre des frappes syriennes et l'extension des combats entre le gouvernement et les rebelles en territoire turc [CNN] ... Le but de ce déploiement est de manifester clairement que les États-Unis, en collaboration étroite avec nos alliés de l'Otan, défendront la Turquie en toutes circonstances » [site officiel de l'US Air Force 14 décembre]. Ajoutons que d'autres batteries de missiles - allemandes et hollandaises - viendront compléter un dispositif opérationnel en principe vers la fin janvier. La déclaration officielle du Pentagone ne mentionne pas bien entendu que cette concentration de missiles anti-missiles ne cible pas uniquement la Syrie, mais vise à établir une ligne de défense avancée du territoire israélien en cas de conflit régional comme le suggère le prépositionnement depuis 2010 au Koweït, au Qatar, aux Émirats arabes unis et au Bahreïn de "Patriot" ciblant l'Iran. Peu à peu l'échiquier de la guerre régionale se met ainsi en place. Notons à ce propos que ces déploiements, spécifiquement en Turquie, font face - ou font pièce - aux systèmes anti-aériens servis pas des conseillers russes en Syrie. Ce n'est pas le lieu de revenir ici sur le bouclier anti-missile que les États-Unis installent en Europe orientale et en Mer Baltique (ligne de guerre balistique à laquelle le président Hollande a cru bon d'associer la France, merci à lui !), cependant chacun conviendra que les différentes pièces du puzzle ne prennent sens que considérées simultanément, toutes ensemble.
    Si les Russes ont effectivement (?) déployé de leur côté des missiles d'interception hyper-sonniques S300 en Syrie (3), l'on comprendra aisément que nous assistons à une réelle escalade à bas bruit. Les États-Unis - au pied de leur vertigineuse falaise d'endettement de quelque 20 mille milliards de dollars - trouvent apparemment encore les moyens de préparer de rudes confrontations... parce qu'inéluctablement, au poker, vient un moment où, volens nolens, il faut abattre ses cartes ! La guerre de Syrie est depuis le départ une guerre de l'Otan, soit une guerre occidentaliste destinée à battre en brèche les dernières positions de l'ex-Union soviétique ou en tout état de cause, d'empêcher la nouvelle Russie de retrouver les positions perdues. Las le régime syrien ne s'est pas effondré comme il eût dû le faire, le temps passe et sauf à choisir l'issue d'une sortie négociée de cette crise, les semaines et les mois font inéluctablement, mécaniquement monter les enjeux et les risques.
    Les déploiements de "Patriot", mais pas seulement, le prolongement du conflit syrien, la menace du recours à la guerre chimique, entraînent en effet une surenchère et une militarisation croissante de la Région : des troupes américaines et leurs postes de commandement sont maintenant établis en Jordanie et en Israël et se trouvent étroitement coordonnés avec les dispositifs militaire encerclant l'Iran... et avec ceux de l'Armée de Défense d'Israël comme cela a été révélé en octobre 2012 à l'occasion des manœuvres anti-balistiques israélo-américaines conduite dans le désert du Néguev(4). Chacun aura compris au bout du compte que les moyens de défense sont d'usage biunivoque et par conséquent sont autant défensifs qu'offensifs.
    Réaliste, le chef d'état-major général des forces armées iraniennes, le général Hassan Firouzabadi, déclarait le 15 décembre [Irna/AFP] que la présence de batteries antimissiles aux frontières de la Turquie et de la Syrie préparait « le terrain à une guerre mondiale »... « Les pays occidentaux, en cherchant à installer des Patriot à la frontière turco-syrienne, ourdissent des plans pour une Guerre mondiale. C'est extrêmement dangereux pour l'humanité et même pour l'Europe ». À bon entendeur salut ! Alors que faut-il penser des déclarations rassurantes faites à l'Université de Haïfa, le 26 décembre 2012, par Amos Yadlin, ancien patron d'Aman - le Service de renseignements de Tsahal - jugeant que « la politique de dissuasion d'Israël à l'égard de l'Iran fonctionnant parfaitement bien... la probabilité d'un conflit impliquant Israël en 2013 est de sorte très faible » ?
    Léon CAMUS. Rivarol du 11janvier 2013
    ❄ Les deux blocs en guerre perpétuelle dans le 1984 de George Orwell. Oceania désigne clairement l'empire des Mers, soit la thalassocratie anglo-américaine, et Eurasia, la puissance continentale. Ici d'un côté, le Bloc constitué par l'Alliance euratlantique, la Ligue arabe et la Turquie, lequel "confronte" en Syrie le Bloc Russie, Chine... et virtuellement l'Inde.
    1. Michel Chossudovsky, professeur à la faculté des Sciences sociales de l'Université d'Ottawa « Hidden US-Israeli Military Agenda : Break Syria into Pièces » Global Research 16 juin 2012.
    2. Jonathan Spyer « Vétéran Kurdish politician calls on Israël to support the break-up of Syria » The Jérusalem Post, 16 mai 2012.
    3.    En réaction au déploiement de missiles "Patriot", Moscou se serait décidé à livrer à la Syrie des missiles balistiques Iskander (Alexandre le Grand), à courte portée (50 à 450 km) mais d'une extrême précision et susceptibles d'emporter à la vitesse de Mach 6 ou 7 une charge utile de 680 kg, conventionnelle ou nucléaire. Par ailleurs, la Russie a doté la Syrie du système de défense anti-aérienne multicibles Pechora-2M dont l'efficacité s'étend aujourd'hui aux missiles de croisière.
    4.    « Tsahal à Berlin » suivant des « sources extrêmement fiables » : « un poste de commandement conjoint israélo-américain est en cours de mise en place sur la base américaine de Patch Barracks à Stuttgart en Allemagne », base qui abrite l'État-Major des forces yankees en Europe. À cela s'ajouteraient « des dizaines d'ingénieurs français et américains arrivés en Israël ces dernières semaines ». < http://jssnews.com/2012/01/07/des-preparations-majeures-en-cours-dans-tout-le-proche-orient-sources-extremement-fiables/ >.

