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  • Dans l’Hexagone de François Hollande par Georges FELTIN-TRACOL

    Madame, Mademoiselle, Monsieur, Chers Amis et Lecteurs du site,

     

    Une regrettable coquille, la semaine dernière, a légèrement modifié le nom de famille du camarade Valorgues qui s’écrit avec un seul l.

     

    Le responsable de cette faute majeure a été sévèrement châtié : il doit apprendre par cœur et à l’envers les œuvres complètes de Najat Vallaud-Belkacem.

     

    Nous vous rappelons la parution :

     

    — aux « Bouquins de Synthèse nationale » du nouvel essai de Georges Feltin-Tracol, Bardèche et l’Europe. Son combat pour une Europe « nationale, libérée et indépendante », 2013, 18 € + 3 €. À commander au :

     

    http://synthesenationale.hautetfort.com/media/00/02/2350097485.pdf

     

    — du n° 31 de Synthèse nationale vient de paraître avec de nombreuses contributions dont celle de Georges Feltin-Tracol :

     

    http://synthesenationale.hautetfort.com/list/synthese_nationale_c_est_aussi_une_revue_politique_et_culturelle___/synthese_nationale.html

     

    Sachez par ailleurs que le « Libre-Journal des Lycéens » du samedi 4 mai, animé par Pascal Lassalle, sur Radio Courtoisie recevait le journaliste indépendant, Jean-Loup Izambert, et Georges Feltin-Tracol, rédacteur en chef d’Europe Maxima, pour évoquer des « Liaisons coupables entre islamisme radical et puissances occidentales » et « Alexandre Loukachenko et la troisième voie biélorusse ». L’émission peut être réécoutée à la demande sur le site officiel de Radio Courtoisie qu’il faut soutenir.

     

    Signalons enfin que le Cercle Eurasia organise une conférence consacrée à « La voie eurasiste » avec les interventions d’Alexandre Douguine, « L’eurasisme hier et aujourd’hui », et d’Alain de Benoist, « L’eurasisme contre le libéralisme », le samedi 25 mai à partir de 16 h 00, 4, place Saint-Germain, Salle Lumière, 75006 Paris (7 €; 5 € pour les étudiants et les chômeurs).

     

    *

    **

     

    Dans l’Hexagone de François Hollande, il ne fait pas bon être opposant. Ce triste constat se vérifiait déjà au temps de l’atlantiste Nicolas Sarközy. À cette époque oubliée par quelques demeurés droitards sans cervelle, ni mémoire, désormais fans d’une véritable imposture appelée la « Droite forte », C.R.S. et gendarmes arrêtaient avec une violence certaine les manifestants hostiles aux pièces de théâtre blasphématoires, en particulier la pièce de Romeo Castellucci, Sur le concept du visage du fils de Dieu. Des manifestants courageux tentèrent d’interrompre certaines représentations et se firent arrêter. Prévenus d’entraves de manière concertée à la liberté d’expression, par voies de fait, destruction ou dégradation et violence, ces victimes du politiquement correct risquent d’après l’article 431 – 1 du Code pénal  45 000 € d’amende et trois ans d’emprisonnement. Qu’en pensent Amnesty International, la Ligue internationale des droits de l’homme et Human Rights Watch si prompts en général à dénoncer les législations iranienne, russe et bélarussienne ?

     

    Pigiste à l’hebdomadaire bourgeois mondialiste Charlie Hebdo, Sigolène Vinson rapporte que « leur action se doublait d’actes subversifs constituant à balancer des poules puantes ou à souffler dans des sifflets à roulette (1) ». De vrais actes terroristes… « À l’audience, la présidente rappelle les termes de la commission rogatoire, faisant état de propos tenus par les manifestants : “ Le Seigneur vous pardonne ” “ Allez au diable ”, etc. (2) ». De pareils mots bafouent vraiment la sacro-sainte (sic !) laïcité républicaine et la dignité de policiers guère habitués à de telles « injures » probablement plus scandaleuses que les insultes proférées par la racaille des banlieues de l’immigration…

     

    Ce « deux poids deux mesures » est une caractéristique constante de la part des pseudo-autorités ripoublicaines. Alors que quatre militants de Génération Identitaire pâtissent de conditions draconiennes inacceptables de contrôle judiciaire parce qu’ils ont osé organiser l’occupation pacifique du chantier de la future grande mosquée de Poitiers, les FemHaine qui investissent, seins nus, la nef de Notre-Dame de Paris, beuglent leur joie à l’abdication de Benoît XVI et saccagent les nouvelles cloches, n’ont qu’un simple contrôle d’identité…

     

    Ces faits ne sont pas isolés; ils se répandent plutôt. Le 18 octobre 2012, le président d’Entraide-Solidarité, François Maris, fut placé en garde à vue pendant dix-sept heures. Pourquoi ? Parce qu’il défendait un couple de harkis à Gorniès dans l’Hérault. Les gendarmes l’accusèrent d’« installation en réunion sans autorisation d’un mobil-home » (un délit puni de six mois de prison !), et de… « génocide » ! Vite conscients de l’absurdité des accusations, les pandores enquêtèrent alors sur le « vol d’une banderole » ! Puis, comprenant que l’objet du délit avait été récupéré dans une décharge, ces Sherlock Holmes de bas-étage retinrent finalement une banale « installation d’une habitation légère en un lieu non autorisé ».

