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économie et finance - Page 466

  • Sur la piste (de l’argent public)

    Ah ?! Vous croyez qu’il s’agit de la première phrase d’un sketch comique, une de celles qui mettent en exergue un non-événement de la vie quotidienne, banal et sans intérêt ? Alors, discutons.
    Le trajet se situe sur une commune limitrophe de Paris. Je le parcours à pied à peu près chaque jour sur environ 1 km. Il y a environ six ans, ce qui était une rue ordinaire s’est vu flanquée de deux pistes cyclables, une de chaque côté. Jusque-là, tout reste à peu près normal.
    Mais quand je vous aurai dit que le vélo que j’ai croisé ce matin était le quatrième que j’aie vu en six ans emprunter cette double piste cyclable, vous conviendrez avec moi que l’histoire est moins banale qu’il n’y paraît. A cet endroit comme en beaucoup d’autres, les édiles ont en effet estimé utile de déverser des wagons d’argent public dans une réalisation sans la moindre utilité.
    Pourquoi l’ont-ils fait ? Pour des raisons, hélas, habituelles :
    • parce que l’argent des contribuables, ici comme ailleurs, ne leur coûte pas cher ;
    • parce qu’ils ont considéré qu’ils « ne pouvaient pas ne pas le faire » dans la mesure où cela se fait partout ;
    • parce que « leurs écolos » ont organisé une de ces campagnes de harcèlement dont ils sont coutumiers sur le thème du réchauffement climatique et des circulations douces ;
    • parce que les pistes cyclables sont devenues un impératif catégorique dans toute opération d’aménagement ; autrement dit, qu’elles sont à la mode (la même mode que celle qui fait foisonner les criminelles remontées à contre-sens) ;
    • parce qu’un élu « en charge » se considérerait, sinon comme déshonoré (ne soyons pas ringard et ne parlons pas comme si la notion d’honneur était toujours en usage), mais plus prosaïquement menacé pour sa réélection s’il ne se conformait pas à cet impératif ; et, à l’inverse, parce qu’il est persuadé que plus une réalisation est à la mode et d’un coût disproportionné, plus elle rapporte de voix.

    Ceux d’entre vous qui ne craindraient pas de passer pour naïfs me demanderont peut-être : « Mais alors, qu’en est-il de l’intérêt général là-dedans, et du souci des deniers publics ? »