  • [Vidéo] Hilaire de Crémiers : Hollande cherche à gagner du temps...

     

    Hollande n’a plus qu’une seule stratégie : gagner du temps jusqu’au retour de la croissance...

    Alors que la situation intérieure se dégrade...

    Or chacun sait que la croissance ne sera pas au niveau attendu !

    http://www.actionfrancaise.net

  • L'enjeu algérien

     L'enjeu algérienHollande a apporté son entier soutien à l'assaut mené par les forces spéciales algérienne. Sa « compréhension », sans doute fondée, car le dialogue avec les terroristes est impossible, et toute faiblesse est prise pour un encouragement à récidiver, entre néanmoins en contradiction flagrante avec les critiques virulentes qui ont suivi l'issue tragique de deux cas semblables de prises d'otages de grande ampleur, commises par les islamistes tchétchènes, l'une à Beslan, le 1er septembre 2004, l'autre au théâtre de Moscou, le 23 octobre 2002. Pourtant , l'ennemi est le même, et sévit pareillement en Syrie, avec le soutien des Occidentaux, dont la France. Les arcanes de la politique étrangère sont complexes, surtout quand un grand pays comme le nôtre est soumis à la pression de l'hyper puissance américaine, avec laquelle il paraît être dans une relation de vassalité.

