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  • « Affaire Cypel »: en attendant la mise au point de Bruno Gollnisch…

    « La mesure est excellence » : cet adage de la pensée grecque antique reste décidément bien étranger aux différentes tribus qui composent le PS et le lobby cosmopolite politico-médiatique. En témoignent les réactions délirantes au commentaire de Bruno Gollnisch faisant état des propos déplacés du député de Seine-et-Marne et porte-parole du PS Eduardo Rihan Cypel. « Non, M. Eduardo Rihan Cypel, la France n’est pas un pays raciste » relevait le député européen sur son blog. « La preuve elle vous a accueilli, elle a accueilli votre famille, elle a financé des cours pour que vous puissiez apprendre le français. » « Ne vous croyez pas autorisés à stigmatiser ceux qui trouvent quand même qu’il y a un peu trop de nomades qui viennent en France ».

    N’ayant pas peur du ridicule, Eduardo Rihan Cypel a annoncé hier sa décision « d’engager des poursuites judiciaires contre M. Gollnisch » au motif que « lorsqu’on est victime de propos à caractère raciste et xénophobe (?!), on ne doit jamais laisser passer ni sur le plan politique, ni sur le plan judiciaire ».

    Notons, et le site du Figaro évoquant cette « affaire » en est un exemple probant parmi d’autres, que les commentaires des internautes soulignent le décalage existant entre un pays réel apportant son soutien au dirigeant frontiste et les indignations de la Caste représentant le pays légal ou à tout le moins défendant ses intérêts et sa position dominante.

    Dans un entretien accordé le 5 août au site de L’Express, Eduardo Rihan Cypel expliquait gravement que « Le racisme et la lutte contre l’extrême-droite est au fondement de (son) engagement politique. Je suis rentré au PS après le 21 avril 2002 (jour de l’accession au second tour de la présidentielle de Jean-Marie Le Pen, NDLR) ». Comme c’est original…

    Il expliquait aussi la vraie raison de cette montée au créneau du parti de l’étranger , à savoir la peur d’une réaction du peuple français bien décidé à reprendre en main son destin en votant massivement pour l’opposition nationale l’année prochaine : « Je ne pressens rien de bon pour les municipales » confiait-il. « Il faut qui il y ait un réveil pour ne pas laisser un millimètre d’espace à ce genre d’injures à la république et à ses valeurs ». Il y a beaucoup de culot dans cette dernière affirmation tant il est vrai que c’est bien la politique euromondialiste menée par le PS qui est à contrario et à proprement parler une injure permanente aux valeurs de notre pays.

    Avec leurs gros sabots, les garde-chiourmes du Système ont logiquement multiplié les déclarations pour se solidariser avec M. Cypel en feignant de ne pas comprendre (?) la nature des propos de Bruno Gollnisch et se sont bousculés pour conspuer à travers celui-ci tous les Français qui entendent le rester.

    Les éléphants ont multiplié les tweets indignés, notamment le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone qui a conspué « les propos abjects de B. Gollnisch », ou encore l’obscur ministre Guillaume Garot qui a évoqué des « propos misérables aux relents d’avant-guerre ».

    Pour sa part, le sénateur PS David Assouline a inspiré (à moins que cela ne soit l’inverse) le premier secrétaire du PS Harlem Désir qui avec la finesse qui le caractérise a pondu un communiqué pour dénoncer les « propos insupportables » de Bruno Gollnisch qui « s’inscrivent dans la plus ignoble tradition de l’extrême droite française ». Le brave Harlem et ses acolytes ont décidément du mal à se renouveler et font entendre le même disque rayé dans toutes les circonstances.

    Pierre Kanuty, conseiller régional PS d’Ile-de-France, puise-lui aussi dans la boîte à fantasmes pour expliquer qu’« en quelques jours, Frédéric Haziza puis Eduardo Rihan Cypel sont les cibles de l’extrême droite. Ceux qui ont cru qu’elle avait tourné la page de l’antisémitisme en sont aussi pour leurs frais. »

    Exploitant jusqu’à la corde le même nauséabond filon, M. Kanuty s’est essayé à la métaphore en notant que « sous le vernis bleu marine demeure, intacte, la réalité brune ou vert de gris d’une extrême droite passionnément raciste », avant d’expliquer que M Cypel a fui la dictature au Brésil pour laquelle le FN aurait eu comme de bien entendu les yeux de Chimène. Pathétiquement con… venu.

    « La gauche ferait bien de faire front face à cet ennemi qui veut disloquer la société » avance-t-il encore, même si les Français constatent plutôt que c’est la gauche immigrationniste (et une droite du même tonneau) qui est la première responsable de la désagrégation de notre pays.

    Il est ainsi dans l’ordre des choses que le délicat Conseiller régional Geoffroy Didier, alter ego de Guillaume Peltier, cofondateur du courant de la Droite forte (sic) au sein de l’UMP et proche Jean-François Copé, se soit fendu d’un tweet de soutien à M Cypel, à l’instar de la « conseillère politique » de l’UMP Aurore Bergé…

    Tout aussi peu surprenant, l’inénarrable journaliste Claude Askolovitch a « remercié » Bruno Gollnisch de « nous restituer le frisson salvateur de l’antifascisme », son confrère Frédéric Haziza a évoqué « la peste brune en action », une « France rance et pétainiste » tandis que le plagiaire de la loge Cambacérès, Joseph-Macé Scaron, dénonçait « un nouveau dérapage » du député frontiste…

    Dans un entretien qui sera enregistré aujourd’hui et mis en ligne demain sur ce blog, Bruno Gollnisch fera le point sur cette affaire…

    http://www.gollnisch.com

  • Léon Bloy et la France qui avale tout

    Aujourd’hui l’honneur des familles consiste
    uniquement à échapper aux gendarmes.

     

    Dieu soit loué, la loi Taubira aura réveillé la France chrétienne et fait oublier les bobos. Ces derniers, héritiers de nos bourgeois, mais décoincés par l’école et Canal, m’avaient inspiré le texte qui va suivre, et qui faisait injustement suite à une relecture de l’implacable et impeccable Léon Bloy. Donnons suite.

     

    On ne peut pas dire que depuis qu’ils sont repassés aux affaires (et Dieu sait qu’avec eux les affaires sont toujours les affaires...), les socialistes se soient privés de faire ce qui leur plaît : lutter contres les préjugés et les déterminismes ; augmenter les taxes de tout poil et toute nationalité ; encourager l’immigration et surtout l’émigration - des Français ; nous engager dans des guerres ubuesques au nom de la tradition coloniale républicaine ; provoquer en somme la raison et le bon sens de tout honnête homme. Et rien. Aucune réaction. La France aplatie, avachie de la postmodernité a tout gobé sans sourciller.

     

    « Autrefois, lorsque l’abolition du sens des mots n’avait pas encore été promulguée, l’honneur d’une famille consistait à donner des Saints ou des Héros... Aujourd’hui l’honneur des familles consiste uniquement à échapper aux gendarmes. »

     

    Souvenez-vous de 1981. Si la révolte a grondé, si les bons chrétiens se sont mobilisés pour l’école libre, si le Front national a pu percer, c’est bien parce que les gens ont été vite excédés. Il y avait encore un pays réel susceptible de réagir à un ensemble de provocations qui ne s’étaient pas vues depuis les années 1870, qui avaient d’ailleurs quasi fini par amener le boulangisme aux affaires. Après l’infâme dix mai la vague de protestation avait gonflé jusqu’en 1984 puis elle avait reflué. La droite n’avait alors pas été trop débordée sur son aile droite parce qu’elle était encore la droite, au moins jusqu’en 86. Relisez les textes de l’époque et vous comprendrez ; on n’avait pas besoin d’écoper...