     

    Le Régime aime terroriser. Outre des pressions psychologiques et sociales sur l’entourage de ses proies, il n’hésite pas à instrumentaliser le fisc contre ceux qui lui tiennent tête. Suite à un redressement fiscal, l’humoriste Dieudonné a été condamné à une amende d’un million d’euros. On cherche ainsi à museler les grandes gueules. À leur faire peur aussi. Le 18 novembre 2012, les FemHaine agressaient les paisibles manifestants de Civitas qui, voyant l’inaction des policiers, réagirent avec vigueur. Or, raconte Aurélien, l’une des victimes de ces hystériques, « le mercredi 28 novembre à six heures précise, j’ai été réveillé par les forces de l’ordre (le S.I.T. [Service d'investigation transversale, une unité de la police nationale hexagonale chargée des enquêtes pour motif politique] plus précisément) qui m’ont menotté dans mon lit, une arme à feu braquée sur ma tempe. J’ai ensuite fait quarante-huit heures de garde à vue et quinze heures de dépôt (une sorte de prison sous le tribunal de Paris) et je suis désormais sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortir du territoire Français, et l’obligation de pointer tous les quinze jours au commissariat de ma ville, tant que le jugement ne sera pas rendu. J’ai un travail, je n’avais pas de casier judiciaire, j’ai été traité comme un terroriste, alors que c’est nous qui avons été agressés ! Il y a eu quatre autres interpellés ce même jour… […] Nous risquons 45 000 € d’amende et trois ans de prison, sans compter les dommages et intérêts (3) ».

     

    L’action policière contre des personnes solvables et honnêtes a atteint son point culminant au moment des démonstrations de force de la « Manif pour tous ». Suite à des manœuvres provocatrices d’agents infiltrés parmi les manifestants, le 24 mars 2013, des enfants ont été gazés par les lacrymogènes des forces du « désordre » établi ! Conditionné à s’élever à la seconde près contre les soi-disant violences policières à l’Est ou ailleurs dans le monde, le Parlement européen, cette pétaudière inutile, a gardé un silence éloquent et n’a nullement protesté contre la centaine d’interpellations et les six gardes à vue ! La République a maintenant ses prisonniers politiques.

     

    Quant aux prisonniers d’opinion, après l’historien dissident Vincent Reynouard, voici le président de l’Œuvre française, Yvan Benedetti, et le responsable des Jeunesses nationalistes, Alexandre Gabriac, d’être poursuivis pour des motifs futiles par une justice devenue par enchantement d’une rare intransigeance. Incapables d’empêcher les « nouvelles attaques de diligence » dans le R.E.R. D en Île-de-France ou des T.E.R. en Provence – Alpes – Côte d’Azur ou l’épidémie de kalachnikovite aiguë dans les quartiers marseillais, le Pouvoir préfère réprimer les « factieux ». Il faut dire que les risques sont souvent bien moindres face aux familles, aux jeunes gens sympathiques et aux « veilleurs » que devant la voyoucratie des banlieues lourdement armée.

     

    Les responsables du désordre public légal ont en effet reçu des consignes précises, iniques et grotesques. Le 1er avril dernier, venu depuis l’Aisne pour passer quelques jours dans la capitale avec son épouse et leurs six enfants, Franck Talleu est arrêté par les agents du parc du Luxembourg, conduit une heure au poste et poursuivi par le ministère public. Qu’a donc commis cet honorable père de famille ? A-t-il agressé une personne âgée qui promenait son chien sous le contrôle vigilant des pervenches des caniveaux ? Entraîné ses enfants dans une salle de shoot ou bien payé son séjour parisien grâce au compte singapourien de Jérôme Cahuzac ? Non, Franck Talleu a fait pire. Il portait, ce jour-là, un maillot de corps sans slogan, ni inscription, de la « Manif pour tous ». Il a d’abord été verbalisé pour « port d’une tenue contraire aux bonnes mœurs ». On hallucine ! Voilà pourquoi la Gay Pride ne passe jamais par ces jardins… Devant l’énormité du motif, le procès-verbal a ensuite été modifié (4). Fort de ce précédent incroyable, les gendarmes ont ensuite réprimé une douzaine de personnes au même endroit pour le port de maillots semblables. « Interpellés, emmenés au poste, écrit Delphine de Mallevoüe, certains ont été fouillés et ont subi un interrogatoire de une à deux heures, avant de recevoir un P.V. [pour] organisation d’une manifestation ludique sans autorisation spéciale [ou] gêne à la tranquillité des promeneurs par affichage ostentatoire d’éléments relatifs à une manifestation interdite (5) ». Ces zélés fonctionnaires auraient-ils ainsi agi devant les solides gaillards des Jeunesses nationalistes, de Génération Identitaire, du Renouveau français ou du G.U.D. ?