    Etrangement, les soldats français, qui rentraient juste d'Afghanistan, où ils s'étaient fait canarder pour des intérêts qui n'étaient pas les nôtres, n'ont pas eu le temps d'embrasser leurs proches, qu'ils ont été envoyés par la voie expresse au Mali. Tout est parfaitement synchronisé par une sorte de deus ex machina !
    Le 14 juin 2012, Obama déclarait : “Au moment où nous regardons vers l’avenir, il apparaît clairement que l’Afrique est plus importante que jamais pour la sécurité et la prospérité de la communauté internationale et pour les Etats-Unis en particulier”.
    Le principal adversaire de la puissance américaine semble, a priori, être la Chine, qui a accru ses échanges avec le continent africain de 20 milliard en 2002 à 120 milliard l'an dernier.
    Militairement, les Américains disposent de nombreuses bases : à Djibouti, en Ethiopie, au Kenya et aux Seychelles, sans compter, par l'intermédiaire de l’US Africom, le commandement pour l’Afrique, des coopérations militaires avec plusieurs pays africains. Mais d'autres bases « secrètes » existent, une douzaine, comme à Ouagadougou, au Burkina Faso, afin de mener des opérations de renseignement. Cette surveillance, notamment à l'aide d' U-28A, s'effectue grâce à des forces spéciales (US SOCOM, qui tend à prendre le pas sur la CIA), et des « contractors », des employés de sociétés militaires privées, mais aussi par des drones, qui peuvent frapper, comme en Somalie ou au Yémen. Mais c'est surtout une ancienne base militaire libyenne, abandonnée par les Américains en 1970 après la prise du pouvoir par Kadhafi, qui est la mieux placée pour contrôler le Sahara, jusqu'au Soudan, et viser ... l'Algérie, sans doute la bête à abattre.
    François Hollande l'a assuré : "La France ne défend aucun intérêt particulier ».
    Les faits parlent en sa faveur. Le Mali n'est que le 87e client de la France, qui y est le 111e investisseur. Il est bien possible que les « intérêts » d'une intervention soient quasi absents dans le cadre du Mali. Ce pays, l'un des 25 plus pauvres du monde, hormis un tourisme désormais mis à mal, propose des mines d'or, mais qui sont exploitées, dans des conditions douteuses, par des multinationales anglo-saxonnes, des gisements de minerais de fer, de bauxite, de phosphates et de marbre, mais pas assez pour vraiment risquer sa peau. L'uranium, présent, n'est pas exploité, et le pétrole reste seulement à l'état de potentiel.
    Toutefois, c'est devenu un secret de Polichinelle que la véritable richesse à protéger, les mines d'uranium, dont a tant besoin AREVA, celles-là même que visaient les rebelles, se trouve au Niger. C'est là que deux prises d'otages ont été menées par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en 2010 et en 2011.
    Qu'on le veuille ou non, AREVA, c'est encore la France et sa puissance.
    En outre, le Mali occupe une position géostratégique essentielle, en plein centre du Sahel. Qui le contrôle, contrôle la région, le Tchad et son pétrole, la Mauritanie, son cuivre, son fer, le Burkina Faso et son zinc, le zircon bientôt, le Sénégal et l'ilménite. La Chine convoite ces richesses, mais il n'est pas dit que la France ne se fasse pas damer le pion par les Anglo-saxons, les Américains ayant des besoins illimités.
    Le danger que court l'armée française est, outre l'enlisement, le pays étant exceptionnellement vaste et peu sensible aux frontières, qui n'ont jamais vraiment existé pour les nomades et des groupes de guerriers extrêmement mouvants et rapides, de passer pour une force d'occupation. Des voix se sont déjà élevées pour accuser l'ancienne puissance coloniale. La fixation qu'entraînerait la prolongation d'opérations de guérilla, aurait le tort aussi d'immobiliser des troupes susceptibles d'intervenir ailleurs, par exemple en Syrie ou en Iran. En cela, l'intervention malienne retarde les velléités belliqueuses, et c'est tant mieux. Le choix de privilégier les troupes de projection a réduit les effectifs militaires du pays, au bénéfice d'un matériel performant très coûteux, et le pays, par ces temps de crise, ne peut guère dépasser certaines limites financières et matérielles. On l'a vu avec l'intervention en Libye, quand la quantité de missiles s'est révélée, à la longue, insuffisante. Mais ce sont surtout des raisons politiques qui prévalent, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur.
    C'est pourquoi, l'armée malienne s'étant révélée particulièrement inefficace, on a opté pour le déploiement d'une force régionale, sous l'égide de la Cédéao, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Il n'est pas dit que cela suffise, la seule force vraiment aguerrie étant celle d'Idriss Deby, qui envoie 2000 soldats tchadiens.
    En attendant, il est question d'engager jusqu'à 4000 militaires français.
    Les groupes djihadistes ont proliféré au Sahel : al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Ansar Dine, le MNLA (Mouvement de libération de l'Azawad, les Shebabs en Somalie, la secte Boko Haram au Nigéria., et, dans la région des Grands Lacs, des foyers rebelles comme le LRA (l’armée de résistance Seigneur) du chef de guerre Joseph Kony.
    Il ne faut pas sous-estimer les conflits qui existent au sein de cette galaxie. Mokhtar Belmokhtar, surnommé "Belawar" ou "Louar", le Borgne, au parcours sinueux, en est un exemple (encore) vivant.
    Cette internationale djihadiste essaime sur un arc qui va de l'Afghanistan au Maroc. Les 65 000 mercenaires islamistes qui terrorisent la Syrie en sont l'incarnation la plus sanglante. Ils sont payés et armés par les monarchies du Golfe, dont le Qatar, que l'on a accusé de jouer un jeu trouble auprès des rebelles « africains », qui, du reste, viennent de tous les horizons musulmans. Il est vrai qu'on ne prête qu'aux riches, et que le Qatar a eu un rôle décisif dans la destruction du régime du colonel Kadhafi. Les pétrodollars, les troupes, l'aide propagandistes ont permis qu'in fine de nombreuses armes sophistiquées tombent dans les mains de ceux qui ne comptent manifestement pas s'arrêter à la Libye. Et quand bien même son aide ne serait pas directement militaire, son influence, surtout financière et logistique, s'effectue par l'intermédiaire d'associations, de fondations caritatives, très nombreuses en Afrique. Des détournements d'argent sont probables, ainsi que des possibilités de se camoufler en cas de coup dur.
    Le choix de l'opération kamikaze des djihadistes était on ne peut plus judicieux. S'attaquer aux gisements gaziers ou pétroliers de l'Algérie, c'est toucher son point névralgique. Le flux de gaz circulant par exemple entre l 'Algérie et l'Italie, via le gazoduc Transmed, est de 72 millions de mètres cubes par jour. Le raid terroriste d'El Amenas a fait baisser ce volume de 10 millions de mètres cubes.
    Le but de cette opération, qui a de fortes chances de se reproduire, n'est pas seulement économique, bien que le pétrole et le gaz représentent pour le pays 97% des exportations. L'Etat algérien se souvient de la guerre civile qui, dans les années 90, a causé près de 200 000 morts. L'islamisme insurrectionnel peut se réveiller, ainsi que la tentation indépendantiste kabyle. Singulièrement, des leaders kabyles lorgnent vers Israël. Les cas irakien, libyen et syrien laissent à penser. Le « printemps arabe », dont on sait qu'il était destiné à mettre au pouvoir les islamistes, salafistes et/ou Frères musulmans, en Tunisie, en Egypte, esquisse une logique qui, en conjuguant les visées belliqueuses sur l'Iran et le soutien sournois de la Turquie, parvient à dessiner une politique d'ensemble. Le but est de balkaniser le monde arabe, de l'ethniciser en faisant sauter les Nations encore indépendantes, ou les régimes qui ont prôné une « laïcité » tempérée, mais néanmoins efficace. La vieille devine « diviser pour régner » est à l'oeuvre, pilotée par l'empire américain, son allié indispensable Israël, soutenue par les monarchies du Golfe, et exécutée par des supplétifs agressifs comme la France et la Grande Bretagne.
    L'Algérie, qui a longtemps mené un jeu double, se rapprochant de Washington, mais maintenant une ligne nationaliste sourcilleuse, sait pertinemment qu'elle est sur la liste des condamnés à mort. L'assaut des terroristes, venus de Libye ou d'ailleurs, mêlant des fanatiques sunnites issus de tout l'Oumma, est là pour rappeler quel est la véritable cible de tout le remuement qui agite le Sahel, après avoir bouleversé une partie du Maghreb. Il n'est pas dit que la prise d'otages de ressortissants occidentaux, dont de nombreux Américains, n'ait pas été combinée pour donner prétexte à l’intervention des forces spéciales américano-françaises, permettant de « sécuriser » une zone proche de la frontière libyenne. Nous sommes dans une configuration où Machiavel est roi. Cela explique la célérité avec laquelle les commandos algériens sont intervenus. Qui s'y frotte, s'y pique.
    Il est donc évident que l'Algérie constitue le verrou ultime, celui que d'aucuns aimeraient qu'il saute. La « Prusse du Maghreb », comme on l'appelle, a pour l'instant bien manœuvré. Elle joue sont destin, son indépendance. C'est à elle de choisir : combattre l'empire ou mourir. Il semble que l'appareil militaro-prédateur algérien ait compris cet enjeu, et que le peuple partage cette conscience. Car la véritable clé est l'engagement politique des citoyens algériens.
    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com
  • Manifestation de la NDP et Synthèse Nationale contre le mondialisme

