Lundi, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord annonçait avoir secouru 83 migrants perdus dans la Manche entre Calais et Dunkerque. Avec femmes et enfants. Des migrants qui ont voulu affronter cette mer la plus encombrée du monde, où à chaque instant leurs frêles embarcations risquent d’être retournées par un cargo ou un ferry. Des migrants mettant en danger la vie de leurs femmes et de leurs enfants pour rejoindre le Royaume-Uni, leur supposé eldorado, qui leur apparaît si proche depuis les côtes françaises de la Manche.
Certains d’entre eux ont peut-être déjà réussi la traversée de la Méditerranée grâce à la complicité d’ONG transformées en passeurs de migrants. D’autres ont parcouru une partie de l’Asie puis l’Europe pour arriver sur une plage entre Boulogne et Dunkerque où d’autres passeurs les attendent, leur offrant un canot pneumatique moyennant une belle liasse de billets. Mais certains migrants tentent aussi la traversée à la nage, et là, il est impossible de savoir combien ont payé de leur vie cette folle tentative. La préfecture maritime annonce seulement deux décès… Au vu des risques encourus, c’est un chiffre qui paraît bien faible puisque, de toutes façons, elle ignore combien, vraiment, quittent la terre ferme.