     

    Une telle entrave à la liberté d’expression réelle (on n’est pas dans un théâtre subventionné !) est somme tout cohérente venant d’un Système mortifère qui proscrit le voile intégral musulman. La police du vêtement et des tenues va de pair avec le flicage de la pensée. La peste du politiquement correct contamine tout. En raison d’un risque supposé de troubles à l’ordre public (toujours la même rengaine), la journée régionale de Synthèse nationale dans le Nord a été interdite, Synthèse nationale devant même payer un millier d’euros au maire U.M.P. de Marcq-en-Barœul. Fort heureusement, l’équipe nordiste a pu trouver une autre salle, ailleurs, et la réunion prévue du 28 avril s’est bien tenue. Elle a été un succès. Le fait est révélateur qu’il est maintenant difficile pour les résistants au Nouvel Ordre mondial d’organiser des réunions publiques et de trouver des salles.

     

    Sous le prétexte fallacieux de maintenir la « légalité républicaine », le Régime entend frapper fort afin de contenir, voire d’étouffer, tout mouvement protestataire durable. Dans la nuit du 14 au 15 avril, soixante-sept « campeurs illégaux », les « veilleurs », âgés de 18 à 25 ans, ont été raflés et placés en garde à vue. Stéphane Kovacs évoque des gardes à vue de quarante-quatre heures ! Outre « la fouille – intégrale -, la prise d’empreintes, les photos de face et de profil, “ comme des criminels ” (6) », ces nouveaux prisonniers politiques « ont dû se soumettre à des tests A.D.N. et seront inscrits au fichier (7) ». Or le fichage génétique ne concernait à l’origine que les affaires de terrorisme et les crimes sexuels. « La Manif pour tous n’est pas du tout appréciée en haut lieu… » avance Amicie, une étudiante de 25 ans interpellée qui a eu droit à une confidence de policier (8). Sur la même place près du Palais-Bourbon se tiennent régulièrement des manifestations d’étrangers clandestins sous l’œil placide des policiers. « Les délinquants sont ici ceux qui ont le front de s’opposer au Pouvoir pour des raisons de conviction », écrit la philosophe Chantal Delsol (9). Taubira adore tellement les délinquants qu’elle en crée de nouveaux…

     

    Les exactions policières témoignent de l’étroite connivence de l’appareil d’État aux mains de l’hyper-classe mondialiste avec les racailles allogènes des banlieues annoncée en son temps par Éric Werner qui voit son hypothèse validée. La protection des sites officiels implique pour l’heure « moins de sécurisation des cités et plus de mission pour protéger les palais nationaux (10) », affirme un officier des forces mobiles.

     

    Un an après l’élection du « capitaine de pédalo (heureuse expression de Jean-Luc Mélenchon) » « Flamby le Pépère », une ambiance de fin de règne s’installe dans la population. Des comités de hués de ministres se lèvent partout dans le pays. Certes, les conditions de 1992 quand les membres du gouvernement socialiste ne pouvaient plus circuler ne sont pas encore réunies. En outre, parier sur une convergence des luttes entre les opposants de l’Ayraultport à Notre-Dame des Landes, la colère sociale incitée par la fermeture massive d’entreprises et l’Accord national interprofessionnel (A.N.I.) qui nie les droits des salariés, et le combat sociétal contre le mensonger « Mariage pour tous » relève de l’impossibilité tactique, faute d’investissements militants tangibles dans le syndicalisme et l’action écolo-agricole. Les tensions actuelles traduisent néanmoins un ras-le-bol patent du pays réel. Son réveil pourrait à terme provoquer un anti-Mai 68 ou un contre-4 Septembre 1870. On comprend que pour les hiérarques faillis du Pouvoir, la répression, c’est maintenant !

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

     

    Notes

     

    1 : dans Charlie Hebdo, 6 février 2013.

     

    2 : Idem.

     

    3 : entretien d’Aurélien avec Laurent Bayard, La Voix de la Russie, 13 décembre 2012.

     

    4 : La contravention porte sur « organisation d’une manifestation ludique dans le jardin du Luxembourg sans autorisation spéciale », dans Emmanuel Ratier, Faits & Documents, du 15 au 30 avril 2013, p. 9.

     

    5 : dans Le Figaro, 9 avril 2013.

     

    6 : Stéphane Kovacs, dans Le Figaro, 24 avril 2013.

     

    7 : Stéphane Kovacs et Jean-Marc Leclerc, dans Le Figaro, 16 avril 2013.

     

    8 : Stéphane Kovacs, dans Le Figaro, 24 avril 2013.

     

    9 : dans Le Figaro, 25 avril 2013.

     

    10 : cité par Jean-Marc Leclerc, dans Le Figaro, 16 avril 2013.

  • Barjot dérape : elle est huée par les manifestants

    « Il n’y aura pas de retrait de la loi Taubira si on ne propose pas l’union civile. 54% des Français sont pour » . Ce sont les mots de Frigide Barjot à Lyon, dimanche. Huée par les manifestants, elle a dû se retirer rapidement. Et demain, elle nous expliquera qu’il n’y aura pas de retrait des lois sur la GPA et la PMA si on ne propose pas le mariage. Bref, Barjot est toujours en retard sur la gauche. Rien de plus.