    Communiqué de presse de la Nouvelle Droite Populaire (NDP)
    Samedi 2 février à Paris : la Nouvelle Droite Populaire et Synthèse nationale soutiennent la manifestation contre le mondialisme et l'impérialisme...
    Dimanche 13 janvier, c’est près de 1 million de Français qui ont manifesté à Paris leur opposition à la loi Taubira qui prétend instaurer un « mariage » pour les homosexuels. Nous ne pouvons que nous réjouir du succès de cette mobilisation.
    Mais ces manifestants savent-ils que, au-delà de cette parodie de mariage, la principale menace qui pèse sur la conception traditionnelle de la famille à laquelle ils sont attachés est la politique mondialiste voulue par l’hyperclasse apatride qui prétend diriger le monde et dont Hollande et Taubira ne sont en réalité que les petits domestiques serviles.
    Pour réaliser leur projet funeste de transformer la Terre en un vaste espace économique uniformisé dans lequel les identités, nationales, ethniques et sexuelles seraient broyées, les mondialistes s’acharnent à détruire tous les repères qui font la spécificité de chaque peuple. Notre conception européenne de la famille est donc, à leurs yeux, l’une des premières cibles à abattre. L’humanoïde idéal pour ces nouveaux maîtres du monde devra être un consommateur métissé, déculturé, déraciné et asexué.
    Cependant les prétentions mortifères des mondialistes se heurtent de plus en plus aux réactions populaires. Partout dans le monde les peuples prennent conscience que leur existence est menacée. La gigantesque manifestation de dimanche peut être considérée comme l’un des premiers symptômes de ce réveil salvateur dans notre pays. Mais il faut aller plus loin.
    Les Français n’ont plus rien à attendre des partis politiques, de « droite » comme de gauche, qui se partagent le pouvoir depuis des décennies. Ils sont tous imprégnés par l’idéologie mondialiste. Seul l’avènement d’un ordre nouveau, nationaliste, populaire, solidariste et identitaire pourra redonner à notre peuple sa liberté et sa dignité.
    Voilà pourquoi la Nouvelle Droite Populaire et Synthèse nationale apportent leur soutien à la manifestation contre le mondialisme et l’impérialisme organisée, à l’initiative du mouvement « 3ème voie », samedi 2 février, à 14 h 00, place St Germain des Près à Paris (VIe arrondissement – métro St Germain des Près).
    La NDP et Synthèse nationale se félicitent aussi d’apprendre la participation à cette manifestation de délégations de peuples en lutte pour sauver leur identité tels que nos frères québécois ou encore les Syriens qui sont actuellement en première ligne face à une convergence d’intérêts entre les mondialistes et les islamistes.
    Roland Hélie
    Directeur de Synthèse nationale
    Membre du Bureau de la Nouvelle Droite Populaire
    Correspondance : NDP 116, rue de Charenton 75012 Paris
    Contact E-Mail : ndp@club-internet.fr

  • Les prédictions de réchauffements climatiques étaient très exagérées

     

    Les prédictions de réchauffements climatiques étaient très exagérées

     

    Ci-dessus : la Côte-d’Azur en 2012.