     

    Mais là, rien. Plus rien. La France gobe tout et avale tout. Il faut dire qu’avec la droite nouvelle, on serait, comme on dit, logé à la même enseigne... Il faut dire aussi que sur le plan diplomatique l’actuel pouvoir n’apporte rien de nouveau : avec Chirac et Sarkozy nous étions déjà inféodés. Quant aux impôts... Qui regrettera le bon vieux temps d’avant mai 2012 ? Une poignée d’exilés qui ne sont pas non plus des modèles. Je ne parlerai même pas de l’immigration.

     

    La vérité est que la France a créé son modèle de citoyen post-historique, bourgeois plus ou moins gros qui avale tout et recrache tout, qui gobe tout et garde tout et se fout de tout, sauf de sa santé et de son programme télé. Sa femme le domine, son fils se convertit, sa descendance s’africanise et son job le prend de court ; heureusement qu’il a eu jusque là son immobilier pour soutenir sa tour de Babel croulante et fricassée. Mais il reste content le bourgeois.

     

    C’est un quidam globalisé qui vit en France, ce n’est plus un Français. L’acceptation d’ailleurs par l’opinion du mariage homo confirme ce trait. Le néo-Français est comme le citoyen de la colonie 3. Je fais allusion à la série Destination danger, où Patric McGoohan exerçait ses talents, et qui servit d’apéritif au légendaire Prisonnier.

     

    La colonie 3 est un village d’espions où l’on apprend à être anglais - ou bien Français ou bien américain ou bien n’importe quoi. Le responsable du village explique que tout est question de programmation : on dresse un quidam avec la langue, les gestes, les préjugés, le timbre-poste. Et puis le tour est joué. Voici un Anglais de plus ! On croirait que le scénario cauchemardesque a été écrit par Enoch Powell ou Chesterton ! Or les nations modernes sont devenues cela. On devient Français ou Allemand comme on passe son permis de conduire. Mais laissons faire ; moi aussi j’ai appris à tourner la page.

     

     

    Je relisais pour me consoler des soucis du temps "l’Exégèse des lieux communs" de Bloy. L’époque non plus n’était pas drôle. Avant de décider de nous envoyer sur les charniers du chemin des dames, la république avait pris bien soin d’abaisser le pays en expulsant les ordres religieux ou en fermant les écoles chrétiennes, toujours au nom de la lutte contre les déterminismes...

     

    Bloy comprend que le Français n’ira plus se battre pour des idéaux médiévaux, que ceux-ci sont un peu décatis. C’est pour cela d’ailleurs, et Bernanos l’a magnifiquement compris dans son oeuvre polémique, que l’on motivera le chaland en invoquant la lutte contre le fascisme, pour les droits de l’homme, la croisade pour la démocratie et contre le monde pas libre (la Russie, comme toujours !). Cela motivera toujours le beauf. Fermez le ban.

     

    Et Bloy comprend que le bourgeois c’est celui qui aime avaler tout, avant la France plurielle, multi-quoi, homophile et droit-de-l’hommiste. Je le cite :

     

    « Et remarquez, je vous prie, qu’il n’est pas question de goûts très variés, de goûts très multiples, mais de tous les goûts, depuis le goût de l’ambroisie jusqu’à celui de la merde, inclusivement. Tel est le Bourgeois, il aime tout et il avale tout. »

     

    Telle est la fonction eschatologique du bourgeois : c’est l’homme des maisons de tolérance. Il avale tout, il lui faut juste un peu d’argent. Pensez à la culture moderne et postmoderne financée par Pinault ! Là aussi il nous faut tout avaler, et surtout le piss christ !

     

    Mais le bourgeois aime aussi les normes. Un homme sans déterminismes, c’est surtout un golem de supérette, un homme comme il faut, universel et remplaçable. Et ce qui me frappe toujours avec les socialistes c’est leur propension à être politiquement corrects, à l’époque de Bloy on disait comme il faut :

     

    « Règle sans exception. Les hommes dont il ne faut pas ne peuvent jamais être comme il faut. Par conséquent, exclusion, élimination immédiate et sans passe-droit de tous les gens supérieurs. Un homme comme il faut doit être, avant tout, un homme comme tout le monde. »

     

    Guénon parle du règne de la quantité, Bloy l’a compris avant lui en grand catho. On va être comme il faut, et surtout pas de droite, et surtout pas réac.

     

    « Plus on est semblable à tout le monde, plus on est comme il faut. C’est le sacre de la Multitude. Etre habillé comme il faut, parler comme il faut, manger comme il faut, marcher comme il faut, vivre comme il faut, j’ai entendu cela toute ma vie. »

     

    Le crétinisme jovial-jobard qui vote pour Hollande sans savoir à quelle sauce cet avatar de la gauche caviar va le dévorer (je sais ce sont les musulmans qui ont voté pour lui, mais il n’y a quand même pas que les musulmans qui votent, les pauvres !) incarne cette imbécillité post-terminale qui frappe Bloy comme elle frappera plus tard le grand Ellul, cette dernière lumière de la France huguenote qui ne proteste plus, qui veut juste réformer :

     

    « La Parole substantielle étant vraie dans tous les sens, il est certain que le Bourgeois accomplit à sa façon la Volonté qu’il ignore en exigeant que le bétail humain soit un immense et uniforme troupeau d’imbéciles - pour l’immolation piaculaire... un certain jour. »

     

    De toute manière ce n’est pas grave. On n’est pas là pour se formaliser de si peu. Les gosses ahuris nourris à la console et au smart-phone, aux farines animales, aux benzodiazépines et à l’Harry Potter de sévices en attendant le master de finances dans une fac US à tueries, ce n’est pas grave non plus. On n’est pas là pour en faire grand-chose de ses gosses même si on en fait trois ou quatre à sa concubine :

     

    « Autrefois, lorsque l’abolition du sens des mots n’avait pas encore été promulguée, l’honneur d’une famille consistait à donner des Saints ou des Héros, tout au moins d’utiles serviteurs de la chose publique. Cela, qu’on fût riche ou pauvre, qu’on eût des ancêtres illustres ou qu’on n’en eût pas. Dans ce dernier cas, on montait simplement et naturellement dans l’aristocratie, par la seule nature des choses.

     

    Aujourd’hui l’honneur des familles consiste uniquement, exclusivement, à échapper aux gendarmes. »

     

    Et au percepteur !

     

    Je continuerais pendant des pages ! Bloy nous prépare déjà au monde du politiquement correct et de la repentance hollywoodienne, perpétuelle et obligatoire comme l’école :

     

    « Autrefois, il y a cinquante ans à peine, la nuit ou, si on veut, les ténèbres du Moyen Age étaient rigoureusement exigées dans les examens. Un jeune bourgeois qui aurait douté de l’opacité de ces ténèbres n’aurait pas trouvé à se marier. »

     

    Ce monde sans Dieu est un aussi un monde sans homme ; et je laisse Bloy bien conclure, comme un prophète, pas comme un bourgeois :

     

    « En de telles circonstances, on en conviendra, le devoir de créer le monde s’impose. »

     

    Il va bien falloir le créer notre monde pour échapper au leur.

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info/?p=1475#suite

  • Combien de Dreux en France ?

    Je ne pensais pas si tôt voir l'analyse que j'ai effectuée dans mon dernier éditorial, confirmée si vite. J'y exprimais que Manuel Valls, au même titre que Nicolas Sarközy ou Bernard Tapie n'était qu'un phraseur blablatteur dont les promesses et engagements n'étaient pas tenus par la suite. J'avoue aussi mon agacement au sujet de nombreux Français qui sont fascinés par ce type d'individus particulièrement superficiels, dont on sait tout, une fois que l'on connaît leur enveloppe, parce que chez eux il n'y a pas de contenu.

