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anti-national - Page 803

  • « La Langue des médias » d’Ingrid Riocreux

    « La désinformation n’est pas l’objet du présent ouvrage : ce qui compte pour nous, c’est la manière dont le Journaliste met en scène le réel pour qu’il entre dans les cases préconçues de sa pensée. Il regarde le monde avec des lunettes qui le lui montrent tel qu’il veut le voir ».

    La Fondation Polémia peut se flatter d’avoir été depuis une vingtaine d’années en pointe dans l’analyse critique du monde des médias : l’ouvrage La Tyrannie médiatique, la cérémonie des Bobards d’Or, les Journées de réinformation en sont le vivant témoignage. Et si l’on tient compte de surcroît de tous les autres acteurs de laréinfosphère qui, chacun à sa manière, participent au même combat, l’on peut avoir tendance à penser que le sujet a été largement épuisé.

    Le livre d’Ingrid Riocreux La Langue des médias/Destruction du langage et fabrication du consentement est donc une excellente surprise, car il montre qu’une forte conviction soutenue par un esprit rigoureux peut faire progresser la réflexion, sans verser dans la caricature ou le sectarisme.

    Que nous dit en effet Ingrid Riocreux ? Qu’il est aisé de faire des gorges chaudes de l’inculture générale des journalistes, de leur maniement plus qu’approximatif de la langue française, de leur attitude inquisitoriale à l’égard de leurs « invités » lorsque ceux-ci ont le front de mettre en cause les idées reçues, de leur art consommé du mensonge et de la désinformation.

    L’auteur ne se borne pas à illustrer son propos par un florilège de citations savoureuses et à rappeler certaines opérations de manipulation de l’opinion : ce volet de l’ouvrage – qui a dû requérir un minutieux travail d’inventaire – est certes présent et en rend la lecture très fluide.

    Mais le propos est plus ambitieux et surtout plus grave : il s’agit de montrer qu’au-delà des imperfections de langage qui ne sont que le reflet de l’abaissement général du système éducatif, les Journalistes sont au service d’une idéologie, celle de la pensée dominante. Ils sont « les gardiens du Code ».

    Mme Riocreux n’a évidemment aucune difficulté à étayer son exposé d’exemples de « traitement de l’information » tous plus éloquents les uns que les autres : l’immigration, le racisme et l’antisémitisme, la Manif’ pour Tous, l’Ukraine et bien entendu l’islam, il n’y a qu’à se baisser pour ramasser…

    Ainsi naît cette langue des médias, véritable mise en scène du réel, qui va de proche en proche conduire l’auditeur ou le téléspectateur à se persuader que « c’est vrai puisqu’ils l’ont dit à la télé ».

    Je laisse le soin au lecteur de découvrir les attributs et les nombreux avatars de ce langage, dont le caractère « déglingué » facilite paradoxalement l’efficacité du conditionnement de l’opinion, cette « fabrication du consentement » que l’auteur évoque dans le sous-titre de son ouvrage.

    En filigrane des riches développements théoriques et illustratifs consacrés à l’analyse de cette langue, deux points ont retenu mon attention :

    En premier lieu, Ingrid Riocreux souligne que son intention, louable au demeurant, est de se situer dans un moyen terme entre la paranoïa et la naïveté. Autrement dit, il faut garder du recul vis-à-vis de l’idée d’un « complot du quatrième pouvoir », mais être bien conscient que les techniques de manipulation existent bel et bien, et que les médias en sont souvent l’instrument : s’il ne faut retenir qu’un seul exemple de cette vérité, celui de la « photo du petit Aylan » suffit à suppléer à d’abondants discours.

    A cet égard, l’auteur exprime l’opinion que les journalistes sont eux-mêmes manipulés par des forces qui les dépassent. C’est une idée qui comporte sa part de vérité : les annonceurs qui apportent la manne publicitaire, les grands groupes financiers et économiques qui possèdent une bonne partie de la presse écrite et audiovisuelle, l’Etat sont des acteurs avec lesquels il faut compter, et qui véhiculent l’idéologie libérale-libertaire elle-même au cœur de la pensée dominante.

    Cependant, sauf à penser que les journalistes sont uniquement motivés par l’appât du lucre et peu enclins à mordre la main qui les nourrit, il est plus réaliste de reconnaître que tout le Système, notamment le processus de formation des apprentis journalistes, communie d’emblée avec la bien-pensance générale. Par conséquent, le monde médiatique, comme nous le répétons sans relâche, n’est ni Grand Manipulateur, ni esclave docile : il est l’un des exécutants dans le concert de l’orchestre mondialiste et cosmopolite.

    Enfin, une citation mérite que l’on s’y arrête un instant : « …le seul censeur du Journaliste, c’est le Journaliste lui-même. Et cette autocensure est essentiellement morale. […] C’est un conditionnement d’ordre éthique et, partant, idéologique. […] Les médias de réinformation ne fonctionnent pas autrement, seul diffère le soubassement idéologique. Et les uns comme les autres finissent par voir les choses telles qu’ils les disent. Ce n’est pas grave, c’est même inévitable. Mais que l’on n’aille pas prétendre que l’actualité s’écrit toute seule par l’entremise d’un Journaliste réduit au rôle de scribe » (p. 283).

    La dernière phrase hors de son contexte donne l’impression que ce sont les médias de réinformation qui prétendent à la « neutralité axiologique » du journaliste. Lorsqu’on lit l’ensemble de l’ouvrage, il apparaît que l’auteur est loin d’être hostile à l’action de réinformation et que le reproche s’adresse en fait à ceux qui prennent la défense des médias dominants en niant leur imprégnation par l’idéologie libérale-libertaire. Cela dit, rien ne nous interdit de faire notre profit de la leçon de modestie de Mme Riocreux, même si nous ne cherchons pas, et de loin, à nous parer du titre de « journaliste », et même si le démantèlement des bastions médiatiques de la pensée dominante n’est pas pour demain.

