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  • Merkel, Facebook et l’épuration numérique

    Le Léviathan Facebook a accouché d’un nouveau monstre dans un grand silence. Baptisé OCCI (Online Civil Courage Initiative/Initiative de courage civil en ligne). Entendez par là : encouragement de la délation des propos xénophobes sur le réseau social. Il a vu le jour à Berlin le 18 janvier dernier lors d’une conférence de presse où Sheryl Sandberg, directrice opérationnelle du groupe, a fermement rappelé que « Facebook n’est pas un lieu pour la diffusion de propos racistes ou d’appels à la violence ». Dans le viseur, non pas seulement les « discours de haine » mais toute forme de dissidence avec la politique migratoire allemande.
    En septembre 2015, alors que l’Allemagne procédait à l’accueil anarchique de plus d’un million de clandestins, la chancelière avait lancé une croisade antiraciste sur Internet, activement soutenue par le ministre de la Justice Heiko Maas pour qui les réseaux sociaux ne devaient pas « devenir une fête foraine pour l’extrême droite ». Les procureurs de Hambourg avaient accentué la pression en novembre en ouvrant une enquête contre plusieurs dirigeants de Facebook pour avoir facilité l’incitation à la haine en ne supprimant que trop rarement (ou trop tardivement) les messages hostiles à la politique migratoire.

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  • En pleine guerre contre le terrorisme, la France s'offre le luxe d'une guerre des polices

    6a00e008d99039883401bb08b1e68a970d-200wi.pngLu dans Minute :

    "[...] Les policiers ont obtenu du ministère de la Justice d’être les seuls à mener les enquêtes dès lors qu’il y a suspicion de terrorisme. La circulaire de Chris- tiane Taubira du 18 décembre 2015 «relative à la lutte contre le terrorisme » est claire: «Lorsque la nature terroriste des faits, bien que probable, mérite d’être confirmée, il appartient alors au parquet territorialement compétent d’initier une enquête sous une qualification de droit commun et de saisir la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) de la poursuite des investigations. » De fait, les unités de gendarmerie, brigades de recherche et Blat, Bureau de la lutte anti-terroriste, sont exclues de ces enquêtes, sans aucun doute les plus intéressantes et les plus avantageuses pour l’image du moment. Les gendarmes n’ont pas digéré la chose et ils le font savoir.

    Autre objectif pour le général Favier, directeur général de la Gendarmerie nationale (et ancien patron du GIGN) : en finir avec la compétence territoriale de la gendarmerie nationale, qui cantonne la gendarmerie dans les petites villes et les campagnes. C’est cet objectif qui explique l’installation d’antennes régionales du GIGN dans des villes où sont déjà présentes des antennes Raid ou des BRI (Brigades de recherche et d’intervention). C’est ce qui explique également pourquoi le patron de la gendarmerie a râlé quand il a su que le Raid allait s’installer à Toulouse, ville où le GIGN est déjà présent.

    Comme toujours dans ce genre de bagarre, on ressort les sujets qui fâchent. Et notamment le plus récent d’entre eux, l’assaut donné par le Raid le 18 novembre à Saint-Denis contre l’appartement où s’étaient réfugiés Abdelhamid Abaaoud et ses complices. A cette occasion, 5000 cartouches avaient été tirées. Dans la presse, Jean-Michel Fauvergue, le patron du Raid, avait expliqué cela par les « tirs nourris » et les « rafales » de kalachnikov des terroristes. Malheureusement, une fois l’assaut terminé, les enquêteurs n’ont trouvé sur place qu’un pistolet automatique...

    C’est ce à quoi vient de faire allusion Henri Martinez, le président de l’UNPRG, avec une ironie mordante. « Il est vrai que des prétendus experts, des mal pensants assurément, se sont émus du bilan des munitions tirées par le Raid lors de l’assaut à Saint Denis: de l’ordre de 5 000 cartouches pour réduire trois terroristes et blesser deux étrangers en situation irrégulière » [...]"

    Michel Janva

  • Bayern über alles ?