     

    20/01/2013 –  08h30
    PARIS
    (NOVOpress via Kiosque Courtois) – Malgré les fortes chutes de neige actuellement en France, le prétendu « réchauffement climatique » reste un quasi‑dogme journalistique.

     

    Cette idée a été popularisée depuis 1988 par les rapports du GIEC, organisme international de recherche sur le climat, financé et contrôlé par les gouvernements.Le 5è rapport du GIEC est en préparation, et d’après la version préparatoire disponible sur Internet, il confirme que les prédictions annoncées ont été totalement démenties par l’évolution réelle des paramètres climatiques depuis vingt cinq ans.

     

     

     

    Les prédictions de réchauffements climatiques étaient très exagérées

    La Côte-d’Azur en 2012. Même emplacement que la photo en Une. Entre les arbres on voit la mer. Cliquer sur la photo pour l’agrandir.

     

    En 1988, le GIEC prévoyait que la température moyenne du globe augmenterait de 1,5 degré en 25 ans en cas d’augmentation de 1,5% par an des émissions humaines de gaz à effet de serre. Ces émissions ont augmenté réellement de 2,5% par an depuis l’an 2000 et la température n’a augmenté que de 0,25 degré entre 1988 et 1998 et est restée à peu près stable depuis.

     

    Crédit photos : Novopress (cc). http://fr.novopress.info

     

  • Eolien, solaire : chers et polluants !

    Que nous a-t-on vanté les mérites des énergies éolienne ou solaire ! De l’énergie propre, inépuisable et gratuite. Toute publicité qui veut donner à l’entreprise un vernis écolo se doit de montrer une éolienne brassant fièrement l’air dans l’azur.

    Et voilà que l’agence Reuters annonce, le 14 janvier, que l’État va rembourser 4,9 milliards d’euros pour compenser le surcoût de ces énergies. Comment ? Pourquoi ? C’est que ces énergies sont loin d’être gratuites et propres.

    EDF est contrainte de racheter l’électricité issue de ces moyens de production (éolien et photovoltaïque) à un prix supérieur à celui auquel elle la vend pour les favoriser au nom de l’écologie. Parce que leur efficacité est très faible et que, sans ce tarif préférentiel, elles ne seraient pas rentables. Pour compenser ce surcoût, les consommateurs paient : c’est la ligne intitulée CSPE (Contribution au Service Public d’Électricité) sur votre facture d’électricité. Le développement massif ces dernières années des panneaux photovoltaïques sur les toits des granges et des éoliennes partout en France, outre les problèmes environnementaux que cela pose, aurait dû entraîner une hausse conséquente de cette CSPE. [...]

    Pierre Van Ommeslaeghe - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net

  • Les ravages de la parité (et du féminisme)

    Pendant que le peuple souffre et la France disparaît, on s’amuse au Sénat.
    Les débats d’inspiration féministe (en l’occurrence ici sur la parité, que Valls veut étendre), menés par la gauche puis toujours validés par la droite, donnent de drôles de spectacles.

    Telle cette sénatrice PS, peut-être arrivé là grâce à la parité, qui se comporte comme une maîtresse d’école en mal d’autorité, parano et sans humour, et pour qui le mot « nana » est une injure misogyne beauf…


    « Misogyne beauf », « nana » : échanges... par publicsenat

    http://www.contre-info.com/

  • Des frontières contre Schengen : Patrick Louis salue un retour au réel archive 2011

    Devant l'afflux toujours plus important de migrants, le Danemark a décidé de reprendre le contrôle de ses frontières, provoquant le hoquet de Bruxelles qui y voit un risque pour l'espace Schengen. L'Europe a cependant décidé de lâcher un peu de mou, et examine l'idée de contrôles temporaires en cas de situation exceptionnelle...
    Patrick Louis, député honoraire du Parlement européen et secrétaire général du Mouvement pour la France, décrypte pour nous cette confrontation au réel. - O.F.