    Il n’est malheureusement pas très difficile aujourd’hui de trouver à foison des exemples illustratifs d’un nouveau principe  : «l’intérêt général est la variable d’ajustement des décisions politiques ».
    Une variable d’ajustement c’est ce dont on s’occupe de manière subsidiaire lorsqu’on a satisfait à tous les autres critères : ceux qui sont vraiment importants.
    Aujourd’hui, dans le cas d’une décision politique, les critères importants, ce sont, au tout premier rang, le nombre de voix susceptibles d’être apportées ou retirées par la décision. La plupart du temps, c’est d’ailleurs le critère unique. Mais il peut arriver que s’y ajoutent le gain d’image escompté pour l’élu lui-même, sa collectivité ou son parti, la satisfaction d’une promesse électorale annoncée (quelque démagogique qu’elle ait pu être) et même (ça s’est vu…) le bénéfice collatéral apporté en toute discrétion à quelques amis.
    Quand la décision satisfait à tous ces critères, alors on peut penser à l’intérêt général.
    Quant au souci des deniers publics, il s’agit d’une catégorie dont l’utilité, en politique, n’apparaît que dans une circonstance : lorsqu’on reproche à l’adversaire de ne pas s’en soucier. Ce qui n’empêche nullement de se trouver à soi-même d’excellentes raisons pour l’oublier.
    C’est de cet esprit que naissent et prospèrent les doubles pistes cyclables qu’aucun vélo n’emprunte jamais, les bibliothèques médiathèques colossalement surdimensionnées et désespérément vides de lecteurs et d’auditeurs, les centres de loisirs aquatiques qui tombent en ruines sans jamais avoir été mis en eau, les aéroports sans avion, sans passager et sans fret, les ronds-points et les contre-trottoirs que l’on construit, puis que l’on enlève, puis que l’on reconstruit.
    C’est de là aussi que prospèrent les assemblées élues pléthoriques fondées sur un prétexte démocratique auquel plus grand monde ne croit, mais fort utiles pour recaser les amis déchus de fonctions antérieures, les commissions irréformables, celles que l’on supprime pour illustrer le « choc de simplification » avant de les re-créer sous une autre appellation, les collectivités territoriales que l’on sort par la porte et qui rentrent par la fenêtre, fortes de leur palmarès en termes de nuisances administratives créées, et des dépenses somptuaires qu’elles s’octroient.
    C’est de là que procède la prospérité d’escouades d’associations dont la seule activité réelle est de répandre la bonne parole de gauche et d’extrême gauche, de conduire des actions d’animation bidon, prétendument au profit des pré-ados des « quartiers », qui sont, il y a belle lurette, passés à autre chose, de monter des spectacles que personne n’irait voir s’ils n’étaient pas gratuits, d’endoctriner les gamins depuis la maternelle (mais oui ! comme si l’école ne suffisait pas à faire le boulot), de mener des « actions culturelles » qui dispensent aux populations sidérées l’apprentissage du laid et du sale, de donner du boulot aux fils, filles, neveux, cousins des « personnalités significatives » aux niveaux municipaux ou départementaux, et, dernière utilité mais non la moindre, de servir de pompe à fric électoral aux partis qui les leur attribuent…
    …et qui, légitimes par le service rendu, engrangent chaque année leur « jusqu’à plus soif » de subventions roses, vertes ou rouges, subventions dispensées sur la base du « quand on aime, on ne compte pas », sans aucune justification avant et sans aucun contrôle après.
    Citoyen, mon semblable, mon frère, toi qui reçois ces avis d’imposition qui rivalisent en montants et en diversité, qui entends ad nauseam le politicien du jour se demander, avec des larmes en fond de gorge, « mais pourquoi les Français se détournent-ils de la politique ? », qui reçois par quintaux une propagande électorale qu’on ne regarde même plus pour y chercher les fautes de syntaxe, conserve, fais l’exercice : conserve, sur ton trajet quotidien, un œil aux aguets.
    Tu seras peut-être surpris du nombre de centres culturels vides – ou occupés seulement par les emplois fictifs qu’on y a mis pour complaire –, d’œuvres de non-art achetées au prix du Rembrandt, d’affiches de spectacle sans le moindre intérêt artistique ni littéraire mais fleurant bon la filiation du réalisme soviétique, d’ouvrages routiers urbains inutiles et dangereux que tu rencontreras.
    Et de pistes cyclables attendant désespérément leur deuxième vélo de l’année.
    Julius Muzart, 3/07/2016
  • Les banques européennes dans la tourmente

    La première banque en Europe, la Deutsche Bank, a vu son cours baisser de 88 % depuis son plus haut de 2007.

    On ne le répétera jamais assez, il y a deux réalités économiques : celle que nous vivons au quotidien en tant que consommateur ou en tant que chef d’entreprise, et celle qui apparaît à travers les documents comptables et qui est censée refléter, au plus près, la première sur une base globalisée.

    Or, si en période de vaches grasses personne ne remet en doute la fiabilité des chiffres, en période de vaches maigres on a tous l’impression que les choses vont plus mal qu’on veut bien nous le dire. C’est vrai à l’échelle d’un État comme à celle d’une entreprise, et c’est même plus qu’une impression, c’est une règle d’autant plus répandue qu’est grande la distance entre la réalité visible et la nature des actifs comptabilisés. C’est pourquoi, de tous les agents économiques, les banques qui, il faut le rappeler, prêtent à leurs clients sur la base des documents comptables que ceux-ci leur fournissent, sont les plus susceptibles d’afficher un bilan trompeur. C’est notamment pour cette raison que les autorités européennes ont généralisé « les stress tests ».

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  • Les entreprises françaises sont les plus taxées d'Europe

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    Source

    Philippe Carhon

  • Agriculture : c’est vraiment la crise

    L’année 2016 ne va pas rester dans les annales agricoles comme une année d’abondance. Elle le restera plutôt comme celle d’une année creuse et d’une année de crise, où la plupart des feux étaient au rouge. Les secteurs touchés ? Le porc, les céréales, le lait, la viande bovine, etc. Seuls les viticulteurs (ceux qui ont été épargnés par les orages de grêle) et quelques filières de qualité (labels) s’en sortent mieux.

    Les céréaliers réalisent, en moyenne et bon an mal an, entre 50 et 80.000 euros de revenus (avant impôt). Ils devraient en perdre la moitié cette année. Non seulement la récolte de céréales (blé dur, blé tendre, orge d’hiver et de printemps) en France est catastrophique mais en plus la surproduction des autres pays, concurrents directs de la France (États-Unis, Canada, Ukraine, Russie) font chuter les cours mondiaux du blé. Ainsi, à la Bourse de Chicago, les cours du blé américain étaient, le 4 août, proches des plus bas niveaux constatés depuis dix ans. À Paris, les prix sur Euronext sont en deçà de 170 euros la tonne. Les intempéries de mai-juin ont eu raison de la floraison et du remplissage des grains et ont favorisé la prolifération de maladies et des ravageurs. En France, le rendement attendu est en baisse de 30 %. « Du jamais vu depuis 1986 », selon le ministère de l’Agriculture.