    Pourquoi voudrait-elle que ceux qui manifestaient il y a près de 15 ans contre le Pacs et se mobilisent aujourd’hui contre le « mariage » homo proposent, contre le retrait de la loi, un Pacs amélioré ? Jusqu’où va-t-on aller dans la surenchère ? Car fondamentalement, dans ces différentes propositions, le problème vient de ce que d’une part l’être humain est enfermé dans une catégorie et réduit à son orientation sexuelle, d’autre part que la loi est mise au service de son désir égoïste. Tant que l’on ne balaiera pas ce schéma, on ne sera jamais qu’en retard sur la gauche…

    http://www.contre-info.com/

  • Un exemple de lutte culturelle

    Keith Haring, importateur en France des graffitis étatsuniens.

    Si Keith Haring, ce médiocre artiste contemporain, barbouilleur prolixe, trivial et primaire, actuellement étalé sur les murs du Musée d’art moderne de la ville de Paris (1), reste dans la mémoire de l’histoire de l’art officiel et subventionné, ce sera grâce à un court article paru dans le magazine Beaux Arts Magazine du mois de mai (2). Parva sed apta !… court mais bon, puisque l’article peint en quelques lignes le portrait idéal de l’artiste modèle, de l’icône à révérer et à imiter si l’on veut s’attirer les bonnes grâces de la critique conforme et du juteux et gras marché. Suivez le guide ! A.L.

     

    Au commencement le petit Keith n’a pas été verni puisqu’il a subi « une enfance passée à dessiner, à l’étroit dans une petite ville américaine de Kutztowm ». Pensez donc, le pauvre gamin a dû apprendre les règles bourgeoises du dessin sous la férule d’un trivial professeur de province qui devait sans doute lui demander d’être à l’heure et de respecter les maîtres : quelle misère, ça nous rappelle les heures les plus sombres !

    Heureusement, Keith était doué et la férule castratrice n’a pas réussi son coup puisque ses « études d’art (…) le mènent à l’invention de sa calligraphie si personnelle ». Effectivement, notre prodige réinvente la lettre bâton creuse, ce qui est un apport déterminant à l’histoire de l’écriture : Champollion en est encore tout retourné.

    Ensuite, il y a « la découverte de ses aînés Alechinsky ou Dubuffet », un parrainage substantiel qui résume bien l’essentiel de la riche histoire de l’évolution artistique de l’humanité…

    « Puis, les années euphoriques dans un New York vivant au rythme des night-clubs et du graffiti, où son homosexualité peut s’affirmer librement. » Là, chapeau bas, on touche au sublime, circulez, il n’y a rien à dire sous peine de poursuites.

    « Et enfin la consécration, les grandes commandes à travers le monde entier, les engagements humanitaires. » Evidemment Keith n’est pas un cuistre, il partage la manne financière éclairée qui reconnaît en son œuvre une pierre utile à la décomposition créatrice d’un autre monde. Ah la belle âme ! Elle méritait bien d’être entourée par « les amis célèbres, les soirées déjantées ».

    Mais, hélas, c’est toujours les meilleurs qui s’en vont les premiers : « la tragédie du sida, la disparition brutale. (…) »

    « Et la fin d’une époque mythique (…), mélange de liberté explosive et de fausse insouciance (…), des années incarnées par un art généreux, populaire et complexe. » Là, nos deux journalistes auteurs de ce sublime portrait moderne et édifiant nous emportent dans un tourbillon politico-philosophique maniant l’art du paradoxe et du… foutage de gueule !

    Bravo encore, vous aurez bien amusé la galerie !

    Antoine Laroc

    Notes :
    (1) Exposition Keith Haring, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 19 avril 2013 – 18 août 2013.
    (2) Article du magazine Beaux Arts Magazine (mai 2013, page 42), « Keith Haring, icône des années 1980 », par Florence Guillaume et Mahaut Bourgeois.

  • La dette et les économistes

    Par Jean-Pierre Béguelin, ancien économiste au sein de la Banque nationale suisse, ancien économiste en chef de la banque Pictet & Cie (Suisse)

    Une erreur de calcul vient d’affaiblir une étude, souvent citée par les austériens, qui concluait que la croissance s’effondre dès que la dette publique dépasse les 90% du PIB. Une telle limite n’a toutefois pas trop de sens car il y a dette publique et dette publique.

    On a souvent besoin d’un plus savant que soi, c’est bien connu. Sauf évidemment lorsque le professeur, distrait comme Tryphon Tournesol, se trompe et c’est ce qui vient d’arriver aux austériens, pour utiliser ce néologisme à la mode fort commode. Récemment encore, politiciens allemands, commissaires bruxellois et soi-disant experts nord-européens justifiaient l’austérité en brandissant un article publié en janvier 2010 par deux professeurs de Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, par ailleurs ancien chef économiste du FMI, qui, après avoir collecté et disséqué 3.700 données sur 44 pays, concluaient que la prospérité économique s’effondrait dès que l’endettement public dépassait les 90% du PIB. Entre 1946 et 2009, en effet, la croissance annuelle avait été proche de 3% pour les années et les pays développés où la dette publique relative se trouvait en deçà de cette limite, alors qu’au-delà de celle-ci l’économie stagnait, voire reculait de 0,1% par an, une chute de croissance du même ordre de grandeur étant observée pour les économies émergentes.