    Est-ce une remise en cause du traité de Lisbonne ?
    Le traité de Lisbonne a pour but de mettre en place le pouvoir central du futur État fédéral, et donc la fin des États-nations. Mais le principe de réalité revient à la vitesse grand V, car l'Union européenne n'est capable de prendre des décisions que pour parler de choses creuses. Elle ne peut pas prendre de vraie décision. Il faut bien distinguer le conseil des ministres et le conseil des chefs d'État qui peuvent rendre des comptes à la réalité, c'est-à-dire à un électorat, et une Commission et un Parlement qui sont un peu « hors sol ». Le traité de Lisbonne est passé en force, mais sans que les opinions publiques en aient vraiment conscience, et aujourd'hui nous sommes dans le retour du réel qui s'impose aux États. Cela prouve que l'architecture européenne est mal pensée. On a fabriqué une barque pour aller sur un lac, et cette barque se retrouve en haute mer. On se demande pourquoi cela ne va pas : mais c'est simplement le bateau qui n'est pas adapté.
    Aujourd'hui l'Europe est coincée entre deux tendances : soit elle reconnaît officiellement qu'elle est une confédération des États-nations, et alors elle pourra organiser des coopérations libres entre les nations ; soit il lui faut devenir despotique pour être efficace. Elle se retrouve face à ses mauvais fondements et à son inefficacité. Je viens d'entendre Michel Rocard lors d'une conférence être d'un euro-pessimisme qui dépasse mon euro-scepticisme. Les États aujourd'hui réagissent, les Danois les premiers, et même la France ! C'est tout de même le gouvernement Sarkozy qui a fait passer le traité de Lisbonne et c'est lui qui d'une certaine manière le met en cause.
    Mais ces États peuvent-ils le faire après avoir cédé leurs pouvoirs à Bruxelles ?
    Il y a eu un débat à Strasbourg sur cette question. Et c'était sidérant de voir que l'idéologie sans frontières était telle dans l'assemblée parlementaire qu'on considérait que contrôler l'accès dans un pays était une atteinte aux libertés. Ce qui montre que la pensée trotskyste internationaliste, qui nie les communautés naturelles comme les nations, considère que les frontières sont des murs, alors que les frontières sont des portes. Ce sont des lieux d'exclusion parce que c'est comme la porte d'une maison qui empêche d'entrer, mais ce sont également des lieux d'inclusion, qui permettent à une communauté d'exister. Quand Régis Debray écrit un livre d'éloge de la frontière, il commence à comprendre qu'il n'y a de communauté que si il y a frontières. L'Europe ne l'a toujours pas compris. En revanche, si vous voulez entrer au Parlement européen, vous devez présenter votre badge, passer à travers des systèmes de contrôle, une frontière en quelque sorte. Alors pourquoi ne serait-ce pas possible au niveau de l'espace européen ? Et au niveau des nations qui le désirent ? Il est bien évident que l'on est pour la liberté d'aller et venir, mais tous les pays ne font pas partie de Schengen. Parce que la vraie liberté d'aller et venir n'est pas contradictoire avec les frontières. On a donc besoin de réhabiliter les frontières, peut-être de nouvelles frontières, mais on ne sera jamais dans un monde sans frontières. Pour qu'il y ait du politique, il faut qu'il y ait un territoire ; pour qu'il y ait un territoire il faut qu'il y ait des frontières. En supprimant les frontières, ils sont en train de tuer les communautés, donc ils sont en train de tuer le politique au profit de la gestion.
    Se prennent-ils pour des citoyens de première catégorie ?
    Ils vivent en dehors du réel. Les anarcho-trotskystes, d'un côté, sont contre tous les mécanismes de frontières, donc contre toute forme d'organisation politique ; et certains libéraux sont contre les frontières au nom d'une conception mal pensée de la liberté économique. Il y a des conjonctions intellectuelles. Aujourd'hui, face à la mondialisation, nous allons cependant plutôt vers un monde de fragmentations, qui permettent aux communautés d'exister, donc d'avoir une régulation, donc une mutualisation des risques, parce que pour penser une sécurité sociale, par exemple, il faut bien définir un territoire, pour savoir qui y a droit et qui n'y a pas droit, qui est citoyen et qui ne l'est pas. Et ça pose nécessaire la question des frontières.
    Donc l'opération du Danemark vous rend optimiste ?
    Non parce que c'est un pas en arrière, pour trois pas en avant. L'Union européenne est tellement coincée dans ses contradictions qu'ils en sont même à réhabiliter le protectionnisme. Certains socialistes redéveloppent ainsi un protectionnisme qu'ils appellent sectoriel et temporaire tant ils se rendent compte des contradictions dans lesquelles ils ont mis les pays d'Europe. Comme ils sont quelque part, et qu'ils veulent garder le pouvoir, ils savent faire un pas en arrière pour revenir en avant, mais ils ne lâcheront pas. Ils se rendent bien compte qu'il y a un vrai problème parce que les opinions publiques ne sont pas d'accord avec eux, donc ils lâchent du mou, mais ils ne lâcheront pas l'essentiel. La fracture aujourd'hui est entre ces Européens et les populistes, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas initiés, qui ne comprennent pas la grande sagesse de Bruxelles. Les partisans de l'UE n'ont pas gagné un référendum. Leur crainte est donc que les décisions européennes deviennent prétextes à des référendums nationaux qui rendraient plus évident encore la critique de l'UE par les peuples. La crise financière aussi est révélatrice de l'absence d'enracinement dans le concret, dans le réel. La décision de l'Allemagne de ne pas payer davantage pour la Grèce en a été un autre signe. Les partisans de l'UE se rendent bien compte que la vraie subsidiarité, c'est-à-dire le sentiment national et la coopération des nations, est en train de reprendre le dessus sur leur état fédéral.
    Propos recueillis par Olivier Figueras Présent du 14 mai 2011