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  • Après « FORTIS m’a tuer ! », « DEUTSCHE BANK, le plongeon » ?

    Pieter Kerstens

    Petit devoir de mémoire : Les multiples mensonges, tergiversations, magouilles et autres prévarications entourant cette « affaire » ont finalement contribué à la chute du gouvernement Leterme le 19 décembre 2008 en Belgique.

    Comment cette saga ubuesque, concernant le premier groupe privé de bancassurance belge, a-t-elle bien pu aboutir à une crise politique majeure dont le plat pays se serait bien passé ?

    A première vue, RIEN de catastrophique ne devait arriver à FORTIS au début de l’automne 2007 -où personne en Belgique ne souhaitait évoquer la crise américaine des « subprimes »- alors même que les dirigeants de cette holding venaient de racheter le géant financier hollandais ABN-AMRO (précédemment convoité par BNP-PARIBAS).

    A cette époque, les politiciens se chamaillaient toujours pour se partager les ors du Pouvoir, après les résultats des élections de juin 2007 ! Il faut savoir que la formation d’un gouvernement en Belgique relève de la gageure, car les résultats électoraux étant à la proportionnelle, les choix pour les portefeuilles en jeu se font autour d’un « consensus » et le résultat se trouve souvent à l’encontre des souhaits des électeurs. C’est ce qui c’est passé pour le gouvernement d’Yves Leterme, lequel a été obligé de nommer des ministres socialistes (alors que le PS avait perdu beaucoup de suffrages) pour bénéficier d’une majorité à la Chambre, indispensable à la pérennité de l’Exécutif. Ceci n’a pu être réalisé qu’au début de 2008 !

    Pendant ces 9 mois consacrés à des palabres et des « négociations » partisanes pour se partager le gâteau, la tempête financière et bancaire dévastait les USA et les premières bourrasques soufflaient sur l’Europe. Ici et là, aux travers des médias, un articulet avertissait quand même les décideurs que l’horizon des plantureux bénéfices et dividendes astronomiques risquait de se boucher. Croyez-vous alors que les décideurs et nos gouvernements s’en seraient souciés ? Nenni braves gens !

    De leur côté, le comte Maurice LIPPENS et ses fidèles lieutenants (Votron, Verwilts, Mitler, Dierckx et consorts) aux manœuvres de la banque FORTIS avaient déjà procédé à une première dilution de capital et en préparaient une seconde pour trouver les deniers indispensables à régler la note de l’achat d’ABN-AMRO. Et là, la pilule passait déjà mal auprès de certains gros actionnaires, qui l’avaient fait savoir précédemment, en arguant que « la grenouille voulait se faire aussi grosse que le bœuf » ! Plusieurs s’en sont donc dégagés, anticipant une catastrophe qui se dessinait. Leurs témoignages ont été diffusés dans les médias, après le 6 octobre 2008.

    Par contre, pour les centaines de milliers d’actionnaires crédules, les millions de clients et les dizaines de milliers d’employés « tout allait bien Madame la Marquise », selon le refrain diffusé en boucle par les médias « aux ordres ».

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  • Expulsion de l'église Sainte Rita de Paris

  • Où sont passées les promesses de Maastricht ?

    Le FMI serait-il partisan de la disparition de l'euro ?

    "Pour la France le taux de change actuel de l'euro est d'environ 6% supérieur à ce qu'il devrait être pour convenir aux spécificités économiques de l'Hexagone, et notamment à sa compétitivité quelque peu «fluette» comme la constitution corporelle de Stan Laurel. Et c'est exactement l'inverse du point de vue de l'Allemagne pour qui l'euro est sous-évalué d'environ 15%. Autrement dit si les deux premières économiques de l'Union monétaire européenne recouvraient leur indépendance, le franc «posteuro» devrait être déprécié de l'ordre de 20% par rapport au mark «posteuro» (...)

    Ainsi le FMI envisage-t-il une dépréciation du dollar et de la livre britannique, et à l'inverse une réappréciation de toutes les monnaies des zones en excédents (...) Là où les choses se corsent, c'est que le FMI pousse son analyse au sein même de la zone euro, ce qui est évidemment tout à fait légitime puisque les 19 pays en question sont tous membres à part entière de l'organisation financière internationale qui siège à Washington.