    Pour rappel, Français que nous sommes:

    «  Maître corbeau, sur un arbre perché,
    Tenait en son bec un fromage.
    Maître renard par l'odeur alléché ,
    Lui tint à peu près ce langage :
    «Et bonjour Monsieur du Corbeau.
    Que vous êtes joli! que vous me semblez beau!
    Sans mentir, si votre ramage
    Se rapporte à votre plumage,
    Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois»
    A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie;
    Et pour montrer sa belle voix,
    Il ouvre un large bec laisse tomber sa proie.
    Le renard s'en saisit et dit: "Mon bon Monsieur,
    Apprenez que tout flatteur
    Vit aux dépens de celui qui l'écoute:
    Cette leçon vaut bien un fromage sans doute."
    Le corbeau honteux et confus
    Jura mais un peu tard , qu'on ne l'y prendrait plus. »

    Explications quant au fait divers qui nous préoccupe:

    Suite à un rapport effectué par un commandant de police officiant à Dreux et adressé à sa hiérarchie, le gouvernement et en tout premier lieu Manuel Valls, se trouve mis à mal. Dans les faits, trois malfaiteurs condamnés - qualifiés bien à tort de petits délinquants par le nouvel observateur – n'ont pas été emprisonnés malgré les peines infligées, sachant la prison de Chartres pleine.

    Et le baveux de déclarer: «être très surpris de cette décision et inquiet de ses conséquences» mais aussi – sans rire - «Cette décision très étonnante va à l'encontre de la stratégie décidée conjointement par la Chancellerie et l'Intérieur qui vise à accroître le concours des forces de sécurité pour faire exécuter les peines.»

    Dans ces conditions, on comprend très bien le décalage entre le Manuel Valls soucieux de l'ordre public, émettant un discours ferme et assurant les policiers de son soutien, et la politique réellement menée dans les faits. Bien évidemment, le sieur répondra à qui le questionnera, du fait que ministre de l'intérieur, il ne peut agir simultanément en tant que ministre de la justice. Mais auquel cas, puisque moyens de réaliser sa politique ne lui sont pas attribués, qu'attend t-il pour démissionner ? C'est là où le bellâtre tombe dans mes filets.

    Et s'il n'y avait que Dreux, ce que doivent penser probablement de nombreux Français. Mes souvenirs sont tels que je pense que c'est une peine sur deux en France qui n'est pas effectuée, ainsi que l'a écrit un magistrat. Dreux n'est donc qu'une goutte d'eau dans la mer du laisser-faire et de l'incompétence.

    Beaucoup de Français, malheureusement donc, de se laisser de nouveau prendre – moins lucides que le corbeau de la fable - après s'être fait avoir par les différents flatteurs que comporte la caste politicienne française.

    Je suis au demeurant aussi surpris par le décalage entre ce que j'entends autour de moi – ne pensez pas que je n'écoute que ceux qui sont de la mouvance -, l'orientation de très nombreux commentaires rédigés sur internet suite à la publication d'articles, et les résultats des différents scrutins. Le fait est, et l'on y songe pas assez à mon goût, que nous avons un réservoir électoral très important, qui n'est pas même inscrit sur les listes électorales ou plus simplement qui ne vote pas. Cet électorat là est la clef de notre avenir puisque c'est celui là qui, très probablement, va nous donner accès au pouvoir. La politique ne consiste pas à se réunir entre soi pour deviser avec des personnes qui pensent globalement comme nous – en cela, internet est un piège - mais bien à faire du prosélytisme c'est à dire via la propagande, amener à nous, indifférents ou opposants.

    Alain Rebours http://www.voxnr.com/

  • Aube dorée poursuit sa conquête des rues d’Athènes

    La crise économique que subit la Grèce depuis plusieurs années s’est accompagnée d’une crise politique avec un attrait de la population pour des offres politiques nouvelles, comme l’Aube dorée.

    arton19341-b8715.jpgDistribution gratuite de nourriture :

    L’Aube dorée double sa présence à chaque scrutin électoral, d’une stratégie sociale, de terrain, à destination du peuple grec. Ansi, la trésorie de ce mouvement (constituée de dons, financements publics et versement d’une partie des émoluments de ses élus) sert principalement à l’achat et à la distribution gratuite de nourriture destinée aux "Grecs de souche" (après vérification de l’identité de ces derniers).

    Le ministre de "l’Ordre public et de la Protection du citoyen" (mais capable de protéger son peuple de la rapacité des banquiers), Nikos Dendias a qualifié l’Aube dorée "de copie du totalitarisme nazi" et a estimé que "l’annonce de cette manifestation sous prétexte de distribution de nourriture était une ironie en cette date du 39e anniversaire du rétablissement de la démocratie" après le septennat de la junte militaire (1967-1974).

    Quant au maire d’Athènes Georges Kamini, il a refusé "d’octroyer une autorisation à l’Aube dorée pour cette manifestation" en jugeant que l’initiative était "inacceptable" et encourageait "le racisme et la xénophobie".

    Mais en ce mercredi 24 juillet 2013, une distribution géante a malgré tout eu lieu à Athènes, avec près de 10 000 personnes.

    La classe politique grecque, incapable de venir en aide au peuple, s’est contentée de s’indigner de cette distribution de nourriture à "caractère discriminatoire".

    Protection des citoyens :

    Enclavé par rapport aux États membres de l’Union européenne [1], la Grèce a vu de nombreux immigrés, ne se destinant qu’à transiter par le pays, se retrouver bloqués sur son territoire.

    Cette présence massive dans un pays "immergent" a entraîné une forte hausse de la violence. De nombreux habitants et commerçants ont fait appel aux milices de l’Aube Dorée afin d’être protégés.

    Vers un Hezbollah grec ?

    Ilias Panagiotaros, député de l’Aube Dorée a déclaré à la télévision australienne que son parti avait pour ambition de devenir pour la Grèce ce qu’est le Hezbollah pour le Liban.

    Ces actions en direction du peuple grec semblent porter leurs fruits : les derniers sondages hissent l’Aube dorée en troisième position des intentions de vote, avec 14,5% des voix.

    [1] sauf de la Roumanie et de la Bulgarie, mais la situation de ces pays n’en font pas des pays de destination pour l’immigration, en outre ils ne font pas partie de l’espace Schengen

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Aube-doree-poursuit-sa-conquete-des-rues-d-Athenes-19341.html

  • La révolution ontologique de Francis Cousin par Georges FELTIN-TRACOL

     

    En janvier 2012, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, des folliculaires d’une célèbre feuille de choux vespérale, spécialisés dans la dénonciation de tous ceux qui pensent mal, s’alertaient des accointances coupables entre Francis Cousin et Marine Le Pen. Celle-ci citait en effet dans Pour que vive la France des extraits de La société de l’indistinction, un essai en partie rédigé par Francis Cousin.

     

    Diplômé en philosophie et philo-analyste de métier, Francis Cousin participe à un groupe informel de rédaction nommé « Gustave Lefrançais » qui a intégré un inter-collectif officieux, « L’Internationale ». D’émanation clairement situationniste et d’ultra-gauche, ces équipes n’ont pas hésité à collaborer à Europe Maxima sans en partager le dessein. Contrairement à maints de leurs « camarades » sectaires et arrogants, ces militants ont montré à diverses reprises leur esprit d’ouverture, leur goût pour la discussion franche, directe et courtoise et leur désir de confronter des idées sans s’invectiver. En leur sein, Francis Cousin en est l’éminent maïeuticien.