    Comment tenter de stopper le flux migratoire qui l’année 2015, a vu plus de 1 000 000 migrants pénétrer en Allemagne ? Le land de Bavière a des idées…

    La Bavière a haussé le ton ces dernières semaines. Face à l'incurie de l'Allemagne, incapable de gérer, selon elle, la crise migratoire, son ministre des Affaires intérieures, Joachim Herrmann, a déclaré que, si ce triste état de choses persistait, elle pourrait bien décider de reprendre à son compte le contrôle de ses frontières. En s'exprimant à la veille des fêtes de fin d'année, le ministre bavarois a sans doute tenu à marquer le coup. Et peut-être à rappeler à Berlin que son nom officiel est toujours « l’État libre de Bavière ».

    Quoi qu'il en soit, ses propos, donnés au Welt am Sonntag, l'édition dominicale de Die Welt, sont nets. Pour lui, les contrôles réalisés aux frontières par l'Allemagne sont inadéquats et représentent « un risque immense pour la sécurité » en Bavière. Cela tient notamment au fait que la police fédérale allemande n'est pas en mesure de remplir efficacement cette mission en raison d'un manque d'effectifs.

    La Bavière a proposé ses services aux forces de police allemandes, qui les a refusés .« Il s'agit d'une décision purement politique prise à Berlin », tempête Joachim Herrmann. « Le fait qu 'aucun contrôle approprié ne puisse être réalisé cinq semaines après les attentats de Paris, malgré le danger flagrant, est une preuve d'incompétence. »

    Le mot est lâché ! Et le ministre y ajoute un calcul rapide, et définitif. « Quelque 4 000 demandeurs d'asile traversent encore quotidiennement la frontière en Bavière. (...) Nous pourrons encore accueillir 350 000 réfugiés en 2016, mais pas une nouvelle fois plus d'un million »,déclare-t-il.

    Des frontières sur la route des Balkans

    Berlin aurait tort de voir dans ces propos un simple coup de sang. Plusieurs faits sont, en réalité, à prendre en considération. Tout d'abord, le fait que le ministre Joachim Herrmann est membre de la CSU, c'est-à-dire de l'Union chrétienne-sociale en Bavière, qui correspond à peu près à ce qu'est la CDU dans le reste de l'Allemagne, mais en en étant indépendant et, de ce fait sans doute, beaucoup plus conservateur.

    Autre point important, celui des frontières de la Bavière. Sise au sud-est de l'Allemagne, elle possède ainsi des frontières avec la Suisse, la République tchèque et l'Autriche, ce qui la place directement sous le flux migratoire arrivant de bien des pays par la route des Balkans. On ne saurait préjuger cependant que la Bavière, si elle mettait sa menace à exécution, et prenait effectivement la décision de contrôler elle-même

    ses frontières, ne déciderait pas de les contrôler toutes, c'est-à-dire d'interdire le passage à ceux des migrants arrivant d'autres länder allemands...

    Oh ! bien sûr, dans l’esprit de Joachim Herrmann, les critiques politiques ne sont pas limitées à Berlin. Elles se veulent la dénonciation d'une politique qui émane de Bruxelles, et qui, des institutions européennes, s'étend à tous les pays qui en dépendent.

    Mais la volonté bavaroise de protéger soi-même ses frontières va à l’encontre de ce qu'est l'Allemagne : une république fédérale, régie par la loi fondamentale adoptée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1949, par laquelle les länder ont remis certains pouvoirs, notamment en ce qui concerne la défense des frontières, à l'Allemagne ainsi constituée.

    Une volonté temporaire ?

    En dénonçant sinon l'union fédérale, du moins sa fragilité, et surtout en récupérant sur ce point frontalier sa souveraineté, la Bavière remet (ou remettrait) en cause l'existence même de l'Allemagne telle que nous la connaissons aujourd'hui.

    La question qui se pose dès lors serait de savoir si la volonté exprimée par Joachim Herrmann, et défendue, on peut le supposer, par un certain nombre de responsables politiques bavarois, n'aurait qu'une expression temporaire, auquel cas il s'agirait d'une simple suspension de la Loi fondamentale pour un temps donné.

    Ou si les Bavarois ne prendraient pas goût à la réalité, peut-être moins improbable en notre époque de mutations politiques qu'il n'y paraît, d'un réel « État libre de Bavière ».