    Mais du coup les déséquilibres intra zone euro apparaissent en pleine lumière et dans toute leur cruauté. Alors que l'Allemagne a affiché un excédent de 306 milliards de dollars (8,5% de son PIB) de sa balance des paiements sur ces douze derniers mois, la France était en déficit de 21 milliards de dollars (0,7% de son PIB). Outre ces disparités financières externes, les écarts des taux de chômage et de croissance militent également en faveur de changements des parités monétaires entre la France et l'Allemagne. Sauf qu'elles sont évidemment impossibles du fait même de l'existence de l'euro, qui apparaît plus que jamais comme un lit de Procuste. "

    Philippe Carhon

  • L’importation à valeur négative

    Bernard Plouvier

    Toute l’économie de transformation des matières premières nécessaires à la vie humaine repose sur la « valeur ajoutée » par le travail humain. L’on n’a pas attendu le clown alcoolique Karl Marx pour le savoir.

    La cuisson de la viande est un exemple de valeur ajoutée qui remonte fort loin dans la préhistoire, comme la fabrication des armes ou le tannage puis l’assemblage des peaux pour s’en vêtir, de façon à lutter contre le froid. Il appartenait à l’économie globale et à la société mondialiste, au début du XXIe siècle de notre ère, de démontrer le contraire !

    Depuis le mois de juin 2016, l’on connaît les caractéristiques de la vague migratoire de l’An funeste 2015, où l’Europe occidentale, danubienne et scandinave fut littéralement envahie d’Africains (noirs et maghrébins), de Moyens- et de Proches-Orientaux, en immense majorité musulmans.

    Ils se sont fait passer pour des demandeurs d’asile politique et quelques-uns le furent réellement. Un nombre absolument inconnu d’entre eux sont des clandestins du Djihâd, en sommeil jusqu’à ce qu’ils reçoivent l’ordre de passer à l’activité meurtrière pour la plus grande gloire d’un dénommé allah. Cela, tout le monde le sait, depuis plus d’un an.

    L’on peut déplorer que les fous furieux qui dirigent les USA depuis 2001 aient mis à feu et à sang le Maghreb et le Sahel, l’Irak, le Yémen, l’Afghanistan, la Syrie (en attendant mieux), parfois avec la complicité de dirigeants indignes des Nations britannique, française, italienne etc., ce qui n’implique nulle responsabilité de ces Nations, desquelles personne n’a songé à demander l’avis.

    Nous n’avons, Européens de souche, à développer nulle repentance à propos des guerres qui ont ravagé les pays du Dâr al-Islam, étant donné qu’aucun des chefs « démocrates » n’a eu recours à la seule forme de démocratie qui soit : la pratique du referendum avant de se lancer dans des opérations de guerre. Après tout, c’est l’argent des Nations qui est dépensé dans ces interventions ; il est donc logique et légitime de prendre l’avis des peuples souverains.

    Sans responsabilité directe de leur part, les Européens se sont vus envahir, depuis janvier 2015, par des hordes de réfugiés-immigrés. Le pape a hurlé sur tous les tons, comme la Chancelière teutonne et luthérienne d’Allemagne, la nécessité d’accueillir ces millions d’envahisseurs qui amenaient avec eux leur avidité de biens de consommation, leur racisme anti-Blancs, leurs mœurs médiévales (notamment un mépris total de la femme), enfin leur religion de haine et d’intolérance absolue : l’islam conquérant, meurtrier par son Djihâd.

    Au plan politico-sociologique, les collaborateurs des maîtres de l’économie globale justifiaient cette immigration-invasion par l’apport de « travailleurs » qu’elle réalisait. On a surtout vu un apport de violeurs, de pillards, de vandales et d’assassins. L’on sait maintenant que l’on a surtout importé des Nuls !

    En Suède, où l’on a accueilli 163 000 « réfugiés politiques » en 2015, il s’avère que 494 seulement ont trouvé un emploi en 15 mois ! Et il s’agit de statistiques officielles issues d’une coalition gouvernementale de sociaux-démocrates et de verdâtres.

    L’Agence fédérale allemande pour l’emploi de mémé Merkel vient de rendre son verdict en juin 2016, à propos des 1,1 million de réfugiés-immigrés-envahisseurs de 2015 : un tiers sont des analphabètes (deux tiers si l’on compte les femmes). Sur 297 000 dossiers d’hommes en âge de travailler, 74% d’entre eux n’ont ni qualification ni même la moindre expérience professionnelle !