    Bernard Mazin, 25/08/2016

    Ingrid Riocreux, La Langue des médias/Destruction du langage et fabrication du consentement, Editions de l’Artilleur/Toucan, mars 2016, 334 pages.

    http://www.polemia.com/la-langue-des-medias-dingrid-riocreux/

  • La laïcité face à l’impasse multiculturelle

    Par Gabriel ROBIN - @gabirobfrance
    Qu’est ce que la « laïcité » ? En France, le principe de laïcité s’incarne positivement en la loi de 1905 qui régit son application. Cette loi s’articule autour de deux grands axes : la liberté de conscience qui s’accompagne du libre exercice des cultes ; la séparation des cultes et de l’Etat. Tout le monde a déjà entendu au moins une fois les passages les plus célèbres de la loi : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes (…) » et « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » Par la suite, le principe de laïcité a été confirmé à deux reprises, tant par la constitution de 1946 que par la constitution de 1958 qui dit que : « La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. ». La vision française de la laïcité s’inscrit dans un lent processus de sécularisation de l’Etat entamé dès l’ancien régime, et poursuivi sous la révolution française puis tout au long du XIXème siècle. Elle s’inscrit aussi dans une conception libérale de la société. Longtemps d’ailleurs, les marxistes auront reproché à Jules Ferry sa tiédeur.  Pour ces derniers, la loi de 1905 n’est qu’un pis aller. Jules Ferry, considéré comme l’un des « massacreurs de la commune », aurait inventé l’école républicaine en répondant à un double objectif : former a minima une masse d’ouvrier dont la bourgeoisie avait besoin, empêcher le développement des écoles du mouvement ouvrier. C’est en tout cas un discours régulièrement tenus par les idéologues du matérialisme historique. Il faut dire que l’école communale est alors un monde fermé, idyllique, coupé du monde extérieur et de ses antagonismes sociaux. Jules Ferry ne s’en cachait pas, déclarant à l’époque : « Je clos l‘ère des révolutions. » La Laïcité a donc aussi pour objectif second de couper les jeunes esprits de l’église, ou, selon les marxistes, de les couper de la lutte des de classes. À l’origine, la laïcité n’a été pensée que par rapport à l’église catholique. D’ailleurs, l’étymologie du mot renvoie clairement au christianisme. Le « laïc », homme du commun, profane en théologie, s’oppose au « clerc », connaisseur des textes bibliques. Pourtant, c’est bien parce que notre pays est de tradition chrétienne catholique, que la laïcité a pu si bien s’appliquer. Dans l’évangile selon Marc (12 : 17), il est rapporté que Jésus dit qu’il faut « Rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Aristide Briand, rapporteur de la loi de 1905, y fit souvent référence, estimant, avec certains historiens de son temps, que les chrétiens et les stoïciens (notamment le célèbre empereur-philosophe, Marc-Aurèle) imaginèrent en premier la distinction à opérer entre les lois forgées par les hommes et les lois forgées par Dieu. Pour ses concepteurs, les débats originels sur la laïcité auront été l’occasion idoine d’affiner ce qu’est la République, la chose publique. De leur point de vue, la religion relevait du strict domaine privé.
    C’est bien parce que notre pays est de tradition chrétienne catholique, que la laïcité a pu si bien s’appliquer
    Où en sommes-nous aujourd’hui ? Depuis quarante ans, la France n’est plus strictement catholique. Une autre religion, par la grâce de l’immigration massive de peuplement, a pris une place importante dans le paysage national : l’islam. L’islam ne distingue pas le domaine spirituel, du domaine temporel. Dans cette religion, les deux concepts se confondent entièrement. La loi de Allah étant même supérieure à toutes les lois que les hommes pourraient édicter. Il existe pourtant un pays musulman qui a entrepris, il y a 100 ans, une réforme laïque. Il s’agit de la Turquie de Mustapha Kemal Atatürk. La vision de la laïcité de ce dirigeant politique, largement inspiré par les idées de la révolution française, était très différente de celle qu’en avaient Jules Ferry et Aristide Briand. Mustapha Kemal Atatürk n’avait pas une idée libérale de la société turque. Il a soumis le religieux au politique, et s’est même opposé à l’installation d’autres religions dans son pays. En pratique, Kemal mit fin au califat, puis réforma drastiquement l’islam turc. Preuve de sa radicalité, Kemal interdit le voile islamique et le port de la barbe, sans oublier d’autoriser la consommation de l’alcool. Il fit aussi, par la suite, adopter l’alphabet latin en lieu et place de l’alphabet arabe, ce qui finit par entrainer l’usage du turc dans les mosquées. Presque reconstructiviste (une pensée qui trouvait alors un écho chez Theordor Herzl), Atatürk encouragea les Turcs à ne plus dire Allah pour désigner Dieu. Il préférait le nom turco-mongol Tengri. La laïcité kémaliste correspondait donc à l’émancipation nationaliste des Turcs par rapport à l’islam, et à la culture arabe. En outre, la volonté de Kemal était de faire de la Turquie une nation occidentalisée ; ayant plutôt pour références privilégiées la philosophie grecques et le droit romain, que le Coran. En 2016, la Turquie a définitivement balayé les idées kémalistes, s’abandonnant à une forme d’islamo-nationalisme, selon la volonté de Recep Tayyip Erdogan. Sorte de concordat autoritaire, la laïcité kémaliste ne pouvait aboutir que dans un pays à majorité musulmane. C’est donc une solution impropre à la France, pays spirituellement catholique depuis le baptême de Clovis. Notre pays est rempli d’églises et de monastères, qui peuplent notre inconscient collectif, y compris celui des non croyants. Quid de la laïcité dans une France multiculturelle, fortement islamisée ? Dès 1989, date des premiers débats sur le voile à l’école, les dirigeants politiques se sont contentés de réagir aux différentes attaques, sans proposer une idée forte et prospective. Désormais, la France n’est plus vraiment catholique, ni même laïque. Notre état présent est bâtard, inédit dans l’histoire. La laïcité s’est, en effet, progressivement transformée en un syncrétisme festif, où toutes les religions se vaudraient, sans même juger de leur impact historique ou de leurs croyances.
    La France subit des pressions monstrueuses de la part des nouvelles souverainetés
    En France multiculturelle, il est de bon aloi de dénoncer publiquement, au nom de la laïcité, les maires qui placent une crèche dans leurs mairies lors des festivités de Noël, mais il est parfaitement bien vu d’organiser une « Nuit du Ramadan » aux frais de vos impôts, comme le fait la mairie de Paris chaque année. Pourtant, placer une crèche dans une mairie est beaucoup plus culturel que religieux. Une laïcité bien pensée ne doit pas avoir pour objectif de détruire notre fonds commun. Elle doit savoir distinguer ce qui relève du strict plan spirituel, ou cultuel, de ce qui relève de l’héritage indivis national sécularisé. Le Ramadan n’appartient pas à l’héritage indivis national sécularisé. Point à la ligne. La loi de 1905 ne le prévoit pas parce que la situation n’existait pas à l’époque. Pire, la France subit des pressions monstrueuses de la part des nouvelles souverainetés, notamment les administrations transnationales. Récemment, le Conseil de l’Europe, s’inquiétait de la « banalisation des discours racistes en France », estimant notamment que la France aurait une « conception restrictive de la laïcité » qui pourrait entraîner des décisions « perçues comme sources de discrimination ». Dans le viseur de cette organisation, figurent par exemple les « discriminations » qui seraient faites aux mères voilées accompagnantes lors des sorties scolaires… La laïcité à la française serait-elle donc farouchement « islamophobe » ? Allons plus loin : tous les débats autour de l’islam seraient « islamophobes », de même que l’interdiction du voile dans les institutions publiques ? Non, au contraire. Mais céder un jour revient à toujours céder. Quand la France s'agite autour de questions qui ne devraient pas faire débat, elle laisse un espace au projet politique des Frères musulmans. Quant aux organismes mondialistes, ils sont les idiots utiles de la destruction des nations européennes par le multiculturalisme, et son corollaire, l'islamisation. 
     