     

    Longtemps réticent à publier un écrit sous sa signature, l’ami Cousin s’est finalement décidé à sortir L’être contre l’avoir, un ouvrage de haute volée, à la lecture exigeante et à la réflexion ciselée. Ce livre déclare une guerre totale à la présente société marchande et à ses pâles idoles. Lecteur assidu de Guy Debord, de Karl Marx, de Friedrich Engels, de Pierre Clastres, de Marshall Sahlins et de quelques présocratiques, l’auteur y défend la « tradition primordiale de l’être ». Attention cependant au risque compréhensible de confusion ! Cette « tradition primordiale »-là n’a rien à voir et ne se compare pas avec la Tradition primordiale d’un René Guénon ou d’un Julius Evola. Pour Cousin, leur raisonnement s’est arrêté prématurément !

     

    La thèse de L’être contre l’avoir est résolument anti-politique et anti-économique. Pour son auteur, l’« essence du politique » chère à Julien Freund résulte de la fragmentation de l’unité totale originelle. Il dénie ainsi toute pertinence à la tripartition indo-européenne mise en évidence par Georges Dumézil. La tripartition est déjà pour Cousin une solide avancée de l’avoir aux âges anciens. À l’aube de l’humanité, aux temps pré-historiques donc, l’homme vivait dans la concorde, une « unité sacrale du cosmique originel qu’économie, religion, politique et science ont séparé (p. 316) ». « L’homme des vieilles communautés de l’être a vécu durant des millénaires anti-économiques et anti-politiques au rythme des saisons cosmiques dans une vie harmonique d’anti-argent avec la nature sacrale (p. 49). » Bref, pour Cousin, « la communauté primitive n’est pas une société sans argent et sans État, mais une société contre l’État et contre l’argent (p. 155) ». Il est donc légitime qu’à ses yeux, « toute l’histoire de la modernité est l’histoire du déploiement de la dialectique par laquelle l’avoir s’est employé à effacer le souvenir de l’être (p. 95) ». Mieux encore, il explique que « la communauté est le site cosmique de la pro-venance de l’homme en l’être alors que la polis est le site mercantile de sa relégation en l’avoir (p. 86) ».

     

    Francis Cousin s’affirme communiste et estime que le communisme réel n’a jamais été appliqué, car il s’est toujours confronté à la présence mortifère de la politique (soviétisme) et de l’économique (capitalisme). En fait, « le but de la révolution communiste pour la communauté humaine n’est pas de fonder un système de gestion économique nouveau, mais d’engendrer au-delà et contre toute gestion et toute économie une activité différente qui rompe avec la falsification de la vie sociale (p. 283) ». Malgré la pesante domination de l’avoir, « la révolution communiste du refonder le cosmos de l’être […] permettra aux hommes de la qualité de redevenir des êtres de la qualité humaine (p. 115) ». Le retour à l’être s’impose ! Mais pas n’importe comment. « L’époque actuelle, apogée de l’humanisme de la marchandise, a voulu faire de chacun un simple objet d’échange et de désir chosifié. Elle nous offre ainsi la preuve permanente que la classe capitaliste est la classe de l’organisation de la mort généralisée (p. 209). » Il s’agit de retrouver, de reconstituer l’unité perdue en se reliant au sol, à la terre. « L’être est […] ce qui pose comme énergie du tenir, en tant que force de l’auto-mouvement du vivre des puissances de la terre… (p. 237) », car « dans la communauté de l’être, être, penser et parler sont le même mouvement de vie de l’être (p. 84) ».

     

    Dans ce cadre enfin libéré de l’emprise de l’argent surgit « l’homme de l’être [qui] est l’homme qui saisit l’être qui est en le recueillant et en y demeurant aux racines de terre de l’existence véridique (pp. 131 – 132) ». Francis Cousin s’oppose à toutes les structures politiques de l’histoire : l’État, l’Empire, la cité, le royaume, la république, la théocratie, etc., aliènent l’être de l’homme. S’appuyant sur les vieux Germains décrits par Tacite et sur le quotidien des Amérindiens des Grandes Plaines, l’auteur esquisse une alternative utopique (dans les deux sens du mot) : une fédération mondiale de communes libres. Fidèle à une pensée communarde délaissée, il considère, d’une part, que « la Commune est […] la communauté réunie pour toute délibération ordinaire ou extra-ordinaire de son habitat unitaire en tant qu’assemblée (éventuellement insurrectionnelle !) du mouvement de sa préservation générique (p. 183) » et, d’autre part, que « contre la mondialisation cosmopolite de l’avoir (la formule est de Marx !), la résistance du prolétariat pour faire jaillir l’être de l’homme par l’auto-abolition de la condition prolétarienne s’est dès les origines, d’emblée et immédiatement, auto-intitulée : Internationale, cela pour bien mettre en perspective l’inter-activité nécessaire de tous les espaces-temps du foyer du naître… (p. 263) ».

     

    Cette « révolution internationale communarde de l’être » devra impérativement s’inspirer des révoltes populaires qui ont égrené l’histoire européenne. Francis Cousin rend hommage à l’exemplarité de ces insurrections françaises et européennes. Souvenons-nous des Flagellants, des Jacques, des Maillotins, des Croquants et des Nu-Pieds. Il s’enthousiasme pour la méconnue « Guerre des Demoiselles » qui concerna l’Ariège entre les années 1830 et 1870. Il salue aussi la Vendée de 1793, la Chouannerie et la Commune de Paris de 1871. Il indique que leur facteur déclencheur est souvent la prise par quelques particuliers enrichis de terres communes qui bénéficiaient jusqu’alors à l’ensemble de la communauté. Les paysans pyrénéens déguisés en jeunes filles pour ne pas être reconnus, d’où leur surnom de « Demoiselles », agissent physiquement contre l’interdiction des pratiques communautaires forestières ! L’auteur souligne que le premier à s’indigner du « populicide » vendéen fut le partageux Gracchus Babeuf. Comme plus tard les fédérés parisiens, « les Vendéens s’emparant des villes républicaines de la marchandise et les communards de 1871 mettant la main sur les édifices de la servitude, auront toujours le même comportement insurrectionnel d’aller vouloir enflammer les papiers aliénants de l’administration étatique (pp. 114 – 115) ».

     

    Francis Cousin demande aux Européens de renouer avec cet état d’esprit protestataire et de relancer, renouer et reprendre une intense lutte des classes. « L’homme de l’être est l’homme qui se lève et qui refuse le monde échangiste où l’assurance de posséder la détresse du patrimonial se troque contre l’obligation de mourir d’ennui (p. 112). » Ce combat n’est pas civique, car « le prolétariat n’a rien à faire sur le terrain de la votation qui organise les territoires de la Cité du maintien de l’ordre capitaliste, pas plus à participer qu’à s’abstenir (p. 303) » d’autant que « les élections constituent un terrain de mystification destiné à perpétuer la dictature démocratique de la marchandise totalitaire librement circulante (p. 303) ». Il préférerait que l’« Europe [… redevienne un] espace historique de la tradition critique radicale (p. 212) » parce qu’à la différence des autres aires humaines d’Asie, d’Afrique et d’Amérique, le continent européen détient une vieille conscience révolutionnaire si bien que « toute l’histoire des luttes radicales qui ont fini par positionner la nécessité du subversif conscient sont nés sur le terrain pagano-christianiste des ancestrales communautés paysannes dont est sorti ultérieurement le prolétariat européen, dans la tradition primordiale du souci de l’être et du refus de sa réduction en avoir calculé (p. 185) ». Cette habitude à la contestation propre aux Européens ne serait-elle pas due précisément à la particularité longtemps vivace de privilégier le politique ? Si les Asiatiques, les Africains, les Américains ne possèdent pas ce Logos radical de l’être, cela signifierait-il peut-être qu’ils sont potentiellement plus communistes (au sens que l’entend Francis Cousin) que les Européens ?