  • DEPENDANCE : LA DOUBLE CATASTROPHE

    Nous savons tous que la dépendance éventuelle, si elle se produit, est une catastrophe personnelle et familiale. Nous n'allons, cependant, pas encombrer ce flash de chiffres et de prévisions qui se trouvent dans tous les journaux. En dehors de la catastrophe propre à la dépendance elle-même, il se prépare une autre catastrophe qui est l'intervention de l'État dans ce problème. Sous la pression ardente du pouvoir, la France s'apprête à la création malheureuse d'un cinquième pilier de la sécurité sociale consacré à cette dépendance. Comme toute intervention publique dans un problème important elle générera le désordre et la ruine sans jamais du tout atteindre ses objectifs prétendus. Certains lecteurs de ces flashs remarquent parfois que nous ne positivons pas assez. C'est sans doute qu'ils lisent mal ce que nous écrivons : dans toute situation même désespérée il y a toujours des solutions que nous ne manquons pas de signaler. Dans le cas particulier, nous allons positiver très ouvertement car nous allons indiquer justement ce qu'il ne faut pas faire si l'on veut éviter de créer de grandes et futures calamités.

    LA SECURITE SOCIALE
    Un petit détour par la « sécu » est nécessaire. Le 22 mai 1946, un gouvernement communiste à créé ce véritable mammouth qu'est devenu la sécu. Les médecins de famille, qui existaient alors encore, annonçaient que ce serait une grande escroquerie ; d'autres voyaient avec plaisir cet argent qui « tombait du ciel ». Plus de 60 ans après, ce sont les médecins qui ont raison. La sécurité sociale comprend quatre piliers : famille, accidents du travail, maladie, retraite. Elle est devenue au fil du temps un monstre par ses dimensions titanesques qui, après des extensions successives, absorbe une large part de l'activité nationale ; le monstre, quels que soient les changements de statut depuis sa création, reste étroitement soumis à la dictature de syndicats dont la légitimité est plus que douteuse. Les résultats sont pitoyables. Depuis sa création il traine un déséquilibre financier que l'on appelle maintenant couramment le « trou de la sécu » et qui, à lui seul, explique une large partie de la paupérisation du peuple français.

    L'EXEMPLE DE L'ASSURANCE-MALADIE
    Prenons en exemple, celui de l'assurance-maladie, mais celui de la retraite serait tout aussi valable. La prétendue assurance maladie publique n’est pas une véritable assurance laquelle supposerait une liberté de choix et de montant, alors que nous avons un simple impôt décoré abusivement du terme d'assurance. Jusqu'en 1940, la liberté régnait dans le domaine de la médecine, de la pharmacie et des assurances. Tout le monde était soigné dans le cadre de contrats privés. Des assurances maladie étaient apparues avec un début de réglementation en 1930, sous le nom d’assurances sociales, ces réglementations ne concernant que les salariés de l'industrie et du commerce.
    Il n'y avait au départ de la sécu et il n'y a encore aujourd'hui aucune gestion, l'argent étant rassemblé par la force dans une sorte de grand réservoir et dépensé au jour le jour et au fil des années, selon la volonté changeante des politiques, des syndicats et autres gérants de fait. C'est en 1960 que sont apparus les « URSSAF » dont le sigle est lui-même significatif et qui n’ont pas de statut légal ayant été créées à l'époque à l'image du parti communiste. Progressivement le monopole a été étendu bien au-delà des salariés pour toucher l’ensemble de la population. La Cour des Comptes a écrit publiquement qu'elle ne pouvait rien contrôler car il n'y avait pas de gestion.
    La dérive financière fut permanente ; en 2002 le déficit était de 3,50 milliards d'euros et les prévisions de 2010 sont de 33 milliards d'euros. Il fallut finalement taxer : d'où en 1990 l'introduction de la C.S.G. qui fut complétée ensuite par la C.R.D.S. Ces impôts sont si « commodes » qu'il est question de les augmenter.

