Jean-Yves Le Gallou, créateur de la fondation identitaire Polémia, et cofondateur de l’Institut ILIADE, réfléchit aux conditions d'un avenir respectueux de ce que nous sommes, nous autres Européens. Il réfléchit à l’idée d'une préférence civilisationnelle.
Entretien avec Jean-Yves Le Gallou
Jean-Yves Le Gallou, vous proposez ces derniers temps le concept de « préférence civilisationnelle ». Pourquoi ne pas vous borner à la préférence nationale, dont on a beaucoup parlé ?
La préférence nationale renvoie à un concept juridique qui est le concept de nationalité. C'est la préférence pour les détenteurs de la nationalité. Aujourd'hui, la nationalité est devenue un concept juridique, déconnecté du concept identitaire. Résultat ? Beaucoup de Français vont se sentir mieux à Prague, Budapest ou Porto qu'en Seine Saint-Denis par exemple. La préférence de civilisation renvoie à une identité culturelle commune et je crois que c'est un ressenti de plus en plus partagé que, justement, l'identité c'est la culture commune. Je vous en donnerais un exemple nous avons fait, avec Polémia, une vidéo intitulée "Être français" qui a recueilli 1 300 000 vues sur You tube. Nous avons lancé ensuite avec l'Institut ILIADE, une vidéo intitulée "Être européen ». L'opinion générale était que l'Europe n'aurait aucun succès et que nous n'atteindrions pas les chiffres de la précédente, que nous ferions trois ou quatre fois moins de vues. En réalité, elle en a fait trois fois plus : 3 750 000 vues, seulement en France. C'est un signe. Qu’est-ce qu’être un Français aujourd'hui ? Mohammed qui voile sa femme est français. La nationalité tend à devenir un concept purement juridique, sans prise sur la réalité.
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