    Olivier Figueras monde&vie 13 janvier 2016

  • La loi Taubira est un cheval de Troie redoutable pour le marché des mères porteuses

    Guillaume de Prémare, délégué général d'Ichtus et ancien président de La manif pour tous, est interrogé par Atlantico:

    "[...] En quoi le mariage gay a-t-il été le cache sexe d’un projet de société qui vise à diffuser la théorie du genre ? Quelles autres réformes sont venues confirmer ce changement de société ?

    L’idéologie issue des études sur le genre vise à imposer l’idée d’indifférenciation entre l’homme et la femme. Il y a un lien substantiel avec le mariage homosexuel : si deux hommes ou deux femmes peuvent se marier et adopter des enfants – au même titre qu’un homme et une femme -, c’est qu’il y a équivalence des situations et indifférenciation entre homme et femme. Il y a une dialectique qui vise à opposer nature et culture ; et même à nier l’existence d’une nature humaine. Cette opposition est trompeuse parce que l’homme est par nature un animal social et culturel ; et sa dimension biologique est articulée à sa dimension culturelle. La nature humaine englobe tout cela. D’autre part, l’idéologie du genre diabolise la notion de stéréotype, attribuant à ce mot une connotation par principe négative, donc à déconstruire. "Stéréotype" est un mot grec qui signifie "modèle fort". Un modèle fort n’est pas nécessairement négatif, au contraire. Le déficit éducatif actuel révèle le préjudice considérable causé par la chute des modèles forts, par exemple celui du père. Pour ma part, je soutiens qu’il y a de bons stéréotypes. Mais si le mariage gay est un "cache sexe" pour le Gender, il est, peut-être encore davantage, un cheval de Troie redoutable pour le marché des mères porteuses (la GPA). On s’appuie sur ce que l’on nomme "droit des minorités" et "égalité" pour introduire demain l’acceptabilité sociale et culturelle de l’externalisation de la grossesse. Cela ouvrirait un formidable marché de masse pour les firmes. La recherche du profit sans limites est indissociable des nouvelles mœurs de la postmodernité. [...]"

    Michel Janva

  • Sanctions contre la Russie: boomerang contre la France

    Les sanctions économiques contre la Russie et les mesures de rétorsion russes qui ont logiquement suivi sont désastreuses pour l’économie française. À la suite de la crise ukrainienne, le gouvernement français, oubliant le principe de souveraineté nationale, a choisi une stratégie anti-russe, dictée par Washington et adoptée par les autres pays de l’UE. Cette position est catastrophique pour les intérêts français – mais aussi européens.

    L’avertissement de l’ambassadeur de Russie

    La dégradation de la relation franco-russe, création d’une inimitié factice, nuit plus à la France qu’à la Russie. La politique étrangère française commet une grosse erreur d’analyse, sur les plans politique comme stratégique. M. Alexandre Orlov, ambassadeur de la Fédération de Russie en France, déplore cette situation dans ses vœux : « je suis obligé de constater avec regret que la France, tout comme un certain nombre d’autres pays de l’UE, suit les règles d’un jeu qui n’est pas le sien en s’enfonçant dans une confrontation absolument inutile, insensée et dangereuse avec la Russie que J–P. Chevènement a qualifié de ”spirale de la folie” ».

    Et il donne des statistiques inquiétantes : en 2014, déjà, le chiffre d’affaires des échanges et coopérations franco-russes avait chuté de 17,6%. Mais, en 2015, en milieu d’année (dernières statistiques connues), il s’est effondré de 44% ! Les sanctions contre la Russie de l’UE risquent de coûter 0,5% de PIB à la France et lui faire perdre 165.000 emplois. Sans compter les perspectives d’investissements, d’exportations futures compromises, les projets économiques annulés. Il ne s’agit pas seulement des programmes d’investissements français en Russie mais aussi des plans d’investissements russes en France.

    De plus, nombre d’exportateurs français ne peuvent plus avoir la Russie comme client, notamment dans la filière agricole, à cause de l’embargo. Cela a les mêmes effets que si les Russes boycottaient les produits français. On se tire vraiment une balle dans le pied ! Il paraît (dixit M. Macron) que les sanctions pourraient être levées pendant l’été 2016 ; mais le mal est fait, même s’il dit la vérité.

    Le mécanisme russophobe de soumission de l’Europe à Washington

    Le gouvernement français a commis une bévue majeure. Et en parallèle, il s’apprête à valider le traité de libre échange transatlantique, imposé à l’administration de l’Union européenne très attentive aux lobbies industriels américains. 