    En résumé, l’on a importé et l’on continue d’importer des Non-Valeurs, des consommateurs improductifs, soit des parasites. Et le pape François, qui ressemble bien davantage à un homme lige de la globalo-mondialisation qu’au chef de l’Église catholique, nous exhorte à continuer dans cette voie ; idem pour mémé Merkel ou nos glorieux « chefs ».

    À chacun d’en tirer ses conclusions.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Une élue PS détourne 340.000 euros et est condamnée à 4.000 euros d’amende en toute discrétion

    L’information vient à peine d’être divulguée. Béatrice Négrier, élue PS au conseil régional, et maire de Plaissan dans l’Hérault a été condamnée fin mai à 4.000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Montpellier pour « détournement de fonds ».

    L’hebdomadaire l’Agglorieuse et le site d’actualité Lengadoc Info ont révélé mercredi cette information gardé jusque-là sous silence par les journalistes aux ordres des « grands » médias.

    Voici l’article de Lengadoc Info du 27 juillet :

    « C’est une condamnation qui n’a pas fait beaucoup de bruit dans la région et pourtant l’affaire est loin d’être anecdotique. Le 24 mai dernier, le maire de Plaissan (Hérault), Béatrice Negrier (PS), était appelé à la barre du tribunal correctionnel de Montpellier pour une affaire de détournement de fonds. La somme escroquée s’élève à 340 000 €. Une somme considérable que Béatrice Negrier a détourné au dépens du Mouvement Républicain et Citoyen, le parti fondé par Jean-Pierre Chevènement et dont Béatrice Négrier était membre, mais également d’une association pour enfants qu’elle présidait.

    Devant les juges, le maire de Plaissan, qui est également vice-présidente de la région Occitanie en charge de l’emploi, de la formation professionnelle et de l’apprentissage, a reconnu qu’elle avait « eu une année noire ».

    Les 340 000 € détournés ont, en effet, servi à renflouer son compte bancaire personnel. Dans cette affaire, le procureur de la République a requis une amende de 4 000 € et une peine de non éligibilité. Si le tribunal a confirmé l’amende de 4 000 € dans son jugement, il a également décidé que cette condamnation ne serait pas inscrite au casier judiciaire de Béatrice Negrier.

    Mais le plus inquiétant dans cette affaire, c’est qu’elle a été l’objet d’un silence total de la part de la presse locale. Alors que les condamnations en justice d’élus pour des délits financiers sont généralement largement commentées par la presse, dans ce cas là, on a comme l’impression que personne n’a souhaité en parler. A tel point que la personne qui a informé la rédaction de Lengadoc Info de cette affaire, avait auparavant contacté d’autres médias locaux, tous ont refusé de traiter l’affaire ou se sont abstenus de répondre ». Sans le scoop de Lengadoc Info, Midi Libre n’aurait jamais évoqué cette condamnation judiciaire.

    http://www.medias-presse.info/une-elue-ps-detourne-340-000-euros-et-est-condamnee-a-4-000-euros-damende-en-toute-discretion/58894

  • « Les cinq stades de l’effondrement » | Entretien avec Dmitry Orlov.

    « Il y une décennie et demie, le monde est passé de bipolaire à unipolaire, parce que l’un des pôles s’est désagrégé : l’Union soviétique n’est plus. L’autre pôle – symétriquement appelé les États-Unis – ne s’est pas (encore) désagrégé, mais il y a des grondements menaçants à l’horizon. L’effondrement des États-Unis semble aussi improbable maintenant que l’était l’effondrement de l’Union soviétique en 1985. L’expérience du premier effondrement peut être instructive pour ceux qui souhaitent survivre au second. »Dmitry Orlov

    Si vous nous lisez depuis ces deux dernières années, vous avez eu le plaisir de suivre la pensée de Dmitry, grâce à ses articles quasi hebdomadaires. En plus d’un grande érudition et d’une pensée en effervescence souvent teintée d’un humour caustique, Dmitry est aussi d’un abord très simple et nous entretenons avec lui une relation de confiance pour améliorer les traductions et aider à la diffusion des idées alternatives au Système. 

    - Entretien réalisé par le Saker Francophone.