    La moraline fonctionne. Notre pays abandonne car il est culpabilisé. Face à l’islam, la France renie progressivement la part laïque de ses institutions républicaines, et se voit obligée d’en faire plus contre l’église catholique. Nos politiques pensent « compenser ». Que faudrait-il donc faire pour que la France reste aussi française que laïque ? Défendre les traditions populaires, c’est-à-dire le sens commun, mais aussi oser affirmer la supériorité du fait politique sur tous les faits religieux. Il ne faut plus tolérer de petits aménagements dans les cantines scolaires, dans les entreprises ou dans les administrations. La laïcité sera réellement respectée quand la France aura dit non au multiculturalisme.

  • Discrimination dans le racisme opéré par l’Éducation nationale

    Madame Vallaud-Belkacem, voulez-vous vous battre contre le racisme ou contre la France ?
    Et voilà la rentrée scolaire qui approche à grands pas. Nul doute que cette année sera la plus décisive pour madame Najat Vallaud-Belkacem : il va lui falloir frapper un grand coup pour faire rentrer aux forceps dans nos chères têtes blondes (pardon ! brunes, rousses et châtains… et même blanches, car certaines personnes reprennent tardivement le chemin de l’école : évitons les discriminations !) toutes les idéologies gauchistes et maçonniques, dans les derniers hoquets du sanglant quinquennat de monsieur Hollande.

    Allons donc voir sur le site de l’Éducation nationale ce qu’elle nous prépare. Et c’est immanquable ! Sur la page d’accueil, nous pouvons cliquer sur le lien « #debout contre le racisme » : ô surprise ! Dès la page d’accueil de ce lien, l’enseignant que je suis a bondi sur sa chaise, non de joie, mais de douleur une nouvelle fois. Les seuls logos des associations partenaires de cette « grande cause nationale » sont toutes de gauche ou d’extrême gauche :

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  • Menace d’arrivée d’une nouvelle vague de djihadistes depuis la Syrie

    Alors que nos gouvernants inconscients veulent accueillir les "migrants", le directeur d’Europol, Rob Wainwright, a déclaré au journal The Standard, vendredi, que le continent européen et le Royaume-Uni sont sous la menace de l’arrivée d’une nouvelle vague de djihadistes depuis la Syrie alors que l’Etat islamique vient de prendre la « décision stratégique » d’envoyer de nombreux « combattants » vers l’Europe. Il assure que les guerriers d’Allah utilisent de plus en plus souvent des documents falsifiés pour leur permettre de pénétrer dans l’Union européenne, des passeports syriens notamment.

    La décision de l’Etat islamique fait suite, selon lui, aux défaites essuyées sur le terrain en Syrie. Rob Wainwright a ajouté qu’un nombre modeste mais croissant de ces combattants se font passer pour des réfugiés pour pénétrer sur le sol européen. 

    Selon le directeur d’Interpol, il existe des éléments qui laissent penser que des extrémistes tentent de radicaliser des migrants dans les points d’accueil des réfugiés en Grèce et dans les Balkans. Le journal italien La Stampa vient ainsi de révéler que de faux passeports fabriqués à l’intention de militants de l’État islamique ont été mis au jour dans des camps de réfugiés en Grèce.