    Comme l’écrit Yves de Kerdrel : « les princes qui nous gouvernent […] n’ont pas encore compris que l’Amérique se fiche des Européens comme d’une guigne et que nous ne l’intéressons qu’en étant ses affidés dans l’Otan ou comme signataires d’un traité transatlantique qui donne tous les droits aux États–Unis. Ils ne veulent pas voir que notre intérêt à long terme est de nous rapprocher de la Russie plutôt que de lui appliquer des sanctions ridicules » (Valeurs actuelles, 21/12/2015 – 06/01/2016).

    Donc, d’un côté, l’Union européenne obéit à Washington pour prononcer des sanctions économiques contre la Russie qui nuisent aux économies européenne et russe, mais qui n’affectent en rien l’économie américaine, cette dernière ayant peu d’échanges avec la Russie ; et de l’autre, elle signe un traité commercial de soumission aux USA, qui est l’exacte réplique des fameux ”traités inégaux” et coloniaux imposés à la Chine au XIXe siècle !

    On repère ici un double mécanisme très logique : le but de Washington est de rompre à son profit les liens économiques UE–Russie dans le but d’affaiblir et l’UE et la Russie. Bien joué. On ne doit pas du tout en vouloir aux stratèges de l’État US. Bon coup de poker. En revanche, on doit se demander si certains dirigeants de l’UE, qu’ils soient élus nationaux ou parlementaires et fonctionnaires européens, ne sont pas achetés, donc corrompus par les lobbies américains. (1)

    Du fait de l’énorme baisse du prix international à l’export du pétrole (chute de 75% en dix–huit mois), la Russie, dont une trop grande partie de la balance commerciale et donc du PNB dépendent de ces exportations d’hydrocarbures) (2), se trouve dans une situation difficile. Les sanctions européennes, dictées par les USA, aggravent la situation russe. C’est le but. 

    Capitulation française

    La politique étrangère de l’Etat français contredit complètement les intérêts nationaux sur plusieurs points : hostilité à la Russie, obéissance à Washington, coopération soumise avec les monarchies sunnites dictatoriales du Golfe, notamment Arabie saoudite et Qatar.

    L’annulation (illégale au regard du droit commercial international) de la vente des navires militaires de la classe ”Mistral” à la marine russe, revendus à l’Égypte et payés par l’Arabie, a été une erreur géopolitique majeure. Une capitulation honteuse. On a vendu à de faux alliés des armes dangereuses destinées à de vrais alliés. Malheureusement pour nous, les Russes se souviendront de cette trahison. Comme ils se souviendront des sanctions économiques. Et bien d’autres pays se diront que la France n’est pas fiable dans ses contrats internationaux.

    Du temps de De Gaulle, la France était beaucoup plus sympathique avec l’Union soviétique que la France d’aujourd’hui avec la Russie qui est pourtant plus démocratique que la défunte URSS. Pourquoi ? Parce qu’à l’époque, la France était un pays indépendant . Plus maintenant. L’hostilité des pouvoirs français et européens envers la Russie n’est pas seulement provoquée par le fait que certains dirigeants français et européens sont personnellement tenus par les lobbies d’outre–Atlantique ; mais aussi en raison d’une russophobie aux racines idéologiques. 

    La cause idéologique et morale de la russophobie

    En effet la seconde cause de la russophobie de nos dirigeants ne s’explique pas du tout par la crainte d’ une prétendue ”menace russe” ou par le caractère ”dictatorial” du gouvernement de M. Poutine, affabulations auxquelles même les journalistes qui en font la propagande ne croient pas. Elle est que la Russie actuelle présidée par M. Poutine entreprend une révolution conservatrice ; c’est–à – dire un retour à des normes et des valeurs détestées par les oligarchies françaises et européennes.

    La Russie, beaucoup plus que l’URSS de jadis, heurte l’Occident. L’Occident et l’URSS s’entendaient bien, finalement. Avec la nouvelle Russie de M. Poutine, le courant passe moins. La raison est que cette dernière défend une vision du monde, politique et éthique, qui est à l’opposé de celle du nihilisme occidental.   