    Le Saker Francophone : – Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

    Dmitry Orlov : – Je suis quelqu’un qui tape sur un ordinateur portable. C’est très certainement vrai; personne ne conteste cela. Tout le reste me concernant n’est pas aussi certain. Je ne cherche pas à être timide, seulement à dire la vérité. La plupart des faits sur moi semblent quelque peu contradictoires. J’ai un diplôme d’ingénieur, mais je traite les sciences de l’ingénieur comme un passe-temps. Je suis diplômé en linguistique, matière que je traite aussi comme un passe-temps. J’écris des livres et des articles, pas comme un passe-temps, mais je ne suis pas un humaniste ou un littéraire. J’ai vécu pendant de nombreuses années aux États-Unis, et je connais l’anglais beaucoup mieux que la plupart des Américains, mais je suis russe et à la maison on ne parle que russe. Il n’est même pas possible de dire précisément où je vis, parce que nous vivons sur un voilier, qui se déplace d’un endroit à l’autre. Donc la meilleure chose à faire est de simplement lire ce que je vous écris, et ne pas essayer d’y lire qui je suis, parce que rien de tout cela n’est particulièrement pertinent. Ma motivation pour l’écriture est très simple : je veux donner un sens au monde, pour moi-même, et pour toute autre personne qui pourrait être intéressée.

    – Est-ce que votre livre Les cinq stades de l’effondrement, qui va bientôt être publié en français, sert encore de base à votre réflexion sur la situation mondiale?

    – Les cinq étapes offrent un bon échafaudage intellectuel de réflexion sur les différents effondrements qui se déroulent, avec quelques mises en garde.

    Tout d’abord, il est clair que les étapes peuvent se chevaucher; il n’est pas nécessaire que l’effondrement financier aille à son terme avant que l’effondrement commercial et politique puisse commencer. Les effondrements sociaux et culturels sont largement entamés à certains endroits (des parties entières des États-Unis me viennent à l’esprit). Les effondrements peuvent se produire dans des poches relativement petites, franchir une ou deux étapes, et parfois même inverser leur cours, comme c’est arrivé en Russie après l’effondrement de l’URSS.

    Mais il y a aussi des exemples emblématiques : l’Ukraine traverse actuellement l’ensemble des cinq étapes dans une spectaculaire cascade d’échecs.

    Deuxièmement, il y a toujours des surprises. Je suis toujours étonné de voir comment les autorités financières mondiales ont été habiles à perpétuer une sorte de suspension théâtrale de l’incrédulité, ce qui a rendu l’insolvabilité systémique normale. Si j’avais prédit des taux d’intérêt négatifs, il y a quelques années, les gens auraient ri de moi, et pourtant ils sont là! Nous savons tous que la bulle de la dette va éclater, et que quand elle le fera, tout le monde se retrouvera avec du chewing-gum dans les cheveux, mais nous ne savons pas quand cela se produira. Une autre grande surprise a été la volonté des investisseurs de jeter de l’argent facile dans une production marginale d’hydrocarbures, qui est maintenant à l’origine d’une vague massive de faillites dans le secteur de l’énergie. Nous savons que les réserves de pétrole conventionnel s’épuisent de 5% par an, sans rien pour les remplacer, et que la surabondance actuelle ne durera que quelques mois, mais nous ne savons pas encore quel processus va courir le plus vite, l’épuisement du pétrole ou l’effondrement industriel. Nous connaissons le résultat final: le pétrole finira par être considéré comme un déchet toxique inutile.

    Troisièmement, lorsque j’ai écrit ce livre, je ne donnais pas l’attention voulue à l’effondrement de l’environnement, et pourtant il se révèle être l’un des plus importants. Mais il est difficile d’être précis à ce sujet en ce qui concerne d’autres tendances de l’effondrement. D’une part, c’est une mort à petit feu; le réchauffement de la planète va rendre l’agriculture impossible dans de nombreuses régions de la planète; l’élévation du niveau des océans va déloger près de la moitié de la population mondiale en inondant les villes côtières; l’acidification des océans est en train de détruire les chaînes alimentaires marines et priver les populations côtières et insulaires d’une source de nourriture essentielle. D’autre part, la probabilité accrue de phénomènes météorologiques extrêmes liés au réchauffement climatique peut avoir des conséquences soudaines et assez surprenantes.

    Par exemple, une vague de chaleur en Russie en 2010 a influencé la récolte de blé, ce qui a provoqué l’arrêt des exportations de céréales de la Russie, conduisant le prix du couscous à crever le plafond, provoquant le printemps arabe, qui à lui-même conduit une vague de migrants à inonder l’Europe ensuite, provoquant des divisions dans la solidarité européenne. Le changement climatique est comme une bombe en caoutchouc:

    Le nombre de victimes ne peut être calculé, car elle continue à sauter partout, sans fin.

    – Comment voyez-vous la situation mondiale actuelle?

    – La question la plus importante n’est pas comment je vois la situation du monde, mais si vous la voyez. J’en suis venu à la conclusion que la plupart des gens ne voient rien du tout.