    Michel Janva

  • La mauvaise foi des laïcistes

    L’islamisation de notre société n’a pas manqué de provoquer le débat cet été. Les polémiques sur le Burkini, l’agression antifrançaise de Sisco, les injonctions de l’Etat islamique et les milliers d’immigrés – légaux ou non – parvenant sur notre sol révèlent l’exaspération identitaire qui tenaille notre pays. A ce titre, l’installation de Jean-Pierre Chevènement comme président de la Fondation pour l’islam de France permet de désigner trois écueils dans le traitement fait par le politiquement correct de cet effet du Grand Remplacement. Par souci de précision, je rappelle que j’ai demandé à l’assemblée nationale la suppression de cet organisme qui milite pour l’imposition d’une partie des civilisations musulmanes dans notre pays à l’occasion d’une question au gouvernement et de ma proposition de loi instaurant un moratoire sur la création de mosquées en France.

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    La première analyse tient en l’incapacité de monsieur Chevènement à proposer une solution nouvelle devant l’islamisation. Ainsi, justifie-t-il aujourd’hui dans le Figaro son appel à la discrétion des musulmans : « J’ai recommandé la discrétion dans l’espace public de débat qui est un espace commun à tous les citoyens et ou j’incite non seulement les musulmans mais toutes les religions à s’exprimer de manière argumentée plutôt que par la proclamation de leur Révélation. » Cette explication est grotesque. D’abord, parce que la laïcité dont se prévaut l’ancien ministre veut s’établir, elle, comme une religion révélée alors qu’elle n’est, dans son acception actuelle, que la résultante d’une lutte politique des radicaux et des libéraux de la IIIème République contre l’Eglise. Une relecture de l’ouvrage, Mon ministère, du petit père Combes, permettrait à chacun de comprendre quelle fut l’ambiance à l’époque. La Révélation est l’Argument des religions, c’est ce qui fait d’elle non pas des émotions partisanes mais des promesses de Salut. Je ne doute pas que Druides ou moines préfèreront prêcher le Salut plutôt que diffuser la bonne parole des conseillers d’Etat. Ensuite, parce que l’Etat, du fait de sa captation par les idéologies et les partis, n’a plus du tout la légitimité nécessaire pour que les corps sociaux, religieux ou non, s’obligent à suivre ses diktats. Enfin, cette fondation servira de fait à diffuser les outils de transmission du Coran et de ses interprétations en promouvant la langue arabe, les centres culturels, et autres espaces d’expression de l’islam.

    La Seconde c’est la perpétuation d’une vue de l’esprit : le développement d’un islam de France. Sur quoi repose cette conviction ? Sur un état de fait bien réel : l’islam se métamorphose en fonction de ses terres de conquête. Avant et après le FLN, l’islam algérien ne fut ni le même dans sa pratique, ni le même dans son enseignement. De même, l’islam pratiqué en Oman est bien moins velléitaire que celui promu par les rebelles syriens tant choyés par les médias français. Mais ces pays, arabisés ou islamisés il y a longtemps, ont ceci en commun de ne pas participer du génie européen, et de ne pas appartenir à la civilisation française. Comment oublier le poids du temps long de l’Histoire, comment oublier que l’unification européenne par Charlemagne, les croisades ou les réseaux monastiques du Moyen-Age ont façonné nos manières d’être au monde ? Comme à l’habitude, Chevènement et les siens veulent l’arasement des fondements de ce que nous sommes au profit d’un nivellement relativiste de notre Histoire. Les moins malins, comme Florian Philippot, proclameront le danger majeur constitué par les grandes croix ostensibles. Les plus pernicieux, à la Rachid Nekkaz, se présenteront comme des « citoyens épris de liberté » (Valeurs Actuelles ) pour financer la résistance à la loi contre le port de la burka. Finalement, nous en arrivons à une situation ou les fossoyeurs de l’identité française se prennent à inventer un fantasme de définition de la France pour continuer à monnayer leur camelote.

    La troisième analyse, c’est la grave erreur commise par les communautaristes musulmans eux-mêmes. Aveuglés par le rendu médiatique de leurs actions, ils conçoivent de la France ce que leur en montre les agents du politiquement correct. Une France honteuse d’elle-même, culpabilisée, désireuse de s’offrir aux influences étrangères. Mais, à chaque confrontation avec le pays réel, cette conviction déchante. A Tremblay en France, à Sisco, ailleurs, ils remarquent que les Français sont exaspérés devant l’islamisation de leur pays. Ils n’acceptent pas que de fille aînée de l’Eglise, la France en vienne à se faire meilleure élève du cosmopolitisme matérialiste. Alors qu’ils pensaient imposer tranquillement des territoires perdus de la Nation, faire la loi dans des quartiers, comme avec la police de la charia à Avignon, voire instrumentaliser l’administration du pays pour soutenir le djihad international, ils se confrontent aux faits. Et ces derniers disent : nous ne sommes pas Chevènement, pas Hollande, par Laurence Rossignol, nous sommes un pays fier, dont vous réveillez des corps intermédiaires qui ne laisseront jamais la France être abandonnée à la charia. A ceux-là, je veux dire qu’une porte est ouverte : la ré-émigration.

    https://www.jacquesbompard.fr/mauvaise-foi-laicistes/

  • George Soros paye pour influencer les évêques catholiques

    Extrait d'un article de Lifesitenews, traduit par Riposte catholique :

    "Des courriels publiés parWikileaks révèlent que le milliardaire mondialisteGeorge Soros – l’un des donateurs principaux de la campagne d’Hilary Clinton – a donné 650 000 $ dans le but « de faire évoluer les thèmes nationaux et les priorités dans la course à la présidence de 2016 ». Les fonds ont été alloués au printemps 2015 et le rapport sur les résultats suggère que des résultats positifs ont été obtenus, en particulier pour « obtenir l’assentiment individuel d’évêques et leur soutien public et plus ouvert aux thèmes de la justice raciale et de l’économie, de façon à créer une masse critique d’évêques alignés sur les positions du pape ».