     

    Loin des proclamations enflammées et intéressées de ses zélateurs stipendiés, l’avoir n’implique pas le bien-être. Il le détruit plutôt par un changement profond et insidieux des mentalités. Francis Cousin rappelle qu’au Moyen Âge, l’Européen mangeait beaucoup plus de viande qu’à partir du XVIe siècle. En plus, loin de l’hygiénisme ambiant de ce début de XXIe siècle, « les hommes du Moyen Âge boivent beaucoup plus qu’aujourd’hui et surtout beaucoup mieux des crus de véridique qualité de terre (p. 257) ». Outre l’alimentation (il s’approche à ce sujet des idées de l’écologiste radical Bernard Charbonneau) et le divertissement qui rend idiot, le caractère ontologiquement réfractaire de l’esprit européen tend à s’éroder, à s’émousser, à se corrompre sous les effets dévastateurs du « Grand Remplacement (Renaud Camus) » démographique. « Si l’immigrationnisme est la clef de voûte du capitalisme contemporain, c’est avant tout parce que l’immigré y est bien toujours la matière première la plus maniable, la plus inféodée et la plus malléable (p. 228). » Il souligne que « l’immigration se révèle […] comme une stratégie capitaliste de vaste envergure pernicieuse qui vise fondamentalement à disloquer la spontanéité historique des solidarités prolétaires naturelles en hétérogénéisant le substrat de la réalité du sentir et du ressentir ouvrier. De la sorte, l’immigration est toujours l’expression de la contre-révolution du capital car elle permet avant tout de dé-manteler la combativité ouvrière en désarticulant l’identité de ce qui structure les cohésions et les immanences de l’éco-système de sa longue durée (pp. 27 – 28) ». C’est une action de destruction du fond réfractaire européen puisque « à partir du moment où l’envisageable du métisser cesse d’être une possible rencontre personnelle pour devenir un commandement idéologique de la tyrannie spectaculaire des obligations marchandes générales, il est clair qu’est alors bien advenu l’âge du camp de concentration de la liberté du totalitarisme cosmopolite du marché planétaire (p. 46) ». Francis Cousin prévient par conséquent que « le principe de la production de la société de l’avoir, c’est le fractionnement quantitativiste de la vie en la coupure de l’être, la perte de soi dans la production tourmentée et inconsciente d’un monde qui échappe totalement à ses producteurs puisque leur existence y devient justement le procès universel de la détention permanente où tout regard s’y perd dans le bagne de la possession (p. 21) ».

     

    « La liberté démocratique est la tyrannie de la marchandise comme seule consommation autorisée et comme seule opinion permise dans la circulation sans fin des hommes falsifiés par la domination spectaculaire du temps – argent (p. 21). » À ce stade, il ne faut rien attendre – sinon le pire – des oppositions marginalisées et théâtrales du Système. « La gauche et l’extrême gauche du Capital en tant qu’avant-garde du progrès de la raison mercantile, sont là les meilleurs serviteurs du melting-pot mondialiste qui aspire à créer cet homme hors-terre, hébété, nomade et vagabond qui n’a plus pour seul repère que les grandes surfaces spectaculaires de la possession, là où l’existence se mesure exclusivement à l’aune des calculs du fétichisme marchand, de l’errance narcissique et du coloriage stupide de la vie fausse (p. 27). » La collusion et le reniement sont inévitables parce que « le spectacle moderne de la dictature démocratique de la marchandise se révèle comme le règne autocratique de la liberté de marché enfin parvenu à mettre en mouvement la plénitude mondiale de sa logique appropriative (p. 22) ». Jeux politiciens et campagnes électorales ne sont donc que des diversions qui neutralisent le potentiel contestataire, révolutionnaire, des Européens. « La démocratie de la marchandise spectaculaire est un énorme carnaval parodique qui se confond avec la fin désormais manifeste de toute possibilité pour l’intelligence d’apparaître de manière perceptible dans aucun domaine qui se prétend officiellement compétent pour causer de sa spécialité. Le seul fait que le faux soit désormais reconnu pour le vrai sans aucune discussion lui a donné cette qualité magique tout à fait exceptionnelle de faire que le vrai a maintenant cessé d’exister pratiquement en tout lieu puisqu’il est de la sorte réduit à l’état d’une hypothèse indémontrable qui ne pourra par principe jamais être discutée (p. 17). » L’auteur ne réserve pas que ses coups à la gauche. La « droite » reçoit de belles raclées. Il s’en prend ainsi au « concept équivoque de désinformation, mise en vogue ces temps derniers par ceux qui souhaiteraient voir se mettre en place une autre forme d’économie politique de l’aliénation et qui aboutit finalement à faire croire que le mensonge résulterait d’une simple utilisation inadéquate et malveillante de l’authenticité qu’il conviendrait uniquement de changer en bon usage de réinformation, oublie que c’est la marchandise qui est en soi pure contre-vérité. tant que le fétichisme de la marchandise existera, et peu importe là quelle faction étatique en assume la gestion, le renseignement et l’investigation, la vérité officielle du spectacle démocratique ne saurait être chose que la perfidie impérialiste du marché, puissance la plus hostile qui puisse être pour la vraie passion de vérité humaine. Ainsi, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, tous les contre-médiatiques qui voudraient simplement changer d’État et modifier la donne de l’argent, omettent de voir que le faux ne résulte nullement de soi-disant mauvais jugements, observations ou déductions mais qu’il est, a contrario, l’impeccable conclusion du bon raisonnement spectacliste de l’intellection marchande (p. 19). »

     

    Pour Francis Cousin, non seulement « le temps médiatique du spectaculaire mercantile purge chaque soir le déroulement des événements pour réinventer chaque matin la comédie d’un nouveau théâtre où le triomphe du pouvoir culturel du profit emprisonne toujours plus les hommes dans la consommation illusoire d’objets inutiles et dans la prosternation devant la puissance universelle de la marchandise totale ravageant l’ensemble des domaines du vécu (p. 11) », mais « le fétichisme de la marchandise étant devenu le Tout du monde, la seule chose qui puisse s’y présenter c’est, d’entrée, l’imprimature systémique, irréfléchi et stéréotypé de tout ce par quoi la cybernétique du ministère de la Vérité a fait du monde le spectacle du Tout de la marchandise (pp. 17 – 18) ». Implacable dans son jugement, il assène que « le héros journalistique comme tous les héros scientifiques, artistiques ou bancaires est toujours un supplétif de la Bourse, de la Maffia ou de l’État. Il se rêvasse toujours en conseiller du Prince et c’est pourquoi il est l’ennemi des vérités indésirables, chargé simplement d’aider à passer le temps de la liberté dictatoriale du marché (p. 20) ». Francis Cousin en profite aussi pour se moquer de « l’actuelle mode orwelliste qui voit tous les thuriféraires du spectacle critique faire aujourd’hui obstacle massif à une véritable critique du spectacle de la marchandise en tant que telle, il convient sans cesse de rappeler que la décence commune, la réputée common decency (comme cœur radical de toute protestation humaine contre l’in-humain) sur laquelle insiste avec tant de justesse Orwell est, pour paraphraser Marx, d’abord et avant tout une activité pratique – critique puisque la discussion sur la réalité ou l’irréalité d’une pensée qui s’isole de la pratique, est d’emblée et purement la scolastique de l’illusoire (p. 14) ». Cet illusoire est solidement cadenassé. Il conduit les populations à accepter un sort sordide.