    LES RAISONS DE LA RUINE
    C'est sur plusieurs générations que l'erreur initiale a répandu l'effet de ruine dans tout le corps social. Le coût des assurances maladie sur le marché international est connu ; des exemples montrent qu'une famille nombreuse peut s'assurer pour 30 % du coût que la sécu lui inflige et avec d'excellentes garanties. La différence est de l'argent détruit.
    Ce désastre n'est pas du tout du au hasard mais à la nature du système. Pour résumer, énonçons quelques facteurs de ruine qu'il contient comme du poison : système obligatoire donc totalitaire, carriérisme politique, suppression de la responsabilité personnelle, soumission au bon plaisir des gérants de fait, inondation de lois et réglementations avec l'effet destructeur habituel à toute règlementation, interdiction pratique de créer du capital pour préparer l'avenir, intervention illégitime de syndicats eux-mêmes illégitimes.
    Singapour, cité-État d’environ 5 millions d’habitants, brille par les performances de son système de santé. Les dépenses y sont modérées (3,5% du PIB contre 11,4% en Suisse) tandis que l’espérance de vie y est parmi les plus élevées de la planète (78 à 83 ans selon le sexe, contre 79 à 84 en Suisse et 75 à 80 aux États-Unis). La densité médicale y est faible, mais le pays ne connait pas de pénurie de soins : il accueille chaque année 400 000 patients étrangers, venus d’Asie ou d’Océanie. Le compte épargne santé fut introduit en 1984. Chaque personne doit épargner chaque mois une somme représentant 6 à 8% de son salaire. Les versements sont capitalisés et rapportent un intérêt annuel. Les comptes servent à payer les dépenses médicales de toutes sortes. La sur-consommation est évitée et les comportements responsables encouragés puisque l'argent non dépensé enrichit son propriétaire. Il y a par exemple très peu d’obésité à Singapour. Tout est également fait pour renforcer les incitations à offrir des soins de qualité et bon marché. Depuis 2002, les soins publics sont scindés en deux réseaux qui se font concurrence et dont les performances sont publiques. Le système génère un avantage essentiel : l’épargne abondante qui y est accumulée sert à financer l’économie et Singapour y doit une partie de sa grande prospérité.

    RECOMMENCER L'ERREUR ANCIENNE
    Le pouvoir, donc en France, envisage abusivement aujourd'hui de recommencer l’erreur ancienne en étendant à nouveau les tentacules du mammouth. Cela revient à jeter les bases d'une nouvelle et future paupérisation du pays comme la sécu l'a fait et exactement de la même façon énoncée ci-dessus. Bien entendu les prétendus partenaires sociaux, qui sont illégitimes et surtout partenaires dans la rapine publique, sont invités à discuter du problème et s'y engagent avec délectation. Le plus surprenant est que le patronat suit au lieu d’en profiter pour prendre une position complètement négative et ne discute guère le projet en cherchant seulement des aménagements : en fait les représentants du Medef espèrent, selon l'usage « fraternellement » établi, s'asseoir comme tant d'autres à la table du banquet républicain. Le tout se passe sur fond d'une générosité mensongère pratiquée avec l'argent des autres. L'habitude bien acquise dans un pays quasi collectiviste d'attendre tout de la puissance publique facilite l'opération.

    LES BIENFAITS DE LA LIBERTE
    Que ferait-on si les politiques n'intervenaient pas ?
    En face de ce risque nouveau de multiples comportements personnels sont possibles avec évidemment d'innombrables positions intermédiaires qu’aucune loi ne peut résoudre. Le premier comportement est de le préparer par l'épargne bien gérée et des solutions familiales adaptées ; il est évident que l'épargne accumulée pour préparer l'avenir irriguerait l'économie toute entière avec un effet richesse indiscutable. Le deuxième comportement complémentaire ou non du premier est de s'assurer au maximum ; la création de capital interviendrait aussi par le truchement des assurances. Les assureurs sont habitués à la gestion des risques y compris les plus considérables comme le risque automobile ou la responsabilité civile. Une assurance privée est un contrat que chacun ajuste suivant ses nécessités et suivant ses prévisions pour l'avenir, une fois le risque défini et en accord avec la compagnie. Les primes correspondent au profil du contrat. Chacun gère son précieux capital santé dans l'optique dépendance selon ses possibilités et ses désirs.
    Plusieurs objections peuvent être faites à cet usage enrichissant de la liberté. Le facteur familial est affecté par le recul la famille stable et unie, cette véritable colonne vertébrale de la société dans tous les domaines. Les pouvoirs publics depuis des décennies se sont acharnés contre cette forme de la famille jusqu'à glorifier les familles recomposées qui ne sont que des familles décomposées. En fait si la liberté régnait l'on pourrait s'en accommoder, car la liberté économique arrive finalement à bout de tous les problèmes.
    Une autre objection est qu'il y aura toujours des personnes qui seront laissées sur le bord de la route. À Singapour et dans d'autres pays appliquant les mêmes méthodes il y a des filets de sécurité pour la maladie et il n'y a pas de raison de ne pas imaginer des filets de sécurité pour ce problème.

    LE CHOIX
    Ces réflexions sont une contribution positive au problème aigu de la dépendance éventuelle. Elles informent sur les erreurs à ne pas commettre et les diffuser au maximum est utile pour informer les gens sur ce qui les menace. Le choix est entre une ruine certaine et des difficultés gérables.
    La difficulté, la seule est que les prédateurs publics ont bien aperçu le formidable butin que le cinquième pilier mettrait à leur disposition ce qui explique le déclenchement de leur inlassable voracité.
    Michel de Poncins  http://www.libeco.net