    Or, ces moyennes étaient erronées puisqu’elles n’englobaient pas les observations pour les cinq premiers – rangés alphabétiquement – des pays étudiés, à la suite sans doute d’une mauvaise définition du champ des cellules dont on voulait prendre la moyenne, une bévue que tout utilisateur d’un tableur type Excel a sans doute commise ou évitée de justesse une, si ce n’est plusieurs fois.

    C’est pourquoi aucun chercheur honnête ne jettera la pierre aux auteurs pour leur bévue ou plutôt, puisqu’à leur position ils se refusent sans doute à copier-coller des chiffres, pour celle de leur(s) assistant(e(s)) de recherche. Mais, même si ces deux savants ont exprimé leurs conclusions avec une prudence tout académique, on ne peut s’empêcher de penser que s’ils n’ont pas tiqué face à une certaine incohérence de leurs trouvailles alors que l’usage de la médiane donnait des différences moins tranchées, c’est que leurs résultats confirmaient en quelque sorte leurs a priori. Après tout, ne venaient-ils pas de publier un livre remarqué expliquant, d’une façon un peu mécanique, 800 ans de crises économiques par un systématique excès d’endettement.

    Par ironie, cette erreur de codage a surtout changé les résultats pour les pays les plus endettés qui, une fois la correction faite, affichent désormais une croissance moyenne de 2,2% au lieu des –0,1% publiés originellement, une différence que trois professeurs de l’Université du Massachusetts à Amherst – un campus où, fait rare outre-Atlantique, des économistes marxistes ont longtemps donné le ton – se sont fait un malin plaisir de signaler publiquement à leurs prestigieux collègues hantant Harvard Square. Le seuil de 90% ne se traduit donc plus par une annihilation de la croissance mais par une réduction de 0,8 point de pourcentage de celle-ci, un chiffre nettement moins sexy pour les médias et les politiques que l’ancien. Il est en outre beaucoup trop réducteur, car il y a dette et dette.

    Si un Etat emprunte dans sa monnaie nationale et quasi uniquement à ses résidents, le coût pour l’économie tout entière de cette dette est nul car son service consiste à transférer des richesses de la poche des contribuables dans celle des créanciers, le plus souvent de la poche gauche à la poche droite du même pantalon. Dire dans ce cas, comme on l’entend encore trop souvent, que la dette publique obère les générations futures est une aberration qui ignore le fait qu’une économie est un circuit fermé.

    L’endettement de l’Etat peut alors augmenter tant que les contribuables ne se dérobent pas, soit tant que le taux d’imposition n’atteint pas le niveau où les recettes fiscales se mettent à diminuer, mais rien ne dit a priori que cette limite soit atteinte dès que la dette publique dépasse les 90% du PIB. Si, par exemple, ce rapport est de 100% du PIB, le taux d’imposition de 40% et le taux d’intérêt de 4%, c’est les 10% des impôts perçus par l’Etat – 4% de 40% – qui sont transférés aux créanciers, une proportion somme toute tenable car fort semblable à celle que connaît l’Italie ces dernières années. Dans l’histoire, on a vu bien pire, comme dans l’Angleterre des années 1820-1830 où la dette de guerre était le double du PIB et le service de celle-ci représentait la moitié des impôts perçus, tout cela en pleine révolution industrielle marquée par une croissance économique soutenue.

    Tout autre est évidemment la situation quand l’Etat emprunte en monnaie étrangère. Pour servir cette dette, il doit alors non seulement taxer ses contribuables en monnaie nationale, mais encore se procurer les devises nécessaires pour satisfaire ses créanciers, ce qu’il ne peut faire que si son économie vend plus qu’elle n’achète à l’étranger. Ce supplément d’exportations − constitué de biens produits, mais non utilisés dans le pays − est alors le véritable coût que cette forme d’endettement public fait peser sur les épaules de ses administrés. Il est nettement plus difficile à supporter qu’un transfert purement interne et il ne peut donc s’accroître autant.

    C’est vraisemblablement ce type d’endettement qui explique les résultats obtenus par Reinhart et Rogoff. Ces derniers en sont d’ailleurs conscients, si bien qu’ils ont tenté de distinguer l’effet des deux types de dette publique, mais ils ont été incapables de trouver les chiffres nécessaires pour ce faire.

    Reste le cas de la dette publique émise en monnaie locale, mais détenue par des non-résidents, comme c’est évidemment souvent le cas en Europe, par exemple pour la France, où 60% des créanciers de l’État n’habitent pas le pays. Le service d’une telle dette est toutefois moins contraignant que celui des emprunts en devises puisqu’il ne demande pas une exportation supplémentaire, mais une simple réduction de la consommation et/ou de l’investissement domestique. Ainsi, plus la dette de l’Etat est détenue à l’étranger, plus ces sacrifices sont douloureux pour les résidents et plus la tentation du défaut grandit, d’autant que, ce faisant, un membre de l’Eurozone – Allemagne et France exceptées – ne courrait pas le risque de voir exploser le prix de ses importations à la suite d’un effondrement de l’euro. C’est pourquoi les Allemands jouent avec le feu en poussant les pays les plus endettés à une austérité de plus en plus insupportable.