    A l’Ouest, en raison du contrôle serré des entreprises transnationales sur les médias de masse, que les Allemands ont commencé à appeler joliment Lügenpresse (presse menteuse), ces médias ont créé un royaume fictif, et la plupart des gens y passent leur vie entière. Par exemple, je suis sûr que beaucoup de Français pensent que la Russie a envahi et annexé la Crimée, et c’est parfaitement vrai. Mais je suis sûr que presque aucun d’entre eux n’a une idée de quand c’est arrivé. Le savez-vous? C’est arrivé en 1783. La Russie occupe la Crimée depuis lors.

    Ce n’est qu’un petit exemple, mais il y en a d’innombrables.

    Et ce n’est là qu’un seul problème dans la connaissance de la situation mondiale. Un autre problème vient d’une dangereuse hiérarchisation de la connaissance, parce que la situation est vraiment catastrophique. Si vous évaluez la situation attentivement, vous découvrirez que si vous voulez que vos enfants et petits-enfants aient une chance de survivre, alors vous devez commencer à vivre d’une manière très différente au sein de la capacité de charge biologique de la petite parcelle de terre que vous et vos compatriotes pourrez défendre, et vous l’appellerez votre chez vous. Mais si vous deviez essayer de commencer à vivre de cette façon, vous devriez aussi arrêter d’aller travailler et de faire du shopping, les entreprises perdraient de l’argent, il y aurait des pertes d’emplois, les recettes fiscales diminueraient, les gens ne recevraient plus leurs pensions et leurs prestations sociales. Il y aurait donc des troubles sociaux et de l’instabilité politique, et vous pourriez donc finir par en mourir. Aussi peut-être le meilleur plan est-il de ne pas attacher trop d’attention à ce qui se passe dans le monde, et se contenter de rester assis là, tranquillement, en vous persuadant que tout est OK, et d’attendre que certains gentils terroristes réfugiés vous jettent une bombe pour vous sortir de votre misère.

    – Quelles sont vos attentes autour des élections américaines, le Brexit, les élections françaises l’année prochaine? Ces événements sont-ils significatifs?

    – Il semble qu’à la fois l’UE et les États-Unis sont au bord d’une révolte massive. Ces peuples ont eux-mêmes permis d’être gouvernés par des élites transnationales non élues, et cela a été une catastrophe à tous les niveaux. Hillary Clinton est un spécimen de premier choix de cette élite: elle habite un royaume abstrait où la souveraineté nationale est une chose du passé et où les pays n’existent pas vraiment. Si ces élites essayent d’agir comme si ces pays existaient encore, alors ils doivent les menacer ou les bombarder pour obtenir leur soumission. Mais s’ils sont trop gros et trop puissants pour être menacés ou bombardés afin d’obtenir cette soumission (comme la Russie), alors le seul choix qui reste est de devenir hystérique et de trépigner de rage en menaçant d’anéantissement nucléaire mondial.

    J’espère que ce sentiment de révolte peut être canalisé sous des formes démocratiques d’expression individuelle, parce que sinon tout va chuter à partir de maintenant. En Europe, l’objectif devrait être de réaffirmer la souveraineté nationale et de détrôner la bureaucratie transnationale non élue. C’est en fait un objectif très modéré; mais s’il est considéré comme extrémiste, alors les résultats seront encore plus extrêmes, avec des partis d’extrême-droite populiste prenant en charge les pays, les uns après les autres.

    Aux États-Unis, il y a maintenant une haine publique très palpable contre la plupart des institutions officielles, et les résultats peuvent être tout à fait imprévisibles. Nous assistons à la mort du duopole des deux-partis républicain / démocrate, ce qui est une chose merveilleuse à observer. Le parti démocrate est une institution complètement anti-démocratique, avec de multiples sorties de route pour priver d’expression le plus grand nombre possible d’électeurs, et qui recourt maintenant à des falsifications pures et simples par le piratage des machines à voter lors de l’actuelle primaire présidentielle. Le parti républicain est aussi un abus de langage, parce que son but a toujours été de convertir la res publica en res privata en privatisant tout ce qui était possible. La disparition de ces deux horribles organisations serait une cause de célébration.