    Patriotisme, natalisme, défense des traditions religieuses et familiales, enracinement dans l’Histoire, restauration de la puissance et de l’indépendance, etc. Toutes ces valeurs – qui sont pourtant les mêmes que celle que De Gaulle avait essayé de restaurer en France – sont détestées par les oligarchies européennes actuelles et par l’idéologie dominante, mais minoritaire. (3)

    Nous sommes là dans un champ encore plus important que la géopolitique : celui de l’idéologie et de l’éthique. Nos dirigeants voient dans la nouvelle Russie poutinienne une énorme menace d’attraction, le danger d’un exemple pour les peuples européens. Ils nomment cela le ”populisme”. Tout ce est qui pro–russe est dangereux parce que cela menace le simulacre de la démocratie occidentale. Leur cauchemar : que la nouvelle Russie de Poutine   

    Quoi qu’il en soit, notre intérêt serait, non pas un ”pacte transatlantique ” ni un mondialisme suicidaire mais un ”pacte euro–russe”. La France devrait montrer l’exemple. Cette position n’est pas du tout fondée sur l’anti-américanisme mais sur la réalité géopolitique fondamentale. La Fédération de Russie est notre alliée naturelle dans la ”maison commune”. 

    Notes:

    (1) Incroyable humiliation : l’actrice américaine bimbo et bas de gamme Pamela Anderson, par ailleurs femme d’affaire millionnaire et avisée, a été autorisée à faire devant l’Assemblée nationale française ( !) un discours contre le gavage des canards et des oies pour la fabrication du foie gras, spécialité française mondiale. Le lobbying est clair : casser une filière artisanale française au profit de l’industrie agroalimentaire US. Ceux qui ont autorisé le discours de cette actrice américaine de séries B devant les député(e)s – du jamais vu – peuvent légitimement être soupçonnés de connivences…Vous avez compris ce que ce mot sous-entend. Un mélange d’humiliation assumée, de corruption probable et de bêtise. 

    (2) Le principal défi économique de la Russie est de diversifier ses recettes extérieures par des exportations industrielles et de services hors matières première (pétrole et gaz). La Russie a donc besoin d’investissements européens. D’où la nécessité d’un bloc économique de libre échange euro-russe et non pas euro-américain.

    (3) Les dirigeants ”démocratiques” de l’Europe actuelle font des politiques et développent des idéologies qui ne sont pas approuvées par la majorité de la population. En revanche, la politique de M. Poutine est approuvée par une majorité des Russes. Cherchez l’erreur.

    http://www.gfaye.com

  • La Corée du Nord au-delà des clichés par Georges FELTIN-TRACOL

    Le 6 janvier 2016, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) procéda à l’explosion souterraine de sa première bombe H thermonucléaire. Si l’essai a bien été confirmé, les experts occidentaux estiment que vue sa basse intensité, ce ne serait finalement qu’une banale bombe A. Il n’empêche que fidèles à leurs grossières manières de bandit de grand chemin, les États-Unis ont cherché une nouvelle fois à insulter Pyongyang qualifié d’« État-voyou » alors que les modèles de cette funeste catégorie s’appellent, outre les USA, la Grande-Bretagne, l’Allemagne fédérale, l’OTAN, l’Arabie Saoudite, la Qatar, leur maîtresse, la République hexagonale, la Turquie et Israël. Ce dernier possède même plus d’une centaine d’ogives nucléaires, mais ne subit jamais une seule condamnation de la minable « Communauté internationale ». Tel-Aviv est parfaitement intégré dans le mondialisme réticulaire global tandis que la RPDC ne souhaite pas s’y rallier. Cette démonstration nucléaire pose la souveraineté politique, nationale et populaire, du seul vrai État en Corée, ce que tous les souverainistes de la planète devraient se féliciter.

    La Corée du Nord n’est guère connue en France. C’est la raison pour laquelle l’essai de Denis Gorteau est plus que bienvenu. En de courts chapitres didactiques, il tente à la fois de mieux cerner et de faire découvrir ce que les médiats institutionnels appellent avec un mépris certain le « Royaume-ermite ». Le propos, s’il est pertinent – quoique un peu sommaire – , se situe fréquemment à contre-courant. En effet, l’auteur pense que la Corée du Nord pourrait devenir une nouvelle puissance économique. Cela n’a pas échappé aux organisateurs du 46e Forum économique mondial de Davos qui aurait accueilli une délégation nord-coréenne conduite par l’ancien ambassadeur en Suisse, Ri Su-yong, et actuel ministre des Affaires étrangères. Cela aurait été une première depuis dix-huit ans si, après le nouvel essai, Davos n’avait pas retiré son invitation… La maîtrise conjointe du nucléaire et du spatial (la RPDC place en orbite des satellites depuis sa propre base de lancement) représente un atout stratégique majeur.