    L’argent a été distribué à deux fondations américaines attachées depuis longtemps à modifier « les priorités de l’Église catholique ». Les bénéficiaires sont le PICO National Network, un réseau d’ONG à caractère social [on trouve parmi ses organisations fondatrices : l’Open Society de George Soros et la Fondation Ford, très ouvertement mondialistes – note du traducteur] et Faith in Public Life (FPL), une association progressiste très à gauche travaillant dans les médias pour promouvoir des causes “de gauche”. On sait que Soros finance à travers le monde des associations libérales-libertaires qui travaillent à éliminer les lois “pro life” tout autour du globe.

    Le compte-rendu d’une réunion du bureau de l’Open Society de George Soros, à New York en mai 2015, révèle que, dans le cadre de la préparation du voyage du pape, le groupe avait prévu de travailler avec l’un des principaux conseillers pontificaux, le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, dont le nom est cité explicitement dans le rapport, de façon à saisir l’opportunité fournie par cette visite aux États-Unis, afin, dit le rapport : « en apportant notre soutien à PICO et à ses activités, de pousser le pape à se prononcer sur les questions d’économie et de justice raciale, y compris en utilisant l’influence du cardinal Rodriguez, proche conseiller du pape, et par l’envoi d’une délégation au Vatican au printemps ou à l’été pour lui permettre d’être mis directement en lien avec les catholiques pauvres d’Amérique ».

    Le cardinal Rodriguez a repris à son compte les positions dePICO dans une vidéo diffusée à l’occasion de la visite dans son diocèse d’une délégation de cette association : « Je soutiens leurs efforts pour promouvoir des communautés de foi, disait-il, … s’il vous plaît, continuez à aider PICO ».

    Un bilan sur l’efficacité de l’investissement sur la visite pontificale a été publié en 2016. Il est intitulé : « Bilan 2015. Fonds occasionnels. » Le groupe Soros semble satisfait du résultat de leur campagne et considère que les déclarations de différents évêques contre les candidats qui « engendrent la peur » – référence explicite au Parti républicain, et probablement plus spécifique à Trump – comme un résultat de leurs efforts. « L’impact de ce travail et les relations qu’il a engendré peut se mesurer au nombre importants de leaders religieux qui ont dénoncé nommément les candidats à la présidentielle ayant « joué sur la peur », dit le rapport.

    Incidemment, le rapport ajoute que la campagne de subventions a aidé à contrer la « rhétorique anti gay dans les médias ». Le rapport affirme également que « l’efficacité de la campagne médiatique peut se mesurer à la rapidité avec laquelle l’équipe a pu réagir et contrer la rhétorique anti gay qui a suivi l’affaire Kim Davis (cette employée municipale du Kentucky qui avait refusé de délivrer des certificats de la mariage à des couples homosexuels) et qui avait rencontré le pape. [...]

    Deux évêques américains sont en pointe dans le combat de Soros pour détourner l’Église catholique de la priorité aux points non négociables : l’évêque de San Diego, Mgr Robert McElroy, qui répète sans arrêt que l’Église doit changer de priorités, avec le soutien du « fils préféré » du pape François, l’archevêque de Chicago, Mgr Blase Cupich. Mgr McElroy a provoqué une bronca à la dernière assemblée des évêques, en novembre dernier, par sa tentative de modification du document destiné à donner des consignes de votes aux catholiques américains.

    Il a en particulier souligné que le document n’était pas dans la ligne des perspectives du pape François – en particulier qu’il mettait trop l’accent sur l’avortement et l’euthanasie, et pas assez sur la pauvreté et l’environnement. Cupich a qualifié ensuite l’intervention de McElroy de « moment fort » de la conférence et appuyé l’idée qu’il fallait mettre sur le même plan l’environnement, la pauvreté globale avec l’avortement et l’euthanasie.

    Le groupe Soros, en concluant son rapport sur le succès de son intervention pour influer sur la visite apostolique, a exprimé sa grande satisfaction sur les résultats. Pour le futur, ils sont très confiants sur leur capacité à faire évoluer les priorités des évêques catholiques aux États-Unis : « Le mouvement est désormais lancé »."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Grand Remplacement : la France menacée sur tous les fronts

    En ces jours de rentrée, un nouvel article est proposé par Clairefontaine : des cahiers d’écriture arabe.

    La communauté musulmane en France compterait entre 6 et 9 millions d’individus. Mais en 2014 déjà, selon un sondage Ipsos, les Français estimaient en moyenne la proportion de musulmans dans la population totale à 31 %. Et pas seulement en Seine-Saint-Denis ou dans certains quartiers de Lyon ou de Marseille.

    On pourrait déduire de cette surestimation colossale que les Français sont d’affreux racistes. On peut aussi se demander si cette perception erronée de la réalité ne provient pas de la multiplication de faits objectifs qui donnent aux Français l’impression qu’ils ne seront bientôt plus chez eux en France.

    Sans parler des attentats islamistes et autres crimes et délits en tous genres, les Français subissent quotidiennement des incivilités intolérables, qui vont de la musique arabe et des voitures poussées à fond à l’insulte raciste anti-français. Certains membres de la communauté musulmane crachent violemment, parfois au sens propre, leur mépris et leur haine de la France. Des Français ont dû déménager pour retrouver un peu de paix. Récemment, la chaîne ZDF diffusait un reportage sur des Allemands qui vont jusqu’à fuir leur pays pour échapper à l’invasion migratoire. À quand notre tour d’émigrer ? La politique migratoire de la France n’est, après tout, pas très éloignée de celle d’Angela Merkel.