    Le mieux est toujours l’ennemi du bien, même sur les bords du Rhin.

    Le Temps   http://fortune.fdesouche.com

  • Le Bréviaire des patriotes - Entretien avec Olivier Perceval : « La destinée d’un pays comme la France se joue sur le temps long »

    Olivier Perceval est le Secrétaire Général de l’Action Française.

    L’Action Française est un mouvement royaliste « animé par une double préoccupation : elle entend préparer la restauration de la monarchie et, dans l’attente du retour du roi, œuvrer pour la défense de l’intérêt national. »

    Pouvez-vous nous présenter, en quelques lignes, l’Action Française ?

    C’est une vieille dame. Très brièvement, l’Action Française était à l’origine une revue patriotique et républicaine devenue quotidienne et monarchiste sous l’influence de Charles Maurras , au début du siècle précédent, porteuse des idées du mouvement d’Action française (ligue, camelots..). Elle a dominé intellectuellement toute la première moitié du 20eme siècle et s’est écroulée sous deux coups de boutoirs terribles, d’abord la condamnation par l’Eglise en 1926 et ensuite la seconde guerre mondiale qui la vit se diviser entre pro et anti Vichy.

    Aujourd’hui nous sommes dans une phase de nouveau départ, où les acteurs du passé ont pratiquement disparus et les passions sont retombées. Nous prônons la pensée de Maurras mais avec le regard à la fois bienveillant et critique que pouvait avoir un Pierre Boutang par exemple.

    Ne pensez-vous pas que les liens de parenté entre les différents souverains européens sont un obstacle au seul intérêt national ?

    Je ne crois pas. S’ils peuvent renforcer une entente et accroitre les capacités de négociation d’une nation à l’autre, l’expérience des capétiens montre avec la construction du « pré carré » qui s’est établi en particulier contre les ambitions de l’Empire austro-hongrois, que leur volonté politique n’a nullement été altérée par les liens familiaux des royautés d’Europe.

    Toute la subtilité de cette parentèle est qu’elle donne peu ou prou des limites aux débordements guerriers tels que nous avons pu les voir exploser après la révolution, guerres totales, guerres mondiales. La haine de l’ennemi au sang impur.

    Quel regard portez-vous sur Henri VII, comte de Paris, duc de France et actuel chef de la Maison de France ? [...]

    La suite sur Le Bréviaire des Patriotes

    http://www.actionfrancaise.net

  • Vincent Peillon nous fait la morale !

    par Stéphane Blanchonnet *

    Le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, a annoncé qu’un cours de "morale laïque" serait dispensé dans l’ensemble du système scolaire, de la maternelle au baccalauréat, dès la rentrée 2015.

    Dans la foulée du vote de son projet de loi sur la « refondation de l’école » et à l’occasion de la remise du rapport qu’il avait commandé à Alain Bergounioux, Laurence Loeffel et Rémy Schwartz, Vincent Peillon a donné de nouvelles précisions sur sa "marotte", l’instauration d’un cours de morale laïque dans l’ensemble du système scolaire, de la maternelle au baccalauréat. Ce nouvel enseignement, qui ne sera pas une nouvelle discipline et fera donc appel aux professeurs des matières existantes, aura toutefois des horaires dédiés (il ne sera pas simplement ajouté aux contenus des programmes des différentes matières) et fera son apparition à la rentrée 2015. C’est du moins ce qu’affirme M. Peillon dans un con-texte où il paraît peu probable que lui-même ou le gouvernement auquel il appartient puisse seulement passer l’année !

    Un machin de plus

    Avant de passer à une critique de fond de l’intérêt de cette morale laïque, on peut faire remarquer que ce nouvel objet pédagogique non identifié (OPNI ?) vient s’ajouter à une longue liste de "machins" (ECJS, aide individualisée, TPE...) qui viennent alourdir un temps scolaire que l’on veut par ailleurs raccourcir, et réduire la part réservée aux enseignements disciplinaires, donc au véritable savoir. On peut aussi s’amuser de voir un nouveau ministre pressé comme tous ses prédécesseurs de "laisser sa trace" dans les programmes ou encore de voir un socialiste surfer assez démagogiquement sur la vague du retour à un certain ordre moral (extérieur et superficiel) qui avait porté au pouvoir Nicolas Sarkozy en 2007 et qui traverse incontestablement l’opinion comme le montrent toutes les enquêtes. Sur le fond, la morale laïque est une impasse : dans le moins pire des cas (on n’ose dire le meilleur !), elle se résumera à une sorte de plus petit dénominateur commun ("la civilité" mais pas la belle, la grande politesse française, dont la galanterie est la fine fleur et qui repose sur des distinctions que l’idéologie dominante assimile à autant de discriminations) ; dans le pire des cas, elle redeviendra l’arme de guerre civile anti-religieuse qu’elle était au début du XXe siècle.