    L’héritage de la présence japonaise

    Plutôt que vouloir vitrifier sa voisine et sœur ennemie du Sud, la Corée du Nord souhaite d’aborddissuader son voisinage d’une quelconque ingérence dans ses affaires intérieures. La géographie la met au centre de plusieurs aires d’influence concurrentes : la Chine, la Russie, le Japon et les États-Unis. Dans son histoire, « les voisins du Nord et de l’Est servent généralement d’envahisseurs tandis que la Chine joue le rôle de protecteur et de tuteur à la fois militaire et culturel (p. 11) ». Or, les traités inégaux du XIXe siècle font perdre ce rôle à l’Empire du Milieu au profit du Japon qui annexe la péninsule en 1910. « Avant cet épilogue au bénéfice du Japon le débat d’idée était vif en Corée, tout le monde voulait des changements mais il n’y avait pas de consensus sur les moyens de se moderniser : on hésite entre la tutelle chinoise, l’Occident et le Japon. En tout cas l’indépendance coréenne devient précaire eu égard au retard du pays (p. 18). » L’occupation japonaise n’est pas entièrement négative. « L’intégration à l’économie japonaise a changé la Corée : les villes se développent et se modernisent suite aux destructions. […] Le Japon industrialise le pays à son profit : les grandes firmes nippones installent leurs hommes autour des gouverneurs. Une foule de petites entreprises émerge à l’ombre des occupants, elles serviront de base aux multinationales actuelles… (pp. 18 – 19) » : les fameux chaebol (conglomérats industriels et commerciaux d’origine familiale) – tels Hyundai ou Samsung – structurent l’économie de la Corée du Sud. 

    Ce dilemme se retrouve parmi les militants communistes prêts à la libération nationale. Quand est fondé le Parti du travail de Corée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’appareil communiste se divise en quatre tendances : les militants restés en Corée et souvent emprisonnés par les Japonais, les réfugiés en Chine, les exilés en URSS et les partisans entrés en guérilla en compagnie de Kim Il-sung. Fils d’un militant indépendantiste, Kim Il-sung rejoint une résistance modeste vers 1932. Pragmatique, il louvoie entre les différentes instances chinoises et soviétiques avant de créer et de diriger à partir de 1948 la RPDC. Il se distingue bientôt par une voie originale, nationale-communiste, tout en conservant une stricte équidistance, une quasi-neutralité, entre Pékin et Moscou. « Si Kim Il-sung partage les critiques de Mao à l’encontre de l’URSS “ révisionniste ”, il se garde de donner des prétextes à Moscou pour intervenir (pp. 23 – 24). » 

    L’abandon du communisme 

    C’est dans un contexte géopolitique complexe (hostilité de l’Occident atlantiste et guerre froide entre la Chine et l’Union Soviétique) que Kim Il-sung développe la doctrine très pertinente du juche. C’est un fait méconnu : « Dès après 1955 l’idéologie de la Corée du Nord va lentement évoluer vers autre chose qu’un communisme orthodoxe porté par Staline et le bloc de l’Est. Se considérant comme un pays du tiers-monde concerné par les problèmes d’indépendance nationale, la RPDC et plus encore son maître incontesté Kim Il-sung vont développer une idéologie composite entre le communisme et le nationalisme : le juche. Un terme coréen difficilement traduisible qui mêle les notions d’indépendance, de souveraineté et de liberté créatrice (p. 45) ». De là, l’effacement des références communistes, voire marxistes-léninistes, au profit de valeurs nationalistes et identitaires. Sait-on ainsi que « la constitution de 1972 [qui] remplace celle de 1948 […] n’était pas une constitution communiste : les pouvoirs y étaient séparés et la référence au socialisme très indirecte (p. 24) » ? Mieux, « le juche remplace même explicitement le marxisme-léninisme comme idéologie de l’État (p. 46) » tandis que le gendérisme, le bankstérisme et le métissage multiracial constituent toujours la clef de voûte du Système laïcard dans l’Hexagone… Certes, « à la lettre le juche se présente comme une suite du marxisme, un post-socialisme adapté à la réalité de la nation coréenne encore partiellement dominée (au Sud) et cerné de grandes puissances (p. 46) ». 