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  • Il y a un espace politique pour des candidats résolus à réclamer un traitement différencié de la religion musulmane

    Jean-Marie Le Pen compte investir près de 60 candidats aux prochaines élections législatives. Les marques "Front National Libre" et "Front National Français" auraient même d'ores et déjà été déposées. Comment évaluer le potentiel de nuisance d'une telle décision ? Bruno Larebière explique surAtlantico :

    "[...] A ma connaissance, la constitution en association de "Front National Libre" n’est encore qu’au stade de projet, et, de toute façon, l’agenda judiciaire lui impose d’attendre encore un peu. Car pour l’heure, Jean-Marie Le Pen, exclu du FN en août 2015, se considère toujours membre du Front national et même toujours président d’honneur du FN. Or ce n’est que début octobre que sera plaidée sur le fond, devant le tribunal de grande instance de Nanterre, la contestation de son exclusion. Les dépôts de marque à l’Inpi ayant été effectués par un tiers, il peut toujours arguer qu’il n’y est pour rien. En revanche, il ne peut pas ne pas apparaître dans la nouvelle structure associative. Disons qu’il a anticipé par procuration sur un jugement qui lui serait défavorable mais il ne peut pas encore aller jusqu’au bout, sauf à offrir un argument juridique à la partie adverse.

    Ce "Front National Libre" est le prolongement des Comités Jeanne (ou comités Jeanne au secours selon l’intitulé officiel déposé à l’Inpi). Jean-Marie Le Pen est un politique mais c’est aussi un communicant. Il sait très bien que les Comités Jeanne, ça ne dit rien à personne, tandis que "Front National Libre" atteindrait rapidement un taux de notoriété important. Il est d’ailleurs vraisemblable que la direction du Front national ne manquerait pas de lui intenter un procès pour parasitage de marque.

    Ce "Front national Libre" – ou tout autre intitulé que Jean-Marie Le Pen déciderait de lui substituer – n’entend pas être un parti politique au sens classique. Jean-Marie Le Pen a bien précisé qu’il n’entendait pas mener "une action de développement national". Ce sera un peu comme une franchise, que Jean-Marie Le Pen accordera selon son bon vouloir à des candidats qui pourront s’en prévaloir pour les élections législatives de 2017. Mais comme l’a précisé Jean-Marie Le Pen, "investir, cela ne veut pas dire présenter des candidats", du moins pas nécessairement. Investir, c’est soutenir. Investir, c’est autoriser le candidat à se réclamer de la formation qui lui a accordé son investiture.

    [...] Cette annonce d’une "franchise Le Pen" pour les législatives de l’an prochain est à rapprocher de la volonté du Parti de la France (PDF) de Carl Lang, ancien secrétaire général du FN, de présenter des candidats à ce scrutin, ainsi que je vous l’avais indiqué en mai dernier, avec l’espoir d’atteindre les critères requis pour bénéficier du financement public : obtenir 1 % des suffrages dans au moins 50 circonscriptions. Il est probable que les candidats du PDF bénéficieront de ce label, qui peut les aider à obtenir de meilleurs résultats qu’aux législatives de 2012. A l’époque déjà, une soixantaine de candidats issus du PDF, du MNR et de la Nouvelle Droite populaire s’étaient présentés aux législatives, regroupés sous un intitulé commun et éphémère, à vocation purement électorale, Union de la droite nationale, et seuls une vingtaine d’entre eux avaient dépassé les 1 %.

    Je ne vois personne pouvant "sérieusement concurrencer" un candidat FN, mais cela ne veut pas dire que des candidats labellisés par Jean-Marie Le Pen seront dépourvus de tout pouvoir de nuisance. Je vais vous donner un exemple.

    Aux législatives, se qualifient pour le second tour les candidats ayant recueilli 12,5 % des suffrages des électeurs inscrits – ou, à défaut, les deux candidats arrivés en tête, quel que soit leur score. En 2012, dans la 6e circonscription de Moselle, Florian Philippot avait obtenu 26,34 % des voix au premier tour, mais il ne s’était qualifié pour le second tour que parce qu’il était arrivé deuxième (juste devant le candidat UMP, avec 25,02 %). Ses 26,34 % ne représentaient que 12,40 % des électeurs inscrits ! Or, à ce scrutin, il y avait un candidat dissident, soutenu par l’Union de la droite nationale, qui avait obtenu 4,09 % des voix, soit 1,92 % des électeurs inscrits ! Comme quoi de petites candidatures peuvent avoir de grands effets, mais cela, on le sait depuis la présidentielle de 2002 et les moins de 200 000 voix qui ont manqué à Lionel Jospin pour se qualifier pour le second tour du fait de la candidature de Christiane Taubira. [...]

    Dans le climat anti-islam que nous connaissons, et alors que le Front national vient de réitérer son désir que toutes les religions, y compris le christianisme, soient traitées de façon égale, au nom de la laïcité, il y a un espace politique pour des candidats résolus à réclamer un traitement différencié de la religion musulmane– ou, de façon positive, un traitement privilégié pour la religion chrétienne, consubstantielle à notre civilisation – et à défendre "la France éternelle", menacée de "submersion". C’est d’ailleurs ce que disait en substance Jean-Marie Le Pen ce jeudi sur LCI, en refusant d’entrer dans la polémique sur le burkini, qui n’est pour lui qu’une "petite conséquence" de l’ "immigration massive qui peut être mortelle pour notre pays". [...]"

    Il est certain qu'avec des déclarations comme celles de Florian Philippot (directeur du FNJ et membre du bureau politique du FN) ou Eric Domard (conseiller spécial de Marine Le Pen, membre du Bureau Politique du FN), qui se définit comme "laïc intransigeant- la République pour seule religion", le FN fait tout pour favoriser ses concurrents.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/08/il-y-a-un-espace-politique-pour-des-candidats-r%C3%A9solus-%C3%A0-r%C3%A9clamer-un-traitement-diff%C3%A9renci%C3%A9-de-la-rel.html

  • La Turquie d'Erdogan menacerait des Turcs expatriés

    Hebdomadaire franco-turc créé en 2008, Zaman France est une franchise du plus grand quotidien turc d’opposition, Zaman. Ce journal est associé au mouvement de l’imam Fethullah Gülen, ancien allié de Recep Tayyip Erdogan devenu son ennemi parce qu’il accuse le gouvernement de corruption. Installé aux Etats-Unis, il est soupçonné d’avoir orchestré un coup d’Etat (raté) pour renverser le président Erdogan. Emre Demir, fondateur et rédacteur en chef de Zaman France, déplore les répercussions de ces événements sur son journal.