    À la différence qu’hier, en attaquant le catholicisme et non l’islam, elle était aussi un crime contre les fondements de la civilisation française. Maurras décrivait ainsi la mise en œuvre de ce crime dans un remarquable texte de 1928 (paru dans l’Almanach de l’Action française et disponible sur maurras.net) : « Oui, nous payons des prêtres, et de véritables congrégations de prêtres et de docteurs, dans les écoles normales primaires, pour entretenir cette religion d’État contre l’État.  » La différence étant que les prêtres et les docteurs laïcs d’aujourd’hui ne véhiculent plus ce que le Martégal appelait joliment « ce stoïcisme germanique de Rousseau et de Kant », une morale abstraite, déracinée mais une morale tout de même ! On lui a substitué une moraline libérale-libertaire, sorte de hideuse tambouille dont les ingrédients sont des résidus de pensée soixante-huitarde mêlés au politiquement correct importé d’Amérique, le tout assaisonné d’une pincée de féminisme du genre...

    Embrigadement

    Maurras dans son texte de l’almanach soulève d’autres aspects de la question : l’obligation faite à tous les Français de financer cet embrigadement des esprits et l’inégalité entre les enfants du peuple, contraints d’ingurgiter la propagande laïciste, et les "fils de famille" qui peuvent y échapper en payant : « Du point de vue de la justice, il suffit pour con-damner cette école que, enseignant la doctrine de quelques-uns, elle soit payée par tous et obligatoire pour tous, en particulier pour ceux qui n’ont aucun moyen de se défendre contre ses inventions, ses conjectures, ses frénésies et ses fanatismes. » En attendant le retour d’un État légitime qui aura pour finalité la perpétuation de notre civilisation française et non son éradication, il convient d’insister sur ce dernier point en militant, par exemple, pour l’amélioration de la situation des écoles hors contrat, voire pour l’instauration du chèque scolaire.

    Stéphane Blanchonnet - L’Action Française n°2862 - www.a-rebours.fr

    * Stéphane Blanchonnet, président du comité directeur de l’Action française, est spécialiste des questions de société.

  • François Hollande invité à témoigner dans le cadre de deux affaires

    PARIS (NOVOpress avec le Bulletin de réinformation) - Le président Hollande a reçu la semaine dernière deux invitations à témoigner aux procès des affaires Dalongeville et Teulade.

    L’affaire Dalongeville voit l’ex‑député‑maire d’Henin‑Beaumont comparaître pour détournement de fonds publics, faux et usage de faux et favoritisme. Il aurait détourné des fonds pour alimenter le financement occulte de la fédération PS du Pas‑de‑Calais.

    L’affaire Teulade voit, elle, se juger en appel la condamnation de juin 2011 à dix‑huit mois de prison avec sursis et 5.000 € d’amendes pour abus de confiance du sénateur‑maire d’Argentat, en Corrèze.

    Le président acceptera‑t‑il de témoigner ? Rien n’est moins sûr.

    http://fr.novopress.info/

  • Pape François : pas de communion pour les législateurs qui attaquent la vie et la famille

    Lu sur le blog de Jeanne Smits :

    "Dans sa lettre aux évêques d’Argentine, fin mars, le pape François leur a demandé de gouverner l’Eglise d’Argentine en se référant au document d’Aparecida, un texte issu de la rencontre des évêques d’Amérique latine dont il avait assuré la présentation en 2007, lors de la visite de Benoît XVI dans ce sanctuaire marial du Brésil.

    « Voilà les lignes de conduite qu’il nous faut à ce moment de l’histoire », leur écrivait-il.

    Le texte a été traduit en son temps par les soins de La Croix et se trouve notamment ici.

    Or sur la question de la famille et du respect de la vie, c’est un texte on ne peut plus clair. Qui soutient par exemple le principe de l’excommunication automatique des législateurs qui soutiennent l’avortement mais aussi les autres atteintes graves à la famille (paragraphe 436, ci-dessous). [...] 

    (436) Nous espérons que les législateurs, les gouvernants et les professionnels de la santé, conscients de la dignité de la vie humaine et de l’enracinement de la famille dans nos peuples, la défendent et la protègent contre les crimes abominables de l’avortement et de l’euthanasie ; c’est leur responsabilité. Pour cela, devant des lois et des dispositions gouvernementales qui sont injustes à la lumière de la foi et de la raison, on doit favoriser l’objection de conscience. Nous devons nous tenir à la “cohérence eucharistique”, c’est à dire, être conscients que l’on ne peut pas recevoir la communion sacrée et au même moment, agir en actes et en paroles contre les commandements, en particulier quand on soutient l’avortement, l’euthanasie et d’autres délits graves contre la vie et la famille. Cette responsabilité pèse de manière particulière sur les législateurs, les gouvernants et les professionnels de la santé."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Retour sur la manif de Mélenchon et ses contradictions

    Dimanche, plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées place de la Bastille, à Paris, pour le rassemblement « contre l’austérité, contre la finance et pour la VIe République » à l’appel du Front de gauche et du NPA, et pour réclamer, avec Jean-Luc Mélenchon un « coup de balai » sur le système politique actuel après l’affaire Cahuzac.