     

    « Le XXIe siècle, né du triomphe des perfectionnements totalitaires de la finance occidentale par les vétustés carcérales du capitalisme soviétique, s’impose dorénavant planétairement comme abondance fastueuse de la sur-vie dans les galeries marchandes des droits de l’homme commercialisé (p. 22). » Dans ce nouveau totalitarisme sophistiqué et indolore, l’État joue le rôle de gardien vigilant, voire de garde-chiourme attentif. Il assure à la domination de l’avoir les moyens de perdurer. Il y a d’abord « l’alliance militaire États-Unis/O.T.A.N./Israël [qui] n’a qu’un seul but : […] vassaliser davantage les Européens en tentant de les distancier toujours plus de la perspective de s’installer fortement sur le marché des vraies décisions mondiales (p. 215) ». Ensuite, « les fauves urbains de l’économie souterraine qui brûlent rituellement des voitures ne sont pas des enfants d’ouvriers en révolte qui se battent par haine de la marchandise, mais des paumés incultes adorateurs du fric, de ses modes insanes et de toutes ses grossières insipidités. Bien loin d’être des persécutés en rupture, ce sont les enfants chéris du système de la discrimination positive de l’anti-subversif, les talismans médiatiques de l’ordre capitaliste à révérer (pp. 30 – 31) ». Les racailles des banlieues sont les mercenaires du terrorisme d’État. Certes, « l’État a toujours été terroriste [… et] a toujours recruté ses troupes de choc dans la faune des truands et des proxénètes et il a toujours usé du lumpenprolétariat abruti pour écharper le prolétariat insoumis. À l’heure où des groupes financiers peuvent s’acheter des pays entiers, il est normal qu’à côté des polices et des armées officielles, la tyrannie démocratique du marché puisse lever dans toutes les banlieues racailleuses de la planète des milices privées, des polices parallèles et des cohortes de toutes sortes chargées d’aider à la défense des sanctuaires du profit (p. 44) ». On a compris que « le terrorisme d’État est la continuation de la politique de l’économie de crise par d’autres moyens et sur d’autres modes plus expéditifs. Il accomplit ici la force supérieure des manœuvres obscures de l’État de droit (p. 41) ». Bref, « le spectacle terroriste mondial est le prolongement de la politique de guerre commerciale (p. 217) ».

     

    Anti-politique conséquent, Francis Cousin ne soutient aucun régime en place sur le globe. Il les vomit tous. « La mythologie tiers-mondiste sud-américaine de Chavez n’est pas mieux en l’être que les fadaises éthico-monétaristes nord-américaines d’Obama… (p. 247). » Un puissant pessimisme semble pourtant le tenir. Il juge que « les peuples vont immanquablement disparaître et s’y substitueront alors des populations informes de libres consommateurs serviles de la temporalité échangiste du métissage obligatoire en l’adoration des galeries marchandes de la dépense (p. 301) ». Aurait-il compris que le retour à l’être est impossible et que son unité primordiale est irrémédiablement perdue ? Cela n’empêche pas que L’être contre l’avoir soit un grand ouvrage subversif et vivifiant.

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

     

    • Francis Cousin, L’être contre l’avoir. Pour une critique radicale et définitive du faux omniprésent…, Le retour aux sources, 2012, 331 p., 21 €.

  • Brave FMI : Peut mieux faire !

    COMMUNIQUÉ de presse de Jacques MYARD, Député UMP, Président du Cercle Nation et République

    Le rapport annuel du FMI sur la France rappelle à juste titre la nécessité d'effectuer des réformes fondamentales et structurelles, telle la réforme des retraites qui doit passer par un allongement du temps de travail ou celle des cotisations sociales qui pèsent sur le coût des salaires et, en conséquence, sur la compétitivité des entreprises.

    Ce sont là des évidences connues et acceptées par tous les esprits objectifs et honnêtes sauf par le gouvernement socialiste...
    Mais ce rapport ne manque pas de sel lorsqu'il fustige la réduction accélérée des dépenses publiques qui va directement freiner la croissance conformément aux nouvelles analyses menées par Olivier Blanchard sur le taux du multiplicateur de la réduction de la dépense publique. Les experts du FMI oublient un peu trop vite les icônes qu'ils ont adorées pendant des décennies, alors qu’ils ont dénoncé à l'envie la dépense publique comme l'ennemi public numéro un !
    Mais surtout le FMI ne va pas au bout de sa logique : il refuse de se rendre à l'évidence lorsqu'il constate le perte de compétitivité de la France, il ne dit mot du handicap structurel qu'est la monnaie unique qui est la principale cause de la perte de compétitivité des entreprises françaises ! Il se contente de prôner des mesures de dévaluation interne très largement insuffisantes pour regagner des marges de manœuvre, seule une dévaluation externe peut relever le défi de la compétitivité et de la relance économique.
    Le FMI demeure pétri d’idéologie, tout comme Bruxelles et Francfort, et continue de nier la réalité d'une monnaie unique qui est structurellement inadaptée à des économies divergentes et de niveaux très différents.
    Oui, la France doit faire des réformes structurelles et au premier chef l'euro qui étrangle son économie depuis plus de dix ans !¢
    Jacques MYARD
    Député UMP
    Président du Cercle Nation et République

    Le 6 août 2013  http://www.francepresseinfos.com/

  • L’Iran, de la “révolution blanche” à la révolution tout court

     

    shah011.jpgJanvier 1978-janvier 1979. C’est au moment où elle se modernisait que la monarchie des Pahlavi s’est défaite dans la confusion. De là date l’essor de l’islamisme radical.

    Une tasse de thé, un dernier regard, Mohammad Réza Pahlavi quitte son palais presque vide, le 16 janvier 1979. Dans les jardins, il retrouve la chahbanou, puis gagne l’aéroport international de Téhéran. Un petit groupe les attend, mais ni ambassadeur étranger ni ministre. Des militaires supplient le chah de rester. Le général Badreï, chef de l’armée de terre, s’agenouille selon un vieil usage tribal et lui baise les genoux. Le chah enlève ses lunettes, le relève. Il pleure en public. À Chapour Bakhtiar, nommé à la tête du gouvernement deux semaines plus tôt, le 31 décembre 1978, il dit : « Je vous confie l’Iran et vous remets entre les mains de Dieu. »

    Le chah pilote lui-même son Boeing 707 jusqu’à la sortie de l’espace aérien iranien. Il craint une attaque surprise. Commence pour le souverain une longue errance. Rongé par un lymphome, repoussé par tous, il trouve asile en Égypte où il mourra le 27 juillet 1980. Il régnait depuis le 16 septembre 1941 et allait avoir 61 ans.

    Moins de dix ans plus tôt, il avait célébré à Persépolis les 2 500 ans de l’Empire perse dont il se voulait le continuateur. En même temps, son régime exaltait la modernisation de l’Iran et la “révolution blanche”, ce plan ambitieux de réformes lancé en 1963. La “grande civilisation” à laquelle le chah avait rendu hommage semblait de retour.

    Mais à quel prix ! Omniprésence de la Savak (la police politique), pouvoir autocratique, cassure entre la capitale et la province, fracture entre une élite occidentalisée et le peuple, autisme du chah qui ignore l’aspiration de la société à intervenir dans la vie politique, corruption, vénalité, et hausse des prix. À ceux qui évoquent les ravages sociaux et politiques de l’inflation, le chah répond : « Mon gouvernement m’assure du contraire. Vous ne répercutez que des bavardages de salon ! »

    La “révolution blanche” a heurté les plus traditionalistes de la société iranienne, les chefs de tribus et une partie du clergé conduite par un mollah nommé Ruhollah Khomeiny. Né en 1902, celui-ci nie toute valeur au référendum qui doit approuver la “révolution blanche”. C’est surtout la proclamation de l’égalité entre homme et femme et la modernisation du système judiciaire qui le font réagir car il estime que ce sont deux atteintes aux préceptes de l’Islam et du Coran. Sans oublier que la réforme agraire est, dit-il, préparée par Israël pour transformer l’Iran en protectorat…

    De Qom, ville sainte du chiisme, Khomeiny provoque le chah le 3 mai 1963. Il est arrêté. Suivent trois jours d’émeutes, les 15, 16 et 17 juin, 75 victimes, 400 arrestations et un constat : l’alliance “du rouge et du noir”, une minorité religieuse active et fanatisée avec les réseaux clandestins du Toudeh, le parti communiste iranien. Pour éviter la peine de mort à Khomeiny, des ayatollahs lui accordent le titre de docteur de la loi faisant de lui un ayatollah. Libéré, il récidive en 1964 et s’installe en Irak.