    Sans prendre parti dans l'affaire du putsch en Turquie, imaginer que les affaires internes à la Turquie mettent en danger des journalistes et leurs abonnés en France n'est pas très rassurant…

    "Depuis la tentative de coup d’état, il est devenu difficile de traiter de l’actualité turque. Même en France. Erdoğan utilise les Turcs résidents en Europe comme des instruments diplomatiques destinés à faire pression sur les gouvernements et les figures dissidentes qui vivent dans ces pays. Face aux incessantes menaces, nous avons décidé de fermer la rédaction.Cela peut paraître lâche, mais nous ne sommes pas les seuls à être menacés. Beaucoup de nos lecteurs se sont désabonnés. Soit parce que la famille et les amis ont fait pression, soit parce qu’ils avaient été dénoncés par des voisins. Nous, nous pouvons avoir une protection policière. Mais eux, non. C’est ça qui me fait peur. [...]

    Même si nous continuons sur le web, les personnes qui partagent nos papiers sur les réseaux sociaux peuvent être identifiées. C’est une véritable chasse aux sorcières. Il y a quelques jours, un père a même dénoncé son fils et l’a accusé d’être güléniste. Il a été arrêté. Le père a simplement dit qu’il devait protéger l’État avant de protéger son enfant. Ce climat risque de mener la Turquie à de dangereuses dérives. Ça commence toujours comme ça.

    Mais la rédaction est aussi une cible. Nous avons reçu des centaines de menaces de mort. Nos adresses et nos coordonnées tournent sur les réseaux sociaux. Les comptes pro-AKP ont partagé des photos de nous et nous accusent d’être des terroristes. Même le porte-parole de l’ambassade de Turquie en Belgique a diffusé ma photo sur Twitter en appelant le peuple à faire le nécessaire contre les traîtres. Et puis, c'est également également compliqué pour les familles des journalistes qui vivent en Turquie. Des dizaines de proches ont été interpellés par la police. [...]

    En Europe, il y a aussi tout un système de contrôle destiné à créer une diaspora au service de l’État turc. Certaines associations pro-AKP installées en France ont contribué à amplifier ces appels. Des lignes téléphoniques dirigées vers la police nationale en Turquie, les ambassades ou le palais présidentiel à Ankara ont également été mises en place pour identifier les « traîtres ». C’est très dangereux, même pour ceux qui vivent en France. Si l’un de nos abonnés est dénoncé comme étant l’un de nos lecteurs, les biens qu’il possède en Turquie peuvent être saisis et son passeport retiré. Nos lecteurs sont sur la ligne de mire. Le problème, c’est bien évidemment qu’ils ne soutiennent pas tous le mouvement Gülen et ne sont pas responsables de la tentative de coup d'état. Cette réalité montre une réelle volonté d’importer la répression en Europe et en France."

    Annonçant la fermeture du journal, la rédaction écrit :

    "Des menaces qui ont désormais dépassé le stade verbal pour devenir des réalités physiques. Des centres culturels turcs en France, des écoles, des commerces ont été la cible d'incendies, de descentes punitives, de caillassages, d'appels au boycott et, plus grave, d'appels au meurtre. Des membres de notre rédaction ont reçu pas moins de deux cents menaces de mort ! Le simple fait d'imprimer notre journal et de l'envoyer à nos abonnés constituerait pour eux un risque sécuritaire réel sans même évoquer les représailles juridiques qu'ils subiraient par les services d'Etat turcs qui pourraient les accuser d'association ou de complicité avec une organisation terroriste !"

    Michel Janva

  • Les Corses ne veulent pas de leçons de morale antiraciste

    Par Alexandre Devecchio            

    « Les Corses ne veulent pas de leçons de morale antiraciste » : C'est ce qu'expose Paul-François Paoli dans cet entretien donné à Figarovox[25.08] après la rixe de Sisco en Corse. Entretien où il revient sur le climat très dégradé qui règne sur l'Île de Beauté entre Corses et Maghrébins. Nous trouvons son analyse intéressante et juste, sans que pour autant nous entrions par là dans quelque autre aspect que ce soit de la question corse.   LFAR

    Cinq personnes ont été placées en garde à vue la semaine dernière à la suite de la rixe survenue à Sisco. Parmi les gardés à vue, « trois frères d'une même famille maghrébine et deux villageois de Sisco», a indiqué le procureur de Bastia. La garde à vue porte sur « des violences avec armes » pour les premiers, et « violences en réunion » pour les seconds. « A l'origine des incidents se trouvent les membres de la famille maghrébine qui ont souhaité privatiser la plage », a également déclaré le procureur de Bastia, selon France 3 Corse. Avant d'ajouter : «On a d'une part une logique d'appropriation de la plage qui relève du caïdat, et de l'autre une réaction inadaptée des villageois de Sisco ». Que cette décision vous inspire-t-elle ? Peut-renvoyer dos à dos des « voyous » apparemment munis d'armes et des villageois qui semblent en légitime défense ?

    Connaissant cette petite plage de Sisco dans le cap corse et qui est très exiguë, je me doutais un peu que c'était une affaire de territoire plutôt qu'un incident dû à une manière de s'habiller. Les jeunes corses ont sans doute eu l'impression d'être de trop. Ce que nous acceptons depuis très longtemps sur le continent, l'incivilité, l'arrogance ou la violence de certains jeunes maghrébins qui ne sont pas forcément religieux, les Corses ne sont pas près de l'accepter et ils ont raison. On ne peut évidemment pas mettre sur le même plan les agresseurs et les agressés, puisque en l'occurrence ce sont les jeunes Corses qui l'ont été.