    Mais une fois que la clique duopolistique nous asservissant aura été délogée, on ne sait pas ce qui va arriver. Les États-Unis ne sont pas vraiment un pays, que ce soit territorialement, linguistiquement ou culturellement; il s’agit d’un certain nombre de territoires qui ont été occupés, arbitrairement regroupés dans des États en utilisant une règle sur une carte, et maintenus ensemble par la force. Regardez le Nouveau-Mexique: sa population est presque exactement à moitié mexicaine. Donald Trump y a organisé un rassemblement il y a quelque temps, ce qui a provoqué une émeute, parce que son concept de l’Amérique ne comprend pas le Mexique. Eh bien, ne dites pas cela à tous les Mexicains vivant aux États-Unis, en particulier sur le territoire mexicain occupé par les États-Unis, car ils vont littéralement essayer de vous tuer! Non seulement le Mexique fait partie de l’Amérique, mais il est, en fait, les États-Unis: Estados Unidos Mexicanos. Contrairement à l’UE, qui est, après tout, composée de ce qui était des pays anciennement séparés, et qui peut se désagréger pour revenir à ces mêmes pays, les États-Unis vont se fissurer en gros morceaux partant en lambeaux comme une pastèque trop mûre.

    – Quel est votre message pour que les gens comprennent à quel point la situation actuelle du monde est mauvaise? Qu’est-ce qu’ils peuvent faire?

    – Vous pouvez toujours relire votre Voltaire et suivre l’exemple de Candide: cultiver votre jardin. Vous pouvez difficilement faire mieux.

    – Le Saker francophone traduit vos textes depuis maintenant deux ans. Je sais qu’ils sont aussi traduits en italien, en russe et en allemand. Est-il important pour vous de tendre la main à d’autres personnes, et pas seulement aux États-Unis et en Russie? Avez-vous un message universel?

    – J’étais déjà lu par des gens partout dans le monde. Mes livres sont sortis en anglais, portugais, japonais, chinois, coréen, français maintenant, bientôt suédois. Le russe n’est pas si important parce que les Russes savent déjà tout cela. Si je dois avoir un message universel, il est celui-ci: vous n’êtes pas des citoyens du monde; vous n’êtes que celui d’où la chance vous a fait naître.

    Je suppose que mon attitude envers l’Europe est très russe.

    Géographiquement, l’Europe comprend toute l’Eurasie qui est à l’Ouest des montagnes de l’Oural, mais politiquement c’est seulement cette petite péninsule avançant de ce côté de l’Eurasie, et qui est composée de ces minuscules et mignons petits pays, chacun avec sa propre petite langue et ses petites traditions locales. Elle est vraiment très belle. Mais ce qui se passe là-bas ces derniers temps est une abomination.

    Imaginez que vous amenez vos enfants au zoo, mais que quelqu’un aurait ouvert toutes les cages, et maintenant vous avez des lions ayant des rapports sexuels avec des tigres, de sorte que vous avez beaucoup de tigrons et de ligres, de jaguars ayant des rapports sexuels avec des léopards, et donc beaucoup de petits jaguleos courant partout, et là dans le coin vous avez un rhinocéros qui s’approche d’une hippopotame, et qui sait ce qui va en advenir. Et maintenant, quelqu’un envoie un troupeau de chameaux en panique au milieu. Ils vont tous essayer de se croiser avec les chameaux aussi? C’est une parodie!

    Blague à part, si vous pensez que le monde est un après tout, ou que vous êtes un citoyen du monde, alors vous tenez compagnie à certains autres participants à un voyage mondialisé: les rats, les cafards, les poux et les punaises. Ils n’ont aucune nation non plus, et vont partout où vous allez, et ont autant de raison d’exister que vous, aussi il ne faut pas essayer de les éradiquer. Ils ont les mêmes droits que vous! Mais si vous êtes à la recherche d’une meilleure raison d’exister, il faut commencer par avoir le sens de l’unicité, non pas celui de l’individualisme mais au sens unique du lieu. Il faut être enraciné dans un lieu et parmi un peuple, et avoir le sens du sacré qui est connecté à cet endroit et à ce peuple. Cela concerne tous les lieux, les forêts et les vallées, les champs et les montagnes qui vous donnent un sentiment d’être et un sens du but, quelque part où vous voulez vivre et pour lequel vous êtes prêt à mourir, et dont l’avenir est l’avenir de vos enfants, de sorte que vous ne manquerez pas d’en prendre soin et de le défendre.

    Je suis tout à fait sûr que si nous ne parvenons pas à produire ce sentiment de l’attachement, de l’enracinement à nos lieux de vie et à nos peuples, alors tout sera perdu.

    – Merci Dmitry.

    Vous pouvez retrouver tous les textes de Dmitry Orlov sur le site du Saker Francophone.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/actu-videos-auteurs/140-entretiens/1933-les-cinq-stades-de-l-effondrement-entretien-avec-dmitry-orlov