    Ces oppositions, le chah les connaît. Elles le préoccupent. Il lance un appel aux intellectuels pour qu’ils en discutent en toute liberté. En avril 1973 se réunit le “Groupe d’études sur les problèmes iraniens”, composé de personnalités indépendantes. En juillet 1974, un rapport est remis au chah qui l’annote, puis le transmet à Amir Abbas Hoveida, son premier ministre. « Sire, lui répond-il, ces intellectuels n’ont rien trouvé de mieux pour gâcher vos vacances. N’y faites pas attention, ce sont des bavardages. » En fait, il s’agit d’un inventaire sans complaisance de l’état du pays complété de mesures correctives avec cet avertissement : si elles ne sont pas prises au plus vite, une crise très grave pourrait éclater. Cinq mois plus tard, le chef de l’état-major général des forces armées remet à son tour un rapport confidentiel et aussi alarmant que celui des intellectuels : l’armée résistera à une agression extérieure mais un grave malaise interne peut mettre en danger la sécurité nationale.

    Ces deux avertissements venus du coeur même du régime restent lettre morte. Un nouveau parti officiel créé en 1975, un nouveau premier ministre nommé en août 1977 ne changent rien : les ministres valsent, les fonctionnaires cherchent un second emploi, le bazar de Téhéran gronde. Or dès l’année 1976, le chah sent que la maladie ronge son avenir. « Six à huit ans », lui a dit le professeur français Jean Bernard. C’est un homme fatigué qui affronte la montée de la violence révolutionnaire dans son pays.

    D’Irak, Khomeiny redouble ses attaques. Le chah, dit-il, n’est qu’« un agent juif, un serpent américain dont la tête doit être écrasée avec une pierre ». Le 8 janvier 1978, un article paru dans un quotidien du soir de Téhéran fait l’effet d’une bombe. Il s’agit d’une réponse virulente à Khomeiny, qui a été visée au préalable par le ministre de l’Information. Or la polémique mêle vérités et mensonges. Le lendemain, à Qom, des manifestants envahissent la ville sainte : un mort, le premier de la révolution. Le 19 février, quarante jours après ce décès, le grand ayatollah Shariatmadari organise à Tabriz une réunion commémorative. À nouveau, du vandalisme, des morts, des blessés. L’engrenage manifestation-répression est engagé. Et à chaque quarantième jour, à Téhéran, à Tabriz, à Qom, se déroule une manifestation qui tourne à l’émeute. La police appréhende des jeunes gens rentrés récemment des États-Unis et connus pour leur appartenance à des groupes d’extrême gauche, ou des activistes sortis des camps palestiniens, des individus ne parlant que l’arabe. Les forces de l’ordre ne tentent quasi rien contre eux.

    Le pouvoir s’affaiblit et s’enlise. Le chah nie la réalité, ignore le raidissement du clergé, continue à raisonner en termes de croissance de PIB. Et puis les Britanniques et les Américains ont leur propre vision de la situation ; ils conseillent de pratiquer une ouverture politique et de libéraliser le régime : le général Nassiri, cible de la presse internationale et qui dirigeait la Savak depuis 1965, est écarté en juin 1978. Loin de soutenir le chah, comme le faisait Richard Nixon, le président Carter envisage son départ et son remplacement. Au nom des droits de l’homme, les diplomates américains poussent aux dissidences les plus radicales. Une ceinture verte islamiste, pensent-ils, est plus apte à arrêter l’expansion du communisme soviétique.

    Le 5 août 1978, le chah annonce des élections “libres à 100 %” pour juin 1979, une déclaration considérée comme un signe de faiblesse. Le 11, débute le ramadan. Des manifestations violentes éclatent à Ispahan : pour la première fois, des slogans visent directement le chah. Le 19, se produit un fait divers dramatique : un cinéma brûle, 417 morts. Un incendie criminel. L’auteur ? Des religieux radicaux ? La Savak ? Le soir même, la reine mère donne un dîner de gala. L’effet sur l’opinion est désastreux, alors que les indices orientent l’enquête vers l’entourage de Khomeiny.

    Le nouveau premier ministre, Jafar Sharif- Emami, surnommé “Monsieur 5 %” tant il prélève de commissions, déclare sous le coup de l’émotion “la patrie en danger”. Le 7 septembre, 100 000 personnes manifestent à Téhéran avec des ayatollahs : des portraits de Khomeiny apparaissent. La loi martiale est décrétée pour le lendemain 8. Les manifestants prennent de vitesse police et armée. Ils veulent occuper la “maison de la Nation” et y proclamer une “République islamique”. Le service d’ordre tire en l’air, des tireurs embusqués ouvrent le feu sur la foule. C’est le “vendredi noir”, soigneusement « préparé et financé par l’étranger » affirment les auteurs. Au total, 191 victimes. La rupture entre le régime et les partisans de Khomeiny est totale.

    Le chah est anéanti. « Jamais, confie-t-il, je ne ferai tirer sur mon peuple ! » Lui qui croyait être tant aimé se sent trahi : « Mais que leur ai-je donc fait ? ». Un seul souci l’habite : éviter la guerre civile, sa hantise. Le “vendredi noir” marque le début de son inexorable chute.

    Le désordre et l’anarchie s’installent ; Khomeiny gagne la France, reçoit intellectuels et journalistes (mais pas ceux de Valeurs actuelles à qui les auteurs de l’ouvrage que nous citons en référence rendent hommage) qui raffolent de l’ermite de Neauphle-le-Château ; en Iran, les marches en sa faveur se multiplient et façonnent l’image d’une révolution romantique et démocratique ; les Américains organisent en secret la phase finale de leur plan : neutraliser l’armée iranienne et le haut état-major fidèles au chah. Les jeux sont faits.

    « L’Iran des Pahlavi n’était certes pas parfait, mais il était en pleine modernisation, écrira Maurice Druon dans le Figaro du 12 novembre 2004. Fallait-il pousser à le remplacer par un régime arriéré, animé par un fanatisme aveugle ? L’essor de l’islamisme radical date de là. »

    À lire Mohammad Réza Pahlavi. Le Dernier Shah/ 1919-1980, de Houchang Nahavandi et Yves Bomati, Perrin, 622 pages, 27 €.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Trop, c’est trop : vers une révolte des Français de souche ?