    Le discours se termine au son de l’Internationale, poing levé pour la moitié de la foule. Suivie de La Marseillaise, sous les sifflets et les huées d’une partie de l’assemblée.

    Curieux quand on sait que 1789 est la référence idéologique principale de Jean-Luc Mélenchon. Ce chant républicain ne semble même plus à la hauteur des aspirations de ses militants. Car à la vérité, la notion même de patrie leur est devenue insupportable. A l’heure de la mondialisation, les structures d’enracinement sont dépassées. Selon le logiciel de gauche, il faut s’ »émanciper », seule l’émancipation étant facteur de progrès. Reste que curieusement ce sont les mêmes qui pleurent la fuite des  capitaux…tout en vantant la suppression des frontières.

    http://www.contre-info.com/

  • Manifs pour tous : la clarification

    La conférence de presse par laquelle Frigide Barjot, flanquée de responsables d’associations homosexuelles, réclamait jeudi à Paris la mise en place d’une « union civile » en faveur des couples de même sexe, semble avoir déclenché – enfin ! – une salutaire réaction. Nous pointions dans Présent d’hier les slogans inacceptables et les affirmations bizarres – réclamant « l’égalité des droits des enfants et des homos » et annonçant « On lâche rien, on donne tout (sauf à François Hollande) – par lesquelles la Manif pour tous était ainsi entraînée vers l’objectif annoncé par Frigide Barjot depuis le début : faire mieux reconnaître les « amours homosexuelles » et proposer une amélioration du pacs pour désamorcer la revendication du « mariage ».
     
    Cette proposition, défendue par l’UMP aussi bien à l’Assemblée nationale qu’au Parlement, a été balayée par la majorité socialiste et dénoncée, au fond, comme homophobe par le lobby LGBT.
     
    « Moindre pire » ? Comment imaginer une telle démarche – même si on veut prétendre qu’elle est « politique » – alors que la bataille contre le « mariage » gay n’est même pas terminée et que la mobilisation des opposants reste vive ? Pourquoi prendre ainsi en otage les motivations de l’immense majorité des manifestants qui, soit ne réclame absolument pas cette sorte de super-pacs, soit ignore tout des vrais objectifs du lobby LGBT : faire accepter pleinement les mœurs homosexuelles et interdire toute critique morale de celles-ci ?
     
    Eh bien ! jeudi matin, une série de « tweets » émanant de Frigide Barjot laissaient deviner un sérieux recadrage de l’« égérie » : celle qui déclarait en janvier à la presse internationale que « tous » les participants à la Manif pour tous devaient soutenir l’« alliance civile » assurait jeudi : « Le mouvement d’opposition à la loi Taubira est très large. Certains demandent l’Union civile, d’autres ne sont pas d’accord. On discute ensemble. – Mais chacun se respecte, personne n’impose aux autres. Tout le monde se retrouve sur le point commun : retrait de la loi Taubira. »
     
    Cela va décidément mieux en le disant, c’est ce qu’ici nous réclamions depuis le début : que toute la mobilisation pour la famille ne soit pas, malgré elle, entraînée derrière des réclamations qui lui tirent une balle dans le pied. Peut-être Frigide Barjot aura-t-elle même assez de bon sens, dimanche après-midi, lors du rendez-vous « festif et familial » place Vauban, à Paris, de venir sans ses rainbow-flags (drapeaux arc-en-ciel) aux couleurs de la Gay Pride et frappés du logo de la Manif pour tous ?
     
    Il faut noter aussi que celle-ci a désormais une présidente, Ludovine de la Rochère, ancienne chargée de communication de la conférence des évêques de France, qui s’est exprimée de manière nette dans Famille chrétienne en déclarant que la Manif pour tous « n’a pas de raison de prendre position sur l’union civile puisque ce n’est pas à l’ordre du jour » ; elle ajoute que « Frigide Barjot soutient cette initiative à titre personnel ».
     
    Dont acte.
     
    Cette clarification importante est-elle le signe de l’irritation croissante des militants qui se sont levés si généreusement pour la défense du bien commun ? D’une reprise en main par les poids lourds du collectif de la Manif pour tous ? Quoi qu’il en soit, on ne peut que s’en réjouir.
     
    Et ce d’autant que la presse tente de faire croire à l’essoufflement du mouvement, qu’un sondage IFOP annonce de manière appuyée que « 67 % des Français » estiment que les manifestations devraient cesser, et que François Fillon vient d’exprimer ses « réserves » sur la manifestation nationale annoncée pour le 26 mai à Paris, après les rendez-vous régionaux de dimanche et la probable montée en puissance des opérations plus locales des « Veilleurs » et d’autres.
     
    « La dernière chose dont la France a besoin aujourd’hui, c’est d’une crise institutionnelle. Le rôle de l’UMP, c’est de préparer l’alternance, pas de pousser les Français dans une contestation passionnelle », a soutenu l’ex-Premier ministre. « Passionnelle », la défense de la famille ? Mais alors ce sont des passions au service de la raison, et d’une loi morale qui transcende la loi civile.
     
    Il est vrai que la « droite » a oublié cette notion depuis longtemps.