    Les médias ont parlé d' « affrontement communautaire » entre Corses et Maghrébins. Où est passée la France ?

    J'étais en Corse durant le mois de juillet, notamment dans la banlieue de Bastia et j'ai ressenti la tension monter après la catastrophe de Nice. J'ai entendu des propos incendiaires venant de jeunes corses au sujet des « Arabes ». Nul n'ignore qu'entre Corses et Maghrébins, ce n'est pas le grand amour. Les communautés ont plutôt tendance à vivre séparées et l'idée diffusée par certains nationalistes selon laquelle la Corse serait une nation en train de se construire avec tous les habitants de l'île relève du mythe. La société corse est tolérante mais elle n'est guère assimilationniste. Pour qu'assimilation il y ait, il faut des mariages mixtes entre Magrébins et femmes corses et je n'en ai pas rencontré beaucoup en cinquante ans de fréquentation. Par ailleurs, depuis quelques années, la pression musulmane s'accentue. Il y a désormais beaucoup de femmes voilées dans la banlieue de Bastia. On ne peut pas dire que ce soit le signe d'une assimilation en cours.

    Dans votre livre, vous faites le parallèle entre certains jeunes corses et certains jeunes « franco-algériens » qui sont français juridiquement parlant, mais n'attribuent plus à la nationalité française de valeur affective. Pouvez-vous développer ?

    Dans mon dernier livre, j'ai mis l'accent en effet sur un phénomène de dissociation entre la nationalité administrative et le sentiment d'identité. Que moult jeunes maghrébins, notamment pourvus de la double nationalité, ne se sentent pas français est une réalité patente ; les drapeaux algériens brandis durant les manifestations sportives en témoignent. Pour ce qui est des Corses, c'est différent. Le nationalisme a en effet accentué la dissociation entre la nationalité française officielle des Corses et leur sentiment d'être exclusivement corses. Pour autant lors de l'affaire de Sisco on a pu constater que l'Etat de droit avait bien fonctionné. Si les Corses, même nationalistes, acceptent que la justice soit rendue dans cette affaire, c'est qu'ils acceptent la légitimité de l'Etat et c'est une très bonne chose.

    Peut-on les mettre sur le même plan ? Pour les jeunes corses, le sentiment d'appartenance est souvent réel. Pour les jeunes Franco-Algériens qui n'ont parfois jamais mis les pieds dans leur pays d'origine, cela ne traduit-il pas surtout un sentiment de défiance à l'égard de la France ?

    Cette affaire de Sisco est en effet assez emblématique des fractures ethniques qui travaillent la société française depuis longtemps. En Corse, ces fractures sont à vif parce que les Corses ont un lien quasi-organique avec leur terre et ils sont réactifs quand ils ont l'impression que des étrangers se comportent comme sur un territoire conquis. Le slogan « On est chez nous » scandé par les manifestants qui sont allés dans le quartier de Lupino pour en découdre avec les agresseurs marocains n'est nullement raciste en lui-même. Il signifie qu'en Corse, ce sont les Corses qui décident de ce qui se fait ou ne se fait pas. Dans les années 70 et 80, il y avait souvent des bagarres entre jeunes corses et jeunes allemands qui, l'été, défrayaient la chronique. Personne ne parlait de racisme. Simplement les jeunes locaux avaient l'impression que les Allemands, nombreux sur les plages à l'époque, se comportaient de manière arrogante. En Corse, le meilleur moyen d'être accepté est d'être discret et de se conformer aux us et coutumes locales. L'arrogance et l'exhibitionnisme, d'où qu'ils viennent, sont mal perçus.

    Beaucoup de jeunes musulmans se reconnaissent de plus en plus dans la Oumma … Bien au-delà du cas corse, l'affaire de Sisco est-elle le miroir des fractures françaises ? Peut-on aller jusqu'à parler de « balkanisation de la France » ? Que peut-on faire face à ces phénomènes de sécession culturelle et territoriale ?

    Il pourrait y a avoir un risque de balkanisation si l'Etat républicain qui est sensé détenir le « monopole de la violence légitime » pour reprendre la formule de Max Weber n'assume plus ses fonctions répressives. A quoi bon être strict sur cette question du burkini si des femmes en burka peuvent faire leurs courses sur les Champs Elysées alors que la loi l'interdit ? Le port de la burka est beaucoup plus agressif symboliquement que celui du burkini. Il signifie ni plus ni moins ceci : je vis chez vous, parmi vous, mais vous n'avez pas le droit de me regarder alors que j'ai moi-même ce droit. La vraie raison de la non-intervention de l'Etat hollandais est la peur. L'Etat hollandais a peur des troubles qui pourraient s'ensuivre si les fonctionnaires de police faisaient respecter la loi à Marseille, à Roubaix ou en Seine-Saint-Denis. En Corse, cette faiblesse de l'Etat est très mal perçue. Les Corses n'ont pas envie de recevoir des leçons de morale antiraciste et des cours de valeurs républicaines venant de gens qui ferment les yeux depuis si longtemps sur ce qui se passe dans ces quartiers où les salafistes sont comme des poissons dans l'eau. Et l'on comprend, du coup, pourquoi le récent communiqué du FLNC contre les islamistes n'a guère soulevé de protestation en Corse. Si L'Etat est défaillant dans la lutte contre l'islamisme, d'autres s'en chargeront. 

    Paul-François Paoli est chroniqueur littéraire au Figaro et essayiste. Il a publié dernièrement Quand la gauche agonise (éd. du Rocher, janvier 2016). 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/