    Toutes les enquêtes d’opinion convergent : les Français de souche en ont assez. Ils ne supportent plus ce qu’il y a de « trop » dans notre société désormais : trop d’immigration, trop de culpabilisation, trop d’insécurité, trop de politiquement correct, trop de déni de démocratie, trop de violences et de dégradations à l’école, trop de chômage, trop de « réformes » inutiles, trop d’inquiétudes sur l’avenir, trop de diabolisation. Michel Geoffroy décrit pour Polémia les raisons de la révolte qui monte.
    1) Trop d’immigrés qui ne manifestent aucune volonté de « s’intégrer » et de devenir de vrais Français par la civilisation et la culture ; trop d’immigrés qui cultivent leurs particularismes d’une façon ostentatoire, et qui affirment de plus en plus leur religion – l’islam – dans l’espace public, au mépris de la laïcité et avec la lâche complicité des pouvoirs publics ; trop d’Africains qui se constituent en communautés.
    2) Trop de culpabilisation et de repentance à l’encontre des seuls Européens et des seuls Français de sang et de souche ; trop de mépris de la nation française et de son histoire ; trop de parti pris en faveur de nombreux allogènes, dont il est interdit de critiquer le comportement même délictueux, sous peine de « racisme » ; trop de discrimination à l’encontre des Français de souche.
    3) Trop d’insécurité pour les honnêtes gens, trop de bienveillance pour les criminels et délinquants récidivistes ; trop de délinquants d’origine immigrée ; trop de « zones de non-droit » ; trop de corruption dans la classe politique ; trop de police, trop de radars et trop de juges mais pas assez de sécurité et de moins en moins de liberté pour le citoyen.
    4) Trop de politiquement correct ; trop de répression de la liberté de parole, trop de propagande et de travestissement de la réalité dans les médias ; trop de publicité cynique et agressive ; trop d’américanisation de la culture.
    5) Trop de déni de démocratie ; trop de « minorités » bruyantes, trop de « communautés », trop « d’autorités morales », trop de lobbies qui prétendent imposer leurs préjugés et leurs seuls intérêts à la majorité des Français ; trop de mépris du peuple français de la part de l’oligarchie politico-médiatique ; trop de promesses non tenues par les politiques, qu’ils soient de gauche comme de droite.
    6) Trop de violences et de dégradations à l’école ; trop de maîtres qui capitulent devant les élèves et devant leurs parents ; trop de laxisme éducatif et universitaire ; trop de diplômes qui ne valent plus rien sur le marché du travail.
    7) Trop de chômage, trop de petits boulots, trop de contrats à durée déterminée, trop de délocalisations, trop de désindustrialisation ; trop d’inégalités sociales, trop de profits pour les uns, trop d’insécurité économique pour les autres ; trop de difficultés à se loger lorsqu’on est jeune ; trop d’impôts et de taxes pesant sur les classes moyennes et populaires.
    8) Trop de « réformes » inutiles qui ne s’attaquent pas aux vraies questions qui préoccupent les Français ; trop de services publics « reformés » mais qui ne fonctionnent plus ; trop de fonctionnaires découragés ; trop de fermetures de services publics de proximité.
    9) Trop d’inquiétudes sur l’avenir : trop de dépenses sociales que les actifs ne peuvent plus financer, trop de menaces sur les économies et les retraites ; trop de dettes publiques et privées.
    10) Trop de diabolisation des Français qui respectent les lois, qui demandent que cesse cette situation qui les révolte, qui ne sont ni « racistes », ni « fascistes », ni « d’extrême droite » mais qui veulent enfin être entendus de la classe politique et voir leur opinion représentée dans les médias.
    Michel Geoffroy, 04/10/2011 http://www.polemia.com

  • "JE N'AI QUE FAIRE D’ÊTRE BEAU. IL ME SUFFIT QUE LES MÉCHANTS TREMBLENT ET QUE LES BONS SE RASSURENT."

    A Tolède, dès le 18 juillet, les officiers nationalistes ont rallié le mouvement, en se mettant sous les ordres du colonel Moscardo. 
         A l'annonce de l'insurrection, le Cadet Jaime Milan del Bosch a quitté Madrid, avec cinq de ses camarades, pour rentrer immédiatement à Tolède, où d'autres Cadets les ont rejoints le soir même. 
         Dans la ville, il n'y a, au reste, que six cent cinquante gardes civils qui refusent de rallier les casernes de gendarmerie de la capitale, où le gouvernement a donné l'ordre de concentrer toute la garde ; par contre, cent cinquante gardes du 14e Tercio de Madrid sont venus se joindre à eux. 
         C'est avec ces huit cents hommes, commandés par le lieutenant-colonel Romero Bazar, et avec quelques officiers en stage à la fabrique d'armes, que les Cadets organisent la résistance de Tolède, où ils ont la haute main pendant les trois premiers jours.
         Dès que Madrid a appris que Tolède était passée aux rebelles, le gouvernement a fait partir un corps de gardes d'assaut et de miliciens pour y rétablir la situation à son profit : et, le 18 juillet, à huit heures du soir, le général Riquelme, commandant les troupes gouvernementales, téléphone au colonel Moscardo d'avoir immédiatement à se rendre. 
         Mais, quelques instants plus tôt, le ministère de la Guerre, où l'on ignore sans doute la rébellion de Tolède, n'a-t-il pas téléphoné de son côté au même Moscardo :
         - Faites-vous livrer d'urgence le million de cartouches qui se trouvent à la fabrique d'armes, et dirigez-le au plus vite sur Madrid. 
         C'est ainsi que le colonel Moscardo apprend l'existence de ce dépôt, dont il exige qu'il lui soit livré sur-le-champ. En même temps, il se fait remettre des fusils, des instruments de chirurgie et le stock d'armes disponibles. Quand les miliciens de Madrid arrivent, le lendemain, pour dégager la fabrique de munitions, tout a déjà pris le chemin de l'Alcazar. 
         Pendant trois jours, la lutte se poursuit à les ruelles étroites et tortueuses de Tolède, entre les hommes du général Riquelme et ceux du colonel Moscardo. Lutte de quartier à quartier, de maison à maison, où l'on se dissimule derrière les fenêtres grillées, dans l'embrasure des portes cloutées, le long de ces âpres couloirs dallés, de ces pentes pierreuses qui dévalent au flanc de la ville. 
         La canaille et la populace ne tardent pas à se joindre aux miliciens, dont les forces sont manifestement de beaucoup supérieures. 
         Pour ne point tomber entre les mains des coquins qui font la loi dans Tolède, le colonel Moscardo et les Cadets décident, le 22, de s'enfermer dans l'Alcazar avec leurs troupes, auxquelles vont bientôt se joindre tous ceux qui préfèrent soutenir un siège que se rendre. Mais les femmes ont voulu suivre leurs maris, les enfants, leurs mères, et près de deux mille personnes ont réussi à gagner la forteresse.
         Quand commence le siège, il y a dans la haute citadelle huit cents gardes civils qui vont constituer le gros de la résistance et qu'encadrent quelques officiers, les Cadets, des artilleurs détachés à la fabrique de munitions, des ingénieurs civils, deux médecins militaires, des intendants, deux cents petits Cadets de l’École de gymnastique, quatre-vingt-cinq "phalangistes" de Tolède, de tout jeunes gens pour la plupart, quelques nationaux militants rassemblés autour de M. Ardias, le propriétaire du Café Suisse, l'un des grands cafés de la ville. L'ancien gouverneur civil, don Manuel Gonzalez Lopez, n'a pas tardé à les rejoindre. 
         La discipline intérieure a été placée sous la surveillance du capitaine Vela et du lieutenant Lopez Rialt, la loi martiale proclamée dans l'enceinte de la forteresse. Tous les insurgés ont pu trouver place parmi les vastes bâtiments militaires. Et la résistance se prépare derrière les murs de ce lourd palais qui proclame du haut de son roc décharné :
         "JE N'AI QUE FAIRE D’ÊTRE BEAU. IL ME SUFFIT QUE LES MÉCHANTS TREMBLENT ET QUE LES BONS SE RASSURENT." (1)

    Les Cadets de l'Alcazar, Henri Massis et Robert Brasillach
    (1) Maurice Barrès, Greco ou le secret de Tolède

    http://www.oragesdacier.info/