    La Corée du Nord paraît développer un caractère spécifique, national-révolutionnaire soldatique, digne duTravailleur et de la Mobilisation totale chers à Ernst Jünger. En effet, « les livres nord-coréens traitant dujuche ont une forme philosophique : l’Homme y est présenté comme pouvant tout. Par “ Homme ” il faut comprendre les masses ou la nation. La patrie (et non plus vraiment les classes exploitées) doit être guidé par un Parti et le chef de celui-ci. C’est sans doute le sens des gigantesques rassemblements entraînés pour animer d’immenses fresques vivantes (p. 46) ». Prométhée, ou Faust, séjournaient dorénavant à Pyongyang… À moins que cela soit Hegel qui œuvrait en faveur d’« une monarchie constitutionnelle, fortement centralisée dans son administration, largement décentralisée en ce qui concerne les intérêts économiques, avec un corps de fonctionnaires de métier, sans religion d’État, absolument souverain, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur (E. Weil, Hegel et l’État. Cinq conférences, Vrin, coll. « Problèmes et controverses », Paris, 1950, p. 56) ». 

    Un État vraiment souverain 

    Si l’objectif principal demeure la réunification de la péninsule et le départ définitif de l’occupant bellicisteyankee, d’où l’existence sous la direction du Parti du travail de Corée d’un Front démocratique pour la réunification de la patrie incluant le Parti social-démocrate de Corée et le Parti Chondogyo-Chong-u (une formation nationale-religieuse chondoïste, un culte révolutionnaire paysan apparu à la fin du XIXe siècle sur un syncrétisme animiste, bouddhiste, taoïste et chrétien), la RPDC « semble peu favorable aux échanges. La monnaie nationale, le won, n’est pas convertible et le pays refuse tout échange en dollar, la monnaie de “ l’ennemi ” étatsunien (pp. 83 – 84) ». Authentique société fermée qui applique les règles de l’autarcie ou, au moins de l’auto-suffisance, la Corée du Nord par son refus du billet vert, s’exonère de toute tutelle terroriste – bancaire US. On conçoit mieux ensuite la folle détermination de Washington la ploutocratique de réduire cet « empêcheur de tourner en rond ». « Néanmoins, cette fermeture est à relativiser (p. 84) ». « Bien des Nord-Coréens font des aller-retours avec l’étranger soit de façon légale, soit de façon para-légale (p. 83) », car l’État réglemente les déplacements de population et limite les migrations. 

    Grâce à Denis Gorteau, on va au-delà des clichés et des interprétations fictives, biaisées et mensongères diffusés par des médiats occidentalistes, grands pourvoyeurs de désinformation chronique. Par son idiosyncrasie, la RPDC  s’inscrit pleinement dans « le passé de la Corée [qui] confirme cette tendance à la personnalisation du pouvoir sur fond de défense de la nation (p. 50) ». Ne pas prendre en compte son indubitable particularisme serait la preuve flagrante d’une incommensurable sottise occidentale. 

    Georges Feltin-Tracol 

    • Denis Gorteau, Corée du Nord, le pays qui n’était pas là, Alexipharmaque, coll. « Les Réflexives », 2015, 126 p., 15 €, à commander à BP 60359, F – 64141 Billère CEDEX ou à <alexipharmaque@alexipharmaque.eu>.

    http://www.europemaxima.com/?p=4701

  • Conférence Dextra Vendredi 29 janvier : « La rue, état des lieux » avec Claude Huet

     
    Ce vendredi 29 janvier, nous recevrons 
    Claude Huet,
    ancien SDF devenu écrivains, qui nous parlera de la vie dans la rue, et de son état actuel.
    Au terme de la conférence,
    il sera possible d'acheter plusieurs de ses ouvrages édités par 
    les éditions du Rubicon
    et de les faire dédicacer.
    Nous vous attendons nombreux pour cette conférence,
    avec un homme atypique et courageux.